Posts Tagged ‘Pierre Monteux

A partir d’un travail sien de révision des partitions (jusqu’ici truffées d’erreurs), le chef John Wilson vient nous offrir une magistrale interprétation de ce chef d’oeuvre de Ravel qu’est le Ballet complet de « Daphnis et Chloé »…

04avr

Avec le CD « Ravel – Daphnis et Chloé – Complete Ballet« , soit le CD Chandos 5327 _ enregistré à Londres du 7 au 9 décembre 2022 _,

à la tête du Sinfonia of London Chorus et du Sinfonia of London, le décidément excellent John Wilson vient nous offrir une superbe _ magistrale _ interprétation de ce chef d’œuvre sublime de Maurice Ravel qu’est le Ballet de « Daphnis et Chloé« , à partir d’un travail extrêmement minutieux de révision _ effectué par lui-même, John Wilson, au moment des confinements du Covid _ des partitions, truffées d’erreurs accumulées jusque là…

Voici le bel article intitulé « John Wilson, un nouveau regard sur Daphnis et Chloé de Ravel » que ce jeudi 4 avril 2024, sur le site de l’excellent magazine Crescendo, Pierre-Jean Tribot vient consacrer à cette prouesse musicale et discographique ravélienne, pour le label Chandos :

John Wilson, un nouveau regard sur Daphnis et Chloé de Ravel 

LE 4 AVRIL 2024 par Pierre Jean Tribot

Maurice Ravel (1875-1917) : Daphnis et Chloé, M.57.

Sinfonia of London Chorus, Sinfonia of London, direction : John Wilson.

2022. Livret en anglais, allemand et français. 54’00.

Chandos CHSA 5327.

En matière de Daphnis et Chloé de Maurice Ravel, il y bien une problématique centrale : celle des centaines de fautes qui n’avaient jamais été corrigées _ hélas _ depuis la première édition de la partition. Tous les chefs d’orchestre qui se confrontent à ce chef d’œuvre se repassent des listes de corrections à appliquer, et certaines de ces listes, comme celle établie par Pierre Boulez, sont presque “légendaires”.

En 2020, pendant le confinement pandémique _ voilà ! _, le chef d’orchestre John Wilson a amorcé un travail de fond pour proposer une édition révisée expurgée de ces erreurs. Sur base des sources, dont le manuscrit original ou la partition de la réduction piano/chœur, il a pu proposer le travail “qui reflétait le mieux les décisions finales du compositeur” _ voilà quel était l’objectif ! _ comme il l’indique dans la notice de présentation _ aux pages 34-35. En effet, différentes modifications avaient également été apportées par Ravel _ sur le vif _ au moment des répétitions. Ces dernières avaient été reportées sur les parties séparées, mais pas reprises dans la partition de chef. John Wilson livre donc en première son travail au pupitre de ses musiciens londoniens.

La réussite de ce nouvel enregistrement est indéniable _ en effet. En premier lieu, il faut saluer la performance de l’incroyable Sinfonia of London dont l’engagement est sans faille : puissance et éclat dans les tuttis, richesse de couleurs et finesse et élégance dans les solistes _ voilà qui est dit, et bien dit. Le Sinfonia of London Chorus est quant à lui d’une idéale homogénéité avec ce qu’il faut de flexibilité à la fois dans la transparence des timbres que dans la puissance de la projection _ oui.

La baguette de John Wilson travaille le texte, et on redécouvre _ ainsi _ cette œuvre _ d’une extraordinaire fraïcheur, en la plus parfaite cohérence, d’ailleurs, avec son sujet… La texture instrumentale sonne allégée _ oui _ avec une plus grande mobilité de la masse orchestrale. La lisibilité des pupitres est exceptionnelle _ c’est magnifique, et sublimement ravélien ! _ et rend encore plus impactants les contrastes et les césures narratives de ce ballet. Le geste compositionnel de Ravel, sa force et son génie sont ici magnifiés _ voilà. Bien évidemment, la prise de son Chandos, techniquement superlative, nous place au cœur de cette interprétation magistrale qui fait date _ oui.

Alors bien évidemment, la discographie de Daphnis et Chloé est bardée de références d’Ansermet (Decca) _ et Monteux (Decca)… _ à François-Xavier Roth (HM) _ cf par exemple, et à côté de plusieurs autres, mon article «  » en date du 23 juin 2023, mais aussi, et plus particulièrement à propos de « Daphnis et Chloé« , celui-ci, même bien trop bref, « «  en date du 15 septembre 2019… _en passant par Pierre Boulez (DGG), mais cette version, unique par le regard _ quasi originaire _ qu’elle nous permet de retrouver _ enfin ? _ sur ce chef d’œuvre, est _ sans nul doute _ une pierre angulaire.

Pierre-Jean Tribot

Pour ce qui personnellement concerne l’aficionado ravélien que je suis,

je dois signaler ici que j’avais beaucoup apprécié, à sa sortie, le précédent CD Ravel « Ma Mère L’Oye – Boléro (premières recordong of original ballets«  de John Wilson (le CD Chandos CHSA 5280),

ainsi qu’en témoigne mon article en date du 1er septembre 2022 : « « .

Mais il me faut relever aussi que ni le site Discophilia de Jean-Charles Hoffelé, ni le site ResMusica _ que je consulte quotidiennement _ n’ont jusqu’ici consacré d’article aux (belles) réalisations discographiques ravéliennes de John Wilson ;

et cela à la différence du site (belge) du magazine Crescendo, dont je relève maints articles (au nombre de 13) antérieurs _ à celui de ce 14e, ce jeudi 4 avril 2024 _ consacrés à ce chef britannique, dont, en l’occurrence, ces 3 remarquables-ci à propos de Maurice Ravel :

_ « John Wilson et Ravel« , un entretien entre Bertrand Balmitgère et John Wilson, en date 26 janvier 2022 :


_ « Les œuvres orchestrales de Ravel chez Chandos : le choc John Wilson« , un article de Pierre-Jean Tribot, en date du 20 février 2022 :


_ et « Ravel en miroirs anglais, entre mentors et disciples« , un article de Pierre-Jean Tribot, en date du 19 mars 2024…

Je ne sais trop  qu’en conclure : serait-on plus attentif, ou plus curieux, en Belgique qu’en France ?..

En tout cas, John Wilson est un chef ravélien _ Ravel, a-t-il aussi confié, est son « compositeur préféré«  _ à coup sûr bigrement intéressant… 

Écoutez-ici la sublime Pantomime de la troisième Partie de ce « Daphnis » (6′ 40), sous la baguette de John Wilson..

Ce jeudi 4 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

En hommage à Leon Fleisher (San Francisco, 23 juillet 1928 – Baltimore, 2 août 2020), un immense pianiste apollinien…

04août

En hommage au pianiste magicien qu’a été Leon Fleisher

(San Francisco, 23 juillet 1928 – Baltimore, 2 août 2020),

cet article de Tom Huizenga, le 2 août dernier, avant-hier, Leon Fleisher, The Pianist Who Reinvented Himself, Dies At 92 :

Leon Fleisher, The Pianist Who Reinvented Himself, Dies At 92

Pianist Leon Fleisher eventually resumed playing with both hands after an injury sidelined him at age 36.

Chris Hartlove/Provided by the artist

One of America’s most beloved and resourceful pianists has died. Leon Fleisher was 92 years old. He died of cancer in Baltimore Sunday morning, according to his son, Julian.

The pianist’s roller coaster career began with fame, moved to despair and ended in fulfillment.

In his memoir, Fleisher said he couldn’t remember a time when he wasn’t playing the piano. He gave his first public recital at age eight and was just 16 when he debuted at Carnegie Hall with the New York Philharmonic. Conductor Pierre Monteux called Fleisher the « pianistic find of the century« . At 25, he recorded his first album for Columbia Records, a deep dive into music by Franz Schubert that Tim Page, writing for the Washington Post in 1996, called « transcendent« .

Page described Fleisher as a pianist who had it all : « a technique that knew no difficulties, a bejeweled and expressive tone, a sure intellectual command of musical form, and an acute sensitivity to whatever he played« .

Anne Midgette, who followed Page as the Washington Post‘s chief classical music critic and who co-authored Fleisher’s memoir My Nine Lives, says that the pianist stood out with a certain clarity and « rightness » to the approach and the playing _ un merveilleux compliment !

« Leon had this kind of Apollonian perfection _ voilà ! _, » Midgette says. « When you hear something that he’s playing, you think that is the way it needs to be played. There’s just this sense of completion about it » _ c’est parfait.

That was especially true of a series of concerto recordings Fleisher made with conductor George Szell and the Cleveland Orchestra in the 1950s and ’60s _ oui. « The Brahms First [Piano Concerto] was his signature piece, » Midgette says. « It’s that sound world of the German speaking composers that it was his heritage« . At age 12 Fleisher’s parents gave him a recording of the Brahms First, and it would be the piece he’d play at Carnegie Hall four years later.

Fleisher was born in San Francisco July 23, 1928. He took over the family piano at age four when it became obvious to his parents that he possessed significant talent. By nine, he was off to Europe to study with the legendary pianist Artur Schnabel, whose teacher’s teacher was Beethoven.

At 23, Fleisher became the first American to win the Queen Elisabeth Piano Competition in Brussels. His mastery of the instrument led to a golden career, but it all came to a surprising halt _ voilà _ when he was only 36 _ en 1964.

Fleisher was slated to tour the Soviet Union with conductor Szell and the Cleveland Orchestra, but the fourth and fifth fingers on his right hand were beginning to mysteriously curl under. He couldn’t control them. He was dismissed from the tour, began cancelling performances and, as he told NPR in 2000, slipped into a « deep funk and despair« .

« The gods know how they hurl their thunderbolts, » Fleisher said. « Having spent 36, 37 years of playing two hands and then to have it denied was a tremendous blow« . Fleisher considered suicide. But he also tried everything to repair his hand, from hypnosis and EST seminars to acupuncture and carpal tunnel surgery.

After about two years of despair, Fleisher was willing to admit to himself that he should begin to look in other directions.

« I suddenly came to the realization that my connection with music was greater than just as a two-handed piano player« , he said.

Fleisher increased his teaching, began a conducting career, and focused on performing music written specifically for the left hand only. Much of the repertoire had been composed for pianist Paul Wittgenstein, who lost his right arm in World War I.

« Leon was the first to exhume some of it, and some had been thought lost« , Midgette says. But, she adds, « people weren’t just paying to see a left-handed pianist. They were paying to see the great Leon Fleisher playing with the left hand« . Maurice Ravel’s Concerto for the Left hand became Fleisher’s new calling card. Leon Kirchner, among other contemporary composers, wrote left-handed music for Fleisher.

One of Fleisher’s first attempts to resume playing with both hands (in Baltimore, Sept. 16, 1982). It didn’t last.

Although he finally accepted his condition — eventually diagnosed as Focal Dystonia – Fleisher never gave up hope. In the mid-1990s, after a series of deep tissue manipulations known as Rolfing, the control over his fingers slowly began to return. He also began Botox injections, and little by little, Fleisher resumed performing with all ten fingers. In 1996, Page wrote « I would rather listen to Fleisher, even in his current, delicate shape, than to most other pianists now before the public« . In 2004, Fleisher released an album simply titled, Two Hands, his first such album in 41 years _ allait suivre en 2006 l’album Leon Fleisher the journey. En voici l’émouvant Capriccio sur le départ de son frère bien-aimé, BWV 992. Bonne écoute !

Fleisher never approached his former two-handed glory, but he did make a triumphant return to Carnegie Hall in 2003 and was awarded a Kennedy Center Honor in 2007. His story, Midgette says, is a potent lesson.

« He leaves a legacy about overcoming adversity and about pushing through and finding different ways to express yourself« , Midgette says. « That’s a really great thing for young musicians to be exposed to« .

Young musicians, and all of us.

Ainsi que ce CD Vanguard ATM CD 1796 Leon Fleisher the journey paru en 2006,

une fois le pianiste ayant reconquis l’usage de sa main droite,

suite à une dystonie focale qui s’était déclarée en 1964

et installée durablement depuis 1966…

Leon Fleisher : un immense pianiste apollinien…

Ce mardi 4 août 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur