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L’inestimable trésor musical des ultimes CDs du merveilleux Lars Vogt, dans Mozart, Schubert et Mendelssohn : le très intense « Schwanengesang » de Schubert de Lars Vogt avec le magnifique Ian Bostridge…

26juin

C’est un peu par hasard que je viens de mettre la main sur un des tous derniers CDs de Lars Vogt _ décédé le 5 septembre 2021 _, enregistrés, tous ceux que je vais citer ici, en 2021, et qui, en l’occurrence, et je me demande bien comment, m’était passé inaperçu à sa  parution le 23 septembre 2022,

l’intense CD Pentatone PTC 5186 786 : le « Schwanengesang » de Schubert, avec le ténor _ que j’apprécie lui aussi tout particulièrement ! _ Ian Bostridge…

Sur cette disparition du cher Lars Vogt _ à l’âge de 51 ans _, magnifique pianiste et magnifique chef d’orchestre,

ainsi que sur les parutions discographiques qui restaient alors à venir _ après son trancendant CD Mendelssohn « Piano Concertos – Capriccio Brillant« , avec l’Orchestre de Chambre de Paris, enregistré à Paris du 2 au 5 novembre 2021, et paru pour le label Ondine au mois de mars 2022, le CD Ondine ODE 1400-2 ; cf mon article du 11 mars 2022 : « « …_ de ses ultimes bouleversants enregistrements,

se reporter surtout à mon article «  » du 6 septembre 2022, au lendemain même du décès de Lars Vogt…

J’y écrivais alors ceci :

« Un nouveau CD, intitulé « Mozart Clarinet Works« , sous la direction de Lars Vogt, avec les merveilleux Concerto K. 622 et le Quintette K. 582 _ mais hélas pas le bouleversant Trio (avec piano) des Quilles, K. 498 : Lars Vogt aurait pu en être le magnifique pianiste… _doit paraître _ et ce CD paraîtra, en effet, très peu de temps après, à la date annoncée _ pour le label Mirare _ le CD MIR 626 _, le 22 septembre prochain, avec Raphaël Sévère, le Quatuor Modigliani, et l’Orchestre de Chambre de Paris _ le CD avait été enregistré à Paris du 6 au 8 octobre 2021…

Mais aussi un autre, un peu plus tard, avec les Concertos pour piano n°9 et 14 de Mozart, toujours à la tête de l’Orchestre de Chambre de Paris _ celui-ci, et probablement lui aussi pour le label Mirare, n’est toujours pas paru, à cette date du 26 juin 2023…

Et encore un troisième, en une nouvelle interprétation, avec le cher Ian Bostridge, du « Voyage d’hiver » de Schubert _ il s’agit bien de ce CD « Schwanengesang« , avec Ian Bostridge, le CD Pentatone PTC 5186 786, paru, lui aussi, au mois de septembre 2022, le 23, pour être plus précis, sur lequel je viens juste maintenant de mettre la main…« …

En revanche, il me faut indiquer aujourd’hui que, à cette date du 6 septembre 2022, n’était pas alors annoncé le sublimissime double album Ondine ODE 1394 – 2D « Schubert Piano Trios – Notturno – Rondo – Arpeggione Sonata« , avec les amis et compères de toujours de Lars Vogt, les magnifiques Christian (au violon) et Tanja (à l’alto) Tetzlaff _ cf mon article du 29 avril dernier «  » _ les enregistrements avaient eu lieu à Brème, du 21 au 25 février 2021, et les 10 et 11 juin 2021 ; et ce double fabuleux CD est paru le 3 février 2023…

Pour ce soir,

j’ai simplement plaisir à partager ici les podcasts des Lieder suivants de ce récent très intense « Schwanengesang » de Lars Vogt avec Ian Bostridge, pour Pentatone,

enregistré au Wigmore Hall à Londres, au mois de novembre 2021 _ peut-être là l’ultime CD enregistré par Lars Vogt, son très effectif « chant du cygne« _ :

_ « Ständchen » (3′ 34)…

_ « Abschied » (4′ 22)…

_ « Der Atlas » (2′ 10)…

_ « Der Döppelgänger » (4′ 25) …

_ « Die Taubenpost » (3′ 55)…

Avec noble fidélité…

Ce lundi 26 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Simplement un merveilleux petit bijou à écouter, par Lars Vogt et Tanja Tetzlaff…

01mai

En simple complément musical à mon article «  » d’avant-hier, samedi 29 avril dernier,

ceci.

Et puis ceci.

Et encore cela,

de tout simplement merveilleux…

Ce lundi 1er Mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Se réenchanter à des chefs d’oeuvre réinterprétés de frais : le Quintette à cordes avec 2 violoncelles D. 956 de Schubert, par Christian Tetzlaff, Florian Donderer, Rachel Roberts, Tanja Tetzlaff et Marie-Elisabeth Eckert (CD Alpha 748) _ ou la sublime transparence invisible rendue idéalement sensible…

16jan

Il y a maintenant longtemps que j’apprécie le jeu vivantissime, direct et justissime du violoniste Christian Teztlaff _ et tout spécialement  dans ses interprétations de musique de chambre, comme à l’annuel Festival Spannungen (im Kraftwerk Heimbach).

Ainsi, et simplement pour commencer, peut-on se reporter à l’indispensable coffret Avi-music 8553100 de 14 CDs de Concerts-live, là, de 1999 à 2006 ; cf là-dessus mon article du 14 novembre 2010 :

Mais bien d’autres CDs d’enregistrements avec Christian Tetzlaff à ce Festival Spannungen, ont suivi.

Et je ne dis rien ici des divers CDs enregistrés plus récemment par Christian Tetzlaff, en soliste aussi, pour l’excellent label finnois Ondine…

Voici donc ces liens-ci à d’autres articles, à propos de bien des très remarquables CDs enregistrés Live au Festival Spannungen au fil des années,

en date des 17 octobre 2009 (),

13 janvier 2018 (),

2 novembre 2018 (),

3 novembre 2018 (),

3 septembre 2019 ()

et 31 octobre 2019 ()…

 

Or voici qu’au mois d’octobre 2021 dernier,

est paru un stupéfiant double CD (Alpha 748) consacré à quelques œuvres ultimes de Franz Schubert :

d’une part, pour un premier CD, les Lieder réunis posthumément sous le titre de « Schwanengesang« , interprétés ici par le ténor Julian Prégardien et le pianiste Martin Helmchen ;

 

et, d’autre part, pour le second CD, le sublimissime Quintette à cordes avec deux violoncelles D. 956, interprété ici par les violonistes Christian Tetzlaff et Florian Donderen, l’altiste Rachel Roberts, et les violoncellistes Tanja Tetzlaff et Marie-Elisabeth Hecker…

En une interprétation splendide et nette, bouleversante en son a-romantisme parfaitement bienvenu ;

qui renouvelle complètement l’écoute de ce singulier sublime chef d’œuvre

ainsi lumineusement dépoussiéré…

Voici ce qu’en dit excellemment Matthieu Roc, en sa chronique de ResMusica de ce dimanche 16 janvier 2022.

L’article est intitulé « Chant du Cygne et Quintette à cordes : un Schubert ultime et étonnamment proche« .

Réunir dans le même album Schubert _ le double CD Alpha 748 _ un cycle de Lieder et le Quintette à cordes en ut peut paraitre étrange, commercialement parlant. Mais de fait, le projet se justifie assez bien _ cf la présention qu’en propose, aux pages 8 à 10, et sous le titre de « La Virgule fantôme« , le regretté Jacques Drillon (décédé le 25 décembre 2021)... _, et de deux manières.

D’abord, il s’agit d’écritures parmi les toutes dernières de Franz Schubert, son chant du cygne personnel en quelque sorte _ voilà _ : le Quintette en ut a été composé deux mois avant sa mort _ le 19 novembre 1828, à Vienne _, et les Lieder du recueil Schwanengesang ont été rassemblés par son éditeur _ Tobias Haslinger _ quelques mois après _ en 1829. On nous le présente ici redéployé en deux cycles plus petits mais plus cohérents : un cycle pour les poèmes de Ludwig Relistab, un autre sur ceux de Heinrich Heine, encore prolongé par une délicieux Lied de Fanny Mendelssohn, lui aussi sur un texte de Heine.

Le deuxième élément d’unité du programme réside dans l’interprétation de ces deux œuvres, qui présente une identité de vue commune _ oui _, à la fois étonnante et tout à fait convaincante. Aussi bien le Schwanengesang que le Quintette en ut nous sont livrés dans une lecture d’une précision aiguë _ oui _, avec une urgence de vivre envers et contre tout _ oui _, et en même temps, dans une sorte de distanciation _ a-romantique, donc… _ vis-à-vis des émotions. On peut donc enfin écouter ces pièces sublimissimes sans avoir ni la larme à l’œil ni le ventre noué, et pourtant, on est entièrement absorbé par le déroulement des états d’âme du mythique « Wanderer », par leur vérité criante, ou par les éclairages et nuages du Quintette. Cette subversion de l’émotion _ musicalement transcendée _ est pour le moins inhabituelle. Elle nous fait rencontrer un Schubert qui aurait dépassé son propre romantisme _ voilà _, et qui aurait entendu Olivier Greif et Thomas Adès. Un Schubert de notre temps, plus lucide et plus fraternel _ plus proche, donc, en un sens _, mais aussi plus exigeant que jamais _ oui…

Julian Prégardien a une voix qui n’est ni excessivement belle ni excessivement puissante, mais il dispose de tous les talents pour être un prodigieux chanteur de Lieder, et il le montre. Sa palette de couleur est assez restreinte, plutôt mate, mais il en joue pleinement, avec tact, et avec une intelligence des textes remarquable _ voilà. Il a une façon de tendre ses lignes, d’ombrer sa voix, de jouer des nuances qui lui permet de dépeindre les paysages et les climats, aussi justement que les émotions les plus subtiles _ voilà. Dans In der Ferne, il arrive à exprimer une déréliction inouïe. Rien que ce lied-là, chanté de la sorte, met en abyme toute la Belle meunière et le Voyage d’hiver réunis. Le Ständchen qui suit se positionne au-delà de toutes les antinomies crucifiantes (espoir/désespoir, joie/tristesse, éros/thanatos…) et, comme le Leiermann, ouvre des horizons métaphysiques. Le lied Am Meer (un autre exemple… mais tous seraient à décrire) est une merveille : les espaces d’eau et d’air deviennent si immenses qu’on se sent physiquement seul et dénudé. Die Stadt, fascinant d’obscurité lumineuse, prend une proximité troublante avec Pfizner et Berg _ oui. Ce deuxième mini-cycle sur les textes de Heine est particulièrement pertinent dans sa modernité, borné d’abord par le Lied _ intitulé « Schwanengesang«  _ D. 744 de Schubert et en fin, par le Schwanenlied de Fanny Mendelssohn. Ce concentré de poésie et d’analyse du désespoir culmine avec un Doppelgänger presque schumannien, mais qui dépasse la tentation de la schizophrénie en la dissolvant dans l’hyper-lucidité. C’est peu dire que Martin Helmchen soutient parfaitement son ténor. L’identité de vue des deux artistes est totale _ oui _, jusqu’à pouvoir échanger les fonctions : l’un pleure ou crie quand l’autre décrit, l’un colore quand l’autre détimbre, etc., et alternativement. Un ravissant Lied ohne Worte _ de Felix Mendelssohn _ pour piano seul démontre, s’il en était besoin, la sensibilité et la délicatesse extrêmes _ oui _ de Martin Helmchen. Après six écoutes consciencieuses et une ré-écoute des géants du XXᵉ siècle (Hotter, Andres, Raucheisen…), il faut bien lâcher le mot : nous sommes devant une interprétation géniale, et en même temps, une reconstruction adroite du Schwanengesang de Schubert.

Cette publication – à ne manquer sous aucun prétexte – est encore enrichie par une version du Quintette en ut qui est au même niveau d’excellence. Là aussi, pas d’hédonisme sonore, et pas de complaisance _ non plus. Là aussi, une rigueur et une précision extrêmes _ voilà _, dans le geste comme dans la recherche de sens. Là aussi, une finesse de ligne proche de la rupture _ oui _ et une transparence de son à la limite de l’invisible _ oui, oui… Christian et Tanja Tetzlaff entraînent leurs collègues Florian Donderer, Rachel Roberts et Marie-Elisabeth Hecker dans leur fougue _ a-romantique _ et leur cohésion d’ensemble _ oui. L’Allegro impose le choix de la lecture : exigence et transparence. L’Adagio, si propice aux écartèlements émotifs, s’en détourne et nous emmène dans la sérénité, comme un merveilleux nocturne doucement trans-illuminé. Le Scherzo retentit comme une manifestation de joie, ou du moins comme une réconciliation, qui devient le plus naturellement du monde une danse dans l’Allegretto. Un Schubert renouvelé, essentiel, et indispensable _ c’est cela.

Franz Schubert (1797-1828) :

Schwanengesang D. 744 ;

13 Lieder parmi les 14 du Schwanengesang D. 957 ;

Quintette à cordes D. 956.

Félix Mendelssohn (1809-1847) :

Lied ohne Worte op. 30 n° 1.

Fanny Mendelssohn (1805-1847) :

Schwanenlied.

Julian Prégardien, tenor ; Martin Helmchen, piano ;

Christian Tetzlaff, violon ; Florian Donderer, violon ; Rachel Roberts, alto ; Tanja Tetzlaff, violoncelle ; Marie-Elisabeth Hecker, violoncelle.

2 CD Alpha.

Enregistrés en juin et octobre 2020 dans la Sendesaal à Brême, Allemagne.

Présentation (de Jacques Drillon) et textes en allemand, français et anglais.

Durée totale des 2 CDs : 113:14

Un double album incontournable !!!

Ce dimanche 16 janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

La soufflante complicité de Tanja et Christian Tetztlaff et Lars Vogt, dans les Trios de Dvorak (suite) : une re-découverte !

03nov

Comme en complément inespéré

et merveilleux

à mon article d’hier

_ _,

hommage ce jour

au trio étincelant et profond

que forment la sœur Tanja, violoncelliste,

le frère Christian Tetzlaff, violoniste,

et le pianiste, leur très proche et magnifique complice, Lars Vogt,

cette fois dans les Trios opus 65 et 90 (« Dumky« )

du très grand Antonin Dvorak,

pour le CD Ondine ODE 1316-2.

Quel jeu stupéfiant !!!

Quelle perfection de l’interprétation !

Sans le moindre maniérisme :

seule la profonde intelligence de la musique du maître…

Et comme Lars Vogt a mille fois raison de clamer _ c’est un pur cri du cœur ! _ en page 11 du livret,

en conclusion de l’entretien des trois interprètes avec Friederike Westerhof,

ceci :

« For me Dvorak is the greatest discovery

_ voilà, pour ce qui le concerne, et en son répertoire : classique et romantique principalement _

of the last twenty years ;

the love I have for this incredible genius who speaks to us with such great art

and yet so completely directly

has become deeper and deeper« .

Mélomane, je suis moi aussi venu plutôt tardivement au génie de Dvorak ;

et j’ai d’autant mieux plaisir à lui rendre complètement les armes désormais…

Grâce à de tels interprètes, bien entendu !!!

Ce CD Dvorak par ces trois interprètes

est une réussite absolue !

et une bénédiction pour nous qui l’écoutons

et ré-écoutons…


Ce samedi 3 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa 

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