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Savourer la fluidité envoûtante de l’érotisme de « Jeux » de Debussy par Klaus Mäkelä, en décembre 2023, et Ernest Ansermet, en avril 1958…

17avr

En continuation de mon article d’hier « « ,

et à la suite de l’article de Jean-Charles Hoffelé « Joueurs de tennis » en date du 13 avril dernier dans lequel celui-ci fait tout spécialement porter son focus sur « Jeux, lecture d’un poème » de Claude Debussy, dont je retiens ici ceci : « Tant de chefs seront tombés dans les pièges voluptueux de cet orchestre, s’en enivrant, d’autres s’en seront tenu à la narration, marier les deux a toujours induit une énigme que seuls Pierre Monteux, André Cluytens, Bruno Maderna et Pierre Boulez, résolurent. Klaus Mäkelä et les Parisiens leur emboîtent le pas : on voit les danseurs, on saisit l’érotisme, on perçoit la nuit, timbres gorgés des bois, cordes arachnéennes, jusqu’au tambour de basque remis dans la perspective de ces mystères sonores, c’est-à-dire pas en avant : l’ultime balle venu de nulle part, il la figurera légère. Merveille »,

j’ai désiré prêter une oreille attentive à cette œuvre de Debussy, « Jeux » donc, qui jusqu’ici n’avait pas encore retenu toute mon attention…

Quelle interprétation alors choisir au sein de ma discothèque personnelle ? Pierre Monteux ? André Cluytens ?  Pierre Boulez ? _ je ne possède pas la version de Bruno Maderna ;

et étrangement Jean-Charles Hoffelé ne cite pas là les diverses très belles versions données par Ernest Ansermet et son Orchestre de la Suisse romande, auxquelles il a pourtant consacrés plusieures articles enthousiastes ; par exemple celui-ci intitulé « Jeux« , en date du 16 septembre 2018…

Relisant les précieuses chroniques antérieures de Jean-Charles Hoffelé consacrées à ces diverses interprétations comportant « Jeux« ,

je tombe alors sur celle-ci « Révisons nos classiques« , en date du 4 août 2018, qui me fait opter pour l’écoute immédiate du double CD Eloquence « Ernst Ansermet et les Ballets russes » Decca 482 4989, avec une interprétation d’Ansermet et son Orchestre de la Suisse romande, à Genève, en avril 1958, dont l’écoute, aussitôt sur ma platine, me subjugue absolument ! et me la fait ce matin écouter en boucle…

Auparavant,

de cet article « Révisons nos classiques« , je me permets de citer ici ceci : « Le sommet de l’ensemble _ de ce double CD « Ernst Ansermet et les Ballets russes«  _ est pourtant Jeux, partition réputée injouable pour les orchestres d’alors _ voilà. Mais Ansermet savait se débrouiller des mesures les plus complexes et dirige le tout dans une fluidité envoûtante _ voilà ! c’est tout à fait cela _, faisant apparaître le trio amoureux des joueurs de tennis, décrivant cette symphonie de nuit éclairée avec non plus simplement de la sensualité mais un érotisme _ ô la belle nuance ! _ qui s’échevèle dans des crescendo névrotiques. Lecture géniale _ voilà _, unique _ même dans la discographie d’Ernest Ansermet _, que l’on ne connaît pas assez. Ecoutez seulement _  ici ! (17’09). Et lisez le très beau texte de François Hudry« …

Et de donner à écouter ici ce même « Jeux » de Debussy par Klaus Mäkelä et l’Orchestre de Paris (17′ 38), enregistré en décembre 2023, à la plage 16 du CD « Stravinsky – Debussy » Decca 487 0146 que j’ai donc chroniqué hier même…

Ce mercredi 17 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le parcours discographique d’Andrea De Carlo dans l’oeuvre musical d’Alessandro Stradella (1643 – 1682)

17fév

Le compositeur Alessandro Stradella (Bologne, 3 juillet 1643 – Gênes, 25 février 1682) est superbement servi au disque, depuis quelques années,

par le label Arcana,

par Andrea De Carlo à la tête de son Ensemble Mare Nostrum.

 

Ce samedi 17 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Dans l’actualité discographique Ravel, une interprétation du Trio pour piano, violon et violoncelle, en la mineur (de l’été 1914), de Maurice Ravel, par le Trio Metral, à La Dolce Volta…

13oct

Au sein d’une assez riche actualité discographique _ et c’est déjà un phénomène tout à fait notable… _ Ravel,

une nouvelle interprétation du Trio pour piano, violon et violoncelle, en la mineur, de Maurice Ravel _ composé en 1914 à Ciboure et Saint-Jean-de-Luz _,

par le Trio Metral (à La Dolce Volta) _ soit le CD LDV 122 _, a retenu mon attention…

Deux CDs surtout m’ont convaincu de cette brillante et justissime actualité discographique Ravel cette saison :

_ d’abord le merveilleux et totalement convaincant CD Avi-Music 855 3526 _ enregistré à Baden-Baden au mois de septembre 2022 _ « Maurice Ravel in Search of Lost Dance« , du formidable Linos Piano Trio

_ cf mes 3 articles des

13 juillet « « ,

14 juillet «  »

et 19 août 2023 «  »

dont les titres, déjà, parlent on ne peut plus clairement… _ :

je découvrais vraiment pour la toute première fois la vérité de ce chef d’œuvre ravélien jusque là pas assez clairement servi par les autres interprètes qu’est ce sublime « Trio pour piano, violon et violoncelle » de 1914… ;

puis l’excellentissime merveilleux double album La Dolce Volta LDV 109.0 _ enregistré à Metz au mois d’avril 2022 _ « Maurice Ravel L’Œuvre pour piano » de Philippe Bianconi…

_ cf mes 2 articles des

27 septembre « « ,

et 29 septembre 2023 «  »

dont, à nouveau, les titres disent déjà presque tout… _ :

rarement le piano de Ravel avait sonné aussi clairement et aussi justement…

Un tel élan d’enthousiasme ravelien _ justesse, clarté, force même et incisivité tranchante de la musique (à la Janacek ou à la Bartok, mais oui !), par-delà la timidité et pudeur de l’homme Ravel en son quotidien des jours un peu trop souvent gris, quand il ne se trouvait pas à ses Ciboure et Saint-Jean-de-Luz… _ était là donné

que je me suis demandé s’il ne me fallait pas devenir bien plus attentif aux présentes réalisations discographiques raveliennes…

Il me faut dire d’abord que la déception que j’ai éprouvée à la première écoute de ce CD « Chausson – Ravel – Piano Trios » du Trio Metral a été probablement due à l’ordre d’écoute de ces deux œuvres en ce CD : d’abord le « Trio » Op. 3 de Chausson (Paris, 20 janvier 1855 – Limay, 10 juin 1899), composé _ en Suisse _ durant l’été 1881 , avant le « Trio pour piano, violon et violoncelle » de Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décempbre 1937), composé, lui, à Saint-Jean-de-Luz _ cf les précisions de mon article «  » du 14 juillet 2023 : « l’œuvre fut conçue à Saint-Jean-de-Luz, de fin juin à fin août 1914, à la maison Ongi Ethori, 23 rue Sopite, où réside alors Ravel (ainsi que sa Corrrespondance, de la page 374 à la page 388 de la somme magnifique publiée par Manuel Cornejo, en fait parfaitement foi)…« … _ ; or cette œuvre de relative jeunesse d’Ernest Chausson _ l’été 1881, le compositeur, d’abord autodidacte en musique, avant de recevoir, en 1878, les leçons de Jules Massenet et,  peu après, celles de César Franck, avait 26 ans _ ne possède pas tout à fait la maturité ni la perfection achevée du chef d’œuvre de Maurice Ravel de l’été 1914 _ Ravel, lui, était alors âgé de 39 ans…

Et ensuite que mon écoute de ce « Trio » de Ravel par le Trio Metral, ce mois d’octobre, a souffert de mon ravissement de l’interprétation éblouissante du Linos Piano Trio, au mois de juillet dernier :

jamais ce chef d’œuvre de Ravel _ il y tenait beaucoup ! _ n’avait été ainsi révélé en toute sa splendeur et richesses avant cette interprétation somptueuse de vie et de justesse du Linos Piano Trio !!!

Mais après comparaisons attentives avec 8 autres interprétations du « Trio » de Ravel,

par l’Altenberg Trio Wien (CD Challenge Classics, enregistré en janvier 1997), le Trio Wanderer (CD Harmonia Mundi, en janvier 1999), Pascal Rogé, Mie Kobayashi et Yoko Hasewaga (CD Onyx, en juin 2002), le Trio Chausson (CD Mirare, en mai 2007), le Trio Cérès (CD Œhms Classics, en juin 2008), le Trio Dali (CD Fuga Libera, en juillet 2008) et le Linos Piano Trio (CD Avi-Music, en septembre 2022),

il me faut ré-évaluer cette interprétation du Trio Metral : juste en dessous de celle du Linos Piano Trio…

De même,

j’ai procédé à une comparaison attentive de l’interprétation du « Trio » Op. 3 de Chausson par le Trio Metral en ce CD La Dolce Volta LDV 122,

avec 3 autres interprétations en des CDs de ma discothèque personnelle, celles du Trio Wanderer, de janvier 1999 ; celle de Pascal Rogé, Mie Kobayashi et Yoko Hasewaga, de juin 2002 ; et celle du Trio Chausson, de mai 2007 : elle me paraît tout à fait honorable, en cette comparaison…

Il me faut aussi mentionner aussi les avis diamétralement opposés des critiques Gérard Condé, plutôt assassin pour ce CD du Trio Metral _ en particulier pour sa prise de son et le mixage de Ken Yoshida (« les questions d’équilibre devraient être du seul ressort des instrumentistes« ) ; mais aussi : « Il y aurait quelques réserves à formuler sur l’attention portée au phrasé. Certes, ça avance… mais on se sent davantage poussé qu’entraîné vers un but«  _, aux pages 71-72 du n° 726 (octobre 2023) de Diapason,

et Gérard Belvire, élogieux, lui _ « Le trio fondé par le pianiste Victor Metral signe un troisième disque attestant que ce jeune ensemble reste l’une des meilleures formations hexagonales. (…) Le couplage Ravel/Chausson ne fait plus figure de rareté (…) mais, à l’ombre du Trio (1914) du premier, la partition juvénile (1881) du second paraît quelque fois laborieuse. Très marqué par l’influence de César Franck, ce Trio en sol mineur recèle pourtant une générosité d’inspiration qui ne requiert qu’une interprétation attentive et engagée pout toucher l’auditeur. Or le souffle, la vitalité des Metral transformeraient le plomb en or !«  _, à la page 86 du n° 256 de Classica (octobre 2023).

Oui, la qualité de l’interprétation est un medium tout à fait décisif pour l’accès du mélomane discophile _ en dehors du concert _ à la singularité même, en son idiosyncrasie, de l’œuvre laissée notée sur le papier, et à partager à part (ainsi qu’après…) lui, par le compositeur.

Et la qualité de la comparaison, par nous qui y accédons ainsi, de ces interprétations, est elle aussi très importante et décisive : il ne faut certes pas se contenter de la seule première écoute, partielle et par trop subjective, pour que notre accès à l’œuvre même, gagne, écoute après écoute de diverses de ses interprétations, en justesse et justice, tant à l’égard de la qualité de ces interprétations ainsi expérimentées, qu’à l’égard aussi et surtout, de la reconnaissance, voire connaissance, de l’œuvre elle-même du compositeur, en son unicité…

Ce magistral « Trio » de Ravel, de l’été 1914, est un immense chef d’œuvre, qui assurément se mérite, tant pour ce qui concerne les interprètes qui se confrontent à lui, avec leurs instruments, que pour les auditeurs qui y accèdent par leur écoute, au concert comme au disque…

À suivre…

Ce vendredi 13 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

En forme de suite à ma petite pause à l’écart du pôle musical ferrarais : la présence discographique de Nicolas Gombert (La Gourgue, 1495 – ca. 1560) en ma discothèque personnelle…

08sept

En quelque sorte en complément à mon article d’hier jeudi 7 septembre «  » consacré à la discographie de l’excellent Pierre de La Rue présente en ma discothèque,

j’ai procédé ce jour à une recherche similaire des CDs de ma discothèque consacrés aux œuvres d’un compositeur que je porte lui aussi au pinacle : Nicolas Gombert (La Gourgue, ca. 1495 – ?, ca. 1560) ;

des CDs qui sont et à mon vif étonnement ! _ pour le moment seulement au nombre de trois… 

_ en 1988, le CD Kontrapunkt 32008 « Pierre de la Rue « Missa L’homme armé » – Nicolas Gombert « 2 Motets » » _ il s’agit des sublimes Motets « Musae Jovis«  et « Lugebat David Absalon«   _, par Ars Nova, placé sous la direction de Bo Holten ;  

_ en 1990, le CD Kontrapunkt 32038 « Nicolas Gombert Sacred Music« , par Ars Nova, placé sous la direction _ superlative !! _ de Bo Holten ;  

_ et en 1992 le CD  Sony Classical SK 48 249 « Nicolas Gombert – Music of the Court of Charles V – Motets -Chansons – Mass for 6 Voices – Regina Coeli – Magnificat Secundi Toni« , par le Huelgas Ensemble, placé sous la direction de Paul Van Nevel.

 

Ce vendredi 8 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

La joie de réviser ma discothèque Cipriano de Rore : un bain de pure grâce et beauté…

24août

Mon article d’hier mercredi 23 août « « ,

m’a tout naturellement conduit à réviser le plus exhaustivement possible ma discothèque personnelle Cipriano de Rore,

ainsi qu’à rechercher les précédents articles que j’avais consacrés tout spécifiquement à des CDs qui m’avaient marqué de ce très raffiné merveilleux compositeur,

en plus des deux articles d’hier et avant-hier…

Ces articles sont ainsi au nombre de trois :

_ le premier et plus ancien, date du 24 août 2018 :

«  » ;

et il concerne le superbe et très émouvant CD « Portrait of the artist as a starved dog« , soit le CD Glossa GCD P 32 114, par l’Ensemble Graindelavoix _ regardez et écoutez cette passionnante vidéo de 22′ 45 de présentation de ce très singulier Ensemble… _, sous la direction de son chef Bjorn Schmelzer  ;

_

_ le second, date du 14 juillet 2018 :

«  » ;

 et il concerne le CD « Doulce Mémoire« , le CD Sona Musica SONA 1504, par le Laudantes Consort, sous la direction de Guy Janssens, comportant l’admirable « Missa Doulce Mémoire » de Cipriano

_ et le troisième, le plus récent, date du 20 janvier 2019 :

«  » ;

il s’agit du sublime CD Glossa GCD 922 808, par la tout simplement génialissime Compagnia del Madrigale _ regardez et écoutez cette vidéo de 4′ 53 de présentation de cet admirable CD…

Les cinq autres CDs présents dans ma discothèque étant :

_ le CD « Johannes Passion« , le CD Deutsche Harmonia Mundi RD 77994, par le Huelgas Ensemble, sous la direction de son chef Paul van Nevel, paru en 1990

_ cf mon article d’avant-hier 22 août 2023 : «  » ; et écoutez-en ici le podcast de 67′ 18 _ ;

_  le CD « Sacred & Secular Motets from the Munich Codex« , le CD CPO 999 506-2, par l’Ensemble Weser Renaissance, sous la direction de son chef Manfred Cordes, un CD paru en 1997 ;

 

_  le CD « Ancor che col partire« , le CD Ricercar RIC 355, par les Ensembles Capella Mediterranea (et son chef Leonardo Garcia Alarcon), Clementis (et sa chef Stéphanie de Failly), L’Achéron (et son chef François Joubert-Caillet), Vox Luminis (et son chef Lionel Meunier), Doulce Mémoire (et son chef Denis Raisin-Dadre), le Chœur de chambre et Namur, ainsi que Bernard Foccroulle, un CD paru en 2015 _ regardez et écoutez cette très éclairante vidéo de 6′ 11 de présentation par le maître d’œuvre de cette superbe réalisation discographique, l’excellent Philippe Lejeune, de ce très beau CD de commémoration de l’anniversaire des 500 ans de la naissance (et 450 ans du décès) de Cipriano de Rore ; ainsi que du 35e anniversaire de la création, par l’indispensable Philippe Lejeune, du label Ricercar… _ :

_  le CD « Missa « Vivat Felix Hercules » & Motets« , le CD CPO 777 989-2, par l’Ensemble Weser Renaissance, sous la direction de son chef Manfred Cordes, un CD paru en 2019

_ cf mon article d’hier 23 août 2023 : «  » ; avec ici le podcast (de 23 ‘ 09) de cette sublime Missa… _  ;

_ et  le CD « Il divino Cipriano de Rore« , le CD Hortus 209, par l’Ensemble Il Ballo, sous la direction de son chef Leonardo Loredo de Sa, un CD paru en 2022… 

Un bain de pure grâce et beauté…

Ce jeudi 24 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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