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Avec le clavecin toujours très expressif de Philippe Grisvard, l’Ensemble Diderot de Johannes Pramsohler nous offre un splendide « Berlin Harpsichord Concertos », avec en particulier un enthousiasmant Concerto en ré mineur de Christophe Nichelmann (1717 – 1762)…

23juin

C’est très fidèlement et avec très grande satisfaction que je suis très attentivement la superbe production discographique des disques Audax et de l’Ensemble Diderot _ les deux fondés par le violoniste baroque Johannes Pramsohler _qui nous offre aujourd’hui un très réjouissant CD Audax ADX 11211 « Berlin Harpsichord Concertos« ,

avec quatre Concertos pour clavecin _ dans la mouvance hyper-stimulante du très grand Carl-Philipp-Emanuel Bach (Weimar, 8 mars 1714 – Hambourg, 14 décembre 1788) _ de Christoph Nichelmann (Treuenbritzen, 13 août 1717 – Berlin, 20 juillet 1762), Carl-Heinrich Graun (Wahrenbrück, 7 mai 1704 – Berlin, 8 août 1759), Christoph Schaffrath (Hohnstein, 1709 – Berlin, 7 février 1763) et Ernst-Wilhelm Wolf (Grossenbehringen, 25 février 1735 – Weimar, 1er décembre 1792), avec, au clavecin, l’excellent Philippe Grisvard _ cf par exemple, et parmi pas mal d’autres, mon article du 11 mai 2022 «  » ;

ainsi que mon article du 11 août 2019, quand je les ai entendus en concert : « « 

Christoph Nichelmann a été élève à Leipzig de Wilhelm-Friedemann Bach (Weimar, 22 novembre 1710 – Berlin, 1er juillet 1784 _ _ et Whilhelm-Friedemann Bach a résidé à Leipzig de 1722 jusqu’en 1733, où il s’en va à Dresde _), le frère aîné de CPE Bach (Weimar, 8 mars 1714 – Hambourg, 14 décembre 1788) ;

et il se pourrait bien que le 17 octobre 1730, à Leipzig, le jeune Christoph Nichelmann ait été, à l’âge de 12 ans, le soprano soliste de la fameuse Cantate BWV 51 « Jauchzet Gott in allen Landen ! » de Johann-Sebastian Bach (Eisenach, 21 mars 1885 – Leipzig, 28 juillet 1750)…

..

L’enthousiasmant « Concerto en ré majeur » de Christoph Nichelmann, composé vers 1745, constitue probablement le sommet de cette magnifique interprétation, en ce CD « Berlin Harpsichord Concertos« , des décidément toujours excellents Philippe Grisvard et Ensemble Diderot…

Dans ma discothèque personnelle,

j’ai aussi pu mettre la main sur une très bonne interprétation d’un « Concerto en mi majeur » de ce même Christoph Nichelmann, par la claveciniste Christine Schornsheim et la Berliner Barock-Compagney _ ce concerto a été enregistré à Berlin au mois de mars 1997 _, en un triple album Capriccio 49541 de « Konzerte – Concertos » des Fils Bach (Carl-Philipp-Emanuel, Wilhelm-Friedemann et Johann-Christian), Johann-Philipp Kirnberger, Johann-Gottfried Müthel, Francesco-Antonio Rossetti, Ernst-Wilhelm Wolf et Johann-Gottlieb Naumann…

Et j’ai retrouvé aussi une splendide « Sonate en mi mineur pour Hautbois et Basse continue » de Christoph Nichelmann en un CD Capriccio 10414 intitulé « Abendmusik auf Schloss Rheinsberg » de cette même Berliner Barock-Compagney _ enregistré au château de Rheinsberg au mois de novembre 1990 _, avec le hautbois virtuose de Wolfgang Kube, et le clavecin de Christine Schornsheim…

Chistoph Nichelmann : un épatant compositeur de l’empfindsamkeit, à redécouvrir !..

Et Philippe Grisvard et l’Ensemble Diderot : régulièrement épatantissimes…

Ce dimanche 23 juin 2024, Titus Curosus – Francis Lippa

Retour au Bach puissant et clair de Johannes Pramsohler et Philippe Grisvard, deux mois plus tard…

16juil

Voici que ce dimanche 16 juillet 2023,

avec son article « Bach, intégrale contextualisée des sonates pour violon et clavecin« ,

Christophe Steyne, sur le site de Crescendo, revient sur le coffret de 3 CDs Audax ADX 13783 autour de Johannes-Sebastian Bach,

que j’avais chroniqué il a déjà deux mois, le 14 mai dernier, sous l’intitulé de « « …

Bach, intégrale contextualisée des sonates pour violon et clavecin

LE 16 JUILLET 2023 par Christophe Steyne


Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Sei Suonate à Cembalo certato è Violino Solo BWV 1014-1019. Sonates en sol mineur BWV 1020, en fa majeur BWV 1022.

Johann Adolph Scheibe(1708-1776) : Sonates en ré majeur, si mineur, la majeur.

Georg Philipp Telemann (1681-1767) : Concerto en ré majeur TWV 42D:6.

Christoph Schaffrath (1709-1763) : Duetto en la mineur CSWV F:30.

Johann Gottlieb Graun (1703-1771) : Sonate en si bémol majeur, GraunWV Av:XV:46.

Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) : Sonate en si mineur Wq 76.

Johannes Pramsohler, violon.

Philippe Grisvard, clavecin.

Janvier à juillet 2021.

Livret en anglais, français, allemand, japonais.

TT 60’25 + 73’05 + 75’04.

Audax ADX 13783

La discographie compte des dizaines d’enregistrements des six Sonates pour violon et clavecin BWV 1014-1019. Et tant de succès ! De Reinhard Gobel/Robert Hill (Archiv) à Chiara Banchini/Jörg-Andreas Bötticher (Zig-Zag, 2011) et Leila Schayegh/Jörg Halubek (Glossa, 2015) pour s’en tenir aux quarante dernières années. Au demeurant, loin du superflu, le coffret qui nous arrive gagne ses galons tant le duo offre une lecture nette, caractérisée, altière _ oui. L’historique Rogeri (Brescia, 1713) resplendit comme astre au zénith, captive par la cohésion, la plénitude et l’autorité de sa palette sur tout le spectre. Johannes Pramsohler en tire des phrasés alacres (pétillant Presto de la sonate en la majeur), blasonnés de drame (Largo du BWV 1017), toujours denses et signifiants, avec ce qu’il faut de hauteur. Une vérité du ton, une magistrale pureté d’intonation dignes d’un Évangéliste des Passions. On admire dans ce jeu d’archet l’humble grandeur et la dilatation du sens d’un Kurt Equiluz. Sur un clavecin flambant neuf, d’après Mietke, l’agile Philippe Grisvard n’est pas en reste, prodiguant un dialogue incessamment animé, finement vascularisé. Et reçoit même un solo par l’Allegro qu’inclut cette mouture du BWV 1019. Dans ces pages où le clavier ne doit pas être réduit à un rôle d’accompagnateur, et même si certaines sessions semblent mieux équilibrées (par exemple pour le BWV 1016), le seul regret provient d’une captation qui (sur)valorise le violon.

En soi enviable, cette interprétation renforce son intérêt en élargissant le cadre _ voilà ! _, s’annexant les BWV 1020 et 1022, certes de paternité douteuse. Et surtout en s’inscrivant dans un panorama qui explore la concomitance et l’aval de la polyphonie en trio dans la sphère allemande, et spécifiquement septentrionale. « Présenter les six sonates dans leur contexte historique et montrer comment elles ont pu inspirer les jeunes compositeurs de la génération suivante », ainsi que résume la notice de Peter Wollny. Un répertoire qu’investigue méthodiquement Johannes Pramsohler, après un précédent album Bach & entourage (mai 2014), et deux double-albums French Sonatas for harpsichord and violin (mai 2016) et The Beginning of the Trio Sonata in England and France (décembre 2018).

Hormis Bach père & fils et le concerto de Telemann, le parcours n’inclut que des révélations. Ainsi le tout premier enregistrement de trois sonates de Johann Adolph Scheibe (on goûte les hésitantes roucoulades du Poco Presto de celle en ré majeur), que la postérité retient comme contempteur _ voilà _ du Cantor de Leipzig, tirées des archives du Conservatoire de Bruxelles. Tout aussi rares, et débusqués à la Staatsbibliothek de Berlin, écrits par deux compositeurs actifs à la Cour prussienne : une Sonate en si bémol majeur de Johann Gottlieb Graun, particulièrement contrastée, et un Duetto en la mineur de Christoph Schaffrath armé d’un irrépressible Allegro, puis un Largo aux rondeurs cuivrées, où Johannes Pramsohler darde les timbres comme d’un cor.

Parmi les quatre sonates que Carl Philipp Emanuel conçut en 1763, le programme a choisi celle cotée 76 au catalogue Wotquenne. Edna Stern (avec Amandine Beyer, Zig Zag, 2013) et tout récemment Rachel Kristian Bezuidenhout (avec Rachel Podger, Channel) l’abordaient sur le pianoforte, une option apte à faire sentir le changement d’esthétique et la fine sensibilité de ce cahier. Philippe Grisvard persiste sur son scintillant Griewisch, et son camarade cisèle des émois corsés. Globalement, ce coffret signe une réussite qu’on dirait singulière si elle ne faisait sens dans le panorama chambriste et concertant déployé CD après CD _ voilà : je les collectionne _ par les membres de l’ensemble Diderot, un des plus admirables projets d’aujourd’hui _ voilà _ dans la galaxie baroque.

Christophe Steyne

Son : 8 – Livret : 9,5 – Répertoire : 8-10 – Interprétation : 9,5

 

Bravo !

Ce dimanche 16 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

La rayonnante présence musicale de Johannes Pramsohler et Philippe Grisvard dans un puissant coffret de 3 CDs « A Cembalo concerto e Violine Solo » des Sonates pour Clavecin et Violon BWV 1014-1019, 1020, 1022 de Johann-Sebastian Bach (et quelques autres : CPE Bach, G-P Telemann, J-A Scheibe, C. Schaffrath, J-G Graun)…

11mai

C’est avec un vif intérêt que je suis de près, et depuis pas mal de temps déjà, les successives parutions discographiques du label Audax que dirige avec brio et inventivité le violoniste virtuose Johannes Pramsohler.

Et voici que le label Audax publie ces jours-ci un très brillant coffret de 3 CDS _ Audax ADX 13783 _ intitulé « A Cembalo certato e Violino solo« 

consacré aux Sonates pour Violon et Clavecin obligé _ BWV 1014-1019, 1020 et 1022 _ de Johann-Sebastian Bach (1685-1750)  ;

accompagnées ici de Sonates en trio similaires

de compositeurs du cercle de Bach :

 

son fils Carl-Philipp-Emanuel Bach (1714-1788)  _ la Sonate en B mineur, Wq 76 _,

son ami Georg-Philipp Telemann (1681-1767) _ le Concerto de D majeur, TWV 42:D6 _,

son ancien élève, puis critique, Johann-Adolf Scheibe (1708-1776) _ la Sonate I en D majeur, la Sonate II en B mineur et la Sonate III en en A majeur _,

son admirateur Christoph Schaffrath (1709-1763) _ le Duetto en A mineur, CSWV F:30 _,

et, collègue de son fils Carl-Philipp-Emanuel, Johann-Gottlieb Graun (1703-1771) _ la Sonate en B-flat majeur, GraunWV Av:XV:46.

Parmi les précédentes belles versions discographiques de ces Sonates présentes en ma discothèque personnelle,

je retiens aussi celle de Victoria Mullova et Ottavio Dantone _ soit le double CD Onyx Classics 4020, en mai 2007 _,

et celle de Leila Schayegh et Jörg Halubek _ soit le double CD Glossa GCD 923507, en janvier 2016.

Mais un des mérites très appréciables de cette nouvelle version de Johannes Pramsohler et Philippe Grisvard pour le label Audax,

est de confronter ces 8 Sonates de Johann-Sebastian Bach à 7 autres Sonates en trio _ également « pour Violon et Clavecin«  en quelque sorte « obligé »… _ de l' »Entourage » _ familial, amical, etc. _ de Bach,

dont 3 de Johann-Adolf Scheibe,

d’abord élève et disciple de Bach, avant de devenir, en 1737, dans le Critischer Musicus, son virulent critique ;

et c’est bien intéressant…

Ce mercredi 11 mai 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et un nouveau superbe et passionnant CD Pramsohler : « Sonatas for three violins »…

31déc

Et voici que Johannes Pramsohler et son Ensemble Diderot nous gratifient, en leur label Audax, d’un nouveau CD, particulièrement superbe,

consacré non plus, cette fois, à des Sonates en trio (soient pour 2 violons et basse continue),

mais à des Sonates pour 3 violons (et basse continue) :

le CD Audax Records ADX 13729 « Sonatas for three violins ».

En un programme comportant des pièces de 12 compositeurs, de nationalités diverses,

pour des œuvres composées presque toutes au XVIIe siècle,

à l’exception de deux, du tout début du XVIIIe siècle (de Johann-Josef Fux et Louis-Antoine Dornel).

Les interprètes en sont les violonistes Johannes Pramsohler, Roldan Bernabé et Simone Pirri,

et, pour le continuo, la violoncelliste Grim Choï et le claveciniste et organiste Philippe Grisvard

_ tous présents lors du concert où j’avais pu les apprécier à Saint-Pée-sur -Nivelle…

Avec, à nouveau, une excellente notice de présentation dans le livret du CD,

sous la plume de l’excellent Johannes Pramsohler,

défricheur passionné et passionnant de ce riche répertoire instrumental

du Baroque musical européen.

Ce vendredi 31 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

La plus récente actualité discographique du courageux et audacieux « exploreur » du répertoire baroque Johannes Pramsohler, de son Ensemble Diderot, et de son label Audax…

07déc

Aujourd’hui, 7 décembre 2021,

voici le neuvième article que, depuis le 28 avril 2018, je viens consacrer au courageux et inventif violoniste baroque italien Johannes Pramsohler, son Ensemble Diderot, et son label discographique Audax…

 1°  le 28 avril 2018 : 

2° le 13 mai 2018 :  

3° le 2 août 2018 : 

4° le 19 octobre 2018 : 

5° le 26 juin 2019 : 

6° le 19 juillet 2019 : 

7° le 11 août 2019 : 

8° le 15 octobre 2020 : 


Aujourd’hui donc, 7 décembre 2021,

je veux revenir sur deux parutions discographiques relativement récentes, en son label Audax, du violoniste Johannes Pramsohler et son Ensemble Diderot :

_ le CD « The Berlin Album » (Audax 13726), enregistré à Toblach les 6-7-8-9-10 décembre 2019, et paru en 2020,

et comportant des Sonates en trio de Georg-Anton Benda (1722 – 1795), Johann-Gottlieb Graun (1703 – 1771), Johan-Philipp Kirnberger (1721 – 1783), Johann-Abraham-Peter Schulz (1747 – 1800) et Johann-Gottlieb Janitsch (1708 – 1763) ; ainsi qu’une Fugue de la princesse Anna-Amalia de Prusse (1723 – 1787),

interprétées par Johannes Pramsohler et Roldan Bernabé, violons, Gulrim Cho, violoncelle, et Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte ;

_ le CD « Concertos pour violon _ The beginnings of the violin concerto in France » (Audax 13782), enregistré à Toblach les 16-17-18 décembre 2020, et paru lui aussi en 2020,

et comportant des Concertos de Jacques Aubert (1689 – 1753), Jean-Marie Leclair (1697 – 1764), Jean-Baptiste Quentin (ca. 1690 – ca. 1742), André-Joseph Exaudet (1710 – 1762) et Michel Corrette (1707 – 1795),

interprétés par Johannes Pramsohler, Roldan Bernabé, Mario Konaka et Simone Pirri, violons, Georges Barthel, flûte, Alexandre Baldo, alto, Gulrim Cho, violoncelle, François Leyrit, contrebasse, et Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte.

Pour « The Berlin Album« ,

je renvoie à cette intéressante chronique, intitulée « La Trilogie berlinoise« , de Sébastien Holzbauer, du 27 décembre 2020, sur le site « Muse baroque » :

CDS & DVDS, CRITIQUES

La trilogie berlinoise (The Berlin Album, Pramsohler, Ensemble Diderot – Audax)

Ich bin ein Berliner

 
The Berlin Album, sonates en trio de Benda, Graun, Kirnberger, et alii

Georg Anton Benda (1722–1795) : Trio sonata in E Major
Johann Gottlieb Graun (1703–1771) : Trio sonata in A Major, GWV Av:XV:41 (scordatura) 
Johann Philipp Kirnberger (1721–1783) : Trio sonata in D Minor
Princess Anna Amalia of Prussia (1723–1787) : Fugue in D Major
Johann Abraham Peter Schulz (1747–1800) : Trio sonata in A Minor
Johann Gottlieb Graun : Trio sonata in G Major “Melancholicus & Sanguineus”, GWV A:XV:11
Johann Gottlieb Janitsch (1708–1763) : Trio sonata in G Major

 …
Ensemble Diderot :
Johannes Pramsohler & Rodan Bernabé, violons,
Gulrim Choi, violoncelle,
Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte.
1 CD Audax, enr. décembre 2019.
Johannes Pramsohler et ses fidèles, à qui l’on doit l’exhumation méthodique _ oui _ de répertoires rares _ oui _, ont décidé de s’aventurer sur des terres encore plus inconnues, vers l’Est et la lointaine Germanie, au royaume de Prusse. Poursuivant leur tour d’Europe de la sonate en trio après Dresde, Paris, puis Londres, l’ensemble Diderot aborde Berlin, ou plutôt Potsdam, et avance dans le siècle des Lumières par rapport à ses opus précédents. Evitant soigneusement les principaux acteurs musicaux du temps (Frederic II ou Carl Philipp Emanuel Bach), nos explorateurs ont décidé d’aborder un répertoire trop méconnu, celui des partitions de la Princesse Amélie de Prusse, de Johann Abraham Peter Schulz, sans renier des compositeurs de la demi-obscurité tels Benda, Kirnberger le théoricien, Graun (attention ce n’est point Carl Heinrich) ou Janitsch.
On goûte un album doux et rêveur _ en effet _, à l’épanchement mélodique et la souplesse toute solaire, d’un soleil givré hivernal, pastel, aux reflets argentés. Les archets de Johannes Pramsohler & Rodan Bernabé, gracieux et souples, tressent le cocon réconfortant d’une bonne tasse de thé. Par rapport aux remarquables Paris Album ou London Album précédents (Audax), une atmosphère nouvelle, celle de l’Empfindsamkeit prédomine, mélange d’intimité chaleureuse, d’épanchement psychologique, mais aussi de sorte de sentimentalisme galant et légèreté préromantique. Avouons que ces compositions ne sauraient égaler la profondeur d’un Sébastien de Brossard, Henri Purcell ou Telemann des albums précités.
Toutefois, avec conviction, l’Ensemble Diderot tire le meilleur _ oui _ de ses œuvres élégantes et se fait le tenant de la ligne claire : textures aériennes, clarté confondante des pupitres, équilibre favorisant les aigus. Partout règne le même raffinement, d’une mondanité libre _ c’est tout à fait cela. Il en surgit parfois de manière inattendue un éclair plus torturé à l’instar du Larghetto de Benda, ou du très noble Affetuoso de Graun dans la sonate en trio cyclothymique justement intitulée Melancholicus & Sanguineus, sans conteste l’une des plus originales et personnelles du programme. Ce mouvement est interprétée avec un abandon ciselé, suivi d’un Allegro carré italianisant avec que la sonate ne se conclue sur un Allegro di molto à la simplicité virtuose et jubilatoire.

On découvre également à la seconde écoute _ bienvenue, en effet _ du disque des détails insoupçonnés. La sonate en trio de Kirnberger débute sur un Andante archaïsant aux chromatismes soignés, tandis que l’Allegro avec ses entrées fuguées rappelle l’écriture d’un Bach. On ajoutera enfin que l’Ensemble Diderot a choisi de varier de manière bienvenue le soutien harmonique, et Philippe Grivart passe ainsi avec le même naturel du clavecin au pianoforte. On regrettera enfin que la captation ne donne pas la part belle au violoncelle discret de Gulrim Choi, trop en retrait. Sensible, communicatif, ce Berlin Album dissimule derrière son apparente simplicité des délices pour les oreilles attentives. A quand la suite du Grand Tour ? Saint-Petersbourg peut-être ?
Sébastien Holzbauer
Technique : enregistrement clair et précis, avec un soin tout particulier apporté aux violons et aux aigus du spectre.

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 Et pour ce qui concerne le CD des « Concertos pour violon _ The beginnings of the violin concerto in France« ,
voici une courte vidéo du Largo du Concerto à cinq instruments d’Exaudet. 
Ainsi que ces brefs commentaires des magazines BBC Music et Gramophone, rapportés par le site Boxset.me, en date du 8 octobre 2021 :

 

Une aventure de recherche musicale d’œuvres demeurées méconnues et assez peu interprétées,

de la part de ce passionné, et toujours intéressant, qu’est Johannes Pramsohler.

Ce mardi 7 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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