L’enregistrement des Miroirs de Maurice Ravel
(Noctuelles, Oiseaux tristes, Une barque sur l’océan, Alborada del gracioso et La vallée des cloches),
par Béatrice Rana
dans le CD Warner Classics 0190295411091,
est étourdissant de virtuosité juste
de la part de cette extraordinaire interprète.
…
…
Et l’association
à ces Miroirs de Ravel
de transcriptions pour piano seul
de Danse infernale, Berceuse et Finale, trois extraits de L’Oiseau de feu d’Igor Stravinsky _ par Guido Agosti _
puis de Danse russe, Chez Pétrouchka et La semaine grasse, trois extraits de Pétrouchka d’Igor Stravinsky encore _ cette fois par Stravinsky lui-même _
…
constituent un détonnant programme,
que vient conclure la transcription pour piano seul _ par Ravel lui-même _ de son époustouflante _ tragique _ La Valse…
…
…
Un fastueux programme
interprété magistralement,
avec une prodigieuse justesse d’intelligence de ces œuvres,
par une artiste d’exception.
…
…
Voici ce qu’en disait le 22 novembre dernier
Stéphane Friédérich en un très juste article du site Res Musica
intitulé Le piano orchestral et flamboyant de Béatrice Rana.
…
…
…
…
Le 22 novembre 2019 par Stéphane Friédérich
…
…
…
…
Depuis sa médaille au Concours van Cliburn 2013, la pianiste italienne n’en finit pas de nous émerveiller. Et ce nouveau volume confirme une fois encore qu’elle est l’une des grandes pianistes d’aujourd’hui.
…
…
Avant ces Miroirs, nous avons réécouté le Gaspard de la nuit que Beatrice Rana grava, en 2013, pour son premier disque (Harmonia Mundi USA). Il stupéfie _ oui ! _ par sa clarté, sa précision souple, son caractère cinglant et caressant à la fois _ l’oxymore est on ne peut plus juste, en effet ; de même qu’il pourrait s’étendre à presque tout l’œuvre de Ravel… Sous les doigts de la pianiste, les Noctuelles respirent ici avec un charme inouï _ oui. Elle “joue” au sens propre du terme avec les harmoniques splendides du piano. La maîtrise des couleurs est sidérante _ oui _ dans les Oiseaux tristes ; et la douceur du toucher est presque irréelle dans le ruissellement d’éclats sonores _ toujours l’oxymore justissime _ d’une Barque sur l’océan. Alborada del gracioso est bien cette « sorte de Petrouchka andalou » selon la belle formule de Vladimir Jankélévitch. Nulle emphase, mais une rugosité gourmande _ toujours l’oxymore ravélien _, qui fait contrepoids à un étagement des plans sonores subtilement tenu. Voilà des Miroirs qui se situent au sommet de la discographie et qui saluent ceux de Samson François, Youri Egorov, Sviatoslav Richter, Vlado Perlemuter, Louis Lortie, Abbey Simon…
…
…
La transcription de la Valse à deux mains par Ravel s’ouvre avec le frottement inattendu de croches pointées de la main gauche, si délicates à marquer. Ce raffinement, dès les premières mesures, indique le niveau de souplesse des deux mains et d’approfondissement de l’œuvre. Beatrice Rana s’approprie la moindre ondulation et maîtrise un éventail étourdissant _ voilà _ de dynamiques. Elle fusionne les portées supplémentaires dédiées aux violons, violoncelles, flûte, clarinette avec un naturel superbe _ oui. On pourra ne pas y retrouver la brutalité morbide _ en effet _ de la masse orchestrale. L’interprète nous offre une mort plus subtile _ il va me falloir la ré-écouter mieux…. Vénéneuse.
…
…
Changement _ pétaradant ! _ de décor – c’est le moins que l’on puisse dire – avec L’Oiseau de feu. Le piano s’est considérablement épaissi. La pianiste emploie, en véritable illusionniste, des modes de jeux et d’attaques différents pour convoquer, dans un même élan, Liszt, Scriabine, Rachmaninov, mais aussi Ravel, c’est-à-dire le gotha des symphonistes du piano. Cinglant, et d’un chic fou à la fois _ oui _, son Petrouchka laisse deviner les cordes transparentes et multiples qui animent le pantin. Qui plus est, Beatrice Rana évite la sécheresse de bien des lectures, “francisant” certains passages (Ravel n’y est pas étranger) avec une élégance et une vivacité _ les deux _ amusée, un caractère acrobatique qui pense le vertige avant de l’éprouver. Le fourmillement sonore se déploie avec un sens de la narration étourdissant _ encore… Peu d’interprètes ont, à ce point, unifié _ voilà un des secrets de la virtuosité justissime de Béatrice Rana _ les éléments disparates de la partition devenue, sous de tels doigts, une véritable sonate en trois mouvements.
…
…
Maurice Ravel (1875-1937) : Miroirs. La Valse.
Igor Stravinsky : Danse infernale, Berceuse et Finale de l’Oiseau de feu. Trois mouvements de Petrouchka.
Beatrice Rana, piano.
1 CD Warner Classics.
Enregistrement au Studio Teldex, à Berlin, en juin et septembre 2019.
Notice _ très intéressante _ en français, italien, anglais et allemand.
Durée : 72:18
…
…
Béatrice Rana : une interprète à retenir prioritairement.
…
…
Ce dimanche 22 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa
news and informations automotive,business,crime,health,life,politics,science,technology,travelautomotive,business,crime,health,life,politics,science,technology,travel
Tags: Béatrice Rana, charme, cinglant, élégance, époustouflant, flamboyant, Igor Stravinsky, intelligence des oeuvres, interprétation, Jankélévitch, justesse, L'Oiseau de feu, La Valse, Maurice Ravel, Miroirs, oxymore, Pétrouchka, Ravel, Res Musica, Stéphane Friédérich, Stravinsky, virtuosité