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« E Il Violoncello Suono » : une bien belle exploration de la percée réussie du violoncelle dans l’Italie baroque du premier XVIIIe siècle, par Hanna Salzenstein et cinq excellents partenaires

07mar

« E Il Violoncello Suonò » :

c’est un bien joli et tout à fait séduisant parcours d’exploration _ avec aussi des inédits : l’« Aria da suonare XIX col violoncello e spinetta o violone«  de Giulio Taglietti (1660 – 1718) et la « Sonata per violoncello e basso continuo in sol minore«  (Adagio, Allegro, Grave et Giga) de Gasparo Garavaglia (XVIIIe siècle) ; et pas seulement des œuvres un peu mieux connues, telle la très belle « Trio sonata a violino, violoncello e basso continuo in sol maggiore«  RV.820 (dont voici l’« Allegro« , l’« Adagio« , l’« Allegro – Adagio – Allegro« , l’« Adagio – Allegro » et l’« Allegro« ) du vénitien Antonio Vivaldi (1678 – 1741), ou un « Largo«  d’une « Sonata a violoncello solo e basso continuo » du padouan Giovanni-Benedetto Platti (1707 – 1763), ou encore de très beaux « Capricci per violoncello solo« , tel celui-ci en do mineur (ici en une belle vidéo de 4’00) du bruxellois Giuseppe-Maria Dall’Abaco (1710 – 1805)…  _ des percées réussies de l’instrument violoncelle dans la musique baroque du premier XVIIIe siècle italien, que vient nous proposer la violoncelliste Hanna Salzenstein, en compagnie de cinq excellents partenaires _ Justin Taylor, au clavecin ; Thibaut Roussel, au théorbe ; Albéric Boullenois, au violoncelle aussi ; Théotime Langlois de Swarte, au violon ; et Marie-Ange Petit, aux percussions _et en des œuvres de formations très variées, il faut aussi le souligner,

avec le très intéressant CD de ce titre, le CD Mirare MIR 698, enregistré au mois d’octobre 2023 à Paris ;

dans lequel nous recevons tout ce qui apparente ce bel instrument un peu grave _ un superbe Pieter Rombouts, Amsterdam, vers 1710-1715 _ à la gamme infiniment variée des inflexions parlantes et chantantes de la voix humaine…

Un CD tout de charme très intime…

Ce jeudi 7 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le charme absolu, très prenant et très tendre, des « Lieder ohne Worte » de Felix Mendelssohn, en un choix de 14 pièces, par Igor Levit, en un parfait CD, tout fraîchement enregistré à Berlin au mois de décembre dernier…

06fév

Retrouver le charme très prenant et très tendre, voilà, des « Lieder ohne Worte«  de Felix Mendelssohn, en une anthologie de 14 d’entre eux, puisés aux Op. 19, 30, 38, 53, 62 et 102 du maître,

sous les doigts justement délicats d’Igor Levit,

en un CD Sony Classical 19658878982 tout fraîchement enregistré à Berlin les 3 et 4 décembre 2023 pour paraître le 26 janvier 2024

_ en une forme de réponse sienne au massacre du 7 octobre dernier : « And, at some point, it became clear that I had no other tools than to react as an artist. I have the piano, I have my music. And so the idea came to me to record these works, Mendelssohn’s « Songs Without Words » (…)  It is my artistic reaction  – as a person, as a musician, as a Jew – to what I have felt in the past few weeks and months. Or, to put it more precisely, it is one of many reactions that came to mind  » ; écouter et regarder cette brève vidéo de présentation par Igor Levit lui-même…

Je dois immédiatement ajouter cependant ici que rien, rien de rien, surtout, ne s’entend des terrifiantes atroces circonstances (et retentissements) qui ont conduit Igor Levit à ce parfait enregistrement-ci au Teldex Studio de Berlin les 3 et 4 décembre derniers, du sublime classicisme (mozartien ?..) de Felix Mendelssohn à son apogée de poésie (apollinienne ?..) de ces sublimissimes, si parfaitement dénuées du moindre pathos, 14 « Lieder ohne Worte« … Le choix d’une toute simple musique pour l’éternité, très humblement parfaitement servie ici, voilà, par l’interprète, tout simplement, comme il se doit… _,

est un très délicat et modeste délice : écoutez donc…

Qui me rappelle aussi mon affection personnelle pour le jeu magnifique et idéal de Roberto Prosseda, dant tout l’œuvre pour piano de l’immense probe et humble Felix Mendelssohn

_ et en cette occurrence-ci le parfait double CD Decca 476 6796 des 57 « Lieder ohne Worte » (8 x 6 = 48 + 7 restés sans numéro), enregistré à Aci Reale, en Sicile, au pied de l’Etna, aux mois de janvier et mars 2008 ; cf le témoignage-constat de mon bref article du 3 mars 2018 :  « « , et écoutez aussi ceci…

Tout simplement servir la grâce humble et modeste, heureuse et tranquille, intérieure et sereine, toute pure, de Felix Mendelssohn…

Ce mardi 6 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

L' »Idylle » jolie de Léa Désandré et Thomas Dunford : le charme des variations (françaises) sur le thème de l’amour…

15oct

Le couple de Léa Désandré, mezzo-soprano, et Thomas Dunford, luthiste, célèbre sa belle rencontre – coup de foudre _ pas seulement musicale _ de 2015, en un jardin de Vendée, par un très charmant récital de chansons, airs de cour, danses et mélodies françaises, de Michel Lambert et Marc-Antoine Charpentier, à Barbara et Françoise Hardy, en passant par Jacques Offenbach, André Messager et Reynaldo Hahn,  avec leur très joli CD intitulé justement « Idylle« , le CD Erato 5054197751462 _ enregistré à La-Chaux-de-Fonds du 2 au 6 mai 2023… _ autour du théme _ avec ses variations… _ de l’amour : à la française.

Très personnellement,

ce sont les airs de cour de Michel Lambert (1610 – 1696), Sébastien Le Camus (ca. 1610 – 1677), Marc-Antoine Charpentier (1643 – 1704) _ au nombre de 4, et splendidement réussies _, Honoré d’Ambruys (ca. 1660 – 1702), ainsi qu’une sarabande et une chaconne _ interprétées au luth _ de Robert de Visée (entre 1650 et 1665 – après 1732), ainsi que deux _ chefs d’œuvre (!) de _ mélodies de Reynaldo Hahn (1874 – 1947) en ce style ancien,

et en une très raffinée et poétique unité de ton,

qui m’ont le plus charmé dans l’art parfaitement servi ici de Léa Désandré et Thomas Dunford… 

Mais je comprends très bien que le programme élargi à Jacques Offenbach (1819 – 1880), André Messager (1853 – 1929), Claude Debussy (1862 – 1918) _ ainsi qu’Erik Satie (1866 – 1925) pour une « Gnossienne » et une « Gymnopédie » interprétées ici au luth _, aille jusqu’à une chanson de Barbara (1930 – 1997) et deux chansons de Françoise Hardy (née en 1944), afin de mettre aussi en valeur la continuité d’une certaine fantaisie aimable et poétique _ souvent coquette et parfois coquine, et toujours avec finesse et esprit…_ de la chanson française…

Un goût sûr et charmant en cette « idyllique » fantaisie aimablement réunie ici pour nous par ce couple musicalement épanoui de Léa et Thomas…

Ce dimanche 15 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le charme extrêmement prenant de Benjamin Appl à nouveau opérant et superbe dans un programme à nouveau original et assez singulier : un bouquet de 19 Lieder de Franz Schubert en des adaptations orchestrales d’Anton Webern (5), Max Reger (7), Alexander Schmalcz (2) et 5 autres compositeurs-orchestrateurs, avec la complicité du chef, natif lui aussi de Ratisbonne, Oscar Jockel, et le Münchner Rundfunkorchester : un album infiniment séduisant de clarté et naturel, justesse et poésie…

10oct

Benjamin Appl à nouveau superbe dans la réalisation très réussie _ quel beau timbre de voix, et quel subtil et évident art du chant ! _ d’un nouveau projet très original et singulier :

un bouquet magnifiquement composé de 19 Lieder _ avec piano, à l’origine _ de Franz Schubert en des adaptations orchestrales _ assez peu courues et ainsi rassemblées… _ d’Anton Webern (5), Max Reger (7), etc.,

avec la complicité du chef _ natif de Ratisbonne (le 24 décembre 1995) comme Benjamin Appl (né le 26 juin 1982) _ Oscar Jockel, et le Münchner Rundfunkorchester :

soit un album BR Klassik 900346 _ enregistré à Munich du 28 au 30 septembre, le 30 novembre, et les 1er et 2 décembre 2022 (Benjamin Appl vient d’avoir 40 ans ; et Oscar Jockel a tout juste 26 ans), et en une prise de son de Christine Voitz, d’une stupéfiante clarté et un exemplaire naturel ! ; l’album est sorti le 6 octobre dernier, il y a à peine 4 jours… _ à nouveau très prenant et vraiment plein de charme…

De Benjamin Appl _ baryton bavarois, formé au très fécond Regensburger Domspatzen de Ratisbonne (et ultime élève de Dietrich Fischer-Dieskau), et désormais installé à Londres _, mais cette fois avec le seul piano de James Baillieu _ né, lui, en Afrique du Sud au mois de mars 1982 _,

m’avait si fortement impressionné le très original et éminemment singulier CD Alpha 912 « Forbidden fruit » _ enregistré à Lugano du 27 au 30 juillet 2020 _, que je lui avais consacré rien moins que 4 articles, les 29, 30, 31 juillet et 1er août derniers :

« « ,

« « ,

« « 

et « « …

De même,

je m’étais tout de suite procuré le « Winterreise » schubertien de Benjamin Appl et James Baillieu, au piano, le CD Alpha 854 _ enregistré à Kentish Town, en Angleterre, au mois de septembre 2021 _, très réussi lui aussi.

Incontestablement,

ces 19 adaptations de Lieder avec piano seul de Franz Schubert (Lichtental, 31 janvier 1797 – Vienne, 19 novembre 1828) pour des interprétations avec accompagnement d’orchestre,

et par des compositeurs aussi différents qu’Anton Webern (Vienne, 1883 – Mittersill, 1945) pour 5 Lieder, Max Reger (Brand, 1873 – Leipzig, 1919), pour 7 Lieder,  ou le contemporain Alexander Schmalcz (né à Weimar en 1969), pour 2 Lieder,

mais aussi Johannes Brahms (Hambourg, 1833 – Vienne, 1897), Kurt Gillmann (Wannsee, 1889 – Hannovre, 1975), Felix Mottl (Unter Sankt Veit, 1856 – Munich, 1911), Benjamin Britten (Lowestoft, 1913 – Alderburgh, 1976), ou Jacques Offenbach (Cologne, 1819 – Paris, 1880), pour un Lied chacun,

surprend, étonne, charme et enrichit notre écoute…

En commençant ici par les 2′ 39 du très beau lied « Abendstern » de la première plage du CD, un lied de 1824 sur un poème de Johann-Baptist Mayrhofer, ici dans une orchestration d’Alexander Schmalcz,

on pourra écouter, en suivant, l’ensemble des 23 plages _ ainsi accessibles ici à l’écoute _ de ce très beau original CD…

De ce CD, je recommande tout spécialement la plage 5 (de 4′ 18) « Du Bist die Ruhe« , un lied de 1823 sur un poème de Friedrich Rückert, ici dans une orchestration d’Anton Webern,

et la plage 18 (de 3′ 44) « Nacht und Träume«  _ peut-être mon lied préféré de Franz Schubert : extatique !.. _, un lied de 1825 sur un poème de Matthäus von Collin, ici dans une orchestration de Max Reger…

À ces 19 Lieder chantés par le baryton éminemment charmeur _ quel naturel ! quelle clarté ! _ de Benjamin Appl,

le CD adjoint, aux plages 3, 7, 13 et 20,

10 « Deutsche Tänze (serie 1) » de Franz Schubert, adaptées pour l’orchestre par Johann von Herbeck (Vienne, 1831 – Vienne, 1877)…

Le très grand talent d’interprète de Benjamin Apple, aidé ici de celui d’Oscar Jockel, est de ne jamais tomber en une réalisation hyperbolique, opératique, de ces Lieder en ces versions avec accompagnement symphonique _ toujours tendre, précis, doux, délicat et infiniment léger _,

mais de savoir conserver et excellemment restituer l’intimité chaleureuse et tendre, complice, des humeurs des soirées de Liederabend, en un très attentif petit cercle d’amis proches, pour lesquels étaient donnés et créés ces Lieder avec un simple piano _ données du 26 janvier 1821, dans l’appartement de la famille von Schober, au 28 janvier 1828, chez Joseph von Spaun, pour ce qui concerne ces mémorables schubertiades auxquelles a participé Franz Schubert à Vienne… _,

tout en procurant à ces si touchants et très variés Lieder, d’une infinie délicatesse, sans le moindre surlignage de moindre mauvais goût, cette coloration symphonique qu’ils comportent aussi, en très fin subtil filigrane,

et que se sont amusés à leur apporter, à diverses époques de rayonnement de ces chefs d’œuvre intimes de Schubert _ très vite reconnus comme tels ! _, ces divers compositeurs ainsi orchestrateurs :

Jacques Offenbach (1819 – 1880),

Johannes Brahms (1833 – 1897),

Felix Mottl (1856 – 1911),

Max Reger (1873 – 1919),

Anton Webern (1883 – 1945),

Kurt Gilmann (1889 – 1975),

Benjamin Britten (1913 – 1976)

ainsi que notre contemporain et en activité _ en particulier pour le magnifique Matthias Goerne.. _ Alexander Schmalcz (né en 1969) _ ici, en ce programme, pour les Lieder « Abendstern » et « An Sylvia« , un lied de 1826 sur un texte de Shakespeare (extrait des « Deux gentilshommes de Vérone« ) adapté par Eduard von Bauernfeld…

Un CD tout simplement admirable : exceptionnel de justesse, clarté, naturel

…et poésie.

Benjamin Appl, décidément magnifique ; et plus que jamais à suivre…

Ce mardi 10 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et, avec trois mois de retard, une très juste célébration un peu tardive du sublime double album Schubert de Lars Vogt avec Tanja et Christian Tetzlaff…

27juil

Presque trois mois après mon propre article du 20 avril 2023 « « ,

ce n’est que ce mercredi 26 juillet 2023 qu’en un très bel _ et juste ! _ article intitulé « Arcadie« , Jean-Charles Hoffelé, sur son excellent site Discophilia, vient enfin rendre grâce au paradis disparu de la musique de Schubert telle qu’interprétée en état de grâce, sublime, par Lars Vogt et Tanja et Christian Terzlaff,

en leur absolument mémorable double album Ondine ODE 1394-2D « Schubert – Piano Trios – Notturno – Rondo – Arpeggione Sonata« …

Voici donc cet article si justement intitulé « Arcadie » :

ARCADIE

Reijo Kiilunen, le patron d’Ondine, n’a pas hésité un instant : lâché d’abord _ que Lars Vogt était… _ pour ses enregistrements en soliste par EMI, puis pour les échos de son festival de musique de chambre _ Spannungen _ par Electrola, il aura offert à Lars Vogt plus qu’un label, une amitié _ c’est capital _ qui aura permis à son art d’augmenter sa pureté stylistique _ épurée _comme sa dimension lyrique _ déployée. Qu’il enregistre ce qu’il souhaite, seul, avec orchestre, avec ses amis Tetzlaff, et quand il le voudrait _ le grand luxe, dont il a usé à la perfection des diverses facettes de son très grand art d’interprète probe et splendide…

La moisson fut belle _ et c’est là un euphémisme… _, de Bach à Chopin, de Schubert à Brahms, mais si tôt _ = précocément ! _ achevée qu’on est déjà rendu à des publications posthumes _ Lars Vogt est décédé le 5 septembre 2022 _, justement aujourd’hui Schubert, demain Mozart pour deux concertos avec son Orchestre de chambre de Paris _ et nous attendons ces derniers avec pas mal d’impatience…

Légers, fusants, pur charme _ oui _, les deux Trios de Schubert ne laissent pas un millimètre au pathos _ en effet… _, d’un dessin admirablement classique _ oui _, une épure où se consume un jeu pianistique immatériel, quasi mendelssohnien _ comme c’est juste ! _ (le Finale sur les pointes et en estompe du Premier !) et où les archets chantent et flûtent _ voilà. Le Deuxième qu’on croit plus sombre sera tout aussi solaire _ oui _, d’une lumière peut-être plus affirmée encore, le Notturno lui-même, suspension d’un chant ténu au-dessus des eaux, est nacré d’un rayon de lune.

Sublime _ voilà !!! _, tout comme le dialogue très libre, au caractère improvisé _ mais oui _, de l’Arpeggione où l’archet _ amical, fraternel _ de Tanja Tezlaff se fond dans ce piano de chanteur _ voilà. Admirable album _ absolument : un trésor !!! _ qui ne disait en rien adieu, pour mieux nous serrer le cœur _ je parlais, pour ma part, de « tendresse » et de « vie« 

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert (1797-1828)


Trio pour piano, violon et violoncelle No. 1 en si bémol majeur, D. 898
Notturno pour piano, violon et violoncelle en mi bémol majeur, D. 897
Rondeau brillant pour violon et piano en si mineur, D. 895
Trio pour piano, violon et violoncelle No. 2 en mi bémol majeur, D. 929
Sonate pour arpeggione et piano en la mineur, D. 821

……

Christian Tetzlaff, violon
Tanja Tetzlaff, violoncelle
Lars Vogt, piano

Un album de 2 CD du label Ondine ODE 11394-2D


Photo à la une : de gauche à droite, la violoncelliste Tanja Tetzlaff, le pianiste Lars Vogt et le violoniste Christian Tetzlaff – Photo : © Giorgia Bertazzi

Une pure merveille !

Ce jeudi 27 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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