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Un très juste retour à la ravelienne « L’Heure espagnole » des Siècles et François-Xavier Roth…

13sept

Ce jour,

un remarquable très juste article de Jean-Luc Clairet sur le site de ResMusica, intitulé « Une heure en Espagne avec François-Xavier Roth et Isabelle Druet« …

Une heure en Espagne avec François-Xavier Roth et Isabelle Druet

Le chef des Siècles poursuit son exploration de l’univers ravélien. Pour L’Heure espagnole, il invite Isabelle Druet à remettre sa Concepción sur le métier discographique. Il fait de même avec le Boléro, qu’il enregistre cette fois dans une instrumentation tout à fait inhabituelle.

En 2016, Isabelle Druet avait déjà gravé avec Leonard Slatkin (CD Naxos) le premier des deux opéras de Maurice Ravel. Pour paraphraser un célèbre critique (il fut rédacteur en chef du seul magazine d’opéra français), elle a exactement « la voix du rôle ».Comme son actuelle consœur Stéphanie D’Oustrac, comme leur aînée à toutes deux : Jane Berbié. La voix qui convient à cette surprenante pantalonnade, qualifiée en son temps de « vaudeville pornographique », aujourd’hui encore toujours désarçonnante pour qui la découvre, mais, à y réfléchir, finalement pas plus inconséquente que la moindre pièce de Feydeau. Ce succès théâtral de Maurice Étienne Legrand (alias Franc-Nohain) avait séduit le compositeur : d’avril à octobre 1907, il en réalisa la preste version musicale piano-chant, et, en 1909, le complet achèvement orchestral. Composée en même temps que la Rhapsodie espagnole, L’Heure espagnole est, comme ce chef-d’œuvre pour orchestre, l’occasion pour Ravel de mettre en note subtiles les fragrances hispanisantes échappées jusqu’à Saint-Jean de Luz, sa villégiature estivale à deux pas de Ciboure, commune où il avait vu le jour. Une miniature (moins de cinquante minutes de musique) mais un grand orchestre pour un scénario souriant qui professe qu’en amour, le tour de chacun arrive tôt ou tard _ voilà ! _, de quelque milieu social que l’on soit : une philosophie de vie qui méritait assurément son opéra.

Entre ses deux soupirants (Don Iñigo Gomez, banquier pesant ; Gonzalve, poète autocentré) et un déménageur dévoué _ Ramiro _ qu’elle fait cavaler entre boutique et chambre, Concepción est une femme qui a fort à faire lorsque son horloger de mari s’absente une heure par semaine. L’héroïne de L’Heure espagnole est une femme entourée d’hommes. De même Isabelle Druet est une cantatrice entourée de la fine fleur virile de l’actuel chant français _ voilà _ : en Don Iñigo Gomez, un Jean Teitgen imposant autant que ravi de s’adonner à l’auto-dérision ; en Gonzalve, un Julien Behr élégant et ivre de sa prose ; en Torquemada, un Loïc Félix mercantile et lucide, tous coiffés au poteau par le Ramiro juvénile de Thomas Dolié, suprême en ravi de la crèche. Les Siècles huilent avec virtuosité les ressorts de cette brève heure d’ horloge que Ravel, dix ans plus tard, complétera par son second opéra _ sur un livret de ColetteL’Enfant et les sortilèges, les deux œuvres, génialement différentes _ oui _, formant un diptyque idéal dont l’on comprend mal qu’ils soient si rarement donnés dans sa globalité à la scène _ en effet.

Si L’Heure espagnole, introduite par une merveilleuse volière de tic-tacs _ oui _, voit son lyrisme systématiquement empêché, inféodé qu’il est au rythme de la conversation _ qui va bon train, oui _, il en va tout autrement pour le Boléro composé vingt ans plus tard : « sans musique », dixit François-Xavier Roth (deux mélodies majeur/mineur et un seul rythme), il n’est que transe hypnotique immortalisant son auteur en charmeur de serpent musical _ oui. Le voici proposé dans une nouvelle édition critique qui réintroduit, à la place de la caisse claire, le tambour (et même deux : initiative qui ferait retrouver le sourire à Jacques Villeret, génial interprète du Batteur du Boléro de Patrice Leconte) : le sarrussophone à la place du contrebasson, et même les castagnettes d’origine, « tous instruments précis pour lesquels Ravel a composé », spécifie encore Roth. Les Siècles rutilent bien évidemment _ oui ! _ dans cette redécouverte….

Maurice Ravel (1875-1937) :

L’Heure espagnole. Loïc Félix, ténor (Torquemada) ; Isabelle Druet, mezzo-soprano (Concepción) ; Julien Behr, ténor (Gonzalve) ; Thomas Dolié, baryton (Ramiro) ; Jean Teitgen, basse (Don Iñigo Gomez) ;

Les Siècles, direction : François-Xavier Roth.

1 CD Harmonia Mundi.

Enregistré à La Seine Musicale, Boulogne-Billancourt les 23 et 24 mars 2021.

Notice de présentation trilingue (français, anglais, allemand).

Durée : 64:36

Un très lucide article, pour un chef d’œuvre de CD.

Ce mercredi 13 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La première de deux révélations majeures dans le stupéfiant CD de « L’heure espagnole » de Maurice Ravel par François-Xavier Roth et Les Siècles : l’éclatantissime talent du ténor Julien Behr…

20juin

Dans mon article d’avant-hier 18 juin « « ,

je m’empressais de donner un lien à la magique vidéo (d’une durée de 3′ 21), captée lors de l’enregistrement du CD de cette « Heure espagnole » de Maurice Ravel et Franc-Nohain, sous la direction de François-Xavier Roth, dans le quintette vocal final de la dernière scène,

magistralement servie aussi par cinq chanteurs d’un exceptionnel talent : la  mezzo-soprano Isabelle Druet (Concepcion : l’épouse coquette de l’horloger Torquemada), le ténor Julien Behr (Gonzalve : le bachelier poète), le ténor Loïc Félix (Torquemada : le mari horloger), le baryton Thomas Dolié (Ramiro : le muletier) et la basse Jean Teitgen (Don Inigo Gomez : le banquier) ;

et sous la direction, aussi, du chef de chant Mathieu Pordoy

_ à comparer, et c’est bien intéressant, avec le podcast (d’une durée, cette fois, de 3′ 06) de l’interprétation, considérée jusqu’ici comme de référence, sous la direction de Lorin Maazel, en 1965, et avec les chanteurs Jane Berbié (Concepcion), Michel Sénéchal (Gonzalve), Jean Giraudeau (Torquemada), Gabriel Bacquier (Ramiro) et José Van Dam (Don Inigo Gomez) : excusez du peu !.. Il leur a seulement probablement manqué, ce jour-là, le petit plus, un rien, mais qui fait toute la différence, de la patte d’un chef de chant aussi génial, oui, que Mathieu Pordoy… Et ce peut bien être à pareille aune-là qu’on peut mesurer par ici (Roth) et par  (Maazel) le degré de qualité, poétique et proprement magique, oui, de  l’exceptionnel talent de Mathieu Pordoy…

Ma première révélation, pour ce jour, concerne le ténor Julien Behr,

dont j’apprécie le talent superlatif, tant de comédien que de chanteur, dans le rôle du bachelier poète Gonzalve ;

ansi que cela éclate merveilleusement en la superbe vidéo de ce magistral bouquet final…

Une miraculeuse leçon d’esprit _ français _ et d’intelligence _ la plus purement ravelienne… _ de comédie et de chant !

Il n’est que de comparer la prestation donnée en ce CD-ci, avec la qualité formidable de clarté et de vie _ elles sont exceptionnelles ! _avec les précédentes interprétations proposées, le plus souvent hélas bien confuses, et parfois même scolaires _ sans direction assez intelligente, ni fidèle à l’esprit si fin, et de Franc-Nohain, et de Maurice Ravel… _, jusqu’ici en la discographie ;

du moins celles qui figurent en ma discothèque personnelle :

_ celle dirigée par Manuel Rosenthal, en 1944 _ en un CD Ina Mémoire vive _ ;

_ celle dirigée par André Cluytens, en 1952 en un coffret Erato  _ ;

_ celle dirigée par Lorin Maazel, en 1965 _ en un double CD Warner _  ;

_ celle dirigée par Armin Jordan, en 1985 _ en un coffret Warner _  ;

_ et celle dirigée par Stéphane Denève en 2014 _ en un CD SWD Music.

Ce qui m’a incité à désirer très vivement approfondir ma connaissance des précédentes réalisations discographiques de cet excellentissime Julien Behr ;

comme, par exemple, son incarnation de Pelléas dans le « Pelléas et Mélisande » de Claude Debussy, sous la direction, déjà, de François-Xavier Roth, et avec Les S!ècles _ soit le triple CD Harmonia Mundi HMM 935352.54…

Mais aussi dans un récital d’airs français intitulé « Confidence« , soit le CD Alpha 401, paru en 2018 ;

que je suis allé, illico presto, commander à mon disquaire préféré…

Surtout quand je me suis aperçu qu’y figurait, tout au final de ce récital, une sublime interprétation _ l’écouter ici  ; ou bien la regarder _ de la chanson de Charles Trénet, en 1936, « Vous qui passez sans me voir« …

La chanson préférée de ma mère (11 février 1918 – 27 octobre 2018)…

Et demain, je développerai ma seconde révélation majeure, et cruciale !, d’après cette sublime vidéo du quintette vocal final de cette « Heure espagnole« , si magnifiquement dirigée en ee magistral CD…

Ce mardi 20 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Après un stupéfiant hypnotique « Bolero », la délicieuse pochade de Franc-Nohain et Maurice Ravel, « L’Heure espagnole », servie à la perfection par François-Xavier Roth, ses chanteurs et ses Siècles…

18juin

À la suite de mon article d’hier samedi « « ,

voici, ce dimanche 18 juin,

quelques brèves remarques tout simplement enchantées sur la réussite parfaite qu’est l’interprétation par François-Xavier Roth, son orchestre Les Siècles, et les magnifiques diseurs-chanteurs que sont Isabelle Druet, Concepcion, Julien Behr, Gonzalve, Loïc Félix, Torquemada, Thomas Dollé, Ramiro et Jean Teitgen, Don Inigo Gomez,

de cette délicieuse délicate pochade de Franc-Nohain (1872 – 1934) et Maurice Ravel (1875 – 1937), « L’heure espagnole » (composée l’été 1907, et créée le 19 mai 1911) _ d’une durée ici de 49′ 20 _,

en cet époustouflant album Harmonia Mundi HMM 905361,

dont le complément _ en plus petites de lettres, pour une fois, sur la converture du CD _ de super-luxe, est rien moins que l’immense « Bolero«  _ d’une durée, ici, de 15’16…

On ne manquera pas de lire avec le plus grand profit, en le livret de ce CD,

la très détaillée présentation, intitulée « Rythmes et humeurs « avec un peu d’Espagne autour »« , de Jean-François Monnard, sur 5 pages ;

ainsi que, sur 4 pages, un tout à fait éclairant entretien de François-Xavier Roth avec Jean-Jacques Groleau _ avec, entre autres, un très intéressant parallèle de cette « Heure espagnole«  de Maurice Ravel et Franc-Nohain, en 1907, avec le « Pelléas et Mélisande » de Claude Debussy et Maurice Maeterlinck, en 1902…

Où se marque ce qui fait la singularité merveilleuse du génie musical de Ravel à ce moment lui-même intéressant de la musique française (et de la poésie !) d’avant le bouleversement de 1914… « L’heure espagnole«  ayant été reçue dans une certaine incompréhension, lors de cette création, en 1911…

Et pour en juger aussi à l’oreille, voici, et à ne surtout pas manquer, un jubilatoire _ orgasmique ! _ extrait vidéo (de 3′ 21) du somptueux bouquet final à cinq _ une merveille ! _ de cette « Heure espagnole« -ci, par François-Xavier Roth (d’une durée totale de 49′ 20, en ce merveilleux CD)…

Pourrez-vous donc y résister ?

Ce dimanche 18 juin 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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