En forme de parenthèse, au réveil ce matin, l’enchanteresse pudeur délicatissime du piano de Maurice Ravel par Clément Lefebvre…
L’article d’hier intitulé « Ravel danse«
que le toujours sagace Jean-Charles Hoffelé consacre au CD Ravel (le CD Evidence EVCD 083) de ce magicien justissime qu’est le pianiste Clément Lefebvre
_ cf mon article du 9 juin 2018 : Anniversaire François Couperin (suite) : un superbe CD « Rameau-Couperin » au piano, par le jeune Clément Lefebvre… _,
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me donne l’idée de rechercher sur le web quelque podcast
de ce nouvel enregistrement…
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Et voici que, comme miraculeusement, je tombe sur cette merveille-ci, délicatissime,
d’une durée de 66′,
à écouter et ré-écouter pour notre plus parfait enchantement…
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Voici donc ce que, hier, Jean-Charles Hoffelé disait de cette interprétation du piano de Ravel par Clément Lefebvre,
une magique expression de la pudeur, aux antipodes des hystéries expressionnistes, du parfait génie musical _ si parfaitement français… _ de Maurice Ravel :
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RAVEL DANSE
Quitte à pénétrer dans le mystère _ oui : d’une intensité légérissime… _ du piano de Ravel, Clément Lefebvre choisit l’entrée de la danse _ voilà… _ : même la Sonatine a son Menuet qu’il joue quasi en le chantant, troubadour à la fois émerveillé et nostalgique _ voilà qui est parfaitement exprimé. Les gris colorés _ un justissime oxymore _ du Modéré n’auront pas été moins émouvants _ oui _ sous des doigts aussi poétiques _ oui ! _, qui évoqueront, tout au long de ce disque au cours duquel on retient son souffle _ voilà, afin d’être le plus parfaitement en situation de percevoir les moindres subtilissimes nuances de ce chant si délicatement dansé… _, la sensualité _ oui, secrète… _ comme le deuil _ oui _, avec cette touche de pudeur _ oui _ qui est un des secrets _ mais oui ! _ de l’auteur de L’Enfant et les sortilèges.
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Valses nobles plus interrogatives _ et rêveuses _ que brillantes (et dansées en doigts légers, avec des éclats de lumière _ toutes ces notations sont très justes… _), avec pour l’ultime ce retour des thèmes comme autant de fantômes _ oui : d’un romantisme aux antipodes d’un romantisme exacerbé… _ où il se souvient du ballet un peu fantasque _ oui : Ravel est un visionnaire cousin du classisisme toujours contenu de Chopin… _ qu’y évoquait Vlado Perlemuter, Pavane au tempo parfait qui en avive encore la touche élégiaque _ oui _, Menuet antique alerte, heureux, juste ombré comme il faut _ à la Watteau _ , et celui sur le nom de Haydn, touchant juste dans sa nostalgie souriante et pourtant mystérieuse _ à la François Couperin _, entendez l’assombrissement qu’enveloppe de sfumato un jeu de pédale savant ; quel dommage de ne pas y avoir ajouté en coda le petit Prélude qui contient la même nuance d’émotion.
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Tout cela conduit à un Tombeau de Couperin ailé, volubile _ oui _, où le clavier ne pèse rien mais où tout chante _ oui _ comme du Mozart, la Forlane, le Menuet et ses regrets, et jusqu’aux feux d’artifice d’une Toccata où s’invite le souvenir de Mouvement de Claude Debussy.
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Mais j’y pense !, ce piano lumineux et tendre _ voilà… _, capable de mystère et de sombre aussi _ mais oui _, irait comme un gant à l’auteur des Images. Demain peut-être, mais en attendant perdez-vous _ oui _ dans ce Ravel touché par la grâce et l’émotion _ oui…
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LE DISQUE DU JOUR
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Sonatine, M. 40
Menuet sur le nom de Haydn, M. 58
Valses nobles et sentimentales, M. 61
Menuet antique, M. 7
Pavane pour une infante défunte, M. 19
Le tombeau de Couperin,
M. 68
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Clément Lefebvre, piano
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Un album du label Evidence EVCD083
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Photo à la une : le pianiste Clément Lefebvre – Photo : © Jean-Baptiste-Millot
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Soit une forme d’enchanteresse récréation musicale, en quelque sorte apéritive pour la journée qui s’ouvre,
au milieu de la poursuite de mes recherches ravéliennes cibouriennes…
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Ce jeudi matin 18 novembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa