Posts Tagged ‘Fryderika Lippa

Le très dynamique délicieux régal de valse sur le volcan du « Vienna – Joyful Apocalypse » d’Aurélien Pontet au piano…

04juin

C’est d’une merveille de récital de pièces magnifiquement choisies sur le thème de « Vienne : l’apocalypse joyeuse » que le parfait pianiste qu’est Aurélien Pontier vient présentement nous régaler avec son jubilatoire CD « Vienna – Joyful Apocalypse« , le CD Warner Classics 5054197633492 _ enregistré Salle Colonne à Paris du 5 au 7 juillet 2021…

Ce mardi 4 juin 2014,

l’excellent écouteur de musique (et de disques) qu’est Jean-Charles Hoffelé a consacré un bel et très juste article, intitulé « Vertiges« , à ce superbe magistral CD « viennois » d’Aurélien Pontier,

qui comporte en son final _ écoutez et regardez cette vidéo… _ une très belle incarnation, vertigineuse _ et juste comme il faut : sans pathos ni surcharge de graisse ; y compris en son final, un tout simple arrêt vital, le raptus implacable d’une rupture absolument muette d’anévrisme, sifflet coupé net, à l’échelle de la valsante civilisation viennoise ainsi interrompue d’un coup sec sans réplique, ni possible moment de répit (à l’« encore un instant, Monsieur le bourreau » de la viennoise, elle aussi, Marie-Antoinette sur l’échafaud)… _, de « La Valse » de Ravel _ et cela faisait un moment que cette « Wien« -là lui trottait dans la tête… Et, pour Ravel, c’est seulement l’œuvre qui fait le tombeau qui durera (et survivra ainsi jouée) un peu… Et il me faut ajouter aussi que c’est à Vienne, en 1938, qu’est décèdée ma grand-mère Fryderika, la mère de mon père…

VERTIGES

L’Apocalypse joyeuse, celle que célébra en son temps l’exposition _ de l’ami Jean ClairVienne à Beaubourg, exista aussi en musique, Aurélien Pontier se délecte _ absolument : c’est un régal de délices… _ à en composer un portait imaginaire où son brio naturel se pimente d’une pointe de génie _ oui… _, transformant la paraphasse d’Alfred Grünfeld en une folie fantasque, occasion de fabuleux raptus de clavier. Quelle ivresse dans le contrôle, quel mordant et quel délié, comme cela piaffe et vole sans jamais taper _ c’est cela… _, rappelant l’âge d’or des pétrisseurs d’ivoire, leur art de timbrer, leurs clavier alertes !

Les opus de fantaisie seront tous irrésistibles _ voilà ! _, et pour l’Alt-Wien de Godowsky, transcendant _ oui. Au centre du disque une parenthèse Schubert nous invite soudain à une dimension élégiaque, avant que ne résonne le grand apparat déployé par Schulz-Evler autour du Beau Danube bleu, joué avec un goût qu’on y aura rarement mis _ oui… Aurélien Pontier y est funambule en diable, s’amusant avec élégance du clavier si preste à répondre de son splendide Steinway capté à la perfection par Jiri Heger _ tout cela est excellemment perçu.

Une transcription minimaliste, mais si poétique, de l’Adagietto de la 5e Symphonie invite dans cette guirlande d’opus pianistiques les cordes en songe de Gustav Mahler, avant de saisir tout l’orchestre que Ravel fait tenir dans le piano : cette version _ pour piano seul _ de La Valse, vertigineuse, prodigieuse de détails et d’élan _ oui, oui _, file vers son apocalypse dans un clavier fuligineux _ c’est-à-dire de suie... Sidérant _ rien moins ! _ après la proposition tout aussi saisissante _ voir aussi par exemple mon propre article «  » du 16 février 2024… _ offerte chez le même éditeur _ Warner Classics _ par Martin James Bartlett voici peu (voir ici).

LE DISQUE DU JOUR

Vienna : Joyful Apocalypse

Alfred Grünfeld (1852-1924)


Soirée de Vienne, Op. 56. Paraphrase sur des motifs en forme de valse extraits de « La Chauve-souris » et autres ouvrages de Johann Strauss fils


Leopold Godowsky (1870-1938)


Triakontameron (extrait : No. 11. Alt-Wien)


Otto Schulhoff (1889-1958)


3 Bearbeitungen nach Motiven von Johann Strauss, Op. 9 (extrait : No. 2. Pizzicato-Polka)


Sergei Rachmaninov (1873-1943)


Polka de W. R.. Allegretto


Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893)


6 Pièces, Op. 51, TH 143 (extrait : No. 6. Valse sentimentale en fa mineur. Tempo di Valse)
Valse-Scherzo en la majeur, Op. 7, TH 129. Tempo di Valse


Fritz Kreisler (1875-1962)


3 Alt-Wiener Tanzweisen (extrait : No. 2. Liebesleid ; version pour piano seul : Rachmaninov)


Franz Schubert (1797-1828)


An die Musik, D. 547 (version pour piano seul : Pontier)
38 Walzer, Ländler und Ecossaises, D. 145 (extrait : Valse No. 6 en si mineur)
Valse en sol bémol majeur, D. Anh.I/14 « Kupelwieser-Walzer ». Ruhiges Walzertempo (version élaborée par Richard Strauss)


Adolf Schulz-Evler (1852-1905)


Arabesques sur des motifs de « An der schönen blauen Donau » de Johann Strauss fils


Franz Liszt (1811-1886)


4 Valses oubliées, S. 215 (extrait : No. 2 en la bémol majeur)


Gustav Mahler (1860-1911)


Symphony No. 5 (extrait : IV. Adagietto ; version pour piano seul : Aurélien Pontier)


Arnold Schönberg (1874-1951)


6 kleine Klavierstücke, Op. 19 (extrait : No. 6. Sehr langsam)


Maurice Ravel (1875-1937)


La Valse, M. 72b (version pour piano seul)

Aurélien Pontier, piano

Un album du label Warner Classics 5054197633492

Photo à la une : le piano Aurélien Pontier – Photo : © Paul Montag

Un régal !!!

Ce mardi 4 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur