Archives du mois de février 2020

Mieux connaître les chanteuses de l’Académie Royale de Musique entre 1736 et 1769 : le CD « Brillez, astres nouveaux ! » de Chantal Santon Jeffery…

18fév

Après le très intéressant CD Alpha 554 Dumesny, haute-contre de Lully,

de Reinoud van Mechelen et A Nocte Temporis

_ cf mon article du 10 janvier 2020 : _

Chantal Santon Jeffery,

avec le Purcell Choir et l’Orfeo Orchestra,

sous la direction de György Vashegyi,

nous propose un passionnant florilège d’airs chantés

par les principales chanteuses à l’Académie Royale de Musique,

entre 1736 et 1769 :

le CD Brillez, astres nouveaux !,

soit le CD Aparté AP223.

En effet, Chantal Santon Jeffery vient incarner ici

diverses héroïnes de compositeurs d’opéras du XVIIIème siècle français,

autour de Jean-Philippe Rameau (1683 – 1764)

_ pour une Planète de Castor et Pollux, de 1737 ;

pour l’Iphise des Fêtes d’Hébé, de 1739 ;

pour une Phrygienne de Dardanus, de 1744 ;

pour une Dame romaine ainsi qu’une Bergère du Temple de la Gloire de 1745 ;

et pour Argie des Paladins, de 1760 ;

pour La Naissance d’Osiris, de 1754, c’est une Musette tendre instrumentale qui est donnée.

_,

tels Charles-Hubert Gervais (1671 – 1744)

_ pour la Pomone de l’opéra de même titre, Pomone, en 1720 _,

Joseph Bodin de Boismortier (1689 – 1755)

_ pour la Daphné des Voyages de l’Amour, de 1736 ;

et une nymphe de Daphnis et Chloé, de 1747  _,

Jean-Marie Leclair (1697 – 1764)

_ ici, c’est symphonie instrumentale de Scylla et Glaucus, de 1746, qui nous est donnée _,

Pancrace Royer (1703 – 1755)

_ pour un air du chœur du Pouvoir de l’Amour, en 1743 _,

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711 – 1772)

_ pour un air du chœur du Carnaval du Parnasse, en 1749 ;

et pour l’Erigone ainsi que pour la Vénus des Fêtes de Paphos, en 1758 _,

Antoine Dauvergne (1713 ) 1797)

_ pour la Canente de l’opéra de même titre, Canente, en 1760 _,

Bernard de Bury (1720 – 1785)

_ ici, c’est l’ouverture des Caractères de la Folie, de 1743, qui nous est donnée _,

et Jean-Baptiste Cardonne (1730 – 1792 ?)

_ pour l’Argine de l’Omphale, de 1769.

Les principales titulaires _ et stars adulées ! _ de ces rôle

à l’Académie royale de Musique

ont été

Melle Petitpas (1706 – 1739),

active entre 1727 et 1739,

Marie Fel (Bordeaux, 24 février 1713 – Chaillot, 2 février 1794),

active entre 1734 et 1758,

Marie-Jeanne Lemière (1733 – 1786), épouse Larrivé,

active entre 1750 et 1778

et Sophie Arnould (Paris, 13 février 1740 – Paris, 22 octobre 1802),

active entre 1757 et 1778 ;

ainsi que l’indique l’excellent livret

rédigé par Benoît Dratwicki…

Le travail d’interprétation qu’offre ce CD

est à marquer d’une pierre blanche !

Ce mardi 18 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

La Rêveuse en un CD Buxtehude pour la troisième fois : une merveilleuse réussite !

17fév

L’Ensemble La Rêveuse

_ autour de Florence Bolton et Benjamin Perrot _

nous offre maintenant un troisième CD Mirare

_  MIR 442 : un CD de cantates pour voix seules _

consacré à Dietrich Buxtehude (1637 – 1707),

et à des compositeurs plus ou moins de son cercle, à Lübeck

ou Hambourg,

_ avec, en effet, aussi, des œuvres de Franz Tunder (1614 – 1667 : le beau-père de Buxtehude),

Johann Philipp Förtsch (1652 – 1732, musicien à Hambourg),

Gabriel Schütz (1633 – 1710/11, né à Lübeck)

et Christian Geist (ca. 1650 – 1711 ; lui aussi a exercé à Hambourg),

à l’époque du développement, là, du somptueux stylus fantasticus…:

il s’agit d’œuvres conservées en manuscrits à la Bibliothèque d’Uppsala

dans les richissimes Fonds Düben… _,

après un CD Buxtehude – Reincken, en 2009 _ MIR 074 _,

et un autre Dietrich Buxtehude, en 2017 _ MIR 303 _,

de musique instrumentale, ceux-là :

un CD Buxtehude Cantates pour voix seule _ Manuscrits d’Uppsala,

avec la participation très engagée _ et magnifique _ de la superbe soprano Maïlys de Villoutreys.

Ce CD est véritablement enchanteur.

Et je dois dire que, personnellement,

il me rappelle

le tout premier concert de musique baroque auquel _ sidéré et ébloui ! _ j’ai assisté

_ j’étais au premier rang _ :

c’était le mardi 18 décembre 1984, au Temple du Hâ, à Bordeaux ;

un récital Heinrich Schütz (1585 – 1672) – Dietrich Buxtehude (1637 – 1707)

_ avec aussi des œuvres de Heinrich Schmelzer (1671 – 1600), Carl Friedrich Abel (1723 – 1787) et Christoph Bernhard (1627 – 1697) _

par le sublissime Henri Ledroit,

avec Daniel Cuiller, Michèle Sauve, violons,

Pere Ros, viole de gambe,

et Jean-Charles Ablitzer, à l’orgue.

Ce souvenir demeure, forcément, extrêmement vivant…

Ce lundi 17 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour un exemple-modèle de critique musicale : le lumineux travail de Maciej Chizynski

16fév

Maintes fois j’ai eu l’occasion de me référer à d’excellents articles _ précis et détaillés _ de critique musicale

de Maciej Chyzinski,

en ses chroniques de Res Musica.

Par exemple hier même, en mon article  ,

dans lequel je citais un extrait de son article du 21 juin 2019 sur le site ResMusica, intitulé Le legs Philips d’Eduardo del Pueyo enfin disponible .

Or, il se trouve que ce jour, dimanche 16 février 2020,

Res Musica publie un admirable _ très détaillé _ article de ce même Maciej Chyzinski

intitulé L’art de Vladimir Sofronitsky selon Scribendum

(on peut cliquer) ;

qui lui-même renvoie à un précédent article,

du 11 novembre 2019,

intitulé Maria Grinberg, une héroïne (presque) inconnue du piano (on peut cliquer aussi) ;

consacré, lui aussi, à une interprète pianiste virtuose russe…

Je ne connais pas personnellement Maciej Chyzinski,

mais j’ai appris à admirer la _ très éclairante et délicate _ précision détaillée de ses articles.

Bien sûr, il est toujours possible de ne pas partager telle ou telle appréciation de détail

à propos de telle ou telle interprétation discographique,

ou de concert ;

mais on ne peut s’empêcher d’admirer la qualité très grande de l’attention

de l’auditeur et analyste qu’il est,

qu’il porte aux œuvres et interprétations.

Je veux le souligner, car nous manquons cruellement de médiations culturelles un peu fiables,

c’est-à-dire de qualité,

capables d’éclairer, orienter, et alimenter vraiment _ de manière totalement désintéressée _ 

notre curiosité musicale.

Merci !

Ce dimanche 16 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Parmi les interprètes de Beethoven au piano : Eduardo del Pueyo _ l’exemple de la Waldstein : pas assez d’emportement !

15fév

Ayant sous la main le coffret Decca Eloquence _ 484 0193 _ de 5 CDs d’Eduardo del Pueyo

(Saragosse, 29 août 1905 – Bruxelles, 9 novembre 1986)

de l’intégrale de ses enregistrements pour Philips,

au sein duquel figurent 7 Sonates de Beethoven,

les Sonates n° 8  (« Pathétique« ), 14 (« Clair de lune »), 18 (« La Chasse« ), 21 (« Waldstein« ), 23 (« Appassionata« ), 26 (« Les Adieux« ) et 29 (« Hammerklavier« ),

je choisis de commencer mon écoute

par l’emblématique _ à mes oreilles _ « Waldstein« 

_ enregistrée, en stéréo, à la Bachzaal, à Amsterdam, en septembre 1959…

Cette « Waldstein » de 1959 pour Philips d’Eduardo del Pueyo

sonne un peu trop apollinienne à mon goût

_ et cela, en ses trois mouvements : pas assez emportés,

voire parfois exaspérés ! _

et ne comporte pas assez la touche _ variable, bien sûr, d’une œuvre à l’autre _ de colère

qui constitue à mes oreilles un trait idiosyncrasique essentiel

de tout l’œuvre beethovenien.

Mon impression

_ pas assez d’emportement du pianiste ! _

est identique à propos de la « Hammerklavier« 

_ enregistrée, en mono, en la Petite Salle du Concertgebouw d’Amsterdam, en mai 1958.

En son article du 21 juin 2019 sur le site ResMusica, intitulé Le legs Philips d’Eduardo del Pueyo enfin disponible,

l’excellent Maciej Chizinski indique, lui, à propos de cette « Waldstein« – là, très précisément ceci :

 

« le pianiste fait preuve d’un toucher cristallin, résultant probablement d’un usage relativement restreint de la pédale droite. Le finale, tout à la fois solennel et chantant, impressionne par la rondeur du timbre, ainsi que la limpidité des textures dûment maîtrisée, et pourtant frappée au sceau de la fraîcheur, la virtuosité et l’énergie« 

_ « fraîcheur, virtuosité, énergie«  : voilà ce que j’aurais personnellement aimé ressentir, mais n’ai hélas pas éprouvé…

En revanche, c’est tout à fait ce que je ressens

en écoutant et la « Waldstein » et la « Hammerklavier » de Paul Badura-Skoda

en son The Complete Pianos Sonatas played on period instruments,

un merveilleux coffret A 203 (de 9 CDs) que vient de nous offrir le label Arcana…

Ce samedi 15 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Je me souviens d’Agrippine, des Frustrés, et de Claire Bretécher

14fév

Le décès, à Paris, le 10 février dernier,

de Claire Bretécher

_ Nantes, 17 avril 1940 – Paris, 10 février 2020 _

me fait me souvenir des Frustrés,

parus _ dans Le Nouvel Observateur _ entre 1973 et 1980 ;

et d’Agrippine,

l’héroïne tordante d’Agrippine prend vapeur ;

l’album est paru en 1988…


Le mari de Claire Bretécher

était Guy Carcassonne

_ Paris, 14 mai 1951 – Saint-Pétersbourg, 27 mai 2013 _,

un grand constitutionnaliste.

Ce vendredi 14 février, Titus Curiosus – Francis Lippa

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