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Musiques de joie : les sublimes Lamentos de la famille Bach par le sublime Henri Ledroit, en 1984

01juin

Pour poursuivre _ encore un instant Monsieur le bourreau ! _

avec l’inépuisable joie que continuent de nous donner, à profusion,

et pour l’éternité,

l’art et la voix sublimes du regretté Henri Ledroit (Villacourt, 11 mars 1946 – Nancy, 10 mai 1988),

je mets sur ma platine, ce matin du lundi de Pentecôte,

le CD,

enregistré en l’église Saint-Jean, de Beaufays, en Belgique, les 1er, 2 et 3 décembre 1984,

sobrement intitulé Solokantaten

_ le CD Ricercar 020002 _

qui nous permet de continuer  _ encore un instant, Monsieur le bourreau !à nous réjouir si intensément _ à dimension transcendante d’éternité _

de cet art, et de cette voix,

incroyablement sublimes

_ les anges eux-mêmes ne nous enchanteraient pas mieux !!! _

d’Henri Ledroit ;

dans un récital parfait de merveilleuses Cantates de la famille Bach :

non seulement

de Johann-Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1695 – Leipzig, 28 juillet 1750),

mais aussi de Johann Bach (Wechmar, 26 novembre 1604 – Erfurt, 13 mai 1673),

de Johann-Michael Bach (Arnstadt, 9 août 1648 – Gehren, 17 mai 1694), le beau-père de Johann-Sebastian,

et Johann-Christoph Bach (Arnstadt, 6 décembre 1642 – Eisenach, 31 mars 1703), un des cousins germains du père de Johann-Sebastian ;

tous compositeurs magnifiques.

Et j’ai choisi ici l’intensité lumineuse et profonde, incomparable !, de l’interprétation d’Henri Ledroit et du Ricercar Consort,

avec, notamment, le premier violon de François Fernandez, et Bernard Foccroulle à l’orgue positif,

dans deux merveilleux Lamentos _ qu’on en juge ici par les podcasts ! _

qui nous tirent des larmes de bonheur :

la cantate Ach, dass ich Wassers genug hätte, de Johann-Christoph Bach,

et la cantate BWV 53 Wiederstehe doch der Sünde, de Johann-Sebastian Bach.

Dans le livret de ce CD Ricercar 020002,

et concernant ces deux Cantates,

William Hekkers indique ceci :

« Rien d’étonnant à ce que le Lamento de Jean-Christophe Bach et la Cantate de Jean-Sébastien Bach soient proches parentes par leur écriture : dissonances omniprésentes dans les harmonies hypertendues, dans les intervalles diminués et le chromatisme des lignes mélodiques.

Le thème qu’illustrent les deux œuvres est le même : le péché, source de souffrance, qui « décentre » l’être humain et le fait entrer dans le monde de la « pathopoiia », l’éloigne de l’« Harmonia » universelle en l’éloignant de ses semblables et de son Dieu.

Dès le début de la Cantate BWV 54, nous sommes d’emblée décentrés sans aucune préparation, par une dissonance qui ne retrouvera, très provisoirement, sa résolution et son point d’appui sur un accord parfait de tonique, qu’après dix mesures.

Ici, le figuralisme et la rhétorique baroques se font les serviteurs de la théologie avec une puissance dramatique et expressive rarement atteinte.

Luther n’écrivait-il pas que « Dieu a aussi prêché l’Evangile par la musique ? » »…


C’est cette extraordinaire « puissance dramatique et expressive »  que le génie si idiosyncrasique _ unique ! irremplacé… _ de l’interprétation d’Henri Ledroit,

par la souplesse merveilleuse de son art et le timbre _ à la fois fragile et considérablement portant.. _, si émouvant de sa voix,

unique,

sait nous faire si jubilatoirement ressentir

et partager.

A chaque écoute,

et comme à la fraîcheur innocente de la toute première fois,

l’élévation du chant d’Henri Ledroit nous fait frémir et transcender de joie.

Un grand merci aussi à Jérôme Lejeune,

le directeur artistique de ces CDs Ricercar,

pour la qualité transcendante, elle aussi, de son travail…

Ce lundi 1er juin 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un lumineux programme de cantates de la famille Bach, par Vox Luminis et Lionel Meunier

20juin

Des deux précédents CDs de Vox Luminis et Lionel Meunier,

un CD Bach (le Magnificat) et Haendel (le Dixit Dominus)

m’avait déçu _ pas assez lumineux ! _ ;

et un CD Purcell _ le charme de Purcell était absent _

m’avait déplu.

Ce jour,

le CD Ricercar Bach Kantaten _ le CD RIC 401 _ de divers membres de la famille Bach

_ en amont de Johann-Sebastian : au XVIIe siècle, et pas au XVIIIe… _ :

Heinrich (1615 – 1692) ;

Johann-Christoph (1642 – 1703) ;

Johann-Michael (1648 – 1694) ;

avec aussi la cantate BWV 4 de Johann-Sebastian (1685 – 1750), Christ lag in Todesbanden,

m’enchante

profondément !

La réussite, profonde, grave, est entière.

Bravo !!!

Ce jeudi 20 juin 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le beau travail de Johannes Pramsohler _ et des disques Audax (suite…)

02août

Le 28 avril dernier, sur ce blog,

et à propos du CD Audax German Cantates with Solo Violin (le CD Audax ADX 13715),

je rendai déjà hommage au très beau travail _ de musicien comme d’éditeur _ de Johannes Pramsohler _ et les disques tout à fait passionnants ! de sa marque Audax _ :

La superbe entreprise du violoniste Johannes Pramsohler et des disques Audax

Aujourd’hui, 

c’est au tour du site Res Musica,

et sous la plume de l’excellent critique _ à l’ouïe très fine _ Maciej Chiżyński,

de rendre à nouveau, trois mois plus tard, également hommage

et à la firme de disques Audax _ que dirige ce remarquable musicien qu’est Johannes Pramsohler _,

et très précisément à ce même CD German Cantates with Solo Violin (le CD Audax ADX 13715),

par son article CANTATES ALLEMANDES D’AVANT BACH PAR JOHANNES PRAMSOHLER.

Voici d’abord quel était le samedi 28 avril dernier mon article La superbe entreprise du violoniste Johannes Pramsohler et des disques Audax

sur mon blog _ toujours aussi discret sur la page d’accueil Mollat… _ En cherchant bien :

Ce n’est pas le premier CD de la marque Audax qui attire mon attention,

et plus encore me séduit.

Mais il me faut reconnaître qu’avec le CD German Cantates with Solo Violin (le CD Audax ADX 13715) un nouveau palier de perfection de réalisation vient d’être atteint.

Le passionnant programme de ce magnifique CD _ dans le registre de l’intimité d’une foi grave et profonde : voilà ! _ concerne des compositeurs _ décédés en 1697 (Nicolaus Bruhns), 1703 (Johann Christoph Bach I), 1704 (Heinrich Ignaz Franz Biber), 1706 (Johann Pachelbel) et vers 1715 (Daniel Eberlin) _ qui touchent de très près _ sauf peut-être l’autrichien Biber _ la très concrète formation musicale de Johann-Sebastian Bach, né le 21 mars 1685 à Eisenach ; et la ville même d’Eisenach.

Magnifique compositeur, Johann-Christoph Bach I (Arnstadt, 6-12-1642 – Eisenach, 31-3-1703) était le cousin germain de Johann-Ambrosius Bach (Erfurt, 22-1-1654 – Eisenach, 22-1-1695), le père de Johann Sebastian ; ainsi que l’oncle de Maria Barbara Bach (Gehren, 20-10-1684 – Köthen, 7-7-1720), la première épouse de Johann Sebastian.

Johnnn Pachelbel (Nuremberg, 1-9-1653 – Nuremberg, 3-3-1706) fut organiste une année à Eisenach, en 1677, où Daniel Eberlin dirige la musique de la cour du duc de Saxe ; et où il devient l’intime de Johann Ambrosius Bach ; Eisenach qu’il quitta le 18-5-1678, pour Erfurt _ où il va demeurer 12 ans _, et où il est logé par un autre cousin Bach, Johann Christian I (qui décédera en 1782). Le lien est fort entre Pachelbel et les Bach…

Daniel Eberlin (Nuremberg, 4-12-1647 – Kassel, ca 1715) est maître de chapelle à Eisenach de 1689 à 1692.

Quant à Nicolaus Bruhns (1665-1697), élève de Dietrich Buxtehude, sa musique fut très tôt connue et aimée et étudiée de Johann Sebastian Bach…

Seul le rapport entre Johann Sebastian Bach et Biber (1644-1704) demanderait à être davantage éclairci, dans la mesure où leurs chemins _ à la fois géographiques, si je puis dire, et familiaux… _ ne se sont pas croisés.

Bref, un programme aussi passionnant et merveilleux

que magnifiquement interprété,

avec une émotion intense somptueusement perceptible.

Ce samedi 28 avril 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et voici quel est ce jeudi 2 août l’article de Maciej Chiżyński sur le site de Res Musica :

CANTATES ALLEMANDES D’AVANT BACH PAR JOHANNES PRAMSOHLER

CD, Musique d’ensemble

Œuvres de Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704) ; Johann Christoph Bach (1642-1703) ; Johann Pachelbel (1653-1706) ; Nicolaus Bruhns (1665-1697) ; Daniel Eberlin (1647–vers 1715).

Nahuel di Pierro, basse. Andrea Hill, mezzo-soprano. Jorge Navarro Colorado, ténor. Christopher Purves, basse. Johannes Pramsohler, violon solo et direction. Ensemble Diderot.

1 CD Audax Records.

Enregistré en mars 2017 à l’abbaye Notre-Dame de Fontevraud.

Textes de la notice en anglais, allemand, français et japonais. Durée : 77:40

audaxJohannes Pramsohler, à la tête d’un quatuor de solistes et de l’Ensemble Diderot, rend hommage aux cantates allemandes sacrées pour une ou deux voix, violon et basse continue, écrites par des compositeurs nés avant Johann Sebastian Bach, celui qui perpétua le modèle du genre.

En parlant des enregistrements consacrés aux cantates allemandes élaborées avant que les premières écritures de Bach aient vu le jour, on pense tout de suite à des projets semblables entrepris jadis par les dignes prédécesseurs de Pramsohler : Reinhard Goebel (et à son disque intitulé De profundis, édité chez Archiv Produktion) et Philippe Herreweghe (Deutsche Kantaten, Harmonia Mundi). Si le fondateur et directeur du Musica Antiqua Köln nous fait percevoir une certaine austérité, voire une sècheresse sonore (pas émotive) des pages abordées, mais également l’une des voix de basse les plus envoûtantes de ce répertoire, le chef gantois offre une vision poétique et humaniste des œuvres interprétées en y apportant – par l’intermédiaire de son chœur – de la luminosité et de l’ardeur.

Johannes Pramsohler combine ces deux approches en les enrichissant d’éléments de brio (les nombreux passages pour violon seul) et de couleurs _ voilà. C’est de cette façon que dans les cantates proposées, il cherche (et trouve !) autant de lyrisme que de virtuosité _ oui _, de limpidité narrative que de l’intensité expressive _ absolument. Pour équilibrer ces paramètres, et afin de rendre ces prestations parfaitement cohérentes, il met en lumière la finesse _ oui _ des contours, la douceur _ oui _ des accents et des harmonies, la majesté _ certes _ vocale, de même qu’une bonne dose de ferveur _ oui _ et de tension _ oui _  dramatique, celles-ci résultant particulièrement de la lecture rhétorique du texte et de l’apport émotionnel assuré par les musiciens placés sous sa direction, également ceux du continuo.

En ce qui concerne les solistes, la voix de basse de Nahuel di Pierro, satinée et chaleureuse _ oui _, résonne comme une cloche, par la pureté du timbre et le raffinement des phrasés, et en révélant une profondeur _ absolument _ d’ordre spirituel. Celle d’Andrea Hillse fait remarquer par sa légèreté et la délicatesse _ voilà _ des teintes, celle de Jorge Navarro Colorado se caractérise par la netteté _ oui _ et la fermeté de sa ligne de chant, tandis que celle de Christopher Purves – qui n’apparaît que dans la cantate Laetatus sum pour deux basses, violon, trois altos et basse continue de Biber, pour laquelle il se joint à Nahuel di Pierro – déçoit par son manque de relief et d’engagement _ voir mon commentaire tout à fait concordant de cette remarque ci-dessous. Quand au violon solo (construit en 1713 par Pietro Giacomo Rogeri), Pramsohler fait vibrer ses cordes avec aisance, assurance et beaucoup de sentiment _ c’est décisif _, émerveillant par un jeu brillant et énergique _ oui _, au timbre clair et juteux _ c’est cela _, et orné de nombreuses colorations et humeurs _ parfaitement.

Voici un excitant voyage au cœur du baroque allemand, pour lequel Johannes Pramsohler et ses camarades nous font découvrir quelques raretés méconnues du répertoire. Le résultat est aussi fascinant qu’aiguisant notre appétit _ mais oui ! _ pour plus d’enregistrements, surtout que l’une des pièces présentées ici se voit immortalisée pour la première fois au disque : la cantate Ich will in aller Not de Daniel Eberlin, auteur oublié – officiellement nommé maître de chapelle de la cour ducale d’Eisenach en 1685, l’année de naissance de Bach –, dont on ne connaît même pas la date exacte du décès

Pour, de ma part, ce 2 août,

cette remarque de détail _ tout à fait concordante avec celle de Maciej Chiżyński ! _

à propos de la basse Christopher Purves _ interprète d’Arcangelo, que dirige l’excellent Jonathan Cohen _,

voir mon article tout récent (de samedi dernier, 28 juillet) :

Arcangelo et son chef, Jonathan Cohen : suite…

Pour poursuivre mes éloges de l’Ensemble Arcangelo et de son chef Jonathan Cohen

_ cf mes articles récents du 18 avril, 10 juin et 19 juin derniers :

Un merveilleuxx Magnificat de Jean-Sébastien Bach, par Arcangelo et Jonathan Cohen

Un chef baroque vraiment épatant : Jonathan Cohen à la tête d’Arcangelo

et A nouveau Arcangelo et Jonathan Cohen dans de parfaites Leçons de Ténèbres de Marc-Antoine Charpentier _,

je désire signaler

que ma relative déception _ voilà ! _ à l’égard du CD tout récent Handel’s Finest Arias for Base Voice-2, de l’ensemble Arcangelo et la basse Christopher Purves (un CD Hyperion CDA 68152), enregistré en 2016 et 17, et paru en 2018,

est largement compensée par l’écoute _ bien plus satisfaisante _ du premier volume Handel’s Finest Arias for Base Voice par les mêmes interprètes (CD Hyperion CDA 67842),

enregistré et paru en 2012.

Le contraste résulte

et du vieillissement de la voix du chanteur _ la basse Christopher Purves _,

mais aussi, probablement, du choix du répertoire interprété :

une veine lyrique et tendre _ telle celle de Polyphème dans Acis & Galathée _

lui convenant audiblement mieux qu’une veine un peu plus héroïque…

Ce samedi 28 juillet 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Voilà !

Ce jeudi 2 août 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découvrir l’entame merveilleuse de l’oeuvre de clavier de Jean-Sébastien Bach par le prodigieux Benjamin Alard

30mar

Benjamin Alard publie ces jours-ci le volume 1, en 3 CDs,

intitulé The Young Heir / Le Jeune Héritier (1699 – 1705),

de The Complete Words for Keyboard de Johann-Sebastian Bach (1685 – 1750),

une intégrale de 14 coffrets…


Ces plus de 4 heures de sublime musique

nous transportent dès maintenant très, très, très haut…

Le 1er CD du ce 1er coffret concerne Ohrdruf _ soit la toute première formation du jeune Johann-Sebastian (1685-1750) auprès de son frère aîné Johann-Christoph (1660-1721), qui le recueille là entre 1695  et 1700, suite à la perte successive de la mère, Elisabeth, en 1694, et du père, Johann-Ambrosius, en 1695 ; et se frottant à des œuvres de Johann-Michaël Bach (1648-1694), Frescobaldi (1583-1643), Kuhnau (1660-1722), Böhm, déjà (1661-1733), Froberger (1616-1667), Pachelbel (1653-1706), Marchand (1669-1732), Grigny (1672-1703), ainsi que de Johann-Christoph Bach (1642-1703) _ ;

le second, Lüneburg _ l’apprentissage méthodique tout autant qu’inspiré, auprès d’un immense maître, Georg Böhm, entre 1700 et 1703 ; tout en permettant au très audacieux et fougueux jeune homme de pouvoir gagner assez aisément, de là, et à pied, Hambourg et Lübeck, où officiaient les merveilleux Reincken, à Hambourg, et Buxtehude, à Lübeck… _ ;

et le troisième, Arnstadt _ lieu du tout premier poste du jeune organiste et compositeur, à partir de juillet 1703 ; et c’est somptueux…

Bien sûr,

la musique du jeune Johann-Sebastian Bach vient trancher très tôt avec les compositions des maîtres de son temps.

Le texte au dos de ce premier coffret _ des 14 au total, qui formeront cette intégrale des œuvres pour claviers de Bach ! _ est tout à fait éloquent :

« On ne naît pas génie, on le devient _ en effet ! La jeunesse de Bach a été un vaste champ _ et chantier : chantant ! _ d’observation intense et intensive. Depuis les années d’apprentissage à Ohrdruf, où sa sensibilité artistique précoce se manifeste de façon éclatante _ oui ! _, jusqu’au premier grand poste d’organiste à Arnstadt _ où son génie s’emballe et se donne très libre cours _, Bach n’a cessé d’enrichir _ oui _ sa _ phénoménale _ culture musicale, porté par une _ déjà _ puissante tradition familiale, animé par le respect iconique _ _ des maîtres anciens, des affinités _ en effet _ décisives et une _ infinie _ curiosité _ gourmande, boulimique et de très grand goût _ constamment en éveil… En prélude à une intégrale _ de 14 coffrets _ d’un nouveau genre _ mêlant tous les claviers, et intégrant aussi, à l’occasion quelques voix de chanteurs _  il fallait l’éloquence _ parfaite _ et l’intelligence vigilante _ sans défaut _ du jeu de l’excellent _ et c’est là, encore, un euphémisme, tant il est prodigieux ! _ Benjamin Alard pour révéler la maîtrise technique _ aussitôt, mais c’est loin d’être le principal ! _ des premières œuvres pour clavier de Bach et traduire l’essence même _ mais oui… _ du discours musical d’un jeune compositeur qui se mesure déjà _ avec une totale réussite, couronnant son audace et la générosité et très haute inspiration de ses élans _ à l’aune de ses prédécesseurs comme de ses contemporains« .

Mais il faut aussi, et encore plus, rendre pleine justice au miraculeux talent _ révélé depuis bien longtemps déjà  : merci, merci !, à l’ami Jean-Paul Combet, pour cela, et d’abord sur l’orgue d’Arques-la-Bataille !!! _ de Benjamin Alard _ né à Rouen le 13 juillet 1985 _

de savoir si bien d’abord écouter chacun de ses instruments _ tant, ici, l’orgue de Sainte-Aurélie de Strasbourg, que le clavecin que lui a construit, d’après des modèles flamands de Ruckers et Dulken, le maître-facteur Emile Jobin _, en les moindres de leurs sonorités singulières,

et de si bien savoir mettre celles-ci au service de son interprétation, aussi puissante que souple, délicate, fluide, et merveilleusement chantante, aussi vive et brillante que toujours parfaitement juste, de ces merveilleux chants de gloire, de la plume inspirée à foison, telle une inépuisable source de lum!ère, de notre génial compositeur… 

Et ici je me souviens de la profondeur, douceur, noblesse et gravité, de l’hommage que, le 7 août 2014, Benjamin Alard, accouru aussitôt de sa Normandie, est venu rendre à Jacques Merlet, à l’orgue Dom Bedos de l’abbatiale Sainte-Croix de Bordeaux,

pour les obsèques de cet incomparable défenseur de la musique ancienne _ et des meilleurs de ses servants _, qu’était notre facétieux, aussi, maître Jacques…

cf mon article du 31 août 2014 : Tombeau de Jacques Merlet en son idiosyncrasie _ à un grand bordelais… ; ainsi que cet autre, du 11 décembre 2015 : «  ; ainsi que le podcast de mon entretien du 12 décembre 2015 avec Marcel Pérès : Les Muses en dialogue _ hommage à Jacques Merlet

Et ce n’est pas un hasard si dans l’entretien présent dans le livret, Benjamin Alard sait, aussi, rendre hommage

à ce qu’il doit à Pierre Hantaï,

et à Elisabeth Joyé.

Ce tout premier coffret de trois CDs de l’intégrale à venir de la musique pour clavier de Johann-Sebastian Bach

est, déjà, un merveilleux et très épanoui juvénile monument de vie.

Pourvoyeur à ce degré de joie,

il n’est pas près de quitter ma platine…

Ce vendredi 30 mars 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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