Posts Tagged ‘les Goûts réunis

Et écouter aussi la rayonnante musique religieuse de Georg Muffat (1653 – 1704) : le CD « Missa In Labore Requies a 24″, du Banquet Céleste & La guilde des Mercenaires, dirigés par Damien Guillon…

16jan

L’œuvre instrumental magnifique (!!!) de Georg Muffat (Megève, 1er juin 1653 – Passau, 23 février 1704) est splendide  _ par exemple l’« Armonico Tributo« , de 1682 ; cf mon article « «  du 9 avril 2022… _,

et relativement bien servi jusqu’ici par la discographie…

Le volet religieux de son œuvre est, lui, un peu moins bien connu, et un peu moins couru par les interprètes,

même si l’on compte tout de même 3 précédentes interprétations discographiques de cette splendide messe salzbourgeoise « In Labore Requies » (composée pour le prince-évêque Maximilian Gandolph von Kuenburg entre 1678 et  1687) de Georg Muffat :

_ celle, jubilatoire et solaire _ écouter ici les 51′ 34 du podcast de ce lumineux CD… _, parue en 1999, du CD « H.I. Biber Litaniae Sancto Joseph – G. Muffat Missa In Labore Requies » Harmonia Mundi HMC 901667, par Konrad Junghänel dirigeant le Concentus Cölln et le Concerto Palatino _ enregistré en l’abbaye de Melk (Autriche) au mois de mai 1998…

_ celle, plus solennelle, parue en 2014, du CD « Georg Muffat – Missa in labore requies » Pan Classics PC 10301, par Gunar Letzbor dirigeant les St Florianer Sängerknaben et Ars Antiqua Austria _ enregistré en la cathédrale de Gurk (Autriche) du 19 au 22 août 2013…

_ celle, assez solennelle aussi, parue en 2016, du CD « Georg Muffat Missa In Labore Requies » Audite 97.539, par Johann Strobl dirigeant la Cappella Murensis et Les Cornets Noirs _ enregistré en l’église abbatiale de Muri (Suisse) du 2 au 5 août 2015…

D’où la sortie bienvenue du beau CD « Missa In Labore Requies«  _ le CD Château de Versailles Spectacles CVS 106 _, de Damien Guillon dirigeant son Ensemble Le Banquet Céleste, ainsi que celui d’Adrien Mabire, La Guilde des Mercenaires _ l’enregistrement a eu lieu en la chapelle royale du château de Versailles du 26 au 29 novembre 2022…

Sur cette nouvelle réalisation discographique de la « Missa » de Muffat,

voir par exemple l’article « De Salzbourg à Versailles, les fastes de la Messe de Muffat« , de Cécile Glaenzer, paru le 3 décembre dernier, 2023, sur le site de ResMusica :

De Salzbourg à Versailles, les fastes de la Messe de Muffat

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Sous la direction de Damien Guillon, Le Banquet Céleste et La Guilde des Mercenairess’associent pour faire résonner les cinq chœurs de la Missa in labores requies de Georg Muffat sous les ors de la chapelle royale de Versailles.

Écrite en 1690 _ ou plutôt très probablement pour le prince-évêque Maximilian Gandolph von Kuenburg, décédé le 3 mars 1687… _ pour la cathédrale de Salzbourg, haut lieu de la Contre-Réforme catholique du Saint-Empire, cette messe monumentale _ oui _ devait subjuguer les sens des auditeurs. Le faste déployé est inédit en Autriche : vingt-quatre voix réparties en deux chœurs vocaux et trois chœurs instrumentaux, dans une spatialisation que permettaient les quatre tribunes de la croisée du transept, selon la polychoralité développée à Venise à la fin de la Renaissance. Il s’agit là d’un véritable monument musical élevé à la gloire de l’Église catholique. Et qui mieux que Muffat _ voir cependant aussi la « Missa Salisburgensis«  de Heinrich Ignaz Franz Biber (1644 –  1704), composée peut-être, celle-là, vers 1680... _ pouvait mener cette entreprise, lui qui, après ses années de formation auprès de Lully à Paris, avait complété son apprentissage à Rome auprès de Corelli ? Musicien européen par excellence _ en effet _, Muffat réalise la synthèse des styles français et italiens, et son éclectisme fait de lui le meilleur avocat des goûts réunis _ ou du moins un de ses plus brillants et émouvants représentants…

Pour restituer cette grande fresque musicale, Le Banquet Céleste de Damien Guillon et La Guilde des Mercenaires du cornettiste Adrien Mabire ont réuni leurs effectifs, faisant dialoguer petit et grand chœurs vocaux, ensemble de cordes et deux chœurs de vents, reliés entre eux par un continuo fourni. Les contrastes d’écriture sont permanents, et l’alternance entre les différents chœurs en un très virtuose jeu d’échanges donne une grande légèreté à cet ensemble pourtant monumental. Les épisodes chantés par les solistes alternent avec les sections en tutti pour coller au plus près du texte, avec une inventivité remarquable. Dans un _ excellent _ texte de présentation très riche, Peter Wollny décrit très justement « une étourdissante mosaïque d’images sonores variées ». Muffat se révèle être en effet un subtil coloriste. Le Crucifixus du Credo _ regarder ici la vidéo du « Ressurexit«  _ est un moment particulièrement poignant : d’abord un dialogue de trois solistes à l’expressivité parfaite, puis les trompettes en sourdine pour accompagner le Passus, où il nous semble ressentir physiquement la mise au tombeau.

Deux _ superbes ! _ intermèdes instrumentaux ponctuent la messe : une Sonate à 13 pour cuivres de Stadlmayer, avec de beaux effets d’écho, et une Canzone de Valentini jouée à l’orgue par Jean-Luc Ho. Surprise : le livret nous annonce une sonate de Schmelzer qui _ hélas ! _ n’apparait pas au programme _ en effet ! Quitte à avoir une pièce d’orgue à la place, on aurait aimé entendre une des superbes toccatas de l’Apparatus musico-organisticus de Muffat _ publié en 1690 ; un chef d’œuvre, oui !.. Écouter ici le podcast du magistral double CD « Georg Muffat – Apparatus Musico-Organisticus 1690«  de Michael Radulescu (Bucarest, 19 juin 1943 – Vienne, 23 décembre 2023), le CD Ars Musici AM 1108-2, enregistré à la Michaelskirsche de Vienne du 25 au 28 mai 1989 et paru en 1994 : un enregistrement superbe, et qui m’avait marqué, d’une musique magistrale ! En guise d’offertoire, Damien Guillon nous propose un Dixit Dominus de Biber (1644 – 1704), qui fut le rival de Muffat (1653 – 1704) à Salzbourg _ en 1690, ayant quitté Salzbourg, Georg Muffat devient le maître de chapelle de Johann-Philipp von Lamberg, à Passau, en Bavière, où Muffat décèdera le 23 février 1704… Tout au long de ce programme, les interprètes font preuve d’une belle sensibilité et d’une grande virtuosité. Répondant aux cornets et aux trombones, les trompettes naturelles aux attaques précises nous offrent leurs couleurs cuivrées qui donnent beaucoup de relief aux chœurs vocaux magnifiquement timbrés. Le résultat est d’une superbe plénitude sonore _ oui _, dont Damien Guillon et Adrien Mabire nous disent très justement qu’elle rappelle « le grand plenum d’un orgue ». Reste la question de la spatialisation : comment rendre au disque ces effets propres à la polychoralité ? Il faut à l’auditeur un peu d’imagination, porté par la magnificence de la musique. Et pour cela, le choix de la monumentalité de la chapelle royale était le bon.

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Georg Muffat (1653-1704) : Missa in labore requies.

Giovanni Valentini (ca. 1582-1649) : Canzon.

Johann Stadlmayr (ca. 1575-1648) : Sonata a 13.

Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704) : Dixit Dominus.

Le Banquet Céleste, direction : Damien Guillon ; La Guilde des Mercenaires, direction : Adrien Mabire.

1 CD Château de Versailles Spectacles. Enregistré en novembre 2022 à la chapelle royale de Versailles.

Notice de présentation en français, anglais et allemand.

Durée : 58:53

Muffat est un merveilleux compositeur !

Ce mardi 16 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musique de joie : Michele Mascitti (1664 – 1760), ou la gaîté heureuse d’un angélique violoniste napolitain installé à Paris en 1704, et protégé par le duc d’Orléans…

19avr

C’est en 1997 que j’ai rencontré

_ par hasard, sinon le fait de l’ouverture extra-large de ma curiosité _

le charme de la gaîté communicative

de la musique de Michele Mascitti (Villa Santa Maria (Chieti), 1664 – Paris, 24 avril 1760)

un musicien napolitain installé à Paris à partir de 1704

_ protégé tout d’abord par le duc d’Orléans (et Régent en 1715), homme de très grand goût (1674 – 1723) ;

puis, plus tard, par le richissime banquier Antoine Crozat (1655 – 1738) _

via un merveilleusement séduisant CD

_ espagnol, Cantus _,

le CD Cantus C 9610 de 6 Sonate da camera, op. II

par Fabrizio Cipriani, violon et Antonio Fantinuoli, violoncelle.

Je n’ai jamais oublié le nom de Michele Mascitti,

en dépit du silence de la plupart des médias

non plus que du manque d’empressement et de l’inertie _ incompréhensible au mélomane passionné que je suis _ des éditeurs de CDs

_ mais ce n’est pas cela qui m’arrête : je suis fidèle à ce que j’aime !

Aussi n’ai-je certes pas manqué, à leur parution en 2008, onze ans plus tard,

les 2 CDS

édités en Pologne (par l’éditeur Acte Préalable)

_ les CDS Acte Préalable APO 156 et 157 _

comportant les 6 Sonate a violino solo col violone o cimbalo et les 6 Sonate a due violini, violoncello e basso continuo de l’Opera Prima

de Michele Mascitti,

interprétées par l’Ensemble _ polonais _ Baroques-Graffiti

constitué des violons de Jaroslaw Adamus et Sharman Plesner,

violoncelle de Frédéric Audibert,

viole de gambe d’Agustina Meroño,

violone de Jean-Christophe Deleforge

et clavecin de Jean-Paul Serra.

Cette fois, à nouveau, une musique merveilleuse

de délicatesse, élégance …et simple et évidente joie !!!

une musique alliant merveilleusement les délicatesses du grand goût romain d’Arcangelo Corelli

et les délicatesses subtilissimes du goût français…

_ soit ce que François Couperin baptise alors « les goûts réunis« 

D’où un durable très grand succès avéré de la musique de Mascitti en France,

sous les règnes de Louis XIV, du Régent et de Louis XV…

On comprend d’autant mal, j’y insiste, le peu d’empressement des éditeurs de CDs

à donner à partager au grand public des mélomanes

une aussi séduisante et heureuse musique !

En 2018, Arcana nous a gratifié d’un magnifique, à nouveau, CD Mascitti

_ le CD Arcana A  111 _

comportant 6 des 12 Sonate a violino solo e basso de l’Opera Ottava de Michele Mascitti,

publiées à Paris en 1734,

par le Quartetto Vanvitelli,

constitué du violon de Gian Andrea Guerra,

du violoncelle de Nicola Brovelli,

du violone de Matteo Cicchitti

et du clavecin de Luigi Accardo.

Et voici que vient de paraître ce mois d’avril 2020 (de confinement !)

un nouveau CD _ Arcana A 473 _ de la musique de Michele Mascitti,

à nouveau par le Quartetto Vanvitelli,

et à nouveau chez Arcana :

l’Opera Nona, publié à Paris en 1738 :

VIDÉO

Ce que je découvre ce matin même en rédigeant cet article…

Une musique de profonde gaîté !

à partager _ au moins grâce à mes liens ci-dessus aux podcasts et vidéos de youtube…

Ce dimanche 19 avril 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

D’admirables sonates en trio à la française : le CD « Opus 1″ consacré aux Sonates opus 1 de Dandrieu par Le Consort (CD Alpha 542)

16août

Comme pour illustrer-prolonger _ en plus français encore ; je veux dire un peu moins italien ; plus doux et  plus tendre… _

le programme du concert de l’Ensemble Diderot à Saint-Pée-sur-Nivelle de samedi dernier 10 août

_ cf mon article tout récent du 11 août :   _,

voici un admirable CD _ le CE Alpha 542de l’Opus 1 _ soit six sonates en trio _ (de 1705) de Jean-François Dandrieu (1682 – 1738),

par le magnifique ensemble Le Consort

_ cf leur précédent CD, le CD Alpha 439, avec la mezzo-soprano Eva Zaïcik, « Venez, chère ombre« … ;

et mon article du 20 février dernier : _,

composé de Timothée Langlois de Swarte et Sophie de Bardonnèche, violons,

Louise Pierrard, viole de gambe,

Hanna Salzenstein, violoncelle,

et Justin Taylor, clavecin.

Le programme de ce merveilleux et enchanteur CD

_ qui sert au plus haut la merveilleuse finesse-tendresse-délicatesse de l’art français à son plus haut _

comprend aussi trois Sonates (da camera) d’Arcangelo Corelli (1653 – 1713),

le maître romain (et initiateur) de la sonate en trio,

des Sonates de chambre de 1685 et 1694 :

les Sonates en do Majeur, Op. 4, n° 1 ;

en si mineur Op. 2, n°8 ;

et en sol Majeur, Op. 2, n° 12 ;

ainsi que, de Jean-François Dandrieu, la transcription _ par Justin Taylor _ de la Corelli, extraite du Deuxième Livre de Pièces de clavecin (de 1728)…


Dès 1787, Jean-François Dandrieu est protégé à la Cour par la Princesse Palatine, la mère du futur Régent ;

et se trouve immergé dans le cercle _ parisien _ des italianisants,

qui pratiquent ce que François Couperin nommera bientôt « les Goûts réunis« …

Un CD idéal !

Ce vendredi 16 août 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Monsieur Michel » : en ouverture du très beau CD « Les Défis de Monsieur Forqueray » de Lucile Boulanger

28nov

J’ai déjà dit

tout le bien que je pense du compositeur d’origine napolitaine

Michele Mascitti

(Vila di Santa Maria, 1664 – Paris, 24 avril 1760),

compositeur parti assez jeune d’Italie du Sud,

passé en Allemagne et aux Pays-Bas,

et installé, à partir de 1704, pour y briller _ au cours d’une assez longue carrière _ à Paris…

Dans le livret du très beau CD

que nous offrent

Lucile Boulanger, viole de gambe,

Pierre Gallon, clavecin,

Claire Gautrot, viole de gambe,

et Romain Falik, théorbe,

et intitulé Les Défis de Monsieur Forqueray

_ le CD Harmonia Mundi HMM 902330 _,

le programme est très habilement construit

autour d’Antoine Forqueray en tant qu’interprète

_ et pas seulement compositeur.

La France de la toute fin du XVIIéme siècle et début XVIIIème

_ à la suite d’un Sébastien de Brossard, installé à Strasbourg, puis à Meaux,

ou du François Couperin des Goûts réunis _,

commence à découvrir _ et aimer de plus en plus _ la musique venue d’Italie.


Outre des œuvres

de Jean-Marie Leclair (1697 – 1764)

et Arcangelo Corelli (1653 – 1713),

nous découvrons donc ici

une fort belle sonate,

la Sonata II a Violino solo e Basso (Opera prima),

publiée en 1704,

de Michele Mascitti. 

Et à cette occasion,

nous apprenons _ même si c’est très vite, en passant… _ qu’à Paris

Michele Mascitti,

« violoniste napolitain installé à Paris,

compositeur prolifique

_ il publia à Paris 9 recueils de compositions, entre 1704 et 1738 :

en 1704, 1706, 1707, 1711, 1714, 1722, 1727, 1731, et 1738 _,

qui jouissait d’une immense popularité auprès du public français« ,

était aussi connu sous le qualificatif de « Monsieur Michel« 

au concert…

Ce CD, très réussi, est une bien belle chose…

Sur ce méconnu compositeur Michele Mascitti,

et pour les curieux d’érudition,

cette passionnante notice biographique

par Guido Olivieri,

en italien :


MASCITTI, Michele

di Guido Olivieri – Dizionario Biografico degli Italiani – Volume 71 (2008)

MASCITTI, Michele. – Nacque a Villa Santa Maria, presso Chieti, nel 1664 circa. Trasferitosi a Napoli, iniziò lo studio del violino probabilmente con lo zio Pietro Marchitelli, primo violino (dal 1683) della Cappella Reale di palazzo.

Sui primi anni di attività del M. esistono soltanto due documenti, risalenti rispettivamente al 26 genn. 1695 e al 5 marzo 1697: in essi il M. viene menzionato come violinista, ingaggiato insieme con Marchitelli, sotto la direzione di Francesco Provenzale (Fabris). Forse anche grazie all’appoggio dello zio ottenne un impiego come violino «soprannumerario» nella Cappella Reale (Prota-Giurleo).

Circa un presunto discepolato del M. presso Arcangelo Corelli, non esiste alcuna testimonianza documentaria; tuttavia, con ogni probabilità, i due ebbero modo di conoscersi durante la visita di Corelli a Napoli nel maggio del 1702.

Una procura in favore dello zio Marchitelli, redatta nel dicembre 1702, lascia presumere che di lì a poco il M. si sia allontanato definitivamente da Napoli. Secondo Fétis il M. si stabilì a Parigi dopo un viaggio in cui aveva attraversato l’Italia, la Germania e l’Olanda.

La prima notizia certa della presenza del M. a Parigi risale all’agosto 1704, quando gli fu concesso un privilegio di stampa della durata di otto anni. Nel novembre dello stesso anno un articolo del Mercure de France sottolineava come il M. avesse acquistato una notevole reputazione sin dal suo arrivo a Parigi, avendo avuto l’onore di esibirsi con successo alla presenza del re, del delfino e di tutta la corte (Dean, p. 97). Lo stesso articolo annunciava la pubblicazione della prima raccolta di sonate, che aveva avuto un eccezionale successo di vendite, tanto che l’intera prima tiratura era ormai quasi esaurita (ibid.).

Nella dedica dell’opera il M. afferma che le sue sonate erano già state apprezzate dal duca Filippo d’Orléans, mecenate noto per la sua inclinazione verso la musica italiana, al cui servizio il M. fu occasionalmente attivo. Il gran numero di copie sopravvissute e le numerose ristampe, molte delle quali non autorizzate, realizzate da Étienne Roger ad Amsterdam e da John Walsh a Londra, confermano il successo dell’op. I.

Fra il 1706 e il 1738 il M. diede alle stampe altre 8 collezioni di musica strumentale. Probabilmente il favore incontrato dalla sua musica presso il pubblico parigino permise al M. di vivere dei soli proventi ricavati dalle sue opere. La circostanza può spiegare l’assenza di dedica nelle due successive raccolte. Soltanto, infatti, con la pubblicazione delle 14 sonate op. IV (1711) il M. scrisse nuovamente una dedica, indirizzata all’elettore di Baviera, Massimiliano II, allora in esilio a Parigi. La dedica afferma che la raccolta – composta da 8 sonate per violino solo e 6 trio-sonate – era stata commissionata dallo stesso principe.

Il 7 apr. 1714 il M. ottenne un rinnovo del privilegio di stampa per altri quindici anni (Brenet, p. 424). Nello stesso anno diede alle stampe la raccolta di sonate op. V, dedicata al cardinale Pietro Ottoboni.

È possibile che con questa opera il M. provasse a ingraziarsi il famoso mecenate e, forse, aspirasse a occupare il posto lasciato libero da Corelli, scomparso nel 1713, già al servizio dello stesso cardinale. Tuttavia non va dimenticato che all’epoca Ottoboni rivestiva anche il titolo di cardinale protettore del Regno di Francia.

Ben otto anni separano la pubblicazione dell’op. V dalla successiva. Sebbene non vi siano tracce della sua attività in questo periodo, si può supporre che il M. partecipasse come virtuoso di violino alla vivace vita concertistica della capitale francese. Alcune sue composizioni furono forse eseguite nella celebre serie del Concert spirituel o in quella del Concert des Mélophilètes. Una traccia indiretta di tale attività si trova nella raccolta dell’op. VII (1727), la cui seconda parte contiene quattro concerti grossi, ai quali si deve, almeno in parte, la fama del M., essendo questi i primi del genere pubblicati in Francia.

In questi anni il M. entrò in contatto anche con i fratelli Pierre e Antoine Crozat, membri di una ricca e influente famiglia di finanzieri. Secondo Titon du Tillet, il M. fu ospitato nella ricca dimora dei Crozat, in rue Richelieu, e dunque è facile supporre che fosse attivo, sia come violinista sia come compositore, nei concerti organizzati da Pierre Crozat (Le Parnasse françois, 1743, suppl. 1, p. 756).

Il 26 genn. 1731 il M. ottenne la proroga del privilegio di stampa per altri otto anni (Brenet, p. 433). Nello stesso anno pubblicò la raccolta op. VIII, nella cui dedica tesse le lodi di una «Madame Crozat» (probabilmente Marie-Marguerite Crozat moglie di Antoine). L’ultima raccolta di sonate del M., apparsa nel 1738, è dedicata a Louis-François Crozat, marchese du Châtel, figlio maggiore di Antoine ed erede di tutti i suoi beni. Nella dedica il M. accenna al suo ruolo di insegnante di musica della giovane figlia del dedicatario, Antoinette-Eustachie, a conferma del fatto che i Crozat erano ormai diventati i suoi principali mecenati.

Il 30 dic. 1739 il M. ottenne la cittadinanza francese, adottando il nome Michel con il quale già da tempo era noto a Parigi. Pochi mesi dopo sposò Marie-Anne Labattue (circa 1693-1769) ed ebbe come testimoni di nozze numerosi membri della famiglia Crozat. Sebbene il 12 luglio 1740 gli fosse stato rinnovato il privilegio di stampa per altri dodici anni (Brenet, p. 441), il M. trascorse gli ultimi vent’anni della sua lunga esistenza lontano da ogni attività musicale.

Il M. morì a Parigi il 19 apr. 1760, nella dimora dei Crozat, all’età di novantasei anni.

Il M. occupa un ruolo di fondamentale importanza nella diffusione della musica italiana in Francia all’inizio del Settecento. Lo straordinario successo di pubblico ottenuto soprattutto dalle prime raccolte si basò sull’imitazione dell’op. V di Corelli che il M. prese a modello fino quasi alla esplicita citazione. La semplicità e il modesto contenuto tecnico delle sonate date alle stampe non riflettono le straordinarie qualità di virtuoso per le quali egli venne ammirato dal pubblico parigino, dal momento che esse furono destinate a un pubblico amatoriale. In qualche caso, tuttavia, le sonate mostrano un livello tecnico senza dubbio più avanzato rispetto al modello corelliano, come si vede, per esempio, nel Largo della sonata op. III n. 8, interamente condotto sulle doppie corde. Sebbene nella premessa dell’op. II il M. dichiari esplicitamente di aver tentato la riconciliazione del gusto francese con quello italiano, pochi sono in realtà i tratti riconducibili allo stile francese. L’unica chiara concessione alla musica a programma, tanto in voga in Francia, si trova nell’ultima sonata dell’op. V: un divertissement intitolato Psyché diviso in dieci movimenti, ciascuno con un titolo descrittivo.

Nei primi decenni del XVIII secolo le composizioni del M. entrarono a far parte stabilmente del repertorio musicale in Francia: virtuosi, quali i violisti Antoine e Jean-Baptiste Forqueray, il celebre violinista Jean-Pierre Guignon e il flautista Michel Blavet, eseguirono spesso le sonate del Mascitti. Nel 1713 un articolo apparso nel Mercure galantconsiderava le sonate di Corelli, T. Albinoni e del M. fra gli esempi più sublimi del genere. Una ciaccona del M. venne inserita nell’intermezzo Serpilla e Baiocco di Giuseppe Maria Orlandini, rappresentato a Parigi nel giugno 1729. La fama del M. era ancora viva nel 1802 quando Jean-Baptiste Cartier incluse ne L’art du violon il Larghetto della sonata op. VIII n. 2.

Opere (tutte pubbl. a Parigi): Sonate a violino solo e a due violini, op. I (1704); Sonate da camera a violino solo, op. II (1706); Sonate a violino solo e a due violini, op. III (1707); Sonate a violino solo e a due violini e basso, op. IV (1711); Sonate a violino solo e basso, op. V (1714); Sonate a violino solo e basso, op. VI (1722); Sonate a violino e basso e quattro concerti a sei, op. VII (1727); Sonate a violino solo e basso, op. VIII (1731); Sonate a violino solo e basso, op. IX (1738). Per un elenco dettagliato delle opere e del loro contenuto si veda il Catalogue des éditions françaises des sonates de M. M., a cura di Barbara Nestola, consultabile alla pagina web http: //philidor.cmbv.fr/catalogue/recueil-mascitti-1. Delle opere del M. si conoscono, inoltre, numerose ristampe apparse a Londra e ad Amsterdam. Un Air-Presto in fa maggiore per violino solo fu pubblicato in P. Prelleur, The modern musick-master, London 1731, pt. V, p. 18.

Copie manoscritte delle op. II e III si conservano a Toulouse, Bibliothèque municipale, Mss., Mf.1744; inoltre 8 sonate per clavicembalo, a Berlino, Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz (The New Grove Dict…., pp.26s.).

Fonti e Bibl.: M. Brenet, La librairie musicale en France de 1653 à 1790, d’après les Registres de privilèges, in Sammelbände der internationalen Musikgesellschaft, VIII (1907), pp. 401-466; L. de La Laurencie, L’école française de violon, de Lully à Viotti: études d’histoire et d’esthétique, Paris 1922, pp. 132-143; U. Prota-Giurleo, Il teatro di corte del palazzo reale di Napoli, Napoli 1952, pp. 67-69; R.H. Dean, The music of M. M., diss., University of Iowa, Iowa City, IO, 1970; W.S. Newman, The sonata in the Baroque era, New York 1983, ad ind.; P. Allsop, Arcangelo Corelli, new Orpheus of our times, Oxford 1999, pp. 183-185; D. Fader, Musical thought and royal patronage of the Italian style at the court of Philippe II, duc d’Orléans (1674-1723), diss., Stanford University, Palo Alto, CA, 2000, ad ind.; G. Olivieri, The «fiery genius». The contribution of Neapolitan virtuosi to the spread of the string sonata (1684-1736), diss., University of California at Santa Barbara, Santa Barbara, CA, 2005, pp. 145-176; D. Fabris, Music in seventeenth-century Naples: Francesco Provenzale (1624-1704), Aldershot 2007, p. 209; F.-J. Fétis, Biogr. univ. des musiciens, VI, p. 16; Diz. encicl. univ. della musica e dei musicisti, Le biografie, IV, p. 703; The New Grove Dict. of music and musicians, XVI, pp. 26 s.; Die Musik in Geschichte und Gegenwart, Personenteil (2004), XI, col. 1256.

Guido Olivieri

 

Ce mercredi 28 novembre 2018, Titus Curiosus _ Francis Lippa

 

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