Posts Tagged ‘Antonin Dvorak

Et à propos de Magdalena Kozena chantant des mélodies d’Antonin Dvorak, en recherchant un peu en ma discothèque, voici aussi un CD de Mélodies de Dvorak, par Bernarda Fink et le piano de Roger Vignoles…

03juil

Et dans la continuité de mes articles d’hier 2 juillet «  » et surtout du 25 juin dernier « « ,

à propos du merveilleux CD Pentatone PTC 5187 077 « Czech Songs » de Magdalena Kozena chantant des mélodies tchèques de Bohuslav Martinu, Antonin Dvorak, Hans Krasa et Gideon Klein,

j’avais pensé un moment ne pas disposer en ma discothèque personnelle d’un seul CD de Mélodies d’Antonin Dvorak…

Mais en recherchant-fouillant un peu dans les classements divers de mes CDs,

j’ai fini par en retrouver un, un très joli CD, tout entier consacré à des Mélodies de Dvorak :

 

le CD Harmonia Mundi HMC 901824 « Antonin Dvorak – Lieder » de Bernarda Fink et Roger Vignoles au piano _ enregistré à Berlin au mois de mai 2003.

Lequel comporte une seule mélodie d’Antonin Dvorak commune avec celles du CD « Czech Songs » de Magdalena Kozena :

la mélodie n°2 de l’Opus 2 de Dvorak « Oh quel beau rêve doré !« …

 

Ce mercredi 3 juillet 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le charme intense et la tendresse profonde des bouleversants « Czech Songs » de Bohuslav Martinu, Antonin Dvorak, Hans Krasa et Gideon Klein, par Magdalena Kozena et le Czech Philharmonic dirigé par Sir Simon Rattle, en un CD absolument admirable…

25juin

Passionné de musique tchèque et morave, ainsi que de mélodies, que je suis,

c’est instantanément que je me suis tourné vers le CD Pentatone PTC 5187 077 « Czech Songs » de Magdalena Kozena et le Czech Philharmonic sous la direction de Sir Simon Rattle,

pour mon enchantement de ces mélodies graves et bouleversantes de tendresse de Bohuslav Martinu (Policka, 8 décembre 1890 – Liestal, 28 août 1959) _ pour 14 mélodies _, Antonin Dvorak (Nelahozeves, 8 septembre 1841 – Prague, 1er mai 1904) _ pour 7 mélodies _, Hans Krasa (Prague, 30 novembre 1899 – Auschwitz, 17 octobre 1944) _ pour 4 mélodies : plus tragiques… _ et Gideon Klein (Prerov, 6 décembre 1919 – Fürstengrube, 6 décembre 1945) _ pour la berceuse finale _,

servies idéalement par la subjugante voix mordorée de la mezzo Magdalena Kozena, parfaite, et par un Orchestre, le Czech Philharmonis, d’une bouleversante douceur, conduit idéalement par la tendresse idoine de Simon Rattle…

Et voici ce qu’en a dit hier 24 juin, sur son site Discophilia, l’excellent Jean-Charles Hoffelé, en un article intitulé « Merveilles oubliées«  _ et ce mot de « Merveilles » n’est en rien galvaudé, tant pour ces œuvres absolument magnifiques ainsi splendidement ressuscitées et incarnées en leur prégnante-étreignante tendresse-douceur pour nous, que pour leur radieuse et bouleversante interprétation, tant de la mezzo mélodiste qu’est la fée magigienne Magdalena Kozena, au timbre d’or, que de l’orchestre, le Czech Philharmonic, ici au cœur du plus émouvant de son arbre généalogique tchèque, en ce CD éminemment singulier si magistralement réussi : un must !

MERVEILLES OUBLIÉES

Qui connaît ces rêves éveillés que sont les Nipponari ? Les sept haïkus, que Martinů _ consulter ici le catalogue complet de ses œuvres, de 1900-1903 à 1959 _ aura mis en musique, proposant pour chacun d’entre eux un alliage spécifique, sont l’écho sonore de sa visite à une exposition d’estampes _ l’œuvre (H. 68) a été créée à Brno en 1912.

Encore étudiant au Conservatoire de Prague, déjà si singulier, son orchestre à géométrie variable est empli de musique française, d’un raffinement inouï _ oui ! _ dont Sir Simon Rattle se régale, encorbelant le chant _ magnétique, profond _ de Magdalena Kožená _ écoutez déjà cet extrait : c’est sublime…

Le cycle, que Martinů orchestra en 1912 (alors même que Maurice Delage mettait le point final à ses Poèmes hindous _ écoutez-ici par la grande Janet Baker… _, les deux œuvres ont des ressemblances troublantes, d’abord par leurs écritures instrumentales si subtiles), est un pur bijou _ oui ! _ dont on tient, il me semble, seulement le second enregistrement _ le précédent enregistrement au CD de ces « Nipponari«  de Bohuslav Martinu, fut celui de la mezzo Dagmar Pecková avec l’Orchestre symphonique de Prague placé sous la direction de Jiří Bělohlávek, en septembre 1988, pour le label Supraphon ; soit le CD SU 3956-2 ; écoutez-ici, et comparez…

Il suffit à commander l’acquisition de ce disque précieux aussi _ oui _ par les Quatre mélodies avec orchestre d’Hans Krása, ces Lieder _ tragiques et poignants ; composés très précocément, dès 1920, à l’âge de 21 ans … _ où, là encore, l’orchestre est un univers _ oui, oui, oui. Un de ses opus majeurs _ quelle force ! quelle puissance, ici… _, s’y infusent les raffinements de l’instrumentation française, appris auprès d’Albert Roussel, et les nouvelles musiques de la Seconde École de Vienne. Il y a du Schönberg dans son chant _ oui _, et du Berg dans la dramaturgie de l’orchestre, ce que Magdalena Kožená et Sir Simon Rattle réunissent avec art _ oui, oui : tout de sublime évidence… _, aidés par les timbres singuliers _ uniques, en effet _ des Pragois _ totalement nécessaires et irremplaçables ici. L’ajout _ à ce programme magnifiquement choisi, composé et mené _ des encore plus rares _ magnifiques ! éblouissantes dans le naturel de leur apparente simplicité… _ Petites chansons sur une page de Martinů _ H. 294, au catalogue ; composées en 1942-1943, aux États-Unis : j’en possède un enregistrement Supraphon SU 4235-2, dans la version originale avec piano, le CD « Bohuslav Martinu – Songs«  de Martina Jankova, soprano, Tomas Kral, baryton, et Ivo Kahanek, au piano, enregistré en la Salle Martinu de l’Académie de Musique de Prague au mois de juin 2017 (cf mon bref article « «  en date du 6 juillet 2019 _, orchestrés _ superbement : quelle bouleversante et irradiante tendresse ici !.. _ par Jiří Teml, augmente _ oui ! Et il faut en effet le souligner… _ le plaisir ! _ et c’est bien là ce que j’ai moi aussi personnellement très intensément ressenti ici, avec cette interprétation-incarnation profonde, douce et subtile, en même temps que très naturelle, évidente et comme directe, de Magdalena Kozena, le Czech Philharmonic et Sir Simon Rattle : un véritable enchantement…

Centre du disque, d’admirables _ divines !!! _ mélodies _ purs chefs d’œuvre très injustement méconnus… _ de Dvořák, certaines orchestrées _ aussi : et magnifiquement ! _ par Jiří Gemrot, où la mezzo déploie ses mots ambrés _ oui _, coda _ très émouvante, encore… _ avec la Berceuse juive que Gideon Klein écrivit le 6 février 1943, sans se douter encore que les Nazis l’assassineraient vingt mois plus tard _ l’histoire tchèque, au cœur le plus sensible de notre vieille Europe, est ainsi cruellement marquée d’abominables catastrophes…

LE DISQUE DU JOUR

Czech Songs

Bohuslav Martinů (1890-1959)


Nipponari, H. 68 « Chants
populaires japonais »

Petites chansons sur une page, H. 294 (orchestration : Jiří Teml)


Antonín Dvořák (1841-1904)


Chants nocturnes, B. 61
(5 extraits : No. 1. Umlklo stromů šumění ; No. 2. Mně zdálo se ; No. 3. Já jsem ten rytíř ; No. 4. Když Bůh byl nejvíc rozkochán ; No. 7. Když jsem se díval do nebe)

Cyprès, B. 11 (2 extraits : No. 5. Ó byl to krásný zlatý sen ; No. 11. Mé srdce často v bolesti – orchestration : Jiří Gemrot)


Hans Krása (1899-1944)


4 Mélodies avec orchestre, Op. 1


Gideon Klein ( 1919-1945)


Berceuse (orchestration : Jiří Gemrot)

Magdalena Kožená, mezzo-soprano
Orchestre Philharmonique Tchèque
Sir Simon Rattle, direction

Un album du label Pentatone PTC5187077

Photo à la une : la mezzo-soprano Magdalena Kožená – Photo : © DR

Quelles œuvres !!!

Et quelle interprétation !!!

Et quelle magnifique composition de programme : vers le tragique…

Un CD tout simplement admirable…

Ce mardi 25 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découverte de la touchante « Rusalka » d’Antonin Dvorak, par le DVD de la production du Teatro Real de Madrid, sous la direction d’Ivor Bolton, en novembre 2020…

16juin

Ce dimanche de Fête des Pères,

j’ai découvert _ car je l’ignorais jusqu’ici… _ l’opéra « Rusalka » d’Antonin Dvorak (créé à Prague le 31 mars 1901), grâce au DVD Unitel (et Nicolas Bartholomée) de la production du Teatro Real de Madrid, en novembre 2020, sous la direction du chef Ivor Bolton, avec la Rusalka d’Asmik Grigorian et le Prince d’Eric Cutler _ cf ici un article de réception de ce DVD par Pierre Degott, sur le site de ResMusica, en date du 26 février 2022 : « Rusalka transposée dans le monde du théâtre et de la danse«  _,

que m’ont offert ma fille Marianne et mon gendre Sébastien…

Rusalka transposée dans le monde du théâtre et de la danse

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Intéressante relecture du mythe de la Petite Sirène. Dans un spectacle habile et globalement cohérent, la soprano se détache d’une distribution de haute tenue.

Le présent Blu-ray est le reflet des représentations de l’opéra de Dvořák données à Madrid en novembre 2020, au moment où le deuxième confinement avait mis un terme, presque partout en Europe, à la programmation de nombreux spectacles lyriques. La mise en scène de fait partie de ces nombreuses lectures destinées à révéler les sens cachés _ voilà _ qui, selon les spécialistes des contes de fée _ tel Bruno Bettelheim _, se dissimulent dans les multiples plis du texte. Oublions donc les lac, dryades, clair de lune et château princier des mises en scène traditionnelles, remplacés ici par une explicitation des nombreux désirs et substrats psychanalytiques _ voilà : Eros et Thanatos… _ qui parcourent le livret.

Le parti pris proposé par cette production consiste ainsi à situer l’action dans le monde de l’art et du ballet. C’est donc le foyer ou le hall d’entrée d’un théâtre XIXᵉ siècle que représente l’imposant dispositif scénique de Johannes Leiacker, dont l’environnement aquatique original est à peine suggéré par des statues de sirènes ornant quelques colonnes. Il est plus difficile d’interpréter les importantes coulées de lave qui s’échappent de l’extérieur de la salle. Cristallisations des non-dits de l’histoire ? Marques informes des désirs inconscients _ et pulsions érotiques _ des différents personnages ? Quoi qu’il en soit, le théâtre est clairement vu comme la métaphore des difficultés de communication entre deux mondes qui s’opposent tout en coexistant, le monde du réel occupé par les humains « normaux » (le Prince, la Princesse étrangère, le Garde-forestier, le Marmiton …), et le monde du rêve, du fantasme et de l’art, celui qu’habite, tout particulièrement, le personnage éminemment « féérique » de Rusalka _ oui. Cet univers mystérieux est parcouru par des figures énigmatiques liées à l’univers des arts du spectacle (Pagliaccio, Charlot). Dans un tel contexte, le Roi des Eaux Vodník est vu comme un directeur de théâtre tyrannique et presque malfaisant (relation incestueuse avec sa fille ?) tandis que la sorcière Ježibaba, avec qui il est apparemment marié, engrange les recettes du théâtre _ derrière son guichet. Rusalka est montrée comme une jeune femme infirme munie de béquilles laquelle ne songe, pour être distinguée _ et aimée _ du Prince, qu’à danser aussi bien que ses trois sœurs et les autres nymphes qui parcourent la scène. Le concept est plutôt séduisant et l’on ne saurait remettre en cause la cohérence de la proposition, même si certaines outrances scéniques – la chorégraphie _ violemment désinhibée, hard et quasi trash : nous sommes loin de l’état du monde de Dvorak en 1901… _  à la fin du deuxième acte – pourraient parfois compromettre la clarté du discours. En tout cas, le parti pris est globalement convaincant et certainement préférable aux mises en scène « premier degré » qui continuent à être affichées dans certains théâtres.

..;

La distribution réunie sur le plateau du Teatro Real est très nettement dominée par la formidable présence _ très émouvante, en effet, en sa sobriété et son partiel mutisme… _de la soprano . Sans être intrinsèquement belle ou soyeuse, sa voix est puissante et expressive et se joue des difficultés vocales du rôle. Scéniquement, elle incarne à la perfection toutes les aspirations et frustrations _ voilà _ de ce personnage simple qui, finalement, ne demande qu’à être aimé. Scéniquement, elle parvient également à faire illusion en tant que danseuse, notamment par son aisance avec les pointes. N’allez pas chercher un énième degré dans les béquilles arborées par le ténor . Elles ont été nécessaires à l’artiste, victime d’un accident lors des répétitions _ ah ! bon... On n’en appréciera pas moins le chant franc et direct du jeune chanteur, peu nuancé certes, mais toujours ardent et vaillant. Beau chant également du côté du Vodník de la basse , artiste plus jeune que les figures paternelles que l’on voit d’habitude dans ce rôle. Faut-il voir un lien _ je me le suis aussi demandé… _ dans la blondeur de Ježibaba et celle de la Princesse étrangère ? Ainsi que dans le choix de sopranos dramatiques pour incarner ces deux personnages, qui seraient chacune la rivale de Rusalka dans ses deux mondes parallèles ? Contentons-nous de saluer l’extraordinaire performance vocale et scénique de et de , la fulgurance de la deuxième, en vamp sur-vitaminée, comptant parmi les grands moments _ théâtraux, au moins… _ de ce spectacle. Tous les autres interprètes parviennent à proposer un portrait convaincant de leur personnage, parfaitement inséré dans la conception globale du spectacle. On aura presque gardé pour la bonne bouche l’excellence de la réalisation musicale _ oui _ proposée par le chef d’orchestre , qui sait rendre justice à la fois à la composante folklorique de la partition de Dvořák et aux déferlements quasi wagnériens _ parfois, en effet _ de l’écriture orchestrale. L’enivrement musical issu de la fosse est en tout cas parfaitement en phase avec la fébrilité scénique affichée sur le plateau, même si l’on ne peut s’empêcher de trouver encore davantage de maîtrise du côté musical.

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Antonín Dvořák (1841-1904) : Rusalka, conte lyrique en trois actes sur un livret de Jaroslav Kvapil.

Mise en scène : Christof Loy. Décors : Johannes Leiacker. Costumes : Ursula Renzenbrink. Lumières : Bernd Purkrabek. Chorégraphie : Klevis Elmazaj.

Avec : Asmik Grigorian, soprano (Rusalka) ; Eric Cutler, ténor (le Prince) ; Maxim Kuzmin-Karavaev, basse (Vodník) ; Katarina Dalayman, mezzo-soprano (Ježibaba) ; Karita Mattila, soprano (la Princesse étrangère) ; Manuel Esteve, baryton (le Garde-forestier) ; Juliette Mars, mezzo-soprano (le Marmiton) ; Julietta Aleksanyan, soprano (le premier Esprit de la forêt) ; Rachel Kelly, mezzo-soprano (le deuxième Esprit de la forêt) ; Alyana Abramova, mezzo-soprano (le troisième Esprit de la forêt) ; Sebastià Peris, baryton (le Chasseur) ; Chœurs du Teatro Real (chef de chœur : Andrés Máspero) ; Orchestre du Teatro Real, direction : Ivor Bolton.

Réalisation : Xavi Bové. 1 Blu-Ray Unitel.

Enregistré sur le vif en novembre 2020 au Teatro Real de Madrid.

Sous-titres : anglais, allemand, français, espagnol italien, japonais, coréen et japonais.

Notice de présentation en anglais, allemand et français.

Durée : 180:00

Une œuvre qui m’avait donc jusqu’ici échappé, et qui, dans sa singularité (de Bohème) _ au moins pour moi _, m’a touché musicalement _ déjà j’apprécie beaucoup Dvorak (Nelahozeves, 28 septembre 1843 – Prague, 1er mai 1904) _,

et que j’ai reliée à l’œuvre si importante d’un autre natif majeur (!) de Bohème-Moravie, et, à une génération près, le contemporain de Dvorak : Sigmund Freud _ Freiberg, 6 mai 1856 – Londres, 23 septembre 1939…

Une musique très touchante, et excellemment interprétée et incarnée avec finesse ici…

Ce dimanche 16 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une étincelante pépite Martinu : le double concerto pour violon, piano et orchestre (de 1953), par le violon de Josef Spacek, le piano de Miroslav Sekera et l’Orchestre Symphonique de Radio-Prague dirigé par Petr Popelka, un lumineux et profond CD Supraphon…

17oct

Une étincelante pépite Martinů :

le sublime « double concerto pour violon, piano et orchestre » (H. 342, composé à New-York _ et quelque part cela se ressent… _ en 1953), par le violon de Josef Špaček, le piano de Miroslav Sekera, et l’Orchestre Symphonique de Radio-Prague dirigé par Petr Popelka,

en un lumineux et profond CD Supraphon (SU 4330-2) _ avec la « Sonate pour violon n°3 » H. 303 (de 1944), et les « 5 Pièces brèves pour violon et piano » H. 184 (de 1930) de Martinů ; enregistré du 31 octobre au 2 novembre 2021 au Studio 1 de la Radio tchèque à Prague, pour le « double concerto« , et dans la salle Dvořák du Rudolfinum, du 11 au 14 mai 2020 pour la « Sonate n°3« , et le 23 octobre 2022 pour les « 5 pièces brèves«  _ :

voilà ma découverte éblouie de ce jour,

tout innocemment présent sur la table des nouveautés du rayon Musique de la librairie Mollat.

Or, Bohuslav Martinů (Polička, 8 décembre 1890 – Liestal – Suisse, 28 août 1959) est un compositeur que depuis longtemps je porte au pinacle de même que j’adore pas mal de compositeurs tchèques et moraves, Antonín Dvořák, Josef Suk, Leoš Janáček, par exemple, dont la musique me parle tout spécialement…

Ce « Double Concerto pour violon, piano et orchestre » de Martinů qui n’est pas sans me rappeler d’une certaine façon le somptueux « Double Concerto pour violon, violoncelle et orchestre » (Op. 102, de 1887), de Johannes Brahms (1833 – 1897), que je viens de chroniquer avec une intense admiration aussi le 12 octobre dernier : « « …  

De cette œuvre admirable _ archivée H. 342 _ d’un Martinů de la maturité accomplie _ en 1953, le compositeur est dans sa 63e année de vie, et va bientôt revenir des États-Unis, pour résider à nouveau en cette France de son épouse Charlotte… _,

nous disposons aussi d’une splendide vidéo d’un enregistrement _ d’une durée de 27′ 07 _ en concert, en la salle Dvořák du merveilleux Rudolfinum de Prague, le 9 octobre 2021, par ces mêmes admirables interprètes, Josef Špaček, Miroslav Sekera, et l’Orchestre Symphonique de Radio-Prague dirigé par Petr Popelka, qui l’enregistreront bientôt en studio  _ en une durée de 26′ 10, au CD _ peu après : du 31 octobre au 2 novembre suivants…

Ma discothèque recèle aussi, en un coffret Hyperion de 4 CDS _ intitulé « The complete music fir violin and orchestra« , par Bohuslav Matousek, le Czech Philharmonic Orchestra, sous la direction de Christopher Hogwood, paru en 2019 ; cf mon article du 21 mars 2019 : « «  _, une autre interprétation _ elles ne sont pas nombreuses _ de ce même « double concerto pour violon, piano et orchestre » (H. 342, de 1953) de Bohuslav Martinů,

par Bohuslav Matoušek au violon, Karel Košarek au piano, et Christopher Hogwood dirigeant le Czech Philharmonic Orchestra…

Et d’autre part,

on peut aussi accéder ici même à une vidéo _ d’une durée de 26′ 47 _ d’un précédent et lui aussi merveilleux, très touchant, « double concerto pour violon, piano et orchestre » de Bohuslav Martinů, de 1910 cette fois _ Martinů n’avait même pas 20 ans… _, et archivé H 13, en une interprétation de Bohuslav Matoušek au violon et Petr Adamec au piano _ assez étrangement nulle part ne sont indiqués ni le nom de l’orchestre, ni celui du chef qui l’a dirigé ; et je ne possède hélas pas le précieux coffret de 4 CDs qui le comporte… _qui vient nous offrir une passionnante et très belle mise en perspective du parcours musical de Bohuslav Martinů, de 1910 à 1953…   

Enfin, il me faut aussi et bien sûr faire l’éloge du brillant violoniste très attachant de ce CD Supraphon de l’automne 2021 : Josef Špaček ; dont je possède déjà les belles interprétations du CD Supraphon SU 1482-2 « Dvořák, Suk, Janáček – Violin Concertos« , paru en 2015, avec l’Orchestre Philharmonique tchèque dirigé par le grand Jiří Bělohlávek…

On peut aussi découvrir Josef Špaček en cette brève vidéo (d’une durée de 3′ 21) de présentation, avec son compère violoncelliste  Tomáš Jamník, d’un très séduisant CD Supraphon SU 4304-2 « Paths« , de Duos pour violon et violoncelle de Leoš Janáček, Gideon Klein, Bohuslav Martinů et Ervín Schulhoff…  

Que de splendides musiques tchèques et moraves !

Et que de merveilleux interprètes idoines en ce si sensible et émouvant répertoire…

Ce mardi 17 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un bouleversant très intense et somptueux CD « Brahms – Viotti – Dvorak – In memoriam Lars Vogt », de ses amis de toujours Christian et Tanja Tetzlaff, avec Paavo Järvi dirigeant le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, sur le thème idoine de l’indéfectible amitié : pour Lars Vogt, en hommage…

12oct

Comme en suite vraiment idéale à mon article d’hier 11 octobre « « ,

ce jeudi 12 octobre,

me bouleverse au plus intime le très intense hommage musical à Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970 – Erlangen, 5 septembre 2022) de ses amis de toute une vie, Christian (Hambourg, 29 avril 1966) et Tanja (Hambourg, 1973) Tetzlaff,

le CD Ondine ODE 1423-2, enregistré à Berlin les 21-22-23 décembre 2022, « Brahms – Viotti – Dvorak – In memoriam Lars Vogt » _ écoutez-en ici ces extraits (d’une durée de 5′ 22) _ de Christian et Tanja Tetzlaff et Paavo Järvi dirigeant le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin :

en l’occurrence

le double Concerto pour violon, violoncelle et orchestre en la mineur Op. 102 (de 1887) , de Johannes Brahms (Hambourg, 7 mai 1833 – Vienne, 3 avril 1897) écoutez ici le 1er mouvement Allegro (de 16′ 16), ici le 2d mouvement Andante (de 6′ 35), et ici le 3e mouvementent Vivace non trop (de 8’07) : c’est somptueux !

Or, cette œuvre est très intimement liée à l’amitié de Johannes Brahms et Joseph Joachim  (Kittsee, près de Bratislava, 28 juin 1831 – Berlin, 15 août 1905) : Brahms devait écrire initialement un concerto pour violoncelle pour son ami Robert Hausmann. S’étant accroché avec un autre ami de longue date (depuis leur rencontre en 1853, à Hanovre), le violoniste Joseph Joachim, à la suite de son difficile divorce, en 1884 (Brahms avait pris la défense de son ex-femme, Amalie Schneeweiss (Maribor, 10 mai 1839 – Königsfeld, 3 février 1899) : Joseph et Amalie s’étaient mariés le 10 juin 1863, et avaient 6 enfants), le compositeur en profita pour dédier également à Joseph Joachim son œuvre dans le but d’une réconciliation qui lui tenait très à cœur. La première de ce somptueux double concerto eut lieu à Cologne le 18 octobre 1887 avec l’Orchestre du Gürzenich sous la direction du compositeur, Johannes Brahms, avec comme solistes les deux dédicataires, le violoniste Joseph Joachim et le violoncelliste Robert Hausmann _,

le Concerto pour violon et orcheste N° 22 en la mineur W22/G. 97 (de 1793-95), de Giovanni-Battista Viotti (Fontanetto Po, 18 mai 1755 – Londres, 3 mars 1824) _ il se trouve en effet que le double concerto de Johannes Brahms intègre de très près cette œuvre de Viotti, composée en cette tonalité de la mineur, qui est aussi celle du double concerto de Brahms de 1887 : le livret du CD en précise les détails… _,

et « Silent Woods » Op. 68 n°5 (de 1883-93), d’Antonin Dvorak (Nehalozeves, 8 septembre 1841 – Prague, 1er mai 1904) _ 5éme pièce de l’Op. 68 B.133 pour piano à 4 mains « De la Forêt de Bohème« , un opus commandé par l’éditeur Fritz Simrock, cette pièce (intitulée « Klid« , en tchèque : « Le Silence« …) fut transcrite par Dvorak pour violoncelle et piano (B.173) le 28 décembre 1891, en l’honneur du violoniste Ferdinand Lachner et du violoncelliste Hanuš Wihan qui partaient pour les États-Unis ; l’arrangement devint très vite si populaire que Dvorak en fit une nouvelle transcription, cette fois pour violoncelle et orchestre (B. 182), réalisée le 28 octobre 1893 ; et lors de sa publication en 1894, l’éditeur Fritz Simrock modifia le titre initial donné par Dvorak en 1883, « Le Silence« , pour celui de « Le Silence des bois«  _, ici en la version pour violoncelle _ en l’occurrence celui de Tanja Tetzlaff _ et orchestre, 

en un programme consacré au thème _ absolument idoine _ de l’indéfectible amitié _ celle qui a uni Johannes Brahms et Joseph Joachim autour, aussi, de ce Concerto pour violon -ci de Viotti, comme en témoigne le double concerto en la mineur de 1887 ; comme celle qui continue d’unir pour jamais à Lars Vogt Christian et Tanja Tetzlaff _

ainsi que l’explicitent les 7 pages de l’entretien de Tanja et Christian Tetzlaff avec Frederike Westerhaus, intitulé « Un grand trésor continue d’habiter toujours le cœur« , dans le livret de ce somptueux très intense et émouvant CD Ondine…

Il me faut ajouter encore que l‘idée même de ce superbe CD d’Hommage à Lars Vogt vient du chef d’orchestre Robin Ticciati, ami proche lui aussi de Lars Vogt et de Christian et Tanja Tetzlaff, selon ce que confie d’entrée du livret du CD, page 3, Christian Tetzlaff.

Et c’est donc Robin Ticciati, chef du Deutsches Symphony-Orchester Berlin depuis 2017 _ avec lequel Christian Tetzlaff a réalisés pour le label Ondine les deux superbes enregistrements des CDs 1334-2 « Beethoven – Sibelius » et 1410-2 « Brahms – Berg » _, qui devait tenir la baguette du DSO Berlin, au mois de décembre 2022, pour ce CD d’hommage au cher ami Lars Vogt. Mais la maladie de Robin Ticciati l’en empêchant, c’est à un autre ami, très proche, lui aussi, de Lars Vogt, Paavo Järvi, qu’il a été fait très amicalement appel pour diriger le DSO de Berlin…

Mais j’ai j’ai déjà eu l’occasion de dire combien Lars Vogt était apprécié, comme pianiste et comme chef, et aimé, comme personne éminemment humaine, de ses confrères chefs d’orchestre et musiciens _ cf mon article du 6 septembre 2022 : « « , dans lequel je faisais part de l’hommage très ému de François-Xavier Roth par lequel celui-ci avait ouvert son concert Berlioz à l’église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz, le soir même du décès, le 5 septembre 2022, de Lars Vogt…

Un CD d’hommage à Lars Vogt, et à la force de l’amitié, réellement merveilleux…

Ce jeudi 12 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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