Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?.. Pour commencer, les images de nature : montagnes, déserts, campagnes, forêts…
Bernard Plossu est un adepte bien connu de marches-randonnées dans la nature _ plus ou moins sauvage… _ :
montagnes, déserts, hauts-plateaux, voire grandes prairies,
campagnes, et même jardins,
ainsi que sous-bois et forêts…
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En ce chapitre-ci d’une « nature » au sein de laquelle cheminer, sac au dos
_ et appareil-photo à portée immédiate de main, tel le large filet pour le collecteur de papillons (cf ici Vladimir Nabokov…)… _,
un peu à l’aventure,
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au moins 7 images (sur 80) de ce « Tirages Fresson«
sont consacrées à des images disons _ et pour bien mal le résumer _ « vertes« ,
je veux dire peu ou prou « écologiques« ,
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avec des degrés d’ailleurs fort divers entre sauvagerie et civilisation,
entre nature quasi vierge _ « wilderness« américaine (cf Catherine Larère…) _, et culture _ européenne _ un tant soit peu peignée…
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En ce « Tirages Fresson » qui vient de paraître,
au moins 7 images de « nature » se trouvent aux pages
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13 (« Ardèche, France, 2012« ),
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15 (« Taos Mountain, Nouveau-Mexique, États-Unis, 1978« ),
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29 (« Californie, États-Unis, 1977« ),
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30-31 (« Cantal, France, 2014« ),
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53 (« Port-Cros, France, 2011« ),
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69 (« Sud du Nouveau-Mexique, États-Unis, 1980« )
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et 80 (« Giverny, France, 2010« ).
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On remarquera au passage l’imprécision _ bien évidemment par force ! _ de localisation _ quelque part… _ des sites
où ont été saisies ces images…
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Ce qui donne, cette fois au sein de ma liste de 13 images entre toutes préférées,
pour ce qui concerne le chapitre de l' »extérieur-nature« ,
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le fait que j’ai retenu 2 images proprement sidérantes, à mon œil,
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les images des pages 30-31 (« Cantal« )
_ peut-être un poil trop majestueuse (spectaculaire !) et photogénique, celle-ci, pour pouvoir servir véritablement d’emblème de la singularité extraordinaire du mode de faire, foncièrement modeste, aux antipodes du « m’as-tu vu« , de Plossu…,
et servir, du moins à mon goût personnel, pardon !, de couverture à l’album :
mais quelle infiniment tendre sensualité caressante se dégage des courbes, au premier plan, de cette merveilleuse « vue verte« surplombante d’un très vaste, quasi infini, panorama cantalien, en Auvergne…
Bernard Plossu n’est pas l’homme des bien trop époustouflants vertigineux à-pics des Dolomites… _
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et 53 (« Port-Cros« )
_ celle-ci (peut-être une image inédite ; à moins, et c’est plus vraisemblable !, qu’elle n’ait déjà paru, en 2013, en un album que je ne possède hélas pas ! : « L’Incertaine apparence de Port-Cros« de Bernard Plossu et François Carrassan, paru aux Éditions de l’Égaré, en 2013 : un album probablement tiré alors à très peu d’exemplaires…) est, entres toutes, ma préférée : celle que j’aurais personnellement encouragé à choisir pour la couverture !
Quel infiniment doux plaisir sensuel de cheminer-s’enfoncer sans se perdre sur (ou dans) le chemin de ce vert sous-bois à la fois un peu sombre et combien chaleureusement lumineux d’Eden méditerranéen, accueillant, où vagabonder à l’envi sans jamais risquer de se perdre… Le paradis est juste là ! Et l’on s’y meut, en une île ! cette île de Port-Cros…
Port-Cros, Porquerolles, l’ïle du Levant : le paradis même du « Pierrot le fou » de Godard, dont Bernard avait si justement saisi les orgasmiques « ambiances« en quelques magiques images de son si beau Plossu Cinéma, en 2010 (aux Éditions Yellow now) ; cf mon article du 27 janvier 2010 : L’énigme de la renversante douceur Plossu : les expos (au FRAC de Marseille et à la NonMaison d’Aix-en-Provence) & le livre « Plossu Cinéma »… _ ;
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ainsi que, aussi,
et cette fois dans ma liste supplémentaire de 22 autres images, cette fois,
_ il est si difficile de réduire le nombre de ses choix ! _,
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les 2 images, encore,
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des pages 69 (« Sud du Nouveau-Mexique« )
_ ici encore un chemin, ou plutôt cette fois une route pierreuse, mais désertique, sec et aride, celui-ci ! Et cette fois encore, un Plossu emblématique, et presque trop, pour le coup, pour que j’eusse choisie cette image-ci comme couverture… Et, à dire vrai, ma préférence, très subjective, bien sûr (et injuste !), va au Plossu européen, et même, assez souvent (mais pas exclusivement non plus : cf ici même son extraordinairement beau « Giverny« , de la page 80, ou, et à propos des villages, son admirable « Bourgogne« , de la page 81…), au Plossu méditerranéen… _
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et 80 (« Giverny« )
_ une nature superbement peignée, cette fois, mais surtout pas trop, non plus, ici chez Monet : une merveille de classicisme (français, je le constate…) ouvert, à la fois retenu et déboutonné, et hyper-détendu, idéalement paisible, en sa respiration, pleine de fantaisie, amusée, et en même temps d’une idéale sérénité ; paradisiaque encore, mais d’une autre façon : apollinienne, dirai-je, cette fois, plutôt que dionysiaque (comme était le si chaleureux « Port-Cros« ) : quelle sublimissime renversante image, que ce « Giverny« – là, en son tendre délicatissime équilibre-déséquilibre (à la Marivaux), si français !..
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Mais on comprend très bien aussi le degré d’embarras de choix de Bernard Plossu à sa table de travail,
face aux nécessaires choix éditoriaux à réaliser, à la profusion fastueuse de ses images, offertes, là, sous ses yeux ;
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disponibles images, parmi _ et au sein de _ ses innombrables richissimes planches-contact _ qui les recèlent et les conservent _ ;
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Bernard Plossu en face de ses milliers de somptueuses images saisies, qui, beaucoup d’entre elles, méritent vraiment, les unes ou les autres
_ et surtout celles au tout premier abord apparemment les plus « ratées« ! _,
une nouvelle chance de parvenir à paraître, au moins une fois, quelque jour à venir, à nos yeux de regardeurs, à notre tour :
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en quelque prochain nouvel album, ou quelque prochaine nouvelle exposition.
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Oui, parmi les images qui n’ont pas été retenues cette fois-ci, pour ce « Tirages Fresson« -ci,
des centaines, probablement, l’archi-méritaient _ et méritent toujours _ pleinement,
mille fois davantage même, peut-être parfois, que celles sur lesquelles a porté, ce jour-là, le magnifiquement judicieux choix, déjà !, de leur auteur-capteur-saisisseur-receveur-partageur, à sa table de La Ciotat _ comme je l’y ai vu procéder, le 22 juillet 2008, pour son « Plossu Cinéma« , assis que j’étais auprès de Michèle Cohen et de Pascal Neveux, présents là pour ce tout premier choix…
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Mais, et soyons-en certains,
ce n’est, pour ces belles endormies, sommeillant, pour le moment encore, en leurs planches-contact,
que partie remise, pour la prochaîne occasion de publication d’un album, ou d’une exposition ;
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et grâce, bien sûr aussi, à la médiation féérique, décisive, elle aussi, du tirage de l’image,
par les doigts de fées de magiciens
tels que, ici, de père en fils _ Pierre, Michel, Jean-François _, les Fresson, à Savigny-su-Orge…
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Car Bernard Plossu sait mieux que personne tout ce qu’il doit à la perfection infiniment soignée du travail de ses tireurs d’images préférés,
son épouse, Françoise Nunez, et Guillaume Geneste ;
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et, ici, pour ces fabuleux tirages-couleurs-Fresson,
Pierre, Michel et Jean-François Fresson, à Savigny-sur-Orge… ;
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dont la perfection infiniment soignée _ pardon de la répétition !, mais il faut y insister, comme le fait d’ailleurs lui-même, et à nouveau, après le « Plossu couleurs Fresson » de 2007, le titre si justement reconnaissant de cet album de 2020 : « Tirages Fresson« … _ de ce travail de tirage
lui permet, à lui _ le rencontreur passionné d’images à faire sourdre-surgir, de ce réel inattendu à apprendre à vraiment, et vraiment presque partout, surprendre et percevoir vraiment (il faut insister aussi, et toujours, sur ce très profond souci de vérité de Bernard Plossu à toutes les étapes de son travail, et son refus absolu et même forcené du moindre trucage falsificateur !), en un clin d’œil, sur le champ, décisif ; et saisir, pour l’éternité désormais, par ses images photographiques qui vont être engrangées, conservées, tirées et publiées… _,
de vraiment se consacrer quasi exclusivement _ voilà ! c’est simplement un gain de temps et d’énergie à répartir (de confiance !)… _ à la pure rencontre _ miraculeuse _ offerte de ce si vaste réel à parcourir,
ce réel tout à la fois le plus normal et quotidien possible _ et ce peut-être celui-là même de sa propre maison à La Ciotat, comme jadis à Grenoble ; comme celui d’absolument le plus banal n’importe où (telle la plus simple chambre d’hôtel)… _, et en même temps fantastiquement riche, et à quasiment inépuisable profusion _ pour qui sait, « sur le motif » d’abord, et c’est bien sûr le principal, le percevoir (puis, une fois « pris« , « saisi » sur la pellicule photographique et conservé, bien sûr encore apprendre à le reconnaître et identifier, très a posteriori, à sa table de travail), en sa merveilleuse fulgurance poétique iconique _, de formidables fabuleuses surprises ;
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dont, Kairos aidant, et hic et nunc,
lui va pouvoir réaliser, l’éclair d’un clic instantané sur la pellicule photographique, ces fantastiques images vraies
qui vont demeurer à partager _ en une admirable œuvre réalisée _ pour jamais :
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le défi, quasi permanent alors _ en ces très intenses autant que très sereines (de concentration paisible, vierge de tout parasite…) chasses aux papillons iconiques « sur le motif« … _, est immense…
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Que de merveilleux trésors de poésie _ déjà réalisés, mais encore en partie dormants, en attente qu’ils sont de « réalisation finale« lors du tirage sur du papier adéquat… _ attendent donc, encore,
dans les inépuisables rangements de planches-contact de Bernard Plossu, chez lui, à La Ciotat,
la grâce de lumière d’un tirage parfait enfin réalisé ;
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puis d’un livre édité, ou d’une exposition exposée !
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Et,
tout en bout de course, et presque accidentelle _ et assez pauvre en nécessité _,
la découverte émerveillée, consécutive,
par nous,
de nos regards éblouis de spectateurs _ de ces images, dans le livre, ou à l’exposition _ attentifs admiratifs,
infiniment reconnaissants de ces sublimes éclats si merveilleusement bienfaisants
de lumière
que nous recevons instantanément alors, tout en bout de course, en cadeau…
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Car ces couleurs nous font vraiment du bien…
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Ce dimanche 8 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa
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