Posts Tagged ‘silences

Une interprétation magistrale et bouleversante de tendresse de 4 chefs d’oeuvre de Schubert par l’immense Lars Vogt et Tanja et Christian Tetzlaff : un trésor pour l’île déserte…

29avr

C’est un double CD absolument exceptionnel _ Ondine ODE 1394 _ qu’Ondine aujourd’hui nous donne _ qu’on écoute pour commencer déjà rien que ces fabuleux courts extraits-ci Qui y résisterait ??? _

avec l’interprétation magistrale bouleversante de tendresse vraie, irremplaçable, et surtout qui nous donne, quasi miraculeusement, à recevoir, à l’écoute, comme absolue, enfin, les œuvres ainsi interprétées en leur essence schubertienne même,

que viennent ainsi nous offrir avec une intensité et une justesse de sens jamais atteinte jusqu’ici à un tel degré de vérité aussi pure _ écoutez jusqu’aux silences de leurs respirations musicales !.. _,

l’immense _ et infiniment regretté et pleuré de tous ; cf mon article du 6 septembre 2022 : « « , qui comporte aussi un commode récapitulatif des articles que je lui avais consacrés (depuis le 17 octobre 2009) à la date de son décès le 5 septembre 2022 _ Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970 – Erlangen, 5 septembre 2022), au piano,

et ses amis, si proches, les magnifiques, eux aussi, Tanja Tetzlaff (Hambourg, 1973), au violoncelle, et son frère Christian Tetzlaff (Hambourg, 29 avril 1966), au violon,

dans, surtout, quatre des chefs d’œuvre absolus, miraculeux, de Franz Schubert (Lichtental, 31 juillet 1797 – Vienne, 19 novembre 1828),

que sont les deux Trios avec piano,

le premier, en si bémol majeur, Op. 99 (D. 898) _ créé chez Joseph von Spaun le 28 janvier 1828 _

et le second, en mi bémol majeur, Op. 100 (D. 929) _ créé au Musikverein de Vienne le 28 décembre 1827 _,

le fragment de Trio dit Notturno, en mi bémol majeur, Op. 148 (D. 897) _ de 1827 : probablement un mouvement non retenu du Trio Op. 100, et sublime lui aussi… _,

et la Sonate Arpeggione (D. 821) _ composée à Vienne en novembre 1824 pour son ami Vincenz Schuster.

Et c’est absolument exceptionnel !!!

Nos larmes coulent en abondance et de peine et de joie…

Sur ce double CD miraculeux,

cf aussi le bien bel article de Patrice Imbaud intitulé « Lars Vogt, Tanja et Christian Tetzlaff, bouleversants dans le dernier Schubert« , paru le 25 avril dernier, sur le site de ResMusica :

Lars Vogt, Tanja et Christian Tetzlaff bouleversants dans le dernier Schubert

Véritable chant du cygne, ce dernier enregistrement de Lars Vogt accompagné de Tanja et Christian Tetzlaff, constitue une nouvelle poignante et douloureuse référence dans les Trios avec piano de Schubert. In memoriam.

Cet album prend bien évidemment une dimension particulière lorsque l’on sait que le pianiste , décédé le 5 septembre 2022, a débuté cet enregistrement des deux Trios avec piano op. 99 et op. 100, du Nocturne op. 148, du Rondo pour violon et piano et de la Sonate « Arpeggione », contre avis médical, alors qu’il était déjà sous traitement _ voilà _ et se savait probablement condamné… Il n’est pas hasardeux non plus de penser que c’est délibérément _ oui _ que le pianiste allemand a choisi ces dernières œuvres de Schubert où la mort rôde… Composés fin 1827-1828, juste avant la mort du compositeur _ le 19 novembre 1828 _ et probablement _ oui _ l’un à la suite de l’autre, les deux grands _ tout simplement merveilleux, l’un et l’autre _  Trios avec piano opus 99 et opus 100, sont tout à la fois le même, par ce mélange typiquement schubertien de joie et de tristesse, et l’autre, par leur climat dissemblable, plus lumineux et lyrique pour l’opus 99, plus sombre pour l’opus 100.

Lars Vogt et ses amis nous en livrent une interprétation mémorable _ et comment !!! _ comme suspendue _ écoutez la ferveur des respirations et silences musicaux… _ entre ciel et terre, faite d’équilibre _ oui, avec une parfaite et justissime humilité _ , de subtilité _ oui _, de couleurs et de superbes nuances, portée par une écoute complice _ de toujours _ et une expressivité dont l’éloquence donne forme à l’indicible _ voilà ! _ et force _ absolument ! _  l’admiration. On admire sans réserve l’allegro lyrique et contrasté du Trio n° 1, son andante mélancolique et rêveur, son scherzo malicieux et bondissant, autant que son rondo final jubilatoire et résolu. Et on souscrit aussi totalement à l’ambiguïté palpable du Trio n°2 hésitant entre révolte et plainte déchirante dans l’allegro, bientôt suivi de la mélodie hypnotique et élégiaque de l’andante, précédant elle-même un scherzo dansant d’où sourd une fragrance de résignation, avant un final aux parfums de fête forcée, hanté par la résurgence du lugubre thème de l’andante, chanté par le violoncelle, comme une menace _ de bien belles analyses…

Contemporain des deux trios, le Nocturne op. 148 (1827) conclut cette progression dramatique dans une interprétation à vous tirer les larmes _ oui ! _ où la désolation acceptée cède progressivement le pas, après quelques sursauts, à une apaisante quiétude.

Deux œuvres en duo complètent _ généreusement _ ce copieux double album : le Rondo D 895 (1826) pour violon et piano _ avec Christian Tetzlaff _ et la _ si belleSonate « Arpeggione » (1824) pour violoncelle et piano _ avec Tanya Tetzlaff : tous deux amis très proches, et vieux complices musicaux (cf les merveilleux concerts et CDs du Festival Spannungen de Heimach, qu’avait créé et dirigeait Lars Vogt) de Lars Vogt… De sublimes CDs à thésauriser !!! Le premier donne libre cours à la virtuosité et à la complicité de et de Lars Vogt. La seconde, plus consistante _ quel chef d’œuvre, elle aussi !.. _, permet de gouter l’impressionnante digitalité de et à la belle sonorité de son violoncelle Giovanni Baptista Guadagnini de 1776 dans une lecture à la fois lyrique et tendue d’un charme envoûtant _ oui, oui : absolument !

Rien d’hagiographique, ni de pathétique _ surtout pas, en effet… _ dans cette élogieuse chronique, mais simplement _ oui _  un _ tout simple _ constat _ de fait, oui ! _ fait par Lars Vogt lui-même à la fin de l’enregistrement : « J’ai un peu l’impression que tout dans ma vie s’est développé vers cet opus 100… s’il ne reste pas beaucoup de temps, alors c’est un adieu digne » et sans doute beaucoup plus que ça… un legs _ absolument _ magistral !

Franz Schubert (1797-1828) :

Trio pour piano et cordes n° 1 en si bémol majeur D 898 op. 99 ;

Trio pour piano et cordes n° 2 en mi bémol majeur D 929 op. 100 ;

Nocturne pour trio avec piano D 897 op. 148 ;

Rondo pour violon et piano D 895 op. 70 ;

Sonate « Arpeggione » en la mineur D 821.

Lars Vogt, piano ; Tanja Tetzlaff, violoncelle ; Christian Tetzlaff, violon.

2 CD Ondine.

Enregistrés du 21 au 25 février et du 10 au 11 juin 2021 _ pour le Trio Op. 99 _ à la Sendesaal de Brême.

Notice bilingue : anglais-allemand. Durée totale : 136:45

 

 

Un double CD pour l’île déserte.

Ce samedi 29 avril 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos du partage, le plus large possible, par entretiens, du magnifique « Le chemin continue _ Biographie de Georges Lambrichs » d’Arnaud Villanova (aux Editions Gallimard), de petites considérations sur des temporalités et fenêtres d’opportunité diverses pour des entretiens ouverts avec auteurs choisis de livres d’extrême qualité…

22fév

À propos du partage, le plus large possible _ via vidéos ou podcasts d’entretiens à réaliser (enregistrer et diffuser largement via l’ultra-performant site Mollat !) avec l’auteur de livres d’excellence… _, du magnifique « Le chemin continue _ Biographie de Georges Lambrichs » d’Arnaud Villanova (tout juste paru le 16 février dernier aux Éditions Gallimard),
voici, ce jour, ces quelques petites considérations-ci sur des temporalités et fenêtres d’opportunité diverses, pour des entretiens ouverts, et si possible un peu riches, substantiels, avec quelques auteurs choisis de livres d’extrême qualité, tel que ce « Le chemin continue _ Biographie de Georges Lambrichs » d’Arnaud Villanova :
Ecrire, publier, éditer, promouvoir un livre,
puis lire, partager avec des amis (voire plus largement peut-être aussi) le plaisir de la lecture
et réussir à donner à d’autres le désir de, à leur tour, lire (et éprouver une vraie joie de lire) tel ou tel livre singulier :

autant de situations
et autant d’acteurs divers d’une même chaîne diversifiée et ramifiée, et continuée,
au départ de laquelle s’est trouvé un beau livre écrit par un auteur,
avec autant de temporalités diverses,
et ayant chacune son rythme spécifique et singulier…
Et ce n’est certes pas à un auteur tel que vous, Arnaud, qui travaillez professionnellement là-dessus, que je vais apprendre quelque chose de neuf…
Pour ma part, 
je veux dire celle d’un lecteur simplement attentif et passionné de quelques certains livres qui m’ont considérablement plu et réjoui
et de fait mes goûts sont assez larges et assez éclectiques, tout en étant très très exigeants :
d’une façon qui, à ma place de simple lecteur, me fait, en l’occurrence, et en ces traits-là, admirer la personnalité ici, ainsi que la personne dans sa vie relationnelle, généreuse et ouverte, d’un Georges Lambrichs,
situé pourtant apparemment, je veux dire professionnellement, à une tout autre place que celle d’un simple lecteur désintéressé, amateur, au sens plein de ce mot, qui se trouve être la mienne : celle, pour lui, Georges Lambrichs, d’éditeur littéraire ;
mais Georges Lambrichs était aussi, en sa singulière façon, absolument désintéressé en sa follement généreuse passion pour la plus authentique littérature « de qualité », un tel lecteur, pour commencer –,
il se trouve qu’une de mes passions est celle de la joie assez rare, en tous les sens de ce terme de m’entretenir, à l’occasion occasion qu’il me faut bien provoquer un peu par mon initiative ; car rien n’advient seulement de soi, et nul ne me l’offrira spontanément de lui-même (ou alors bien rarement ! même si cela, et il me faut le reconnaître, est quelquefois arrivé…) sur un plateau -, avec ou à propos d’auteurs que j’admire,
et en un entretien absolument ouvert, entre interlocuteurs sachant s’écouter vraiment et cette chose aussi est assez rare –, et les voix comptent beaucoup, les attentions, les silences aussi,
afin d’aider si peu que ce soit, de la modeste place de lecteur passionné s’entretenant alors avec (ou, à défaut de l’auteur lui-même, à propos de) tel auteur qui le mérite, à partager cettepas si fréquente que cela, mais qui comme miraculeusement advient parfois, de temps en temps, de temps à autre… – très exaltante joie de lire un livre qui paraît le mériter vraiment…
Car il y en a tant de médiocres, et même tant de faux livres, dont le temps de lecture vient voler un peu du si précieux, non infini, temps de la vie, en l’occurrence, du lecteur…
« Indiligent lecteur, quitte ce livre ! »,
prévenait très obligeamment le merveilleux et délicieux Montaigne adoré à l’ouverture de ses très exigeants à suivre vraiment l’entier déroulé de leurs étincelants écheveaux ramifiés de fils entrecroisés et rajoutés à ses diverses propres relectures… magnifiques « Essais »…
C’est donc aussi de toute petite à sa modeste place… contribution à la formation du goût, qu’il s’agit là…
Et plus que jamais en ce moment de bourrages de crânes désinhibés absolument éhontés de crasse propagande…
Voilà donc la place en laquelle je situe ce que, de ma modeste et improbable positionje ne suis pas éditeur, ni libraire, ni même journaliste : seulement simple lecteur passionné et un peu attentif de vrais livres... –, je peuxvoire je dois, à mes yeux tout au moins..faire, agir, œuvrer, en pareille occurrence, voire urgence !, de joie, à proposer de partager, à l’occasion Kairos un petit peu aidant, avec d’autres.
Les fenêtres d’opportunité pour celaou conjonction d’alignement des planètes…étant assez étroites, furtives, passagères…
Une vie humaine, d’abord, n’étant pas elle-même nous le saurions, cela n’arrive pas, infinie…
«    But at my back I always hear

Time’s wingèd chariot hurrying near :
And yonder all before us lye

Desarts of vast Eternity »,
a dit Andrew Marvell en son sublime poème « To his coy mistress ».
Mais le généreux temps d’une vie reçue de nos parents et de la chaîne si peu probable au départ de nos ancêtres plus lointains : via, là aussi, une chaîne-concours d’assez improbables transmissions, tant génétiques que culturelles… – , en son cheminement même, nous ouvre aussi la porte de tels infiniment précieux moments, rien moins, d’éternité puisqu’il n’y a d’éternité effective que dans, et par le temps de ces brèves vies, du moins quand celles-ci sont vraiment « humaines », c’est-à-dire vraiment « de qualité », je suis donc ici joyeusement spinoziste ; et proustien.
Tel est donc le contenu du courriel que j’ai adressé ce matin à Arnaud Villanova,
l’auteur, superbe de quelle qualité est aussi son écriture !, de cette passionnante et très riche enquête sur l’œuvre d’éditeurmais pas seulement !ainsi que la personne même, généreuse, libre, amicale, juste et ouverte, de Georges Lambrichs (1917 – 1992),
avec cet impressionnant portrait que vient nous donner ce « Le chemin continue _ Biographie de Georges Lambrichs » qui paraît en ce moment même aux Éditions Gallimard
Ce mercredi 22 février 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Denis Diderot (1713 – 1784), entre Marivaux (1688 – 1763) et Laclos (1740 – 1803) ou Sade (1740 – 1814) : la verve grave de l’inspiration (« Jacques le fataliste ») du magnifiquement justissime « Mademoiselle de Joncquières » (2018) du grand Emmanuel Mouret

01jan

Les visions successives du DVD du film « Mademoiselle de Jonquières » (de 2018) d’Emmanuel Mouret

m’ont plus que ravi : enchanté !

Par rapport à la pétulante veine disons marivaldienne de la plupart des précédents films d’Emmanuel Mouret,

celui-ci,

librement inspiré du récit concernant Madame de la Pommeraye, un des récits annexes présents au sein du virtuose « Jacques le fataliste et son maître » _ publié en son intégralité, en traduction allemande, en 1792 ; et en l’original français, en 1796 _ de Denis Diderot (Langres, 5 octobre 1713 – Paris, 31 juillet 1784),

présente une veine tout aussi jubilatoirement alerte mais un soupçon plus grave _ on pourrait même ajouter philosophique, mais à mille lieues du moindre didactisme sentencieux ! ; car nous sommes bien là dans la verve étincelante des éblouissantes « Lettres à Sophie Volland » du cher Denis Diderot : le plus fin, juste et subtil de tous les philosophes français des Lumières… _ ;

une veine qui n’est ni celle du génie de notre très cher Marivaux (Paris, 4 février 1688 – Paris, 12 février 1763),

ni celle du superbe et très marquant Choderlos de Laclos (Amiens, 18 octobre 1740 – Tarente, 18 septembre 1803) _ dont « Les Liaisons dangereuses«  paraissent à Paris le 23 avril 1782, un peu plus de 2 ans avant le décès de Diderot, le 31 juillet 1784 _,

ni, non plus celle de Donatien-Alphonse-François de Sade (Paris 2 juin 1740 – Charenton, 2 décembre 1814)… 

En ce siècle des Lumières français,

Denis Diderot (1713 – 1784) est donc exactement de la génération intermédiaire entre celle de Marivaux (1688 – 1763), et celle de Laclos (1740 – 1803) et Sade (1740 – 1814)…

À un moment-clé, donc, de ces Lumières françaises, qui vont mener, aussi, au sanglant épisode de l’effarant impérialisme _ bien moins fin, bien moins subtil, et surtout bien moins juste _ de la vertu sous la Terreur robespierriste…

« Modération, modération« , prononce le passionné mais sage, au final, marquis des Arcis _ comme une esquisse d’auto-portrait de Diderot lui-même… _

dans ce fin, subtil, juste, et très réjouissant film « Mademoiselle de Jonquières » du brillantissime, toujours, Emmanuel Mouret, plus que jamais expert ici en ce très fin et délicat rendu cinématographique _ un subtilissime art du vibrant ballet des infra-postures, des micro-traits des visages, des paroles, qu’elles soient effectivement prononcées ou bien tues et masquées, gardées pour soi ; et surtout de l’éloquence des silences saisis, oui, en l’éclair d’à peine un quart de seconde, à l’image du film : ainsi de la brévissime déglutition finale de Madame de La Pommeray souriant (mais jaune…) à l’ultime image du film, contredisant ce que celle-ci vient juste, mensongèrement, à soi-même ; mais s’en abuse-t-elle ? probablement même pas…, d’énoncer à sa confidente, témoin et amie (mais pas complice)…_ du bien difficile et périlleux, sans blesser, « art d’aimer« …

Voir ici les 2′ de la bande-annonce du film,

même si celle-ci, loin de mettre le focus sur ce qui est l’essentiel tant pour Denis Diderot que pour Emmanuel Mouret, égare un peu le cinéphile _ comme le philosophe…

Bravo !

et infiniment merci à Emmanuel Mouret pour ce merveilleux travail d’adaptation cinématographique du subtil chef d’œuvre de Diderot !!

Ce dimanche 1er janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?.. Et en venir à proposer son choix, principalement méditerranéen, ici …

22nov

Hier,

j’ai commencé à répondre bien plus précisément, enfin !, à ma question initiale, du 3 novembre dernier _ … _,

en me résolvant, en trois _ bien difficiles ! _ étapes successives, à des choix plus drastiques,

d’abord de 12 images _ à comparer aux 13 de ma première liste d’images préférées du 5 novembre (in l’article …) _,

puis de 4 _ « Palerme, Italie, 2008« , « Port-Cros, France, 2011« , « Purroy, Espagne, 2018 » et « Giverny, France, 2010« , aux pages 18, 53, 68 et 80, de l’album… _,

et enfin l’image ultime de « Purroy, Espagne, 2018« , à la page 68 _ une page de gauche, pourtant, de l’album _ de ce sublime recueil de 80 « Tirages Fresson« .

Avec ce bref commentaire d’image-ci, de ma part :  » « Purroy, 2018 » :  une image merveilleusement  pure _ ce bleu (d’une première porte, de face, et du ciel), ce rose (d’un toit de tuiles), ce blanc lumineux (des murs des diverses maisons), ce beige (d’une haute paroi, jusqu’au ciel : un clocher ? une tour ?..) _en même qu’assez structurée, mais de guingois _ avec la pente, au centre, de quelques marches, à peine perceptibles, qui descendent et aspirent la dynamique du regard ainsi que du mouvement (nous aussi allons descendre ces quelques marches), vers une porte sur laquelle flotte au vent un rideau de protection ; avec le contre-champ, au premier plan et sur la gauche, du noir de l’ombre qui vient illuminer ce qui est ensoleillé, et qu’accompagnent, aussi, les amorces, courbes, d’un sentier montant vers la gauche ; et, de l’autre côté, l’oblique de ce très haut et massif mur beige (d’une tour ?), sur la droite et jusqu’en haut… Une image sublime !« …

De même que je me suis demandé

si ce sublime « Tirages Fresson » de 2020, ne consistait pas,

après les merveilleux « Plossu couleurs Fresson » de 2007, et « Couleurs Plossu _ séquences photographiques 1956 – 2013« , de 2013,

en un  simplement nouveau choix récapitulatif, en 2020, par Bernard Plossu, de ses extraordinaires _ vraiment ! _ « tirages couleurs » par trois générations de Fresson, Pierre, Michel, Jean-François, à Savigny-sur-Orge.

Comme si ce nouveau superbissime album venait tout simplement « remplacer » en tenant compte, bien sûr aussi, de quelques nouvelles superbes images réalisées entretemps, tel par exemple ce « Purroy, Espagne, 2018 » d’il y a deux ans ; 14 nouvelles images, d’entre 2014 et 2019, sont en effet ici présentes, parmi la sélection des 80…) _les deux précédents albums récapitulatifs, désormais épuisés en librairie, et donc indisponibles… 

Et je profite de cette remarque pour rappeler, au passage, le lumineux article, sur son blog, de Fabien Ribéry, en date du 24 octobre dernier : « Michel Fresson, le traducteur, par Bernard Plossu, photographe« …

L’opération de choisir est, et bien sûr en la moindre de ses occurrences _ et cela dès le règne animal ; j’ignore si les végétaux ont eux aussi, ou pas, à opérer des choix : la question est à creuser par les étiologues… _, cruciale, voire vitale :

vivre, c’est forcément choisir ;

avoir à opérer, et en permanence, des choix _ à commencer par vers où se déplacer, où mettre son prochain pas, pour tout individu animal qui se déplace…

Et c’est donc opérer des préférences…

Celles-ci étant particulièrement difficiles à réaliser en situations _ comme ici _ de très grand embarras du choix…

D’autant que les images ici en concurrence _ de prédilection _ présentent déjà une merveilleuse réjouissante variété ;

que je me suis efforcé de classer un peu en la répartissant, cette « variété plossuienne« , en divers « genres » d’images :

les images « d’extérieurs » (« de nature«  _ plus ou moins vierge et sauvage, ou cultivée _ ; « de villages«  _ Bernard aime y percevoir (et comme ressusciter, re-soudre) des traces lumineuses de vie ! pas encore complètement définitivement tarie… _ ; « de villes et métropoles«  _ entre agitation débridée et oasis de silence… _ ; ainsi que de « avec vue sur la mer« …) ;

les images « d’intérieurs«  _ marquées par une très profonde poésie d’étrangèreté du plus banal et quotidien, qui touche au cœur le simple banal spectateur que nous sommes… _,

ainsi, aussi, que des images « tendant vers l’abstraction«  _ qu’apprécie tout spécialement Bernard Plossu lui-même, tel un étai quasi invisible (cf son « L’Abstraction invisible« , aux Éditions Textuel) de la fabrique complètement intériorisée de la moindre de ses images…

Après,

il revient bien sûr à chacun

d’opérer son propre choix de préférences _ un choix plus ou moins idiosyncrasique, bien sûr, aussi ; et idéalement à rebours de « clichés«  _

parmi le richissime compendium proposé ici par les 80 images, si variées _ donc _, de ce somptueux « Tirages Fresson« …

Et en y réfléchissant,

j’ai fini par écarter en mes propres choix _ terminaux ? pas vraiment : tout regard peut s’enrichir et s’affiner, devenir plus perspicace… _ les « images d’intérieur » qui me touchent tant, elles aussi, pourtant,

au profit de 4 « images d’extérieur » _ « Palerme, Italie, 2008« , « Port-Cros, France, 2011« , « Purroy, Espagne, 2018 » et « Giverny, France, 2010«  _

probablement parce que le regard de Plossu constitue d’abord pour moi, regardeur,

une fastueuse ouverture sensible _ et sensorielle ; que servent, bien évidemment, aussi, les si extraordinaires opérations de tirage, en leur atelier artisanal, de rien moins que trois générations de Fresson…sur les beautés _ d’abord visuelles, et comme en avant-goût de sensations de plaisir des autres sens… _ que viennent possiblement nous offrir nos sorties physiques _ hors de nous et nos étroits égocentrismes narcissiques _ « dans le monde » ;

et tout particulièrement, pour moi, le monde éminemment chaleureux de la civilisation de la Méditerranée,

avec les exemples, ici, de Palerme, Port-Cros, Purroy.

Un monde, même comme ici, quasi vierge de personnes ;

et pourtant la vie y est omni-présente, portée et sublimée en ces silences lumineux et colorés comme à son comble…

J’attends, aussi, toujours _ et avec la jubilation qu’on peut deviner ! _, l’album fabuleux que sera « Les Îles de la Méditerranée (Grèce, Italie, Espagne, France)« 

dont m’a parlé maintes fois l’ami Bernard Plossu

_ ici, en ce « Tirages Fresson« , nous disposons de 3 images d’îles méditerranéennes : « Palerme, 2008« , « Port-Cros, 2011 » et « Ventotene, 2010« , aux pages 18, 53 et 68 : soient 2 îles italiennes et une île française…

J’espère ardemment, bien sûr, que ce projet idéal de publication est bien toujours présent, sinon déjà dans les pré-tuyaux _ mentaux… _ de quelque éditeur, au moins en quelque recoin, bien ferme et assuré, de la tête de Bernard Plossu !..

Surtout après l’éclatant succès parisien, chez Artazart _ 83 Quai de Valmy, Paris 10e _, ce récent 12 novembre,

de la signature par Bernard d’un somptueux Collector _ à tirage limité _ du magazine De l’Air :

cf ici la vidéo (de 7′ 46) de cet événement réjouissant…

Un tel album des « Îles de la Méditerranée » par le regard unique (!) de Bernard Plossu

ferait un événénement à la fois iconique et éditorial somptueux et considérablement marquant !!!

Et je veux croire qu’un des divers _ et assez nombreux _ éditeurs-amis de l’œuvre photographique de Bernard Plossu,

se laissera convaincre d’entreprendre la réalisation

de pareil chef d’œuvre !

Ce dimanche 22 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Nouvel aperçu récapitulatif sur la poursuite de mes recherches sur les cousinages cibouro-luziens de Maurice Ravel (avec l’ajout du 6 septembre 2020 au 11 octobre 2020)

14oct

En prolongement de mon déjà exhaustif  du 2 septembre dernier,

voici, ce jour, mercredi 14 octobre 2020,

un bref nouvel ajout récapitulatif de mes recherches ravéliennes cibouro-luziennes,

comportant 5 nouveaux articles,

à partir du 6 septembre, et jusqu’au 11 octobre compris :

_ le 6 septembre :  ;

 _ le 4 octobre :  ;

_ le 5 octobre :  ;

_ le 6 octobre :  ;

_ le 11 octobre :  .

Rechercher des faits à découvrir, établir et valider,

implique

en plus d’une certaine culture, déjà _ mais cela se forge peu à peu, avec la constance d’un peu de patience _, du domaine à investiguer,

et d’une relativement solide mémoire _ potentiellement infinie en ses capacités de se repérer à (voire retrouver) des éléments faisant maintenant fonction d’indices… _ grâce à laquelle se trouver en mesure de puiser et se connecter avec efficacité et si possible justesse

une capacité, fondamentale _ très au-delà de la paresse des simples compilations de travaux antérieurs ! _, de forger _ par audace (voire génie : en toute humilité !) d’imageance (cf ici les travaux de mon amie Marie-José Mondzain)… _ des hypothèses _ si peu que ce soit vraisemblables en leur très essentielle visée de justesse… _ de recherche

accompagnées, bien sûr, aussi, de processus pragmatiques afin de, le plus (et le mieux) possible, valider-confirmer ces hypothèses _ Montaigne, lui, parlait d’« essais«  ; un mot que lui a repris, avec la fortune que l’on sait, Francis Bacon, en son Novum organum, en 1620… _,

c’est-à-dire prouver _ avec rigueur _ leur validité de vérité !

_ cf ici le Popper bien connu de La Logique de la découverte scientifique ;

et aussi les si fins travaux, pour ce qui concerne plus spécifiquement les démarches des historiens, de Carlo Ginzburg :

Le Fil et les traces, Mythes, emblèmes, traces, Rapports de force : histoire, rhétorique, preuve, A distance, Le juge et l’historien, etc.

Un minimum de culture épistémologique ne fait jamais de mal en pareilles entreprises

pour mieux asseoir qualitativement l’effort de découvrir de l’insu (ou même du caché)…

Ce mercredi 14 octobre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur