Archives du mois de novembre 2022

Demain mardi 22 novembre 2022, à la Station Ausone à Bordeaux à 18 h, entretien avec Pascal Chabot : une invitation…

21nov

Demain mardi 22 novembre à 18 h, à la Station Ausone de le Librairie Mollat, rue de la Vieille Tour à Bordeaux,

en ouverture du cycle de conférences de la saison 2022-2023 de notre Société de Philosophie de Bordeaux, dont Pierre Crétois est le président,

j’aurai le très vif plaisir de m’entretenir sur le fond de son travail avec le philosophe bruxellois Pascal Chabot,

sur le regard que lui-même porte sur l’ensemble de son parcours de penser philosophique, en ses successifs ouvrages parus aux Presses Universitaires de France, depuis son « Après le Progrès« , paru en 2008, jusqu’à son « Avoir le temps _ essai de chronosophie« , paru en 2021,

et sur lequel nous insisterons ;

soit, et successivement :

_ « Après le Progrès« , en 2008,

_ « Les sept stades de la philosophie« , en 2011,

_ « Global burn-out« , en 2013,

_ « L’Âge des transitions« , en 2015,

_ « Exister,résister _ ce qui dépend de nous« , en 2017,

_ « Traité des libres qualités« , en 2019,

_ »Avoir le temps _ essai de chronosophie« , en 2021.

Auparavant, Pascal Chabot, auteur d’un « Simondon » (in Annales de l’Institut de Philosophie de l’Université de Bruxelles), en 2002,

a publié chez Vrin en 2003 « La Philosophie de Simondon » _ Gilbert Simondon, Saint-Étienne, 2 octobre 1924 – Palaiseau, 7 février 1989.

Pascal Chabot a été l’élève du très intéressant Gilbert Hottois (Bruxelles, 29 mars 1946 – 16 mars 2019), auteur en 1993 d’un « Simondon et la philosophie de la « culture technique »« ,

avec lequel Gilbert Hottois Pascal Chabot a publié en 2003 chez Vrin un très riche « Les Philosophes et la technique« … 

Et le 25 août dernier, sur mon blog Mollat « En cherchant bien« ,

j’ai proposé un commode article de présentation de l’entretien de demain 22 novembre, avec d’utiles précisions de détails :

« « ,

auquel  je me permets de renvoyer ici pour toutes ses riches précisions…

En vous espérant nombreux demain à la Station Ausone,

Ce lundi 21 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Décès de Ned Rorem (1923 – 2022), compositeur américain attachant…

20nov

C’est un article du ResMusica de ce jour qui m’apprend la nouvelle du décès de Ned Rorem (Richmond, 23 octobre 1923 – New-York, 18 novembre 2022).

Décès du compositeur Ned Rorem

 …

Originaire de Richmond (Indiana), né en 1923, le pianiste, écrivain, compositeur et song-writer américain s’est éteint à son domicile de Manhattan le 18 novembre 2022, à l’âge de 89 ans. Sa fréquentation de personnalités telles que Leonard Bernstein, Samuel Barber, Virgil Thomson et d’autres encore ne modifie pas son écriture musicale reposant sur un idiome musical tonal revendiqué, éloigné et étranger des habitudes expérimentales et atonales majoritaires à son époque. Élève d’Aaron Copland _ mais aussi de Nadia Boulanger… _, sa Symphonie n° 3 de 1958, créée à Carnegie Hall par Bernstein avec le New York Philharmonic, constitue un excellent exemple de son écriture orchestrale riche et  généreuse, brillante héritière revendiquée du passé classico-romantique de ses prédécesseurs. Néanmoins sa notoriété indéniable n’a qu’épisodiquement bénéficié à la diffusion de son catalogue riche de plusieurs opéras (huit), de symphonies (trois), de concertos pour piano (quatre) entre autres, de pièces orchestrales avec ou sans chœur, de musique de chambre et de pièces pour piano. Ses œuvres et son inspiration française _ via Nadia Boulanger… _, prolixe, sont redevables également de ses séjours parisiens _ oui _, de son intérêt profond pour la mélodie, de l’élégance de son inspiration qu’il destinait au grand public et nullement à quelque cénacle élitiste. (J.L. C)

Cf aussi cet article plus détaillé de Léopold Tobisch paru sur le site de Radio-France dès le 18 novembre :

« Mort de Ned Rorem, compositeur américain majeur du XXe siècle » :

Mort de Ned Rorem, compositeur américain majeur du XXe siècle

Par Léopold Tobisch
Le compositeur et écrivain américain Ned Rorem est mort

Le compositeur et écrivain américain Ned Rorem est mort

© Getty – Arnold Newman

Le compositeur et célèbre « diariste » américain Ned Rorem, prix Pulitzer de la musique en 1976, est décédé ce vendredi à New York. Il avait 99 ans.

C’était un nom incontournable de l’horizon musical américain. Tant connu pour ses œuvres orchestrales et ses mélodies que pour ses journaux intimes, ses « diaries », le compositeur Ned Rorem est décédé ce 18 novembre à New York, a annoncé son éditeur Boosey & Hawkes. Figure atypique de la musique américaine, Ned Rorem restera fidèle aux principes de la tonalité chromatique tout au long de sa carrière, ne souhaitant pas suivre les forces dominantes du sérialisme et de l’atonalisme. Ce choix de s’écarter et d’avancer à contre-courant fera de lui le vilain petit canard de l’avant-garde musicale américaine.

Au cours d’une carrière qui recouvre presque trois quarts de siècle, il laisse un répertoire d’œuvres conséquent dont dix opéras et plusieurs dizaines d’œuvres pour orchestre et notamment trois symphonies et onze concertos. Sa composition Air Music : Ten Etudes of Orchestra (1975), commandée pour le bicentenaire des États-Unis par le Cincinnati Symphony Orchestra, lui vaudra le prix Pulitzer de la musique l’année suivante. Mais la réputation de Ned Rorem repose principalement sur plus de 500 mélodies _ oui ! _ qui feront de lui l’un des grands compositeurs américains du XXe siècle.

Ned Rorem naît à Richmond dans l’Indiana, le 23 octobre 1923. Sa famille s’installe ensuite à Chicago. Musicien précoce, il est d’abord initié au piano et aux œuvres de Debussy et de Ravel. La musique de ces derniers sera une révélation pour le compositeur en herbe.

En 1940, il est inscrit à l’Université de Chicago Laboratory School, puis à l’American Conservatory of Music. Il poursuit ses études à la Northwestern University avant de rejoindre le Curtis Institute de Philadelphie, où il étudie aux côtés du célèbre compositeur d’opéras Gian Carlo Menotti _ et c’est à relever. Il rejoint ensuite Bernard Wagenaar à la Juilliard School de New York. Au cours de ses études, Ned Rorem reçoit plusieurs bourses prestigieuses, dont la bourse Fullbright en 1951 et la bourse Guggenheim en 1957.

Jeune compositeur fraichement diplômé, il travaille en tant que copiste pour le compositeur et critique américain Virgil Thomson. Il rejoint également le compositeur Aaron Copland au Tanglewood Music Center, avant de quitter les États-Unis en 1949 pour s’installer en France pendant neuf ans _ voilà.

Ned Rorem, célèbre « diariste »

Largement applaudi à travers les Etats-Unis et à l’étranger pour ses créations musicales, Ned Rorem se fera autant connaitre pour ses écrits que sa musique. En 1966, il publie Le Journal de Paris de Ned Rorem, suivi par Later Diaries 1951–1972 (1974) et The Nantucket Diary of Ned Rorem, 1973–1985 (1987), où il retrace notamment ses années en tant que jeune compositeur parmi les figures artistiques majeures de l’Europe d’après-guerre _ notamment auprès de Nadia Boulanger.

Dans un style aussi drôle qu’incisif, les écrits de Ned Rorem ne manquent de séduire par leur sincérité et leur honnêteté. Il évoque librement son homosexualité, sujet encore peu discuté ouvertement, et notamment ses relations avec plusieurs célébrités dont Leonard Bernstein, Samuel Barber, Virgil Thomson et le dramaturge Noël Coward. Ses écrits feront de lui notamment l’un des hérauts de la Gay Liberation américaine de la fin des années 1960.

Il signe également de nombreux écrits sur la musique, tous aussi francs et incisifs que ses journaux intimes, n’hésitant pas à prendre pour cible des figures telles que Pierre Boulez. Mais c’est dans ses écrits autobiographiques que Ned Rorem évoque sa relation la plus intime de toutes, celle avec la musique :

« Pourquoi est-ce que je compose la musique ? Parce que je veux l’entendre – c’est aussi simple que ça. D’autres sont peut-être plus talentueux, ont un plus grand sens du devoir. Mais moi je compose uniquement par nécessité _ et c’est bien là l’essentiel ! _, et personne d’autre ne produit ce que je cherche », confie le compositeur dans son livre A Ned Rorem Reader, publié en 2001.

Cf aussi cet article de Dean Olsher :

« Ned Rorem, major American composer and diarist, has died at age 99 » :

November 18, 2022 11:10 AM ET

 …

American composer Ned Rorem has died at age 99. The Pulitzer Prize winner was best known for his art songs — and his controversial diaries. Rorem died Friday morning at his home in Manhattan. His publisher, Boosey & Hawkes, confirmed his death from natural causes to NPR.

Ned Rorem was quietly defiant, in more ways than one. The first was through the music he chose to write. While he did compose symphonies, concertos and operas — the kinds of pieces that will win you a Pulitzer — his reputation rests on his enormous body of more than 500 art songs.

The song « The Lordly Hudson » won Ned Rorem his first award. The composer got an early start with a scholarship to study at Philadelphia’s prestigious Curtis Institute of Music when he was just 19. Then came a Fulbright, then a Guggenheim and, in 1976, the Pulitzer for his orchestral work Air Music: Ten Etudes for Orchestra.

Air Music was an exception when it came to the composer’s musical language — something that marked another bit of defiance on Rorem’s part. In general, he held on to a conservative approach at a time when the prevailing style was academic and atonal « serial music » in which practitioners did away with traditional tonality and favored series of notes that were meant to seem unfamiliar.

And as Rorem told NPR in 2003 with his typical wit, his defiance meant nobody paid any attention to him.

« When the serial killers came along, a lot of very tonal composers defected to the other camp, and they wrote what was being written in those days, » he said.  » A few still do. But some defected, and came back. I felt like the prodigal son’s older brother — I’d always been a good boy. »

A lot of people saw things quite differently when it came to things non-musical. In fact, Rorem was « licentious » and « highly indiscreet, » in the words of The New Yorker writer Janet Flanner. She was talking about his prose, and she meant it as a compliment. Over the years, Rorem became known for his diaries — perhaps even more than for his music. It started in 1966 with his Paris Diary, which included an explicit chronicle of gay life long before such a thing became routine.

Tim Page, a Pulitzer Prize-winning music critic himself, is a fan of Rorem’s prose. « Even though I admire his compositions a lot, » Page says, « I would say that in some ways, the diaries and the criticism are the things which mean the most to me. The bracing thing about Ned is that even when you disagree with him, he gets you thinking — and I think that’s one sign of a real master critic. »

Rorem, who was born Oct. 23, 1923 in Richmond, Ind., shared different parts of himself depending on which medium he was working in. The written word is where he shared the details of his personal life. In his music, not so much.

« Ned almost prided himself on a certain emotional detachment, on a certain sort of craftsmanship. His diaries were where he kept his diary — his music was something else, » Page says.

Here’s how Rorem himself put it in one of his books, called Lies:

« I don’t believe that composers notate their moods, they don’t tell the music where to go. It leads them … Why do I write music? Because I want to hear it. It’s simple as that. Others may have more talent, more sense of duty. But I compose just from necessity, and no one else is making what I need. »

 

De ce compositeur en effet attachant _ cf mon article du 28 mars 2022 : «  » … _et auteur d’un très intéressant « Journal parisien (1951 – 1955)« ,

ma discothèque possède 12 CDs :

6 du label Naxos, série American Classics (dont un avec les « Flute Concerto » et « Violin Concerto« , par le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, sous la direction de José Serebrier) ;

3 du label New World Records (dont l’album double de l’opéra « Our Town« ) ;

1 du label Erato (« Songs of Ned Rorem« , par Susan Graham et Malcom Martineau) ;

1 du label Linn (« On an echoing road« , par l’ensemble vocal the prince consort) ;

et 1 du label Deutsche Grammophon (le « String Quartet n°4« , par l’Emerson String Quartet)…

Un esprit libre et créateur !

Ce dimanche 20 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos de deux ou trois inédits discographiques d’opéras ramelliens enfin accessibles aux mélomanes par le disque…

19nov

Peu à peu, vient, même si c’est un peu lentement, se remplir et compléter, CD après CD, l’incarnation discographique de la riche et si passionnante production musicale opératique de Jean-Philippe Rameau

Car voici 2 nouvelles très attendues _ cf mon article du 18 décembre 2021 «  » d’après le point que faisait alors l’ami Patrick Florentin en son « Rameau’operas on disc« , dans le très récent livre « The Operas of Rameau _ Genesis, Staging, Reception » de Graham Sadler, Shirley Thompson et Jonathan Williams, paru le 10 septembre 2021 aux Éditions Routledge… _ parutions discographiques raméliennes  :

_ d’une part le CD Alpha 876 « Rameau chez la Pompadour Le Retour d’Astrée Les Sybarites« , de l’Ensemble Les Surprises sous la direction de Louis-Noël Bestion de Camboulias ;

_ et d’autre part le coffret de 3 CDs Alpha 891 de la version de 1749  de « Zoroastre« , des Ambassadeurs-La Grande Écurie sous la direction d’Alexis Kossenko.

Et si je me permets ici un récapitulatif, de cette liste discographique d’opéras de Rameau élaborée par Patrick Florentin en septembre 2021, ne restent donc plus à produire au disque que des enregistrements de

_ la version de 1739 de « Dardanus » (créé à l’Académie Royale de Musique le 19 novembre 1739),

_ « Les Fêtes de Ramire » (créé à Versailles le 22 décembre 1745),

_ « Io«  (jamais représenté à la scène) 

_ et l’intégralité, enfin, de « La Princesse de Navarre » (créé à Versailles le 23 février 1745)…

Et pour aborder pour le moment très succinctement mes toutes premières impressions d’écoute de ces deux réalisations discographiques raméliennes,

je dois mettre bien au-dessus le travail d’interprétation-incarnation musicale d’Alexis Kossenko pour le coffret Alpha 891, par rapport au travail de Louis-Noël Bestion de Camboulas pour le CD Alpha  876.

Mais la qualité même des œuvres de Rameau ici interprétées y est peut-être aussi un peu pour quelque chose…

Charge restant bien sûr à moi de bien bien beaucoup mieux écouter le détail de ces deux réalisations…

Ce samedi 19 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Quelques questions sur des parents Cixous ayant pu être parfois de passage au 54 rue Philippe à Oran entre 1936 et 1945…

18nov

Jusqu’ici, en ces articles de ce blog, il m’est arrivé de mentionner, mais à peine _ faute de développements un tant soit peu substantiels dans les livres que j’ai pu lire jusqu’ici d’Hélène Cixous : rien que de très brèves elliptiques mentions de noms et prénoms, autant dire quasiment rien pour satisfaire mon endémique curiosité… _, quelques autres membres, oncles, tantes, frères, sœurs, beaux-frères, belles-sœurs, neveux, nièces, cousins, cousines des proches de la petite Hélène Cixous et son petit frère Pierre,

seulement très furtivement évoqués _ même pas des ombres, et encore moins des fantômes qui parlent, et avec lesquels converser… _ qui peuvent apparaître sous forme d’un plus ou moins précis lien de parenté _ par exemple, en 17 pages de « MDEILMM Parole de taupe » : « ma cousine«  _, ou d’un prénom _ par exemple, à la page 140 de « MDEILMM Parole de taupe » : « Claire« , en la phrase : « La cousine s’oriente entre les Claire et les Deborah,  je m’y perds« ,

qui suit immédiatement cette autre phrase assez intéressante pour mes essais de repérage généalogique des Cixous d’Algérie : « Avec le temps les vingt-quatre progénitures tous mariés avec cousins cousines entreabrahamisés et automoïsés deviennent de plus en plus nombreux de plus en plus petits, il y a de plus en plus d’issus abrahamoïsés » ;

et la phrase qui lui succède, page 141, est la suivante : « Le petit peuple des souris, gent de beaucoup de cœur, est uni vers le cap de la Reine _ soit Reine Sicsu, veuve de Samuel Cixous, du 3e étage du 54 rue Philippe à Oran, ces années-là… _ _ Personne n’ayant le téléphone, des cousins arrivent au troisième étage sans prévenir, à la suite d’un tremblement de terre _ l’oncle Moïse Cixous (né à Tiaret le 2  février 1875 et qui décèdera à Fréjus le 4 juin 1963, frère d’Abraham et Samuel Cixous) et sa famille sont domiciliés à Orléansville ! Et Moïse Cixous, photographe, était président de la Ligue des Familles Nombreuses d’Orléansville..  _ ou d’une plaie _ afin de se faire soigner par le cousin médecin Georges Cixous… Parmi les traits remarquables de ces mouvements : la famille ne s’entredéchire pas. Un instinct  _ à défaut de téléphone _ guide les consanguins, qui leur évite les embouteillages. Alice semble avoir joué le rôle de centrale-Information« … _ dans ce « MDEILMM Parole de taupe« .

Il faut donc bien davantage préciser, pour commencer, les données d’identités de Claire Cixous, Déborah Cixous et Gabriel Cixous,

soient les deux sœurs et le frère de Georges-Jonas Cixous (Oran, 5 septembre 1908 – Alger, 12 février 1948),

soient aussi les deux tantes et l’oncle paternel d’Hélène (née à Oran le 5 juin 1937) et de Pierre Cixous (né à Oran le 11 novembre 1938) ;

et éventuellement leurs domicialisations respectives ces années-là, entre 1936 et 1945…

Si le nom de Claire Cixous est bien prononcé _ cf le détail qui en est donné un peu plus haut ici même… _ à la page 140 de « MDEILMM Parole de taupe« ,

nulle part, cependant, rien qui la concerne personnellement n’apparaît ici ; ni non plus, à mon souvenir du moins, que dans les ouvrages précédents que j’ai pu lire de sa nièce Hélène Cixous ;

et cela à la différence, du moins pour ce qui concerne cet opus-ci, de ce qui apparaît ici de sa sœur cadette Déborah (Oran, 17 janvier 1906 – Cachan, 27 août 1992)…

Ainsi Claire Cixous (Oran, 9 novembre 1903 – Paris, 28 septembre 1995) a-t-elle été mariée deux fois ; une première fois avec un monsieur Benhamou, dont elle a eu un enfant Benhamou ; puis, une seconde fois, à Oran, le 13 août 1928, Isaac-Fernand Amar, dont elle a eu avec trois enfants Amar, parmi lesquels, peut-être, ce cousin qu’Hélène Cixous nomme ici « mon Cousin Saul, le nain (…), l’archiviste demeuré, qui a découpé le petit scarabée de Journal _ soit l’avis du décès de Georges-Jonas Cixous, le père d’Hélène, paru dans Alger républicain en février 148 , et reproduit page 65 _ et l’a conservé, pour une durée perpétuelle, dans l’ambre poussiéreux de ses vieux cartons, parmi les avis de naissances, morts, et divers événements généalogiques  » et « c’est Saulqui a transformé la rumeur du monde en dalle funéraire, émondé le siècle de mon père, découpé au ciseau le flot sonore des jours, réduit le corps de mon père en scarabée d’or« , page 66 ; et aussi, page 158, celui qu’elle nomme le « neveu Saul-co-théosophe » de sa « Tante Déborah » Cixous…

Et qu’ailleurs, dans « Nacres Cahier« , cette fois, à la page 44, et sous l’en-tête « Chez Paul-les-Malheureux – 11 juin 2017« , elle nomme cette fois « Paul, mon cousin, 88 ans » ;  puis, page 66, « Paul, mon cousin« , immédiatement suivi de « Pi, ma cousine, 85 ans, longue chevelure blanche soyeuse qui fut brune jadis » ;

une notation de 2017 (dans « Nacres Cahier« ) qui vient à l’appui de celle de maintenant (dans « MDEILMM Parole de taupe« ) : « Elle _ « Ma Cousine« ... _ a les cheveux longs en soie blanche, longs, longs, qu’elle met depuis quatre-vingts ans, et c’est comme si elle me regardait dans mes cheveux très courts, de toute la longueur de ses cheveux, et je sautille. (…) La Cousine mange des gâteaux…« …

Je me demande donc si ce « Cousin Saul-le nain« , « neveu Saul-co-théosophe » de « Ma Tante Déborah » _ et un peu plus tôt « Paul, mon cousin, 88 ans«  (en juin 2017) _,

et cette « Ma Cousine » _ et un peu plus tôt « Pi, ma cousine, 85 ans«  (en 2017) _,

ne sont pas des enfants _ nés, Saul-Paul, en 1929, et sa sœur Pi, en 1932… _ de la sœur aînée de Déborah et Georges-Jonas Cixous, soit Claire Cixous, et de son second mari Isaac-Fernand Amar _ mariés à Oran le 25 janvier 1929, comme cette mention de mariage a été rajoutée sur l’acte d’état-civil de naissance de Claire Cixous, en date du 25 janvier 1929.. _, qui ont eus trois enfants ;

dont ce Saul-Paul, né vers 1929, et cette Pi, née vers 1932…

Et, concernant cette tante Déborah, de nombreux _ plus ou moins homériques _ qualificatifs, aidant un peu à la situer au sein de la galaxie familiale des Cixous (du second étage du 54 rue Philippe à Oran) :

_ page 141 : « Déborah La Malade née-pour-être-soignée, ou pour avaler le Couscous réservé au Fils par la mère et rien qu’à Lui » ;

_ page 149 : et à propos de la medium Alice Carisio  « Sa Fervente Déborah la Malade-Née-pour-être-Soignée » ;

_ page 150 : « Déborah-la-mauvaise-santé » ;

_ page 151 : « la Vie Secrète de la Vierge Déborah » et « Maigre Déborah » ;

_ page 153 : « maigre Déborah » ;

_ page 158 : « Ma tante Déborah, cas digne, aura laissé instruction à son neveu Saul-co-théosophe qu’il veille à ce que la Prière soit enterrée avec elle, afin que morte elle soit gardée des ennemis invisibles » ;

et page 159 : « Grêle Déborah couchée le regard tourné vers les photos de ses hommes récite à voix haute : Barnasa…« 

En revanche, rien n’apparaît dans ces récits d’Hélène Cixous sur le quatrième et dernier membre de la fratrie des 4 enfants de Samuel Cixous (Tiaret, 10 septembre 1877 – Oran, 6 juin 1933) et son épouse Reine Sicsu (Oran, 20 octobre 1881 – Paris, 7 juin 1965),

je veux parler ici de Gabriel Cixous (Oran, 24 octobre 1912 – ?, 1er juillet 1957),

qui a obtenu le baccalauréat de Philosophie au Lycée de Garçons d’Oran au mois de juillet 1926 ; a été diplomé de la Faculté de Médecine et Pharmacie d’Alger en juillet 1931 ; et qui a exercé en tant que médecin ou pharmacien à L’Arba en 1948 et 1949, selon les renseignements que j’ai pu glaner jusqu’ici…


Lui, Gabriel Cixous _ qu’il ne faut pas confondre avec un cousin Gabriel Cixous, d’Orléansville, photographe, fils de Moïse Cixous (Tiaret, 2 février 1875 – Fréjus, 4 juin 1963, « le photographe d’Orléansville«  dont a parlé Roger Cixous, fils de ce Gabriel et petit-fils de ce Moïse Cixous, en un article intitulé « Mon Grand-Père, le Photographe d’Orléansville »…) _,

n’est, semble-t-il, pas du tout entré dans l’imageance de sa nièce Hélène Cixous…

Il est vrai que j’ignore l’essentiel de ce qui est advenu des rapports d’Eve Klein, la veuve de Georges Cixous, avec les membres de sa belle-famille Cixous à la suite du décès, à Alger, du Dr Georges Cixous, survenu le 12 février 1948. il me semble que le tropisme ashkénaze tourné vers les racines d’Osnabrück a dû être plus puissant qu’un éventuel tropisme séfarade orienté vers les racines de Tétuan… Mais c’est surtout là mon ignorance qui s’exprime, et probablement bien à tort…

Ne serait-ce qu’au vu de la résonance infiniment durable et aux harmoniques profondes des souvenirs et fantasmes de la maison aux escaliers du 54 rue Philippe à Oran, entre 1936-37 et 1945-46…

D’où la présence prenante en ce récent opus qu’est « MDEILMM Parole de taupe« , la taupe continuant bien sûr de creuser et parler (page 63), de personnages comme « Monsieur Èmile » et sa sœur, la « medium-écrivain » (page 133), Alice Carisio _ et Madame Léonetti, « la théosophe la plus secrètement réputée de cette ville philosophique«  qu’est Oran (page 115) ; ou aussi le souvenir de la fameuse Madame Blavatsky (page 154), sans compter quelques références à un Artemidorus (page 30), ou à un Jonas Ramus (page 80), venant titiller et alimenter ici l’imageance poïétique fantastique et ailée d’Hélène Cixous… _ du quatrième étage, au haut des escaliers de l’immeuble, du 54 rue Philippe, à Oran…

À suivre…

Ce vendredi 18 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Au 54 rue Philippe à Oran, entre 1936 et 1945, la circulation entre les étages Klein, Cixous et Carisio, avec leurs veuves, leurs célibataires et quelques fantômes d’éminents disparus…

17nov

Si je prends comme repère de dates, d’une part la date du mariage du docteur Georges-Jonas Cixous (né à Oran le 5 septembre 1908) et Eve Klein (née à Strasbourg le 10 avril 1910) : le 15 avril 1936, à Oran,

et d’autre part le départ, en 1945, du docteur Georges Cixous et sa famille pour Alger,

il s’avère que la maison du 54 rue Philippe à Oran, a été alors le domicile :

_ des Cixous, au 3e étage :

Reine Sicsu (née à Oran le 20 octobre 1881 ; épouse, à Oran, en janvier 1903, de Samuel Cixous ; et veuve de son mari, décédé à Oran, le 6 juin 1933) _ Reine Sicsu, veuve Cixous, décèdera à Paris le 7 juin 1965 _,

ainsi probablement que sa fille demeurée célibataire Déborah Cixous (née à Oran le 17 février 1906) _ laquelle décèdera, célibataire, à Cachan, le 27 août 1992.

_ des Cixous-Klein-Jonas, au 2e étage :

le Dr Georges-Jonas Cixous (né à Oran le 5 septembre 1908 ; et qui décèdera à Alger le 12 février 1948), et son épouse, à Oran le 15 avril 1936, Eve Klein (née à Strasbourg le 10 avril 1910) _ elle décèdera à Paris le 1er juillet 2013 _,

leurs deux enfants Hélène Cixous (née à Oran le 5 juin 1937) et son frère Pierre Cixous (né à Oran le 11 novembre 1938) ;

ainsi que de la mère d’Eve Klein, Rosy Jonas (née à Osbabrück le 23 avril 1892 ; épouse à Osnabrück, en 1910, de Michael Klein ; et veuve de celui-ci, tué sur le front russe le 27 juillet 1916 ; qui a réussi à rejoindre la France, puis l’Algérie, à l’automne 1938) _ Rosy Jonas, veuve Klein, décèdera à Paris le 2 août 1977.

_ ainsi que des Carisio frère et sœur, au 4e et dernier étage :

Émile Carisio (né à Oran le 19 avril 1882) et sa sœur Alice Carisio (née à Oran le 23 décembre 1889), tous deux célibataires Émile Carisio semble cependant s’être marié à Oran, à l’âge de 60 ans, à une certaine Marguerite x le 28 mai 1942, si l’on prend en compte un rajout rédigé à la plume, le 8 septembre 1942, sur l’acte d’état-civil de sa naissance en 1882…

Beaucoup de veuves, ainsi que pas mal de célibataires, semble-t-il ;

ainsi que quelque absents _ voire  fantômes… _ parvenant à s’exprimer via la médiation assez commode de tables tournantes _ théosophiques, possiblement acquises, via la tante Déborah, d’une assez connue théosophe oranaise : « il me vient à l’idée que la petite table ronde est peut-être celle que ma tante Déborah a achetée en 1928 lors de la dispersion des objets parlants et du mobilier sophique de Madame Léonettila théosophe la plus secrètement réputée de cette ville philosophique, chez qui les fidèles se rendaient une fois par ses semaines jusqu’à la dernière«  ; selon ce passage de la page 115 de « MDEILMM _ Parole de taupe«  _, au 4e étage…

Ainsi que quelques parents, frères, sœurs, oncles, cousins quelquefois de passage au 3e étage Cixous…

Ce jeudi 17 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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