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Mathieu Pordoy subtil accompagnateur et chef de chant, ou le pur art du charme (suite)…

12avr

Le récent beau CD « Mozart – R. Strauss – Lieder« , avec Sabine Devieilhe _ Erato 5054197948862, enregistré à l’Opéra de Paris au mois de juillet 2023 (ainsi que le 5 janvier 2024, à Boulogne-Billancourt, pour « Morgen« , avec le violon de Vilde Frang : écoutez-le ici)… _confirme une nouvelle fois, et si besoin encore en était, le très grand talent du pianiste Mathieu Pordoy, comme accompagnateur (ou chef de chant) hyper subtilement attentif : cette fois dans un beau récital, bien composé, de Lieder et Mélodies de Mozart et Richard Strauss…

Sur ce talent amplement confirmé déjà de Mathieu Pordoy, cf mes détaillés articles des 19 décembre 2019 « « ,

21 juin 2023 « « ,

et 22 juin 2023 « « .

Et voici un lien au très précis commentaire intitulé « L’évidence » qu’en a donné le 29 mars dernier sur le site de ForumOpera Charles Sigel…

Sabine Devieilhe : Lieder de Mozart et Richard Strauss

29 mars 2024
L’évidence

En somme c’est Zerbinetta et la Reine de la nuit chantant le lied. Avec tant de facilité apparente, de naturel, d’évidence que, pour un peu, on en oublierait d’admirer…

Réussite parfaite à laquelle concourt à égalité le piano de Mathieu Pordoy, très coloré, jamais lourd, et d’une variété de toucher infinie, partenaire idéal _ oui _ respirant à l’unisson de la voix. Tous deux dans une prise de son magnifique, équilibrée et brillante.

Chez Sabine Devieilhe, c’est peut-être la maîtrise de la ligne qui émerveille d’abord (outre l’intonation d’une justesse évidemment jamais prise en défaut). Ce legato qui ne faiblit jamais et traduit l’immobilité de Die Nacht (Strauss), l’effroi de l’avancée d’une nuit engloutissant toutes choses. Tout cela impliquant une maîtrise, un souffle, un placement de la voix de haute volée. Au seul bénéfice finalement de l’esprit du lied, de cette incertitude blême où est plongé l’auditeur. Le sens du poème est donné in extremis : « O die Nacht, mir bangt, sie stehle Dich mir auchOh, j’ai peur que la nuit t’arrache aussi à moi. »

…Mathieu Pordoy et Sabine Devieilhe © Steve J. Sherman

C’est le premier Strauss de l’album, la plage 2. Je suggère d’écouter juste après le premier des Mozart mélancoliques, la plage 9, l’étonnant An die Einsamkeit (À la solitude). Mélodie ou lied ? On peut en discuter. Plutôt lied, je crois, puisque c’est un état d’âme. Et Mozart y semble, en sol mineur, préfigurer Schubert. Pas de prélude au clavier (Mathieu Pordoy, si délicat, si attentif _ oui, oui). Mozart expose tout de suite la ligne musicale, une mélodie reprise trois fois (en principe quatre, l’une des strophes est ici coupée) sur un texte un peu sentimental (de Johann Timotheus Hermes, romancier à succès) que la musique transfigure. Et puis la transparence du timbre, les ornements légers des reprises, le dépouillement pour ne pas dire l’effacement de l’interprète, le sentiment pur… C’est très beau et tout simplement, oui, évident.

De la même façon, pour revenir à Strauss, Waldseligkeit (Béatitude en forêt) semble en lévitation avec ces notes tenues inépuisables sur un souffle sans fin, ces montées sur les sommets, ces longues paraboles qui semblent s’envoler toujours plus haut avant de redescendre vers le dernier vers (« Da bin ich ganz nur DeinLà je suis tout à toi »). Technique vocale souveraine mise au service de l’expression.

Strauss en 1902 © D.R.

En lévitation

Lévitation, le mot reviendrait naturellement sous la plume pour évoquer l’effet étrange, un peu hypnotique, que crée Meinem Kinde, regard émerveillé porté sur un enfant qui dort. On cherche les explications : est-ce le tempo lentissime, le timbre si limpide, les passages impalpables en kopfstimme (sur Sternlein), l’intensité de certains forte (sur segne, umher, ou Liebe) sans parler des spirales obsédantes du piano ?

Mystères de l’interprétation… Qui se perpétueront dans la plage suivante, le fameux Morgen, ondulant, halluciné, avec ses longues tenues non vibrées, portées par le violon effusif de Vilde Frang, ses silences qui s’allongent, comme certains mots (« die Augen schauen ») s’étirent à l’infini _ écoutez- le ici… L’ineffable va bien à Richard Strauss… Lied extatique sur un poème de John Henry Mackay au sous-texte homosexuel : demain, Morgen, nous serons libres (c’est du moins ce que révèle _ en effet, à la page 12  du livret _ le commentaire de Richard Stokes).

Autre lied illustre, Ständchen (Sérénade), et sa prestesse, sur les guirlandes ondoyantes du piano : le sous-texte (pas tellement caché d’ailleurs) est ici ouvertement érotique _ oui _, jusqu’aux « Wonneschauen » de la fin, des frissons de bonheur au sens dépourvu d’équivoque. La voix se fait aussi légère que celle du rossignol (Die Nachtigall) qui assiste à la scène, tandis qu’une rose en rougit. Version parfaite d’un lied dont Strauss se plaignait déjà qu’il fût galvaudé, mais restitué ici dans toute sa fraîcheur amoureuse.

Sabine Devieilhe © Alice de Sagazan

Virevoltes

On classera aussi au dossier Zerbinetta l’invraisemblable Amor, qui tient du défi permanent et de l’équilibrisme dangereux : coloratures en cascades, trilles en batteries serrées, défilé de notes perchées, des contre-ut à foison …. Si la gageure est de faire croire que c’est facile, elle est tenue, comme en se jouant. De même pour Kling ! aérien et folâtre, qui semble répondre à la petite comédie de Schlagende Herzen (Cœurs battants) où Mozart semble préfigurer les ballades des Romantiques.

Ainsi va ce récital qui batifole entre fantaisie et mélancolie, comme pour attester, si besoin était, de la richesse de la palette de Sabine Devieilhe, et de la cyclothymie de Strauss, sans doute le dernier de ces Romantiques, qui passe incessamment de la virtuosité à la morosité, celle qu’il laisse s’épancher dans le Rosenkavalier, nostalgisant sans fin sur la fuite du temps (dans Winterweihe -Dédicace d’hiver) mais toujours amoureux (Ich schwebe – Je plane).

Érotisme fin-de-siècle

Les mélodies très Modern Style du cycle Mädchenblumen (Fleurs de jeunes filles), écrites en 1889, publiées en 1891, font partie de la première vague composée par Strauss, qui ne s’adonnera à l’exercice qu’épisodiquement. Ces quatre vignettes, sur des poèmes de Félix Dahn, filent la métaphore entre fleurs et petites jeunes filles, avec maintes arrière-pensées d’un érotisme à peine estompé et pas mal de doubles sens transparents. Strauss, faisant mine d’en rougir, écrit à son éditeur Eugen Spitzweg : « J’ai achevé un nouveau volume de lieder, mais ils sont très compliqués et constituent des expériences si curieuses qu’il me semble que je vous rendrais service en les refilant à un autre éditeur… »
Elles ont été enregistrées notamment par Edita Gruberova et Diana Damrau. Sabine Devieilhe les surpasse en aisance et en naturel (un naturel très sophistiqué, bien sûr). Les courbes serpentines et les modulations pastel de Kornblumen (Bleuets), le brio virevoltant de Mohnblumen (Coquelicots), les insinuantes allusions d’Epheu (Lierre) – « Denn sie zählen zu den seltnen Blumen, die nur einmal blühen – Car elles comptent parmi les fleurs qui ne fleurissent qu’une fois »-, l’érotisme torpide de Wasserrose (Nénuphar), sur le piano liquide de Mathieu Pordoy qui semble scintiller dans une lumière matinale… C’est un univers préraphaélite, voluptueux et diaphane dont Sabine Devieilhe varie constamment les couleurs et l’éclairage, aussi attentive au texte qu’à la musique.

Mozart par Joseph Lange © D.R.

Pudeurs mozartiennes

Juste après, La violette de Mozart (Das Veilchen) semblerait bien frêle et bien chaste en comparaison… Écrasée par le pied d’une bergère étourdie… Ce pourrait être une bluette très Hameau de la Reine. Par le simple (?) jeu des harmonies, Mozart lui prête la mélancolie d’une réflexion sur la vie et la mort, très troublante. D’autant plus quand elle s’illumine de la fausse candeur du timbre de Sabine Devieilhe. Une mélodie composée en 1785, l’année des 20e et 21e concertos… C’est Mozart lui-même qui ajouta aux vers de Goethe sa propre conclusion : « Das arme Veilchen ! Es war ein herzige Veilchen – La pauvre violette ! C’était une violette pleine de cœur », prétexte à une fin abrupte qui laisse étonné. Tant d’arrière-plans en 2’30’’…

Moins profonde, Das Traumbild (Vision en rêve) est une gentille romance en mi bémol majeur très semblable à Die Einsamkeit, dont elle n’a peut-être pas la mélancolie. Là encore une phrase musicale revient quatre fois (l’une d’elles coupée aussi). Curieux de penser qu’elle a été composée à Prague le 6 novembre 1787 neuf jours après l’achèvement de Don Giovanni.
De l’été de la même année, An Chloe, n’a elle aussi que l’attrait d’une romance -mais une romance de Mozart, tout de même ! De l’une comme de l’autre Sabine Devieilhe fait de très jolies choses (les vocalises de la coda d’An Chloé sont d’une grâce impalpable _ regardez-et écoutez…). Chapeau bas devant le toucher _ oui _ de Mathieu Pordoy qui touche son piano (un Steinway on suppose) comme il ferait d’un piano-forte, pour ne pas dire un clavicorde _ c’est dire…

Mathieu Pordoy et Sabine Devieilhe © Steve J. Sherman

Mais l’étonnant, c’est que le même jour qu’An Chloé (24 juin 1787) Mozart écrit aussi ce qui passe pour être le premier vrai lied jamais composé, Abendempfindung (Sentiment du soir), point de départ d’une aventure qui ne s’achèvera qu’avec Malven, composé par Strauss à Montreux le 23 novembre 1948 (donc après les Quatre derniers lieder).
Le mot important ici, c’est Empfindung. Méditation morose sur la vie et surtout la mort. Que Sabine Devieilhe effleure comme sans y toucher, le charme de la voix estompant (de façon très mozartienne) la gravité sous l’apparente légèreté. Un bref rallentando suffisant à changer fugitivement le climat _ écoutez-ici…

On n’aura garde d’oublier quelques miniatures au fini parfait, Oiseaux, si tous les ans, une des deux seules mélodies de Mozart en français et Komm, lieber Zither, komm, petite chose écrite pour voix et mandoline, dont le plus étonnant est qu’elle fut composée alors qu’il était tout entier à l’écriture d’Idomeneo.

Enfin on saluera les débuts précoces au disque de Lucien Pichon, qui vient ponctuer l’exquis Das Kinderspiel de Mozart de sa voix de tout petit garçon qui fut à bonne école avant même de naître… et rien n’est plus charmant que le rire de sa mère l’écoutant.

Mathieu Pordoy est toujours subtil, fin et élégant : c’est ce que je désirais souligner…

Bravo !!!!

Ce vendredi 12 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

A partir d’un travail sien de révision des partitions (jusqu’ici truffées d’erreurs), le chef John Wilson vient nous offrir une magistrale interprétation de ce chef d’oeuvre de Ravel qu’est le Ballet complet de « Daphnis et Chloé »…

04avr

Avec le CD « Ravel – Daphnis et Chloé – Complete Ballet« , soit le CD Chandos 5327 _ enregistré à Londres du 7 au 9 décembre 2022 _,

à la tête du Sinfonia of London Chorus et du Sinfonia of London, le décidément excellent John Wilson vient nous offrir une superbe _ magistrale _ interprétation de ce chef d’œuvre sublime de Maurice Ravel qu’est le Ballet de « Daphnis et Chloé« , à partir d’un travail extrêmement minutieux de révision _ effectué par lui-même, John Wilson, au moment des confinements du Covid _ des partitions, truffées d’erreurs accumulées jusque là…

Voici le bel article intitulé « John Wilson, un nouveau regard sur Daphnis et Chloé de Ravel » que ce jeudi 4 avril 2024, sur le site de l’excellent magazine Crescendo, Pierre-Jean Tribot vient consacrer à cette prouesse musicale et discographique ravélienne, pour le label Chandos :

John Wilson, un nouveau regard sur Daphnis et Chloé de Ravel 

LE 4 AVRIL 2024 par Pierre Jean Tribot

Maurice Ravel (1875-1917) : Daphnis et Chloé, M.57.

Sinfonia of London Chorus, Sinfonia of London, direction : John Wilson.

2022. Livret en anglais, allemand et français. 54’00.

Chandos CHSA 5327.

En matière de Daphnis et Chloé de Maurice Ravel, il y bien une problématique centrale : celle des centaines de fautes qui n’avaient jamais été corrigées _ hélas _ depuis la première édition de la partition. Tous les chefs d’orchestre qui se confrontent à ce chef d’œuvre se repassent des listes de corrections à appliquer, et certaines de ces listes, comme celle établie par Pierre Boulez, sont presque “légendaires”.

En 2020, pendant le confinement pandémique _ voilà ! _, le chef d’orchestre John Wilson a amorcé un travail de fond pour proposer une édition révisée expurgée de ces erreurs. Sur base des sources, dont le manuscrit original ou la partition de la réduction piano/chœur, il a pu proposer le travail “qui reflétait le mieux les décisions finales du compositeur” _ voilà quel était l’objectif ! _ comme il l’indique dans la notice de présentation _ aux pages 34-35. En effet, différentes modifications avaient également été apportées par Ravel _ sur le vif _ au moment des répétitions. Ces dernières avaient été reportées sur les parties séparées, mais pas reprises dans la partition de chef. John Wilson livre donc en première son travail au pupitre de ses musiciens londoniens.

La réussite de ce nouvel enregistrement est indéniable _ en effet. En premier lieu, il faut saluer la performance de l’incroyable Sinfonia of London dont l’engagement est sans faille : puissance et éclat dans les tuttis, richesse de couleurs et finesse et élégance dans les solistes _ voilà qui est dit, et bien dit. Le Sinfonia of London Chorus est quant à lui d’une idéale homogénéité avec ce qu’il faut de flexibilité à la fois dans la transparence des timbres que dans la puissance de la projection _ oui.

La baguette de John Wilson travaille le texte, et on redécouvre _ ainsi _ cette œuvre _ d’une extraordinaire fraïcheur, en la plus parfaite cohérence, d’ailleurs, avec son sujet… La texture instrumentale sonne allégée _ oui _ avec une plus grande mobilité de la masse orchestrale. La lisibilité des pupitres est exceptionnelle _ c’est magnifique, et sublimement ravélien ! _ et rend encore plus impactants les contrastes et les césures narratives de ce ballet. Le geste compositionnel de Ravel, sa force et son génie sont ici magnifiés _ voilà. Bien évidemment, la prise de son Chandos, techniquement superlative, nous place au cœur de cette interprétation magistrale qui fait date _ oui.

Alors bien évidemment, la discographie de Daphnis et Chloé est bardée de références d’Ansermet (Decca) _ et Monteux (Decca)… _ à François-Xavier Roth (HM) _ cf par exemple, et à côté de plusieurs autres, mon article «  » en date du 23 juin 2023, mais aussi, et plus particulièrement à propos de « Daphnis et Chloé« , celui-ci, même bien trop bref, « «  en date du 15 septembre 2019… _en passant par Pierre Boulez (DGG), mais cette version, unique par le regard _ quasi originaire _ qu’elle nous permet de retrouver _ enfin ? _ sur ce chef d’œuvre, est _ sans nul doute _ une pierre angulaire.

Pierre-Jean Tribot

Pour ce qui personnellement concerne l’aficionado ravélien que je suis,

je dois signaler ici que j’avais beaucoup apprécié, à sa sortie, le précédent CD Ravel « Ma Mère L’Oye – Boléro (premières recordong of original ballets«  de John Wilson (le CD Chandos CHSA 5280),

ainsi qu’en témoigne mon article en date du 1er septembre 2022 : « « .

Mais il me faut relever aussi que ni le site Discophilia de Jean-Charles Hoffelé, ni le site ResMusica _ que je consulte quotidiennement _ n’ont jusqu’ici consacré d’article aux (belles) réalisations discographiques ravéliennes de John Wilson ;

et cela à la différence du site (belge) du magazine Crescendo, dont je relève maints articles (au nombre de 13) antérieurs _ à celui de ce 14e, ce jeudi 4 avril 2024 _ consacrés à ce chef britannique, dont, en l’occurrence, ces 3 remarquables-ci à propos de Maurice Ravel :

_ « John Wilson et Ravel« , un entretien entre Bertrand Balmitgère et John Wilson, en date 26 janvier 2022 :


_ « Les œuvres orchestrales de Ravel chez Chandos : le choc John Wilson« , un article de Pierre-Jean Tribot, en date du 20 février 2022 :


_ et « Ravel en miroirs anglais, entre mentors et disciples« , un article de Pierre-Jean Tribot, en date du 19 mars 2024…

Je ne sais trop  qu’en conclure : serait-on plus attentif, ou plus curieux, en Belgique qu’en France ?..

En tout cas, John Wilson est un chef ravélien _ Ravel, a-t-il aussi confié, est son « compositeur préféré«  _ à coup sûr bigrement intéressant… 

Écoutez-ici la sublime Pantomime de la troisième Partie de ce « Daphnis » (6′ 40), sous la baguette de John Wilson..

Ce jeudi 4 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

S’entretenir d’interprétations de chefs d’oeuvre de la musique : l’oreille quasi parfaite de Jean-Charles Hoffelé en son Discophilia, à propos, ce matin, du merveilleux « Ravel Piano Concertos » d’Alexandre Tharaud et Louis Langrée, avec l’Orchestre National de France _ ou la chance de pouvoir dialoguer un peu, à la lecture, à défaut de vive voix, avec une telle oreille musicale…

16oct

Une confirmation du coup d’éclat éblouissant d’Alexandre Tharaud _ et Louis Langrée dirigeant l’Orchestre National de France : magnifiques, eux aussi… _ dans les deux merveilleux et profonds, par delà leur virtuosité, concertos pour piano et orchestre de Maurice Ravel, en le CD Erato 5054197660719 « Ravel Piano Concertos«  qui vient de paraître vendredi 13 octobre dernier,

avec, au réveil ce lundi matin 16 octobre, le très bel article « Les deux visages » de Jean-Charles Hoffelé _ à la si juste et honnête oreille ! _ sur son si précieux site Discophilia…

Une oreille juste

comme est aussi, tellement de confiance, elle aussi, celle de Vincent Dourthe, mon disquaire préféré ;

et c’est assurément bigrement précieux que de pouvoir s’entretenir un peu précisément et vraiment _ de vive voix, ou à défaut, seulement par dialogue silencieux à la seule lecture… _ avec de tels interlocuteurs sur leur perception ultra-fine, au microscope _ ou stéthoscope musical… _, des interprétations au disque des œuvres de la musique…

Et tout spécialement, bien sûr, à propos de chefs d’œuvre d’interprétations de chefs d’œuvre _ pourtant passablement courus de bien des interprètes, qui s’y affrontent, se confrontent à de tels Everests pour eux, les interprètes… _ de la musique ; comme ici ces deux somptueuses merveilles du somptueux merveilleux _ et hyper-pointilleux et exigeant déjà envers lui-même, à l’écritoire, jusqu’au supplice ! _ Maurice Ravel…

Et je renvoie ici à mon article d’avant-hier samedi 14 octobre :

 

« « …

LES DEUX VISAGES

Cette douleur dans l’assombrissement de l’Adagio assai _ voilà _ qui ira jusqu’au quasi cri _ voilà : Ravel, éminemment pudique, demeure toujours dans de la retenue… _ invite _ voilà _ dans le Concerto en sol l’univers si _ plus évidemment _ noir _ lui _ du Concerto pour la main gauche, et rappelle que les deux œuvres furent écrites _ très étroitement _ en regard _ en 1930-1931 _, et de la même encre _ absolument ! Beaucoup _ d’interprètes _ n’auront pas même perçu cette _ infra-sismique _ tension, jouant tout _ de ce concerto en sol _ dans la même ligne solaire ; Alexandre Tharaud, qui connaît son Ravel par âme, s’y souvient probablement de la vision qu’y convoquait _ en 1959Samson François _ oui : c’est en effet à lui, et à Vlado Perlemuter aussi, que, sur les remarques si fines et compétentes de mon disquaire préféré Vincent Dourthe, je me référais hier dimanche matin, en mon post-scriptum à mon article de la veille, samedi, « «  : références d’interprétations marquantes, s’il en est !  _ et ose ce glas qu’on n’entend jamais _ chez les autres interprètes de ce Concerto en sol.

Mais le Concerto en sol majeur est aussi dans ses moments Allegro cette folie _ oui _ d’un jazz en arc-en-ciel _ débridé, voilà : Ravel avait été très vivement marqué par ce qu’il avait pu percevoir de ce jazz lors de sa grande tournée récente aux États-Unis, du 4 janvier au 21 avril 1928… _ dont le pianiste ne fait qu’une bouchée, swing et échappées belles, toute une enivrante suractivité rythmique _ à la Bartok aussi, autant qu’à la Gershwin ; Maurice Ravel avait fait la connaissance de George Gershwin le 7 mars 1928, lors d’un repas organisé pour son anniversaire chez Eva Gauthier à New-York, ainsi que Ravel en témoigne à Nadia Boulanger en une lettre du lendemain 8 janvier (citée aux pages 1162-1163 de sa « Correspondance » éditée par Manuel Cornejo en 2018 : « The Biltmore New-York 8/3/28 Chère amie, voici un musicien doué des qualités les plus brillantes, les plus séduisantes, les plus profondes peut-être : George Gershwin« , et il ajoutait : « Son succès universel ne lui suffit plus : il vise plus haut. Il sait que pour cela les moyens lui manquent. En les lui apprenant, on peut l’écraser. Aurez-vous le courage, que je n’ose pas avoir, de prendre cette terrible responsabilité ? Je dois rentrer aux premiers jours de mai et irai vous entretenir à ce sujet. En attendant, trouvez ici l’expression de ma plus cordiale amitié. Maurice Ravel« ) _ que pimentent les bois du National menés avec une intense fantaisie _ voilà ! l’orchestre lui aussi brûle… _ par Louis Langrée.

Cet accord magique _ oui, oui, oui _ se renouvelle dans le Concerto pour Wittgenstein, mais dans des nuances de cauchemar _ à la ravelienne Scarbo _, le prestidigitateur s’y fait diable, artificier tragique _ Ravel avait traversé et vécu, comme infirmier, les affres de la Guerre mondiale... _ dont le théâtre est un champ de mines _ oui, qui déchire et découpe les corps, comme ici le bras droit de son commanditaire Paul Wittgenstein…  La guerre de tranchées _ qui fut donc aussi celle de Maurice Ravel _ est partout sous les doigts d’Alexandre Tharaud _ oui ! _, qui convoque _ fort justement _ des visions de charnier, fait tonner son clavier en fureur, rage des traits de mitraillette _ oui, oui, oui _, proposition fascinante _ et tellement juste ! _, suivie au cordeau par un orchestre fantasque _ oui _ aux proclamations démesurées _ oui : quel chef aussi est le magnifique Louis Langrée !

Le jazz s’invite ici aussi _ en effet, en ce concerto pour la main gauche _, mais déformé, amer, acide, osant la charge, le grotesque _ oui ; mais qu’on se souvienne aussi de la formidable viennoise ravelienne Valse de 1919-1920 !.. : une course à l’abîme… _, une parodie de Laideronette, impératrice des pagodes faisant diversion. Quel kaléidoscope ! _ voilà un trait éminemment ravélien… _, qu’Alexandre Tharaud fait tourner à toute vitesse _ telle sa propre viennoise Valse, créée le 12 décembre 1920… _ pour saisir cette folle course à l’abîme _ nous y voilà donc ! cf aussi, en sa course, le plus contenu et retenu, mais tout de même.., Bolero de 1928 _ et mieux suspendre les cadences où seul il élève son chant vers une voie lactée inquiète _ une des boussoles nocturnes de Maurice Ravel, sur son balcon en surplomb de la forêt et face à la nuit de Montfort-l’Amaury…

J’attendais _ moi aussi _ un couplage jazz, le Concerto de Gershwin comme réponse au jazz de Ravel _ certes _, mais non, ce seront les Nuits andalouses de Falla, sauvées de tant de ces lectures affadies qui les inféodent à un pâle debussysme _ voilà qui est fort bien perçu…

Alexandre Tharaud hausse leurs paysages fantasques _ oui _ à l’étiage de ceux _ fantasques eux aussi _ de Ravel, ardant leur con fuoco, tout duende, cambrant la gitane de la Danza lejana, implosant le feu d’artifices d’En los jardines de la Sierra de Córdoba dans l’orchestre flamboyant _ oui _ de Louis Langrée, faisant jeu égal avec les ardeurs osées par Alicia de Larrocha et Eduardo del Pueyo _ oui. Et c’est bien sûr qu’est très profond aussi le tropisme espagnol de Maurice Ravel… Ne serait-ce pas dans les jardins d’Aranjuez que se seraient rencontrés et fait connaissance ses parents, lors de leurs séjours madrilènes ?..

Quel disque ! _ voilà ! voilà ! _, splendidement saisi par les micros de Pierre Monteil _ et il faut en effet saluer aussi la splendide prise de son de cet éblouissant raveliennissime CD…

LE DISQUE DU JOUR

Maurice Ravel (1875-1937)


Concerto pour piano et orchestre en sol majeur, M. 83
Concerto pour piano et orchestre en ré majeur, M. 82 (Pour la main gauche)


Manuel de Falla (1876-1946)


Nuits dans les jardins d’Espagne

Alexandre Tharaud, piano
Orchestre National de France
Louis Langrée, direction

Un album du label Erato 5054197660719

Photo à la une : le pianiste Alexandre Tharaud –
Photo : © Jean-Baptiste Millotune _ _ 

Pouvoir dialoguer vraiment si peu que ce soit avec des mélomanes à l’oreille et au goût ultra-fins et ultra-exigeants, mais capables d’enthousiasmes vrais et sincères,

est plus que jamais indispensable,

eu égard à la solitude grandissante des individus que nous sommes devant la misère en expansion, le désert gagne _ cf mon « Oasis (versus désert) », in le « Dictionnaire amoureux de la librairie Mollat« , aux pages 173 à 177 (celui-ci est paru aux Éditions Plon en octobre 2016) ; une contribution redonnée en mon article du 17 juin 2022 : « « , accessible ici.. _, de la plupart des médias _ le plus souvent très pragmatiquement vendus aux plus offrants… _, pour ne rien dire de pas mal des publics...

Car c’est ainsi qu’il arrive parfois un peu heureusement, telle une étape enfin rafraîchissante (et bien évidemment vitale) en une oasis verdoyante en la traversée assoiffante du désert si aride et si morne, que des œuvres de la civilisation _ ici musicale _ rencontrent un infra-minimal plus juste écho qui, en son petit retentissement, les prolonge, et surtout et aussi réanime leur flamme, en un partage irradiant de vraie joie…

Et écouter de telles interprétations de tels chefs d’œuvre de musique fait un immense bien…

Et ces tous derniers temps,

les grandes interprétations, majeures et magistrales, véritablement marquantes, qui ont vu le jour, cette année 2023,

_ celles de « L’Heure espagnole » et du « Bolero » par François-Xavier Roth et ses Siècles _ Harmonia Mundi HMM 905361 _,

_ celle du « Trio pour piano et violoncelle » de 1914 par le Linos Piano Trio _ CAvi-Music 8553526 _,

_ celles de l’intégrale de « L’Œuvre pour piano » du double album par Philippe Bianconi _ La Dolce Volta LDV109.0 _,

_ et maintenant celles du « Concerto en sol » et du « Concerto pour la main gauche » par Alexandre Tharaud, Louis Langrée et l’Orchestre National de France _ Erato 5054197660719 _,

toutes,

savent faire enfin entendre en toute sa clarté et fluidité, allègre, intense, tonique, la puissance incisive et au final impérieuse en son irradiante tendresse, jubilatoire, de Maurice Ravel compositeur…

Une force de plénitude absolument accomplie…

Ce lundi 16 octobre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un très juste retour à la ravelienne « L’Heure espagnole » des Siècles et François-Xavier Roth…

13sept

Ce jour,

un remarquable très juste article de Jean-Luc Clairet sur le site de ResMusica, intitulé « Une heure en Espagne avec François-Xavier Roth et Isabelle Druet« …

Une heure en Espagne avec François-Xavier Roth et Isabelle Druet

Le chef des Siècles poursuit son exploration de l’univers ravélien. Pour L’Heure espagnole, il invite Isabelle Druet à remettre sa Concepción sur le métier discographique. Il fait de même avec le Boléro, qu’il enregistre cette fois dans une instrumentation tout à fait inhabituelle.

En 2016, Isabelle Druet avait déjà gravé avec Leonard Slatkin (CD Naxos) le premier des deux opéras de Maurice Ravel. Pour paraphraser un célèbre critique (il fut rédacteur en chef du seul magazine d’opéra français), elle a exactement « la voix du rôle ».Comme son actuelle consœur Stéphanie D’Oustrac, comme leur aînée à toutes deux : Jane Berbié. La voix qui convient à cette surprenante pantalonnade, qualifiée en son temps de « vaudeville pornographique », aujourd’hui encore toujours désarçonnante pour qui la découvre, mais, à y réfléchir, finalement pas plus inconséquente que la moindre pièce de Feydeau. Ce succès théâtral de Maurice Étienne Legrand (alias Franc-Nohain) avait séduit le compositeur : d’avril à octobre 1907, il en réalisa la preste version musicale piano-chant, et, en 1909, le complet achèvement orchestral. Composée en même temps que la Rhapsodie espagnole, L’Heure espagnole est, comme ce chef-d’œuvre pour orchestre, l’occasion pour Ravel de mettre en note subtiles les fragrances hispanisantes échappées jusqu’à Saint-Jean de Luz, sa villégiature estivale à deux pas de Ciboure, commune où il avait vu le jour. Une miniature (moins de cinquante minutes de musique) mais un grand orchestre pour un scénario souriant qui professe qu’en amour, le tour de chacun arrive tôt ou tard _ voilà ! _, de quelque milieu social que l’on soit : une philosophie de vie qui méritait assurément son opéra.

Entre ses deux soupirants (Don Iñigo Gomez, banquier pesant ; Gonzalve, poète autocentré) et un déménageur dévoué _ Ramiro _ qu’elle fait cavaler entre boutique et chambre, Concepción est une femme qui a fort à faire lorsque son horloger de mari s’absente une heure par semaine. L’héroïne de L’Heure espagnole est une femme entourée d’hommes. De même Isabelle Druet est une cantatrice entourée de la fine fleur virile de l’actuel chant français _ voilà _ : en Don Iñigo Gomez, un Jean Teitgen imposant autant que ravi de s’adonner à l’auto-dérision ; en Gonzalve, un Julien Behr élégant et ivre de sa prose ; en Torquemada, un Loïc Félix mercantile et lucide, tous coiffés au poteau par le Ramiro juvénile de Thomas Dolié, suprême en ravi de la crèche. Les Siècles huilent avec virtuosité les ressorts de cette brève heure d’ horloge que Ravel, dix ans plus tard, complétera par son second opéra _ sur un livret de ColetteL’Enfant et les sortilèges, les deux œuvres, génialement différentes _ oui _, formant un diptyque idéal dont l’on comprend mal qu’ils soient si rarement donnés dans sa globalité à la scène _ en effet.

Si L’Heure espagnole, introduite par une merveilleuse volière de tic-tacs _ oui _, voit son lyrisme systématiquement empêché, inféodé qu’il est au rythme de la conversation _ qui va bon train, oui _, il en va tout autrement pour le Boléro composé vingt ans plus tard : « sans musique », dixit François-Xavier Roth (deux mélodies majeur/mineur et un seul rythme), il n’est que transe hypnotique immortalisant son auteur en charmeur de serpent musical _ oui. Le voici proposé dans une nouvelle édition critique qui réintroduit, à la place de la caisse claire, le tambour (et même deux : initiative qui ferait retrouver le sourire à Jacques Villeret, génial interprète du Batteur du Boléro de Patrice Leconte) : le sarrussophone à la place du contrebasson, et même les castagnettes d’origine, « tous instruments précis pour lesquels Ravel a composé », spécifie encore Roth. Les Siècles rutilent bien évidemment _ oui ! _ dans cette redécouverte….

Maurice Ravel (1875-1937) :

L’Heure espagnole. Loïc Félix, ténor (Torquemada) ; Isabelle Druet, mezzo-soprano (Concepción) ; Julien Behr, ténor (Gonzalve) ; Thomas Dolié, baryton (Ramiro) ; Jean Teitgen, basse (Don Iñigo Gomez) ;

Les Siècles, direction : François-Xavier Roth.

1 CD Harmonia Mundi.

Enregistré à La Seine Musicale, Boulogne-Billancourt les 23 et 24 mars 2021.

Notice de présentation trilingue (français, anglais, allemand).

Durée : 64:36

Un très lucide article, pour un chef d’œuvre de CD.

Ce mercredi 13 septembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une bien belle année discographique Ravel 2023 : 6 passionnants articles du Discophilia de Jean-Charles Hofffelé, qui m’ont porté à me procurer les CDs ainsi superbement chroniqués…

02août

Découvrir au jour le jour les récentes parutions discographiques, n’est pas chose forcément très aisée…

En plus de magazines tels que « Diapason » ou « Classica« ,

et en plus, biensûr, de fréquents passages _ et entretiens avisés et ultra-compétents : de confiance ! _ chez mon disquaire préféré _ Vincent Dourthe a l’oreille musicale quasi infaillible !!! Et nous nous trouvons vraiment très rarement en désaccord… _,

existent les sites accessibles sur le web,

tels le Discophilia (d’Artamag), de Jean-Charles Hoffelé, ArsMusica ou Crescendo, que je consulte quotidiennement…

Aujourd’hui,

je tiens à saluer la qualité d’excellence des régulières chroniques de la discographie ravélienne de Jean-Charles Hoffelé ;

dont je vais ici donner les liens à 6 articles, parus entre le 14 mai dernier et le dernier, tout récent, à la date d’hier 1er août 2023 :

_ l’article « Nocturnes« , en date du 1er août 2023, à propos du CD « Correspondances Enescu Ravel Scott » (le CD Antartica Records AR 043),

par le pianiste Christian Sandrin,

et comportant de Maurice Ravel « Miroirs«  M. 43 ;    

_ l’article « Poèmes et Contes« , en date du 19 juillet 1023, à propos du CD « Poétiques de l’instant II Ravel Mantovani » (le CD Alpha 933),

par le Quatuor Voce, ainsi que Juliette Hurel, flûte, Rémi Delangle, clarinette, et Emmanuel Ceysson, harpe,

et comportant de Maurice Ravel le « Quatuor à cordes en fa majeur » M. 35, ainsi que « Ma mère l’oye » M. 60, et « Introduction et Allegro » M. 46, en transcriptions pour septuor d’Emmanuel Ceysson ;        

_ l’article « Pour le disque« , en date du 12 juillet 2023, à propos du CD « Hough, Dutilleux & Ravel String Quartets » (le CD Hyperion CDA68400),

par le Quatuor Takacs,

et comportant de Maurice Ravel le « Quatuor à cordes en fa majeur » M. 35 ;       

_ l’article « Les deux mondes« , en date du 5 juillet 2023, à propos du CD « D’un matin de printemps Saint-Saëns Ravel Boulanger » (le CD Mirare MIR 564),

par le Trio Hélios,

et comportant de Maurice Ravel le « Trio pour violon, violoncelle et piano en la mineur » M. 67 ;    

_ l’article « Fantaisie française« , en date du 16 juin 2023, à propos du CD « Maurice Ravel L’Heure espagnole Bolero » (le CD Harmonia Mundi HMM 905361),

par Les Siècles sous la direction de Fançois-Xavier Roth,

et comportant de Maurice Ravel « L’Heure espagnole » M. 52 et le « Bolero » M. 81 ;      

_ et l’article « En trio« , en date du 24 mai 2023, à propos du CD « Maurice Ravel In search of Last Dance » (le CD CAvi music 8553526),

par le Linos Piano Trio,

et comportant de Maurice Ravel le « Trio pour violon, violoncelle et piano en la mineur » M. 67, et, en transcriptions pour trio avec piano, la « Pavane pour une infante défunte » M 19 et « Le Tombeau de Couperin » M. 68.     


De telles très heureuses interprétations renouvellent ainsi magnifiquement notre réception, de mieux en mieux acérée, de la musique plus que jamais merveilleuse de Maurice Ravel,

en nous offrant, par leur jeu subtil, profond, et juste, une perception toujours plus raffinée et précise de l’idiosyncrasie _ en la plénitude de sa verve la plus pure, et en chaque œuvre si diverse… _ du génie musical du compositeur (1875 – 1937) cibourien…

Et de telles médiations, qu’elles soient par la lecture d’articles pertinents, ou par de vivants entretiens et de vivantes écoutes de CDs, constituent un indispensable maillon de la curiosité, et de la qualité juste et affinée de l’écoute et de la réception esthétique…

Et sans ces maillons-là, la culture vraie s’asphyxie…

Au profit du désert et de la barbarie.

Ce mercredi 2 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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