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« Dark », d’Edgardo Cozarinsky, ou comment l’irruption d’un « Hollywood sauvage et sans sous-titres » dans la vie d’un adolescent argentin accouchera d’un écrivain et cinéaste

12août

Poursuivant ma lecture des récits d’Edgardo Cozarinsky,

après Loin d’où

_ cf mon article du 8 août dernier : Admirable Loin d’où d’Edgardo Cozarinsky  _,

je viens de lire Dark (publié en 2016 ; et chez Grasset en traduction française, le 11 janvier 2017) ;

et commenterai ici la très juste critique qu’en a donné l’excellent Mathieu Lindon

dans le Libération du 20 janvier 2017:

Edgardo Cozarinsky, mineur de bas-fonds

EDGARDO COZARINSKY, MINEUR DE BAS-FONDS

Dark est un roman d’aventure et d’apprentissage _ oui, mais qui n’est pas vraiment ni une éducation sentimentale, ni sexuelle : seulement une importante ponctuation, durablement marquante en ses impacts à long terme, de la prime jeunesse _ auquel, indépendamment des faits précis, on _ c’est-à-dire nous, lecteurs _ accorde un caractère si autobiographique _ pour ce qui concerne le lien de l’auteur même à son personnage principal, qui s’auto-prénomme fictivement Victor en la fiction, et qui sera devenu un auteur « soixante ans plus tard« , au présent même du récit, en 2015 ou 16… _ qu’on le lit comme une vaste réponse _ de l’auteur à soi-même, d’abord : mais qui demeure ouverte, béante ; encore non classée… _ à la fameuse question : «Pourquoi écrivez-vous ?» _ oui. L’intrigue _ du passé de jeunesse rapporté _ se déroule dans les plus ou moins bas-fonds de Buenos Aires dans les années 50 _ oui ; un certain nombre de lieux (bars, bouis-bouis, bordels, cinémas, etc.) sont évoqués (et ainsi visités), en divers quartiers et faubourgs de la ville. Il y a deux personnages principaux. L’un apparaît sous deux avatars : âgé, il est dénommé «le vieil écrivain» ; adolescent, «poussé par un désir de fiction» _ l’expression, en effet très significative, se trouve à la page 28 _, il dit s’appeler Victor à l’autre héros, un inconnu _ inquiétant autant que fascinant du début à la fin _ quadra ou quinquagénaire, Andrés _ qu’un autre personnage, Franca (une croate), nommera plus loin, à la page 68, « Fredi«  _, qui lui adresse la parole dans un bar _ « l’Union Bar, aujourd’hui démoli, au coin de la rue Balcarce et de l’avenue Independencia« , à Buenos Aires (page 23, pour être précis dans la localisation)… «L’écrivain ne sait pas _ et ne s’en soucie guère ! _ si la chronologie de ce qu’il essaye _ c’est important : la tentative demeure toujours fragmentaire et partielle, grandement lacunaire _ de raconter _ rétrospectivement _ respecte celle des faits rappelés» _ page 65 ; « En revanche, il sait que la mémoire efface plus qu’elle ne garde. L’imagination, rusée, récupère tout ce que la mémoire a effacé et l’attrape _ très heureusement _ dans les filets de la fiction«  : ce que personnellement je nomme, en lisant bien Marie-José Mondzain, « l’imageance« . Et tel est bien le point (de ce récit) qui me paraît crucial !.. Pour le principal, il n’y a pas trop de doute, s’il s’agit _ pour l’auteur, suggère fortement le critique _ de faire comprendre _ tout en délicatesse, et sans la moindre lourdeur ; avec beaucoup de raccourcis ! et toujours fragmentairement _ comment l’adolescent est devenu _ voilà ! _ l’écrivain. Victor a aussi une cousine _ Cecilia, de trois ans plus âgée que lui. «Et avec ça, comment tu te débrouilles ?» demande-t-elle après quelques regards sur la braguette de son cousin _ page 47. C’est elle qui l’aidera «à atteindre _ in concreto _ la prestance _ purement technique _ nécessaire» _ page 48 _, lui indiquera «les mouvements qu’il trouverait très vite spontanément», et il se souviendra du «parfum de sa cousine, qui imprégnait draps et oreiller, et que de toute sa vie il ne retrouverait en aucun autre» _ pages 48-49. Andrés est au courant, car l’adolescent et l’homme mûr acquièrent vite une intimité _ entre eux deux _ reposant sur la vie _ passablement _ aventureuse _ et c’est peu dire ! _ de celui-ci, sur les découvertes _ à connotations érotiques, bien qu’indirectes, tout particulièrement _ qu’il propose à son jeune ami. Andrés est un homme à femmes, apparemment _ selon ses dires et ce qu’en laissent paraître aussi ses actes _, qui ne déteste rien tant que les hommes à hommes, mais un mystère, quand même _ c’est sûr ! _, pèse sur l’intensité de sa relation _ complexe à qualifier frontalement _ avec l’adolescent _ ce qui pose aussi, forcément, question : que cherche-t-il à ménager, et pour quelles raisons, en le jeune homme ?

Edgardo Cozarinsky est né en 1939 à Buenos Aires _ de parents et grands-parents émigrés d’Europe de l’Est _ qu’il quitta en 1974 pour Paris. Enrique Vila-Matas le présente ainsi en 2003 dans Paris ne finit jamais _ page 164 _, après avoir écrit le rencontrer souvent au cinéma : «Cozarinsky, un borgésien tardif selon Susan Sontag _ ?!? _ , était un exilé argentin qui semblait avoir fini par se sentir à l’aise dans son rôle _ un rôle ? ce n’est guère juste !… _ de personne déplacée _ ?!? Cf plutôt, outre les pages qu’il lui consacre en son indispensable Mes Argentins de Paris, l’article de René de Ceccatty Edgardo Cozarinsky, le voyageur sans terre cité en mon article du 8 août dernier : Admirable Loin d’où d’Edgardo Cozarinsky. Ecrivain et cinéaste _ c’est très important ! l’imageance et le fictionnel ne sont pas que littéraires ou romanesques, mais aussi cinématographiques !!! _, il vivait entre Londres et Paris, j’ignore où il vit maintenant, je crois qu’il ne vit plus qu’à Paris _ écrivait alors Vila-Matas, en 2003. Je me souviens que je l’admirais parce qu’il savait concilier _ voilà _ deux villes et deux activités artistiques […], je me souviens aussi que j’avais vu certains de ses films et lu son essai sur Borges et le cinéma, ainsi que son étude sur le ragot comme procédé narratif et d’autres textes, tous très captivants. Dix ans après avoir quitté Paris, j’ai admiré tout particulièrement son livre Vaudou urbain [traduit chez Bourgois, ndlr], un livre d’exilé, un livre transnational dans lequel il utilise une structure hybride […] A noter aussi cet étonnant dialogue entre l’auteur et un supposé interwiever, au chapitre 3 (pages 20 à 22 de Dark) : Dialogue sur le «kintsugi» dans Dark, avant qu’on en vienne à l’histoire de Victor et Andrés : «C’est l’art japonais qui consiste à remplir les fissures d’un objet brisé, de porcelaine par exemple, avec de la résine où on a dilué de la poudre d’or. Au lieu de dissimuler la fente, on la souligne avec une substance lumineuse, qui a parfois plus de valeur que l’objet même. C’est ainsi qu’on ennoblit l’objet : au lieu de cacher les cicatrices de sa vie _ expression à relever ! _, on les exhibe. – N’est-ce pas ce que fait _ rabouter-repriser et embellir-ennoblir… _ tout romancier avec sa propre vie ? – C’est ce qu’il tente de faire» _ page 22. L’expression « exhiber les cicatrices de sa vie«  est bien sûr à mettre en rapport avec l’expression ultime du texte, page 142 : « surnagent les restes d’un naufrage« 

Sexe, politique, exotisme, il s’en passe, dans Dark, et sous diverses perspectives _ plus ou moins intriquées, mais toujours très sobrement traitées. C’est cette multiplicité des points de vue qui fait aussi l’écrivain, qui en fait un privilégié, comme Andrés _ ou Fredi _ le dit à l’adolescent _ pages 98-99. «Ce pays _ l’Argentine des années cinquante _ est un cas désespéré. […] Mais ne te gâche pas la vie avec la politique, toi tu t’en sortiras, tu fais des études, tu auras une profession, qui sait, si ça se trouve tu deviendras un écrivain célèbre, respecté. Moi, en revanche, je suis un type qui n’est que de passage _ à jamais un migrant _, je l’ai toujours été et le serai toujours. Va savoir où je me retrouverai demain. Toi, si l’ordure t’éclabousse, tu t’en débarrasseras rien qu’en secouant les épaules. Moi, elle se colle à moi, elle me marque, si je ne fais pas attention elle m’écrase.» Alors, pour que «surnagent les restes d’un naufrage» _ c’est sur cette expression-ci que se termine justement le livre, page 142 _, il faudra que l’adolescent devienne écrivain _ et s’essaie, à sa façon singulière, tâtonnante, à « retrouver » à raviver-rédimer, tel le Proust de la Recherche, son propre « temps perdu«  _ cet écrivain qui, dans les premières pages du texte, victime d’une crise de panique, résiste à s’en remettre à un psy de quelque obédience que ce soit, «comment confier son âme à quelqu’un qui n’a pas lu Dostoïevski ni saint Augustin» _ page 8 _, prêtant à certains une inculture exagérée. On prétend que chacun se souvient de la première fois où il a dit «je t’aime». Mais la tâche de l’écrivain est à la fois plus simple et compliquée : il s’agit ici de remettre en scène la première fois où il a entendu _ entendu se dire à lui, jeune homme _ ces mots _ ici : « Je t’aime, morveux !« , page 139 _, dans quelles circonstances, avec quelle oreille, et quel autre mot _ « morveux« , donc… _ accompagnait cette très étrange déclaration _ in extremis : Andrès et Victor ne se reverront jamais plus de leur vie.

Mathieu Lindon 

Edgardo Cozarinsky
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Jean-Marie Saint-Lu. Grasset, 142 pp.

Mathieu Lindon, je remarque, n’évoque ni le Vautrin, ni le Lucien de Rubempré, ni le Rastignac, de Balzac

dans cette genèse de cet écrivain _ et de sa sexualité, aussi… _ qu’est Edgardo Cozarinsky.

Il faudrait lire ou relire ici aussi Edmund White, qui lui aussi, a croisé notre auteur,

et en parle _ un peu…

Ce dimanche 12 août 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le trésor des archives Bioy-Ocampo à la Bibliothèque Nationale d’Argentine à Buenos-Aires

06juin

Les archives Adolfo Bioy – Silvina Ocampo déposées à la Biblioyhèque Nationale d’Argentine

commencent à livrer leurs secrets,

nous informe ce jour un bien intéressant article d’El Pais :

Los secretos de las cajas 26 de Bioy Casares y Ocampo

ARGENTINA

Los secretos de las cajas 26 de Bioy Casares y Ocampo

Pruebas de galera de Borges, primeras ediciones corregidas y una carta de Gabriel García Márquez son algunas de las joyas donadas a la Biblioteca Nacional de Argentina

MAR CENTENERA

Buenos Aires 6 JUN 2018 – 00:08 CEST
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Exposición de material de las cajas 26 de la biblioteca de Silvina Ocampo y Bioy Casares en la sala del Tesoro de la Biblioteca Nacional
Exposición de material de las cajas 26 de la biblioteca de Silvina Ocampo y Bioy Casares en la sala del Tesoro de la Biblioteca Nacional MARCELO HUICI / BIBLIOTECA NACIONAL MARIANO MORENO


En 1999, la biblioteca de los escritores argentinos Adolfo Bioy Casares y Silvina Ocampo quedó huérfana. Al morir Bioy Casares, cinco años después que su mujer, el librero Alberto Casares dividió los 17.000 volúmenes en diez lotes. Uno por heredero. Incluyó 33 cajas en cada lote y las más valiosas eran las número 26, guardianas de las joyas de la colección. Pero nunca llegaron a repartirse. En 2017, la biblioteca íntegra fue adquirida por patrocinadores por 400.000 dólares y donada a la Biblioteca Nacional de Argentina. Después de meses de restauración y estudio, los secretos de las diez cajas 26 fueron desvelados hoy : está la prueba de galeras del cuento El jardín de senderos que se bifurcan, de Jorge Luis Borges ; primeras ediciones corregidas a mano que dieron pie a nuevas reediciones, una carta de Gabriel García Márquez dirigida a Bioy Casares y una respuesta manuscrita de Silvina Ocampo a Alejandra Pizarnik, entre otras maravillas.

AMONTONADOS EN UN DEPÓSITO « CON BICHOS DE TODO TIPO« 

Los libros pasaron 15 años amontonados en cajas en un depósito de la capital argentina. « Estaban en condiciones pésimas, con bichos de todo tipo en un lugar malsano« , dijo Manguel. Recuperarlos precisa de un gran trabajo de restauración y su destino será la primera sede de la Biblioteca Nacional, hogar del Centro de estudios y documentación Jorge Luis Borges.

Borges fue durante años el invitado más asiduo a la vivienda del matrimonio. El genial lector y cuentista llevaba libros para comentar con su amigo Bioy Casares y los dejaba allí, lo que explica todo el material borgeano presente en la colección. « Los libros muestran los vínculos entre Bioy Casares y Borges y son un testimonio más para conocer sus procesos de escritura« , declaró el director de la sala del Tesoro, Juan Pablo Canala, en la presentación. Entre los ejemplares seleccionados figuran dos ediciones, una en inglés y otra en alemán, de Las mil y una noches, uno de los libros favoritos del autor de El Aleph. Borges leyó las dos versiones y las confrontó – llenándolas de notas con su minúscula caligrafía – para preparar el ensayo Los traductores de las mil y una noches.

Los investigadores Laura Rosato y Germán Álvarez rastrean desde hace años los vínculos literarios borgeanos para reconstruir su universo creativo y se nutrirán de los hallazgos localizados entre los 17.000 volúmenes. « Borges imaginó en el cuento de El Congreso un grupo de gente que hace una enciclopedia del universo. Fallan. Esta va a ser una enciclopedia de la obra de Borges y no va a fallar« , dijo el director de la Biblioteca Nacional, Alberto Manguel, ante la titánica tarea que tienen por delante.

Las cajas 26 muestran también las amistades literarias que la pareja tejió a lo largo de sus vidas. En una carta fechada en México, en junio de 1991, el premio Nobel Gabriel García Márquez se dirige a su « querido Adolfo« . « Mi asombro por tu resistencia descomunal ante los embates de once discursos« , comienza la misiva, en la que habla de una « cena inolvidable » junto a su mujer, Mercedes Barcha. « Mercedes – que amaneció queriéndote más que a mí – no me perdona mi heterodoxia« , le dice a Bioy Casares.

En un ejemplar dedicado de La soledad de América Latina, el colombiano escribe : « Para Adolfo Bioy Casares, con el terror compartido por los discursos (dichos y oídos); y la admiración y la amistad« . El libro de García Márquez es su escrito de aceptación del Nobel de Literatura en 1982 y debía conocer muy bien el rechazo del autor de La invención de Morel a dar entrevistas y su temor a hablar en público. « Cuando le concedieron el Cervantes, pasó meses preparando ese texto aterrado porque pensaba que todo eran lugares comunes« , recuerda Manguel.

Correspondencia con Pizarnik

Es posible leer también una carta de Silvina Ocampo a la poeta argentina Alejandra Pizarnik como respuesta al libro en francés La mort, de George Bataille, que le había prestado. « Querida Alejandra : escatológica. Qué horrible libro. Me da miedo tenerlo en mi cuarto porque nunca como dulce de leche« , le dice la menor de las hermanas Ocampo a Pizarnik. Admite que « es bueno conocer cosas repugnantes » y le asegura que se dará cuenta en un poema suyo « muy próximo« . « En los diarios de Pizarnik también se aprecian estos intercambios, le gustaba provocar« , cuenta Rosato.

Ejemplar de La mort, de George Bataille, con anotaciones de Pizarnik y una carta de Ocampo.
Ejemplar de La mort, de George Bataille, con anotaciones de Pizarnik y una carta de Ocampo.

De la biblioteca nacerán decenas de investigaciones que arrojarán luz sobre la biografía de estos dos grandes escritores y de otros cercanos, asegura Álvarez. Entre los libros infantiles que Ocampo conservó estaba Gollywogg, de Florence Kate Upton, publicado en 1895 y considerado hoy un ejemplo de racismo. El título, que da nombre también al protagonista, se ha convertido en un insulto para referirse a personas de origen africano, pero los estudiosos creen que ayuda a entender la formación literaria de esa generación de las élites porteñas.

Los investigadores se han asomado a las 345 cajas que quedan por abrir. En ellas hay, por ejemplo, las guías Michelín que consultaban Bioy Casares y Ocampo en sus paseos por Europa y las revistas francesas que la poeta traía de vuelta a casa, que servirán para reconstruir esos viajes. También una colección completa de la revista Sur. Álvarez está convencido de que aguardan ocultas grandes sorpresas: « Hemos visto el 1%, el tesoro dentro del tesoro. Creemos que puede haber cartas, manuscritos, correcciones… Son 17.000 volumenes de expectativas« .

MÁS INFORMACIÓN

  • 17.000 libros para descubrir cómo leían Borges, Bioy y Ocampo

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Ce mercredi 6 juin 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Quelle est la capitale des librairies ?

02mai

La capitale des librairies… est Buenos Aires.

Dans El Pais d’hier 1er mai, nous découvrons cet article

JUAN CRUZ
Buenos Aires 1 MAY 2018 – 19:50 CEST

… 

El imán literario de Buenos Aires :

Asistentes el pasado viernes a la 44ª Feria Internacional del Libro de Buenos Aires.

Asistentes el pasado viernes a la 44ª Feria Internacional del Libro de Buenos Aires. DAVID FERNÁNDEZ EFE

La Feria del Libro de la capital argentina reúne a escritores como J. M. Coetzee, Mario Vargas Llosa, Paul Auster, Yasmina Reza y Richard Ford con centenares de miles de lectores

Jamás llovió tanto en Buenos Aires como este fin de semana. Es bueno para las vacas y para el campo, y por tanto sería en otro tiempo una bendición para La Rural, el vasto predio en el que se celebra la Feria Internacional del Libro de Buenos Aires, la mayor de nuestra lengua después del exceso glorioso de la FIL (Guadalajara, México). Pero ni la lluvia (“Llueve más que en Macondo”, dijo Jorge Fernández Díaz, autor de La herida, best seller de la Feria) hace sufrir a esta fiesta que tampoco la dictadura, de crueldad infinita también para los libros, pudo interrumpir con su ruido de sables, tiros, rayos y truenos. El temporal, con libros, es un gozo, dice Oche Califa, el director institucional del evento, a cuyo frente lleva cuatro años.

Lo que sorprende no es esta lluvia ruidosa bajo la cual siguen entrando (un millón o más habrá en los veinte días de esta 44 edición) lectores que por miles asisten a conversaciones o conferencias en las que coexisten el sudafricano J. M. Coetzee con el peruano Mario Vargas Llosa, los estadounidenses Paul Auster y Richard Ford, el español Arturo Pérez-Reverte o la francesa Yasmina Reza, los argentinos Fernández Díaz, Claudia Piñeiro o Eduardo Sacheri. Lo que sigue sorprendiendo es cómo, “a esta esquina del mundo”, dice Califa, viene tanta gente, en viajes de tantas horas, para hablar de sus libros, para someterse a largas colas y a actividades sin fin. Él dice que la clave es Buenos Aires. El cosmopolitismo que emana la tradición literaria de la ciudad de Jorge Luis Borges y que es un imán para los escritores y para los libros. Claudia Piñeiro, la autora de La viuda de los jueves, novelista que además abrió la feria con un vibrante discurso que venció el ruido de la protesta por acciones de gobierno, sitúa ese imán en metáforas de otro tiempo:

–Creo que hay una tradición de Buenos Aires recibiendo autores extranjeros. Desde Lorca a Gombrowicz hay una tradición de ciudad que acoge escritores que huyen de algún mal.

También están pegados a ese imán, dice, “los que vinieron a reunirse con Victoria Ocampo _ la belle-sœur de mon cousin Adolfo Bioy _ y sus amigos”. Ciudad abierta, en la que “sabemos ser muy duros con nosotros mismos, pero esa tradición de recibir y aprender del escritor que viene de una realidad lejana es uno de los valores de los que nos podemos enorgullecer. Que sea un editor de Buenos Aires quien decidió editar por primera vez Cien años de soledad escrita por un paupérrimo García Márquez que juntaba las monedas para el envío del original por correo, se inserta en la misma tradición”.

El secreto está también, lo corrobora Califa, en una conjunción no obligada pero real: entidades oficiales, estatales o de la ciudad, el Museo del Libro, los editores, los libreros, la Biblioteca Nacional (que fue de Borges, que hoy dirige Alberto Manguel _ ami de mon ami René de Ceccatty _) contribuyen a que esos viajes de autores extranjeros a Buenos Aires tengan aquí público abundante y un eco generoso que convierte a esta ciudad en un jolgorio de letras. “No hay más plata”, dice Piñeiro, “pero sí más fundaciones o editoriales o promotores culturales o embajadas dispuestas a sumar esfuerzos para concretar esos viajes”. Y vienen. Paul Auster estaba tan contento de venir que se pasó algunos ratos besando gente a la que conoció y en la que vio la alegría de ser leído.

En el pináculo de esas colaboraciones institucionales está la coordinación de la Fundación El Libro, por la que habla Califa. Él consiente que hay un imán, “el imán Buenos Aires”, pero es cierto que hay una tradición. “Argentina ha sido un país abierto a lo que ocurriera en el mundo y a la vez con capacidad de acriollar, no de copiar. Un país abierto a leer rusos, argentinos, italianos, norteamericanos, a publicar por primera vez a Sartre, a Joyce, a Marx… Y ahora aquí hay 1.500 actos en tres semanas y en todos se cuela esa capacidad de recibir y asimilar… Y aquí están, representados en la Fundación El Libro, remando para el mismo lado, las bibliotecas populares, los editores, los impresores, los libreros, los dibujantes, el gobierno… Hemos conseguido que la idea del cheque libro nazca en la feria y luego se prolongue más allá de la feria para que los lectores puedan comprar con nuestros descuentos en cualquiera de las 1200 librerías de Argentina. ¡1.200 librerías, un tesoro nacional, como el Teatro Colón o como el Museo Nacional de Bellas Artes !

–¿ Y por qué vienen tantos autores, y de tan lejos, Oche ?

–Tenemos algo que no todos tienen : Buenos Aires.

–¿ Qué pasaba en la dictadura ?

–Fácil no fue. El ejército entraba, hacía requisas, no podíamos reivindicar ni exhibir a escritores en exilio o desaparecidos. Pero no la podían prohibir, hasta las dictaduras tienen que rendirse a las ferias del Libro.

Luciana Waiss, gerenta de Comunicación y Marketing, trae la feria a este instante y subraya novedades, como la creciente presencia de la programación feminista, de diversidad sexual, que ahora convive con los aspectos más habituales de eventos como este. Cuatro escritoras (Griselda Gambaro, Angélica Gorodischer, Luisa Valenzuela y la citada Claudia) han inaugurado sucesivas ferias en los últimos tiempos, “lo que quiere decir que antes o había demasiada ausencia o había muy poca diversidad”.

El imán es el libro. Dice Jorge Fernández Díaz, para encerrar la feria en una metáfora: “La Feria del Libro es un refugio de lo que fuimos, un lugar que condensa nuestras mejores virtudes. En muchos sentidos, se trata de virtudes perdidas. Reproduce siempre aquel país cosmopolita y culto al que venían los grandes escritores del mundo, donde reinaban ideas abiertas y desafiantes, y donde por lo general no existía tanto cainismo. Esa imagen de nosotros mismos, tal vez un poco idealizada pero con algunas pruebas en los libros de Historia, se veía por ejemplo en el diario La Nación, donde colaboraban Martí, Rubén Darío, Ortega y Gasset, Unamuno, Hemingway, Borges, Mujica Láinez. La ideología de la Feria, que acoge con igual fervor a nacionales e internacionales, a marxistas y ultraliberales, escritores populares y vanguardistas, es acaso lo mejor de un país ideal que fue agonizando, pero que una vez al año lleva a cabo una misa, un ritual celebratorio para recordar lo que fue. Borges, que detestaba las multitudes (incluso las que venían por los libros), hubiera estado de acuerdo con este concepto, pues él nos enseñó la maravilla de la universalidad y luchó contra nuestro decadente nacionalismo cultural”.

En ese clima, entre tormentas, dice, “el dios de los libros sigue lloviendo sobre Buenos Aires”.

LA TRADICIÓN SEGÚN BORGES

La escritora argentina Claudia Piñeiro da el discurso inaugural de la 44ª Feria del Libro de Buenos Aires el pasado jueves 26 de abril.
La escritora argentina Claudia Piñeiro da el discurso inaugural de la 44ª Feria del Libro de Buenos Aires el pasado jueves 26 de abril. EFE PABLO REMÓN

La Feria de Buenos Aires, que acoge tanta cultura literaria extranjera y nacional, en realidad sigue una tradición argentina, dice Patricia Kolesnikov, escritora, periodista de Clarín. La cultura argentina, o al menos una parte importante, siempre se ha sentido cómoda con las puertas abiertas. Quien da la clave es, cuándo no, Borges : ‘La tradición argentina es, dice, es toda la cultura occidental (…). Por eso no debemos temer y debemos pensar que nuestro patrimonio es el universo ; ensayar todos los temas, y no podemos concretarnos a lo argentino para ser argentinos : porque o ser argentino es una fatalidad, y en ese caso lo seremos de cualquier modo, o ser argentino es mera afectación, una máscara”. Apostilla Kolesnikov : “Así nos leyó nuestro gran escritor y así nos dedicó, para siempre, el mundo todo”.

En cuanto a la feria, esta afluencia cosmopolita que se vive desde hace un par de años es una novedad. “Durante las primeras décadas venían dos o tres autores prestigiosos de fuera, y ahí se quedaba todo”, señala Ezequiel Martínez, director de actividades culturales de la Biblioteca Nacional. Gracias a las entidades que cita Califa y a la época en que la dirigió Gabriela Adamo (2011-2014), dice, “ese espíritu global se consolidó y tuvo un gran auge. Ella incorporó a una ciudad invitada de honor [este año es Montevideo: acá estará Jose Mujica hablando de Las venas abiertas… de Galeano] y también el Diálogo Latinoamericano. Esos espacios de intercambio le imprimieron a nuestra Feria ese espíritu cosmopolita que hoy se mantiene”. A pesar de los diluvios.

Ce mercredi 2 mai 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Afin que le principal se dégage » : vie et oeuvre (et présence) de Silvia Baron Supervielle en la probité et pudeur de ses approches

08jan

Le 17 novembre 2011, je suis venu écouter (et rencontrer) Silvia Baron Supervielle venue présenter son plus récent ouvrage, Le Pont international, à la librairie Mollat. Bien que je sache parfaitement qu’elle était très proche de mes cousins (argentins) Adolfo Bioy et Silvina Ocampo (dont elle a traduit en français plusieurs ouvrages _ et pas seulement par le voisinage de la rue Posadas, à Buenos Aires : où résidaient les Bioy et l’oncle (traducteur) de Silvia _), je n’avais pas encore fait sa découverte jusqu’ici ; même si je devinais que ce ne serait pas rien…

Eh bien, ce fut quelque chose _ dont on pourra se faire un début de commencement d’idée avec ce podcast de 38′ qui permet de percevoir sa voix, son rythme, son souffle… _, tant la qualité de présence

_ voilà ! sur la « présence », cf deux admirables pages, aux pages 270-271 du Pays de la lecture : « La présence est un autre « don de vie ». Le fait que quelqu’un partage avec soi une chambre ne signifie pas que l’on perçoive sa présence. Certaines personnes en sont dépourvues. D’autres en ont trop, qu’elles soient loin ou près de nous. D’autres l’acquièrent lorsqu’elles s’absentent.

Présence veut dire lien, battement _ cf mon article Dans et par le battement des images, les aventures du sujet (tenir bon ou céder) vers sa liberté : le livre (montanien !) « Images (à suivre) _ de la poursuite au cinéma et ailleurs » de Marie-José Mondzain sur  l’admirable Images (à suivre), de Marie-José Mondzain _, existence ; elle émerge du visible et de l’invisible.

Je la reconnais dans un livre, de même que dans un tableau, une maison, un objet. Et à l’intérieur d’une ombre, de la lumière, du silence.

La mer est présence, autant que l’horizon et l’arbre. Un jardin en est possédé ou dépossédé. Dans le second cas, serait-il somptueux, le tableau est désolant.

Au théâtre… (…)

La présence dans les personnes, les choses, les lieux est la conséquence d’une offrande. Pour se donner et habiter un espace, il faut être intensément habité soi-même. Je songe aux comédiens, mais aussi à tous les interprètes, chanteurs et danseurs habités par cette intensité qu’ils donnent en partage.

Aucune technique ni savoir ne sauraient s’y substituer. J’ignore si la présence est une faveur du ciel ou de l’enfer, mais je suis certaine qu’elle a le pouvoir de donner la vie et qu’elle effleure la mort.

Dans un livre, la présence retient le lecteur parce qu’elle lui procure un visage. Dès qu’il lit les premières pages, il la ressent même s’il ne connaît pas la langue dans laquelle l’ouvrage est rédigé. La présence appartient à l’auteur, certes, et se dégage de son style, mais elle est également une présence anonyme, générale, qui sort de son souffle et descend par les fines veines de son poignet pour se mêler à l’écriture.

Passant de la main aux couleurs et des couleurs aux formes, elle donne à la peinture sa splendeur éternelle. Quelquefois la présence dans un tableau est à peine perceptible. Pourtant elle oblige le spectateur à revenir sur ses pas. (…) Lorsqu’elle palpite immobile dans la lumière, elle atteint sa sensibilité la plus profonde et se rend inoubliable« … _

tant la qualité de présence

de celle qui parle ici

est intensément sensible, nonobstant la discrétion de son ton, et du français _ merveilleux _ qu’elle parle : mais « la langue française est pour moi le miracle de la non-langue _ en sa capacité (rare) de discrétion libératrice ! avec, par exemple, le jeu de ses e muets… _, dont la musique s’élève dans un espace incommensurable« ,

celui-là même dont sa liberté et sa quête de vérité

_ si fondamentales ! « afin que le principal se dégage«  ! dit-elle, cf page 138 de L’Alphabet du feu _ Petites études sur la langue : « L’art est art lorsqu’il surgit de lui-même, par lui-même. S’abstraire veut dire se passer des accessoires pour que le principal se dégage«  ; car « les écrivains sont abstraits, autant celui qui a changé de langue et n’a plus de mots que celui qui écrit avec ses mots dans la langue de sa musique subjective«  : voilà !.. ;

cf aussi, page 53 de La Ligne et l’ombre, ceci : « Lors de cette tentative d’écrire dans une langue extérieure _ qui le restera toujours _, je découvris entre elle et moi une sorte d’enclave dénudée où je me suis reconnue et que je choisis à l’instant comme lieu de travail. Ce no man’s land discordant entre soi et la langue, comparable à la discordance entre soi et la vie, soi et les autres, soi et soi-même, fut pour moi la révélation d’un langage. A mesure que les gouttes s’égrenaient sur les feuilles, je me dépouillais des timbres de l’espagnol qui venaient à ma bouche et qui n’avaient plus de rapport avec la voix de l’enclave«  ;

car, page 54 : « Les mots expriment ce qu’ils disent et autre chose : ils ont un visage, un regard, le son d’une voix.

J’ai une prédilection pour les œuvres en anglais, en italien, en portugais, langues que je comprends suffisamment et qui restent pour moi singulières. Lorsque je les parcours, l’endroit où je suis se peuple de mystère, et à la fois les choses se font claires, diaphanes. Le mystère est une promesse : la ligne se dirige vers les régions intimes«  ;

et encore, page 55 : « écrire équivaut à changer de langue et traduire amalgamés«  ;

et aussi, page 57 : « J’ai une préférence pour les écrivains qui se libèrent d’une culture pour faire la conquête d’un langage. (…)

Les langues sont des matières sensibles appelées à se démembrer et à s’exiler. A l’image de l’homme, elles sont toujours en voyage et en rêve. Il convient qu’elles ne se séparent point du rêve de l’homme ; qu’elles ne résultent pas de l’idée qu’il se fait d’elles : qu’elles jaillissent de leur instinct à nu«  _,

celui-là même _ « espace incommensurable » : de création mieux lucide _ dont sa liberté et sa quête de vérité

ont très précisément besoin

(j’emprunte cette phrase citée à la page 136 de L’Alphabet du feu _ Petites études sur la langue ;

où elle précise : « Je n’aurais jamais pu voir _ de sa voyance : il faudra y revenir ! _ et écrire ce que j’écris dans une autre langue que le français, et précisément de ce côté-ci de la mer, dans l’écartement où elle se trouve«  ; et précise encore : « Symbolise-t-elle le sentiment de l’exil ? Il faudrait se demander à quel moment il vous touche. Il se peut que je l’aie depuis ma naissance _ même si l’aggrava la perte (précoce) de sa mère (morte à l’âge de 28 ans), « ma mère s’endormit quand j’avais deux ans«  (ibidem, page 36). Peut-être ai-je traversé l’océan pour lui _ à ce « sentiment de l’exil »-là… _ donner parole _ via l’écriture, aussi ; cf Le Pays de l’écriture Pour qu’il s’ébauche _ s’élance et se trace : se déploie… _ dans l’espace. Pour que la nostalgie générale, avec laquelle je suis née, se tisse autrement. Le paysage est quelque chose qui se dessine dans l’âme, comme un portrait, et en même temps se projette au loin à l’image d’un horizon fabuleux « , toujours page 136)…

L’aventure d’écriture (mais aussi traduction, lecture, contemplation) de Silvia Baron Supervielle

est une aventure de déploiement de la vérité et de la liberté,

par approches, très patientes et infiniment humbles :

« approcher le mystère, non le dévoiler » absolument, jamais,

dit-elle page 147 du stupéfiant Journal d’une saison sans mémoire,

au sein de ce passage obliquement lumineux, pages 146-147 :

« Réticence _ respectée : au lecteur de beaucoup deviner _ à nommer les êtres et les lieux qui sont près de moi. Par leur nom ou un pseudonyme, la tâche me paraît dégradante. Cela veut dire entrer dans une intrigue individuelle qui banalise _ au-lieu d’approcher la singularité du « mystère«  du réel individué : voilà le premier tort du genre même du roman _ le mouvement de la main et de la pensée.

De plus, je ne suis pas sûre _ mystiquement, presque, en cette réalité parfaitement prosaïque pourtant du « mystère« , mais assez peu le voient _ que cette intrigue soit la mienne. Je la vis parce qu’elle m’a été impartie, mais j’aurais pu en avoir une autre, ou aucune. Que mon entourage soit reconnaissable et situé avec précision me dérange. Buenos Aires est une illusion, Montevideo un rêve, le fleuve qui les sépare n’existe pas. Aucune ville, ni pays, ni langue, ni amour _ non plus _ ne sont miens. Ils ont l’air _ d’un peu loin, vite fait _ d’être miens, mais ils ne le sont pas _ de plus finement près, en cette vie qui toujours bouge _, ils ne le seront jamais _ par quelque coïncidence (bêtement) parfaite.

Or, pour satisfaire le lecteur _ lambda : celui qui sera comptabilisé dans les chiffres de vente des livres _, il faudrait se ranger à la platitude _ qui se voudrait rassurante, en l’abstraction de tout relief _ biographique ou autobiographique et mettre fin à l’hymne _ voilà : c’est un chant ! poïétique… _ de l’intimité du rien  _ ou (modestement) peu, du moins _ avec rien.

Le récit de ma vie est perceptible _ oui ! à qui apprend à lire vraiment, et seulement _ lorsque je parle d’autre chose _ dans le bougé : cf ici l’art de la photo de l’ami Plossu. Dans les biographies des écrivains aucun événement ni détail _ ou presque _ n’est omis, mais ont-ils eu une influence _ et laquelle ? tout cela est grossier _ sur leur œuvre ? La réalité de l’écrivain, racontée par un biographe, n’a pas de rapport avec la réalité imaginaire _ et poïétique _ qui l’habite et dont il se sert pour écrire. Un écrivain n’a pas de vie _ autre, ou ailleurs _ : il la verse entièrement dans les papiers. Il écrit pour approcher le mystère, non pas  pour le dévoiler » !..

J’ai rarement entendu une voix aussi précise et juste, tant dans le choix de ses expressions, que dans les nuances chatoyantes de ses inflexions pourtant discrètes, au service d’une extrême finesse de l’analyse du réel, du senti et vécu.

Une voix passée au tamis de la parole poétique…

Peut-être celle de Aharon Appelfeld,

et alors qu’il ne s’exprimait même pas en français, mais en hébreu ; et qu’une seconde chance de compréhension nous était donnée par le travail sur le vif de la traductrice…

Et pour l’heure, je n’ai lu ni la poésie _ celle en français, et celle en espagnol _, ni la prose poétique

de Silvia Baron Supervielle ;

seulement _ mais deux fois attentivement _ son écriture de réflexion sur la création _ et pas seulement littéraire _ :

La Ligne et l’ombre, récit (paru en 1999) ;

Le Pays de l’écriture, essai (paru en 2002) ;

L’Alphabet du feu _ Petites études sur la langue, essai (paru en 2007) ;

et Journal d’une saison sans mémoire, essai (paru en 2009).

Titus Curiosus, ce 8 janvier 2012

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