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Et puis le chapitre « Pour un Prologue » de ce livre « qui voudrait s’appeler « Barricades » »…

12nov

Aux pages 60 à 62 se situe un chapitre intermédiaire _ c’est le septième d’un livre qui, en son « recueil« ,  en comptera finalement onze _ qui nous apprend que _ je cite ; et j’ajoute qu’à la page 9 une avertissante Note de l’éditeur nous prévenait, et c’est important pour l’architecture de ce livre, de ceci : « Certains de ces textes ont été publiés épars dans des revues, il y a longtemps ou non. Comme l’autrice ne se souvient pas toujours ni des circonstances ni des lieux de publication, considérons que les inédits et les autres se rejoignent dans un ordre qui en fait un recueil écrit aujourd’hui » : c’est en effet assez utile de le savoir, même si ça ne change pas grand chose à l’effet toujours sidérant et aussi admiratif que produit sur le lecteur ce nouvel opus d’Hélène Cixous, poursuivant, pour notre jubilation, l’exploration de sa toujours brûlante vivante veine à vif… _ :

« Le livre voudrait _ le verbe est ici au conditionnel _ s’appeler Barricades _ et j’ignore encore, à ce stade prématuré de ma toute première lecture, pourquoi ce livre aura in fine un autre titre, comique, lui : « Et la mère pond vite un dernier œuf« …

C’est un amoncellement _défensif, en un épisode désordonné et improvisé de bric-et-de-broc, sur le champ, à la va-vite, de conflit violent face à des armes offensives potentiellement mortelles… _ de divers objets, matériaux, fragments d’expérience unis entassés-unis _ ajointés, « se rejoignant » dit l’éditeur, dans une même perspective poursuivie, et in fine « unie« , de regard… _ pour résister _ voilà ! _ à des assauts hostiles _

armée sans armement, sauf à l’édification de pyramides de résistances _ d’encre et de papier _ improvisées _ inévitablement et ludiquement, hic et nunc, là, sur le champ, avec lucidité visionnaire et formidable prestesse : quelles joies de surprises secouantes à jets continus, oui, de lecture à notre tour endiablée ! _,

des poèmes de street-art,

la lutte entre des vagues _ en assauts successifs _ de rage, qui se disputent l’idée d’honneur _ et de dignité d’humanité profonde cruellement attaquée.

Qu’est ce qui est le plus valeureux ? l’émeute, l’insurrection, la révolte, en haut de cet amas convulsif, nue sous un drapeau la révolution, au milieu un orchestre canon, tanks, chevaux, pêle-mêle _ à la Goya du « Dos de Mayo« ,  ou à la Delacroix de « La Liberté guidant le peuple« , ou encore, bien sûr, à la Hugo des « Misérables« , etc. _

monuments de rêve _ du « Rêvoir« … _

chateaux forts faibles _ de papier.

 

Ne vous étonnez pas

Que le Prologue soit situé ici, au milieu _ un peu incongru, certes, au regard des normes de l’édition, mais le jeu bondissant et constamment renouvelé de la fantaisie de l’écriture d’Hélène est inépuisable _ du chemin des barricades, ne vous étonnez pas, dis-je à mes petits-enfants _ comptant au premier rang de ceux à qui Hélène tient si puissamment à adresser son vital témoignage, pour quand aura passé ce qu’à, une occasion parmi d’autres, Annette Wieviorka a appelé « L’Ere du témoin« … ; car le témoin doit vitalement, chaque fois (cf ici le beau chapitre aussi, précédent, intitulé « Cérémonies », aux pages 51 à 59), être lui-même matériellement passé, transmis, donné, d’une main à une autre.

Une file de temps nous sépare. Ou raccorde _ on ajointe et on transmet donc. Cinquante ans _ 50 ans ? _ Bien plus. Disons plus d’un demi-siècle s’étend entre mon enfance _ entre 1937 et 1945, rue Philippe, à Oran _ et celle de mes petits-enfants comme celle de mes lecteurs ; et pas du tout le même demi-siècle ou siècle de part et d’autre.

Le mien est composé de tant de guerres, de ruines, d’extinctions de races, de royaumes, de divisions et convulsions de planètes ! Depuis ma naissance je ne me suis jamais sortie d’un état de mobilisation  _ et c’est absolument capital pour bien saisir l’idiosyncrasie de l’écriture d’Hélène _, d’endeuillement et de colère _ telle celle de l’Achille de « L’Illiade« … Tous les matins avant le jour je crie, je me plains, je crains, je dénonce la destruction _ voilà. Quand le soleil de mes filles se lève, le cours de la vie reprend une innocence, on lit, on rit, on mange le pain du jour

L’enfance prophétique _ vécue au 54 de la rue Philippe à Oran, donc ; cf, entre divers autres, mon article «   » du 17 novembre 2022… _ ne me quitte pas, je sais tout, je suis en inquiétude _ d’éveil et alerte permanents, comme sur les remparts d’Elseneur et ses fantômes de revenants… _

Une non-coïncidence se maintient ferme _ au fil de cette vie _entre mon âge à double étage _ celui d’hier et celui de maintenant _

Chaque année _ dans la maison d’écriture de l’Allée Fustel de Coulanges, aux Abatilles, les mois d’été juillet et août… _ le temps, sa substance résineuse _ chargée de la senteur puissante de ce qui s’écoule, en plaie, des pins blessés de ce jardin enchanteur… _, allume un incendie _ cf ici le merveilleux « Incendire _ qu’est ce qu’on emporte ? » d’Hélène, l’année dernière, 2023 ; avec, par exemple, en témoin, mon article «  » du 27 novembre 2023 ; auquel j’ajoute ici un renvoi à celui, prémonitoire, du 15 juillet 2022, un an auparavant, car je n’ai forcément pas manqué alors de bien penser à Hélène en sa maison et son jardin des Abatilles, si proches du feu qui s’étendait :  »  » … Une réserve de haines fournit le bûcher quotidien _ où flamboie l’écrire magnifique et merveilleux, unique, splendide et somptueux, d’Hélène. Tout un assortiment. _ c’est intéressant, me dis-je _ bigre ! _

Dans mon campement _ d’éveil et alertes visionnaires _ c’est plein de barricades et de massacres »

Etc.

Comme quelques précisions ici jetées sur le papier au très important chapitre « Je veux être aussi criminelle que possible« , des pages 39 à 50…

Mais tout très effectivement se tient ici et s’ajointe parfaitement en ce « recueil » rapiécé de « textes » peut-être au départ un peu disparates, jetés sur le papier dans le contexte des urgences diverses de circonstances un peu, mais seulement en apparence, en effet disparates, car c’est bien une même unique veine et flamme qui les anime, leur donne vie et passion, et les fait si magnifiquement uniment flamboyer…

A suivre…

Ce mardi 12 novembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et maintenant le sublime chapitre « Je veux être aussi criminelle que possible » sur la genèse et l’obstétrique de la vraie littérature pour Hélène Cixous : admiration !

11nov

En poursuivant le début enchanté de ma lecture du « Et la mère pond vite un dernier œuf » de la chère Hélène Cixous, dont a témoigné hier mon article : « Enchantement ébloui du nouveau Hélène Cixous : le délicieux, effrayant et hilarant tout à la fois, et justissime d’écriture, « Et la mère pond vite un dernier oeuf »… »,

voici ce lundi 11 novembre l’écho de mon éblouissement à la lecture du proprement sublime chapitre, aux pages 39 à 50, intitulé _ avec un brin de provocation, mais pas tant que ça… _, « Je veux être aussi criminelle que possible« , dans lequel l’autrice expose splendidement en un dialogue _ sa forme de récit favorite, en sa réclusion solitaire choisie et impérative les deux mois d’été de juillet et août de chaque année, en sa maison d’écriture de l’Allée Fustel de Coulanges, aux Abatilles, où elle se consacre exclusivement à l’écriture de sa propre littérature, très rituellement, et selon la fantaisie de l’absolue nécessité de son « rêvoir« …  _ avec sa revenante mère Eve, en leur jardin fructifore de pins et arbousiers _ et aussi « chênes, mimosas, écureuils, couleuvres et lézards », page 39 _ de l’Allée Fustel de Coulanges des Abatilles, à Arcachon _ justement : ce jardin d’où part ici même ce récit-ci : « Je traversais le jardin avec Eve ma mère« , page 39… _, ce que la littérature vraie telle qu’elle la conçoit avec une parfaite justesse (!), doit, en tant que « fruit« , au vol, à la faute _ qu’elle qualifiera, un peu plus loin, page 48, de « Felix Culpa« , nous allons donc comprendre pourquoi… _, à la honte, au crime-et-châtiment qui résultent de ce vol, souvent, déjà, de fruits (pommes, poires, grappes de raisin, figues, etc.) quand le chapardeur se trouve pris la main dans le sac _ et confondu ainsi, par quelque autre (un légitime propriétaire, lui), de ce « crime« , suivi de son « châtiment » ;  la formule « crime-et-châtiment » se trouve à la page 45 : « Nous sommes, nous qui nous reconnaissons dans la maçonnerie secrète des écrivains, des voleurs amoureux de leur crime-et-châtiment« … _ : si le jardin « était sans fruit aucun livre n’y commencerait sa furtivité« , dit formidablement _ pour qualifier la naissance archi-discrète et très difficilement consciente du processus complexe et souterrain de ce départ de l’alchimie qui mènera in fine, dans la chambre du « rêvoir« , à l’écriture archi-nécessaire du texte (et puis du Livre final) sur la page accueillante de l’écritoire ; cette expression de « furtivité » du livre, pour qualifier ce que d’autres ont baptisé « sentiers de la création« , est proprement admirable !.. _ la narratrice à sa revenante mère Eve, dans le jardin de pins et arbousiers des Abatilles, page 39.

Car, en « la littérature œuvre par œuvre tout commence par un vol _ voilà donnée la thèse que ce chapitre prométhéen (de « voleur de feu« ) va désormais expliciter… _ . Tout auteur est un ancien voleur » _ d’abord, en l’enfance quasi innocente, mais pas complètement (le savoir du larcin est déjà présent !), de fruits divers : de poires, pour saint Augustin, de pommes, pour Jean-Jacques Rousseau, de grappes de raisin et de figues, pour Jacques Derrida, etc., page 40 ; et c’est bien là la thèse qui va être explicitée ici… _, « et pour tous, c’est une affaire de mots volants. (…) D’abord tu voles un fruit, là-dessus tu écris, dis-je. Par la suite du vol _ le vol et la conscience de sa faute étant bien l’élément déclencheur de l’écriture, qui en provient directement, et va fantasmatiquement y retourner, ou tourner dessus, tels les survols d’approche concentriques et lents du vautour, à l’écritoire de l’écriture… Tes livres sont les fruits. Pour que ça marche, tu dois être pris« , page 40.

Et « si par chance tu es pris, c’est alors que tout commence : te voilà « criminel. Dicriminel. On t’accuse. On te fait honte. Alchimie merveilleuse de la honte. Voir Rimbaud », page 40.

Et ensuite :

« Te voilà le Centre des émotions. Couronné. Plus tard on sera tenté de recommencer, c’est logique. (…) Petite cause grande conséquence. Voilà comment l’on devient recriminel : on répète inlassablement par écrit _ voilà ! au « rêvoir » à demi fantasmatique et ouvert de l’écritoire… _ ce bref moment de gloire qui a ébloui maman d’étonnement ou de colère« .

Et puis : « Justement, tous mes auteurs, ça leur plaît d’être coupables. Ce qu’on veut, dis-je en tournant lentement autour du pot, c’est la faute. (…) Ce qu’ils veulent goûter, dis-je, c’est le goût du châtiment _ de la fessée de celle qu’il appelle « Maman » pour le Rousseau des « Confessions« , par exemple… Tous rêvent d’être des criminels _ c’est-à-dire des fautifs punis et châtiés. Il y a un rapport étroit entre le méfait et le fait d’écrire« , page 41 _ la thèse de ce chapitre important est donc très claire.

Puis pages 42-43 :

« Quant à moi, la vérité c’est que je veux pousser l’écrit jusqu’au crime contre la société, la tradition, je veux pousser jusqu’à l’écrime.

Je veux prendre toutes les libertés avec la  langue, je veux aimer ses charmes _ creusés à délicieux plaisir _ à la folie. Et que les acariâtres me reprochent de l’aimer mal ou pas assez _ la langue commune.

(…) Ravissement pour ravissement, je veux en jouir dans l’ignorance _ assumée et consciemment violée _ des bornes et des rôles, la ravir _ tel Prométhée _ à qui me l’interdit. Je veux aimer à la fureur et par-dessus tout une chose bizarre, chose animée, torrentielle, désobéissante, mécréante, qui bondit _ la parole se déchaînant en cette écriture débridée et sauvage _ par-dessus les matelas et disparaît en laissant derrière elle des traces d’incendie. J’irais jusqu’au seuil de la mort. Je veux jouer avec le feu, comme les autres _ écrivains, en ce statut hautement assumé… _. mais je préfère ne pas en mourir, quoique – je n’ai pas le choix. Je ne fume pas dans mon lit comme Ingeborg Bachmann ou Clarice Lispector je ne mets pas le feu aux draps _ comme elles, qui en périrent. Je crains de perdre la vue et la main droite. Je préfère ne pas être décapitée. Je crains pour mon crâne, pour mon cou, pour mon poignet, pour mes outils d’écriture » _ en prenant de l’âge…

« Bien sûr que je suis contre la censure (…) et bien sûr d’autre part pour la liberté« , page 41.

(…) Mais à peine avais-je pensé cela que je pensais inversement. Car d’un autre côté je ne voudrais surtout pas ne pas être censurée accusée et condamnée, si je n’étais pas mise à l’index, omise, exilée sur place escamotée menacée d’extinction, je serais effrayée, je me sentirais en danger d’inclusion, d’incorporation _ de neutralisation normalisée castratrice. Non, non, surtout pas d’absolution. Je crains l’encens. (…)

Je tiens à être repoussée juste assez _ voilà ! _, comme il convient à un écrivain. (…) Quel écrivain voudrait renoncer à ses droits à la persécution parmi lesquels l’exil, le deuil, la solitude ? Pas moi, ni aucun de ceux que j’ai rencontrés.

Car ne savons-nous pas tout de suite, très jeunes déjà, six ans huit ans dix disons, tout sur les bénéfices tordus et nécessaires de l’élection _ insigne de la littérature _ et sur le rapport étroit qui existe entre le vol et la plume ? Je veux dire entre le premier fruit volé et le fruit de ce vol qui est la plume _ de l’écriture. Je veux dire entre la pomme et la plume d’oie puis la plume du stylo puis la plume de l’apple ordinateur.

Nous sommes, nous qui nous reconnaissons dans la maçonnerie secrète des écrivains _ vrais ! pas des faussaires qui « produisent » à destination des « oisifs qui lisent » selon l’expression justissime de Nietzsche en son lucidissime « Lire et écrire » d' »Ainsi parlait Zarathoustra« … _, des voleurs amoureux de leur crime-et-châtiment. Mais il est dangereux de le dire. Cela tourne aussitôt en vantardise. Pourtant je ne connais pas d’écrivain qui voudrait renoncer au violent héritage gratuit qui lui tombe dessus, qui voudrait d’un cœur uni échapper à tous ces bizarres biens à visage effrayant appelés prison bagne exil folie trahison. Et qui tous récompensent le premier exploit commis au jardin : avoir défié le légitime propriétaire quel qu’il soit, un Dieu, le tsar, un papa, un monsieur, un critique littéraire, un gouvernement despotique. Et porté la main sur les fruits« , pages 44-45 _ la vraie littérature est bien défi.

« Certains ne rescapent pas, certains se roulent dans le brasier d’énigmes et meurent carbonisés d’abord mentalement ensuite physiquement surtout les femmes, le prix Nobel ne guérit pas Nelly Sachs au contraire, qui sait si le Nobel n’a pas précipité sa fin. C’est qu’il faut supporter _ pour maintenir sa liberté folle d’auteur vrai _ une si percutante réhabilitation.

Menace des deux côtés, menace par le mépris menace par la gloire. Un effacement _ de la liberté entière et totale, sans freins par les compromissions (surtout éditoriales), de son écriture _ guette. Mais tout cela ne se commande pas.

On ne peut pourtant pas vouloir être coupable et pris en flagrant délit ni vouloir être impardonnable ni vouloir être noir américain ou victime des nazis. On ne fait pas le mur exprès. Il peut seulement arriver _ simplement circonstanciellement, dans le contexte socio-existentiel de sa vie à côté de celles (un peu moins a-normales !) des autres… _ qu’au terme d’un cruel combat entre soi-même, en luttant de toutes ses forces en son for intérieur dans le corps-à-corps avec la faute, tantôt coupable tantôt victime on s’entretue un peu, et l’on soit coupable malgré soi d’un suicide manqué.

Le crime à récrire ne peut nous arriver qu’à notre âme défendante. Il est commis, nous n’avons pas pu l’éviter« , pages 46-47.

« Eve, saint-Augustin, Swift, Rousseau, Stendhal, Rimbaud, et sans oublier Eve ma mère Joyce Genet Derrida Bernhard _ ne pas oublier, en effet, de revenir aux 5 admirables volumes de son époustouflante Autobiographie : « L’Origine« , « La Cave« , « Le Souffle« , « Le Froid » et « Un enfant« …

tous des malfaiteurs, manqués ou glorieux, démasqués pris sur le fait, bien cachés, qu’importe, tous ceux que j’aime, d’anciens enfants partis à la chasse aux poires ou aux pommes _ et du bonheur, dit Stendhal : « Ici commence la chasse du bonheur », écrit à son tour Hélène page 41… _, et tous pris sur le fait l’un la main sur la grappe l’autre la dent sur la grosse joue rouge d’une tante à croquer, l’autre lancé sur le vélo volé à l’oncle père.

Tous des testamenteurs attachés à leurs Erinyes _ implacables persécutrices vengeresses.

Felix Culpa c’est le nom de la déesse dieu de toutes les genèses. L’auteur de l’auteur _ voilà ce que cet admirable  chapitre s’est chargé de brillamment expliciter. Littérature c’est chute déchet litter lit de morts tombée-de-haut plaies au front et bosses de chamots. Et tout haussé au pilori« , pages 47-48.

« Et l’on voudrait plus tard abdiquer ? perdre l’horreur plus épique et splendide que la bonne santé. Mais un écrivain est tout nourri d’horreur _ voilà, voilà.

_ Vivre ? C’est à l’envers d’avoir touché à mort. La nostalgie du pire, voilà ce qui nous fait écrire. La solitude ininterrompue dicte le dialogue à un _ pour Hélène les deux mois d’été passés chaque année en sa maison à « rêvoir » d’écriture implacablement solitaire des Abatilles. La seule crainte des anciens fous ou ex-prisonniers ou déportés ou humiliés c’est que le Temps ternisse l’éclat des braises et guérisse la plaie _ voilà, voilà : la plaie brûlante doit demeurer vivante et ouverte à continuer de suppurer…  La douleur n’est pas dans le supplice, c’est d’en perdre les affreuses richesses. (…) C’est que je veux garder le fruit la trace aveuglante de l’apocalypse _ seule digne d’être parcourue et re-triturée encore et toujours en le « rêvoir » chaudron à vif de l’écriture vraie ; le reste est mesquine diversion de misérable ridicule vanité… Pendant les passions je n’étais plus qu’un cri déchirant qui voit, une griffe qui me taillant les yeux laissait entrer l’effroi visionnaire _ voilà ! _ à torrents sur mon âme pas plus grosse qu’un pois chiche sous l’écroulement de la montagne du jour, je perdais une vie par instant, chaque pas _ d’écriture jubilatoirement hallucinée _ me ressuscitait. Je ne veux pas perdre ma perte, je tiens à ma perte comme à la prunelle de mes yeux, si j’ai connu l’état de crime malgré innocence ce n’est pas pour le regretter c’est pour en tirer tous les saignements _ sublimes. Cette trace tous les accidentés apocalyptiques l’appellent le fruit, une grenade qui vous explose dans l’œil, mais quand même un fruit _

L’obstétrique cruelle de ce qu’on appelle la création littéraire _ voilà ! _ : un grand coup, brève folie, une coupure de trois jours ça suffit pour tous les temps des temps ; c’est « la littérature »  c’est ce très long grattement de plaies, le résidu, l’écrime réitéré _ au « rêvoir » re-fréquenté deux mois d’été par an, pour Hélène, surtout sans recevoir personne…

J’ai planté un crime dans le jardin et j’en recueille _ annuellement _ tous les fruits, je suis moi-même l’arbre à crimes et je vais m’épluchant _ et ré-épluchant, ad vitam aeternam, ces deux mois d’été par an, en cette maison (et ce jardin aux arbousiers) d’écriture des Abatilles… _ comme Rousseau en sa quatrième promenade _ solitaire à arpenter l’île saint-Pierre du lac de Bienne _se recherchant les poux déjà bien trouvés _ déjà _ dans les Confessions mais pas assez _il fallait recreuser dans sa chevelure… Je suis une lente pense-t-il, pensé-je, et que l’on ne s’y trompe pas, il ne fait que s’en féliciter en douce« …

fin ici de ce magnifique chapitre sur la réalité et vérité de la littérature vraie, à la page 50.

C’est admirablement confondant de justesse ! Et de beauté de style, visionnaire…

A suivre…

Ce lundi 11 novembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Enchantement ébloui du nouveau Hélène Cixous : le délicieux, effrayant et hilarant tout à la fois, et justissime d’écriture, « Et la mère pond vite un dernier oeuf »…

10nov

Spécialement adressé à mon nom à l’adresse de mon libraire préféré, et avec dédicace « pour Francis Lippa grand lecteur de cœur, Hélène avec Haya et Isha« , et déposé, m’attendant, au rayon Musique,

le tout nouveau Hélène Cixous, « Et la mère pond vite un dernier œuf« , se révèle à nouveau et immédiatement, dés les trois premiers chapitres _ « L’an 2021 nuit« , « La vie est une chasse » et « Je n’ai pas été en c. c.« … _ que je viens de commencer à lire avec jubilation ce dimanche, d’un enchantement absolu…

De nouveau, cette merveilleuse intelligence si aiguë et justissime ô combien ! jointe à un style éblouissant et à surprises constantes, d’une page à l’autre, d’une ligne à l’autre, d’un mot _  joué, très souvent, en son « rêvoir« … _ à l’autre…

Je ne peux m’empêcher de m’empresser de le signaler tout de suite, dès la lecture, déjà, de la page 29 _ puisque c’est là que j’en suis, pour l’heure, en ma toute première lecture de ce nouvel opus (vite ou pas vite ?) « pondu » par Hélènee Cixous : d’autres lectures-relectures suivront, bien sûr, afin de poursuivre et continuer encore, toujours un pas de plus plus loin, et parfaire, à notre tour, en notre jouissif exercice du lire, la joie infiniment renouvelée des déchiffrages des multiples cryptages de cet écrire poursuivi, en chacun de ses livres, tellement suivis ou plus exactement entre-suivis, l’un après l’autre, et plus encore l’un avec l’autre (ainsi faut-il vraiment tout lire ! et on ne le regrettera fichtrement pas !..) en un opus in fine unique, comme pour Montaigne ou pour Proust, d’Hélène Cixous, au nombre desquels cryptages ceux de l’Inconscient follement joueur, malin, ludique, avec lequel l’autrice joue aussi et d’abord elle-même en son fécond « rêvoir« , après en être elle-même consubstantiellement jouée, en ses rêves nocturnes qu’elle reprend et amplifie de sa propre imageance, en cet actif-passif et follement éclairant « rêvoir« , donc, auquel, de livre en livre, Hélène Cixous se livre,, en la jouissance peu banale, et même réellement extra-ordinaire, du propre plaisir, au présent constamment activé et jubilatoirement ré-activé, de son si passionnant écrire et ré-écrire, à son écritoire fidèle, et en la reprise-lecture-ré-écriture retissée, telle la Pénélope d’Ulysse, de ses anciens cahiers d’écrire ardemment ainsi relus et re-fouillés, et autres carnets de bord, emplis de noms de parents et cousins Jonas (d’Osnabrûck), d’Eve Klein, sa chère et si dynamique mère, infiniment présente et archi-fidèlement revenante, elle même si joueuse et infatigable voyageuse-marcheuse-arpenteuse de par le monde entier, jusqu’en Australie et Nouvelle-Zélande, toujours avec son inusable sac-à-dos et chaussée de ses inusables godasses de marche, et cela jusqu’en son ultime vieillesse de centenaire (Strasbourg, 14 octobre 1910 – Paris, 1er juillet 2013)… : « tant qu’il y aura de l’encre et du papier« , dirait notre cher Montaigne, ainsi que la force et l’énergie d’un souffle de vie, tellement positive : soit les « pulsions de vie » arquées face à la « pulsion de mort« , dirait Freud, pour ce qu’il en est de cette folle fécondissime et géniale énergie d’écrire, et cette fois-ci en ce tellement réjouissant jouissif « Et la mère pond vite un dernier œuf » d’Hélène Cixous (Oran, 5 juin 1937)… _ sur les 137 pages que compte ce livre si délicieux et effrayant tout à la fois de vérité, et suprêmement hilarant, aussi, forcément, face au constat hallucinant des catastrophes qui ne manquent pas de se succéder, à la fois identiques et à la fois autres, chaque fois particulières _ et même singulières _, clamés, de temps en temps _ Ossip Mandelstam, Anna Akhmatova, Paul Celan, Vann Nath (page 25), Primo Levi (page 26), et aussi Piotr Rawicz, et puis Imre Kertész, Edith Bruck, etc. _, d’une langue de témoin à une autre langue de témoin de ces successives répétitives catastrophes, et nous tomber dessus, au coin de maintes rues, emportant et mordant et accablant tant et tant de malencontreuses proies qui n’en ont pas échappé _ quand d’autres, qui, eux, ont réussi, comme miraculeusement, à s’en sortir, en gardent pourtant à vie, sans rémission ni guérison jamais, de permanentes cicatrices-séquelles toujours à vif… _ , au passage de leur folie, dans les tourbillons sauvages barbares diablement malins de l’Histoire mondiale, qui n’en sont certes pas, et à jamais, à un vilain tour de cochon près…

« La vie est une chasse, dis-je.

Je suis un lièvre. Pas grand. Je dévale la longue pente blanche à toute vitesse. Si une neige, elle n’est pas froide, ou bien je ne la sens pas. À toute vitesse une grosse pintade me poursuit pour me mettre à mort. La pente est raide. Elle a ses limites. Même si je cours comme l’éclair, il n’y a nulle part où se cacher. Je me retourne, je suis en bas, je suis acculée, je vois l’ennemi, fondre bientôt sur moi. Un dernier recours : terrifier l’ennemi. Il me faudrait un pistolet, l’abattre, je n’ai pas d’arme, ou bien pousser un tel cri qu’il soit épouvanté. Mais les lièvres n’ont pas de voix. Seulement un rêve de cri. Faute de cri, je me brandis moi-même, je deviens petit, noir, dur comme une balle, je vise, puisse l’ennemi me prendre pour une arme, mais pour l’instant l’animal qui charge ne semble pas me voir changée en munition, je n’ai plus d’espace, la distance entre nous diminue, je suis au bord du rêve, au bas de la page je vois ma fin, s’approcher, c’est une grosse pintade grise.

Fin du lièvre. Reste le livre. » , page 14.

Ce dimanche 10 novembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’admirable approche contextualisante de lecture des « Essais » de Montaigne de Philippe Desan, en son décisif « Montaigne – Une biographie politique » (paru en 2014), pour lire avec recul informé sa plaisante fiction « Montaigne – La Boétie – une ténébreuse affaire » (en 2024)…

26sept

Afin d’approfondir et consolider encore le grand plaisir de mes deux lectures successives de la passionnante _ à plusieurs égards _ fiction « Montaigne – La Boétie – une ténébreuse affaire » de Philippe Desan _ cf mes 3 articles « « ,

«  »

et « «  des 11, 13 et 18 septembre derniers… _,

 je suis en train de lire avec une immense satisfaction le richissime _ et indispensable ! Que ne l’avais-je lu dès sa sortie en 2014 !!! _ essai de fond, paru le 10 avril 2014, de Philippe Desan, « Montaigne – une biographie politique« …

Philippe Desan est probablement le plus fin et plus complet montaignologue d’aujourd’hui…

Et dans son travail de fond paru en 2014, Philippe Desan, sociologue de formation, procède à une extrêmement efficace et pertinente contextualisation historique (et politique) des diverses strates d’écriture, en 1580, en 1588, et enfin en les inscriptions manuscrites (et de diverses encres) de la main de Montaigne, de 1588 à son décès en 1592, sur un de ses exemplaires personnels de ses « Essais« , dit désormais « l’Exemplaire de Bordeaux » ; mais pas seulement des « Essais« , d’ailleurs, car tous les autres textes publiés, ou accessibles par divers moyens, de Montaigne, sont scrupuleusement, et tous, pris en compte par les analyses très fouillées de Philippe Desan, suite à ses infiniment patientes recherches de documents les plus divers…

En complément du magnifique entretien, à la Station Ausone, le vendredi 20 septembre dernier, de Philippe Desan avec Violaine Giacomotto _ à propos de cette imaginative fiction, mais rudement bien informée.., qu’est ce roman « Montaigne – La Boétie – une ténébreuse affaire«  _, dont voici la vidéo (d’une durée de 61′) ; ainsi que le podcast (de même durée),

je me permets de renvoyer ici à cette plus brève vidéo (d’une durée de 14 ‘ 13), de Philippe Desan, présentant lumineusement, le 29 décembre 2014, filmé dans les murs de la librairie Mollat, son très essentiel et absolument décisif « Montaigne – une biographie politique« , dont je veux ici très chaleureusement recommander la lecture !

Une présentation dans laquelle Philippe Desan souligne on ne peut plus clairement le sens _ et la fécondité pour la connaissance à la fois de l’œuvre, mais aussi la vie, qui sont très étroitement mêléees, de Montaigne… _ de sa méthode extrêmement minutieuse _ en même temps que très pédagogique _ de contextualisation _ et c’est effectivement crucial ! _ des strates d’écriture, tout au long de sa vie _ et pas seulement des campagnes successives d’écriture et ré-écriture des « Essais«  _, et des rebondissements et aléas de sa carrière (et ambitions successives) politiques, pas assez scrutées et analysées jusqu’alors…

Un travail merveilleusement éclairant et pertinent, je le répète !..

À cette heure, ce jeudi 26 novembre 2024, j’en suis à la page 453, de cet ouvrage, « Montaigne – une biographie politique« , qui comporte 596 pages d’analyse…

À suivre, donc…

Ce jeudi 26 septembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le délicieux et passionnant « Montaigne à contrepied » de Philippe Desan, à l’occasion du départ de celui-ci de la carr!ère universitaire : de lucidissimes aperçus incisifs sur le monde de la recherche et les querelles d’enjeux de carrière des universitaires… Un jeu de fantaisie et érudition jubilatoire !

18sept

Achevant ce matin de bonne heure ma minutieuse seconde lecture _ cf mes précédents articles « «  et « «  cliquer sur ces deux titres afin de les lire…) des 11 et 13 septembre derniers …du passionnant récit de fiction « Montaigne – La Boétie – une ténébreuse affaire » (paru le 28 août dernier aux Éditions Odile Jacob),

je tiens à re-dire ici mon véritable enchantement de cet incisif très détaillé _ en un effectivement très riche, de mille détails absolument passionnants (tant sur Montaigne, sa vie, son œuvre, que sur les contextes compliqués et arcanes à chausse-trappes, de la recherche et des milieux et carrières universitaires) récit hâletant à la lecture de 376 pages _ travail de fiction de Philippe Desan, au moment de prendre sa retraite universitaire _ il quitte, le  14 décembre 2023, son poste de professeur à l’université de Chicago (Illinois) pour jouir, délivré de soucis professionnels permanents, du climat festif des montagnes de Boulder dans le Colorado…

Et au moment même où j’achevai cette seconde lecture, je reçois, ce matin à 7 h 10, un courriel de mon ami B., à B. _ auquel j’avais chaudement recommandé ce livre jubilatoire _, comportant, en fichier-joint, un article d’Hortense Dufourcq intitulé « Montaigne en assassin impuni« , à paraître vendredi prochain dans le supplément littéraire du Monde des Livres :

« Montaigne-La Boétie, une ténébreuse affaire », de Philippe Desan : Montaigne en assassin impuni

Le spécialiste de la Renaissance française livre un polar historique aussi attachant qu’érudit.

Par Hortense Dufourcq

« Montaigne-La Boétie, une ténébreuse affaire », de Philippe Desan, éd. Odile Jacob, 384 p.

« Parce que c’était lui ; parce que c’était moi... » Peut-être l’amitié entre Montaigne (1533-1592) et La Boétie (1530-1563) n’est-elle qu’une idée reçue _ de Montaigne lui-même, et exclusivement… _, transmise au fil des siècles au détriment d’une vérité plus sombre. C’est l’hypothèse qu’explore le nouveau livre de Philippe Desan, un roman historique cette fois, une première _ en effet ! _ pour le professeur à l’université de Chicago (Illinois), spécialiste de la Renaissance française et de l’auteur des Essais.

La référence balzacienne  du titre, Montaigne-La Boétie, « une ténébreuse affaire« , ne laisse pas de doute : l’ouvrage emprunte aux codes du roman policier et met en scène un complot criminel, une enquête et l’ébauche d’une mise en accusation _ voilà. Montaigne aurait assassiné _ rien moins ! _ son ami La Boétie, son rival en politique _ au parlement de Bordeaux _ et le mari de sa maîtresse _ Marguerite de Carle (ca. 1517 – 1580), épouse en secondes noces d’Etienne de La Boétie (1530 – 1563). Ce meurtre, resté impuni, aurait toutefois laissé des indices matériels et textuels _ en petit nombre… _ qui auraient traversé les siècles, jusqu’à tomber entre les mains d’un universitaire américain _ Jacques Saint-Maur _ et de sa brillante étudiante _ Diane Osborne _, qui ensemble mettent tout en œuvre _ par leurs recherches matérielles comme  textuelles _ pour faire éclater la vérité.

Cette fiction historique _ voilà _ parvient habilement à conjuguer érudition et frisson _ en effet… Lecteurs profanes ou connaisseurs des Essais y découvriront maintes anecdotes _ superbement détaillées _ sur la vie de Montaigne et ses écrits, mais aussi concernant la conservation matérielle des œuvres _ qui constituent aussi de très précieuses réserves d’indices… A n’en pas douter, le « seiziémiste » s’est servi _ et combien magistralemet !!! _ pour son roman de ses propres recherches. Il brode son intrigue criminelle sur des faits historiques _ parfaitement avérés, eux _ et y joint des éléments de théorie littéraire, laissant entrevoir dans certains passages du récit un état de la recherche – par exemple sur la question de la place des études de genre dans l’analyse des textes anciens, plus importante aux Etats-Unis qu’en France.

Rien, cependant, du ton _ certes… _ d’un essai d’histoire littéraire. La narration se fait souvent _ en permanence, bien plutôt… _ ironique, jouant de la variation des discours direct et indirect, et creuse la psyché de ses personnages comme lors d’un véritable travail _ oui _ d’investigation ou de profiling. Dans une amusante mise en abyme, l’auteur semble d’ailleurs se mettre en scène à travers un double fictionnel, le personnage du professeur français enseignant en Amérique (Jacques Saint-Maur, pour un Philippe Desan né à Saint-Maur-des- Fossés, dans le Val-de-Marne). Adoptant son point de vue et celui de son étudiante, il brosse avec humour _ proprement décapant ! _ des caricatures de grands pontes de la Sorbonne, symboles d’un monde académique et universitaire français attaché plus que tout _ et surtout que la justesse de la vérité ! _ au prestige des figures canoniques de sa littérature.

C’est ce qui ressort de cette stimulante _ et délicieuse, oui ! _ lecture : à son terme, le lecteur partage l’enthousiasme de l’auteur pour ses écrivains fétiches, tout en constatant que la littérature permet parfois une – réjouissante – désacralisation des idoles.

De sa science montaignienne de toute une vie de chercheur infiniment sérieux et méticuleux, Philippe Desan se prend à follement s’amuser ici, en explorant toujours très méticuleusement d’autres questionnements un cran plus iconoclastes _ et en complet à rebours de la doxa montaignienne la mieux établie _,

envisageant carrément une totale mauvaise foi de la part de Montaigne en l’écriture de son livre _ présenté pourtant par l’auteur comme « consubstantiel«  à sa personne… _, et osant mettre en cause la présentation affichée par lui-même de sa quasi-sainte amitié avec La Boétie ;

en total à rebours, par conséquent, des thèses puissantes et admises jusqu’ici comme indélébiles, de son magnifique essai d’ouverture, anti-machiavélien, du Livre III, « De l’utile et de l’honnête«  ;

et nous, lecteurs fidèles de Philippe Desan, à notre tour de nous laisser _ presque… _ prendre à ce parfait jeu d’écriture de cette fantaisie _ solidement entée sur son abyssale érudition… _, jusqu’au vertige, cette fois-ci aussi !

Le vertige du choc déboulonnant d’un Montaigne empoisonneur à l’arsenic de son faux-ami La Boétie…

Mais le livre de Philippe Desan comporte aussi bien de solides vérités sur les démarches nécessairement audacieuses _ ce que je baptise personnellement « imageance«  _ de la recherche…

Chapeau, l’artiste !

Et à suivre…

Ce mercredi 18 septembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

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