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Découvrir le coffret Warner Classics « Wolfgang Sawallisch – Complete Symphonie, Lieder et Choral Recordings (1954 – 1997) », en commençant avec le piano limpide de Youri Egorov, ou la grâce absolue ; et en poursuivant par l’enchantement des Lieder avec choeur de Schubert…

28juin

Comment aborder le coffret Warner Classics 5054197832178 de 65 de CDs « Wolfgang Sawallisch – Complete Symphonie, Lieder & Choral Recordings (1954 – 1997) » ?

Plusieurs récents articles de blogs peuvent peut-être suggérer quelques pistes d’écoute…

_ Par exemple l’article « Pas si sages » du Blog Discophilia de Jean-Charles Hoffelé en date du dimanche 23 juin dernier ;

_ ou bien l’incise consacrée à ce coffret dans l’article « Le chaos ou la beauté » du Blog de Jean-Pierre Rousseau avant-hier mercredi 26 juin ;/

_ ou encore l’article « Wolfgang Sawallisch, l’inspirant«   de Pierre-Jean Tribot, sur le site de Crescendo-Belgique, en date du jeudi 27 juin…

Au sein de ce coffret riche touffu de 65 CDs, j’ai commencé par suivre la suggestion de Jean-Pierre Rousseau, et ai commencé par l’écoute des CDs n°1 et n°10 :

les Concertos n°17 et 20 de Mozart _ enregistrés à Londres au mois de février 1985 _ ;

et le Concerto n°5 L’Empereur de Beethoven _ enregistré à Londres fin mai-début juin 1982 _,

dans lesquels le Philharmonia Orchestra dirigé par Wolfgang Sawallisch accompagne le formidablement délicat touché de piano de Youri Egorov…

Youri Egorov (Kazan, 28 mai 1954 – Amsterdam, 16 avril 1988) dans cet Empereur-ci avec Wolfgang Sawallisch (Munich, 26 août 1923 – Granau-Bavière, 22 février 2013), en 1982,

c’est le miracle de la grâce absolue.

Sinon,

je suis particulièrement heureux de retrouver en ce coffret les 4 CDs _ n° 12, 13, 14 et 15 ici ; soient 4h, 27′ et 30′ _ de « Weltliches Vokalwerk » de Franz Schubert, avec, notamment, Hildegard Behrens, Brigitte Fassbaender, Dietrich Fischer-Dieskau, Peter Schreier, et le Chor des Bayerischen Rundfunks _ enregistrés de 1977 à 1981 _, publiés en 1981, puis, remastérisés, en 1997 :

de pures merveilles, et infiniment variées, sous la baguette absolument idoine de Wolfgang Sawallisch…

Entre lesquels, tout spécialement, le divin « Gesang der Geister über den Wassern « Des Menschen Seele gleicht dem Wasser » » D.714, à la plage 18 du CD n° 13 _ écoutez ici (11′ 05)…

Mais tout ici de ces diverses et très variées œuvres avec chœur est très évidemment à écouter, ré-écouter, et saluer bien bas :

et c’est l’ombre de Schubert en personne (Lichtenstal, 31 janvier 1797 – Vienne, 19 novembre 1828) qui ici accompagne…

Immense merci, donc, pour cette opportune ré-édition hommage à Wolfgang Sawallisch, à l’occasion de l’anniversaire des 100 ans, en 2023, de sa naissance, le 26 août 1923, à Munich…

Ce vendredi 28 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le goût de l’alto à l’anglaise : un superbe Timothy Ridout sur les traces de l’excellent Lionel Tertris (1876 – 1975) : un voyage chantant de l’alto, qui fait du bien…

20mai

L’excellent altiste anglais Timothy Ridout (né à Londres en 1995) nous régale avec ses CDs _ pour Harmonia Mundi _ sur les traces de son excellent confrère altiste Lionel Tertris (West Hartlepool, 29 décembre 1876 – Londres, 22 février 1975),

avec d’abord le CD « Elgar, Viola Concerto – Bloch, Suite for viola and orchestra » _ le CD HMM 902618 _, avec Martyn Brabbins dirigeant le BBC Symphony Orchestra _ enregistré à Londres au mois d’avril 2022 _,

suivi du double CD « Timothy Ridout – A Lionel Tertris Celebration – original works and transcriptions for viola and piano of works of  Lionel Tertris, Ludwig van Beethoven, Felix Mendelssohn, Robert Schumann, Johannes Brahms, Gabriel Fauré, William Wolstenholme, Cecil Forsyth, Ralph Vaughan Williams, Fritz Kreisler, William Henry Reed, Frank Bridge, John Ireland, York Bowen, Rebecca Clarke et Eric Coates » _ le double CD HMM 905 376.77 _, avec les seuls pianistes Frank Dupree et James Baillieu _ enregistré à Londres aux mois de janvier et d’avril 2023…

Sur Timothy Ridout, sur Lionel Tertris et l’alto, et plus précisément sur ces deux (ou trois) passionnants CDs,

Jean-Charles Hoffelé, à l’excellente oreille musicale, a bien su focaliser notre attention avec ses articles « Timothy » du 7 janvier 2023,

et « Portrait complet » du 16 mai 2024 :

 

TIMOTHY

Passons à pieds joints sur le tour de force parfois pénible des Nuits d’été selon Michael Spyres : si son « baryténor » lui permet d’offrir chaque mélodie dans sa tonalité originale, les dotant d’un français plus étudié que naturel, comment ne pas entendre que les notes lui résistent pourtant, plus que les sentiments d’ailleurs : Sur les lagunes est vraiment bien senti, et évidemment John Nelson met à son orchestre une poésie, un art d’évoquer qui suffisent à rendre l’écoute attractive.

Pourtant, lorsque l’alto de Timothy Ridout murmure la première méditation de Byron de son archet diseur, soudain ce personnage qui manquait aux Nuits d’été parait. Il ne quittera plus l’auditeur au long de cet Harold en Italie débarrassé de toute grandiloquence jusque dans les tonnerres de l’orgie de brigands, voyage dans des paysages dont l’orchestre de peintre rêvé par Berlioz s’incarne enfin avec toutes ses subtilités : décidément les Strasbourgeois y sont étonnants, tout comme hier dans la Messe Glagolitique de Janáček. Mais c’est d’abord la sonorité ambrée du jeune altiste anglais qui vous cueillera _ voilà.

Cet ambre des cordes, ce fluide de l’archet, quel altiste les aura possédés avant lui ? Lionel Tertis, et comme Tertis Timothy Ridout sait ce que chanter suppose _ voilà ! _, le phrasé, les mots imaginaires derrière les notes, les couleurs pour les émotions. Justement, il grave la transcription que Tertis réalisa à son usage _ d’altiste ! _ du Concerto pour violoncelle d’Elgar, le compositeur l’ayant adoubée jusqu’à diriger la création de ce que l’altiste espérait _ avec sa transcription du violoncelle à l’alto… _ comme un ajout majeur _ oui !  _ au répertoire de l’instrument.

Las, cette mouture singulière ne s’imposa pas, affaire de sonorité certainement, l’alto de Tertis était un mezzo haut et sa transcription tire à l’aigu, mais justement la sonorité claire de Timothy Ridout retrouve l’esprit _ voilà ! _ de celle du transcripteur et dans l’orchestre savamment allégé par Martyn Brabbins donne à l’œuvre une couleur nostalgique émouvante _ qui nous touche très en profondeur, en effet…

Contraste total _ oui… _ avec la Suite pour alto et orchestre aux couleurs extrêmes orientales que Bloch composa en 1919. C’est l’univers balinais qui ouvre le voyage (initialement Bloch avait intitulé le premier mouvement « Jungle »), le compositeur emportant son alto dans un orchestre hautement évocateur.

L’œuvre est demeurée rare, même au disque, elle culmine dans les lacis vénéneux d’un Nocturne ténébreux, moment magique où le jeune altiste déploie une incantation inquiète, phrasée pianissimo, d’une poésie fascinante, hypnose et sortilèges. Quelle œuvre ! _ absolument ; Ernest Bloch est un immense compositeur…

LE DISQUE DU JOUR

Hector Berlioz (1803-1869)


Les nuits d’été, Op. 7, H. 81
Harold en Italie, Op. 16, H. 68

Timothy Ridout, alto
Michael Spyres, ténor
Orchestre Philharmonique de Strasbourg
John Nelson, direction

Un album du label Erato 5054197196850

Sir Edward Elgar (1857-1934)


Concerto pour violoncelle et orchestre en mi mineur, Op. 85 (arr. pour alto : Lionel Tertis)


Ernest Bloch (1880-1959)
Suite pour alto et orchestre, B. 41

Timothy Ridout, alto
BBC Symphony Orchestra
Martyn Brabbins, direction

Un album du label harmonia mundi HMM902618

Photo à la une : l’altiste Timothy Ridout – Photo : © Kaupo Kikkas

PORTRAIT COMPLET

Qui connaît encore Lionel Tertris _ 1876 – 1975 _ ? L’alto solo de Sir Thomas Beecham, dont la sonorité légendaire produite par le grand instrument (43 cm de long) inspira tant de compositeurs _ voilà _ possédait d’abord un art du chant _ voilà ! _ comme venu d’un autre temps. Un altiste ? Une mezzo-soprano quasiment _ et c’est cela qui nous touche….

C’est à ce vocaliste des cordes _ belle expression _ que Timothy Ridout rend un hommage aussi éloquent que parfait _ oui, oui, vraiment ! _, n’hésitant pas à éditer voir à compléter certaines partitions, illustrant le répertoire romantique que Tertis remit au goût du jour, piochant dans les nombreux arrangements pour son instrument que Tertis réalisa durant l’entre-deux-guerres, période féconde qui verra aussi la floraison d’œuvres suscitée par son art.

Pure merveille _ oui ! _, la Sonate de Bowen qui ouvre l’album, les deux pièces brèves de Bridge, la Suite en folksongs de Vaughan Williams où l’archet du jeune homme chante à tue-tête, nuance les phrasés, arde les rythmes _ voilà, voilà…

On goûtera sa touche subtile dans les deux Kreisler, son art diseur dans la splendide Rhapsody de William Henry Reed, dans tant d’autres pages qui seront autant de révélations, mais courrez à la géniale _ oui, oui !Sonate de Rebecca Clarke qui referme ce voyage dans une alliance subtile, entre l’archet véloce du jeune homme et le piano orchestre de James Baillieu _ que j’ai personnellement découvert accompagnant Martin James Bartlett…

LE DISQUE DU JOUR

A Lionel Tertis Celebration

CD 1


York Bowen (1884-1961)


Sonate pour alto et piano
No. 1 en ut mineur, Op. 18


Lionel Tertis (1875-1975)


Sunset


Frank Bridge (1879-1941)


Pensiero, H. 53/1
Allegro appassionato, H. 82


Johannes Brahms (1833-1897)


Minnelied, Op. 71 No. 5 (version pour alto et piano : Lionel Tertis)


Robert Schumann (1810-1856)


Romance en fa dièse majeur, Op. 28 No. 2 (version pour alto et piano : Lionel Tertis)


Gabriel Fauré (1845-1924)


Élégie en ut mineur, Op. 24 (version pour alto et piano : Lionel Tertis)


William Wolstenholme (1865-1931)


Allegretto en mi bémol majeur, Op. 17 No. 2


Fritz Kreisler (1875-1962)


Liebesleid (version pour alto et piano : Timothy Ridout)
Praeludium et Allegro dans le style de Pugnani (version pour alto et piano : Alan Arnold & Timothy Ridout)

CD 2


William Henry Reed (1876-1942)


Rhapsody


Eric Coates (1886-1957)


First Meeting (Souvenir)


Ralph Vaughan Williams (1872-1958)


Six Studies in English Folk Song


Cecil Forsyth (1870-1941)


Chanson celtique


John Ireland (1879-1962)


The Holy Boy (No. 3, extrait des « Preludes for Piano » ;
version pour alto et piano : Lionel Tertis)


Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)


Lied ohne Worte, Op. 19b No. 1. Andante con moto, MWV U 86
(version pour alto et piano : Lionel Tertis)


Lionel Tertis (1875-1975)


Hier au soir


William Wolstenholme (1865-1931)


The Question, Op. 13 No. 1 (version pour alto et piano : Lionel Tertis)


York Bowen (1884-1961)


Obbligato to Beethoven’s « Moonlight » Sonata


Rebecca Clarke (1886-1979)


Sonate pour alto et piano


Timothy Ridout, alto
Frank Düpree, piano (CD 1)
James Baillieu, direction (CD 2)

Un album de 2 CD du label harmonia mundi HMM905376.77

Photo à la une : l’altiste Timothy Ridout – Photo : © Jiyang Chen

 

 

Un voyage chantant de l’alto qui fait beaucoup de bien…


Ce lundi 20 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

La merveilleuse surprise d’un Jean Rondeau enfin justissime, et non hystérisé, en un magnifique programme « Gradus ad Parnassum », sur un superbe clavecin de Jonte Knif et Arno Pelto : de Palestrina à Debussy, en passant par Haydn, Mozart, Clementi et Beethoven, et bien sûr Fux, l’auteur du « Gradus ad Parnassum », en 1725 ; un miraculeux CD. Ou la révélation de ces oeuvres en leur absolu « naturel » par leur interprétation au clavecin…

02mar

C’est une magnifique _ divine… _ surprise que Jean Rondeau, enfin justissime et non hystérisé _ peut-être parce que le fond de l’affaire, cette fois-ci, est, au moins en son départ, et à sa base, l’assez exigeant contrepoint (de Fux : célèbre Kapellmeister de la cour de Vienne, organiste, compositeur, pédagogue estimé et auteur du Gradus ad Parnassum, en 1725, un traité de composition dont la force et le très durable succès résident dans sa consolidation des traditions contrapuntiques héritées des deux siècles précédents. Les interprétations qui s’ensuivent, en ce CD de Jean Rondeau, étant, elles, tout au contraire, et il faut bien le souligner, rayonnantes de « naturel« , d’élégance et même de tendresse ; sans la moindre once de rigide ni de forcé… _, vient nous offrir en un vraiment splendide, absolument maîtrisé, et d’une fluidité merveilleusement naturelle _ oui, oui, il me faut bien y insister _ et inventive, CD intitulé « Gradus ad Parnassum«  _ le CD Erato 5054197416170  _,

avec un merveilleux programme d’œuvres bâties autour et à partir de ce fameux Traité de contrepoint et composition musicale, de 1725, qu’est le « Gradus ad Parnassum« , du compositeur Johann-Joseph Fux (Hirtenfeld, 1660 – Vienne, 13 février 1741),

et cela sur un superbe clavecin de Jonte Knif & Arno Pelto (de 2006) _ et avec une superlative prise de son d’Aline Blondiau, en la fameuse salle de musique de La Chaux-de-Fonds, à l’acoustique parfaite ! où ce miraculeux enregistrement a eu lieu du 8 au 12 octobre 2021 _ :

un programme tout à la fois ingénieux, inventif _ et d’abord dans le choix, au départ audacieux, d’interpréter toutes ces œuvres, jusqu’à celle de Debussy, Doctor Gradus ad Parnassum, un pastiche de la série d’exercices pour le piano Gradus ad Parnassum, composée par Muzio Clementi, qui constitue la première pièce de « Children’s corner« , entre 1906 et 1908), sur clavecin ! Un choix qui n’a rien d’arbitraire et gratuit, et permet rien moins que leur lumineuse révélation !!!.. _ et absolument splendide,

qui va de Giovanni-Pierluigi da Palestrina (1525 – 1594) à Claude Debussy (1862 – 1918),

en passant par Joseph Haydn (1732 – 1809), Wolfgang-Amadeus Mozart (1756 – 1791), Muzio Clementi (1752 – 1832) et Ludwig van Beethoven (1770 – 1827),

et bien sûr Johann-Joseph Fux (1660 – 1741), l’auteur du célébrissime Traité de contrepoint intitulé « Gradus ad Parnassum« , en 1725…

Qu’on écoute, en particulier, les merveilles tout simplement admirables _ et quasi inouïes jusqu’ici à un tel degré de perfection en leur absolu « naturel«  ! _ qu’obtient ici, sur le clavecin, Jean Rondeau,

dans les 28′ de la Sonate Hob. XVI.46 de Joseph Haydn,

dans les 6′ 24 de la Fantaisie n°3 K. 397 et les 6’23 de l’Andante de la Sonate n°16 K. 545 de Mozart,

ou dans les 6’07 de l’Étude n°14 du Gradus ad Parnassum de Muzio Clementi…

C’est renversant de beauté de classicisme libre et lumineusement, tout en sourire, épanoui,

voilà ;

et qui, sans la moindre précipitation un peu trop virtuose, sait merveilleusement prendre tout le temps, serein, lumineux et joyeux, qu’il y faut, pour que ces pièces, en toute plénitude de leur « naturel« , viennent vraiment s’épanouir…

Ce à quoi il faut ajouter aussi que l’instrument qu’est ce clavecin magnifique _ de Jonte Knif et Arno Pelto (de 2006) _, et cette prise de son superlative _ d’Aline Blondiau _, aident aussi, afin de servir en toute perfection la gracilité toute simple splendidement épanouie, déjà, de ces pièces _ la majorité d’entre celles-ci (8/12) étant postérieures à l’invention (au mitan du XVIIIe siècle), et rapide triomphe, du piano-forte…

Ces Haydn et Mozart, servis donc ici au clavecin par Jean Rondeau, sont ainsi comme enfin révélés à eux-mêmes, voilà, mieux encore que par le pianoforte, ou le piano classique de concert :

j’en prendrai pour exemple une comparaison de cette si heureuse et radieuse interprétation-ci par Jean Rondeau (en 28′) de la Sonate Hob. XVI.46 de Joseph Haydn _ probablement l’acmé de ce si beau CD ! _avec l’interprétation _ qui m’avait pourtant bien plue : « épatamment jeune« , « pétulante« , disais-je…  _ du cher Christian Zacharias (en 17′ 39″ _ contre les 28′ de Jean Rondeau : une différence considérable… _) sur un Steinway Concert Grand Piano D. 1901, en son récent très réussi CD « Haydn Sonatas » MDG 940 2257-6cf mon article du 31 janvier dernier : « « 

Quelle interprétation de Jean Rondeau en tout ce CD « Gradus ad Parnassum » ! Quel jeu !!! quelles délices !

Un pur ravissement de musicalité… Et cela grâce au clavecin, mais oui !

Une fête qui nous comble !!!

Une absolue révélation musicale, donc, par ce très évident CD !

Ce jeudi 2 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : la sérénité vibrante de vie du dernier Quatuor à cordes op. 135 de Beethoven

23juin

Pour le 101 ème article de mes « Musiques de joie« 

honneur au sublime Beethoven _ apollinien _ de l’ultime Quatuor à cordes, en Fa Majeur, opus 135,

composé de juin à septembre 1826, et créé, posthume, en septembre 1827.

Ludwig van Beethoven,

né à Bonn le 16 décembre 1770, est en effet décédé à Vienne le 26 mars 1827,

sans avoir assisté à l’interprétation de son dernier Quatuor au concert.

De cet ultime Quatuor de Beethoven,

j’aime tout particulièrement la sérénité

conquise de toute une vie de créations très souvent titanesques

en même temps que vibrante d’un incroyable _ et constant, et renouvelé _ frémissement de vie.

Je dois dire aussi que j’ai eu le privilège d’assister, à Marseille,

à la Friche La Belle de Mai,

aux électriques répétitions d’une pièce de François Cervantes et Francine Ruel

intitulée Le Dernier Quatuor d’un homme sourd,

qui met en scène les difficultés d’entente musicale _ et autres _ des partenaires d’un Quatuor,

durant les séances de travail musical de ce dernier Quatuor de Beethoven.


J’ai choisi, ici, l’interprétation très vivante en même temps qu’équilibrée, enregistrée en concert

_ au Concertgebouw d’Amsterdam, le 14 mars 2008 _,

du Quatuor Prazák _ Václav Remeš et Vlatismil Holek, violons ; Josef Kluson ; et Michal Kanka, violoncelle _,

en un superbe CD Praga Digitals PRD/DSD 350 045, paru en 2008.


Et le génie de Beethoven nous y est rendu très sensible…

En voici le podcast d’une interprétation, en 1981, par le Quatuor Alban Berg.


Ce mardi 23 juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’élégance merveilleuse de Rudolf Firkusny : dans Beethoven et Schubert, comme dans de somptueux Martinu…

21fév

Le 29 septembre dernier,

en mon article ,

Rudolf Firkušný 1960.jpg
Rudolf Firkušný

je m’étais déclaré un peu déçu par ses diverses interprétations d’œuvres de Leoš Janáček (Hukvaldy, 3 juillet 1854 – Ostrava, 12 août 1928) 

_ dont Rudolf Firkušný (Napajedla, 11 février 1912 – Staatsbourg, 19 juillet 1994) fut, très jeune, l’élève ! _,

celles de ce compositeur accessibles dans le très beau coffret Sony The Complete RCA and Columbia Album Collection (19075922812) de 18 CDs… :

car « je m’attendais à un jeu un peu plus râpeux, brut, presque sauvage« 

dans l’incomparable _ et unique _ Janáček…

Janáček et Firkušný étant tous deux natifs _ Hukvaldy et Napaledja : qu’on consulte une carte ! _ de Moravie

_ Hukvaldy (aujourd’hui 820 habitants, se trouve à 23 kms au sud d’Ostrava ; et Napajedla, aujourd’hui 7234 habitants, au bord de la rivière Morava, se trouve à 66 kms à l’est de Brno…

Suite à l’audition d’une superbe interprétation du Concerto n° 1 pour violoncelle H. 191, de Bohuslav Martinů (Polička, 8 décembre 1890 – Liestal, 18 août 1959)

par l’immense violoncelliste János Starker (Budapest, 5 juillet 1924 – Bloomington, 28 avril 2013) et le Czech Radio Symphony, dirigé par John Nelson _ in le proprement merveilleux CD In Memoriam Janos Starker de Praga Digitals PRD 250 304 : une prise live à la Radio Tchèque le 19 mars 1990 ;

avec, aussi, le Concerto en mi mineur, op. 58, de Serguei Prokoviev (1891 – 1953), et le Konzertstück pour Violoncelle et Orchestre en ré Majeur, op. 12, de Ernö Dohnányi (1877 – 1960) _,

j’ai éprouvé le vif désir de venir jeter une oreille un peu attentive

aux interprétations de Bohuslav Martinů par Rudolf Firkušný,

en ce coffret Sony.

Le CD 18 et dernier _ somptueux ! _, intitulé Rudolf Firkušný Tribute de ce coffret

est tout bonnement admirable :

 

enregistré dans la _ superbe _ salle du Rudolfinum, à Prague, du 14 au 20 juin 1993,

ce CD comporte les Concertos pour Piano et Orchestre n° 2 H. 237, n° 3 H. 316 et n° 4 H. 358 de Martinů,

Firkušný étant accompagné par le Czech Philharmonic, dirigé par le chef Libor Pešek.

J’ai aussi écouté le CD 16 de ce coffret Rudolf Firkušný The Complete RCA and Columbia Album Collection :

les Sonates pour Violoncelle et Piano n°1 H. 277, n° 2 H. 286 et n° 3 H. 340 de Bohuslav Martinů, interprétées par Rudolf Firkušný et János Starker,

enregistrées à New-York les 8, 9 et 11  octobre 1990 _ j’aime décidément beaucoup ce compositeur.

Et en fouillant plus avant parmi les piles de ma discothèque,

j’ai mis la main

d’abord sur un admirable CD Beethoven d’une Édition Firkušný, par EMI _ 7243 5 66064 2 5 _, en 1996,

comportant les Sonates

n° 8, op. 13, « Pathétique » ,

n° 14, op 27, « Clair de lune »,

n° 21, op. 53, « Waldstein » _ une interprétation parfaite de vie et de naturel ! _

et n° 30, op. 109


J’ai découvert aussi un extraordinaire _ vraiment ! _ inédit en CD de Firkušný,

dans la série des indispensables de Diapason,

le n° 97 :

un enregistrement _ merveilleux ! magistral en sa lumineuse évidence  _ datant de 1948

des sublimes Impromptus D 899, op. 90, et Impromptus D 935, op. posthume 142, de Schubert ;

à distinguer du CD n°5 du coffret Rudolf Firkušný The Complete RCA and Columbia Album Collection

comportant ces mêmes Impromptus,

enregistrés, eux, chez Columbia en octobre 1951 et février 1952 :

incontestablement moins bien réussis…

Rudolf Firkušný _ quel chic ! quel naturel ! _ est un des très grands interprètes

du XXème siècle.


Ce vendredi 21 février 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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