Posts Tagged ‘Schubert

Comment qualifier le plus justement possible l’exceptionnel talent musical de ce pianiste merveilleux qu’est Pavel Kolesnikov ?

21juil

Au surlendemain de mon article éperdu d’admiration « « ,

je me demande comment qualifier le plus justement possible l’exceptionnel talent musical de ce pianiste si merveilleux qu’est Pavel Kolesnikov _ né à Novossibirsk le 25 février 1989, et installé depuis longtemps (2011) à Londres… _ ?

Mais déjà, je peux commencer par reprendre et surligner en rouge les qualificatifs que je lui ai donnés rien que dans les titres des 7 articles de mon blog « En cherchant bien » qui ont précédé celui d’avant-hier 19 juillet 2024 _ pour le CD à quatre mains Harmonia Mundi HMM 902 716, avec son compère, parfait lui aussi, Samson Tsoy (enregistré à Dobbiaco au mois de novembre 2023, qui vient de paraître, lui, ce mois de juillet 2024, cette fois pour le label Harmonia Mundi _,

des articles que l’on pourra, bien sûr, parcourir grâce à ces liens- ci :

1) _ le 5 avril 2018 : «  » 

2) _ le 10 octobre 2018 : « « 

3 )_ le 23 octobre 2018 : « « 

4) _ le 2 juillet 2022 : « « 

5) _ le 6 juillet 2022 : « « 

6) _ le 11 août 2022 : « « 

_ 7) le 15 novembre 2022 : « « 

Et au passage, je m’avise que ma discothèque personnelle possède à ce jour 6 des 7 CDs de Pavel Kolesnikov enregistrés pour le label Hyperion, entre août 2013 et janvier 2021, à Monmouth et à Londres :

1) le CD Hyperion CDA 68 028 « Tchaikovsky – The Seasons » _ enregistré à Monmouth du 16 au 18 août 2013

2) le CD Hyperion CDA 68 137 « Chopin – Mazurkas » enregistré à Monmouth du 20 au 24 août 2015

3) le CD Hyperion CDA 68 224 « Louis Couperin » _ enregistré à Monmouth du 14 au 16 mars 2017 ;

le CD qui m’a fait découvrir et admirer (via Louis Couperin que je vénère !) le talent profond de Pavel Kolesnikov, au mois d’avril 2018…

4) le CD Hyperion CDA 68 237 « Beethoven » _ enregistré à Monmouth du 21 au 23 juin 2017

5) le CD Hyperion CDA 68 273 « Chopin – Impromptus – Valses – Mazurkas« enregistré à Monmouth au mois de juillet 2018 ; et c’est celui-ci qui manque à ce jour en ma discothèque personnelle, je viens de m’en aviser…

6) le CD Hyperion CDA 68 338 « Johann Sebastian Bach – Goldberg Variations » _ enregistré à Londres du 16 au 18 décembre 2019

7) le CD Hyperion CDA 68 383 « Reynaldo Hahn – Poèmes & Valses » enregistré à Londres du 7  au 9 janvier 2021

Voilà donc un début un peu prometteur pour tenter de cerner le plus justement possible l’idiosynceasie musicale magique de Pavel Kolesnikov…

À suivre…

Ce dimanche 21 juillet 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le très dynamique délicieux régal de valse sur le volcan du « Vienna – Joyful Apocalypse » d’Aurélien Pontet au piano…

04juin

C’est d’une merveille de récital de pièces magnifiquement choisies sur le thème de « Vienne : l’apocalypse joyeuse » que le parfait pianiste qu’est Aurélien Pontier vient présentement nous régaler avec son jubilatoire CD « Vienna – Joyful Apocalypse« , le CD Warner Classics 5054197633492 _ enregistré Salle Colonne à Paris du 5 au 7 juillet 2021…

Ce mardi 4 juin 2014,

l’excellent écouteur de musique (et de disques) qu’est Jean-Charles Hoffelé a consacré un bel et très juste article, intitulé « Vertiges« , à ce superbe magistral CD « viennois » d’Aurélien Pontier,

qui comporte en son final _ écoutez et regardez cette vidéo… _ une très belle incarnation, vertigineuse _ et juste comme il faut : sans pathos ni surcharge de graisse ; y compris en son final, un tout simple arrêt vital, le raptus implacable d’une rupture absolument muette d’anévrisme, sifflet coupé net, à l’échelle de la valsante civilisation viennoise ainsi interrompue d’un coup sec sans réplique, ni possible moment de répit (à l’« encore un instant, Monsieur le bourreau » de la viennoise, elle aussi, Marie-Antoinette sur l’échafaud)… _, de « La Valse » de Ravel _ et cela faisait un moment que cette « Wien« -là lui trottait dans la tête… Et, pour Ravel, c’est seulement l’œuvre qui fait le tombeau qui durera (et survivra ainsi jouée) un peu… Et il me faut ajouter aussi que c’est à Vienne, en 1938, qu’est décèdée ma grand-mère Fryderika, la mère de mon père…

VERTIGES

L’Apocalypse joyeuse, celle que célébra en son temps l’exposition _ de l’ami Jean ClairVienne à Beaubourg, exista aussi en musique, Aurélien Pontier se délecte _ absolument : c’est un régal de délices… _ à en composer un portait imaginaire où son brio naturel se pimente d’une pointe de génie _ oui… _, transformant la paraphasse d’Alfred Grünfeld en une folie fantasque, occasion de fabuleux raptus de clavier. Quelle ivresse dans le contrôle, quel mordant et quel délié, comme cela piaffe et vole sans jamais taper _ c’est cela… _, rappelant l’âge d’or des pétrisseurs d’ivoire, leur art de timbrer, leurs clavier alertes !

Les opus de fantaisie seront tous irrésistibles _ voilà ! _, et pour l’Alt-Wien de Godowsky, transcendant _ oui. Au centre du disque une parenthèse Schubert nous invite soudain à une dimension élégiaque, avant que ne résonne le grand apparat déployé par Schulz-Evler autour du Beau Danube bleu, joué avec un goût qu’on y aura rarement mis _ oui… Aurélien Pontier y est funambule en diable, s’amusant avec élégance du clavier si preste à répondre de son splendide Steinway capté à la perfection par Jiri Heger _ tout cela est excellemment perçu.

Une transcription minimaliste, mais si poétique, de l’Adagietto de la 5e Symphonie invite dans cette guirlande d’opus pianistiques les cordes en songe de Gustav Mahler, avant de saisir tout l’orchestre que Ravel fait tenir dans le piano : cette version _ pour piano seul _ de La Valse, vertigineuse, prodigieuse de détails et d’élan _ oui, oui _, file vers son apocalypse dans un clavier fuligineux _ c’est-à-dire de suie... Sidérant _ rien moins ! _ après la proposition tout aussi saisissante _ voir aussi par exemple mon propre article «  » du 16 février 2024… _ offerte chez le même éditeur _ Warner Classics _ par Martin James Bartlett voici peu (voir ici).

LE DISQUE DU JOUR

Vienna : Joyful Apocalypse

Alfred Grünfeld (1852-1924)


Soirée de Vienne, Op. 56. Paraphrase sur des motifs en forme de valse extraits de « La Chauve-souris » et autres ouvrages de Johann Strauss fils


Leopold Godowsky (1870-1938)


Triakontameron (extrait : No. 11. Alt-Wien)


Otto Schulhoff (1889-1958)


3 Bearbeitungen nach Motiven von Johann Strauss, Op. 9 (extrait : No. 2. Pizzicato-Polka)


Sergei Rachmaninov (1873-1943)


Polka de W. R.. Allegretto


Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893)


6 Pièces, Op. 51, TH 143 (extrait : No. 6. Valse sentimentale en fa mineur. Tempo di Valse)
Valse-Scherzo en la majeur, Op. 7, TH 129. Tempo di Valse


Fritz Kreisler (1875-1962)


3 Alt-Wiener Tanzweisen (extrait : No. 2. Liebesleid ; version pour piano seul : Rachmaninov)


Franz Schubert (1797-1828)


An die Musik, D. 547 (version pour piano seul : Pontier)
38 Walzer, Ländler und Ecossaises, D. 145 (extrait : Valse No. 6 en si mineur)
Valse en sol bémol majeur, D. Anh.I/14 « Kupelwieser-Walzer ». Ruhiges Walzertempo (version élaborée par Richard Strauss)


Adolf Schulz-Evler (1852-1905)


Arabesques sur des motifs de « An der schönen blauen Donau » de Johann Strauss fils


Franz Liszt (1811-1886)


4 Valses oubliées, S. 215 (extrait : No. 2 en la bémol majeur)


Gustav Mahler (1860-1911)


Symphony No. 5 (extrait : IV. Adagietto ; version pour piano seul : Aurélien Pontier)


Arnold Schönberg (1874-1951)


6 kleine Klavierstücke, Op. 19 (extrait : No. 6. Sehr langsam)


Maurice Ravel (1875-1937)


La Valse, M. 72b (version pour piano seul)

Aurélien Pontier, piano

Un album du label Warner Classics 5054197633492

Photo à la une : le piano Aurélien Pontier – Photo : © Paul Montag

Un régal !!!

Ce mardi 4 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le formidable CD « Louis Beydts – Mélodies & Songs » de Cyrille Dubois et Tristan Raës : la découverte d’un compositeur (1895 – 1953) inconnu de nous jusqu’ici, bien que bordelais, la confirmation superbement réjouissante du merveilleux talent du ténor Cyrille Dubois (et de son pianiste-complice Tristan Raës) ; et un très précieux coup de projecteur sur le poète magnifique et très singulier qu’a été Paul-Jean Toulet (1867 – 1920)…

21mar

Oui,

c’est bien un formidable CD que ce « Louis Beydts – Mélodies & Songs« , le CD Aparté AP 345, de Cyrille Dubois et Tristan Raës qui nous fait gré à la fois

de la découverte d’un compositeur (notre compatriote bordelais Louis Beydts : Bordeaux, 29 juin 1895 – Caudéran, 15 août 1953), complètement inconnu de nous jusqu’ici ;

de la confirmation, une nouvelle fois, de l’exceptionnel talent du ténor Cyrille Dubois (et de son idéal complice pianiste Tristan Raës) ;

ainsi que d’un très précieux coup de projecteur, fort bienvenu, surtout sur le poète magnifique et très singulier qu’a été Paul-Jean Toulet (Pau, 5 juin 1867 – Guéthary, 6 septembre 1920), dont les parfaites sensualissimes  « Contrerimes » _ publiées post-portem en 1921 _ ont permis le cycle encore plus sensuel de 8 mélodies de Louis Beydts « D’Ombre et de soleil » (de 1946), le sublime sommet de la révélation éblouie que constitue ce CD de si belles mélodies françaises…



En effet,

c’est tout particulièrement ce recueil de mélodies sensualissimes que Louis Beydts, en 1946, et sous le titre de « D’Ombre et de soleil« , a choisi de consacrer à un choix de 8 « Contrerimes » de Paul-Jean Toulet qui, à mon goût, vient toucher au sublime,

tant l’art du compositeur sait si bien servir, par sa musique subtile et merveilleusement juste, le sublime, déjà, de l’art si singulier et merveilleusement touchant, en ses « Contrerimes« , du poète Paul-Jean Toulet _ ce qui m’a ainsi amené à me procurer illico presto le recueil « Paul-Jean Toulet – Œuvres complètes » réunies par les soins de Bernard Delvaille, en 1986, dans la très commode collection Bouquins des Éditions Robert-Laffont…

Et, en cliquant sur les titres de chacun des poèmes de Paul-Jean Toulet, ravissez-vous à chacun des podcasts de ces merveilleuses 8 mélodies du recueil « D’Ombre et de soleil » de Louis Beydts, en lisant aussi les 8 poèmes de Paul-Jean Toulet, d’une sensualité folle, déjà, qu’a choisis de mettre en encore plus sensuelle musique, en son recueil, ce très étonnant compositeur qu’est Louis Beydts :

_ « Dans la saison qu’Adonis fut blessé« , Chansons I d, 

« Dans la saison qu’Adonis fut blessé,

Mon cœur aussi de l’atteinte soudaine

          D’un regard lancé.

 

Hors de l’abîme où le temps nous entraîne,

T’évoquerai-je, ô belle, en vain – ô vaines

          Ombres, souvenirs.

 

Ah ! dans mes bras qui pleurais demi-nue,

Certes serais encore, à revenir,

          La bienvenue. »

 


_ « Toi qu’empourprait l’âtre d’hiver« , Contrerimes II,

« Toi qu’empourprait l’âtre d’hiver

          Comme une rouge nue,

Où déjà te dessinait nue

          L’arôme de ta chair ;

 

Ni vous, dont l’image ancienne

          Captive encore mon cœur,

Ile voilée, ombres en fleurs,

          Nuit océanienne ;

 

Non plus ton parfum, violier,

          Sous la main qui t’arrose,

Ne valent la brûlante rose

          Que midi fait plier.« 

 


_ « Dormez, ami… », Contrerimes LXVIII,

« Dormez, ami ; demain votre âme

          Prendra son vol plus haut.

Dormez, mais comme le gerfaut

          Ou la couverte flamme.

 

Tandis que dans le couchant roux

          Passent les éphémères,

Dormez sous les feuilles amères,

          Ma jeunesse avec vous.« 

 


_ « Douce plage où naquit mon âme… », Contrerimes XLVI,

« Douce plage où naquit mon âme ;

          Et toi, savane en fleurs,

Que l’océan trempe de pleurs

          Et le soleil de flammes ;

 

Douce aus ramiers, douce aux amants,

          Toi de qui la ramure

Nous charmait d’ombre et de murmure

          Et de roucoulements ;

 

Où j’écoute frémir encore

          Un aveu tendre et fier –

Tandis qu’au loin riait la mer

          Sous le corail sonore. « 

 


_ « L’hiver bat la vitre et le toit… », Contrerimes XII,

« L’hiver bat la vitre et le toit.

          Il fait bon dans la chambre

À part cette sale odeur d’ambre

          Et de plaisir. Mais toi,

 

Les roses naissent sur ta face

          Quand tu ris près du feu.

Ce soir, tu me diras adieu,

          Ombre, que l’ombre efface.« 

 


_ « Iris, à son brillant mouchoir… », Contrerimes III,

« Iris, à son brillant mouchoir, 

          De sept feux illumine

La molle averse qui chemine,

          Harmonieuse à choir.

 

Ah! sur les roses de l’été,

          Sois la mouvante robe,

Molle averse, qui me dérobe

          Leur aride beauté.

 

Et vous, dont le rire joyeux

          M’a caché tant d’alarmes,

Puissé-je voir enfin des larmes

          Monter jusqu’à vos yeux.« 

 


_ « Le temps irrévocable a fui… » Chansons II,

« Le temps irrévocable a fui. L’heure s’achève.

Mais toi, quand tu reviens et traverses mon rêve,

Tes bras sont plus frais que le jour qui se lève,

          Tes yeux plus clairs.

 

À travers le passé ma mémoire t’embrasse.

Te voici. Tu descends en courant la terrasse

Odorante, et tes faibles pas s’embarrassent

          Parmi les fleurs.

 

Par un après-midi de l’automne, au mirage

De ce tremble inconstant que varient les nuages,

Ah ! verrai-je encore se farder ton visage

          D’ombre et de soleil ?« 

 


_ « Puisque tes jours ne t’ont  laissé… », Dixains XII,

« Puisque tes jours ne t’ont laissé

Qu’un peu de cendre dans la bouche,

Avant qu’on ne tende la couche

Où ton cœur dorme, enfin glacé,

Retourne, comme au temps passé,

Cueillir, près de la dune instable,

Le lys qu’y courbe un souffle amer.

– Et grave ces mots sur le sable :

Le rêve de l’homme est semblable

Aux illusions de la mer.« 

 

Et tâchez d’écouter au plus vite

l’intégralité de ce que Louis Beydts, en ses subtilissimes mélodies, réussit à obtenir des poèmes (de Paul Fort, Robert Honnert, Henri de Régnier, Guillaume Apollinaire et Henry Bataille, aussi) qu’il met en musique, tels que nous les offre ici aussi subtilement Cyrille Dubois et Tristan Raës en ce si beau CD…

Et il me faut aussitôt signaler au passage ici la très grande qualité du livret de ce CD Aparté AP 345, avec tout spécialement, aux pages 21 à 24, un très éclairant « Louis Beydts mélodiste » sous la plume de la musicologue Justine Harrisoncitant, par exemple, à la page 24, ces très justes mots du crtique musical Paul Landormy pour caractériser l’idiosyncrasie de l’art de Louis Beydts :

la musique de Beydts « est une musique de gourmet. Vous y admirez des courbes mélodiques remarquables par leur naturel et leur grâce, une harmonie extrêmement coulante et des modulation d’un imprévu _ après celui, si merveilleux et surprenant, mais si juste, extraordinaire art de l’imprévu, déjà, des « Contrerimes » de Paul-Jean Toulet : « Les contrerimes sont construites autour d’un quatrain à rimes embrassées, alternant octo- et hexasyllabes (8+ 6 +8 + 6), les vers courts rimant avec les vers longs« , précise en son article Justine Harrison, page 21… _ qui enchante, marque d’une sensibilité des plus affirmées. Et c’est un plaisir de choix que nous offre toujours cet exquis compositeur« .
…;

Bien sûr,

nous connaissons et apprécions à un très haut degré l’art superbe de la prononciation, au service des plus fines inflexions du texte, de Cyrille Dubois, inflexions mêlées le plus finement aux subtiles inflexions tant mélodiques qu’harmoniques de la musique, idéalement serties par le piano idoine du toujours parfait Tristan Raës :

pour un parfait service de l’art si délicat _ et sublime _ de la mélodie française tout spécialement…

Lire aussi, à propos de ce rare CD, ces deux récents articles :

_ de Charles Sigel, sur le site de forumopera.com,

« Louis Beydts, Mélodies, par Cyrille Dubois et Tristan Raës« , en date du 9 mars dernier ;

_ et de Nicolas Mesnier-Nature, sur le site de ResMusica,

« Mélodies et chansons de Louis Beydts, magnifiées par Cyrille Dubois et Tristan Raës« , en date de ce jour même, 21 mars 2024…

Et quant à l’art si remarquable du chant, et tout particulièrement dans la mélodie _ et même la mélodie française… _, du cher Cyrille Dubois,

je renvoie ici à 8 de ses précédents CDs _ classés ici dans l’ordre chronologique de leur enregistrement _ainsi qu’aux articles que je leur ai consacrés :

1°) le CD Aparté AP 224 « Lili & Nadia Boulanger – Mélodies« , enregistré à Venise les 8 et 9 mars 2018

_ cf mes articles «  » et « « , en date des 26 février et 2 mars 2020 _ ;

2°) le CD Aparté AP 200 « Liszt – O lieb !« , enregistré à  Paris les 15, 17 et 18 octobre 2018

_ cf mes articles « « , «  » et «  » en date des 5 novembre, 25 novembre et 17 décembre 2019 _  ;

3°) le triple CD  Aparté AP 284 « Fauré- Complete Songs« , enregistré à Paris du 1 au 3 juillet, les 10 et 17 août 2020 et du 14 au 17 juin 2021

_ cf mes articles «  » et «  » en date des 3 juin et 6 août 2022 _ ;

4°) le CD NoMadMusic NMM 117 « Cyrille Dubois & Anne Le Bozec – Schubert Winterreise« , enregistré à La Grange de Mels au mois de janvier 2021 ;

5°) le CD Aparté AP 281 « Christophe Rousset – Cyrille Dubois – François Couperin – The Sphere of intimacy« , enregistré à Paris les 16 et 17 avril 2021

_ cf mes articles «  » et «  » en date des 14 janvier et 25 avril 2023 _ ;

6°) le CD Alpha 924 « So romantique !« , enregistré à Lille au mois de juillet 2021

_ cf mes articles «  » et « «  en date des 19 mars et 17 mai 2023  _ ;

7°) le CD Aparté AP 319 « Jouissons de nos beaux airs !« , enregistré à Pécs, en Hongrie, du 15 au 17 novembre 2021

_ cf mes articles « « , « « , «  » et «  » en date des 20, 22 et 25 septembre et 7 octobre 2023 _ ;

et 8°) le triple CD Harmonia Mundi HMM 902356.358 « Les Heures claires – The Complete Songs – Nadia & Lili Boulanger« , enregistré à Boulogne-Billancourt en février et juin 2022

_ cf mon article «  » en date du 14 mars 2023 _,

8 très remarquables réalisations discographiques, donc, auxquels ce stupéfiant CD « Louis Beydts – Melodies & Songs » vient ajouter un merveilleux complément de service, et à ce degré de si haute qualité, de, tout particulièrement _ à coté, je veux dire, des CDs que Cyrille Dubois a consacrés aussi aux Lieder de Schubert et de Liszt, ainsi que des CDs d’Airs d’opéras, eux, bien sûr, avec orchestre… _, la mélodie française avec piano… 

Bref,

une très marquante découverte, à ces divers et riches égards, que ce singulier et si idéalement réussi CD « Louis Beydts – Melodies & Songs » de Cyrille Dubois et Tristan Raës, pour le label Aparté…

Mais de l’art si fin de Louis Beydts,

écoutez d’abord et surtout les 8 merveilleuses mélodies du recueil « D’Ombre et de soleil » (en 1946), sur les décidément génialissimes « Contrerimes » de Paul-Jean Toulet, parues posthumes en 2021.

C’est le sommet sensualissime de ce sublimissible CD qui vient de paraître pour Aparté.

Ce jeudi 21 mars 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’enchantement de la « Liedersängerin » absolue : Jessye Norman (1945 – 2019), dans le coffret Decca « The Complete Studio Recitals » de 42 CDs et 3 DVDs…

25déc

Quel admirable cadeau de cette fin d’année 2023 que le copieux coffret Decca 4851014 « Jessye Norman – The Complete Studio Recitals » de 42 CDs et 3 DVDs, de cette admirable interprète, à la voix profonde et à l’élocution toujours claire, idéale dans le répertoire des Lieder (et Mélodies)…

Voici ce qu’en rapporte avec bon goût et claire intelligence de la sensibilité Jean Charles Hoffelé, sur son site Discophilia,

en un article en date du 26 novembre dernier, intitulé, précisément, « Liedersängerin« …


LIEDERSÄNGERIN

On l’oublie trop, Jessye Norman dans sa première vingtaine trouva au Deutsche Oper de Berlin mieux qu’une scène, un esprit. L’esprit de la troupe qui lui rappelait la collégialité des chorales de gospels de son enfance et qui lui permit d’aborder des rôles aussi opposés qu’Aida ou La Comtesse des Noces, et parallèlement au théâtre la pratique des lieder, l’esprit-même du chant allemand.

Déjà des soirées de récitals, Schubert, Schumann, Strauss, Wolf, Mahler, Jessye Norman suivait les pas de sa consœur Grace Bumbry. En Allemagne, personne ne s’y trompait, et au long des années soixante-dix, elle se forma _ voilà _ un vaste répertoire de lieder qui l’accompagnera sa vie durant, et sera le sujet dès 1971 de son premier album pour Philips, avec Irwin Gage : Schubert et Mahler _ et c’est le CD inaugural (n°1) de ce coffret de 42 CDs et 3 DVDs. Le commencer par les rares Schwestergruss et Der Zwerg montre dans ces deux scènes lyriques la diseuse absolue _ oui, d’une clarté exemplaire _, jamais embarrassée pour rendre les mots clairs dans cette voix si opulente _ oui ! _ : écoutez seulement Ich bin der Welt abhanden geekommen où elle va au-delà des mots même, cueillant l’émotion dans la pourpre des aigus.

La messe était dite, l’opéra se raréfiera _ en effet _ au profit du récital, Mahler deviendra l’un des objets de son art, Kindertotenlieder déchirants, deux fois Das Lied von der Erde et deux fois différemment, philosophique pour Sir Colin Davis au studio, dramatique et à vrai dire irrésistible en concert à Berlin pour James Levine. La question de l’ambitus se pose d’emblée : cette soprano savait être contralto, immensité des registres _ oui _, unité pourtant, de grain, de couleurs, de souffle sur toute cette colonne de son qui enveloppait ses auditeurs _ voilà _, les enivrant d’harmoniques. Entendre à ce point la chair dans cette voix qui ne craignait ni les profondeurs de la Rhapsodie de Brahms – elle aura gravé tous ses lieder de soprano et d’alto, commencez d’abord par les deux Wiegenlieder – ni les écarts vertigineux d’Erwartung, quelle expérience, d’autant que cet instrument si rare était absolument phonogénique.


La soprano Jessye Norman en arrière-plan, la poète Sonia Sanchez, à gauche, s’entretenant avec Gloria Steinem – Photo : © Jenny Warburg

Tout ce que Jessye Norman aura gravé hors opéra pour Philips se trouve enfin réuni, y compris les albums de gospels (même la bande son du spectacle de Bob Wilson), les cross-over où elle s’invite dans les song books avec un chic fou, son grand récital Michel Legrand, merveilles en marge que toisent pourtant les quelques albums de mélodies françaises, irrésistibles, où elle savoure les mots comme le faisait _ un des maîtresPierre Bernac, ajoutant la gloire de son timbre (L’invitation au voyage), et un esprit facétieux (Je te veux).

Régalez-vous d’abord chez Schubert, Schumann, Brahms, Mahler, Wolf, mais n’oubliez pas sa Tove inégalée, son Nietzsche dans la Troisième Symphonie de Mahler à Vienne pour Claudio Abbado, n’oubliez pas surtout _ en effet… _ ces Vier letzte Lieder ouverts sur les plus vastes horizons que cette œuvre n’ait jamais connus _ sans oublier les Wesendonk Lieder, non plus…

LE DISQUE DU JOUR

Jessye Norman


The Complete Studio Recitals

Œuvres de Alban Berg, Ludwig van Beethoven, Hector Berlioz, Johannes Brahms, Claude Debussy, Gabriel Duparc, Georg Friedrich Haendel, Franz Joseph Haydn, Gustav Mahler, Francis Poulenc, Maurice Ravel, Erik Satie, Arnold Schönberg, Franz Schubert, Robert Schumann, Richard Strauss, Michael Tippett, Richard Wagner, Hugo Wolf, etc.

Jessye Norman, soprano

Un coffret de 42 CD et 3 DVD du label Decca 4851014

Photo à la une : la soprano Jessye Norman en arrière-plan, la poète Sonia Sanchez, à gauche, s’entretenant avec Gloria Steinem – Photo : © Jenny Warburg / Decca Records

Un pur enchantement, tout simplement…
Et une collection indispensable !

Ce lundi 25 décembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’ultime CD de la dernière année (du 21 février 2021 au 2 février 2022) d’enregistrements discographiques de Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970 – Erlangen, 5 septembre 2022), pianiste et chef d’orchestre : le sublime CD « Mozart – Piano Concertos n° 9 & 24″, avec l’Orchestre de chambre de Paris…

21sept

Quel bouleversant adieu à la musique (et à la vie) constitue pour nous qui l’écoutons aujourd’hui cet ultime _ qui restait encore à paraître : il vient de paraître le 8 septembre dernier… _ des 5 CDs (dont un double) enregistrés par le formidable Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970 – Erlangen, 5 septembre 2022), pianiste et chef d’orchestre), en onze mois et 10 jours _ du 21 au 25 février 2021, à Brème, pour 3 des 4 œuvres du double album « Schubert – Piano Trios – Notturno – Rondo – Arpeggione Sonata« , Ondine ODE 1394-2D, avec Christian et Tanja Tetzlaff, aux 1 et 2 février 2022, à Paris, pour le Quintette avec clarinette K. 581 du CD « Mozart – Clarinet Works« , Mirare MIR 626, avec le Quatuor Modigliani, pour être un peu précis… _,

que ce sublimissime de tendresse CD « Mozart – Piano Concertos n° 9 & 24″, Ondine ODE 1414-2, avec l’Orchestre de chambre de Paris _ dirigé du piano par Lars Vogt _, enregistré à la Salle des Concerts de la Cité de la Musique à Paris, du 25 au 28 avril 2021…

Et voici de quoi en écouter ici les 6 plages :

Du Concerto « Jeunehomme » n°9 en mi bémol Majeur K. 271 (de 1777) :

 _l’Allegro (d’une durée de 10′ 38) ;

_ l’Andantino (de 11′ 18) ;

_ et le Rondo Presto (de 10′ 10).

Et du Concerto n° 24 en ut mineur K. 491 (de 1786) :

_ L’Allegro, avec une cadence de Lars Vogt (de 13′ 44) ;

_ le Larghetto (de 6′ 39) ;

_ et l’Allegretto (de 8′ 55).

Emblématique à mon goût de ce merveilleux rapport à la musique qu’entretint toute sa vie durant le merveilleux Lars Vogt, est le sublime Larghetto du Concerto n° 24 K. 491 que Lars Vogt et l’Orchestre de chambre de Paris nous donnent si généreusement ici…

Parmi les nombreux articles que j’ai consacrés sur ce blog « En cherchant bien » au merveilleux Lars Vogt, je me permets de renvoyer peut-être en priorité à celui du 6 septembre 2022, le jour où j’ai appris son décès : « « , qui a le mérite de récapituler de précédents articles de ma part ;

dont celui-ci, en date du 14 novembre 2009, « « , dans lequel je m’émerveillais du travail du formidable Lars Vogt pour le magnifique et incomparable Festival Spannungen _ de musique de chambre, avec ses amis _ , qu’il avait fondé à Heimbach ;

mon tout premier article à lui consacré « « , datant, lui, du 17 octobre précédent, en 2009. _ c’est par ce magique CD des Octuors de Mendelssohn et d’Enescu (enregistrés à Heimbach les 11 et 12 juin 2008), le CD CAvi-Music 8553163, paru en 2009, que j’avais découvert l’existence de Lars Vogt…

Pour ce qui concerne les 5 albums de Lars Vogt, pianiste et chef d’orchestre, dernièrement parus, et ayant donné lieu à 21 séances d’enregistrement en moins d’une année, du 21 février 2021 au 2 février 2022

_ 1) du 21 au 25 février 2021, à Brème, avec Christian et Tanja Tetzlaff, pour Schubert (CD Ondine ODE 1394-2D) ;

2) du 25 au 28 avril 2021, à Paris, avec l’Orchestre de chambre de Paris, pour Mozart (CD Ondine ODE 1414-2) ;

3) du 10 et 11 juin 2021, à Brème, avec Christian et Tanja Tetzlaff, pour Schubert (CD Ondine ODE 1394-2D) ;

4) du 6 au 8 octobre 2021, à Paris, avec Raphaël Sévère et l’Orchestre de chambre de Paris, pour Mozart (CD Mirare MIR 626) ;

5) du 2 au 5 novembre 2021, à Paris, avec l’Orchestre de chambre de Paris, pour Mendelssohn (CD Ondine ODE 1400-2) ;

6) le 24 novembre 2021, à Londres, avec Ian Bostridge, pour Schubert (CD Pentatone PTC 5186 786) ;

7) les 1er et 2 février 2022, à Paris, avec le Quatuor Modigliani, pour Mozart (CD Mirare MIR 626) _,

en voici les coordonnées discographiques :

_ Franz Schubert : double CD Ondine ODE 1394-2D « Piano Trios – Notturno – Rondo – Arpeggione Sonata« , Lars Vogt, piano, Christian Tetzlaff, violon, Tanja Tetzlaff, violoncelle ;

_ Felix Mendelssohn : CD Ondine ODE 1400-2 « Piano Concertos – Capriccio brillant« , Lars Vogt, Orchestre de chambre de Paris ;

_ Wolfgang Amadeus Mozart : CD Mirare MIR626 « Clarinet Works« , Lars Vogt, Raphaël Sévère, Orchestre de chambre de Paris ;

_ Franz Schubert : CD Pentatone PTC 5186 786 « Schwanengesang« , Lars Vogt, Ian Bostridge ;

_ Wolfgang Amadeus Mozart : CD Ondine ODE 1414-2 « Piano Concertos n° 9 & 24« , Lars Vogt, Orchestre de Chambre de Paris.

Pour les 4 CDs précédant la parution de ce CD Mozart des Concertos n° 9 & 24, que je découvre ce jour,

voici certains des articles que je leur ai consacrés à leur parution :

_ mon article du 11 mars 2022, sur le CD Mendelssohn / les 2 Concertos pour piano, avec l’Orchestre de chambre de Paris :

«  » ;

_ mon article du 30 septembre 2022, sur le CD Mozart / Concerto et Quintette pour clarinette, avec Raphaël Sévère, l’Orchestre de chambre de Paris et le Quatuor Modigliani :

«  » ;

_  mon article du 26 juin 2023, sur le CD Schubert / Schwanengesang, avec Ian Bostridge :

«  » ;

_ et mon article du 29 avril 2023, sur le CD Schubert / les deux Trios et la Sonate Arpeggione, avec Christian et Tanja Tetzlaff :

« « .

Lars Vogt est un musicien d’exception, à nul autre pareil…

Et les CDs qu’à sa disparition le généreux Lars Vogt nous laisse, sont d’irremplaçables présents permanents de joie…

Lars Vogt est vivant.

Ce jeudi 21 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur