Posts Tagged ‘chef d’oeuvre

Florent Schmitt, entre l’oeuvre et l’homme (1870 – 1958) : le chef d’oeuvre de « La Tragédie de Salomé » (1907) en une superlative stupéfiante interprétation d’Alain Altinoglu dirigeant son orchestre de Francfort…

14juin

La vie de Florent Schmitt (Blâmont, 28 septembre 1870 – Neuilly-sur-Seine, 17 août 1958) déforme probablement injustement nos regards rétrospectifs sur son œuvre riche et superbe de compositeur français…

À son actif, cependant,

ce chef d’œuvre flamboyant que, et plus que jamais, demeure « La Tragédie de Salomé« , Op. 50, de 1907 ;

ainsi que vient nous le rappeler ce mois de juin le spendide (!!!) CD Alpha 941, du Frankfurt Radio Symphony placé sous la brillantissime direction du magistral Alain Altinoglu (Paris, 9 octobre 1975) _ un CD enregistré à Francfort en janvier 2021… Et admirez ici cette très significative vidéo de l’enregistrement (d’une durée de 63′ 24)

De cet opus magnifique de Florent Schmitt _ ami de Ravel… _,

ma discothèque personnelle possède déjà au moins 4 CDs :

_ le CD 2 du coffret de 22 CDs « Paul Paray – Detroit Symphony Orchestra – The Mercury Masters volume 2 : 1958 – 1962 » par le Detroit Symphony Orchestra dirigé par Paul Paray _ enregistré à Detroit en mars 1958

_ le CD 10 du coffret de 14 CDs « Jean Martinon – The Late years Erato and HMV Recordings 1968 – 1975 » par l’Orchestre National de l’ORTF dirigé par Jean Martinon _ enregistré à Paris, salle Wagram, en octobre 1974

 

_ le CD Apex 2564 62764-2, de l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Marek Janowski _ enregistré à Paris en octobre 1988 ; et écoutez ici ces podcasts 1 et 2 (d’une durée respectivement de 26′ 31 et 13′ 51)

_ le CD Hyperion CDA 67599, du BBC National Orchestra dirigé par Thierry Fischer _ enregistré à Swansea en octobre 2006

Double bravissimo !

Tant pour cette œuvre elle-même, stupéfiante, déjà, du compositeur Florent Schmitt

que pour cette brûlante renversante interprétation-ci du maestro Alain Altinoglu !

Un CD par conséquent indispensable !

Ce vendredi 14 juin 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Interpréter ce chef d’oeuvre absolu des « Illuminations » de Benjamin Britten / Arthur Rimbaud, Op. 18 (1939) : le défi périlleux du chanteur…

25mai

« Ce chef d’œuvre absolu que sont Les Illuminations de Britten/Rimbaud« ,

écrivais-je le 24 octobre 2011, en conclusion de l’article « « , que je consacrais au superbe CD de cette radieuse soprano qu’est Anne-Catherine Gillet (Libramont-Chevigny, 20 janvier 1975), le CD AEon « Barber – Berlioz – Britten » AECD 1113, enregistré à Liège au mois de septembre 2011, avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège sous la direction de Paul Daniel, comportant « Knoxville : Summer of 1915 » de Samuel Barber/James Agee, « Les Nuits d’été«  d’Hector Berlioz/Théophile Gautier, et, donc, « Les Illuminations » de Britten/Rimbaud

_ cf dans le même sens cet article du 21 novembre suivant (2011), d’Olivier Mabille sur le site de ResMusica, intitulé « Anne-Catherine Gillet : merci et chapeau bas« , où le critique parle fort justement de la quasi « impossible tâche de rendre évidente la prosodie des Illuminations«  : en tout cas extrêmement périlleuse (un réel défi !) pour le chanteur-diseur, ainsi qu’on peut le constater à chaque effort d’interprétation de ce fulgurant chef d’œuvre de Britten

Des diverses interprétations au disque de ce chef d’œuvre absolu _ j’insiste ! _ de Benjamin Britten (et Arthur Rimbaud _ quel extraordinaire poème, déjà !, composé entre 1872 et 1875, et publié, posthume, en 1895… Et quelle sublime musique, en 1939, de Britten ! _),

je retiens bien sûr celle, princeps et magnifique, de Peter Pears _ qui n’en fut cependant pas le créateur ; la créatrice fut le 30 janvier 1940 à Londres la soprano Sophie Wyss, avec le Boyd Neel Orchestra sous la direction de Boyd Neel… _, avec l’English Chamber Orchestra sous la direction de Benjamin Britten lui-même, enregistrée à Kingsway Hall au mois de décembre 1963, in le CD London 436 395-2 « Britten – Serenade – Les Illuminations – Nocturne » _ écoutez ce podcast merveilleux (de 22′ 16) ! _ ;

ainsi que celle, magnifique aussi, de Ian Bostridge _ un interprète que j’apprécie beaucoup, beaucoup : regardez et écoutez cet extrait (« Villes« ) en cette vidéo (de 2′ 30)… _  avec le Berliner Philharmoniker sous la direction de Simon Rattle, enregistrée à Dahlem-Berlin au mois d’avril 2005, in le très beau CD EMI 5 58049 2 « Ian Bostridge – Britten – Serenade for Tenor, Horn and Strings – Les Illuminations – Nocturne« …

Or voici que l’ami Éric Rouyer me fait parvenir un nouveau merveilleux double album de son Palais des Dégustateurs, le CD PDD 035 « Benjamin Britten – Quatuor Béla – Julia Wichniewski« , enregistré du 25 au 27 février 2020 pour les 3 Quatuors, et les 27 et 28 janvier 2022 pour « Les Illuminations« , à La Courroie (Vaucluse), par le Quatuor Béla (Frédéric Aurier et Julien Dieudegard, violons ; Julian Boutin, alto, et Luc Dedreuil, violoncelle) et la soprano Julia Wischniewski,

comportant, adjointes au 3 Quatuors n°1 Op. 25 (de 1941), n°2 Op. 36 (de 1945) et n°3 Op. 94 (de 1976) de Benjamin Britten, ses sublimes « Illuminations » Op. 18 (de 1939) _ quel extraordinaire chef d’œuvre ! je le répète… _, dont la partie d’orchestre a ici été spécialement transcrite pour quatuor à cordes par Frédéric Aurier… 

La partie de chant est spécialement redoutable par son extrême virtuosité, tant de diction que musicale ; et, ainsi que pour toute mélodie chantée en français, le moindre mot, la moindre syllabe, doit être parfaitement compréhensible instantanément, et sans le moindre effort, par l’auditeur :

ce qui constitue une certaine gageure _ et même, comme ici, une très périlleuse épreuve… _ pour le chanteur, par conséquent.

Il faut donc saluer d’abord le courage de Julia Wichniewski, soprano comme fut la créatrice, à Londres le 30 janvier 1940, la suissesse Sophie Wyss, de relever cet immense défi d’interprétation-incarnation de ces sublimes « Illuminations » de Benjamin Britten…

Et ne pas trop se hérisser ni a fortiori se bloquer sur les mots ou syllabes mal identifiés à l’audition, sans disposer de l’aide du texte de Rimbaud sous les yeux…

Et au passage, je me demande pour quelles raisons ce fut plutôt à une soprano telle que cette Sophie Wyss (La Neuveville – Berne, 5 juillet 1897 – Bognor Regis – Sussex, 25 décembre 1983), plutôt qu’à un ténor, et en l’occurrence son compagnon _ rencontré en 1936, Britten avait 23 ans…Peter Pears (Farnham – Suffolk, 22 juin 1910 – Aldeburgh – Suffolk, 3 avril 1986), que Benjamin Britten (Lowestoft – Suffolk, 22 novembre 1913 – Aldeburgh – Suffolk, 4 décembre 1976) confia la création en concert de pareil exceptionnel chef d’œuvre ! :

il y a là à creuser…

Et je consacrerai bien sûr un très  prochain article à l’interprétation de ces 3 si beaux Quatuors à cordes de Benjamin Britten par le Quatuor Béla… 

Ce samedi 25 mai 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

A partir d’un travail sien de révision des partitions (jusqu’ici truffées d’erreurs), le chef John Wilson vient nous offrir une magistrale interprétation de ce chef d’oeuvre de Ravel qu’est le Ballet complet de « Daphnis et Chloé »…

04avr

Avec le CD « Ravel – Daphnis et Chloé – Complete Ballet« , soit le CD Chandos 5327 _ enregistré à Londres du 7 au 9 décembre 2022 _,

à la tête du Sinfonia of London Chorus et du Sinfonia of London, le décidément excellent John Wilson vient nous offrir une superbe _ magistrale _ interprétation de ce chef d’œuvre sublime de Maurice Ravel qu’est le Ballet de « Daphnis et Chloé« , à partir d’un travail extrêmement minutieux de révision _ effectué par lui-même, John Wilson, au moment des confinements du Covid _ des partitions, truffées d’erreurs accumulées jusque là…

Voici le bel article intitulé « John Wilson, un nouveau regard sur Daphnis et Chloé de Ravel » que ce jeudi 4 avril 2024, sur le site de l’excellent magazine Crescendo, Pierre-Jean Tribot vient consacrer à cette prouesse musicale et discographique ravélienne, pour le label Chandos :

John Wilson, un nouveau regard sur Daphnis et Chloé de Ravel 

LE 4 AVRIL 2024 par Pierre Jean Tribot

Maurice Ravel (1875-1917) : Daphnis et Chloé, M.57.

Sinfonia of London Chorus, Sinfonia of London, direction : John Wilson.

2022. Livret en anglais, allemand et français. 54’00.

Chandos CHSA 5327.

En matière de Daphnis et Chloé de Maurice Ravel, il y bien une problématique centrale : celle des centaines de fautes qui n’avaient jamais été corrigées _ hélas _ depuis la première édition de la partition. Tous les chefs d’orchestre qui se confrontent à ce chef d’œuvre se repassent des listes de corrections à appliquer, et certaines de ces listes, comme celle établie par Pierre Boulez, sont presque “légendaires”.

En 2020, pendant le confinement pandémique _ voilà ! _, le chef d’orchestre John Wilson a amorcé un travail de fond pour proposer une édition révisée expurgée de ces erreurs. Sur base des sources, dont le manuscrit original ou la partition de la réduction piano/chœur, il a pu proposer le travail “qui reflétait le mieux les décisions finales du compositeur” _ voilà quel était l’objectif ! _ comme il l’indique dans la notice de présentation _ aux pages 34-35. En effet, différentes modifications avaient également été apportées par Ravel _ sur le vif _ au moment des répétitions. Ces dernières avaient été reportées sur les parties séparées, mais pas reprises dans la partition de chef. John Wilson livre donc en première son travail au pupitre de ses musiciens londoniens.

La réussite de ce nouvel enregistrement est indéniable _ en effet. En premier lieu, il faut saluer la performance de l’incroyable Sinfonia of London dont l’engagement est sans faille : puissance et éclat dans les tuttis, richesse de couleurs et finesse et élégance dans les solistes _ voilà qui est dit, et bien dit. Le Sinfonia of London Chorus est quant à lui d’une idéale homogénéité avec ce qu’il faut de flexibilité à la fois dans la transparence des timbres que dans la puissance de la projection _ oui.

La baguette de John Wilson travaille le texte, et on redécouvre _ ainsi _ cette œuvre _ d’une extraordinaire fraïcheur, en la plus parfaite cohérence, d’ailleurs, avec son sujet… La texture instrumentale sonne allégée _ oui _ avec une plus grande mobilité de la masse orchestrale. La lisibilité des pupitres est exceptionnelle _ c’est magnifique, et sublimement ravélien ! _ et rend encore plus impactants les contrastes et les césures narratives de ce ballet. Le geste compositionnel de Ravel, sa force et son génie sont ici magnifiés _ voilà. Bien évidemment, la prise de son Chandos, techniquement superlative, nous place au cœur de cette interprétation magistrale qui fait date _ oui.

Alors bien évidemment, la discographie de Daphnis et Chloé est bardée de références d’Ansermet (Decca) _ et Monteux (Decca)… _ à François-Xavier Roth (HM) _ cf par exemple, et à côté de plusieurs autres, mon article «  » en date du 23 juin 2023, mais aussi, et plus particulièrement à propos de « Daphnis et Chloé« , celui-ci, même bien trop bref, « «  en date du 15 septembre 2019… _en passant par Pierre Boulez (DGG), mais cette version, unique par le regard _ quasi originaire _ qu’elle nous permet de retrouver _ enfin ? _ sur ce chef d’œuvre, est _ sans nul doute _ une pierre angulaire.

Pierre-Jean Tribot

Pour ce qui personnellement concerne l’aficionado ravélien que je suis,

je dois signaler ici que j’avais beaucoup apprécié, à sa sortie, le précédent CD Ravel « Ma Mère L’Oye – Boléro (premières recordong of original ballets«  de John Wilson (le CD Chandos CHSA 5280),

ainsi qu’en témoigne mon article en date du 1er septembre 2022 : « « .

Mais il me faut relever aussi que ni le site Discophilia de Jean-Charles Hoffelé, ni le site ResMusica _ que je consulte quotidiennement _ n’ont jusqu’ici consacré d’article aux (belles) réalisations discographiques ravéliennes de John Wilson ;

et cela à la différence du site (belge) du magazine Crescendo, dont je relève maints articles (au nombre de 13) antérieurs _ à celui de ce 14e, ce jeudi 4 avril 2024 _ consacrés à ce chef britannique, dont, en l’occurrence, ces 3 remarquables-ci à propos de Maurice Ravel :

_ « John Wilson et Ravel« , un entretien entre Bertrand Balmitgère et John Wilson, en date 26 janvier 2022 :


_ « Les œuvres orchestrales de Ravel chez Chandos : le choc John Wilson« , un article de Pierre-Jean Tribot, en date du 20 février 2022 :


_ et « Ravel en miroirs anglais, entre mentors et disciples« , un article de Pierre-Jean Tribot, en date du 19 mars 2024…

Je ne sais trop  qu’en conclure : serait-on plus attentif, ou plus curieux, en Belgique qu’en France ?..

En tout cas, John Wilson est un chef ravélien _ Ravel, a-t-il aussi confié, est son « compositeur préféré«  _ à coup sûr bigrement intéressant… 

Écoutez-ici la sublime Pantomime de la troisième Partie de ce « Daphnis » (6′ 40), sous la baguette de John Wilson..

Ce jeudi 4 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

De 1994 à 2023, Gunar Letzbor, toujours à 6 musiciens de son « Ars Antiqua Austria », revient ultra brillamment à ce chef d’oeuvre que sont les « Violinsonaten » de 1881 de Heinrich-Ignaz-Franz Biber : c’est magistral et somptueux !

05fév

De 1994 _ le double CD « Heinrich I. Biber – Sonatae, Violino solo, 1681 » Symphonia SY 94D28, enregistré à Bologne _

à 2023 _ le double CD « Heinrich Ignaz Franz Biber – Violinsonaten – 1681 » Pan Classics PC 10454, enregistré à Saint Florian du 23 au 27 janvier 2023 _,

et toujours avec son ensemble « Ars Antiqua Austria« ,

le violoniste et chef Gunar Letzbor revient ultra brillamment _ mazette !!! _ à ce chef d’œuvre de très haute altitude musicale que sont les « Violinsonaten » de 1881, de l’immense Heinrich-Ignaz-Franz Biber (1644 – 1704).

En 1994,

lors de l’enregistrement à Bologne,

les musiciens d' »Ars Antiqua Austria » étaient au nombre de 6 :

Gunar Letzbor, violino ; Lorenz Duftscmid, viole da gamba, violone in sol ; Michael Oman, viola da gamba ; Roberto Sensi, violone ; Axel Wolf, tiorba, liuto ; Wolfgang Zerer, cimbalo, organo.

Et en 2023,

lors de l’enregistrement à Saint Florian,

les musiciens d' »Ars Antiqua Austria » et du « Salzburg Lute Consort »  sont à nouveau au nombre de 6 :

Gunar Letzbor, baroque violin ; Jan Krigovsky, violone ; Hubert Hoffmann, theorbo ; Erich Traxler, organ & harpsichord ;

Hubert Hoffmann, lute ; Jakob Mitrik, chitarra attiorbata ; Daniel Oman, colazione. 

Écoutez donc ceci


Ce lundi 5 février 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’expérience d’une revigorante récréation Steve Reich : le CD « The String Quartets » du Mivos Quartet, paru le 3 février 2023

17jan

En forme de récréation, et débouchage d’oreilles,

j’ai désiré me plonger dans la découverte (revigorante !) d’une relative récente nouveauté discographique d’un compositeur de modernité radicale et océanique, Steve Reich _ né à New-York le 8 octobre 1936, et toujours très fécond _,

et ai choisi pour cela de découvrir un assez récent _ il est paru le 3 février 2023, il n’y a pas encore un an… _ et très beau CD d’œuvres de ce compositeur _ qu’a vivement recommandé, en notre très marquant entretien de la Station Ausone, le 25 mars 2022, et à propos de son indispensable « L’Autre XXe siècle musical« , l’ami Karol Beffa (cf la vidéo de ce magnifique entretien) _,

soit le CD Deutsche Grammophon 486 385 « Steve Reich – The String Quartets » du Mivos Quartet,

comportant les 3 Quatuors de Steve Reich _ écoutez ceci _ :

« Different trains« , de 1988 _ enregistré à New-York du 24 au 28 janvier 2022 _ ;

« Triple Quartet« , de 1998 ;

et « WTC 9/11« , de 2011 _ enregistrés à New-York du 2 au 6 mars 2020, et du 10 au 14 février 2020.

Chef d’œuvre !!!

Ce mercredi 17 janvier 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur