Un éclatant et tendrissime volume 2 d’OEuvres de Jean-François Dandrieu à la tribune de la Chapelle Royale de Versailles
20mar
Pour continuer en beauté la superbe réalisation discographique du volume 1 « Dandrieu Magnificats » de Jean-Baptiste Robin à la tribune de la Chapelle Royale de Versailles _ cf mon article du 4 janvier 2020 : « Jean-François Dandrieu (1681 – 1738) : l’élégance radieuse et tendrissime du Baroque français, par Jean-Baptiste Robin aux Grandes Orgues de la Chapelle Royale de Versailles » ; ainsi que mes articles des 22 mai 2018 et 16 août 2019 : « Un jubilatoire CD de clavecin : les « Pièces de caractère » de Jean-François Dandrieu, par Marouan Mankar-Bennis » et « D’admirables sonates en trio à la française : le CD « Opus 1″ consacré aux Sonates opus 1 de Dandrieu par Le Consort (CD Alpha 542)« , consacrés à de précédentes réalisations discographiques d’œuvres de Jean-François Dandrieu (Paris, 1682 – Paris, 17 janvier 1738)… _,
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voici un éclatant et tendrissime volume 2 « Dandrieu Offertoires & Sonates en trio« _ CD Château de Versailles CVS 045Œ _ par le même rayonnant Jean-Baptiste Robin à la tribune de la Chapelle Royale de Versailles,
avec aussi, cette fois, l’épatante et très réjouissante contribution de l’Ensemble Il Caravaggio que dirige avec prestesse et vie Camille Delaforge…
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Avec cet éclairant article de Frédéric Muñoz, en date du 13 mars dernier, sur le site de ResMusica, intitulé « Les Offertoires de Dandrieu par Il Caravaggio et Jean-Baptiste Robin » :
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Pour ce deuxième volume consacré par Jean-Baptiste Robin à Jean-François Dandrieu, l’Ensemble Il Caravaggio s’ajoute à l’orgue de la Chapelle royale de Versailles, pour mieux comprendre encore et apprécier l’art de ce grand musicien de l’Ancien Régime.
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Le riche catalogue « Château de Versailles Spectacles » offre une série d’enregistrements réalisés autour de l’orgue de la Chapelle royale. Un précédent volumeconsacré à Jean-François Dandrieu lui-même organiste en ce lieu sous le règne de Louis XV a permis sous les doigts agiles de Jean-Baptiste Robin, titulaire de l’orgue et ainsi lointain successeur du compositeur, de faire un premier tour d’horizon de ses deux livres d’orgue parus en 1739 et 1759. Le deuxième volet propose aujourd’hui des Sonates en trio au nombre de six qui constituent les premières compositions de Dandrieu, éditées en 1705. Il y a déjà longtemps André Isoir avait remarqué une similitude d’écriture entre ces Sonates et certains Offertoires pour orgue écrits plusieurs décennies plus tard. Une autre livre de Sonates pour violon daté de 1710 apportent de semblables rapprochements.
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L’heureuse idée était donc _ voilà ! _ de réunir ici les versions instrumentales initiales et les pièces d’orgue qui en découlent. C’est l’excellent ensemble Il Caravaggio qui propose les Sonates avec deux violons, viole de Gambe, théorbe et clavier (orgue positif ou clavecin). Pour qui connait déjà les Offertoires pour orgue, la comparaison fait avant tout apparaitre une souplesse de jeu et une vocalité que l’instrument à tuyau peine habituellement à exprimer. La belle acoustique de la Chapelle royale et une prise de son très précise permettent d’apprécier _ en effet _ toutes les subtilités d’affects dans les mouvements lents richement ornés et les éblouissements des mouvements vifs _ voilà. Depuis ses claviers Camille Delaforgue conduit avec tonicité _ oui _ les violons de Fiona Emilie Poupard et Anne Camillo, aux sonorités harmonieuses, portés par le riche continuo de Ronald Martin Alonso à la viole de gambe et de Benjamin Narvey au théorbe. Dans ce décor royal trône au dessus de leurs têtes le buffet doré de Robert Clicquot et les sonorités retrouvées de l’orgue par Jean-Loup Boisseau et Bertrand Cattiaux.
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Tout comme il l’avait montré lors du premier volume consacré à Dandrieu, Jean-Baptiste Robin, se montre souverain _ oui ! _ dans ces musiques extrêmement lumineuses _ voilà. Les Offertoires utilisent le plus souvent la sonorité du grand-jeu comme cela se pratiquait avec l’ensemble des trompettes et des cornets. le jeu de l’interprète est vivant _ oui _ et les attaques des jeux d’anches au clavier font merveille _ absolument. Il est évidemment passionnant _ oui ! _ de rapprocher ces œuvres entre elles. Cela permet d’en déceler certains secrets dans la manière de composer et le traitement qu’en apporte le compositeur pour tel ou tel instrument. On a vu combien Bach excellait dans ce domaine, dans cette pratique si répandue à l’époque baroque permettant d’aller à partir d’un même prétexte musical du profane vers le sacré.
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Les Offertoires sont très souvent en deux parties, une première « grave » et la suivante « marqué ». On a là une petite ouverture à la française très solennelle convenant parfaitement au caractère de ce moment de l’office. Les Sonates en trio comportent une moyenne de quatre mouvements, alternant le lent et le vif à la manière italienne.
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Il est heureux de retrouver et d’écouter la musique de Dandrieu, organiste lui-même dans ce lieu emblématique de l’art musical français. La partie sonore de l’orgue reconstruit à l’identique dans son buffet original est parmi les plus beaux dont disposent les organistes pour magnifier ces répertoires français anciens et chargés d’histoire. L’ensemble Il Caravaggio porte très haut ces Sonates, en un style parfait et une approche chaleureuse _ oui _ qui font de cet enregistrement une référence tant par la qualité de l’interprétation que par l’intérêt musical du programme, jusqu’ici inédit _ c’est dit.
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Une très remarquable contribution discographique, donc, à la connaissance _ et la jouissance musicale _ du si magnifique et singulier répertoire baroque religieux français…
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Ce dimanche 20 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa