Le mardi 5 novembre dernier
en mon article Le talent du ténor Cyrille Dubois dans les Lieder de Franz Liszt : « O Lieb » ;
puis le lundi 25 novembre suivant,
en mon article Cyrille Dubois, et le très notable renouveau des ténors français : poursuite d’une très précieuse tradition et riches singularités…,
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j’ai souligné la délicieuse performance du jeune ténor français Cyrille Dubois _ né en 1985, il a 34 ans _
dans un magnifique récital O lieb ! _ soit le CD Aparté AP200 _, accompagné par l’excellent pianiste Tristan Raës.
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Et voici que nous est proposé un nouveau très remarquable CD de Lieder et Mélodies de Liszt,
intitulé Franz Liszt Petrarca Sonnets 47 – 104 – 123 _ le CD Avi-music 8553472 _
par le non moins jeune baryton allemand André Schuen _ né en 1984, il a 35 ans _,
accompagné par le non moins remarquable pianiste Daniel Heide.
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Ces deux CDs ont en commun
les Tre Sonetti di Petraca
ainsi que la mélodie française, sur des vers de Victor Hugo, Oh ! Quand je dors.
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A cette nuance près qu’André Schuen interprète les deux versions, de 1842-46 et de 1864-82,
de ces Tre Sonetti di Petrarca pour voix et piano
_ Daniel Heide interprétant la version pour piano seul de ces Tre Sonetti di Petrarca, extraites de la Deuxième année : Italie, des Années de pèlerinage, de Liszt ; cf mon article du 27 juin dernier à propos de l’interprétation par Francesco Piemontesi (CD Orfeo C 982 191) de ces mêmes Tre Sonetti di Petrarca pour piano seul : L’admirable spiritualité lisztienne de Francesco Piemontesi… _,
alors que Cyrille Dubois en interprète seulement la première version (de 1846).
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Quant à la mélodie Oh ! Quand je dors,
André Schuen en interprète la version de 1842 revisitée en 1859,
alors que Cyrille Dubois en interprète la seconde version, de 1859.
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Et voici ce qu’a dit du CD d’André Schuen et Daniel Heide
Maciej Chiżyński en un article sur le site de Res Musica du 14 décembre dernier,
intitulé Tre sonetti del Petrarca de Franz Liszt dans trois versions du compositeur :
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Le 14 décembre 2019 par Maciej Chiżyński
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Andrè Schuen et Daniel Heide proposent un programme composé presque exclusivement des différentes versions des Sonetti del Petrarca de Franz Liszt.
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Franz Liszt a laissé plusieurs versions _ en effet _ de certaines œuvres sans leur attribuer de numéro d’opus. Il est allé, comme aucun autre compositeur, jusqu’à utiliser un texte pour des partitions diverses, même trois fois ou plus. Pour les Sonetti del Petrarca, il en existe trois versions. D’abord, ce sont deux variantes pour voix et piano, marquées – dans le catalogue de ses œuvres – S. 270a (élaborée dans les années 1842-1846) et S. 270b (de 1864-1882). Ensuite, nous avons également la fameuse variante pour piano seul, façonnée entre 1846 et 1849, faisant partie de l’Année II, Italie, des Années de pèlerinage. Pour les deux cycles vocaux, la division en « a » et « b » ne rend pas pleinement justice à leur qualité artistique, car des modifications majeures entre eux sont perceptibles _ c’est bien intéressant ! _, de sorte qu’on peut par moments parler d’une réécriture.
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Sur le plan de l’interprétation, le baryton Andrè Schuen combine aisément la douceur et l’intensité _ voilà ! Il charme par sa diction, impeccable _ oui _, ainsi que par la modération du vibrato. Sa voix crémeuse _ oui _ nous dévoile autant de chaleur que d’intimité et de poésie _ voilà. Dénuée d’exaltation excessive _ oui _ (le piège le plus commun dans l’exécution des œuvres de Liszt), elle saisit, en plus, par la puissance, la souplesse, l’éloquence et la majesté _ tout cela est fort juste. Si on compare cette lecture _ nous y voici ! _ avec celle donnée récemment par le ténor Cyrille Dubois – frémissante de délicatesse _ oui _, mais aussi trop théâtrale _ au jugement de Maciej Chiżyński _ –, on constate que ce répertoire est mieux adapté pour la voix de baryton _ peut-être. Andrè Schuen hypnotise _ oui ! _ par le sens du legato _ oui _, la respiration naturelle _ oui _ comme par la rondeur du timbre _ on peut qu’asciecer à tout cela _ dans tous les registres, entièrement immergé _ oui _ dans cette musique tantôt dramatique, tantôt méditative, qui paraît mieux convenir à sa tessiture _ probablement.
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On salue également _ au sens propre du mot _ Daniel Heide au piano, apte à s’adapter aux phrasés du baryton, aussi bien pour les tempi que pour l’expressivité. C’est ainsi que les deux interprètes nous transmettent l’essence de la pensée lisztienne _ probablement _, baignée de lumière et embaumée par les émanations les plus suaves. Pour ce qui est des Tre sonetti del Petrarca pour piano seul, ponctuant les deux versions pour voix et piano, Heide captive par un jeu relativement sévère et droit _ non fleuri _, en harmonie avec l’esprit de ces pages emplies de force évocatrice élevée _ spirituellement. Cette force se cache particulièrement dans les pauses, la profondeur du souffle, tout autant que dans la beauté lyrique des atmosphères que le pianiste sait mettre en valeur avec justesse et ingénuité. Le complément du programme, Oh ! Quand je dors S. 282 sur un poème de Victor Hugo, aiguise notre appétit pour les prochaines réalisations scéniques et discographiques de ce magnifique duo. Une prestation passionnée et passionnante _ oui : en une rectitude dépourvue d’hystérie.
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Franz Liszt (1811-1886) :
Tre sonetti del Petrarca pour voix et piano S. 270a et S. 270b ;
Tre sonetti del Petrarca pour piano seul S. 161 n° 4-6, extraits de l’Année II, Italie, des Années de pèlerinage ;
Oh ! Quand je dors S. 282 sur un poème de Victor Hugo.
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Andrè Schuen, baryton ;
Daniel Heide, piano Steinway D.
1 CD CAvi-music.
Enregistré en novembre 2018 à la Markus-Sittikus-Saal à Hohenems en Autriche.
Textes de présentation en anglais et allemand _ seulement.
Durée : 65:09
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Une confrontation d’interprétations passionnante,
pour deux très remarquables CDs.
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Ce mardi 17 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa
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