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Reprise (avec ajouts) de l’article « Dates de naissance et de décès de la « chère Tante Gachuch » de Maurice Ravel » : les avancées d’une recherche

06sept

À des fins d’amélioration de la lisibilité,

et, plus encore, de complétude _ eu égard à la suite de mes recherches (et découvertes !) _,

je viens de procéder à une ré-écriture de mon article du 21 septembre 2019

en mettant en évidence aussi les fruits ultérieurs de ma recherche.

Dates de naissance et de décès de la « chère Tante Gachuch » de Maurice Ravel

— Ecrit le samedi 21 septembre 2019 dans la rubrique “Histoire, Musiques”.

Pour faire un point sur mes nouvelles découvertes aux archives d’état-civil de Ciboure et Saint-Jean-de Luz vendredi 20 septembre,

ceci,

soit un courriel adressé à Manuel Cornejo :

mon séjour hier à Saint-Jean-de Luz et Ciboure m’a permis de passer _ avec profit ! _ un peu de temps aux archives municipales de ces deux cités _ procéder à partir des données documentaires (même sérieuses) du web comporte des limites : elles demeurent lacunaires. Et la recherche est infinie.
Voici pour commencer _ d’autres documents bien intéressants aussi suivront ! _ de quoi rectifier les erreurs (de paresse de recherche) d’un bon auteur,
à propos de Gachucha Billac, la « chère grand-tante » maternelle de Maurice Ravel
(demi-sœur de sa grand-mère Sabine Delouart, née, elle aussi à Ciboure, le 11 mars 1809 _ de Marie Delouart et d’un père demeuré inconnu _),
cet acte de décès (n° 76) d’ »Engrâce Billac, décédée le 17 décembre, rue Gambetta, 41, (83 ans), célibataire« ,
en date du 17 juin 1902, à onze heures du matin :
L’an 1902, et le dix-sept décembre à onze heures du matin,
Par devant nous Dominique Larrea, maire, Officier de l’État Civil de la ville de Saint-Jean-de-Luz, département des Basses-Pyrénées, sont comparus en notre Mairie, Charles Gaudin, capitaine au long cours, âgé de vingt-sept ans, et Pierre Gaudin, employé, âgé de vingt-quatre ans, domiciliés en cette ville, voisins _ sic _ de la défunte,
lesquels nous ont déclaré que ce jour, à quatre heures du matin, Engrâce Billac, domestique, célibataire, âgée de quatre-vingt-trois ans, née à Ciboure
_ en réalité, c’est à l’âge de 78 ans, et non 83, que Gratieuse (et non Engrâce) Billac, née le 15 mai 1824 à Ciboure, décède à Saint-Jean-de-Luz le 17 décembre 1902 ; Gratieuse Billac ne doit pas être confondue avec sa sœur Engrâce, qui, née des mêmes parents Marie-Baptiste Delouart et Jacques Billac, à Ciboure, le 2 juin 1819, serait décédée, ce 17 décembre 1902, à l’âge de 83 ans, …seulement si c’était bien d’elle qu’il s’était agi ici ! ; mais, en réalité, cette petite Engrâce Billac est décédée, à Ciboure, à l’âge d’un jour, le 3 juin 1819 ! La confusion d’âge de la défunte qui marque le témoignage de Charles et Pierre Gaudin, a donc quelque chose d’un peu étrange ; de même que la substitution du prénom, Gratieuse, par Engrâce, même si ce sont là deux manières de signifier le même prénom, dont le dimininutif est Gachucha, ou Gachuch… _,
domiciliée en cette ville, fille de feu Jacques Billac _ âgé de 52 ans à la naissance de Gratieuse, marin : Jacques Billac est né à Ciboure le 5 septembre 1772 ; et il est décédé à Ciboure le 11 mars 1839 _ et de feue Marie Delouart, son épouse _ 41 ans, à la naissance de Gratieuse, poissarde : Marie Delouart est née à Ciboure le 29 juin 1782 ; et elle est décédée à Ciboure le 28 août 1855 _,
est décédée à la rue Gambetta, numéro quarante et un,
ainsi que nous nous en sommes assuré, et ont les déclarants
signé avec nous le présent Acte de Décès après qu’il leur en a été fait lecture.
Ont donc déclaré à la mairie de Saint-Jean-de-Luz le décès de Gachucha Billac
Charles Gaudin, capitaine au long cours, âgé de 27 ans _ né le 19 novembre 1875, à Saint-Jean-de-Luz, Grand’Rue n° 41 _,
et Pierre Gaudin, employé, âgé de 24 ans _ né le 7 février 1878, à Saint-Jean-de-Luz, Grand’Rue n° 41 _
« voisins de la défunte » _ et beaucoup plus que cela : Gratieuse-Gachucha avait pris la place la plus active à leur éducation quotidienne. Les enfants de la maisonnée Gaudin (Charles et Pierre étant les deux aînés) du 41 rue Gambetta, tenaient donc beaucoup, beaucoup à elle…
Suivront deux photos _ de simple confirmation des faits déjà reconnus ; cf mon article du 15 juillet dernier : _ de l’acte de naissance (à Ciboure, le 15 mai 1824) de Gracieuse Billac.
C’est la confusion _ d’où a-t-elle bien pu surgir ? Qu’est ce qui a donc pu la susciter ?.. _ par ce bon auteur de cette « Tante Gachuch » Billac avec la « Tante Bibi » des Bibal
qui a entraîné vos affectations à Gachoucha Billac, aux pages 764, 1250 et 1646 de votre magnifique Correspondance,
de ce qui revenait en réalité à Bernardine Bibal (née à Saint-Jean-de-Luz le 22 août 1855 ; je n’ai _ hélas _ pas pensé à rechercher aux archives municipales de Saint-Jean le document établissant la date de son décès ! _ ce que j’ai fait un mois plus tard, le 25 octobre suivant : Bernadine Bibal, célibataire, est décédée à Saint-Jean-de-Luz en son domicile, 5 Place Maréchal Foch, le 28 février 1943, à l’âge de 86 ans _)…
Un simple calcul d’âge, et, d’abord, une vérification des dates de naissance et de décès de ces deux personnes, Grâcieuse Billac et Bernardine Bibal,
auraient permis d’éviter cette ridicule confusion _ que j’ai déjà relevée ; mais maintenant je dispose de la date effective (et significative de tout ce qui nous manque (!) en fait de documents de la présence de Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure avant 1901) du décès de Gachucha, le 17 décembre 1902 _ ; développée hélas dans le livre de cet auteur un peu trop négligent sur ses sources (et leur vérification)…

Compiler ne dispense pas de chercher aussi vraiment un peu et de penser toujours à vérifier (ou rectifier)…
Ce serait plus sérieux pour un travail aspirant à faire référence scientifique !
Précisions en forme de commentaire :
La première de ces 2 mentions par Maurice Ravel de Gachucha Billac, en une lettre à Jane Gaudin, en date du 16 octobre 1902 _ page 82 : « Donnez-moi bientôt de vos nouvelles, ma chère Jane, et en attendant, mes souvenirs affectueux à tous (comprenez dans ce tous la famille de votre tante _ Dorotea Uburuzqueta-Bibal (veuve de Pascal Bibal, frère de la grand-mère de Jane, Annette Bibal-Gaudin), ainsi que ses 6 enfants François-Ignace, Marie, Elise, Grégoire, Jeanne et Joseph Bibal… _ et les Hiriart _ la famille de Magdeleine Hiriart-Gaudin, l’épouse du frère aîné de Jane, Charles Gaudin : en l’occurrence, sa sœur Marie Hiriart, et ses parents Dominique Hiriart et Marie Dimatz _ ) sans oublier Mme Bibal _ Victoire Dupous-Bibal, qui décèdera le 16 juin 1903 _ et ma chère tante Gachuch«  _date de 2 mois et 1 jour avant le décès de Grâcieuse Billac, le 17 décembre 1902.

Jusqu’ici, nulle mention de ce décès _ et de ce qu’a pu en ressentir Maurice Ravel : mais tant de lettres ont disparu ! ou nous échappent !.. _ n’a été retrouvée dans la Correspondance conservée de Maurice Ravel
_ Madame Lenoir m’a répété hier qu’en un accès de rage une personne de sa parenté a (ou aurait) détruit (est-ce possible ???) toutes les lettres de Ravel que cette personne, qui en avait la détention après héritage) avait conservées en sa possession… Quelle terrible (et si absurde !) perte pour la connaissance !

La seconde _ et dernière _ de ces deux mentions du nom de Gachucha Billac dans la Correspondance conservée et connue jusqu’ici de Maurice Ravel 
est très postérieure à ce décès _ du 17 décembre 1902 _, puisqu’elle se trouve dans une lettre adressée à Marie Gaudin, en date du 20 septembre 1916 _ pages 537-538 _ :
son occasion est une dysenterie survenue à Saint-Dizier provoquée par des melons,
ces melons qu’affectionnait tout particulièrement la chère tante Gachucha : « J’ai voulu réaliser le vœu de ma pauvre tante Gachucha, qui souhaitait mourir d’une indigestion de melon. Je m’en suis fourré pendant trois jours avec accompagnement de tomates crues, le tout additionné d’eau contaminée. Me voici depuis 5 jours couché dans ma chambre, avec la perspective d’être transporté à l’hôpital « …
Maurice s’est alors souvenu avec émotion de sa grand-tante et de son goût immodéré des melons…
Les élucubrations d’E. sur les « 64 ans » (« Gachoucha resta ensuite au service de ce couple Gaudin pendant soixante-quatre ans« , lit-on page 30 du livre d’E.) _ d’où peut donc sortir un tel nombre de 64 ? La référence n’en est bien sûr pas donnée…que Gachucha aurait passés au service des Gaudin (Annette Bibal _ née le 28 avril 1845, Grand’Rue n°21, à Saint-Jean-de -Luz  _ et Edmond Gaudin _ né le 17 novembre 1844, Rue Neuve n° 38, à Saint-Jean-de-Luz _ se sont mariés le 27 janvier 1875
_ et si avant ce mariage Bibal-Gaudin de 1875, cela avait été au service des parents d’Annette Bibal (soient Pierre Bibal, né le 5 septembre 1806, rue Saint-Jacques n° 24, à Saint-Jean-de-Luz ; et son épouse Victoire Dupous, née le 9 juin 1822, rue Saint-Jean, n°4, à Saint-Jean-de-Luz) qui s’étaient mariés, eux, le 26 avril 1843, à Saint-Jean-de-Luz), et pas des Gaudin… que Gachucha Billac aurait pu être domestique, à Saint-Jean-de-Luz _)
manquent du plus élémentaire bon sens : 1875 + 64 = 1939 ! _ et 1843 + 64 = 1907 ; ce n’est toujours pas cohérent…
Gachucha Billac, née à Ciboure le 15 mai 1824, aurait atteint en 1939 l’âge beaucoup plus que canonique de 115 ans…
Alors que Bernardine Bibal, née à Saint-Jean-de-Luz le 22 août 1855, était de 31 ans plus jeune que Gachucha Billac
_ pour rappel, cf mon article du 1er juin dernier :  ; et celui du 12 juillet : … C’est pas à pas que l’enquête progresse.
Enfin, si l’on retranche 64 ans (de situation de domestique) des 83 ans de vie de Gachucha Billac (1902 – 64 = 1838),
il se trouve que le résultat de 1838
implique que la cibourienne Gachucha Billac aurait été domestique dès l’âge de 14 ans, en 1838,
des luziens Gaudin-Bibal (mariés à Saint-Jean-de-Luz le 27 janvier 1875) _ de janvier 1875 à décembre 1902, cela ne fait que 28 ans _ ;
ou, plus tôt, des luziens Bibal-Dupous (mariés le 26 avril 1843) _ d’avril 1843 à décembre 1902 (la patronne Victoire Dupous-Bibal, survivant de 7 mois à sa domestique Gachucha Billac, décèdera le 16 juin 1903), cela ne fait encore que 59 ans de domesticité de Gachucha au service de cette même famille des Dupous-Bibal-Gaudin du 41 rue Gambetta : le compte des 64 ans n’y est toujours pas ! _ ;
et même, plus en amont encore, des luziens Dupous-Benoît _ les parents de Victoire Dupous (9 juin 1822 – 16 juin 1903), soient Baptiste Dupous (Béhobie, 26 juin 1800 – Saint-Jean-de-Luz, Grand’Rue n° 41, 11 avril 1865) et Françoise Benoît (Saint-Jean-de-Luz, 2 octobre 1786 – Saint-Jean-de-Luz, Grand’Rue n° 20, 13 septembre 1855) _, qui se sont mariés, eux, le 17 septembre 1821, à Saint-Jean-de-Luz !
Afin de se repérer un peu dans l’histoire de la numérotation des maisons de la rue Gambetta, à Saint-Jean-de-Luz,
Ma recherche portant principalement sur les variations de numérotation de la maison des Dupous-Bibal-Gaudin, entre le 7 février 1843 (jour de la naissance, dans cette maison,au 21 Grand’Rue, de Jean-Baptiste Bibal, l’aîné des 9 enfants de Pierre Bibal et Victoire Dupous) et août 1924, quand Annette Bibal-Gaudin, devenue veuve de son mari Edmond Gaudin _ décédé le 28 décembre 1920 _, vend la trop grande désormais maison du 41 rue Gambetta, et part installer sa devenue restreinte famille luzienne _ réduite, en plus d’elle-même (elle a 79 ans), à sa sœur célibataire (âgée de 69 ans) Bernardine Bibal (dite « Tante Bibi« ), sa fille célibataire (âgée de 45 ans) Marie Gaudin (la grande amie de Maurice Ravel), et sa petite-fille, la petite (âgée de 10 ans) Annie Courteault, fille de Jane Gaudin et Henri Courteault ; laquelle Annie Courteault vit avec elles trois, Annette, sa grand-mère, Bernardine, sa grand-tante, et Marie, sa tante, à Saint-Jean-de-Luz, où Annie suit sa scolarité, alors que les parents de celle-ci, Jane et Henri Courteault, et son frère Pierre (il a alors 14 ans en août 1924) demeurent à Paris, où Henri Courteault est conservateur, chef du service administratif des Archives nationales (il en sera nommé Directeur en 1929) _ à la Villa Mirentxu, dans la proche rue du Midi…
Et il faut noter aussi que ce fut le 14 février 1883 que la Grand’Rue de Saint-Jean-de-Luz devint Rue Gambetta… 
La recherche, comme la publication, exigent un inlassable profond souci de la justesse
et un très grand sérieux !
Suivront d’autres précisions documentées : cette fois sur les Hiriart de la rue Gambetta…
Ce samedi 21 septembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ce dimanche 6 septembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Autres petites questions factuelles sur l’ascendance cibourienne au XIXéme siècle de Maurice Ravel

07avr

En poursuivant mes recherches

_ cf mes articles :  ;  ; et  _

sur les parentés cibouriennes de Maurice Ravel

_ et alors même que je m’interrogeais sur les divers cousinages, existant là, du compositeur, sur lesquels je poursuis mes recherches… _,
je me suis trouvé aussi face à des questions sur l’ascendance maternelle directe du compositeur,
en les personnes
de la grand-mère maternelle de sa mère, Marie Ravel-Delouart,
je veux dire Marie-Baptiste Delouart (Ciboure, 29 juin 1782 – Ciboure, 28 août 1855),
et de sa sœur cadette _ du moins la seconde des deux autres portant ce même prénom de Marie : j’allais le découvrir bientôt ! _, née Marie Delouart (Ciboure, 7 août 1786 – après le 23 avril 1853 _ où elle assiste au mariage de son fils Jacques Goyenague avec Catherine Larrea _, et peut-être 1872 _ date donnée par Jean-Noël Darrobers _).
Car la Marie Delouart, veuve Etcheverry qui décède le 3 janvier 1842, à Saint-Jean-de-Luz ainsi que l’indique explicitement l’acte d’état civil dressé lors du mariage, à Saint-Jean-de-Luz, le 27 août 1851 de sa fille Marie Etcheverry, avec Bernard Dargaignaratz, maître au cabotage), si elle bien, elle aussi, et c’est à relever ! (et important pour notre recherche…) _ fille de Gratien Delouart, marin, et Sabine Laxague,
est, quant à elle, née à Ciboure le 17 juin 1784 ;
alors que la Marie Delouart, épouse puis veuve de Michel Goyenague, fille des mêmes parents Gratien Delouart et Sabine Laxague, est née, elle, à Ciboure le 17 août 1786.
Existent donc bien _ au moins : je deviens plus prudent... _ trois sœurs Marie _ voire Marie-Baptiste _ Delouart, filles des mêmes parents, Gratien Delouart et Sabine Laxague :
l’une (née en 1882, le 29 juin), épouse de Jacques Billac, marin _ à Ciboure, le 14 septembre 1814 _,
la seconde (née en 1884, le 17 juin), épouse de Jean Etcheverry, marin _ à Saint-Jean-de-Luz, le 17 août 1814 _,
et la troisième (née en 1886, le 17 août), épouse de Michel Goyenague, marin _ à Ciboure, le 28 février 1821.
Jusqu’ici, je n’avais nulle part accédé à cette connaissance de l’existence de ces trois sœurs portant le même nom de Marie _ ou Marie-Baptiste _ Delouart.
Et leur frère, Jean Delouart, lui, est né à Ciboure le 27 août 1788, marin : il épousera Marguerite Larrea _ à Ciboure, le 30 avril 1823.
Mère célibataire de sa fille aînée Sabine Delouart (née à Ciboure, le 11 mars 1809, de père inconnu),
Marie-Baptiste Delouart épousa cinq ans et six mois plus tard, le 14 septembre 1814, toujours à Ciboure, Jacques Billac (né à Ciboure le 5 septembre 1772 _ le jour de son mariage, le 14 septembre 1814, à Ciboure, le marié, alors âgé de 42 ans, affirmait être âgé de 40 ans _ ; et il est décédé le 11 mars 1839) ; son épouse, puis veuve, décèdera à Ciboure le 28 août 1855 ;
de Jacques Billac, Marie-Baptiste Delouart eut au moins quatre enfants :
Engrace Billac (née le 2 juin 1919, et décédée le lendemain),
Pierre Billac (peut-être né en 1821 ; à moins que ce ne soit le 29 mai 1818… _ mais peut-être s’agit-il là de deux frères portant le même prénom… _),
Gracieuse Billac (la chère tante Gachuch de Maurice Ravel), née à Ciboure le 15 mai 1824,
et aussi une sœur, Marie-Baptiste Billac, décédée, célibataire, à Ciboure le 17 août 1855, onze jours avant sa mère _ toutes ces données demandant à être étayées sur des sources objectives vérifiées…
Quant à Marie Delouart, la seconde des deux sœurs cadettes de Marie-Baptiste et future épouse Goyenague,
certains documents d’état-civil la disent _ en fait il s’agit là d’une confusion avec la précédente de ses sœurs ! _ avoir épousé à Ciboure le 17 août 1814 Jean Etcheverry (né à Ciboure le 6 août 1786 ; et marin _ Jean, fils de Jeanne Curutchet, et dit Jean Etcheverry, pour des raisons que j’ignore _),
dont elle aurait eu, à Saint-Jean-de-Luz, le 20 novembre 1824, une fille _ mais pas seulement : nous l’apprendrons bientôt… _ : Marie Etcheverry ;
laquelle épousera à Saint-Jean-de-Luz le 27 août 1851 Bernard Dargaignaratz, maître au cabotage ;
né, celui-ci, à Saint-Jean-de-Luz le 17 juin 1815 _ un document explicitant cela, semble être demeuré inaperçu de la plupart des chercheurs qui se sont penchés sur la généalogie et les parentés cibouriennes de Maurice Ravel…
Et les choses se compliquent, puisque, nous le verrons bientôt, de Jean, dit Jean Etcheverry, et de cette seconde Marie-Baptiste Delouart, est déjà née _ voilà _, à Saint-Jean-de-Luz, une première Marie Etcheverry, le 21 juin 1817 ; ainsi, auparavant, qu’un premier fils, Jean-Baptiste Etcheverry, né le 15 juin 1815, mais décédé à l’âge de 5 ans, le 26 septembre 1819… La mortalité infantile faisait alors des ravages… Ce couple de Jean Etcheverry et Marie-Baptiste Delouart, auront à Saint-Jean-de-Luz cinq enfants :
Jean-Baptiste (1815 – 1819) ; Marie (née le 21 juin 1817 ; future épouse de Jean-Baptiste Hiriart le 10 novembre 1846 ; et qui décèdera à Saint-Jean-de-Luz le 27 décembre 1850) ; Charles (né le 12 août 1819) ; Jean (né le 22 février 1822) ; et Marie (née le 20 novembre 1824 ; future épouse de Bernard Dargaignaratz le 27 août 1851 ; et qui décèdera à Saint-Jean-de-Luz le 30 novembre 1900). Fin de l’incise.
Mais une meilleure lecture des documents d’état civil indique que cette Marie Delouart-là _ en fait la troisième des trois sœurs portant même nom et prénom _ épousa, à Ciboure le 28 février 1821, Michel Goyenague (fils de Simon Goyenague, marin, décédé à Ciboure le 12 novembre 1800, et de son épouse Catherine Dargaignaratz, décédée à Ciboure le 27 février 1814), marin, lui aussi, dont elle eut _ au moins _ trois enfants :
Simon Goyenague (Ciboure, 21 novembre 1821 – Ciboure 18 avril 1890) _ le futur presque parrain de Maurice Ravel, le 13 mars 1875 ; et c’est bien sûr à remarquer ! _,
Jacques Goyenague (Ciboure, 16 octobre 1823 – Ciboure, 22 novembre 1886),
et Marie Goyenague (Ciboure, 26 juillet 1827 – Buenos Aires, après 1898 ; et future épouse de Martin Passicot).
À Ciboure,
Simon Goyenague épousa, le 15 novembre 1853, Josèphe Joachine Albistur _ originaire de Fontarrabie _ ;
son frère Jacques épousa, le 23 avril 1856, Catherine Larrea _ d’une vieille famille cibourienne _ ;
et leur sœur Marie épousa, le 17 juillet 1850, Martin Passicot _ né à Urrugne, mais habitant Ciboure.
Michel Goyenague, leur père, né à Ciboure le 11 janvier 1790, était décédé à Ciboure le 20 novembre 1849.
Et parmi les témoins à ce mariage Delouart-Goyenague, à Ciboure le 28 février 1821,
de Michel Goyenague et Marie Delouart,
je note que figure un Jean Etcheverry, âgé de 24 ans selon ses dires, et forgeron _ et non pas marin, lui…
Qu’en déduire ? Que le nom d’Etcheverry, assez répandu en pays basque, ne préjuge pas nécessairement de parentés…
Il nous revient donc de préciser de quels parents sont issus ces deux Jean Etcheverry, le marin (né à Ciboure le 6 août 1786) et le forgeron (né à Ciboure le 8 janvier 1797) :
Jean Etcheverry le forgeron est fils de Betry Etcheverry et son épouse Jeanne Etcheverry, ainsi qu’en témoigne l’acte de son mariage avec Jeanne Etchelouz, à la mairie de Ciboure le 25 novembre 1829 ;
et Jean Etcheverry le marin est fils, sans père connu, de Gana Curutchet, ainsi qu’en témoigne l’acte de son mariage avec notre Marie-Baptiste Delouart (née le 17 juin 1784), à la mairie de Ciboure le 17 août 1814… C’est dans un document (daté du 18 novembre 1842) d’attribution à sa veuve d’une pension (pour ses services de quartier maître de manoœvre, à 36 francs, que j’ai découvert la date de naissance (le 6 août 1786) de ce Jean (fils de Gana Curutchet), dit Jean Etcheverry… En remarquant, au passage, que cette Marie Delouart (n°2), veuve, venait elle aussi de décéder : le 3 janvier 1842 ! à Saint-Jean-de-Luz…
Et le pére de la seconde Marie Etcheverry  en fait de ces deux sœurs toutes deux nommées Marie Etcheverry ! _
dont une des trois Marie Delouart _ la seconde des trois sœurs filles de Gratien Delouart et Sabine Laxague _ est la mère, le 20 novembre 1824, à Saint-Jean-de-Luz,
Jean Etcheverry, marin, lui _ et non pas forgeron _,
est décédé, noyé, au large d’Hendaye, dans la nuit du 14 au 15 novembre 1841…
Un sort assez fréquent parmi les ascendants masculins cibouriens de Maurice Ravel…
Voilà donc quelques questions _ de la généalogie maternelle cibourienne de Maurice Ravel _ qui demeurent encore pendantes, de même que celles qui concernent la grand-tante du compositeur, Gracieuse Billac.
Bien sûr,
on comprend que ces données factuelles de l’histoire familiale de Maurice Ravel soient demeurées _ y compris pour le compositeur lui-même _ dans l’ombre _ même pour Jean-Noël Darrobers _ ;
et d’abord parce que tout cela concerne _ pour les mélomanes et les musicologues _ d’assez loin _ mais qui sait? tellement sont complexes et riches les arcanes de l’imageance créative… _ l’idiosyncrasie de sa musique…
Pour le reste, je poursuis mes recherches sur les cousinages cibouriens du compositeur…
Ce dimanche 7 avril 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

En poursuivant mes recherches sur les parentés cibouriennes, via sa mère, de Maurice Ravel…

27mar

En continuation de ma lecture de deux articles de Jean-Noël Darrobers (1910 – 2004)
que m’a très gentiment adressés Manuel Cornejo :
...
Darrobers, Jean Noël, Marins et corsaires. Les ancêtres cibouriens de Maurice Ravel, Ekaina. Revue d’Études Basques[Saint-Jean-de-Luz], n°22, 1987, p. 78-94.
Darrobers, Jean Noël, Les ancêtres maternels de Maurice Ravel, Cahiers de l’I.R.H.M.E.S. Mélanges savoisiens de l’Opera Seria à Maurice Ravel [Genève, Éditions Slatkine], n°4, 1997, p. 139-159.
Bien sûr les deux articles de Jean-Noël Darrobers sont extrêmement intéressants ; j’y ai encore appris de nouveaux éléments factuels.
Je les préciserai plus tard.
Darrobers s’intéresse à préciser scrupuleusement l’ascendance Delouart de Ravel _ via sa mère, née Marie Delouart _,
et s’amuse à contrer la partialité un peu aveugle du chanoine Narbaitz ;
Pierre Narbaitz _ Ascarats, 25-3-1910 – Cambo-les-Bains, 16-8-1984 _ qui semble s’être opposé _ mazette ! _ à la publication d’une partie des travaux _ un peu plus objectifs que les siens _ de Jean-Noël Darrobers _ Bayonne, 25 décembre 1910 – 2004 _, ainsi que celui-ci le mentionne _ mais oui ! _ en son article récapitulatif de 1997.
Combien peuvent se révéler terribles, à l’occasion, ces ecclésiastiques si pleins de componction !
Et donc Darrobers se focalise essentiellement, lui aussi, à son tour, sur les ancêtres Delouart aux XVII et XVIIIèmes siècles.
Et lui les montre, ceux de la branche aînée comme ceux de la branche cadette, un peu plus clairement _ sans hagiographie excessive _ tels qu’ils ont vraiment été, en leurs contextes historiques précis, souvent tragiques _ et c’est d’ailleurs passionnant : sur l’histoire de Ciboure et son port au XVIIIème siècle tout particulièrement.
Alors que ma curiosité, ainsi que l’indique mon titre _  _, va, elle, aux « parentés cibouriennes » de Ravel, via sa mère, et au moment de ses séjours basques : à partir de 1901 et 1902 _ quand ceux-ci, du moins, sont avérés par la correspondance connue (à ce jour) de Maurice Ravel. D’autres les précédèrent, à suivre les témoignages, très précieux, des membres de la famille Gaudin.
Fait hélas défaut la correspondance « basquaise«  de Maurice Ravel antérieure à sa lettre à Jane Gaudin du 2 août 1901 (pages 77-78 de la Correspondance éditée par Manuel Cornejo.
De même les premières photos de Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure présentes dans le Ravel _ Portraits basques d’Étienne Rousseau-Plotto ne sont pas antérieures à 1901 (?) – 1902 (pages 54 et 61). 
Et donc aux branches collatérales, aux divers cousins de Ciboure : dont bien des noms me parlent _ puisque depuis mon enfance je suis un familier attentif et curieux de Saint-Jean-de-Luz…
C’est ainsi que le parrain _ effectif, le 13 mars 1875, à l’église Saint-Vincent de Ciboure _ de Maurice Ravel, Simon Goyenague (21 novembre 1821 – 18 avril 1890), s’avère être le cousin germain de la grand-mère de Maurice Ravel, Sabine Delouart (11 mars 1809 – 24 décembre 1874),
ainsi que de la demi-sœur de celle-ci _ et grand-tante de Maurice, en plus d’être sa marraine _, Gachucha Billac (née à Ciboure le 15 mai 1824 ; et décédée très âgée, mais on ne sait quand précisément _ probablement avant 1916 : Maurice Ravel parlant alors d’elle au passé, en une lettre (datée du 20 septembre 1916) à son amie luzienne Marie Gaudin… ; en fait, Engrace Billac est décédée à Saint-Jean-de-Luz, au domicile des Gaudin, 41 rue Gambetta, le 17 décembre 1902 _) !
Puisque ce Simon Goyenague était le fils aîné de Marie Delouart (Ciboure, 7 août 1786 – 1872), épouse _ le 28 février 1821, à Ciboure _ de Michel Goyenague (Ciboure, 11 janvier 1790 – 20 novembre 1849) :
c’est-à-dire le fils aîné de la seconde sœur cadette _ c’est-à dire en fait la troisième au sein de la fratrie des quatre enfants (repérés à ce jour) de Gratien Delouart et Sabine Laxague _ de Marie-Baptiste Delouart (Ciboure, 29 juin 1782 – Ciboure, 28 août 1855) ;
laquelle était l’arrière-grand-mère de Maurice Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937),
la grand-mère de sa mère Marie Delouart (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1917)
et la mère de sa grand-mère Sabine Delouart (Ciboure, 11 mars 1809 – Ciboure, 24 décembre 1874).
Marie Delouart ne tenait probablement pas trop _ me semble-t-il, du moins ; mais peut-être fais-je erreur… Et j’ignore à quelle(s) date(s), avant son séjour avéré de 1911, Marie Delouart-Ravel est revenue à Ciboure et Saint-Jean-de-Luz, après la naissance, en 1875, de son fils aîné, Maurice… _ à ce que son mari Joseph, ni non plus ses fils !, en sache(-ent) trop de ses attaches et parentés (un peu bancales) cibouriennes ;
c’est, en effet, seule, sans son mari, que Marie Delouart-Ravel s’est rendue à Ciboure pour les obsèques et la succession de sa mère Sabine Delouart décédée à Ciboure le 22 décembre 1874 ;
et n’est rentrée à Paris rejoindre que son mari que trois mois après la naissance de Maurice, qui  avait eu lieu le 7 mars 1875…
Et il faudrait aussi établir précisément si Joseph Ravel, le père de Maurice, est venu, ou pas, à Ciboure _ pour quelques brèves vacances _ avant son décès en octobre 1908 :
la chose n’est pas très claire dans la Correspondance de Maurice, me semble-t-il  _ mais bien des lettres manquent ! _; mais je dois y regarder de plus près… Ainsi Joseph Ravel s’est-il rendu, ou pas, à Ciboure en 1901 et en 1902, lors des deux séjours que fit _ pour 1901, un doute semble-t-il demeure _ à Saint-Jean-de-Luz, chez les Gaudin _ 41 rue Gambetta _, son fils Maurice ?..
Cependant, il faut relever que des voyages vers Ciboure et Saint-Jean-de-Luz dans la voiture que possédait et conduisait Joseph étaient envisagés dans plusieurs lettres de Maurice Ravel à ses amies luziennes Jane et Marie Gaudin, ces années-là ! Mon hypothèse tombe donc ainsi…
De même qu’existe une ambiguïté entre la date supposée de la rencontre de Joseph Ravel (qui avait 41 ans) et Marie Delouart (qui avait 33 ans), en Espagne, et peut-être à Aranjuez, en 1873 ;
et leur mariage à Paris, le 3 avril 1873.
À quel moment Madame Feix _ ou plutôt Félix ? j’avais suivi la graphie erronée donnée par Etienne Rousseau-Plotto en son livre, page 30…_, l’amie modiste  parisienne _ au 15 rue du Faubourg-Saint-Honoré _ de la luzienne Annette Bibal _ ou plutôt de sa mère Victoire Dupous-Bibal. Étienne Rousseau parle, lui, toujours à la page 30 de son livre, de Catherine Goyetche, épouse de Martin Gaudin, mère d’Edmond Gaudin, et bientôt belle-mère d’Annette Bibal, mais seulement à partir du mariage le 27 janvier 1875, à Saint-Jean-de-Luz, de son fils Edmond avec Annette Bibal… _, a-t-elle donc, lors de son passage à Saint-Jean-de-Luz, emmené Marie Delouart avec elle _ en diligence _ à Madrid _ ou la modiste parisienne ouvrait une de ses succursales _ ? A préciser aussi… La chronologie affichée semblant un peu trop bousculée _ 1872 semblant plus vraisemblable, déjà, que 1873… 
Et qui s’en est jusqu’ici avisé ?.. _ les légendes hagiographiques (ou fake news) ont la peau assez résistante…
Et encore _ et la question est bien intéressante _ :
comment existait déjà ce lien, en 1872, entre la luzienne Annette Bibal (née à Saint-Jean-de-Luz le 28 avril 1845) et la cibourienne Marie Delouart (née à Ciboure le 24 mars 1840), au point que la première se fasse remplacer par la seconde pour le séjour espagnol à Madrid en compagnie de la modiste parisienne Madame Félix ?..
D’autre part, Maurice qualifie la cousine
_ pas directe, il est vrai ! Via les Larrea : le 31 juillet 1839, Jean Anchochury, marin, né à Ciboure le le 14 août 1804, avait épousé Claire Martina Larrea, née à Ciboure le 9 novembre 1811, et fille de Dominique Larrea, capitaine de navire, et son épouse Marie Legarralde ; alors que le 30 avril 1823, à Ciboure, Jean Delouart, né à Ciboure le 27 août 1788 avait épousé Marguerite Larrea, née à Ciboure le 18 décembre 1798 ; et que, à Ciboure, le 23 avril 1856, Jacques Goyenague (fils de la troisième sœur Marie Delouart) a épousé Catherine Larrea, née à Ciboure le 9 octobre 1832… Etc. Ces familles cibouriennes, du quartier de Pocalette, étaient la plupart d’entre elles, et par de nombreux liens, étroitement apparentées… _
Dominica Anchochury de sa mère
de « vieille amie » de celle-ci… _ en une lettre du 19 juillet 1911, page 267 de la Correspondance.
Maurice connaissait-il leur cousinage ? Ne serait-ce que par les sœurs _ Isabelle et Marie-Dominique _ Anchochury elles-mêmes, chez lesquelles, en leur pension du 28 rue du Quai, Ravel et sa mère _ veuve depuis octobre 1908 _ ont logé, l’été 1911 ? _ une partie, du moins, de trois longs mois qui allaient de la mi-juillet à la mi-octobre ; le son du piano que jouait Ravel à sa fantaisie finissant, en effet, par agacer les autres pensionnaires de la Pension Anchochury !.. Maurice et sa mère durent trouver un hébergement plus accueillant pour le piano : à Saint-Jean-de-Luz.
Ravel lui-même avouera bien plus tard, dans une lettre _ de la fin des années vingt : une lettre à Henry Prunières du 7 septembre 1927 (page 1126 de la Correspondance) _, qu’il n’a jamais eu le temps de vraiment s’occuper à éclairer _ si peu que ce soit _ ses parentés cibouriennes :
« Pour ce qui est de mon arbre généalogique, l’essence en est si complexe _ et surtout lacunaire et/ou escamotée _ que je n’ai jamais eu le loisir _ voilà ! _ de l’analyser : ma  mère est née à Ciboure d’une famille de marins _ pour ce qui concerne en effet tous les hommes de son ascendance Delouart _, comme presque tous les Basques de la côte _ à ces époques, en effet. Il y a dû y avoir de tout : des capitaines au long cours jusqu’à de simples pêcheurs _ en effet. La plupart _ beaucoup, en effet ! _ de ces ancêtres _ masculins _ sont partis pour « les Amériques » et n’en sont jamais revenus » _ et ce fut bien le cas, en une très grande proportion, entre les disparus, jamais revenus, les tués dans les combats navals de l’époque, et les simplement péris en mer, ou dans la rade de Saint-Jean-de-Luz, noyés…
Ses amies luziennes Marie et Jane Gaudin lui suffisaient amplement _ de même que la mer, la plage, le ciel, le vert profond et tendre de la campagne et de la montagne proches de ce qu’il nommait « son cher pays natal« .
Et le travail musical, surtout, ne lui manquait pas…
Je poursuis mes recherches sur les parentés cibouriennes de Maurice Ravel, en me centrant plus précisément ici sur sa grand-tante Gracieuse Billac _ la demi-sœur de sa grand-mère Sabine Delouart.
Celle que dans ses lettres à son amie luzienne Marie Gaudin, Maurice nomme affectueusement

« ma chère tante Gachuch » (lettre du 16 octobre 1902, page 82),
puis _ serait-elle donc décédée entre temps ? C’est probable ! Elle était née en 1824… : oui, Engrace Billac est décédée au domicile des Gaudin le 17 décembre 1902, je l’apprendrai plus tard, aux archives d’état-civil de la mairie de Saint-Jean-de-Luz _ « ma pauvre tante Gachucha » (lettre du 20 septembre 1916, page 537) ;
ainsi que, plus largement, sur les Billac (tant ceux de Ciboure que ceux de Saint-Jean-de-Luz).

Or, il se trouve que j’en suis bien vite venu à me demander si c’est bien à Gracieuse Billac
_ probablement déjà décédée le 20 septembre 1916, alors qu’elle était bien vivante encore en octobre 1902 : elle décèdera le 17 décembre suivant… _
que s’appliquent les expressions _ assurément familières _ de Maurice Ravel
« je vous embrasse toutes les trois, ainsi que la tante Bibi » (lettre du 20 octobre 1921, page 764 de la Correspondance),
« Qui est-ce qui sera en noir au concert ? Bibi (pas le Bibi femelle, bien sûr… et encore !) » (lettre du 15 août 1930, page 1250),
et « Je vous souhaite, à Madame Gaudin, à vous et à Bibi, toutes sortes de prospérités » (lettre du 3 janvier 1933, page 1300)
dans ces trois lettres de Maurice Ravel à Marie Gaudin, en 1921, 1930 et 1933.
Et la réponse est non ! La « tante Bibi » n’est pas la « chère tante Gachuch« , Gracieuse Billac _ significativement devenue en 1916 « ma pauvre tante Gachucha »
Les expressions « tante Bibi » de 1921, la « Bibi femelle » de 1930 et la « Bibi » de 1933
de ces diverses lettres adressées à Marie Gaudin à Saint-Jean-de-Luz,
ne pourraient-elle pas désigner, plutôt qu’une tante côté Ravel-Delouart _ le côté de Maurice, l’auteur de la lettre _, une tante côté Gaudin-Bibal _ le côté de Marie Gaudin, la destinataire ! _ :
en l’occurrence la belle sœur _ côté Bibal, et non côté Gaudin, semble-t-il : l’épouse, non pas de l’oncle Charles Gaudin (le frère aîné d’Edmond Gaudin, le mari d’Annette), Louisa Schlaegel-Gaudin (Hasparren, 28 janvier 1850 – Hasparren, 19 août 1929), mais de l’oncle Pascal Bibal (le frère d’Annette) _ d’Annette Bibal-Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 28 avril 1845 – 21 novembre 1936) _ et tante, en effet, de Marie Gaudin, côté Bibal : puisque épouse de son oncle Pascal Bibal, le frère cadet de sa mère Annette _, alors probablement déjà veuve de Pascal Bibal _ dont j’ignore aussi jusqu’ici la date du décès _,
Dorotea Bibal-Iburuzqueta,
épouse (à Zarauz, le 23 janvier 1877 pour le mariage religieux) de Pascal Bibal (né à Saint-Jean-de-Luz en 1847),
et née à Zarauz, en Guipuzcoa, en 1855 _ et je regrette de demeurer pour le moment dans l’ignorance des dates de décès et de Pascal Bibal, et de son épouse Dorotea. J’ignore encore alors l’existence de Bernardine Bibal, la petite sœur d’Annette, et benjamine de la fratrie des Bibal, qui est née le 22 août 1855…
Quant à la « Madame Gaudin » de la lettre à Marie Gaudin du 3 janvier 1933,
il s’agit de la mère de la destinataire _ et maîtresse de la maison, héritée de ses parents Victoire Dupous et Pierre Bibal ; ainsi que, à la génération précédente, de la mère de Victoire Dupous (née le 9 juin 1822 à Saint-Jean-de-Luz), Françoise Benoît (Saint-Jean-de-Luz, 2 octobre 1786 – Saint-Jean-de-Luz, 13 septembre 1855), elle-même fille du boulanger de la Grand’ Rue François Benoît (Saint-Jean-de-Luz, 1746 – Saint-Jean-de-Luz, 17 avril 1728) _soit Annette Bibal-Gaudin,
née à Saint-Jean-de-Luz le 28 avril 1845,
fille de Pierre Bibal (maître en cabotage, Saint-Jean-de-Luz, 5 septembre 1810 – Saint-Jean-de Luz, 12 septembre 1855 _ ce dernier était fils de Jean-Baptiste Bibal, armurier (né à Hasparren), et Catherine Geyre _,
et de Victoire Dupous (née à Saint-Jean-de Luz le 9 juin 1822 _ j’ignore la date de son décès : il s’agit du 16 juin 1903 ; Victoire Dupous, veuve Bibal, décède en son domicile du 41 rue Gambetta (ajout du 11 octobre 2021)… _) ;
au domicile de laquelle Victoire Dupous _ déjà veuve de Pierre Bibal, décédé à Saint-Jean-de-Luz le 12 septembre 1855 _, au 41 de la Grand’ Rue _ plus tard rue Gambetta _, était décédé, le 12 avril 1865, son père Jean-Baptiste Dupous, boulanger _ né à Urrugne en juin 1800, fils de Jean-Baptiste Dupous (dont les parents étaient ardéchois, d’un village nommé Saint-Thomas) et Etiennette Berindoague (née à Hendaye, mais tôt réfugiée à Saint-Jean-de-Luz en raison de l’occupation d’Hendaye par les Espagnols en 1793…) ; le mariage de Jean-Baptiste Dupous-père et d’Etiennette (ou Estonta) Berindoague, avait eu lieu à Saint-Jean-de-Luz le 10 juin 1793, et les mariés avaient alors 26 et 27 ans. Jean-Baptiste Dupous, qui était cordonnier, est décédé à Gibraltar, en 1812 ; et son épouse Etiennette Berindoague est décédée chez elle, Dupousbaita, à Urrugne (au pas de Béhobie), le 7 janvier 1821. Fin ici de l’incise.
Annette Gaudin-Bibal décèdera nonagénaire le 21 novembre 1936…
Je remarque qu’en ces échanges épistolaires de Maurice Ravel avec les Bibal-Gaudin _ en l’occurrence en la personne, ici, de son amie Marie Gaudin (1879 – 1976) _ du 41 rue Gambetta (à partir de 1923, ce sera de la maison « Mirentxu » de la toute proche rue du Midi) à Saint-Jean-de-Luz,
les membres à demeure de la maisonnée sont, dès la fin décembre 1920, exclusivement des femmes :
ou bien célibataires, comme Marie Gaudin _ mais aussi, je l’apprendrai un peu plus tard, Bernardine Bibal (née à Saint-Jean-de-Luz le 12 août 1855) ; ou la jeune Annie Courteault (née le 26 septembre 1913) _ ;
ou bien veuves, comme Annette Bibal-Gaudin _ son époux (depuis le 27 janvier 1875) Edmond Gaudin, né le 10 novembre 1844, est en effet décédé le 28 décembre 1920 _, ainsi que sa belle sœur Dorotea Iburuzqueta-Bibal : celle qui selon moi serait la vraie « tante Bibi » _ même si j’ignore le moindre détail de ce qui permet à Maurice Ravel de la désigner familièrement ainsi, sinon la coutume de ses amies Gaudin… Ici je fais erreur ! ; car j’ignore encore l’existence de Bernardine Bibal.
De même que j’ignore, surtout, la date du décès du mari de Dorotea, Pascal Bibal, peintre (né en 1847 à Saint-Jean-de-Luz).
Je note cependant qu’au mariage civil de Pascal Bibal et Dorotea Iburuzqueta, le 13 juillet 1878 à Saint-Jean-de-Luz, parmi les témoins des mariés figurait un Léon Bibal, peintre lui-même ; né en 1849, il était frère et d’Annette et de Pascal Bibal ; et il décèdera à Saint-Jean-de-Luz le 28 avril 1884, à l’âge de 35 ans. Ainsi Pascal Bibal, puis son fils François-Ignace Bibal (Saint-Jean-de-Luz, 17 septembre 1878 – Ainhoa, 1944 _ non : Saint-Jean-de-Luz, le 26 mai 1944, 5 place Maréchal Foch : ajout du 11 octobre 2021 _), s’inscrivent-ils dans une lignée familiale Bibal d’artistes-peintres (dont fera aussi partie Grégoire Bibal, qui sera aussi et surtout architecte : à La Havane)… Même si dans sa correspondance connue à ce jour, Maurice Ravel n’en dit mot…
Avec, cependant, à l’occasion, lors de quelques vacances, la présence, aussi, dans cette maisonnée Bibal-Gaudin de Saint-Jean-de-Luz
de la sœur _ devenue parisienne _ de Marie Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 3 mars 1879 – Saint-Jean-de-Luz, 8 décembre 1976), Jane Courteault-Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 16 octobre 1880 – Saint-Jean-de-Luz, 28 mars 1979), et de sa fille Annie Courteault (Paris, 26 septembre 1913 – Saint-Jean-de-Luz, 21 août 1994) _ non, Annie Courteault réside à Saint-Jean-de-Luz, auprès de da grand-mère Annette ; elle y poursuit sa scolarité.
Voilà donc qui serait la « tante Bibi » de la lettre de 1921 : Dorotea Iburuzqueta-Bibal _ non : il s’agit de Bernardine Bibal, la plus jeune sœur d’Annette…
Son époux, Pascal Bibal, peintre mieux que très estimable, a contribué à la restauration _ et c’est bien sûr à relever : qui sait cela aujourdhui à Saint-Jean-de-Luz ? _ de la voûte de l’église Saint-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz !
Mais ce n’est pas à lui, Pascal Bibal, que nous devons le seul portrait connu de la mère de Maurice Ravel, Marie Delouart ; mais à Édouard Ravel (Versoix, 5 mars 1847 – Genève, 8 mars 1920), le frère, artiste-peintre lui aussi, de son mari Joseph Ravel…
Oncle paternel de Maurice ; et qui, à sa mort, en 1920, fit de Maurice son légataire universel…
Mais de Pascal Bibal, on connait surtout le beau portrait suivant,
d’une dame basque :
Résultat de recherche d'images pour "Pascal Bibal"
Et encore ce fascinant tableau de « groupe de famille en un intérieur » _ qui sont-ils donc ? Les Bibal-Gaudin ?  Peut-être…
On aimerait en savoir davantage… ; j’ai découvert depuis que ce très beau tableau n’est hélas pas de Pascal Bibal ; mais d’un peintre belge, nommé Pierre van Caillie _ :
Résultat de recherche d'images pour "Pascal Bibal"
Et nous remarquerons aussi que Pascal Bibal et son épouse Dorotea Iburuzqueta _ j’ignore hélas les dates de leurs décès à tous deux _
sont les parents du peintre basque bien connu François-Ignace Bibal (Saint-Jean-de-Luz, 17 septembre 1878 – Ainhoa, 1944) _ une rue de Saint-Jean-de Luz, dans le quartier d’Urdazuri, porte son nom…
Dont voici un lumineux Sur la terrasse au pays basque,
probablement peint à Ainhoa _ le beau village labourdin où celui-ci passa les dernières années de sa vie _ :
sur la terrasse au pays basque by françois ignace bibal
Bien sûr, j’ai communiqué tout cela à Manuel Cornejo _ l’éditeur magistral (quelle somme !) de la Correspondance de Maurice Ravel _,
qui me répond vite et très aimablement : et c’est ainsi aussi que la connaissance progresse.
Ce qui m’étonne un peu,
c’est qu’à part le chanoine Narbaitz et Jean-Noël Darrobers
_ centrés, les deux, sur les racines basques de Ravel (et les Delouart, quasi exclusivement) _,
nul cibourien, ou luzien, n’ait mené _ du moins à ma connaissance jusqu’ici : mais celle-ci est forcément parcellaire… _ les recherches un peu pointues auxquelles je m’adonne présentement sur les cousinages cibouriens des Delouart-Ravel… _ même si Maurice Ravel, homme d’une parfaite discrétion, ne s’en revendiquait certes pas. C’est dans le « cher pays natal« , le paysage, surtout, qu’il venait retrouver des forces de concentration (et de joie !) pour sa création. Et personnellement (un peu basque via mes ancêtres béarnais Bioy ; j’ai des cousins Bioy à Hasparren…) je ressens cela dès que j’aperçois la silhouette de la Rhune, ou les rouleaux de l’océan vus du haut des falaises de schiste sur lesquelles ils viennent s’abîmer : sur la corniche d’Urrugne, ou à la pointe (bien-aimée) de Sainte-Barbe…
Bien des cibouriens, les descendants des Billac, des Goyenague, des Larrea, des Passicot, des Cerciat, des Etchepare, des Anchochury, etc., etc., disposent de savoirs que je n’ai pas  sur leurs arbres généalogiques…
À suivre, donc…
Ce mercredi 27 mars 2019, Titus-Curiosus – Francis Lippa

Les parentés cibouriennes de Maurice Ravel : les Delouart, les Billac, les Goyenague…

20mar

Poursuivant les réflexions et recherches

de ma lecture exhaustive de la passionnante Intégrale de la Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens de Maurice Ravel,

j’en suis vite venu à m’interroger

sur les parentés cibouriennes du compositeur.

Et plus précisément ses cousinages _ via les diverses branches collatérales au rameau principal Delouart.

Dans mon article précédent de dimanche dernier, 17 mars :

,

je me demandais pourquoi

Maurice Ravel,

au sein de la famille luzienne de ses amis Gaudin

_ dont la demeure se situe, jusqu’en 1923, au 41 de la rue Gambetta ; et ensuite, non loin de là, à la maison « Mirentchu« , 14 rue du Midi _,

qualifiait de « chère cousine »

Magdeleine Gaudin-Hidiart (11 mars 1875 – 15 juin 1968)

_ la veuve de Charles Gaudin (11 novembre 1875 – 13 septembre 1910), l’aîné de la fratrie des sept enfants Gaudin-Bibal _ ;

et pas ses proches amies (et correspondantes de toute sa vie !),

Jane Courteault-Gaudin (16 octobre 1880 – 28 mars 1979),

et Marie Gaudin (3 mars 1879 – 8 décembre 1976),

belle-sœurs de Magdeleine, la veuve _ en septembre 1910 _ de leur frère aîné Charles (19 novembre 1875 – 13 septembre 1910)…

Était-ce donc entre les Hiriart et les Delouart

_ Delouart : le nom de sa mère Marie (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1917),

de sa grand mère Sabine (Ciboure, 11 mars 1809 – Ciboure, 24 décembre 1874)

de son arrière grand-mère Marie-Baptiste (Ciboure, 17 juin 1784 – Ciboure, 28 août 1855)

et de son aïeul au quatrième degré Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798), tous natifs de Ciboure… ;

Gratien Delouart : fils de Michel Delouart (Ciboure, avant 1718 – en mer, 1748), et petit-fils de Marsans Delouart (Ciboure, ca. 1685 – Ciboure, 1728) ; j’apprends cela aux pages 86, 92 et 93 de l’article Marins et corsaires. Les ancêtres cibouriens de Maurice Ravel, de 1987 de Jean-Noël Darrobers _

qu’existait quelque _ même un peu lointaine _ parenté ?..

Je l’ignore encore _ mais je vais bientôt le découvrir…

Je note cependant que, dans une lettre _ très importante pour notre recherche ! _ du 16 octobre 1902 à Jane Gaudin (page 82),

Maurice Ravel écrit ceci :

« Donnez-moi bientôt de vos nouvelles, ma chère Jane,

et en attendant, mes souvenirs affectueux à tous

(comprenez dans ce tous la famille de votre tante

et les Hiriart)

sans oublier Mme Bibal et ma chère tante Gachuch ».

De quelle tante (de Jane Gaudin) s’agit-il ici ? Et qui compose donc « la famille de votre tante » ?

_ s’agit-il d’une tante côté Bibal, telle Dorotea Iburuzqueta-Bibal, l’épouse _ et peut-être déjà veuve : j’ignore encore la date du décès, précoce, de Pascal Bibal _ de l’oncle Pascal Bibal (le frère cadet de sa mère Annette Bibal) ?

ou d’une tante coté Gaudin, telle Louisa Schlaegel-Gaudin, l’épouse de Charles Gaudin (le frère aîné de son père Edmond Gaudin ; et décédé, lui, après 1902…) ?

Pour ce qui concerne la tante Bernardine Bibal (sœur d’Annette Bibal-Gaudin, et benjamine de la fratrie des Bibal, puisque née le 22 août 1855, et cela, nous l’apprendrons tardivement), nous ne découvrirons son existence (et son prénom) que plus tard, Maurice Ravel n’emploierait pas l’expression de sa « famille« …

Une tante vivant probablement parmi la maisonnée du 41 rue Gambetta… _ Louisa Schlaegel-Gaudin décèdera, elle, à la fin des années 20 : ses obsèques auront lieu à Hasparren le 19 août 1929 ; et elle et son mari Charles ont eu six enfants entre 1875 et 1889…

Quant à Dorotea Iburuzqueta-Bibal (née à Zarauz, Guipuzcoa, fille de Don Ignacio Iburuzqueta et son épouse Micaela Zabala), elle est âgée de 23 ans le jour de son mariage religieux, avec Pascal Bibal, à Zarauz, le 23 janvier 1877 ;

et son fils aîné François-Ignace Bibal est né, lui, à Saint-Jean-de-Luz le 17 septembre 1878 ; le 16 octobre 1902, celui-ci, dit aussi « Paquito« , avait 24 ans…

 

Peut-être Dorotea était-elle déjà veuve _ oui ! _, à cette date du 16 octobre 1902, de son mari le peintre Pascal Bibal, décédé probablement à Bilbao…

Ces divers indices font pencher pour l’hypothèse Iburuzqueta-Bibal…

Et, encore, qui est, en 1902, cette « Madame Bibal« , qu’il ne faut pas non plus oublier ?..

Serait-ce la grand-mère _ née Victoire Dupous (née à Saint-Jean-de-Luz le 9 juin 1822, et dont j’ignore encore la date du décès : le 16 septembre 1903 à Saint-Jean-de-Luz), et veuve de Pierre Bibal (décédé, lui, à Saint-Jean-de-Luz le 12 septembre 1855)… ; et, c’est à remarquer, la propriétaire en titre de la maison du 41 rue Gambetta, si elle vit encore ce mois d’octobre 1902… Elle aurait alors 80 ans… Et c’est tout à fait possible… _ de Jane ?

Quant aux Hiriart,

il s’agit là des parents _ j’apprendrai plus tard qu’il s’agit là de Dominique Hiriart et son épouse Marianne Imatz ; mais n’anticipons pas ! _ et de la sœur son prénom est Marie _ de Magdeleine Gaudin-Hiriart (11 mars 1875 – 15 juin 1968), la belle sœur de Jane (et épouse de son frère aîné Paul : né le 19 novembre 1875 et qui se noiera dans le fleuve Oubangui, au Congo français, en septembre 1910)…

Mais je me suis aussi penché sur le cas des liens de parenté des Delouart-Ravel

avec des cibouriens,

et tout particulièrement, et d’abord, avec celle que le compositeur nomme ce 16 octobre 1902 sa « chère tante Gachuch » :

Gracieuse Billac

_ dont je ne suis pas en mesure d’indiquer précisément les dates de sa naissance à Ciboure (depuis, si : le 15 mai 1824, et pas le 2 juin 1819, date de la naissance d’une sœur prénommée Engrace, et décédée, à l’âge d’un jour, le 3 juin…) et de son décès (à Saint-Jean-de-Luz ?)… À continuer de rechercher : oui ; Gachucha Billac est décédée dans la maison Gaudin, 41 rue Gambetta à Saint-Jean-de-Luz, le 17 décembre 1902…

À ce jour je ne peux me fier qu’aux faits que

1°) c’est Gracieuse Billac _ ne sachant ni lire, ni écrire _,

qui, le lundi 8 mars 1875, à midi, est venue procéder à la déclaration à la mairie de Ciboure

de la naissance, la veille, dimanche 7 mars, à dix heures du soir, chez elle en la maison Estebania, du quai ; maison où elle faisait, semble-t-il (à moins que ce fût sa demi-sœur Sabine Delouart, décédée le 22 décembre 1874), fonction de concierge, et où elle hébergeait sa nièce, devenue parisienne par son mariage, Marie Ravel-Delouart, venue à Ciboure assister aux derniers moments et aux obsèques de sa mère, Sabine Delouart (décédée à Ciboure le 22 décembre 1874), et qui venait d’y accoucher, donc, de Maurice Ravel le 7 mars 1875 _,

de son petit-neveu Maurice Ravel,

en indiquant qu’elle-même _ de profession « marchande de poissons« , déclara-t-elle _ avait 50 ans _ étant née en 1824 ou 25 _ le 15 mai 1824 _, à Ciboure, de Jacques Billac et Marie Delouart, déjà mère (célibataire alors, le 11 mars 1809) de Sabine Delouart _, mariés à Ciboure le 14 septembre 1814 _ lui déclarant ce jour-là qu’il avait 40 ans (en fait 42 : Jacques Billac est né à Ciboure le 5 septembre 1772) ; et elle, 32 ans (et, ici, c’est exact : Marie Delouart est née à Ciboure le 29 juin 1782) _ ;

en fait, Marie-Baptiste Delouart est bien née le 29 juin 1782 à Ciboure :

de Gratien Delouart (Ciboure, 1er mai 1748 – Ciboure, 21 août 1798) et Sabine Laxague (peut-être 1758 – après 1823 _ mais cela demeure à établir : Sabine Laxague est née à Ciboure le 24 novembre 1752 ; et y est décédée, m’a indiqué Philippe Hattat, le 27 février 1845… _) ;

de même que

2°) c’est elle, Gracieuse Billac,

qui, cinq jours plus tard, le samedi 13 mars 1875, fut la marraine du petit Joseph-Maurice Ravel sur les fonts baptismaux de l’église Saint-Vincent de Ciboure :

Gracieuse Billac étant la tante maternelle _ la demi-sœur de Sabine Delouart _ de Marie Delouart-Ravel, qui venait d’accoucher ;

de même que 

_ le fait est moins connu et surtout, à ma connaissance, pas du tout commenté _

3°) c’est un autre parent de Marie Delouart-Ravel, la mère de Maurice Ravel _ le compositeur à venir du Boléro _,

qui représenta le parrain officiel absent (à Paris) _ qui n’était autre que le père de l’enfant : Joseph-Maurice Ravel (1832 – 1908) _,

en la personne du cibourien, encore, Simon Goyenague (Ciboure, 29 novembre 1821 – Ciboure, 18 avril 1890),

fils de Michel Goyenague (Ciboure, 11 janvier 1790 – Ciboure, 20 novembre 1849) et son épouse  …Marie Delouart _ la troisième sœur de ce nom : nous l’apprendrons bientôt ! _, dont le mariage avait eu lieu à Ciboure le 28 février 1821 _ la date doit être remarquée.

Mais qui était au juste cette Marie Delouart-là, épouse de ce Michel Goyenague ?

_ était-ce la Marie-Baptiste Delouart _ née le 17 juin 1784 ? indique à tort pour ce qui concerne la date l’historien Jean-Noël Darrobers : il la confond, en effet, avec sa première sœur cadette, née, elle, le 17 juin 1784 ; alors que cette Marie-Baptiste Delouart-ci est née, elle, deux ans plus tôt : le 29 juin 1782, à Ciboure _ déjà mère, le 11 mars 1809, et toujours à Ciboure, de Sabine Delouart, la future grand-mère de Maurice Ravel ?

_ ou était-ce bien plutôt _ oui ! _ une Marie Delouart qui, née le 17 août 1786, à Ciboure _ et elle aussi de Gratien Delouart et son épouse Sabine Laxague _, serait rien moins que la seconde sœur cadette de Marie-Baptiste Delouart ? _ en fait sœur cadette des deux précédentes Marie-Baptiste Delouart (nées le 29 juin 1782 et le 17 juin 1784) ! Cela nous le découvrirons un peu plus tard ; et c’est très important !…

Tout en étant la future épouse, le 28 février 1821, de Michel Goyenague ;

et la future mère

_ de Jacques Goyenague, né à Ciboure le 16 octobre 1823 Jacques, qui serait témoin au mariage de sa cousine germaine Sabine Delouart (née à Ciboure le 24 juin 1825), le 12 août 1852, avec Bernard Cerciat, à Ciboure _, et marié à Ciboure avec Catherine Larrea, le 23 avril 1856, avant de décéder à Ciboure le 22 novembre 1886 ;

_ ainsi que, le 26 juillet 1827, à Ciboure, de Marie Goyenague (future épouse, à Ciboure, le 17 juillet 1850, de Martin Passicot _ né à Urrugne le 24 octobre 1824, et décédé à Buenos Aires le 27 août 1888 _, et décédée à Buenos Aires après 1898…) ; 

_ mais aussi, et d’abord, de Simon Goyenague : le futur presque parrain de Maurice Ravel, le 13 mars 1875 à l’église Saint-Vincent de Ciboure.

Simon Goyenague (Ciboure, 22 novembre 1821 – Ciboure, 18 novembre 1890) était en effet le fils aîné de ses parents, Michel Goyenague et Marie Delouart. De profession marin, il épousa à Ciboure, le 15 novembre 1853, Josèphe Joachine Albistur _ née à Fontarabie le 4 février 1828.

Ce 15 novembre 1853, si la mère de Simon Goyenague, née Marie Delouart, était _ de même que sa tante Marie-Baptiste Delouart, épouse Billac, qui décèdera à Ciboure le 28 août 1855 _ toujours en vie _ en effet, Marie Delouart, veuve Goyenague, décèdera peut-être en 1872 _ à établir au vu des archives d’état-civil de Ciboure : oui, le 15 décembre 1872 ! _ ; du moins, le 23 avril 1856, lors du mariage, à Ciboure, de son fils Jacques Goyenague avec Catherine Larrea, la troisième et plus jeune des trois sœurs Marie Delouart était toujours en vie… _ en revanche, Michel Goyenague, le père de Simon, était, lui, déjà décédé (le 20 novembre 1849).

Ainsi qu’en témoigne en toutes lettres l’acte de mariage du 20 août 1890, à la mairie de Ciboure, entre son petit-fils _ le fils de son fils Simon Goyenague et de son épouse Josèphe Joachine Albistur _ Pierre Paul Bernard Goyenague _ capitaine de vaisseau _, né à Ciboure le 19 août 1854 et décédé à Ciboure le 8 mars 1829, et l’épouse (et cousine) de celui-ci, Nicolasse Goyenague, née à Ciboure le 11 juillet 1864 _ j’apprendrai plus tard la date de son décès : à Ciboure, le 1er juin 1945 _, fille de Jacques Goyenague _ né, lui, à Ciboure le 16 octobre 1823, et frère cadet de Simon _ et de son épouse Catherine Larrea _ née à Ciboure le 9 octobre 1832, fille de Martin Larrea (décédé, noyé, le 4 avril 1841) et son épouse Silvestre Chourita ; apparentée à Marguerite Larrea, l’épouse de Jean Delouart ?… Jean Delouart (Ciboure, 26 août 1890 – Ciboure, 1872 _ date encore à préciser : le 23 septembre 1872 _) : frère de Marie-Baptiste Delouart (épouse Billac), et Marie Delouart (épouse Goyenague) _,

Simon Goyenague, lui _ le parrain effectif, sinon officiel, de Maurice Ravel _, est décédé à Ciboure le 18 avril 1890.

En 1890 _ l’année du décès de Simon Goyenague, le presque parrain de Maurice Ravel _,

Marie Ravel-Delouart avait 50 ans ; et Maurice Ravel, 15 ans.

J’ignore si la famille Ravel se rendait parfois _ par exemple pour quelque obligation ou pour quelques vacances… _ à Ciboure _ ou Saint-Jean-de-Luz _ ces années-là : la correspondance minutieusement recueillie et scrupuleusement éditée par Manuel Cornejo _ qui commence, page 65, par une lettre de Maurice Ravel à une amie le 11 juillet 1895 _ n’en dit rien _ mais existent des témoignages oraux qui confirment bien cette hypothèse, du moins pour le jeune Maurice Ravel ; et c’est très important. Maurice Ravel est venu à diverses reprises à Saint-Jean-de-Luz chez les Gaudin, notamment pour rendre visite à sa grand-tante Gachucha Billac, qui décèdera au domicile des Gaudin, rue Gambetta, le 17 décembre 1902

Et toutes deux, Marie-Baptiste Delouart _ épouse Billac le 14 septembre 1814 _, et sa sœur Marie Delouart, épouse Goyenague _ le 28 février 1821 _, ayant aussi pour frère _ issu des deux mêmes parents, Gratien Delouart et Sabine Laxague _, Jean Delouart, né à Ciboure le 27 août 1788 _ la date donnée par Jean-Noël Darrobers, en son article de 1997, est celle du 28 août 1790 : j’ignore pour quelles raisons : probablement du fait de la naissance d’un petit frère, lui aussi prénommé Jean, et probablement décédé en bas-âge… _ ; et futur époux, le 30 avril 1823, à Ciboure, de Marguerite Larrea ; lesquels auront pour enfants une autre Sabine Delouart, née à Ciboure le 24 juin 1825 (et future épouse, toujours à Ciboure, le 12 août 1852, de Bernard Cerciat _ je viens de l’indiquer… _) ; ainsi qu’un autre Jean Delouart, âgé de 28 ans le 13 novembre 1861 _ il serait donc né en 1833 _, le jour de son mariage à Ciboure avec Dominique Etchepare, âgée de 30 ans)…

Ce Jean Delouart, frère des trois Marie Delouart, lui serait décédé à Ciboure en 1872 _ oui : le 23 septembre 1872 ; dans la misère, et au domicile d’une de ses filles _ j’ignore encore laquelle _, déjà veuve, et mère de plusieurs enfants, indique encore Jean Noël Darrobers en son article sur les ancêtre cibouriens de Maurice Ravel de 1987. L’information est très précieuse : ce Jean Delouart-là était l’oncle et de Sabine Delouart (née en 1809), et de Gracieuse Billac (née le 15 mai 1824) ; et le grand-oncle de Marie Delouart (née à Ciboure le 24 avril 1840), bientôt épouse de Joseph Ravel, à Paris, le 3 avril 1873…

Il faut ajouter encore que la fratrie _ cibourienne _ des enfants Delouart de Gratien Delouart et son épouse Sabine Laxague _ leur mariage avait eu lieu le 28 janvier 1778 à Ciboure _, constituée de Marie-Baptiste (née le 29 juin 1782), Marie (née le 7 août 1786) et Jean (né le 27 août 1788), comportait _ au moins ! _ un quatrième enfant _ j’ignorais encore à cette date du 20 mars 2019 qu’il s’agit d’une troisième sœur nommée elle aussi Marie-Baptiste Delouart : née le 17 juin 1784, et future épouse, à Saint-Jean-de-Luz, le 17 août 1814, du cibourien Jean Etcheverry) _ : peut-être Pierre Delouart, né à Ciboure le 5 décembre 1778 _ celui-ci pourrait être le premier né (et décédé en bas âge) de Gratien Delouart et son épouse Sabine Laxague, mariés à Ciboure le 28 janvier 1778 ; ou bien appartiendrait-il à la branche aînée de Delouart ; et ne serait pas un fils de Gratien Delouart ! Et j‘ignore si ce Pierre Delouart a eu, ou pas, une descendance _ dans la seconde des éventualités, cela sortirait de la branche cadette des Delouart cibouriens, celle dont est issu, par sa mère Marie Delouart, Maurice Ravel… À moins qu’il ne s’agisse, encore, d’un autre enfant de Grtien Delouart et Sabine Laxague : le nommé Baptiste-Jean Delouart, époux d’une Gracieuse Casabon, dont parle Jean-Noël Darrobers en son article de 1997, page 147… Mais la chose demeure plutôt confuse pour le moment…

Je remarque cependant qu’en 1824, 1826 et 1828, Magdelaine, Gracieuse et Jeanne Delouart, qui ont épousé, à Ciboure, respectivement Pierre Dibarboure, Jean-Jacques Bernard et Bertrand Capdepont, étaient les filles d’un Jean Delouart, déjà décédé, et de son épouse Marie Ignarribehere _ mais il s’agit là d’un rejeton cibourien de la branche aînée des Delouart (issue de Miguel Delouart, né en 1681, et époux, en 1707, d’une Marie Hiriart) ;

alors que Gratien Delouart (1748 – 1798) et sa descendance sont issus, eux _ voilà ! _ de la branche cadette des Delouart, celle née de Marsans Delouart (c. 1685 – mort noyé en 1728) et son épouse Marguerite d’Etchepare (leur mariage eut lieu à Ciboure le 26 janvier 1710) ; puis de leur fils Michel Delouart (non revenu d’une expédition en Amérique ; le bateau Le Cantabre, sur lequel il avait embarqué, était parti en janvier 1748) et son épouse Marguerite Mourguy (leur mariage avait eu lieu à Ciboure au mois de novembre 1744) : Michel Delouart, qui avait une fille, Marie-Baptiste (1746 – 1825), épouse de Bernard Mignagoren (décédé en 1796), dont elle eut 4 enfants, eut en effet un fils posthume, Gratien Delouart, né le 1er mai 1748, quatre mois après le départ sans retour de son père. C’est de lui, Gratien Delouart, et son épouse Sabine Laxague (1758 – 1821) que descend, via Marie-Baptiste Delouart (1784- 1855), puis Sabine Delouart (1709 – 1774), puis Marie Delouart (1840 – 1917), notre Maurice Ravel (1875 – 1937).

Il y a donc bien peu de chance _ et pour cause ! _ que ce Jean Delouart, déjà décédé le 23 février 1824 lors du mariage de sa fille Magdelaine avec Pierre Dibarboure, soit le même que le Jean Delouart, né le 26 août 1790 _ et décédé, lui, en 1872 : le 23 septembre ! _, et fils de Gratien Delouart et son épouse Sabine Laxague, qui, « âgé de 35 ans« , venait d’épouser à Ciboure le 30 avril 1823 Marguerite Larrea ; et _ surtout ! _ qui était toujours en vie le 12 août 1852 (âgé de « 59 ans, marin« ), le 21 décembre 1853 (âgé de « 67 ans, marin« ), et encore (« ici présent et consentant » _ huit ans plus tard _) le 13 novembre 1861, lors des mariages, toujours à Ciboure, de ses filles Sabine Delouart (avec Bernard Cerciat) et Marie Delouart (avec Guilhen Etchepare), et de son fils Jean Delouart (avec Dominique Etchepare). Il décèdera, donc, à Ciboure, le 23 septembre 1872…

Le Jean Delouart déjà décédé à la date du 23 février 1824, et époux de Marie Ignarribehere, était lui, sinon un frère _ Gratien Delouart (1748 -1798) fut en effet, ainsi que nous l’apprend Jean-Noël Darrobers, le fils unique de son père Michel, disparu, lui, en mer en 1748, alors qu’il n’avait pas trente ans ; et Gratien Delouart n’avait qu’une sœur aînée, prénommée Marie-Baptiste, née en 1746, qui épousa Bernard Mignagoren, et en eut quatre enfants ; celle-ci, veuve depuis 1796, décéda en 1825 _, du moins un lointain cousin _ issu, donc, de la branche aînée des Delouart _ de Gratien Delouart, l’aïeul au quatrième degré de Maurice Ravel…

Mais jusqu’ici, je n’ai pas encore trouvé de généalogie claire et complète des descendants de Gratien Delouart (1748 – 1798) et Sabine Laxague (1758 – après 1823), qui simplifierait bien la tâche de préciser ces parentés cibouriennes, par sa mère, Marie Delouart, de Maurice Ravel…

Cependant Manuel Cornejo, auquel je viens d’adresser mes deux articles à propos de son si remarquable travail, me signale très opportunément les travaux du regretté Jean-Noël Darrobers :

Darrobers, Jean Noël, Marins et corsaires. Les ancêtres cibouriens de Maurice Ravel, Ekaina. Revue d’Études Basques[Saint-Jean-de-Luz], n°22, 1987, p. 78-94.

Darrobers, Jean Noël, Libres réflexions sur un mariage (presque) secret, Ekaina. Revue d’Études Basques [Saint-Jean-de-Luz], 1997, p. 304-315.

Darrobers, Jean Noël, Les ancêtres maternels de Maurice Ravel, Cahiers de l’I.R.H.M.E.S. Mélanges savoisiens de l’Opera Seria à Maurice Ravel [Genève, Éditions Slatkine], n°4, 1997, p. 139-159.

Je tâcherai de les consulter, et d’en apprendre davantage _ ce que j’ai bien sûr fait depuis le premier jet de cet article, réalisé le 20 mars ; et en y apportant les ajouts et correcrions adéquates…

Encore un dernier élément à ce dossier des parentés cibouriennes de Maurice Ravel :

Marie Delouart (1840 – 1917), la mère de Maurice Ravel, avait aussi, semble-t-il, un demi-frère, et toujours hors mariage de sa mère, Sabine Delouart (1809 – 1874) :

un nommé Pierre Casabon, qui serait né, lui, en 1838.

Mais dont je n’ai trouvé nulle mention _ ni même une quelconque allusion _ dans le copieux volume de cette Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens de (et à propos de) Maurice Ravel.

A nul moment je n’ai eu la plus petite intuition que Maurice Ravel disposait d’un oncle (ou de cousins) à Ciboure, ou Saint-Jean-de-Luz…

En cherchant un peu,

j’ai trouvé qu’avait existé là un autre Pierre Casabon (1871 – 1932) _ dont l’épouse était Josèphe Antoine Zubillaga (1874 – 1932) _,

père d’un Michel Casabon (1907 – 1992) _ dont l’épouse, à Ciboure, le 25 novembre 1932, était Antoinette Etchechury (1907 – 1996), fille de Jean Etchechury (1866 – 1949) et Marie-Dominique Hiriart (Urrugne, 13 août 1873 – Ciboure, 1949), fille de Jean Hiriart (Urrugne, 1830 – Urrugne, 1er mars 1903), lui-même fils de Jean Hiriart (Urrugne, 12 juin 1786 – Urrugne, ca 1861) : j’ignore à ce jour si existe ou pas une parenté de ces Hiriart d’Urrugne avec l’épouse de Charles Gaudin, Magdeleine Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – 15 juin 1968) : fille de Dominique Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 28 janvier 1849 – entre 1926 et 1929) et de Marie Dimatz (Saint-Jean-de Luz, 28 octobre 1845 – Saint-Jean-de-Luz, 9 juillet 1932), petite-fille de Jean-Baptiste Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 18 avril 1816 – Saint-Jean-de-Luz, 24 septembre 1859) et de Marie Etcheverry (Saint-Jean-de-Luz, 21 juin 1817 – Saint-Jean-de-Luz, 27 décembre 1850), arrière-petite-fille d’Etienne Hiriart (Saint-Jean-de-Luz, 13 mai 1784 – Saint-Jean-de-Luz, 10 août 1823) et de Françoise Berduqueu (Bidart, 5 juin 1789 – Saint-Jean-de-Luz, 12 mai 1864), puis de Michel Hiriart (1744 – 23 février 1814) et de Marie Duhamel… _,

lui-même père d’une Marthe Casabon, épouse d’un André Laurent.

Si la correspondance à ce jour connue de Maurice Ravel _ mais de nombreuses lettres demeurent encore inconnues, ou même auraient été détruites ! _ ne mentionne aucun Casabon, ni oncle, ni cousin, à Saint-Jean-de-Luz ou Ciboure,

il est assez peu probable que Maurice Ravel n’ait jamais eu, par sa mère, ou par sa chère tante Gachuch, la moindre connaissance un peu effective de l’existence d’un membre de cette famille de cousins Casabon à Saint-Jean-de-Luz ou Ciboure…

Sauf que Maurice Ravel avait bien d’autres occupations quand il séjournait à Saint-Jean-de-Luz ou Ciboure…

En tout cas, a existé tout au long de la vie du compositeur, et au moins via sa « chère tante Gachuch » _ avant qu’elle ne décède le 17 décembre 1902 _, un discret réseau de liens familiaux cibouriens : sont apparentés aussi aux Delouart des Billac, des Hiriart, des Larrea, des Etchepare, des Passicot, des Cerciat, des Anchochury… _ page 267, en une lettre du 19 juillet 1911 à Ida Godebska, Maurice Ravel, lui annonçant qu’il loge en la pension des sœurs Isabelle et Marie-Dominique Anchochoury, 28 rue du Quai, à Ciboure, qualifie Dominica Anchochoury de « la vieille amie de ma mère« 

Car Gracieuse Billac _ la marraine de Maurice Ravel _ (née le 15 mai 1824, à Ciboure)

était bien la tante de Marie Delouart (née le 24 mars 1840 à Ciboure), la mère du compositeur,

en tant que la demi-sœur de Sabine Delouart (née le 11 mars 1809 à Ciboure), la grand-mère maternelle de Maurice Ravel.

Et c’était en la loge (de concierge) que Gracieuse Billac occupait _ à moins que fut sa sœur même… : soit Sabine Delouart, la mère de Marie Delouart ; tout cela demeure encore embrouillé ! _ à la Maison Estebania, sur le quai, à Ciboure, que Marie Delouart, désormais épouse Ravel, avait accouché de son premier enfant, ainsi cibourien

_ Marie Delouart-Ravel, alors enceinte de sept mois, s’était en effet rendue à Ciboure à la fin de l’année 1874 afin d’assister sinon aux derniers instants, du moins aux obsèques de sa mère Sabine Delouart, qui est décédée à Ciboure le 22 décembre 1874. En cet état assez avancé de grossesse, Marie Delouart-Ravel avait choisi de demeurer à Ciboure (plutôt que de rentrer chez elle à Paris) jusqu’à son accouchement ; qui adviendra au rez-de-chaussée de la (belle) Maison Estebania, le dimanche 7 mars 1875 ; où résidait Gracieuse Billac, à moins que ce ne fût, plutôt, sa sœur, Sabine Delouart ! Laquelle des deux faisait fonction de concierge de la maison Estebania ?

Maurice Ravel

demeura toute sa vie très attaché à son « pays natal« ,

où il aimait tant venir se ressourcer…

De même qu’il est resté lié à sa « chère tante Gachuch« ,

le seul vrai lien effectif _ et affectif _ et vraiment _ clairement _ avéré par lui en sa correspondance _ du moins celle qui nous est disponible _

qu’il eut avec la famille cibourienne de sa mère…

Même si le compositeur, extrêmement discret et pudique, ne se répandait pas en confidences sur lui-même en tant que personne privée, en sa correspondance _ du moins celle qui nous demeure… Qui (et pour quelles raisons) conserve les lettres qu’il a reçues ?..

Mais Simon Goyenague _ le presque parrain du petit Maurice : ce n’est tout de même pas rien ! Même si les Ravel étaient loin d’être dévots. Pas d’obsèques religieuses ni pour Marie, sa mère, ni pour Maurice lui-même… : Maurice Ravel était athée ! _ étant donc lui aussi parent, et de Gracieuse Billac, et des Delouart _ il était cousin germain de Sabine Delouart, la grand-mère maternelle du compositeur, et de la demi-sœur de celle-ci, Gracieuse :

Simon Goyenague et Gachoucha Billac formaient donc le premier cercle de ce qui restait de famille à Ciboure (et Saint-Jean-de-Luz) à Marie Delouart-Ravel… _,

cette généalogie familiale des Delouart aurait besoin d’être précisée…

Découvrir les travaux de Jean-Noël Darrobers sur Les Ancêtres maternels de Maurice Ravel, me sera donc précieux…

Ce mercredi 20 mars 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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