Archives du mois de septembre 2022

Christian Gerhaher, Franz Schubert et Othmar Schoeck, à Zermatt avec Gerold Huber : Christian Gerhaher, un artiste intelligent !

15sept

Dans la continuation de mon article «  » du 2 septembre dernier,

voici 2 articles que ResMusica, sous la plume de Vincent Guillemin, et en date d’hier 14 septembre, consacre à ce remarquable et très intelligent baryton qu’est Christian Gerhaher :

« Elegie et Winterreise dans la pureté des Alpes par Gerold Huber et Christian Gerhaher » à l’occasion de 2 concerts à Zematt, face au Cervin,

et « Christian Gerhaher ou l’art absolu de la déclamation« , un très riche entretien avec le merveilleux chanteur…

À 2222 mètres d’altitude, dans la petite Kapelle Riffelalp des Alpes suisses, Christian Gerhaher met en regard Elegie, op.36 d’Otmar Schoeck avec le Winterreise, D.911 de Franz Schubert, tous deux magnifiés par la qualité de déclamation du baryton, sous le piano toujours accordé de Gerold Huber.


Considéré comme le Winterreise d’Otmar Schoeck, Elegie est remis à l’honneur par Christian Gerhaher, qui a enregistré le cycle en 2020 dans sa version pour orchestre de chambre, avec le Kammerorchester Basel et Heinz Holliger _ cf mon article du 2 septembre dernier : « «  Il le reprend dans le cadre du Festival de Musique de Zermatt dans sa version piano-voix. Écrit pour le baryton-basse Felix Löffel, le cycle très sombre, à l’image de la majeure partie des pièces du compositeur suisse, débute par Wehmut (Nostalgie), texte de Joseph von Eichendorf, poète dont cinq autres poèmes seront utilisés pour ce cycle de vingt-quatre lieder, tous les autres étant de Nikolaus Lenau.

Encore plus que dans l’enregistrement pour Sony Classical, Gerhaher développe dans l’œuvre créée il y a bientôt un siècle toute sa qualité de déclamation. La précision du texte marque ainsi chaque instant et plonge au fur et à mesure du voyage dans les mots obscurs de Lenau, Stille Sicherheit (Sécurité silencieuse) ou Herbstklage (Plainte d’Automne), pour finir par les mélancoliques Dichterlos (Sans poète) et Der Einsame (Le Solitaire) d’Eichendorf. Porté par le piano de Gerold Huber et par l’acoustique idéale de la petite chapelle, en matinée à moitié remplie tandis qu’elle le sera totalement le soir pour Winterreise, le baryton décuple sa partie par des grandes variations de dynamique, toujours en accord avec la puissance des mots.

La pureté de la ligne et les fines modulations de couleurs dans le grave touchent pour le monochrome Frage Nicht (n°4), tandis que la nervosité du Waldlied (n°7) profite ici d’une voix puissante qui emplit toute l’église alpine placée face au sublime Mont-Cervin. Déjà développé par le piano dans la version pour orchestre, ce lied comme d’autres gagne à être joué dans cette version seulement pour piano et voix. Gerold Huber y traite la partition à sa pure justesse, sans jamais trop l’appuyer, pour toujours laisser son développement et les amplitudes émotives à celui qu’il accompagne depuis plus de trente ans.


Six heures plus tard, le temps de voyager par les chemins escarpés de cette magnifique partie des Alpes, les deux mêmes artistes reprennent leurs places sur la scène de la Kapelle Riffelalp, cette fois pour un cycle beaucoup plus célèbre _ et attireur de foules. Déjà enregistré par les deux chez RCA et Arte Nova, Winterreise de Schubert retrouve les qualités de conteur de Christian Gerhaher, ainsi que sa façon d’aborder l’œuvre sans la dénaturer, mais au plus proche de la lettre, comme il nous l’expliquera en interview juste après. De façon assez surprenante, il se défend d’un court discours, avant d’aborder le Voyage d’Hiver, pour se justifier de quelques changements de place de lieder, parce que ceux-ci, toujours joués dans le même ordre, ont en réalité été écrit avec plus de liberté par Schubert.

Alors les cinq premiers ne bougent pas, trop habituellement retenus dans cet ordre par l’auditeur. En revanche Die Post s’insère en sixième position plutôt qu’en treizième. Finalement, et mis à part le fait d’enlever à Die Nebensonnen l’avant-dernière position pour la laisser à Mut ! (habituellement vingt-deuxième et sans doute trop contrasté pour s’accoler à Die Leiermann, forcément ultime), l’idée fonctionne et crée une écoute moins confortable, qui force à plus d’attention pour se concentrer sur le texte. À l’opposé de beaucoup de chanteurs aujourd’hui, Gerhaher développe les vingt-quatre poèmes de Wilhelm Müller avec là encore de grands écarts de dynamique, qui profite toujours de l’acoustique de la petite chapelle, ainsi que d’un public très attentif et très silencieux, sauf pour tourner et retourner les pages du programme de salle imprimé dans l’ordre habituel.

Sous le piano fin de Gerold Huber, particulièrement naturel pour Rast (placé ici en n°19 plutôt qu’en 10) puis seulement touché par la fatigue du doigté à Die Nebensonnen (n°20 ici) et légèrement pour la fin du cycle, Christian Gerhaher porte avec un niveau d’exception un cycle qu’il ne caricature jamais dans l’émotion facile. Il est peut-être tout juste moins profond par cette approche pour l’écriture de Schubert qu’il n’était parvenu à l’être dans sa prestation d’exception le matin pour l’Elegie de Schoeck. Malheureusement, ces splendides concerts ne seront gravés que dans l’esprit des auditeurs du Festival de Zermatt présents, car aucun micro ne se trouvait dans la salle.

……

Crédits Photographiques : © ResMusica

Zermatt. Kapelle Riffelalp.

11-IX-2022.

11h : Otmar Schoeck (1886-1957) : Elegie, op. 36.

18h : Franz Schubert (1797-1828) : Winterreise, D.911.

Gerold Huber, piano ; Christian Gerhaher, baryton

Christian Gerhaher ou l’art absolu de la déclamation

Invité du Festival de Zermatt pour le concert d’ouverture et deux récitals, Christian Gerhaher développe pour nous son intérêt pour la musique du compositeur suisse Otmar Schoeck, en plus de revenir sur son répertoire et sur l’importance de la musique classique dans le monde actuel.


ResMusica :
Vous chantiez en matinée au Festival de Zermatt Elegie après l’avoir enregistré récemment, comment avez-vous découvert la musique d’Otmar Schoeck ?

Christian Gerhaher : J’ai découvert le compositeur lors d’un festival de musique moderne il y a vingt ans, lorsqu’on m’a proposé de chanter le cycle avec quatuor à cordes Notturno, pour lequel mon sentiment a été le même que pour Elegie : ces pièces fascinantes m’ont rendu addict. Je ne pouvais plus arrêter de les écouter et d’y penser pendant que je les travaillais, car le style de déclamation y est très spécial. Après les deux marqueurs vocaux du répertoire germanique au XIXᵉ siècle que sont pour moi Schumann d’abord et Wagner ensuite, je pense qu’une troisième voie _ voilà _ est apparue au XXᵉ avec Otmar Schoeck, avec une technique musicale particulièrement portée par les mots, plus principalement ceux de Nikolaus Lenau, poète qu’il adorait. De plus, Schoeck choisissait avant tout les poèmes dans lesquels l’artiste se montrait dévasté par la mort.

Dans ces poèmes, Lenau ne peut assumer que cela va arriver et utilise des sujets lyriques qui se posent sur d’autres angles comme la nature, les feuilles mortes ou les oiseaux, pour toujours revenir à cette question sans réponse, fondamentale, quant à la fin de l’existence. Dans Notturno, au centre de la pièce, il établit particulièrement cette idée avec une façon de déclamer à bout de souffle, qui implique que cela ne doit pas véritablement s’arrêter, pas tout-à-fait, pas définitivement… L’écriture est alors toujours non-mélismatique, purement syllabique, une syllabe étant égale à un ton, un peu à la manière de celle de Claude Debussy en France, autre maître de la déclamation dans ce siècle.

RM : Elegie est parfois comparé au Winterreise de Schubert, mis en regard le même jour en Suisse lors d’un second concert ?

CG : C’est la troisième fois que je chante Elegie dans cette version avec piano, et la deuxième que je le combine à Winterreise. Cela est peut-être risqué, mais j’aime l’idée, qui permet de donner un nouvel horizon au cycle de Schubert. Après que Fischer-Dieskau eut arrêté sa carrière en 1992, la façon de chanter le Voyage d’Hiver a changé et a pris beaucoup de liberté, ce qui m’attriste quelque peu, car cette œuvre géniale ne doit pas être trop heurtée, afin qu’elle garde toute son atmosphère sans être dénaturée. J’essaye pour ma part d’y délivrer toute sa sentimentalité en restant au plus près du texte, et même si l’on m’a déjà dit que cela était très bien chanté mais pas toujours très touchant, je cherche à l’inverse à porter cette œuvre sans lui ajouter ce qui pour moi ne sont que des effets superfétatoires.


RM : Vous avez enregistré Elegie pour Sony Classical dans sa version pour orchestre de chambre et voix et la chantiez à Zermatt seulement avec piano, dans une approche clairement différente, sans doute aussi exaltée par l’acoustique de la petite Chapelle de Riffelalp ?

CG : Nous avons enregistré l’œuvre avec Heinz Holliger et le Basel Orchestra en mars 2020 au début du confinement, puisqu’il n’était plus possible de faire une tournée, comme cela était d’abord prévu. Nous l’avions répétée longuement, alors nous avons décidé de la graver, tant nous y trouvions de beauté. L’orchestration y est sublime, mais la pièce écrite comme presque tous les lieder de Schoeck pour Felix Löffel est faite pour un baryton à la voix très basse, ce qui n’est pas problématique pour un baryton placé plus haut dans la tessiture, tel que je le suis, mais oblige à trouver des variations de couleurs dans un registre réduit, souvent porté vers le grave.

Ce chant resserré crée des pressions sur la voix, où il est très intéressant de réussir à développer de nouvelles couleurs, ce pour quoi le piano devient idéal en comparaison de l’orchestre, car c’est alors un instrument monochrome qui vous accompagne et vous laisse la possibilité d’étaler toute l’identité polychromatique de votre voix _ voilà. Avec un orchestre, qui apporte par lui-même une polychromie musicale, vous avez à réduire votre propre approche et à altérer les dynamiques. C’est d’ailleurs pour cela que cette pièce est particulièrement difficile à chanter dans sa version avec orchestre, notamment dans ses parties très douces. À Riffelalp, le piano associé à l’acoustique idéale de la chapelle de montagne m’ont permis d’exprimer toutes ces idées merveilleusement.

RM : On connait donc de vous Notturno et Elegie, vous intéressez-vous à d’autres cycles de Schoeck ?

CG : Je n’ai pas encore pu en apprendre d’autres, mais cela fait maintenant partie de mes priorités pour la fin de ma carrière, avec notamment Lebendig Begraben (Enterré vivant). Comme évoqué précédemment, Schoeck composait presque toujours ses lieder pour son ami Felix Löffel, qui possédait une véritable technique, mais pas une très belle voix _ hélas. Alors, lorsqu’il a entendu Dietrich Fischer-Dieskau dans l’œuvre, il a découvert à quel point on pouvait chanter superbement sa partition, avec une fantastique qualité de déclamation. Je souhaite donc m’atteler à ce cycle prochainement pour tenter d’y apporter la même pureté _ oui _, en plus de découvrir aussi mieux les opéras, car je connais surtout Penthesilea et malheureusement, il ne s’y a pas vraiment de rôle pour moi.

RM : Pour le lied, vous êtes très majoritairement accompagné par Gerold Huber, avec lequel on ressent une cohésion parfaite. Est-ce important pour vous d’avoir ce partenaire si proche et comment travaillez-vous en répétition ?

CG : Nous ne parlons presque pas. Gerold Huber a été l’une des plus belles rencontres de ma vie, et j’ai immédiatement ressenti avec lui la possibilité de ne pas être concentré sur le fait de répéter pour se coordonner, mais plutôt pour aborder tout de suite la forme, le son et les couleurs. Il était malade cette année et je suis très heureux qu’il soit revenu à son meilleur, pour m’accompagner ainsi que d’autres chanteurs, bien que je doive admettre avoir une relation très particulière avec lui, qui dure depuis bientôt trente-cinq ans. Il s’agît ici de beaucoup plus qu’une collaboration artistique, et je ne sais pas comment je ferais pour chanter du lied sans lui, ni si je continuerais à en chanter autant. Lorsqu’il joue, j’aime sa densité et sa tranquillité à maintenir une ligne _ voilà _, qui me permet de développer le chant et la dynamique comme je le souhaite, sans être surexposé par le piano.


RM : Nous avons parlé principalement de Schoeck et sommes donc restés concentrés sur le répertoire germanique, évidemment celui que vous chantez le plus, mais que vous dépassez aussi parfois. Pensez-vous l’ouvrir encore, notamment par des œuvres moins sombres ?

 

CG : J’ai un peu chanté de l’opéra italien, Mozart ou Simon Boccanegra de Verdi, que je reprends prochainement, et j’aime aussi beaucoup la mélodie française. Malheureusement, la langue française est très complexe et m’impose un travail d’apprentissage très long, mais j’adore Debussy, Fauré et Berlioz et veut développer leurs œuvres. Et puis j’ai déjà porté Pelléas, mais il faut maintenant que j’approche véritablement Golaud.

On reste donc dans de l’art sombre, mais comment le définir exactement ? Si l’on prend Kafka par exemple, si célèbre pour la noirceur de ses œuvres ; il était connu qu’avec son ami Max Brod, pendant les lectures publiques, il utilisait un véritable humour et riait souvent _ énormément, même. Le sérieux et la noirceur ne sont donc pas opposé au rire et à la joie, ce qui est aussi le cas avec Cosi fan Tutte ! C’est également grâce à cela qu’on crée de la distance sur les choses, ce qui est primordial _ en effet…

RM : Pour rester dans les idées noires, la musique classique souffre toujours de la pandémie avec un public plus difficile à capter qu’auparavant, quelle est votre vision pour son avenir ?

CG : La pandémie a été très dure pour tous mais plus encore pour les artistes qui vivent de concerts. Les restrictions ont touché la vie musicale pour longtemps et vont peut-être réduire à jamais le nombre de spectacles de musique classique. J’ai eu une discussion publique récemment avec des hommes et femmes politiques allemands, où le ministre de la culture m’a fait remarquer que « nous restions avec notre ancien monde, tandis qu’eux avançaient« . Cela m’a profondément heurté _ oui !!! L’incurie de la plupart des politiques est une catastrophe, dont on ne récolte que trop les effets… _ et j’ai rétorqué que des milliers de concerts devant des centaines de milliers de gens vivants n’étaient pas l’ancien monde, mais bien le présent.

Je sais que les lieder intéressent une part très réduite et sans doute de plus en plus réduite de la population, mais il faut continuer à les porter et à les promouvoir, car l’art n’est pas juste un hobby _ certes ! _, comme certains politiciens le croient aujourd’hui : c’est une nécessité _ cruciale ! _ pour le bien-être de l’humanité _ et contre la barbarie qui gagne… Cela n’apporte pas juste des émotions, mais aussi de la réflexion _ oui ! _, alors il faut se battre _ oui _ pour continuer à rendre attractive la musique classique par ses aspects les plus grands, et moins celle-ci cherchera à être seulement un divertissement _ hélas, hélas, hélas _, plus elle survivra _ cf mon propre texte « Oasis versus désert » pour le « Dictionnaire amoureux de la Librairie Mollat », paru notammenr en mon article du 17 juin 2022 : « «  Être sérieux ne veut pas dire ne pas être drôle ou ne pas intégrer toutes les émotions, mais cela veut dire rester à un niveau d’intelligence élevé, très important pour notre société _ ô combien !

Crédits Photographiques : © Credit: David Parry/PA Wire (recital) & © Olivier Maire (récital Zermatt)

Christian Gerhaher, un artiste important et intelligent.

Ce jeudi 15 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Disparition d’un très Grand d’Espagne : Javier Marías (1951 – 2022). In memoriam

14sept

Dimanche 11 septembre nous a quitté un des très Grands d’Espagne : Javier Marías (Madrid 20 septembre 1951 – Madrid, 11 septembre 2022),

victime d’une pneumonie post-Covid.


C’est un article _ détaillé _ d’El Pais, intitulé « Muere el escritor Javier Marias » et signé Javier Rodríguez Marcos, ce dimanche 11 septembre, qui me l’a appris.

Muere Javier Marías, escritor clave de la literatura en español

El novelista y articulista ha fallecido en Madrid, según han confirmado fuentes de la familia. Tenía 70 años. En marzo de 2021 publicó su 16ª novela, ‘Tomás Nevinson’

04:55
Javier Marías y el oficio de novelista y articulista

El escritor Javier Marías, en su casa de Madrid en una imagen de 2016.Foto: SAMUEL SÁNCHEZ | Vídeo: EPV

Javier Rodríguez Marcos
JAVIER RODRÍGUEZ MARCOS
Madrid – 11 SEPT 2022 – 16:15 CEST

El escritor Javier Marías, autor de novelas como Corazón tan blanco, Todas las almas, Tu rostro mañana o Tomás Nevinson, ha fallecido este domingo en Madrid a causa de una neumonía, según han confirmado fuentes de la familia. Tenía 70 años.

..;

Madrileño del barrio de Chamberí, académico de la lengua y colaborador de EL PAÍS, Marías se estrenó como escritor en 1971, con 19 años. Debutó con Los dominios del lobo, una novela redactada “por las mañanas” —se consideraba escritor “vespertino”— en el apartamento parisiense de su tío, el cineasta Jesús Franco, para el que había traducido guiones sobre Drácula. El libro está dedicado a su maestro Juan Benet —que medió con la editorial Edhasa para que se publicara— y a su amigo Vicente Molina Foix, que le “regaló” el título.

Durante años simultaneó la escritura con la enseñanza en la Universidad Complutense y con la traducción. En 1979 su versión de Tristram Shandy, de Laurence Sterne, recibió el Premio Nacional. En 2012 volvió a obtener la misma distinción, esta vez en la modalidad de narrativa, por Los enamoramientos, pero, tal y como había anunciado, lo rechazó. Esa decisión, que se limitaba a los honores otorgados por el Estado español, afectaba también al premio Cervantes (que no llegó a obtener) pero no al Nobel (al que fue candidato). De hecho, contaba ya con algunos de los galardones más importantes del panorama internacional: desde el Rómulo Gallegos hasta el de Literatura Europea pasando por el Nelly Sachs.

Javier Marías fotografiado en su despacho, en 1992.
Javier Marías fotografiado en su despacho, en 1992.CHEMA CONESA

Tras ganar el Herralde con El hombre sentimental _ « L’Homme sentimental« , paru chez Rivages en 1988 _ e inaugurar su “ciclo de Oxford” con Todas las almas _ « Le Roman d’Oxford« , paru en 1989, chez Rivages _, la obra de Javier Marías dio el salto al gran público con la aparición en 1992 de Corazón tan blanco _ et c’est en effet en lisant en 1993 « Un Coeur si blanc« , paru chez Rivages, que j’ai découvert et me suis passionné pour l’écriture de Javier Marías _, que se alzó con el Premio de la Crítica. Su primera frase ―“No he querido saber, pero he sabido...”― contiene toda una poética y ocupa un lugar de privilegio en la antología de arranques memorables de la narrativa universal. En ese libro, además, cristalizó una inconfundible voz en primera persona que trata de sintetizar narración y reflexión en largas subordinadas que —al servicio de una trama misteriosa o de un dilema moral— reproduce obsesivamente el recorrido sinuoso del pensamiento. “Errar con brújula”, lo llamaba. Pero sin mapa. Más tarde vendrían Mañana en la batalla piensa en mí _ « Demain dans la bataille, pense à moi« , paru chez Rivages en 1996 : un pur chef d’œuvre ! _ y, cuando apenas se usaba en España la palabra autoficción _ voilà ! _, , en la que da una nueva vuelta de tuerca a Todas las almas.

Entre 2002 y 2007 se embarcó en su obra magna: la monumental trilogía que, bajo el título de Tu rostro mañana, supuso su acercamiento a la Guerra Civil a partir de un episodio inspirado en la delación de la que fue víctima su padre, filósofo y discípulo de Ortega y Gasset. Encarcelado por republicano, Julián Marías tuvo prohibido enseñar en la universidad franquista por negarse a firmar los principios del Movimiento. Eso le obligó a realizar viajes regulares a Estados Unidos para dar clases, por lo que Javier Marías pasó su primer año de vida en Massachusetts, cerca del Wellesley College, en el que su padre era profesor. Alojados en la casa del poeta Jorge Guillén _ que j’aime tant ! _, como vecino tenía a Vladímir Nabokov _ Mazette… _, cuyos poemas terminaría traduciendo y al que retrató en el volumen Vidas escritas _ le très remarquable « Vies écrites«  est paru chez Arcades en 2019 _, mítica recopilación de los perfiles publicados en la revista Claves, fundada por su amigo Fernando Savater y Javier Pradera.

La suya es una familia de humanistas. Al padre filósofo o al hijo escritor hay que sumar a Miguel (crítico de cine y exdirector de la Filmoteca Nacional), Fernando (historiador del arte y gran experto mundial en El Greco) y Álvaro (flautista clásico y musicólogo). Y, por supuesto, a la madre, Dolores Franco, maestra y traductora fallecida prematuramente en 1977 y a la que Javier, pudoroso hasta el extremo, dedicó algunas de sus páginas más emotivas. Para honrar los orígenes sorianos de su madre, el novelista llegó a pagar algunas temporadas una prima al Club Deportivo Numancia, el equipo de de la ciudad castellana.

Javier Marías, en la ceremonia de su ingreso en la Real Academia Española, en 2008.
Javier Marías, en la ceremonia de su ingreso en la Real Academia Española, en 2008.ÁLVARO GARCÍA

Cuando parecía que las 1300 páginas de Tu rostro mañana _ les 3 volumes (I, II et III) de « Ton Visage demain« , parus en 2004, 2007 et 2010, que je n’ai hélas pas lus _ cerraban la obra del Marías maduro —que frisando los 50 seguía siendo “el joven Marías” (el senior era su padre)—, volvió a la ficción con un conjunto de títulos que se cuentan por éxitos : , Así empieza lo malo, Berta Isla y, en 2021, Tomás Nevinson. En el prólogo conmemorativo del medio siglo de Los dominios del lobo—su primera novela si descontamos la adolescente y todavía inédita La víspera— el escritor recordaba que, a la recurrente pregunta de por qué escribía, solía responder medio en broma: “Para no padecer a un jefe ni tener que madrugar ni someterme a horarios fijos”. Al final, el oficio de escritor tampoco era, añadía, “manera de pasar la vida para un vago” : “A veces me llevo las manos a la cabeza, consciente como soy de que cada página ha sido elaborada y reelaborada pacientemente, siempre sobre papel y siempre a máquina, con correcciones a mano y vuelta a teclear”. Durante años, además, pensó que “no viviría de­masiado, quién sabe por qué”. Lo que “desde luego” no imaginaba entonces, subrayaba, es que “aquel juego de casi infancia” le iba a llevar a “trabajar tanto”.

Su último libro, ¿Será buena persona el cocinero?, llegó a las librerías en febrero pasado. Se trata de una recopilación de las columnas que había publicado entre 2019 y 2021 en El País Semanal, donde llevaba casi dos décadas ocupando la última página. “Más de 900 domingos”, le gustaba recordar, entre puntilloso y resignado por “no haber convencido nunca a nadie de nada”. Durante años fue el último colaborador regular que enviaba a la redacción sus artículos por fax. Su única concesión tecnológica fue pasar a enviarlos por Whatsapp después de fotografiar los folios que salían de una Olimpia Carrera Deluxe a la que, con ironía, vinculaba el destino de su obra : el día que fallara la máquina de escribir, lo dejaría.

Fue uno de los escritores españoles más internacionales de todos los tiempos. Sus libros se han publicado en 46 idiomas y en 59 países. Y han vendido más de ocho millones de ejemplares en todo el mundo. Si me consideran, me alegro, lo agradezco, pero si no me consideran, no me importa”, declaró en mayo, en una de las últimas entrevistas que concedió. “En mi caso todo lo que tenía que pasar, ya ha pasado en gran medida. No me puedo quejar, he tenido mucha suerte”. Era consciente de que sus libros están en la historia de la literatura y, a la vez, en miles de bibliotecas y en el imaginario de infinidad de lectores _ voilà. Pese a todo, decía no preocuparle el destino de sus novelas: “La posteridad es un concepto del pasado, valga la contradicción aparente. Hoy en día no tiene el menor sentido. Todo se queda viejo a una velocidad excesiva. Cuántos autores, en cuanto mueren, pasan a un olvido inmediato”. Vista la conmoción que ha producido la noticia de su muerte (hasta el Real Madrid expresó sus condolencias), no es aventurado decir que no será su caso _ claro que si…

Gran aficionado al fútbol y al cine, fue un columnista polémico y un novelista respetado por sus pares y reverenciado por los lectores. Le gustaba firmar en la Feria del libro de Madrid. Resultaba, él mismo lo reconocía, más áspero por escrito que en persona. De cerca era un ser educado y generoso. Una vez abiertas las puertas de su estudio, su atención no distinguía entre ilustres y meritorios, redactores, fotógrafos o becarios.

Sometido a una dolorosa operación de espalda poco antes de la pandemia, pasó sus últimos años recluido entre su casa de la plaza de la Villa de Madrid, atiborrada de libros, películas y soldaditos de plomo, y la de su esposa, Carme López Mercader, en Sant Cugat (Barcelona). Allí tenía como vecino al cervantista Francisco Rico, fumador empedernido como él, personaje “real” en algunos de sus relatos y encargado de responder al discurso con el que ingresó en la RAE en 2008 : Sobre la dificultad de contar. La novela que tenía en mente no pasó de las primeras líneas. Al cansancio de haber escrito cuatro en la última década, se le sumó la afección pulmonar que lo llevó al coma y, finalmente, a la muerte. El día 20 habría cumplido 71 años.

Une nouvelle de décès bien vite confirmée par un autre article, de Publico, cette fois _ et plus bref _ : « Muere a los 70 Anos el escritor Javier Marias« …

J’avais lu Javier Marías, et suivi en chacun de ses livres publiés chez Rivages, dans la décennie des années 90 du siècle dernier _ déjà… _

et l’avais beaucoup, beaucoup apprécié vraiment, opus après opus…

C’est là la raison pour laquelle la nouvelle de la disparition d’un tel auteur majeur, me touche,

alors même que je me suis plutôt détourné peu à peu de la littérature de fiction, au profit d’écritures davantage autobiographiques _ par exemple, les œuvres de René de Ceccatty ou Hélène Cixous, que je suis passionnément ; et avec lesquels j’ai eu, aussi, la grande joie de m’entretenir :

au Studio Ausone de la librairie Mollat le 27 octobre 2017 avec René (le podcast dure 82′), pour son « Enfance _ dernier chapitre« ,

et à la Station Ausone le 23 mai 2019 avec Hélène (la vidéo dure 62′), pour son « 1938 _ nuits« )…

Mais le simple fait de penser à eux et leurs si admirables livres d’exploration de leurs vies en évoquant mes lectures de Juan Marías, indique le niveau auquel je place l’œuvre de Javier Marias, dont l’écriture a pas mal été, elle aussi, autobiographique …

Oui, c’est bien là un très grand écrivain qui vient nous quitter…


Ce mercredi 14 septembre 1022, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Media Vita » : une oeuvre de 2010 qui donne son titre à un nouveau CD de Karol Beffa, compositeur, mais aussi interprète, une superbe réussite représentative du talent ouvert, riche et très varié du compositeur : une vibrante clarté crépusculaire…

13sept

Ce jour, mardi 13 septembre 2022,

j’ai pu me procurer le tout nouveau CD, intitulé « Media Vita » _ le CD Klarthe KLA 145 _, de l’ami Karol Beffa, compositeur mais aussi interprète, au piano ;

les deux œuvres pour chœur mixte, « De Profundis » _ avec aussi l’alto d’Arnaud Thorette _, de 2010, et « Media Vita« , de 2010 également _ sur des commandes de la compagnie du danseur et chorégraphe Julien Lestel _, sont interprétées par le Chœur Media Vita et dirigées par son chef Lionel Sow ;

les « Deux Poèmes de Guillaume Apollinaire« , de 2019 _ sur une commande du Concours international de chant lyrique de Mâcon _, et « Fragments of China« , de 2017 _ sur une commande de Ninon Colneric, d’après des poèmes de Li Qingzhao, poétesse chinoise du XIIe siècle _, sont pour voix et piano : ici la voix de Jeanne Gérard, soprano, et le piano de Karol Beffa lui-même ;

enfin, pour piano sont « Solstice« , « Sérénade d’hiver« , « Les Cités de l’oubli« , « Nel mezzo del cammin » _ en un hommage à la « Divine Comédie«  Dante _, « Rocking-Chair« , et « Self-Portrait« , toutes de 2020, et ici par Karol Beffa lui-même…

Une bienvenue très harmonieuse variété de compositions, en un splendide bouquet,

qui séduit,

autour d’une intense vibrante clarté _ voilà ! _ crépusculaire qui touche au cœur.

Et c’est précisément cette clarté-là, à la française, qui me plaît tant dans tout l’œuvre de Karol Beffa…

Et en hors-d’œuvre et avant-goût ici, cette belle vidéo-ci (de 5′ 53)

de Jeanne Gérard et Karol Beffa

interprétant quelques prenants passages des Mélodies de « Fragments of China » de 2017…

Ce mardi 13 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le poids politique du choix du prénom officiel du roi ou de la reine (du Royaume Uni de Grande-Bretagne et Irlande du Nord) lors de son accession au trône : une confirmation de l’intuition de l’importance actuelle des prénoms « Stuart »…

12sept

Hier dimanche 11 septembre,

en mon article « « ,

j’avais émis quelques hypothèses quant au choix des prénoms des princes lors de leur naissance,

ainsi que quant au choix du prénom officiel que se donne, parfois différemment de son prénom jusqu’alors usuel, le nouveau roi ou la nouvelle reine, lors de son accession au trône,

bien sûr dans ces deux cas pour des raisons circonstancielles de poids politique de telles décisions…

Eh bien, ce lundi, je viens de recevoir une confirmation de mon intuition d’hier en entendant déclarer un journaliste bien informé _ je n’ai hélas pas retenu son nom ! _ à la télévision sur une chaîne d’informations en continu,

que la reine Elizabeth II avait un jour émis elle-même un important regret :

bien sûr pas celui d’avoir été prénommée à sa naissance, le 21 avril 1926, par ses parents « Elizabeth Alexandra Mary » ; Elizabeth étant le prénom de sa mère _ d’origine écossaise _ Elizabeth Bowes-Lyon , Alexandra, celui de son arrière-grand-mère paternelle Alexandra de Danemark (Copenhague, 1er décembre 1844 – Sandringham, 20 novembre 1925), qui venait de décéder _ elle était l’épouse et veuve du roi Edouard VII _, et Mary, celui de sa grand-mère paternelle Mary de Teck (Kensington Palace, Londres, 26 mai 1867 – Malborough House, Londres, 24 mars 1953) _ l’épouse et reine consort du roi George V ; _ ;

mais le regret de n’avoir pas choisi de changer de prénom officiel lors de son accession au trône, à la mort de son père, le roi George VI _ décédé le 6 février 1952 _, en vue de son couronnement alors à venir _ le 2 juin 1953 _ ;

ce prénom d’Elizabeth ne manquant pas de rappeler, certes une très grande reine, Elizabeth la première (1533 – 1603), mais aussi celle-là même qui avait fait décapiter, le 8 février 1587, son ancêtre Stuart _ à elle, à la treizième génération ; j’en ai donné le détail en mon article d’hier… _, la reine d’Écosse Marie Stuart (1542 – 1587)…

Le journaliste avait auparavant cité deux exemples de rois qui avaient décidé de prendre comme nom officiel de souverain,

non pas leur premier prénom de naissance : ainsi le roi Edouard VII (Londres, palais de Buckingham, 9 novembre 1841 – ibidem, 6 mai 1910), prénommé, comme son père Albert de Saxe-Cobourg (Rosenau, 26 août 1819 – Windsor, 14 décembre 1861), Albert _ Edouard n’étant que le second prénom du roi Edouard VII _ ;

ni leur prénom usuel, ainsi le roi Edouard VIII (Richmond Park, 23 juin 1894 – Paris, 28 mai 1972), dont le prénom usuel était David en fait, il avait été baptisé Édouard Albert Christian George Andrew Patrick David, le 16 juillet 1894…

Et poursuivant un peu plus avant cette piste de recherche,

j’ai découvert que le père de la reine Elizabeth II, le roi George VI (Sandringham, 14 décembre 1895 – ibidem, 6 février 1952), né le jour anniversaire du décès du Prince Albert, l’époux de la reine Victoria, avait été baptisé Albert Frederick Arthur George ; et que toute sa vie jusqu’à son accession au trône, il était familièrement appelé « Bertie« . Mais sa grand-mère maternelle, la duchesse Mary de Teck _ Londres, 26 mai 1867 – Londres, 24 mars 1953, épouse, le 6 juillet 1893, du futur George V (Malborough House, Londres, 3 juin 1865 – Sandringham, 20 janvier 1936, baptisé George Frederick Ernest Albert, le 7 juillet 1865)… _, n’appréciait pas ce prénom, Albert, qu’avait reçu le nouveau-né, et elle écrivit prophétiquement qu’elle espérait que le dernier prénom, George, « puisse supplanter le moins favorisé » ;

ce qui advint en effet à son avènement, à l’abdication du frère aîné de celui-ci, le roi _ éphémère, du 20 janvier 1936 au 11 décembre 1936, soit 10 mois et 21 jours… _ Edouard VIII, le 11 décembre 1936…

Ainsi avais-je émis, en mon article «  » d’avant-hier,

l’hypothèse qu’aux naissances de ses enfants, et tout particulièrement son premier-né, le 14 novembre 1948 ; mais aussi la seconde, le 15 août 1950, Elizabeth II leur avait choisi, en quelque sorte par fidélité-hommage à l’Écosse _ de sa lignée maternelle des Bowes-Lyon (et Glamis), ainsi que du cher château de Balmoral ; mais aussi à ses ancêtres Stuart (au premier rang desquels, bien sûr, la célébrissime infortunée Marie Stuart) _, des prénoms éminemment « Stuart » :

tels que les prénoms Charles et Anne.

Plus encore,

j’ai pensé qu’au décès de sa mère la reine Elizabeth qui vient de survenir ce 8 septembre 2022,

le prince de Galles Charles _ Philippe Arthur Georges _ a pris la décision, pour la succession de celle-ci sur le trône, d’assumer pleinement, lui, ce prénom « Stuart » donné par ses parents en tête de ses quatre prénoms à sa naissance le 14 novembre 1948, pour devenir pour l’Histoire le roi Charles III.

Une décision d’un certain poids face aux incertitudes qui pèsent sur le devenir tel qu’il se présente du Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord…

Le choix des prénoms, à la naissance d’un enfant, et davantage, forcément, à un avènement royal,

revêt donc toujours une importance, qu’il est toujours intéressant de décrypter.

Ce lundi 12 septembre 2022 _ jour de cérémonie à la cathédrale Saint-Gilles d’Edimbourg _,

Titus Curiosus – Francis Lippa

Le vif goût de l’Ecosse et le tropisme « Stuart » d’Elizabeth II (descendante, par son père le roi d’Angleterre George VI, de la reine d’Ecosse Marie Stuart), et aussi de sa mère écossaise, Elizabeth Bowes-Lyon : le choix de prénoms « écossais » et de prénoms « Stuart » ; et la décision du roi Charles III d’assumer ce prénom comme roi…

11sept

Le décès à Balmoral de la reine Elizabeth II (Londres, 20 avril 1926 – Balmoral, 8 septembre 2022) ainsi que les diverses cérémonies liées à ses prochaines obsèques, le 19 septembre prochain, et à l’avènement de son fils le roi Charles III (né à Londres, le 14 novembre 1948),

me font me ressouvenir

d’une part de l’ascendance généalogique paternelle _ George VI, Londres, 14 novembre 1895 – Londres, 6 mars 1952 _ d’Elizabeth II _ Elisabeth descend ainsi de la Reine d’Écosse Marie Stuart (Linlithgow, 14 décembre 1542 – Fotheringhay, 8 février 1587) à la 13e génération… _,

et d’autre part du très solide ancrage écossais de la famille de sa mère, née Elizabeth Bowes-Lyon (Londres, 4 août 1900 – Londres, 20 mars 2002) _ même si le château de Balmoral, lui-même, a été une acquisition de la reine Victoria (Londres, 24 mai 1819 – Île de Wight, 22 janvier 1901), en 1848…

Si l’on remonte dans l’ascendance paternelle d’Elizabeth II jusqu’à la treizième génération en amont de celle-ci (Elizabeth II : 20 avril 1926 – 8 septembre 2022),

voici ce que cela donne :

_ 1) George VI (14 décembre 1895 – 6 février 1952) – Elizabeth Bowes-Lyon (4 août 1900 – 30 mars 2002)

_ 2) George V (3 juin 1865 – 20 janvier 1936) -Mary de Teck (26 mai 1867 – 24 mars 1963)

_ 3) Edouard VII (9 novembre 1841 – 6 mai 1910) – Alexandra de Danemark (1er décembre 1844 – 20 novembre 1925)

_ 4) Victoria I (24 mai 1819 – 22 janvier 1901) – Albert de Saxe-Cobourg (24 août 1819 – 14 décembre 1861)

_ 5) Edouard Auguste Kent et Strathearn (2 novembre 1767 -23 novembre 1820) – Victoria de Saxe-Cobourg (17 août 1786 – 16 mars 1861)

_ 6) George III (4 juin 1738 – 29 janvier 1820) – Sophie de Mecklembourg-Strelitz (19 mai 1744 – 11 novembre 1818)

_ 7) Frédéric-Louis de Hanovre (20 janvier 1707 – 20 mars 1751) – Augusta de Saxe-Gotha-Altenbourg (30 novembre 1719 – 8 février 1772)

_ 8) George II (30 octobre 1683 – 25 octobre 1760) – Caroline de Brandenbourg-Ansbach (1er mars 1683 – 20 novembre 1737)

_ 9) George I (28 mai 1660 – 11 juin 1727) – Sophie-Dorothée de Brunswick-Lunebourg (10 septembre 1666 – 13 novembre 1726)

_ 10) Sophie de Hanovre (13 octobre 1630 – 8 juin 1714) – Ernest-Auguste de Hanovre (1629 – 1698)

_ 11) Elisabeth d’Angleterre (19 août 1596 – 13 février 1662) – Frédéric V du Palatinat (26 août 1596 – 29 novembre 1632)

_ 12) Jacques VI d’Ecosse et Jacques I d’Angleterre (19 juin 1566 – 27 mars 1625) – Anne de Danemark (14 octobre 1574 – 4 mars 1619)

_ 13) Marie Stuart d’Ecosse (14 décembre 1542 – 8 février 1587) – Henry Darnley Stuart (7 décembre 1545 – 10 février 1567)

Quant à la mère d’Elizabeth II, Elizabeth Bowes-Lyon (Londres, 4 août 1900 – Windsor, 20 mars 2002),

elle est la descendante, à la 11e génération, et en ligne directe paternelle uniquement _ en remontant les générations à partir de son père Claude-George Bowes-Lyon (1855 – 1944) _

de John Lyon, 8e Lord Glamis (décédé en 1578), et puis son fils Patrick Lyon, 1er Earl of Kingshorne (1575 – 1615) :

_ 1) Claude-George Bowes-Lyon, Earl of Strathmore and Kinghorn (Londres, Belgravia, 14 mars 1855 – Glamis, Angus, 7 novembre 1944)

_ 2) Claude Bowes-Lyon, Earl of Strathmore and Kinghorn (Redbourn, Hertfordshire, 21 juillet 1824 – Bordighera, 16 février 1904)

_ 3) Thomas-George Lyon-Bowes, Lord of Glamis (6 février 1801 – 27 janvier 1834)

_ 4) Thomas Lyon-Bowes, 11e Earl of Strathmore and Kinghorn (3 mai 1773 – 27 août 1846)

_ 5) John Bowes, 9e Earl of Strathmore and Kinghorn (17 juillet 1737 – 7 mars 1776)

_ 6) Thomas Lyon, 8e Earl of Strathmore and Kinghorn (6 juillet 1704 – 18 janvier 1753)

_ 7) John Lyon 4e Earl of Strathmore and Kinghorn (8 mai 1663 – 24 avril 1712)

_ 8) Patrick Lyon 3e Earl of Strathmore and Kinghorn (Castle Lyon, Ecosse, 29 mai 1643 – 15 mai 1695)

_ 9) John Lyon, 2d Earl of Strathmore and Kinghorn

_ 10) Patrick Lyon, 1er Earl of Kingshorn (1575 – 1615)

_ 11) John Lyon, 8e Lord Glamis (décédé en 1578)

Ces préambules nécessaires posés,

j’en viens à la question qui m’interroge et fait l’objet de la recherche à mener en cet article-ci :

le choix de la princesse, puis reine Elisabeth, des prénoms « Stuart » ainsi qu' »écossais« , dirai-je, de ses enfants Charles _ Charles, Philippe, Arthur, Georges, né le 4 novembre 1948 _, Anne _ Anne, Elizabeth, Alice, Louise, née le 15 août 1950 _ et Andrew _ Andrew, Albert, Christian, Edouard, né le 19 février 1960 : Andrew est un prénom tout à fait écossais ! _ ; le quatrième et dernier enfant, Edouard _ Edouard, Anthony, Richard, Louis, né le 10 mars 1964 _, ne portant pas, lui, de prénom « Stuart« , ni « écossais« … ;

ainsi que le choix du prince de Galles Charles _ baptisé Charles Philippe Arthur George le 15 décembre 1948 au Palais de Buckingham _, devenant roi, d’assumer, devenu roi, son premier prénom, puis prénom usuel _ Charles _ en accédant au trône sous le nom de « Charles III« , en dépit d’une malédiction qui pourrait avoir accompagné les rois Stuart Charles Ier (1600 – 1649), le roi décapité par Cromwell, et Charles II, (1630 – 1685), demeuré sans descendance légitime, ayant porté ce prénom de Charles…

 Il semble que le goût de ce prénom Charles dans la dynastie des Stuart

provienne du choix initial de Marie Stuart (1542 – 1587), en 1666, de donner pour parrain, lors du baptême le 17 décembre 1566 de son fils Jacques _ Charles étant son second prénom… _ VI d’Écosse (1566 – 1625) _ et futur Jacques Ier  d’Angleterre : né à Edimbourg  le 19 juin 1566, celui-ci était fils de la reine d’Écosse Marie Stuart (Linlithgow, 8 décembre 1542 – Fotheringhay, 8 février 1587) et son second époux Henry Darnley Stuart (7 décembre 1545 – 10 février 1567) _, le roi de France Charles IX (Saint-Germain-en-Laye, 27 juin 1550 – Vincennes, 30 mai 1574).

On se souvient en effet que par sa mère Marie de Guise (Bar-le-Duc, 22 novembre 1515 – Edimbourg, 11 juin 1560), veuve cinq jours seulement après la naissance de Marie, de son époux le roi d’Écosse Jacques V (Linlithgow, 10 avril 1512 – Falkland Palace, 14 décembre 1542), et dès lors reine consort d’Écosse,

Marie Stuart était liée à la Lorraine et à la France,

mais aussi et surtout elle y était sentimentalement attachée du fait de son long séjour de treize années en France, d’août 1548 à août 1561, d’abord en tant que promise au Dauphin François (1544 – 1560) _ fils de Henri II et son épouse Catherine de Médicis _, qu’elle épousera le 24 avril 1558, puis qu’elle fut reine de France au décès, le 10 juillet 1559 de son beau-père le roi Henri II (1519 – 1559), jusqu’au décès de son époux François _ devenu le 10 Juillet 1559 le roi François II _ le 5 décembre 1560.

Marie Stuart, veuve et retournant en Écosse, dira adieu à la France le 14 août 1561 en s’embarquant à Calais.

Mais la pensée de la France n’a pas quitté le cœur de Marie Stuart.

D’où son choix de donner pour parrain, lors du baptème de son fils Jacques _ dont le second prénom va être, et c’est à remarquer, Charles… _, à Stirling, le 17 décembre 1566, son beau-frère le roi de France Charles IX (1550 – 1574) :

voilà la probable principale raison pour laquelle le prénom de Charles va devenir un prénom bien-aimé des successifs rois Stuart : le fils de Marie Stuart Jacques Ier (1566 – 1625), et puis son petits-fils Charles Ier (1600 – 1649) et les fils de celui-ci, les rois Charles II (1630 – 1685) et son frère et héritier Jacques II (1633 – 1701) ;

mais encore, selon l’hypothèse que j’avance ici, également de ces plus lointains descendants de Marie Stuart _ ce fait n’est guère repéré ni a fortiori mentionné des journalistes et pseudo-historiens en permanence présentement sur les chaînes d’information en continu… _ que sont la reine Elisabeth II (1926 – 2022) et son fils Charles III (né le 14 novembre 1948 _ et baptisé Charles Philippe Arthur George _)… 

Ce n’est donc probablement pas pour rien que la reine Elizabeth était si viscéralement attachée à son domaine familial _ depuis l’achat de la propriété en 1848 par son ancêtre, côté paternel, la reine Victoria (1819 – 1901) _ de Balmoral, et plus généralement à l’Écosse _ de fait un merveilleux pays que j’ai pu parcourir en ma jeunesse _, le pays, aussi, de ses ancêtres maternels les Bowes-Lyon ;

ni peut-être, même, qu’elle ait aspiré y rendre, plutôt qu’à Londres ou en Angleterre, son dernier souffle…

À côté du prénom « écossais » d’Andrew,

les prénoms que je me permets de qualifier de « Stuart » _ donnés par les Stuart à leurs enfants au moins à partir de Marie Stuart (1542 – 1587) _, sont les suivants :

Charles _ d’après le roi de France Charles IX, et porté le plus fréquemment dans la famille des Stuart descendants de Marie Stuart_,

Jacques _ prénom « écossais« , porté par 6 précédents rois d’Écosse… _,

Anne,

Marie,

Henry,

Henriette,

Elizabeth,

Catherine… 

Une hypothèse parmi d’autres,

intéressante surtout pour ce qui concerne les enfants actuels d’Élisabeth II

dont son fils aîné le roi Charles III

qui semble, à son tour, après sa mère, laisser lui aussi apparaître un certain tropisme « écossais » _ que, pour avoir parcouru les contrées écossaises, je comprends…

Ce dimanche 11 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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