Posts Tagged ‘éthique

Tenants et aboutissants de l’interview des Obama par Mariana Cook en 1996 ; et « réactions » des lecteurs-abonnés du Monde

11jan

Simplement pour information,

et en tant que « tenants » et « aboutissants » de cette si précieuse « interview » de Michelle et Barack Obama en 1996 par la photographe Mariana Cook, En 1996, les confidences de Michelle et Barack Obama_ en plus de la photo non publiée alors _,

ces deux fort intéressants articles « en suivant », en quelque sorte, du Monde :

 « Genèse d’un entretien exclusif »

et « les réactions des lecteurs-abonnés du Monde.fr  » :

« C’était une après-midi de novembre 1996. La photographe Mariana Cook se souvient _ la remarque est déjà intéressante _ d’un appartement modeste, près de l’université de Chicago. Elle se souvient d’un parquet en bois, de peintures balinaises et de statues africaines. Elle se souvient surtout d’un couple, amoureux et très naturel _ voilà… Lui, Barack, était avocat et écrivain. Il venait de terminer son premier livre, « Les Rêves de mon père« , et songeait à se présenter au Sénat _ ce qui n’était pas rien, tout de même… Elle, Michelle, parlait du bébé qu’ils voulaient avoir. Tous deux étaient très présents _ un terme assez significatif _ dans la vie communautaire de leur quartier et de la ville.

Mariana Cook se souvient d’avoir fait six ou sept rouleaux de pellicule en deux heures et avoir été touchée par le charme du couple _ en effet ! et il ne s’est pas « évaporé »… Elle était allée à Chicago pour un projet de livre sur les couples. Un ami lui avait signalé les Obama, qui s’étaient mariés en 1992. Elle les a donc photographiés et interrogés, mais ils ne seront pas dans le livre… Car « Chronicle Books« , l’éditeur, les a supprimés à l’impression. « Trop ordinaires« . Il a préféré un autre couple noir plus « exotique » _ l’édition est assez souvent « impayable » !.. A ce jour, cet entretien n’a donc jamais été publié.

Mariana reverra Michelle en 2007 au début de la campagne de son mari, lors d’un rallye à Martha’s Vineyard. Elles parleront d’enfants. Michelle en a deux, Mariana un, une fille de 14 ans, avec Hans Kraus, le plus important marchand de photographies du XXe siècle. Chez les Kraus-Cook, la photographie est une passion _ tiens donc : elle a au moins du regard !.. C’est le B. A. BA de la photo !!! Mariana y est venue très jeune. Fille d’un couple flamboyant, elle est une enfant timide au-delà de toute expression.

Pour aller vers les autres, s’ouvrir un tant soit peu _ voilà… _, mais néanmoins rester protégée _ par l’écart de la distance photographique _, Mariana choisira la photographie. Son professeur particulier : Ansel Adams _ cf « 400 photographs » (aux Éditions Little Brown and Company) ; le (beau !) livre est bien présent sur les tables du rayon Beaux-Arts (de la librairie Mollat, rue Vital-Carles). Son maître : Walker Evans _ cf, par exemple, et parmi bien d’autres : « Walker Evans _ la soif du regard » de Gilles Mora & John T. Hill, aux Éditions du Seuil en 2004. Son mentor à l’université Yale : Walter Rosenbaum.

Mariana reste très méconnue dans le monde photographique, malgré ses huit livres et ses trente expositions. Groupie francophile, pour un projet raté avec Agathe Gaillard, elle a photographié à la fin des années 1980 toute une partie de l’intelligentsia française, de François Mitterrand à Jacques Attali, d’Alain Finkielkraut à Patrice Chéreau. Son prochain livre de portraits de mathématiciens, intitulé « An Outer View of the Inner World« , sera publié au printemps par l’université de Princeton.

Jean-Jacques Naudet
Article paru dans l’édition du 11.01.09.


Et :

A la suite de « En 1996, les confidences de Michelle et Barack Obama« , les réactions des lecteurs-abonnés au monde.fr

LE MONDE | 10.01.09 | 13h51  •  Mis à jour le 10.01.09 | 20h24


FSP 10.01.09 | 21h37

Un vrai plaisir _ oui ! _ à lire cette remarquable interview. Merci _ bien ! _ au journaliste du Monde qui a eu l’idée _ lumineuse ! _ de le publier. Par ces temps de crise, c’est rassurant _ quelque part, probablement, en effet… _ de savoir _ avec confiance, du moins... _ qu’il y a une réelle épaisseur humaine _ mais oui ! _ derrière ce couple présidentiel.

Yves C. 10.01.09 | 20h51

Une bouffée d’intelligence et d’humanisme dans ce monde de plus en plus centré _ par les media !!! complices ! _ sur les ‘people‘ et autres ‘VIP‘. Il n’est donc pas interdit _ encore tout à fait… _ de désespérer !

Africa-survie 10.01.09 | 20h46

Quelle bouffée d’air ! Quelle sagesse, quelle simplicité ! Comme quoi, ils existent encore des hommes et des femmes pour lesquels il y a d’autres valeurs en dehors du fric : les valeurs humaines _ on peut le dire ainsi ; ou bien « non-inhumaines », comme le dit Bernard Stiegler… Bonne chance _ certes… _ à Michelle et Barack OBAMA.

Bertrand D. 10.01.09 | 20h10

Vu son ancienneté et son contexte, cet article est important _ oui ! _ et très encourageant _ en effet ! _ quant à la personnalité _ au singulier _ du nouveau couple _ vrai, lui… _ présidentiel américain.

Gilles Chenaille 10.01.09 | 19h22

C’est extrêmement intéressant _ oui _, et les profils psychologiques de Barack et Michelle O. ressortent bien _ photographiquement ? _ de cette série de questions-réponses. Et donnent à Barack une certaine profondeur de pensée et de sentiment _ oui _, une épaisseur humaine _ ne courant pas trop les rues ; ni les allées des pouvoirs… _, qui confortent la sympathie que j’éprouve instinctivement pour ce bonhomme _ comme pas mal d’autres de par le monde ; mais pas tous, non plus : ne nous leurrons pas trop…

Juliana P. 10.01.09 | 18h56

La 7ème université dans la liste de l’Ivy League s’appelle « Princeton » et non pas « Portsmouth« .

we want more ! 10.01.09 | 18h51

Le sens de l’autre et de l’intérêt collectif, la simplicité, la modestie, l’efficacité et la compétence, la noblesse d’âme, la générosité… _ tout cela, en effet ! _, ça rassure un peu _ à côté de (et face à) tant de forces cyniques _ sur l’humanité en ces périodes _ hélas, cela ne se constate que trop ! _ nauséabondes… Pourvu qu’ils agissent, pourvu qu’ils résistent, pourvu qu’ils se ne fassent pas simplement abattre _ certes ! Si seulement pouvait _ aussi _ émerger un Obama en France !

michel l. 10.01.09 | 18h51

D’accord avec les priorités d’alors _ oui _ des Obama ! Souhaitons qu’elles persistent _ oui _ au contact du pouvoir _ une constance et une cohérence semblent toutefois émerger, au moins des grands discours, si importants (Sprinfield, Chicago) de la campagne de 2008…

Parigot 10.01.09 | 18h48

Il n’y a pas d' »Université de Portsmouth » dans l’Ivy League. Il faut certainement lire « Dartmouth College« …

Erreur de l’auteur (peu probable si elle est américaine, Dartmouth est très connu), de la traductrice, de la rédaction du Monde ? Pour l’amour du ciel, quelqu’un pourrait-il RELIRE pour éviter des erreurs de cet acabit ? Il n’en faut pas plus pour détruire la crédibilité d’un journal….

Renaud D. 10.01.09 | 18h18

Humanité, simplicité, intelligence… ces gens sont admirables de classe, sans prétention _ probablement : Chapeau !

Alain B. 10.01.09 | 18h16

Bravo pour le « scoop » ; je ne suis pas people, mais j’avoue que je suis ému _ c’est en effet le mot juste… c’est rassurant _ quelque part _ que des personnalités de ce type soient « à la tête » de l’Etat dominant ; ou en tout cas dont nous ne pouvons mésestimer le rôle, en bien ou en mal… _ et cela changerait un peu…

henri 10.01.09 | 17h55

tiens ! un président peut marcher _ le mot est intéressant _ à autre chose qu’au « bling bling » démago !?

Joseph E. 10.01.09 | 17h43

Quand on referme « Les Rêves de mon père« , on cerne mieux son auteur : Obama. On voit combien il est « articulate« , comme disent les américains. Les Mitterrand, De Gaulle, et tous ces présidents écrivains avant le pouvoir, ont un plus sur les autres : l’écriture _ sans doute : la capacité, en s’en donnant le temps, de réfléchir _ ; qui permet souvent de se poser les vraies questions de la vie _ Oui ! La France est _ ou a été ; voire fut… _ un grand pays de l’écriture. Qu’elle en fasse un critère de choix de ses dirigeants _ est-ce un voeu pieux ? Cela lui évitera _ au futur ? ou au conditionnel, plutôt ?.. _ la pensée unique. Nous autres, n’avons pas cette chance en Afrique.

Edouard F. 10.01.09 | 17h22

Barack et Michelle Obama sont deux personnages époustouflants _ probablement _, de vrais _ le mot devient presque incongru _ humanistes comme on aimerait en rencontrer plus souvent dans la vie. J’en suis presque ému _ bis _ …

philippe R. 10.01.09 | 17h22

Obama est la seule chance pour les USA de s’en sortir. Cela va être difficile, mais avec un couple pareil, on ne voit pas qui pourrait mieux faire _ sans doute… tels que furent les Roosevelt, Franklin et Eleanor… Souhaitons leur 8 ans à la Maison Blanche… Mais le diable est toujours dans les détails _ certes _ ; et les détails aux USA, les diablotins sont toujours _ du moins assez souvent ; mais le pire n’est pas forcément absolument certain ! _ là pour les faire sortir. Yes he Can !


Emilie G 10.01.09 | 16h06

C’est « Sidley Austin« …

ERIC F. 10.01.09 | 15h27

Assez passionnant et assez peu peopleVivent les euphémismes !

FOXTERRIER Groupie du MONDE 10.01.09 | 15h132/2

Voilà qui augure de bonnes choses pour l’Amérique et la cause des femmes, face à toutes les « FIRST » pas toujours « first » ; c’est un peu plus relevé, sans méchanceté, que de faire des révérences et sussurer dans un micro ! L’Elysée et le gouvernement n’ont qu’à bien se tenir, face à ce DUO DE CHOC ! TRES CHIC , PAS TOC _ on peut peut-être le dire ainsi… _ ET AU Q.I. HARMONIEUSEMENT DEVELOPPE ! On ne va pas rêver ; et cela sera, c’est évident, « AMERICA FIRST » ; MAIS PAS COMME DES PIGNOUFS Républicains !

LIONEL P. 10.01.09 | 15h06

C’est fantastique _ presque trop beau pour être vrai ?.. au point de devoir se pincer pour s’assurer de ne pas rêver ?.. _ … La capacité à se mettre à la place de l’autre _ oui ! _, l’attention _ intensive ! même… _ à l’avenir des enfants les plus fragiles… Le désir de travailler les valeurs du collectif _ que signifie donc « socialisme » ?… Ici, en France, au pays de la baguette, celle qui fait mal, pas celle qui nourrit, notre nouveau chef incarne la démolition du collectif _ et des services publics _ et le chacun pour soi _ charité bien ordonnée !.. _ au service du profit, de l’argent et la revanche des plus forts, des plus brutaux économiquement et politiquement au détriment des autres _ relire aussi les articles de Paul Krugman sur l’histoire des Etats-Unis depuis un siècle… Alors, oui, on attend _ aussi en France _ un Obama _ et pas un clone, pour la photo, l’affiche, le micro et la caméra !

FOXTERRIER Groupie du MONDE 10.01.09 | 15h06

C’est ni plus ni moins qu’un régal ! Lire une interview si simple, équilibrée dans ses questions, avec une liberté donnée aux intervenants ! Bravo au journaliste _ c’est une artiste ! _ ! Félicitations ! Excellente idée du MONDE de nous offrir comme cadeau de NOEL ! du bon travail ! PLEIN D’ENSEIGNEMENT ET DE DELICATESSE _ un terme bien significatif !.. _ ! Grand DIEU, que les journalistes en prennent de la graine ! Il faut dire aussi que cette interview prend tout son jus _ en effet ; il y fallait de la constance, de la patience, de la persévérance… _ du fait de l’élection ! Mais cette MICHELLE Obama est impressionnante ! 1/2

Francesco A. 10.01.09 | 14h57

Décidément, ils me plaisent vraiment bien ces deux là ! L’espoir fait vivre _ davantage que les spéculations des mathématiques appliquées financières !.. _, et ces deux là sont bien en Vie ! _ oui _ ça fait du bien…

ChrisCraft 10.01.09 | 14h38

Pour une fois, sur un sujet « people« , un document intéressant. Bravo Le Monde d’avoir publié. Cela a déja un intérêt historique. Et rassure un peu vis à vis du candidat Obama, qui n’a pas mégoté sur le populisme pendant sa campagne… (les Obama fans, attendez vous à être déçus!) _ le seul réflexe (sur 23) de lecteur non généreux…

Jean A. 10.01.09 | 14h22

D’où il se confirme que dans cette crise structurelle grave _ on peut le dire _, on pouvait difficilement espérer un président US meilleur _ oui ; et politiquement ; pas seulement éthiquement ! Haut les cœurs !

Dont acte…


Titus Curiosus, ce 11 janvier, au réveil…

« Care », sollicitude et vulnérabilité : pour un changement de paradigme…

22nov

Pour prolonger la réflexion sur le « care« ,

à l’occasion du choc éprouvé à la vision du film « Two lovers » de James Gray ;

de la conférence à venir, mardi prochain, à 18 heures, dans les salons Albert-Mollat, de la Librairie Mollat, 15 rue Vital-Carles à Bordeaux, dans le cadre de la saison 2008-2009 de la Société de philosophie de Bordeaux,

de Fabienne Brugère, présentant « Le Sexe de la sollicitude » ;

et de la lecture de « La Privation de l’intime » de Michaël Foessel,

ces rapides réflexions-ci :

mardi 25 novembre prochain,

ainsi que j’ai l’ai déjà annoncé en mon article  du 10 novembre « la Société de philosophie de Bordeaux reçoit« ,

notre collègue et amie Fabienne Brugère présentera son tout récent travail « Le Sexe de la sollicitude« ,

dans le cadre prestigieux des salons Albert-Mollat, 15 rue Vital-Carles, à 18 heures…

Si la démarche de l’auteur qu’est Fabienne se centre davantage sur des enjeux éthico-socio-économico-politiques
que directement existentiels,

pour le film « Two lovers« ,
ou existentialo-politiques,

pour l’approche de Michaël Foessel, dans « La Privation de l’intime« ,

de l’ordre de « l’intime » en tant que tel, très précisément, ici ;

ainsi que dans la perspective _ inquiète ! _ de ce que j’ai qualifié de (la) « réalité de la démocratie« 

dans le titre même de mon article sur ce livre :

« la pulvérisation maintenant de l’intime : une menace envers la démocratie« …

il n’en demeure pas moins que le point commun

au film,

à l’angle d’analyse de Michaël Foessel,

ainsi qu’au regard de Fabienne Brugère sur le « care » _ ou « sollicitude« ,

ainsi que Fabienne le traduit _, et qu’elle s’efforce de distinguer, et de la « compassion« , et de la « charité » ;

il n’en demeure pas moins que le point commun

_ et proprement nodal ! _

aux « regards » de Fabienne Brugère, de James Gray et de Michaël Foessel
_ soit un cinéaste new-yorkais et deux philosophes d’Outre-Atlantique (français)… _
est bien le concept _ qui me paraît crucial, en effet _, de « vulnérabilité » humaine.

Avec la conséquence qu’il faudra « mettre en chantier »,

et non sans même une certaine « urgence » _ dont l’appréciation dépend en partie de la conjoncture politico-économique ! _ ;

« mettre en chantier »

une « anthropologie fondamentale »
de l' »humain » comme sujet

_ et non « objet »

de ce que qu’Axel Honneth appelle, à nouveau (après d’autres), la « réification« , en son récent « La réification _ petit traité de théorie critique« , paru en traduction française aux Éditions Gallimard en février 2007 ;

et comme, « aussi, et en même temps, fin »
_ et non « seulement moyen »,
comme je me suis autorisé à l’indiquer en un autre de mes récents articles, celui du 18 novembre : « Conversation de fond avec un philosophe« .

J’ajouterai, encore, que,
comme le souligne bien à diverses reprises Fabienne Brugère en son essai,
les philosophes du « care » ont le souci de ne pas en rester à une approche seulement théorique, formelle et juridique _ générale _ du rapport à « l’autre » ;

mais incitent à une pratique effective et singulière, au cas par cas, de la « sollicitude » à l’égard des plus vulnérables et blessés,
notamment parmi les « exclus »
de la société néo-libérale, surtout…

En relisant le livre _ par mes soins annoté _ de Michaël Foessel, « La Privation de l’intime_ mises en scène politiques des sentiments« ,

je m’aperçois, après en avoir abordé l’idée au téléphone avec Fabienne Brugère, qu’il centre toute sa troisième partie sur la « sollicitude » et la « vulnérablité » humaines…

Lisons :

Page 112, après avoir montré que « l’amour n’implique nullement de rompre avec le monde« , il pose : « Mais il faut aller plus loin en demandant ce qu’il y a de commun entre la démocratie et l’intime. Comment expliquer que la même menace pèse sur l’un et sur l’autre ? Peut-on dessiner les traits d’une vulnérabilité du « vivre ensemble » qui caractérise autant la sphère personnelle que celle des liens politiques ? »

Michaël Foessel en vient alors à une analyse de la « sollicitude« , page 127 :

« Dans ses relations intimes, un individu attend des autres qu’ils lui permettent d’acquérir une confiance en lui-même qui est la première forme de l’estime sociale. On peut appeler « sollicitude » cette forme de reconnaissance affective, à condition de distinguer ce sentiment _ -ci _ de la pitié ou de la compassion, où le sujet _ qui s’y adonne _ jouit de se savoir _ lui _ secrètement épargné _ par la misère ou le malheur qui accable l’autre ; à la Lucrèce du « Suave mari magno… » du « De natura rerum« …

La sollicitude désigne le soin que l’on prend de l’autre, en tant qu’il n’est pas vécu comme une charge pour celui qui le prodigue, ni comme un dû pour celui qui le reçoit _ hors du calcul d’intérêt du contrat, nous voici plongés, celui qui « prodigue«  le « soin« , l’égard, comme celui qui le « reçoit », d’emblée dans l’ordre _ absolument généreux, lui ! _ de la grâce… Le point est d’importance _ en effet ! _ : à l’instar de toute relation intime _ amour, amitié : toujours uniques ! ni interchangeables, ni remplaçables ! _, la sollicitude est réciproque. Il n’y a pas d’un côté celui qui « donne », de l’autre celui qui « reçoit ». Les rôles de l’agent et du patient sont réversibles, puisque même le sujet qui offre son aide ou sa présence accepte d’être _ au moins _ instruit par l’autre » _ l’amour et l’amitié vont beaucoup plus loin, bien sûr, sur le don (de soi) et l’accueil (de l’autre) : le don y étant absolu ; au point que c’en est même un critère ; ou un révélateur !

Pour un exemple cependant « limite » (d’amour), je citerai ce que nous donne à voir Patrice Chéreau dans son très fascinant « Intimité » _ « Intimacy« , à Londres, en 2000 : en matière de don charnel de soi (à l’autre)…

Avec ces effets-ci : « Loin de se cantonner à la sympathie pour la souffrance, la reconnaissance affectuve joue un rôle dans la prise de conscience, par un sujet, de sa faculté d’agir. Le point commun à toutes les théories de la reconnaissance réside dans cette conviction que la constitution du Moi est inter-subjective« , page 128.

Et sur l' »intime« , ceci, page 142 : « L’intime désigne un ensemble d’expériences où le savoir ne fonctionne plus comme la promesse d’une maîtrise _ technique, reproductible, mécanisable. Ainsi que le note Judith Butler, « la reconnaissance commence avec l’idée que l’on est perdu dans l’autre, absorbé dans et par une altérité que l’on est et que l’on n’est pas » _ in « Défaire le genre« , aux Editions Amsterdam, en 2006, page 272. Dans une relation intime, il est exclu de se retrouver tel que l’on était au départ. C’est le sens de la décision implicite qui préside à n’importe quel rapport d’intimité, et qui consiste à concéder à un autre le droit de porter un discours de vérité sur soi _ amour comme amitié sont « connaissance » en vérité ! (…) Le véritable désir, emblème d’une forme de liberté _ dit alors magnifiquement Michaël Foessel, page 143 _ est celui de se trouver lié à l’autre » _ en pareille vérité révélée (alors entre soi) : un beau risque ! Et par là « l’intime désigne un apprentissage de la précarité«  _ des soi qui s’y livrent, en se donnant (à cette altérité-là)…

Vient alors la conclusion, pages 157-158 : « L’intime est un ensemble de liens qui nous constituent et nous dépossèdent _ et décentrent : on est loin de s’y retrouver inchangé ! La préservation _ à défaut d’avancée, ou a fortiori de « conquête » _ de l’authenticité _ terme de vérité crucial et nodal en pareille affaire ! _ est une indication pour aborder la démocratie _ avec une relative confiance (et foi) _ depuis le point où elle s’apparente à l’intime : sa vulnérabilité.« 

Et c’est donc sur ce terme de « vulnérabilité« 

_ capacité de recevoir une certaine dose (non mortelle) de blessure faisant un minimum souffrir _,

que s’achève ce beau livre de salubrités personnelles et collectives démocratiques (ou civilisationnelles) de Michaël Foessel : « La Privation de l’intime« .


A mardi 18 heures, 15 rue Vital-Carles,

pour écouter Fabienne Brugère

aussi sur la « vulnérabilité« , à partir du « Sexe de la sollicitude« …

Sans négliger, non plus, de courir aller voir _ ou plutôt regarder _ le « Two lovers » de James Gray…

Titus Curiosus, ce 22 novembre 2008


Post-scriptum :

je peux

_ et même dois ! _

encore ajouter la conclusion _ terrible ! _ d’Yves Michaud à propos de la « sollicitude« ,

en le plus récent article_ à ce jour _ de son (excellent !) blog « Traverses« , sur le site de Libération,

quant à l’impératif prioritaire

de pratiquer _ « effectivement », sur-ajouterais-je, pléonastiquement !… _ la sollicitude, et ne pas faire seulement qu’en parler ou en écrire… :

« Un suicide dans les règles (5) : sur la sollicitude des philosophes et la sollicitude heideggerienne en particulier« 

cf là-dessus mon article du 20 novembre :

« Le suicide d’une philosophe : de la valeur de vérité (et de justice) dans le marigot des (petits) accommodements d’intérêts (4 _ en forme d’apothéose)« …

Cela nous rappelle bien des « pratiques » politiques d’aujourd’hui

« rongeant » (gravement…) la « réalité » même de la démocratie :

dire _ et « proclamer » sur l’estrade ; « où sont les caméras ? » _

en même temps qu’on « fait » _ hors estrade, et hors caméras _

tout le contraire exactement de cela…


Soit la pratique _ « magicienne » _ de bonimenteur

du camelot,

dans le jeu _ virtuôse, voire virtuôsissime ! _ de bonneteau…

Éthique, politique, vérité, droit, justice : ou les enjeux bien réels de l' »authenticité« ,

dans l’éventail déployé des « pratiques », en camaïeu :

de la sphère de l' »intime« , à la vie publique de la démocratie,

en passant par le champ ouvert de la « sollicitude« …

Le suicide d’une philosophe : de la valeur de vérité (et de justice) dans le marigot des (petits) accommodements d’intérêts (4 _ en forme d’apothéose)

20nov

Sur l’épisode n°5

_ « sur la sollicitude des philosophes, et la sollicitude heideggerienne en particulier«  _

d’une série d’articles d’Yves Michaud _ « Un Suicide dans les règles » _,

à propos la (bien) pénible affaire du « suicide d’une philosophe«  suite à sa non-titularisation,

dans des circonstances (universitaires) de formes (on ne peut plus) légales (« dans les règles« ), certes,

mais sans guère de « sollicitude«  (« care » : donc éthique), semble-t-il :

voici, du moins, une nouvelle pièce (d’analyse philosophique _ pointue…) à verser, aujourd’hui, à ce dossier ;

et on ne perdra certes pas son temps à accepter de bien vouloir lire in extenso ce nouvel article d’Yves Michaud en son blog « Traverses » du site de Libération, à la date de ce jour : « Rédigé le 20/11/2008 à 16:54« …

En pleine lecture de l’essai « Le Sexe de la sollicitude » de Fabienne Brugère,

qui le présentera à la Société de Philosophie de Bordeaux, dans les salons Albert-Mollat de la Librairie Mollat _ 15 rue Vital-Carles, à Bordeaux _ mardi prochain, 25 novembre, à 18 heures,

je n’ai donc pu que me trouver « interpellé »

par le sous-titre de ce nouvel « épisode »

de la (très remarquable) analyse michaldienne de ce (bien) pénible « cas » :

« sur la sollicitude des philosophes, et la sollicitude heideggerienne en particulier« , donc…

Dans une forme absolument « désopilante«  (!!!)

qui n’est pas sans rappeler le talent _ ou le génie : déchaîné ! _ du Swift des « Instructions aux domestiques »

(afin de « résoudre » « au mieux » l’assez difficile famine irlandaise _ de son temps, en 1745),

Yves Michaud nous prie, nous, lecteurs, de bien vouloir lui pardonner quelque « excès » d’humour noir » :

l’adjectif « désopilant » est, en effet, employé par l’auteur de cet article (d’anthologie) lui-même, pour l’usage de « Heidegger » que « se permet » _ sans doute en vertu de la « méta-fiction » ! _ un auteur de romans japonais, M. Tsutsui Yasutaka ;

en voici le détail :

« Histoire de sourire dans une affaire sinistre,

je renvoie sur ces quelques points à un roman désopilant du japonais Tsutsui Yasutaka, grand maître de la méta-fiction, « Les cours particuliers du professeur Tadano » _ ce roman, de 1990, est paru en traduction française aux Éditions Stock, en 1996.

Que les Brestois se rassurent, le livre de Yasutaka _ né en 1934 à Ōsaka _ ne se passe pas à l’Université de Bretagne occidentale ; et le professeur Tadano n’y enseigne pas la philosophie allemande !

Dans ce  roman, le professeur Tadano, qui a l’air de s’y connaître en jargon heideggerien authentique _ comment ne pas admirer l’emploi d’un tel terme en pareille occurrence ?!.. _, paraphrase ainsi la pensée du maître :

« Tenez, par exemple, quand on aide les autres, quand on couche avec eux, quand on les trahit, quand on se fait transmettre le virus du sida, tout ça, c’est de la sollicitude dans la terminologie de Heidegger » ;

ou encore :

« L’authenticité, c’est quand l’homme fait face à sa souffrance et à sa peine, qu’il l’assume, sans chercher à lui échapper

en faisant du tourisme de masse ou en se réfugiant dans la bouffe,

bref,

qu’il existe réellement en tant que lui-même. » Fin de la citation du roman japonais.

Yves Michaud s’en excuse un peu plus loin, au final de l’article :

« Qu’on me pardonne, pour finir, mes quelques traits d’humour noir.
D’abord ils soulagent.
Ensuite j’espère bien qu’ils ne dissimulent pas mon sentiment profond : que toute cette histoire fut et demeure strictement
_ l’adverbe aussi est important _ « dégueulasse ». »

Merci…

Et sur le fond, maintenant,

lire tout le détail de l’article sur le site « Traverses » d’Yves Michaud…


Titus Curiosus, ce 20 novembre

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur