Archives du mois de août 2020

Réception de « Piccola », lumineux roman autobiographique de Rosita Steenbeek (1994), traduit par René de Ceccatty

21août

Reçu ce jour, des Éditions Vendémiaire,

Piccola, de Rosita Steenbeek _ paru en 1994 en néerlandais : l’auteur est née à Utrecht le 25 mai 1957 _,

que vient de traduire, de l’italien, René de Ceccatty

_ le titre originel, en néerlandais, de ce « roman autobiographique«  est De laatste vrouw : ce qui signifie « la dernière femme« … Et cela, d’après le commentaire du personnage de Roberto, le Professeur Chiaramonte, le riche hôte (et amant vieillissant) sicilien, à Taormina, de Suzanne, la narratrice ; lequel Roberto chantonne, page 110, la chanson Piove de Domenico Modugno, créée à l’Eurovision en 1959, et demeurée célèbre depuis, face à la sombre perspective d’être quitté : « Mais je sais que ça finira par arriver. Ciao ciao bambina et poi per sempre ti perderò (…) Tu es la dernière femme, la dernière femme…« .

J’en ai entamé immédiatement la lecture, très fluide, très agréable _ le livre semble ne pas comporter de chapitres ; en fait, si ! Mais de longueurs très inégales (118 pages, 69 pages et 202 pages), et dépourvus de titres. Les épisodes s’enchaînent très rapidement : tout passe (et advient) sans s’attarder, ni demeurer… D’où, aussi, des va-et-vient fréquents… _,

dont l’intrigue, pour le moment _ j’en suis à la page 127 (sur 399) _, nous transporte _ lumineusement _ en quelques va-et-vient entre Rome (Cinecitta, la Via Venetto, le Ghetto, le Trastevere, etc.) et Taormina, en Sicile.

La première mention de Rosita Steenbeek qui m’est tombée sous les yeux se trouve dans l’admirable Objet d’amour de René de Ceccatty _ cf mon article enthousiaste du 24 mai 2016 : _, aux pages 341 :

« L’appartement que je décris, Via del Sudario _ qui donne sur le couvent des Théatins (qui jouxte Sant-Andrea della Valle), où j’ai résidé 10 jours, du 6 au 15 mars 1992, en plein cœur de la Rome historique : quel merveilleux séjour !.. _, près de San Giuliano dei Fiamminghi, existe. C’est celui de la romancière et actrice néerlandaise Rosita Steenbeek, qui a écrit notamment sur le peintre Vanvitelli, originaire de son pays« 

et 342 :

« Puis, j’ai vu la Rome d’amis _ voilà _ qui y vivaient, Arturo Patten qui était photographe, Rita Cirio qui est critique de théâtre et amie de Fellini, Laura Betti, la comédienne et archiviste des œuvres de Pasolini, Alberto Moravia dont j’écrivais la biographie et son ancienne compagne Dacia Maraini, Rosita Steenbeek qui fut intime de Moravia et de Fellini, Bruna Conti, archiviste de Pasolini, de Visconti et de Sibilla Aleramo, auxquels j’ai consacré des études et des livres, et plusieurs écrivains et artistes auxquels j’ai rendu visite ou que je retrouvais à Rome : Claudia Cardinale, Adriana Asti, Giorgio Ferrara, Elisabetta Rasy, Jacqueline Risset, Graziella Chiarcossi, Nour Melehi, Gianna Cimino, Francesca Sanvitale, Rosetta Loy, Ginevra Bompiani, Sandro Veronesi, Rocco Carbone, Enzo Siciliano, Renzo Paris, Elio Pecora, Alberto Abate, Valentino Zeichen, Nicola Piovani, Umberto La Rocca » …

Bien sûr, je suis très curieux de poursuivre ma lecture de ce lumineux Piccola romain

La collection « Compagnons de voyage » commence décidément excellemment !

Ce vendredi 21 août 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une toute première approche de « Pénombre de l’aube _ essai d’autobiographie d’un concept de race » de William Edward Burghardt Du Bois (paru en 1940), traduit par Jean Pavans

20août

Les Éditions Vendémiaire,

en une toute nouvelle collection (intitulée « Compagnons de voyage« ) dirigée par René de Ceccatty,

publient le 3 septembre 2020

Pénombre de l’aube _ essai d’autobiographie d’un concept de race

de William Edward Burghardt Du Bois (l’édition originale est parue en 1940),

en une traduction de Jean Pavans.

L’autobiographie de William Edward Burghardt Du Bois

(Great Barrington, Massachusetts, 23 février 1868 – Accra, Ghana, 27 août 1963)

narre, en 1940 _ l’auteur a alors 72 ans _,

et splendidement,

la vie et les combats d’un des plus grands militants noirs américains,

précurseur de Martin Luther King (Atlanta, Géorgie, 15 janvier 1929 – Memphis, Tennessee, 4 avril 1956)

et Malcom X (Omaha, Nebraska, 19 mai 1925 – Harlem, New-York, 21 février 1965).

W. E. B. Du Bois est, en effet, l’une des plus célèbres figures de l’histoire noire américaine.

Écrivain et essayiste, il a publié une autobiographie ainsi que des romans.

Deux de ses ouvrages ont déjà été traduits en français :

Les Âmes du peuple noir et Les Noirs de Philadelphie (aux Éditions La Découverte, en 2007 et 2019).

Quel est l’esprit de cette collection « Compagnons de voyage » ?

qu’inaugure ainsi René de Ceccatty ?

Et dont feront partie le célèbre Roman du Genji, de Murasaki-shikibu (XIe siècle),

Boris Godounov et autres pièces de Pouchkine, traduit et présenté par Andrei Vieru,

et Le Vert paradis et autres textes de Victoria Ocampo _ la sœur de Silvina Ocampo, et belle-sœur de mon cousin Adolfo Bioy Casares _, présentés par Silvia Baron Supervielle.

Et d’abord _ il paraît lui aussi le 3 septembre… _ Piccola, de Rosita Steenbeek,

un roman à forte tonalité autobiographique :

Rosita Steenbeek s’est inspirée de ses propres relations _ à Rome _ avec l’écrivain Alberto Moravia et le cinéaste Federico Fellini.

« Il y a des livres qui dépassent les frontières des pays où ils sont nés, et celles du temps où leurs auteurs ont vécu.

Ce sont les classiques étrangers

qui nous accompagnent sans lassitude, et auxquels nous ne cessons de revenir.

Chacun de nous a cette bibliothèque portative« ,

indique ainsi René de Ceccatty.

De ce Pénombre de l’aube, de W. E. B. Du Bois,

traduit par Jean Pavans,

voici ma toute première _ et cursive _ impression :

Venant de recevoir ce Pénombre de l’aube que tu m’adresses,

je viens d’en lire la Préface (de ton frère),
ainsi que l’annexe Mon caractère.
 
Je trouve cela tout à fait intéressant à la fois pour ce qui en apparaît déjà de la personnalité de son auteur,
en même temps que pour ce que notre moment (voire l’Histoire générale) peut y trouver de plus ou moins en accord (socio-politique) avec sa propre actualité.
 
Le livre semble donc à même d’y trouver son public…
 
L’honnêteté de l’auteur est extrêmement sympathique.
Mais il faut aller bien plus avant (et profond) dans la lecture pour émettre un avis mieux justifié !
 
En tout cas,
une personne d’honnête homme (et courageux) tout à fait sympathique !
 
A suivre

Ce jeudi 20 août 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un étrange film, pré-lynchien, de Nicolas Roeg, en 1973 : « Don’t look now » (« Ne vous retournez pas »), en une Venise fantomatique…

19août

Et aujourd’hui,

je suis tombé presque par hasard, sur un autre film inconnu de moi jusqu’ici :

« Don’t look now«  _ « Ne vous retournez pas«  _ de Nicolas Roeg, en 1973,

avec Donald Sutherland _ Saint-Jean (Nouveau-Brunswick, 17 juillet 1935)  _ et Julie Christie _ Chabua (Assam), 14 avril 1940 _,

deux acteurs très en vue en ces _ déshinibées et déjantées _ années 70,

tourné notamment en une bien fantomatique Venise 

_ le Mort à Venise de Visconti est sorti sur les écrans, lui, en 1971 .

Un film assez étrange

_ Nicolas Roeg (Londres, 15 août 1928 – Londres, 23 novembre 2018)

semble anticiper ici l’idiosyncrasie d’un David Lynch (Missoula, 20 janvier 1946) :

Eraserhead date de 1977, et Lost Highway de 1997…

et même plus dérangeant encore que déroutant…

Intéressant !

Ce mercredi 19 août 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Vittorio Gassman dans le film « Sleepers », de Barry Levinson, en 1996 : une découverte…

18août

Mon article d’hier   

m’a fait découvrir un film de 1996 _ dont j’ignorais jusqu’ici l’existence _

dans lequel Vittorio Gassman tenait un rôle bref, mais qu’il marquait de sa forte présence :

le film Sleepers, de Barry Levinson.

En voici une séquence, avec lui…

Sur le web, le film n’est pas en ce moment accessible en son entier,

mais on en trouve cependant pas mal d’extraits ;

avec Kevin Bacon, Brad Pitt, Robert De Niro, Dustin Hoffmann, Vittorio Gassman, 

et une pléiade d’acteurs, tous très bons…

Une découverte !

Ce mardi 18 août 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

La mémoire familiale juive des Gassmann (Alessandro Gassmann, Vittorio Gassman, Luisa Ambron)

17août

Ce jour,

sur la page du Corriere della Sera (l’article, de Stefania Ullivi, est en date du 15 août),

un article sollicite mon attention : Alessandro Gassman : « Mio padre e la ebraicità nascosta : mia nonna dovette cambiare cognome e perdemmo due parenti ad Auschwitz »

du fait de mon double intérêt

pour Vittorio Gassman (Gênes, 1er septembre 1922 – Rome, 29 juin 2000)

et pour son fils (ainsi que de Juliette Mayniel, la troisième épouse de Vittorio) Alessandro Gassmann (né à Rome le 24 février 1965) _ ce dernier fit ajouter un N (Gassmann) au nom reçu de son père (Gassman).

Vittorio est l’immense acteur que tout cinéphile connaît ;

Alessandro, lui, s’était fait remarquer dans le passionnant et beau film de Ferzan Oztepec, en 1997, Hammam (Il Bagno turco).

Vittorio Gassman _ dont la mère, Luisa Ambron, fit retirer un N à son nom en 1934 _ est le fils de Heinrich Gassman (Karlsruhe, 1900 – Rome, 1936) et de Luisa Ambron, née à Pise dans une famille juive, les Ambron.

Voici donc cet article-interview de Stefania Ulivi :

Alessandro Gassman : « Mio padre e la ebraicità nascosta : mia nonna dovette cambiare cognome e perdemmo due parenti ad Auschwitz »

L’attore si racconta mentre presenta il film «Non odiare», in cui interpreta un medico ebreo che non salva un paziente nazista : « Ma ora dobbiamo provare a dialogare »

Alessandro Gassman: «Mio padre e la ebraicità nascosta: mia nonna dovette cambiare cognome e perdemmo due parenti ad Auschwitz»

L’anno scorso ci andò insieme a un piccolo grande film, « Mio fratello rincorre i dinosauri » di Stefano Cipani. Quest’anno Alessandro Gassmann torna a Venezia con un’altra opera prima, « Non odiare » di Mauro Mancini con Sara Serraiocco, unico film italiano in concorso alla Settimana della critica. Lì un racconto (vero) di maturazione di un adolescente grazie al fratello affetto da sindrome di Down. Qui la messa in scena di un dilemma morale terribile : salvare o no la vita a qualcuno che ritiene giusto sterminare quelli come te ?

« Lo spunto è una vicenda accaduta in Germania — racconta Gassmann — un chirurgo ebreo si è rifiutato di operare un paziente con un tatuaggio nazista che aveva sulla spalla. Anche il mio personaggio è un chirurgo, Simone Segre, che si trova per caso a decidere della vita o della morte di un uomo con una svastica tatuata sul petto. Anche lui non lo salva e dovrà fare i conti, grazie al contatto con i figli di quest’uomo, con le sue radici e i suoi valori ».

E lei cosa farebbe?


« Io Alessandro, forse lo salverei. Ma non sono Simone Segre, non ho un padre che è stato chiuso in campo di concentramento e si è salvato curando i nazisti. È un tema molto complesso.Non odiare,” dovrebbe essere l’undicesimo comandamento. È importante, tanto più ora dove odio e violenza verbale (e non) sono sempre più presenti e l’avversario è sempre un nemico di abbattere. Chi ha la possibilità e la cultura per discernere deve metterci la faccia, favorire il dialogo. Non siamo bestie, possiamo ragionare. Sta scomparendo la generazione che visse gli orrori del fascismo e della guerra. Maestri preziosi come Camilleri, luce che ci manca molto _ Andrea Camilleri : Porto Empedocle, 6 septembre 1925 – Borgo, 17 juillet 2019. Lo stiamo già capendo ora con gli effetti della pandemia ».

Che clima vede?


« Pericoloso. Il virus ha acuito problemi e difetti. La crisi economica è pesante, per alcuni terribile. Siamo un paese impaurito e disinformato, quello con meno laureati d’Europa. Abbiamo già dimostrato di essere capaci di pagine orrende, complici ignoranza e paura ».

Questo film è anche un’occasione per lei per fa i conti con la sua storia.


« Che non ho mai affrontato, come peraltro mio padre. Sua madre _ Luisa Ambron _ era ebrea, dovette italianizzare _ en 1934 _ in Ambrosi il suo cognome, Ambron. E dopo la morte di mio nonno _ Heinrich, en 1936 _ si trovò in difficoltà economica con due figli _ Vittorio (né en 1922) et sa sœur aînée Maria-Luisa (née en 1919) _ a carico. Se la cavarono perché mio padre giocava bene a pallacanestro, era nazionale. Ma lui non ha mai smesso di avere paura. L’unica volta che ha messo la kippah fu al matrimonio _ avec Robert Neuman _ di mia sorella Vittoria _ née le 14 février 1953 _, figlia di Shelly Winters, ebrea e credente. Per lui fu un gesto molto importante _ voilà. La Shoah non va dimenticata. Io l’ho scoperta anche grazie ai racconti di mia nonna _ Luisa _, viveva a Pisa nel ghetto, due nostre parenti della famiglia Ambron _ les sœurs Gabriella et Vera De Cori ; cf l’article Una via di Pisa per le sorelle De Cori, uccise ad Auschwitz  _ furono deportate e uccise nei campi di concentramento ».

A proposito di famiglia, lei è un fan accanito di suo figlio Leo _ né à Rome le 22 novembre 1998.


« Sono ammirato di come sappia coltivare la sua passione. E pensare che detesto il pop. Ma l’amore paterno è talmente forte che ho cambiato i gusti… La trap? No, quella non ce la faccio ».

E il suo nuovo film da regista?


« Se tutto va bene il 3 novembre sarò sul set a Napoli per Il silenzio grande adattamento del testo teatrale. Con un grande cast. Ho lottato per non esserci come attore, è la prima volta e ne sono felice ».

« Non odiare » sarà in sala il 10 settembre.


« Non vediamo l’ora. E più avanti uscirà Ritorno al crimine di Max Bruno. Farà ridere, ne abbiamo bisogno. Per ora sono tornato sul set, per I bastardi di Pizzofalcone. I protocolli sono durissimi, un tour de force. Ma l’importante era ricominciare ».

Merci de tout cela.

Ce lundi 17 août 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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