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Pour conclure sur le parcours présent de rétrospection (provisoire…) de François Noudelmann, enfant rétrospectif du cimetière bouleversé et rénové de Cadillac, en 2020 : le sentiment d’ « à part – tenance » et le désir d’ « a – s- similation » – intégration – « a – grégation » – « incorporation » à la France, en ses filiations chahutées par l’Histoire ; et les « modalités et intensités » et « harmonieuse complicité » d’affinités adventices heureuses, de François Noudelmann…

27mai

Ce samedi 27 mai,

je conclus l’élan des commentaires de ma lecture du splendide et profond « Les enfants de Cadillac » de François Noudelmann, à la suite de mes 6 articles précédents :

_ du dimanche 21 mai : « « 

_ lundi 22 mai : « « 

_ mardi 23 mai :  « « 

_ mercredi 24 mai : « « 

_ jeudi 25 mai : « « 

_ et du vendredi 26 mai : « « 

Sur le complexe et difficile « sentiment d’appartenance« , dans lequel s’entend nécessairement, comme une sorte d’implacable répétitif destin, et en même temps, un très tenace sentiment d’ « à part – tenance » _ à sa « francité« , du fait de la « judéité«  héritée de sa marquante branche familiale paternelle (par son histoire personnelle de fils très très proche, par « cette vie avec mon père, plus conjugale que familiale » (l’expression se trouve à la page 174 des « Enfants de Cadillac« …), un bon bout de temps seuls, et isolés, tous les deux, à Lyon, « pendant notre vie commune » (l’expression se trouve à la page 59), entre les huit ans et les treize ans du petit François, de 1967 à 1972) ; et de génération en génération, comme répétivement, chez ces Noudelmann-ci, le lien à la mère (et a fortiori aux branches maternelles) est soit carrément rompu, coupé, tranché vif, soit extrêmement distendu et lache… _ de François Noudelmann,

on retiendra pas mal de lucidissimes expressions sur le fait d' »en être » ou « ne pas en être » vraiment, de cette « francité » par « a – s -similation » si ardemment désirée par son père et, avant, son grand-père, en leur difficile, et in fine tragique, parcours de vie (en Lithuanie, 1891 – Cadillac, 1941), pour Chaïm _ mort de cachexie, c’est-à-dire de faim, en un asile de fous, sous le régime de Vichy, en 1941 _, et Paris 18e, 1916 – Limoges, 1998, pour Albert _ avec un passage ultra-violent de « cinq années allemandes », en Silésie, entre 1940 et 1945 ; et in fine suicidé, alors qu’il n’avait aucune maladie, avec un pistolet à grenaille _)… 

Ce sont donc ces très belles expressions-là, sous la plume de François Noudelmann, en ce profond et lucidissime « Les enfants de Cadillac« , que je tiens ici et maintenant, et en forme de conclusion provisoire à mes lectures et relectures, à la loupe, le plus possible attentives aux plus infimes détails dans lesquels se niche et se tient caché, comme c’est bien connu, le diable, l’essentiel du message crypté, d’abord à lui-même, bien sûr _ mais c’est le travail patient et inspiré (= d’« imageance« ) d’écriture qui vient porter à la conscience de l’auteur, qui va l’assumer, point après point, jour après jour, détail (et mot prononcé) advenu par détail (et mot prononcé) advenu, et avec l’expérience de l’âge, le sens ainsi porté à un peu plus et un peu mieux de lumière ; et c’est bien cela seul qui fait advenir une œuvre vraie, véridique et véritable, et pas un simple produit de marketing, promis à obsolescence rapide, tel qu’un « roman«  divertissant, à consommer juste pour le fun, et très vite digérer… : « Je hais les oisifs qui lisent« , s’exclame Nietzsche en le magnifique « Lire et écrire » de son indispensable « Ainsi parlait Zarathoustra«  _, ce qu’il y a apprendre vraiment des vies, à commencer par la sienne propre, et celles de ses proches, et d’abord ceux auxquels nous sommes généalogiquement affiliés comme fils ou fille, petit-fils ou petite-fille, arrière-petit-fils ou arrière-petite-fille, etc. : nous n’y échappons – coupons pas…

Voici donc ce qu’ici, ce samedi 27 mai, et en forme de conclusion provisoire à mes lectures suivies, je me permets de retenir des expressions de François Noudelmann sur le feuilletage de ses doubles liens personnels, et plus ou moins hérités de sa filiation paternelle, à la « francité » et à la « judéïté » _ avec, aussi, l’appoint de mes farcissures de commentaire, en vert _ :

Pages 164-165 :

« Je lui _ Albert, le père bien aimé _ ai longtemps tourné _ en pensée, surtout après son suicide (à Limoges, le 16 juillet 1998) et la cérémonie de la dispersion de ses cendres en un ruisseau du Limousin, et jusqu’à ce jour qui a suivi le choc de l’expérience du cimetière de Cadillac, le 19 septembre 2020… _ le dos, avant de réfléchir _ ce fut « au moment _ à la toute fin, donc, de l’été 2020 _ où j’avais pris mes résolutions, où j’avais établi les réglages _ tant géographiques que mentaux _ entre ma vie de Français à l’étranger _ résidant désormais, probablement depuis 2019, à New-York ; là-dessus, de même que sur la précision des dates, François Noudelmann demeure très discret… _ et mon pays de naissance _ la France, donc : François Noudelmann est né à Paris, à l’hôpital Rothschild, le 20 décembre 1958 _ que la mémoire familiale se rappella à moi, de manière inattendue, alors que le monde s’était figé dans ses frontières à cause de la pandémie de covid. (…) Voilà que je fus invité dans le cimetière français qui avait retrouvé la trace de mon grand-père Chaïm. (…) Ce fut donc pour assister _ à Cadillac, en Gironde _ à la rénovation d’un cimetière abandonné que je revins _ ce fut le 19 septembre 2020, je le répète ici _ sur les traces funéraires de mon fou grand paternel « , lit-on page 223 _ au défaut _ répété, peut-être endémique… _ de transmission, dans ma lignée, des pères aux fils. Refusant d’hériter du moindre bien qui me rappellerait le corps paternel _ le corps de ce père, Albert, dont François avait été pourtant (mais justement…) si physiquement proche de 1967 à 1972, quand ils vivaient, et c’était même une « vie, avec mon père, plus conjugale que familiale« , lit-on page 174 ; et page 172 : « Depuis mon jeune âge, j’avais pris en effet l’habitude de dormir avec lui et de chercher son contact, restant sur ses genoux après le déjeuner, reniflant l’odeur de son pyjama dans le lit. Il faut dire aux lecteurs suspicieux qu’un père juif est souvent une mère normale« …) _, je ne revins jamais sur ses traces, son absence de tombe _ les cendres d’Albert ayant été dispersées, selon sa volonté expresse, dans un ruisseau du Limousin… _ facilitant le détachement de tout lieu. Il m’a fallu la mémoire _ après la cérémonie au cimetière des fous de Cadillac, le 19 septembre 2020 _ de son propre père _ Chaïm Noudelmann _ pour le retrouver _ lui, Albert _ et tenter de comprendre ce que succéder veut dire _ et cela, en toutes ses acceptions _, si cette notion doit être maintenue. Entre Chaïm et Albert, un récit a bégayé, celui de l’assimilation des Juifs, le fils _ Albert _ oubliant son père _ Chaïm, interné comme fou : d’abord à Sainte-Anne, puis en 1929 à Cadillac _ et poursuivant _ pourtant, malgré cet oubli-refoulement de la figure paternelle _ le même désir _ que celui de son père _ de fuir ses origines juives _ voilà ! _ et de s’incorporer _ le mot est très puissant _ à la France, quitte à recevoir son passé _ autour de son histoire personnelle, avec la place qu’y ont occupé les marques les plus sensibles de sa judéité : la prononciation bien sonore de son nom, et le signe corporel bien visible, une fois mis à nu, de sa circoncision… _ en pleine face, comme un boomerang _ en 1940, sur minable antisémite dénonciation… La superposition de leurs histoires, l’une _ incurablement _ sans parole, l’autre confiée _ un jour unique de 1980, et dix heures durant, à un enregistrement sur un petit magnétophone… _, redouble le paradoxe de ces vies tragiques, le destin _ du retour à l’Est des pogroms quitté très jeune par Chaïm _ se réalisant par le souhait même d’y échapper _ en devenant, pour Albert, un soldat français passant cinq années de prisonnier-esclave juif des Nazis en Silésie… Mais de Chaïm et d’Albert à moi François _que s’est-il transmis de leur judéité et de leur francité ? _ telle est là la question de fond de ce très grand livre… En décidant d’exhumer _ par le travail de recherche et de penser _ le premier _ Chaïm (1891 – 1991) _ de la fosse commune de Cadillac, en écrivant la confidence _ enregistrée sur le magnétophone, en 1980 _ du second _ Albert (1916 – 1998) _ sur ses cinq années allemandes mai 1940 – février 1945 _, j’ai l’intuition qu’être français doit _ beaucoup, pour François _ à  leurs souffrances et désillusions _ aussi : tout cela est inextricablement mêlé…. Même si nos vies demeurent _ de fait _ incomparables car je n’ai connu ni la guerre ni la relégation. Né en France, n’ayant jamais été menacé, je ne saurais porter ni revendiquer cette mémoire sans imposture« …

Page 166 :

_ « L’histoire de nombreux Juifs venus d’Europe de l’Est est sans doute _ et c’est certes là plus qu’un euphémisme ! _ marquée par leur désir d’intégration _ voilà ! _ et leur éloignement _ assez souvent radical _ de la tradition _ liée à bien trop de tragédies et malheurs… _, au point qu’ils donnèrent volontiers des prénoms français à leurs enfants _ ainsi, moi-même  ai-je reçu le prénom de Francis… _, et le mien, François, remplit au mieux cette condition. (…) François, je porte le prénom de mon pays« .

Page 174 :

_ « Parmi les questions posées à un individu sur son identité, on lui demande d’où il est, car il est censé connaître ses origines, sa famille, sa ville, sa région ou son pays. La difficulté que j’ai toujours éprouvée, et que j’éprouve encore aujourd’hui, à définir ces affiliations, et le recours à des périphrases pour y répondre bien que je sois français, doivent sans doute à cette vie avec mon père _ à Lyon, de 1967 à 1972 _ plus conjugale que familiale j’y reviens ici encore, car cela fut en effet crucial pour la formation de l’idiosyncrasie de François Noudelmann. Lui seul _ Albert _ fut ma patrie, celle qui a fait de moi un fils et un compatriote«  _ en ces années sensibles de sortie de l’enfance et entrée dans l’adolescence, entre les huit et treize ans du petit François.

Page 175 :

_ « La paternité ne se réduit pas au partage des gènes et elle repose sur un élan _ affectif, affectueux même _ réciproque de l’enfant et du père. Le mien m’a reconnu deux fois, à la naissance _ le 20 décembre 1958 _ puis en obtenant ma garde juridique _ lors du prononcé du jugement de divorce d’avec la mère de François, en 1967 ; et page 184, François Noudelmann ajoutera ceci : « J’ai dit qu’il m’a reconnu deux fois, mais il m’aura quitté deux fois aussi, en se (re-) mariant _ en 1972 _ puis en se suicidant » _ le 16 juillet 1998. Les recompositions familiales qui s’ensuivirent _ à commencer par le malencontreux remariage d’Albert avec sa troisième épouse en 1972, et le déménagement consécutif du couple formé par le père Albert et son fils François, de Lyon à Limoges _ modifièrent toutefois mon sentiment de l’appartenance _ et de l’« à part -tenance«  _ comme l’éprouvent les enfants dont les racines se troublent à mesure que leurs foyers se fracturent et se transforment _ se recomposent, comme cela se dit maintenant. Cette expérience de vie dans des mondes différents leur enseigne le relativisme, que j’appris très tôt » _ dès les âges de huit et treize ans, par conséquent.

Pages 191-192 :

_ « La fréquentation des universités me conduisit à devenir docteur, non en médecine comme l’auraient compris mes parents, mais en philosophie _ ce fut le 11 juillet 1995, à l’université Paris 4. Cependant la charge symbolique de ma réussite vint _ un peu plus tôt _ du concours  qui, visant simplement à recruter des professeurs, me rendit « agrégé de français » _ de Lettres modernes… _, ainsi que je l’annonçai fièrement à mon père qui n’avait aucune idée de cette promotion. Si je devenais le premier fonctionnaire de la famille, toutes branches comprises, je pouvais surtout afficher qu’en moi s’étaient agglomérés, agglutinés assez de savoirs pour être un français « agrégé », ayant la densité _ rassurante _ d’une molécule. Cette agrégation à la française signait le parachèvement d’un désir _ familial des Noudelmann, depuis Chaïm, venu à Paris, non sans difficultés, « à l’âge de dix-huit ans«  (page 16), en 1909 donc, en carriole à cheval, de Lithuanie… _ de France, commencé avec la naturalisation _ »par décret du 16 juin 1927″ (comme indiqué page 25) _ de mon grand-père _ Chaïm _, juif _ de nationalité _ russe, et confirmé cinquante ans plus tard _ j’en ignore la date précise _ par celui dont le nom figurait désormais au tableau de ceux qui « apprendraient le français » aux jeunes Français. L’étude du latin m’avait même permis de repérer dans le mot d’agrégé la racine étymologique de grégaire, grex, le troupeau. Ainsi avais-je rejoint la troupe des Français, non pour y tenir un fusil, comme Chaïm _ entré dans l’armée française en 1911 (lit-on page 16) _, mais comme passeur de la langue et de sa culture. Ce résultat marquait aussi une fin, l’effacement des origines s’étant réalisé _ principalement _ grâce aux parentés adoptives _ ce serait à préciser, du moins eu égard à cette date de l’agrégation de français… _ qui m’avaient embarqué dans leurs mondes parallèles où les histoires de shtetl, de génocides – on ne disait pas encore Shoah – n’étaient pas déterminantes. Ce passé tragique faisait partie de l’Histoire universelle et ne définissait pas mon identité, d’autant moins que les témoins ne souhaitaient pas en parler. L’assimilation _ a- s -similation… _ au pays ne pouvait être mieux prouvée que par l’entrée dans un corps d’État« .

Page 221-222 :

_ « Bien que j’abbhorre les identifications _ mensongèrement réductrices _, lorsque je suis à l’étranger _ hors de France, par conséquent _, c’est le mot de Français qui me vient en premier. Comme pour tous les exilés – un terme que je préfère à celui d’expatrié -, des événements politiques et culturels ravivent de temps à autre l’appartenance au pays natal, quand bien même on a décidé de ne plus lire les journaux ni de regarder les télévisions françaises. (…) Avec l’éloignement, et dans la langue qui ordonnera _ et c’est fondamental _ pour toujours mon rapport au monde, bien que je découvre des émotions inédites _ et enrichissantes… _ en moi grâce aux images, aux sensations et aux idées recelées dans une autre langue, je m’interroge sur ce qui me fait _ de fait, si, tellement _ français, et ce sont moins des fromages ou des terroirs que des œuvres _ voilà ! _ qui surgissent _ avec une joyeuse vivacité. Lorsque je lis Montaigne ou Marivaux _ deux de mes auteurs absolument préférés à moi aussi ! _, leurs tournures de phrase _ voilà ! _ agissent sur mes poumons et mes nerfs, et elles déclenchent, par le rire, la raison et les sons, une harmonieuse complicité _ ou connivence radieuse, nous y sommes en plein… Plus encore que toute configuration langagière _ mais oui ! Et comment ! _, la musique _ si délicate, fine, et si subtile en son plus parfait naturel dépourvu d’affectation : tempérée… _ de Fauré, de Debussy et de Ravel me dit, sans les mots _ mais oui ! _ que je suis français, même si je peux pleurer _ en effet _ avec des compositeurs italiens, allemands, russes ou espagnols. J’y reconnais mes modalités et intensité » _ voilà le secret magnifiquement dégagé ici par François Noudelmann : des modalités et des intensités sonores idiosyncrasiques partagées au plus intime, crucial et essentiel de soi…

Toute une philosophie fondamentale se trouve ainsi merveilleusement exprimée là, en sa rétrospection _ provisoire : mais qu’est-ce donc qui ne l’est pas ? du moins tant qu’existe de l’encre et du papier, ainsi que de la vie (et de la lucidité), pour penser et écrire, et éventuellement ré-écrire et retoucher… _ de trois parcours géographico-sentimentaux, plus ou moins désirés, plus ou moins bousculés, et parfois violemment chahutés par l’Histoire, de trois générations _ Chaïm (1891 – 1941), Albert (1916 – 1998), François (1958) _ de Noudelmann,

entre Lithuanie et New-York, et surtout un attachement français peut-être indéfectible, viscéral, à la France _ en sa culture, si sensible et si fine, de climat idéalement doux et tempéré : sa littérature et sa musique tout spécialement, en tout cas en premier, pour le petit-fils de Chaïm et fils d’Albert, François… _, par François Noudelmann,

lui qui a l’oreille si fine _ et je viens de me procurer, je l’avais commandé, son « Penser avec les oreilles« , paru le 29 août 2019, un an avant l’expérience renversante du 19 septembre 2020 à Cadillac, et l’admirable rétrospection dont celle-ci a été la source nourricière féconde de mémoire et de recherche, et de penser, encore et toujours…

Ce samedi 27 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

En forme de gratitude envers la grâce de l’art merveilleux d’Emmanuel Mouret

13jan

Cher Emmanuel Mouret,

 
il me paraît bien normal que les créateurs puissent, de temps en temps, recevoir quelques témoignages de « joie » et « gratitude »
de ceux qui ont reçu pareillement leurs œuvres…
 
Et c’est bien de la « joie » que procurent vos comédies on ne peut plus sérieuses quant au fond des choses aussi magnifiquement abordé
que dans « Un Baiser, s’il vous plaît ! »,
ou ce merveilleux « Mademoiselle de Joncquières » : un chef d’œuvre !..
 
À propos de celui-ci, 
je dois vous dire que j’admire tout particulièrement à la fois celles des scènes, mais aussi ceux des dialogues, qui semblent être entièrement de votre cru,
je veux dire ne reposant en tout cas pas sur le texte même de Diderot en son « Jacques le fataliste »…
Avec quelle justesse les avez-vous ainsi imaginés et inventés, ces scènes et ces dialogues : le résultat est d’une évidence et vérité magiques !
 
Et cela de façon à incarner extraordinairement lumineusement sur l’écran – et sans jamais la moindre lourdeur : tout ici virevolte ! -, ce qui n’est qu’à peine suggéré, très elliptiquement, par le texte même de Diderot.
Chapeau ! C’est admirable de justesse… 
Et Diderot, dont le récit manie habilement la vivacité malicieuse de l’ellipse (du récit de l’hôtesse, toute occupée et bousculée qu’elle est sans cesse par ses impérieux offices), n’aurait peut-être pas, voilà !, mieux fait…
 
Comment avez-vous donc procédé pour parvenir à ce résultat, avec une si formidable évidence ?
De quels textes, de quelles œuvres vous êtes-vous donc si merveilleusement inspiré ?
Il est vrai que la langue du XVIIIe français est très souvent magnifique
– et personnellement je porte au pinacle l’élégance pointue étourdissante de Marivaux…
 
Et je ne parle pas de tout le reste de vos choix : les lieux de tournage, les décors, les costumes, les musiques.
Et la magique direction des acteurs, bien sûr…
Non plus que la géniale invention de l’amie-confidente (mais non complice) de la marquise ;
ou la cruciale décision de changer ce nom de « Duquênoi » pour celui, noblissime, de « Mademoiselle de Joncquières » ; et d’en faire si justement le titre du film…
Une grâce même advient là.
 
Tout est ainsi parfait pour nous mettre immédiatement et continuement dans l’esprit de ce chef d’œuvre de Diderot qui a servi de base à cette histoire, au départ, de « saugrenu mariage »
qui vient sublimement renverser les perfides manigances vengeresses sournoises de Mme de La Pommeraye, persuadée qu’elle était d’avoir idéalement réussi son coup :
le furtif, à peine visible, mais bien perceptif mouvement de gorge que ne peut réprimer la marquise à l’ultime image du film étant le coup de grâce du puissant démenti que celle-ci se reçoit…
 
Ou ce qui, dans le jeu d’échecs des volontés et des déterminismes, vient malicieusement déjouer les plus machiavéliques calculs…
 
Voilà ce que je me demande, très admirativement, cher auteur
 
Et encore bravo pour cet extraordinaire travail de préparation et de réalisation.
 
 
Je n’ai pas encore eu accès au DVD de votre « Une autre vie » ;
et je m’apprête à regarder, non sans impatience, celui de « Chronique d’une liaison passagère », accessible à partir du 24 janvier prochain.
 
Mais j’aime décidément beaucoup votre jeu de variations sur ce thème auquel vous êtes fidèle, et qui vous réussit si bien…
 
Ce vendredi 13 janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa
P. s. :
et pour bien mesurer le génial apport cinématographique du film aux ellipses du texte de Diderot (et du très malicieux récit de la truculente hôtesse un peu pressée et bousculée, mais qui sait si pertinemment tenir en haleine et relancer la curiosité de ses deux auditeurs impatients…) en son « Jacques le fataliste et son maître« ,
jeter aussi un coup d’œil à mes deux tout récents articles de lecture un peu attentive de ce texte si subtil et réjouissant de Diderot, les 8 et 9 janvier derniers :
Un tel art du récit peut donc tout aussi bien être cinématographique, comme le montre ce décidément délicieux « Mademoiselle de Joncquières ».
Voilà.

Denis Diderot (1713 – 1784), entre Marivaux (1688 – 1763) et Laclos (1740 – 1803) ou Sade (1740 – 1814) : la verve grave de l’inspiration (« Jacques le fataliste ») du magnifiquement justissime « Mademoiselle de Joncquières » (2018) du grand Emmanuel Mouret

01jan

Les visions successives du DVD du film « Mademoiselle de Jonquières » (de 2018) d’Emmanuel Mouret

m’ont plus que ravi : enchanté !

Par rapport à la pétulante veine disons marivaldienne de la plupart des précédents films d’Emmanuel Mouret,

celui-ci,

librement inspiré du récit concernant Madame de la Pommeraye, un des récits annexes présents au sein du virtuose « Jacques le fataliste et son maître » _ publié en son intégralité, en traduction allemande, en 1792 ; et en l’original français, en 1796 _ de Denis Diderot (Langres, 5 octobre 1713 – Paris, 31 juillet 1784),

présente une veine tout aussi jubilatoirement alerte mais un soupçon plus grave _ on pourrait même ajouter philosophique, mais à mille lieues du moindre didactisme sentencieux ! ; car nous sommes bien là dans la verve étincelante des éblouissantes « Lettres à Sophie Volland » du cher Denis Diderot : le plus fin, juste et subtil de tous les philosophes français des Lumières… _ ;

une veine qui n’est ni celle du génie de notre très cher Marivaux (Paris, 4 février 1688 – Paris, 12 février 1763),

ni celle du superbe et très marquant Choderlos de Laclos (Amiens, 18 octobre 1740 – Tarente, 18 septembre 1803) _ dont « Les Liaisons dangereuses«  paraissent à Paris le 23 avril 1782, un peu plus de 2 ans avant le décès de Diderot, le 31 juillet 1784 _,

ni, non plus celle de Donatien-Alphonse-François de Sade (Paris 2 juin 1740 – Charenton, 2 décembre 1814)… 

En ce siècle des Lumières français,

Denis Diderot (1713 – 1784) est donc exactement de la génération intermédiaire entre celle de Marivaux (1688 – 1763), et celle de Laclos (1740 – 1803) et Sade (1740 – 1814)…

À un moment-clé, donc, de ces Lumières françaises, qui vont mener, aussi, au sanglant épisode de l’effarant impérialisme _ bien moins fin, bien moins subtil, et surtout bien moins juste _ de la vertu sous la Terreur robespierriste…

« Modération, modération« , prononce le passionné mais sage, au final, marquis des Arcis _ comme une esquisse d’auto-portrait de Diderot lui-même… _

dans ce fin, subtil, juste, et très réjouissant film « Mademoiselle de Jonquières » du brillantissime, toujours, Emmanuel Mouret, plus que jamais expert ici en ce très fin et délicat rendu cinématographique _ un subtilissime art du vibrant ballet des infra-postures, des micro-traits des visages, des paroles, qu’elles soient effectivement prononcées ou bien tues et masquées, gardées pour soi ; et surtout de l’éloquence des silences saisis, oui, en l’éclair d’à peine un quart de seconde, à l’image du film : ainsi de la brévissime déglutition finale de Madame de La Pommeray souriant (mais jaune…) à l’ultime image du film, contredisant ce que celle-ci vient juste, mensongèrement, à soi-même ; mais s’en abuse-t-elle ? probablement même pas…, d’énoncer à sa confidente, témoin et amie (mais pas complice)…_ du bien difficile et périlleux, sans blesser, « art d’aimer« …

Voir ici les 2′ de la bande-annonce du film,

même si celle-ci, loin de mettre le focus sur ce qui est l’essentiel tant pour Denis Diderot que pour Emmanuel Mouret, égare un peu le cinéphile _ comme le philosophe…

Bravo !

et infiniment merci à Emmanuel Mouret pour ce merveilleux travail d’adaptation cinématographique du subtil chef d’œuvre de Diderot !!

Ce dimanche 1er janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’élégance si juste et si vraie _ à la Marivaux, toujours… _ d’Emmanuel Mouret dans un très épatant « Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait »…

21déc

Il y avait longtemps que je n’avais regardé _ et toujours avec un si grand plaisir ! _ un film de ce cinéaste que décidément j’aime toujours beaucoup

_ sur cette profonde afición envers l’œuvre cinématographique d’Emmanuel Mouret, consulter mes précédents articles, des 17 août 2008 : « «  ; 3 juillet 2009 : «  » ; 7 juillet 2009 : «  » ; 18 avril 2012 : «  » ; et 21 avril 2012 : «  »  _,

Emmanuel Mouret

_ j’avais stupidement laissé passer, et pour des raisons qui totalement m’échappent (!), ses films suivants : « Une autre vie« , en 2013 ; « Caprice« , en 2015 ; « Mademoiselle de Joncquières« , en 2018 (mais je viens d’en commander le DVD) ; et ce « Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait« , en 2020 ; et très prochainement, courant janvier 2023, paraîtra le DVD de son tout récent, en 2022, « Chronique d’une vie passagère » : je l’attends donc impatiemment… _

en l’occurrence son assez récent (en 2020) « Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait« …

Un film que je situe entre son merveilleux inaugural  « Un baiser, s’il vous plaît !« ,

et le très intéressant court-métrage _ marivaldien _ présent dans le DVD de ce « Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait »,

intitulé, lui, « Le Consentement« …

Du film, lire l’assez juste commentaire qu’en donne Critikat, en un article, en date du 15 septembre 2020, déjà, de Jean-Sébastien Massart, intitulé, probablement un peu restrictivement, « Un Rohmer; s’il vous plaît« …

15 septembre 2020

Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait

LES CHOSES QU’ON DIT, LES CHOSES QU’ON FAIT

de Emmanuel Mouret© Pyramide Distribution

Vive le cinéma si profondément juste d’Emmanuel Mouret !

Ce mercredi 21 décembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Question : lesquels des « Tirages Fresson » de Bernard Plossu, sont ceux que je préfère ?.. Pour commencer, les images de nature : montagnes, déserts, campagnes, forêts…

08nov

Bernard Plossu est un adepte bien connu de marches-randonnées dans la nature _ plus ou moins sauvage… _ :

montagnes, déserts, hauts-plateaux, voire grandes prairies,

campagnes, et même jardins,

ainsi que sous-bois et forêts…

En ce chapitre-ci d’une « nature » au sein de laquelle cheminer, sac au dos

_ et appareil-photo à portée immédiate de main, tel le large filet pour le collecteur de papillons (cf ici Vladimir Nabokov…)… _,

un peu à l’aventure,

au moins 7 images (sur 80) de ce « Tirages Fresson« 

sont consacrées à des images disons _ et pour bien mal le résumer _ « vertes« ,

je veux dire peu ou prou « écologiques« ,

avec des degrés d’ailleurs fort divers entre sauvagerie et civilisation,

entre nature quasi vierge _ « wilderness«  américaine (cf Catherine Larère…) _, et culture _ européenne _ un tant soit peu peignée…

En ce « Tirages Fresson » qui vient de paraître,

au moins 7 images de « nature » se trouvent aux pages

13 (« Ardèche, France, 2012« ),

15 (« Taos Mountain, Nouveau-Mexique, États-Unis, 1978« ),

29 (« Californie, États-Unis, 1977« ),

30-31 (« Cantal, France, 2014« ),

53 (« Port-Cros, France, 2011« ),

69 (« Sud du Nouveau-Mexique, États-Unis, 1980« )

La librairie Artazart, sur les bords du Canal Saint Martin à Paris, vous propose de venir à la rencontre du photographe Bernard Plossu pour la parution de son album Western Colors, ce jeudi 23 juin à partir de Nouveau Mexique, Photographie Couleur, Onirique, Peinture, Rencontre, Yeux, Photographie Numérique, Photographie De Voyage, Les Photos Noir Blanc

et 80 (« Giverny, France, 2010« ).

On remarquera au passage l’imprécision _ bien évidemment par force ! _ de localisation _ quelque part… _ des sites

où ont été saisies ces images… 

Ce qui donne, cette fois au sein de ma liste de 13 images entre toutes préférées,

pour ce qui concerne le chapitre de l' »extérieur-nature« ,

le fait que j’ai retenu 2 images proprement sidérantes, à mon œil,

les images des pages 30-31 (« Cantal« )

_ peut-être un poil trop majestueuse (spectaculaire !) et photogénique, celle-ci, pour pouvoir servir véritablement d’emblème de la singularité extraordinaire du mode de faire, foncièrement modeste, aux antipodes du « m’as-tu vu« , de Plossu…,

et servir, du moins à mon goût personnel, pardon !, de couverture à l’album :

mais quelle infiniment tendre sensualité caressante se dégage des courbes, au premier plan, de cette merveilleuse « vue verte«  surplombante d’un très vaste, quasi infini, panorama cantalien, en Auvergne…

Bernard Plossu n’est pas l’homme des bien trop époustouflants vertigineux à-pics des Dolomites… _

et 53 (« Port-Cros« )

_ celle-ci (peut-être une image inédite ; à moins, et c’est plus vraisemblable !, qu’elle n’ait déjà paru, en 2013, en un album que je ne possède hélas pas !« L’Incertaine apparence de Port-Cros«  de Bernard Plossu et François Carrassan, paru aux Éditions de l’Égaré, en 2013 : un album probablement tiré alors à très peu d’exemplaires…) est, entres toutes, ma préférée : celle que j’aurais personnellement encouragé à choisir pour la couverture !

Quel infiniment doux plaisir sensuel de cheminer-s’enfoncer sans se perdre sur (ou dans) le chemin de ce vert sous-bois à la fois un peu sombre et combien chaleureusement lumineux d’Eden méditerranéen, accueillant, où vagabonder à l’envi sans jamais risquer de se perdre… Le paradis est juste là ! Et l’on s’y meut, en une île ! cette île de Port-Cros…

Port-Cros, Porquerolles, l’ïle du Levant : le paradis même du « Pierrot le fou » de Godard, dont Bernard avait si justement saisi les orgasmiques « ambiances«  en quelques magiques images de son si beau Plossu Cinéma, en 2010 (aux Éditions Yellow now) ; cf mon article du 27 janvier 2010 : … _ ;

ainsi que, aussi,

et cette fois dans ma liste supplémentaire de 22 autres images, cette fois,

_ il est si difficile de réduire le nombre de ses choix ! _,

les 2 images, encore,

des pages 69 (« Sud du Nouveau-Mexique« )

_ ici encore un chemin, ou plutôt cette fois une route pierreuse, mais désertique, sec et aride, celui-ci ! Et cette fois encore, un Plossu emblématique, et presque trop, pour le coup, pour que j’eusse choisie cette image-ci comme couverture… Et, à dire vrai, ma préférence, très subjective, bien sûr (et injuste !), va au Plossu européen, et même, assez souvent (mais pas exclusivement non plus : cf ici même son extraordinairement beau « Giverny« , de la page 80, ou, et à propos des villages, son admirable « Bourgogne« , de la page 81…), au Plossu méditerranéen… _

et 80 (« Giverny« )

_ une nature superbement peignée, cette fois, mais surtout pas trop, non plus, ici chez Monet : une merveille de classicisme (français, je le constate…) ouvert, à la fois retenu et déboutonné, et hyper-détendu, idéalement paisible, en sa respiration, pleine de fantaisie, amusée, et en même temps d’une idéale sérénité ; paradisiaque encore, mais d’une autre façon : apollinienne, dirai-je, cette fois, plutôt que dionysiaque (comme était le si chaleureux « Port-Cros« ) : quelle sublimissime renversante image, que ce « Giverny« – là, en son tendre délicatissime équilibre-déséquilibre (à la Marivaux), si français !..

Mais on comprend très bien aussi le degré d’embarras de choix de Bernard Plossu à sa table de travail,

face aux nécessaires choix éditoriaux à réaliser, à la profusion fastueuse de ses images, offertes, là, sous ses yeux ;

disponibles images, parmi _ et au sein de _ ses innombrables richissimes planches-contact _ qui les recèlent et les conservent _ ;

Bernard Plossu en face de ses milliers de somptueuses images saisies, qui, beaucoup d’entre elles, méritent vraiment, les unes ou les autres

_ et surtout celles au tout premier abord apparemment les plus « ratées«  ! _,

une nouvelle chance de parvenir à paraître, au moins une fois, quelque jour à venir, à nos yeux de regardeurs, à notre tour :

en quelque prochain nouvel album, ou quelque prochaine nouvelle exposition.

Oui, parmi les images qui n’ont pas été retenues cette fois-ci, pour ce « Tirages Fresson« -ci,

des centaines, probablement, l’archi-méritaient _ et méritent toujours _ pleinement,

mille fois davantage même, peut-être parfois, que celles sur lesquelles a porté, ce jour-là, le magnifiquement judicieux choix, déjà !, de leur auteur-capteur-saisisseur-receveur-partageur, à sa table de La Ciotat _ comme je l’y ai vu procéder, le 22 juillet 2008, pour son « Plossu Cinéma« , assis que j’étais auprès de Michèle Cohen et de Pascal Neveux, présents là pour ce tout premier choix…

Mais, et soyons-en certains,

ce n’est, pour ces belles endormies, sommeillant, pour le moment encore, en leurs planches-contact,

que partie remise, pour la prochaîne occasion de publication d’un album, ou d’une exposition ;

et grâce, bien sûr aussi, à la médiation féérique, décisive, elle aussi, du tirage de l’image,

par les doigts de fées de magiciens

tels que, ici, de père en fils _ Pierre, Michel, Jean-François _, les Fresson, à Savigny-su-Orge…

Car Bernard Plossu sait mieux que personne tout ce qu’il doit à la perfection infiniment soignée du travail de ses tireurs d’images préférés,

son épouse, Françoise Nunez, et Guillaume Geneste ;

et, ici, pour ces fabuleux tirages-couleurs-Fresson,

Pierre, Michel et Jean-François Fresson, à Savigny-sur-Orge… ;

dont la perfection infiniment soignée _ pardon de la répétition !, mais il faut y insister, comme le fait d’ailleurs lui-même, et à nouveau,  après le « Plossu couleurs Fresson » de 2007, le titre si justement reconnaissant de cet album de 2020 : « Tirages Fresson« … _ de ce travail de tirage

lui permet, à lui _ le rencontreur passionné d’images à faire sourdre-surgir, de ce réel inattendu à apprendre à vraiment, et vraiment presque partout, surprendre et percevoir vraiment (il faut insister aussi, et toujours, sur ce très profond souci de vérité de Bernard Plossu à toutes les étapes de son travail, et son refus absolu et même forcené du moindre trucage falsificateur !), en un clin d’œil, sur le champ, décisif ; et saisir, pour l’éternité désormais, par ses images photographiques qui vont être engrangées, conservées, tirées et publiées… _,

de vraiment se consacrer quasi exclusivement _ voilà ! c’est simplement un gain de temps et d’énergie à répartir (de confiance !)… _ à la pure rencontre _ miraculeuse _ offerte de ce si vaste réel à parcourir,

ce réel tout à la fois le plus normal et quotidien possible _ et ce peut-être celui-là même de sa propre maison à La Ciotat, comme jadis à Grenoble ; comme celui d’absolument le plus banal n’importe où (telle la plus simple chambre d’hôtel)… _et en même temps fantastiquement riche, et à quasiment inépuisable profusion _ pour qui sait, « sur le motif » d’abord, et c’est bien sûr le principal, le percevoir (puis, une fois « pris« , « saisi » sur la pellicule photographique et conservé, bien sûr encore apprendre à le reconnaître et identifier, très a posteriori, à sa table de travail), en sa merveilleuse fulgurance poétique iconique _, de formidables fabuleuses surprises ;

dont, Kairos aidant, et hic et nunc,

lui va pouvoir réaliser, l’éclair d’un clic instantané sur la pellicule photographique, ces fantastiques images vraies

qui vont demeurer à partager _ en une admirable œuvre réalisée _ pour jamais :

le défi, quasi permanent alors _ en ces très intenses autant que très sereines (de concentration paisible, vierge de tout parasite…) chasses aux papillons iconiques « sur le motif«  _, est immense…

Que de merveilleux trésors de poésie _ déjà réalisés, mais encore en partie dormants, en attente qu’ils sont de « réalisation finale«  lors du tirage sur du papier adéquat… _ attendent donc, encore,

dans les inépuisables rangements de planches-contact de Bernard Plossu, chez lui, à La Ciotat,

la grâce de lumière d’un tirage parfait enfin réalisé ;

puis d’un livre édité, ou d’une exposition exposée !

Et,

tout en bout de course, et presque accidentelle _ et assez pauvre en nécessité _,

la découverte émerveillée, consécutive,

par nous,

de nos regards éblouis de spectateurs _ de ces images, dans le livre, ou à l’exposition _ attentifs admiratifs,

infiniment reconnaissants de ces sublimes éclats si merveilleusement bienfaisants

de lumière

que nous recevons instantanément alors, tout en bout de course, en cadeau…

Car ces couleurs nous font vraiment du bien…

Ce dimanche 8 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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