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La perfection du triple album « The three seasons » vivaldiennes, de Giuliano Carmignola (suite) : un éblouissant voyage inouï au coeur de l’invention infinie du génie musical d’Antonio Vivaldi

02nov

Comme en accomplissement de mon article «  » d’hier mercredi 1er novembre,

ce jeudi 2 novembre 2023, cet article-ci, parfaitement intitulé « Les Trois âges » _ de la prodigieuse invention du génie musical d’Antonio Vivaldi (Venise, 4 mars 1678 – Vienne, 28 juillet 1741) _, de Jean-Charles Hoffelé sur son excellent site « Discophilia » :

LES TROIS ÂGES

Le titre de l’album, dévié de celui du plus célèbre opus du Prêtre Roux, n’en fait pas mentir le sujet. Ce voyage _ très _ éclairé déroule un fil rouge entres les trois périodes distinctes _ voilà ! _ qui ont fait varier non la syntaxe vivaldienne, d’emblée clairement ancrée, mais son sensible _ c’est-à-dire sa présentation (et variations) par le compositeur au fur et à mesure de sa création…

Les opus de jeunesse montrent cette dilection particulière _ certes _ pour l’invention, le goût des surprises _ oui _, une fantaisie alerte _ oui, d’une extraodinaire vivacité ; et tout simplement vie… _ où pas une ombre ne paraît _ oui ; et il s’agit aussi de se faire un nom, via, non seulement ses concerts, mais aussi ses publications… C’est le virtuose _ oui _ qui se saisit de ce concerto vénitien, qu’avec Marcello et Albinoni il aura fait émerger de la lagune, une fête _ généreusement _ débordée déjà de couleurs _ oui : à la Véronèse… _ que Giuliano Carmignola célèbre _ comme nul autre ! _ d’un archet brillant, ivre plus d’une fois de tant de soleil dans les écrins dorés où l’enchâssent l’Accademia dell’Annunciata et Riccardo Doni.

La première maturité _ en quelque sorte estivale _ impose _ ensuite _  une autre esthétique, autant de concertos dramatiques, rappelant qu’entre temps l’opéra _ oui ! _ a envahi le catalogue vivaldien, faisant de son violon une prima donna _ voilà… Des teintes plus sombres s’invitent, surtout le discours s’intensifie _ oui _ et l’harmonie elle-même se charge d’affects _ oui _ que le violon lisse en phrasés ou déploie en roulades dans un orchestre de plus en plus symphonique. Mais même là, le violoniste équilibre son jeu entre ferveur et splendeur _ oui _, espressivo et méditation _ oui : écoutez ses sublimes mouvements lents… _ : les Largos, les Adagios sont sous son archet de vrais airs d’opéra où s’invitent autant des personnages _ et d’affects intensément émouvants _ que l’écho sonore de la Sérénissime.

L’ultime période émancipe _ expérimentalement en quelque sorte, tant le génie de l’invention de Vivaldi se défie lui-même sans cesse, et très ludiquement… _ le violon des propres canons que Vivaldi avait développés, l’écriture se charge en traits revêches (et d’une difficulté diabolique qui semble répondre aux nouveaux défis posés par la jeune génération menée par Pietro Locatelli). Surtout une tourmente gagne _ somptueusement _ chaque concerto, assombrissant le discours jusque dans l’élévation spirituelle de certains, une intranquillité qui rapproche l’ultime Vivaldi de ce Sturm und Drang qui paraît _ bientôt _ de l’autre côté des Alpes. Cet espressivo trouve en Giuliano Carmignola _ né à Trévise le 7 juillet 1951 : celui-ci a donc une maturité de 72 ans lors des séances d’enregistrement de ce triple album (de 210′), en janvier, puis février, puis mars 2023, à Abbiategrosso, en Lombardie… _ mieux qu’un interprète, un créateur _ explorateur-révélateur-inventeur, à son tour, oui ! _ qui aura fait de l’univers Vivaldi le cœur battant _ oui _ de son _ propre _ art, enfin magnifié par cette Accademia dell’Annunciata débordée de couleurs, en idéale harmonie _ oui, oui _ avec son violon _ si magistralement poétiquement _ éloquent.

Belle édition. Lisez _ aussi, en plus des 6 très judicieuses pages intitulées « Donner du temps au temps » d’Olivier Fourès… _ le long entretien _ de 5 pages, et très justement intitulé « Une vie avec Vivaldi« … _ accordé par le violoniste à Massimo Rolando Zegna.

LE DISQUE DU JOUR

The Three Seasons
of Antonio Vivaldi

Antonio Vivaldi (1678-1741)

CD 1
Concerto pour violon
en la majeur, RV 343

Concerto pour violon
en ré mineur, RV 240

Concerto pour violon
en ré majeur, RV 230

Concerto pour violon en sol mineur, RV 332
Concerto pour violon en mi majeur, RV 265
Concerto pour violon en ré majeur, RV 210

CD 2
Concerto pour violon en ut majeur, RV 189
Concerto pour violon en sol mineur, RV 333
Concerto pour violon en fa majeur, RV 289
Concerto pour violon en ut mineur, RV 197
Concerto pour violon en sol mineur, RV 330
Concerto pour violon en si bémol majeur, RV 380

CD 3
Concerto pour violon en ut mineur, RV 201
Concerto pour violon en si bémol majeur, RV 371
Concerto pour violon en la majeur, RV 353
Concerto pour violon en si bémol majeur, RV 367
Concerto pour violon en sol mineur, RV 327
Concerto pour violon en si bémol majeur, RV 380
Concerto pour violon en si mineur, RV 390

Giuliano Carmignola, violon
Accademia dell’Annunciata
Riccardo Doni, direction

Un album de 3 CD du label Arcana A550

Photo à la une : le violoniste Giuliano Carmignola – Photo : © DR

Un triple album vivaldien indispensable !!!

Absolument jubilatoire ! Oui !

Ce jeudi 2 novembre 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Découverte d’un nouvel époustouflant CD du singulier et magnifique Linos Piano Trio : le CD « Stolen Music – Debussy – Ravel – Dukas – Schönberg » en d’enthousiasmants « arrangements »…

19août

C’est à la suite des deux articles, du 13 et du 14 juillet derniers,

« « 

et « « 

que j’avais consacrés à ma découverte enchantée du splendide CD « Maurice Ravel – In search of Lost Dance« , le CD C Avi-music 855 3526 (enregistré à Baden-Baden au mois de septembre 2022) _ cf ici cette brève vidéo de présentation (de 1′ 52), qui donne déjà une bonne idée de la justesse et qualité de leur superbe engagement (et surtout parfaite intelligence du génie de Ravel !)…

Cf aussi ces merveilleux podcasts des 4 mouvements (Modéré, Pantoum, Passacaille et Final) du Trio M. 67 de Ravel : 1, 2, 3 et 4 _,

que j’ai ardemment désiré en connaître bien davantage sur les performances musicales discographiques de cet éminemment singulier et remarquablement brillant Linos Piano Trio,

constitué du pianiste Prach Boondiskulchok, du violoniste Konrad Elias-Trostmann et du violoncelliste Vladimir Waltham ;

et que, pour ce faire, j’ai aussitôt pris soin de commander, dare-dare, à mon disquaire préféré le CD C Avi-music 855 3035 « Stolen Music – Debussy – Ravel – Dukas – Schönberg » par ce même Linos Piano Trio (un CD enregistré à Munich au mois de janvier 2021) _ cf ici la très significative vidéo (de 5′ 58) de leur présentation de ce très original projet de « Stolen Music« , et si splendidement mené à bien _,

et qui vient de parvenir à destination _ pour cause de vacances du distributeur, je suppose… _ ce samedi 19 août.

Et me voici comblé en ma curiosité…

Quelle puissance et formidable clarté de jeu !

Quelle merveille d’inventivité et de justesse dans les adaptations, déjà, des œuvres (le « Prélude à l’après-midi d’un faune »  de Claude Debussy, « La Valse » de Ravel _ écoutez-la ici (12′ 44) _ ainsi que _ ici le podcast de 12′ 28 _ « L’Apprenti sorcier » de Paul Dukas _ l’« arrangement » de la « Verklärte Nacht«  Op. 4 d’Arnold Schönberg pour Trio avec Piano, n’est pas, quant à lui, une réalisation du Linos Piano Trio, mais l’œuvre d’Eduard Steuermann (Sambor, 1892 – New-York, 1964), grand ami de Schönberg (Vienne, 1874 – Los Angeles, 1951) ; ce qui le démarque, et un peu trop à mon goût, des « arrangements » bien plus audacieux et enthousiasmants réalisés et donnés ici par le Linos Piano Trio… _) !

Quelle jouissance, renouvelée, d’écoute, de l’interprétation si remarquablement dynamique et juste de ces trois épatantissimes musiciens !..

Et déjà,

je trouve un peu étonnant de ne pas avoir pu dénicher un seul article de recension de ce singulier et si brillamment réussi CD dans les diverses revues discographiques de langue française…

Ce CD de « Stolen Music » ne serait-il donc pas parvenu jusqu’à leurs augustes oreilles ?..

Ce samedi 19 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et le toujours généreux, inventif, lumineux Telemann, en un réjouissant jubilatoire programme de diverses pièces pour plusieurs violons, et sans basse, par l’Imaginarium Ensemble The Sharp Band, sous la direction entraînante d’Enrico Onofri…

27fév

Décidément,

l’œuvre féconde de Georg-Philipp Telemann (Magdebourg, 14 mars 1681 – Hambourg, 25 juin 1767) recèle un inépuisable trésor de splendides musiques à réjouir _ chercher par exemple mes premiers choix personnels, spontanés, de musiques de Telemann parmi mon listing de la période de confinement du Covid, récapitulé en mon article du 1er août 2021 : « « … Telemann constituant pour moi l’archétype même du « musicien de joie »

Ce jour,

c’est l’Imaginarium Ensemble The Sharp Band, en l’occurrence les quatre violons de Enrico Onofri, Alessandro Tampieri, Boris Begelman et Maria-Cristina Vasi, qui nous a concocté un superbe programme, très diversifié _ à la Telemann : se réinventant joyeusement sans cesse… _ intitulé « Works for Violins without Bass« , pour le CD Passacaille 1126,

constitué de 2 « Concerti », 4 « Sonate« , 3 « Duetti » ainsi qu’une « Lection des Music-Meisters« , chacun de plusieurs violons mais sans basse,

extrêmement varié et d’une vivacité absolument entraînante,

de pièces à destination de musiciens _ afin de leur donner à pratiquer-interpréter !.. _ certes d’un assez bon niveau, mais pas forcément ultra-virtuoses, ayant surtout et d’abord un immense et généreux plaisir à pratiquer et partager en petits concerts aussi la joie contagieuse de la musique.

Telemann ayant été toute sa vie _ et c’est même là un trait majeur, en même temps que tout à fait pionnier au sein de toute l’histoire de la musique… _ animé d’un immence souci de partager et diffuser, en divers journaux de musique, sa musique à la plus large échelle…

Comme  c’est d’ailleurs aussi lui, Georg-Philipp Telemann, qui a fondé-institué à Leipzig, en 1702, les concerts publics, avec des étudiants de l’université, du « Collegium musicum« ,

se produisant aussi au Café Zimmermann _ concerts du Collegium musicum que, après le départ de Telemann de Leipzig, en 1705, plusieurs années plus tard, entre 1729 et 1737 (ou 39), son ami Bach a repris…

« Dans l’année qui suit son entrée à l’Université, Telemann forma un orchestre composé de 40 étudiants mélomanes (le Collegium Musicum), qui donne aussi des concerts publics. Contrairement à d’autres orchestres amateurs, le Collegium survivra, sous le même nom, après le départ de Telemann. Plus tard encore, sous la direction de Johann Sebastian Bach, le « Collegium Musicum » télemmanien aura une grande influence sur la vie musicale de la ville« …

Un CD particulièrement jouissif, donc,

que ce CD Telemann de plusieurs violons sans basse, que nous proposent ces jours-ci Enrico Onofri et son Imaginarium Ensemble, à quatre violons seulement, dans l’excellent label Passacaille !

Ce lundi 27 février 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Tâcher de s’orienter dans la foisonnante « Vivaldi Edition » de Naïve, à propos des « Concerti per violino » non réunis en recueils publiés par Vivaldi lui-même…

27fév

Bien trop longtemps,

la bien malheureuse trop fameuse boutade de Luigi Dallapiccola (Pisino, Istrie, 3 février 1904 – Florence, 19 février 1975), bien malheureusement reprise par le presque vénitien pourtant Igor Stravinsky (Oranienbaum, 17 juin 1882 – New-York, 6 avril 1971), selon laquelle Antonio Vivaldi (Venise, 4 mars 1678 – Vienne, 28 juillet 1741) n’aurait fait que ré-écrire 500 fois le même concerto,

a contribué à décourager trop aisément hélas la curiosité des musiciens et des mélomanes envers l’œuvre foisonnante et profuse _ plus de 450… _ et admirable du génial prêtre roux…

En conséquence de quoi,

il est encore un peu difficile de s’orienter, même avec les intentions les meilleures du monde, dans le lacis encore demeuré confus dédalesque, à l’image du lacis des calli de Venise ?.. C’est pour se protéger des vents… _  sinon des œuvres elles-mêmes, du moins de leurs très nombreux enregistrements discographiques, surtout depuis l’assez phénoménal retour en grâce du Baroque musical, et de la musique même d’Antonio Vivaldi…

Cependant,

depuis le lancement de la « Vivaldi Naïve Edition«  _ dont le volume 1 a, semble-t-il, été le CD « Concerti da camera« , par l’ensemble L’Astrée, paru le 12 décembre 2000 ; puis le volume 2, la « Juditha Triumphans » d’Alessandro De Marchi, avec l’enchanteresse voix de Magdalena Kozena… Patrick Zelnick (qui avait fondé son label « Naïve«  fin 1997) emboîtant l’excellent pas qu’avais pris Yolanta Skura pour cette « Vivaldi Edition« , avec son label Opus 111, fondé, lui, en 1990 (les volumes 1 à 17 de cette collection, qui en est à ce jour au volume 68, ont été en effet publiés par ce label Opus 111, avant que le volume 18, celui des « Concerti per vari strumenti«  de l’ensemble Zefiro et Alfredo Bernardini, paraisse, lui, sous le label cette fois de Naïve, le 15 mars 2005) ; en s’appuyant sur les travaux musicologiques d’Alberto Basso, et Susan Orlando, à Turin… _,

voici qu’une bonne piste _ parmi d’autres bien sûr : je pense notamment aux admirables prestations du violon magique de Giuliano Camignola… _ de recherche discographique s’offre, prioritairement, à notre curiosité : je veux parler de ce monument discographique de la plus grande qualité que constitue  la magnifique et passionnante « Vivaldi Edition » de Naïve…

Il semble qu’à ce jour, ce 27 février 2022, cette « Vivaldi Naive Edition » comporte 68 volumes, dont les tous derniers parus sont, pour mémoire, les suivants :

_ volume 65 : « Il Tamerlano« , par l’Accademia bizantina dirigée par l’excellent Ottavio Dantone, paru le 25 septembre 2020


_ volume 66 : les « Concerti per fagotto V« , par L’Onda Armonica et Sergio Azzolini _ ce bassonniste magicien dont j’ai suivi les 5 volumes jusqu’ici parus de ces merveilleux Concerti per fagotto de Vivaldi ; et attends impatiemment le 6e et dernier… _, paru le 16 avril 2021


volume 67 : les « Concerti per violino IX _ Le Nuove Vie« , avec Boris Begelman et le Concerto italiano dirigé par Rinaldo Alessandrini, paru le 16 juin 2021


volume 68 : les « Concerti e cantate da camera« , avec Laura Polvorelli et l’ensemble L’Astrée dirigé par Giorgio Tabacco, paru le 12 novembre 2021.

S’il m’a été facile de ne pas manquer les successives parutions des 5 premiers CDs de « Concerti par fagotto » de Sergio Azzolini _ et cela, sans perdre de vue, non plus, bien sûrs, les successifs enchanteurs CDs de l’Ensemble Zefiro, sous la direction du parfait hauboïste qu’est Alfredo Bernardini, avec le bassoniste Alberto Grazzi _,

la situation est bien plus compliquée pour ce qui concerne les enregistrements _ au nombre de 9 à ce jour : du premier d’entre eux paru le 1er juin 2005, au 9e, paru le 11 juin 2005 _ des plus nombreux encore « Concerti per violino » _ non assemblés en recueils _ d’Antonio Vivaldi, confiés par cette « Vivaldi Naive Edition » à divers ensembles orchestraux et à divers violonistes solistes virtuoses… 

Je les passe donc ici en revue :

_ volume I « La Caccia« , par Enrico Onofri et L’Accademia Monti Regalis, dirigée par Allesandro De Marchi, paru le 1er juin 2005 

_ volume II « Di Sfida« , par Anton Steck et Modo Anriquo, dirigé par Federico Maria Sardelli, paru le 10 juillet 2007

_ volume III : « Il ballo« , par Duilio Galfetti et I Barrochisti, dirigés par Diego Fasolis, paru le 2 mars 2009

volume IV : « L’Imperatore« , par Riccardo Minassi, à la tête de l’ensemble Il Pomo d’Or, paru le 17 avril 2012

volume V : « Per Pisendel« , par Dmitry Sinkovski, à la tête d’Il Pomo d’Oro, paru le 1er janvier 2012

_  volume VI : « La Boemia« , par Fabio Biondi, dirigeant son Europa galante, paru le 28 septembre 2018

_  volume VII : « Per il Castello« , par Alessandro Tampieri et L’Accademia bizantina dirigée par Ottavio Dantone, paru le 25 novembre 2019 

_  volume VIII : « Il Teatro« , par Julien Chauvin, dirigeant son Orchestre de la Loge, paru le 11 février 2020

_  volume IX : « Le Nuove Vie« , par Boris Begelman et le Concerto italiano dirigé par Rinaldo Alessandrini, paru le 11 juin 2021

Bien sûr, je ne saurais oublier les divers merveilleux et absolument sublimes _ et donc indispensables !!! _ CDs (Sony SK 51352, 87733 et 89362, parus en 2000, 2001 et 2002) du parfait Giuliano Carmignola _ né à Trévise le 7 juillet 1951 _, avec le Venice Baroque Orchestra, sous la direction d’Andrea Marcon, comportant des « Late Violin Concertos » de Vivaldi inédits jusqu’alors au disque, les Concertos RV 177, 191, 211, 222, 235, 251, 257, 258, 273, 295, 296, 375, 376, 386, 389 ;

ainsi que, pour Archiv Produktion cette fois, les CDs 474 5172 et 477 6005 , parus en 2005 et 2006, comportant les Concertos RV 190, 217, 278, 303, 325, 333 et 583…

Bref, il m’a été un peu difficile de suivre assez fidèlement, année après année, ces diverses parutions discographiques du violon vivaldien, dans la « Vivaldi Naive Edition » tout particulièrement ;

ce violon vivaldien dont l’inventivité est pourtant si diverse, si riche, si brillamment renouvelée, et véritablement enthousiasmante !..

Et merci tant aux musicologues qu’aux musiciens-interprètes, et aux maisons de disques, qui amènent régulièrement à nos oreilles un peu souvent distraites de si belles musiques !

Ce dimanche 27 février 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

La plus récente actualité discographique du courageux et audacieux « exploreur » du répertoire baroque Johannes Pramsohler, de son Ensemble Diderot, et de son label Audax…

07déc

Aujourd’hui, 7 décembre 2021,

voici le neuvième article que, depuis le 28 avril 2018, je viens consacrer au courageux et inventif violoniste baroque italien Johannes Pramsohler, son Ensemble Diderot, et son label discographique Audax…

 1°  le 28 avril 2018 : 

2° le 13 mai 2018 :  

3° le 2 août 2018 : 

4° le 19 octobre 2018 : 

5° le 26 juin 2019 : 

6° le 19 juillet 2019 : 

7° le 11 août 2019 : 

8° le 15 octobre 2020 : 


Aujourd’hui donc, 7 décembre 2021,

je veux revenir sur deux parutions discographiques relativement récentes, en son label Audax, du violoniste Johannes Pramsohler et son Ensemble Diderot :

_ le CD « The Berlin Album » (Audax 13726), enregistré à Toblach les 6-7-8-9-10 décembre 2019, et paru en 2020,

et comportant des Sonates en trio de Georg-Anton Benda (1722 – 1795), Johann-Gottlieb Graun (1703 – 1771), Johan-Philipp Kirnberger (1721 – 1783), Johann-Abraham-Peter Schulz (1747 – 1800) et Johann-Gottlieb Janitsch (1708 – 1763) ; ainsi qu’une Fugue de la princesse Anna-Amalia de Prusse (1723 – 1787),

interprétées par Johannes Pramsohler et Roldan Bernabé, violons, Gulrim Cho, violoncelle, et Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte ;

_ le CD « Concertos pour violon _ The beginnings of the violin concerto in France » (Audax 13782), enregistré à Toblach les 16-17-18 décembre 2020, et paru lui aussi en 2020,

et comportant des Concertos de Jacques Aubert (1689 – 1753), Jean-Marie Leclair (1697 – 1764), Jean-Baptiste Quentin (ca. 1690 – ca. 1742), André-Joseph Exaudet (1710 – 1762) et Michel Corrette (1707 – 1795),

interprétés par Johannes Pramsohler, Roldan Bernabé, Mario Konaka et Simone Pirri, violons, Georges Barthel, flûte, Alexandre Baldo, alto, Gulrim Cho, violoncelle, François Leyrit, contrebasse, et Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte.

Pour « The Berlin Album« ,

je renvoie à cette intéressante chronique, intitulée « La Trilogie berlinoise« , de Sébastien Holzbauer, du 27 décembre 2020, sur le site « Muse baroque » :

CDS & DVDS, CRITIQUES

La trilogie berlinoise (The Berlin Album, Pramsohler, Ensemble Diderot – Audax)

Ich bin ein Berliner

 
The Berlin Album, sonates en trio de Benda, Graun, Kirnberger, et alii

Georg Anton Benda (1722–1795) : Trio sonata in E Major
Johann Gottlieb Graun (1703–1771) : Trio sonata in A Major, GWV Av:XV:41 (scordatura) 
Johann Philipp Kirnberger (1721–1783) : Trio sonata in D Minor
Princess Anna Amalia of Prussia (1723–1787) : Fugue in D Major
Johann Abraham Peter Schulz (1747–1800) : Trio sonata in A Minor
Johann Gottlieb Graun : Trio sonata in G Major “Melancholicus & Sanguineus”, GWV A:XV:11
Johann Gottlieb Janitsch (1708–1763) : Trio sonata in G Major

 …
Ensemble Diderot :
Johannes Pramsohler & Rodan Bernabé, violons,
Gulrim Choi, violoncelle,
Philippe Grisvard, clavecin et pianoforte.
1 CD Audax, enr. décembre 2019.
Johannes Pramsohler et ses fidèles, à qui l’on doit l’exhumation méthodique _ oui _ de répertoires rares _ oui _, ont décidé de s’aventurer sur des terres encore plus inconnues, vers l’Est et la lointaine Germanie, au royaume de Prusse. Poursuivant leur tour d’Europe de la sonate en trio après Dresde, Paris, puis Londres, l’ensemble Diderot aborde Berlin, ou plutôt Potsdam, et avance dans le siècle des Lumières par rapport à ses opus précédents. Evitant soigneusement les principaux acteurs musicaux du temps (Frederic II ou Carl Philipp Emanuel Bach), nos explorateurs ont décidé d’aborder un répertoire trop méconnu, celui des partitions de la Princesse Amélie de Prusse, de Johann Abraham Peter Schulz, sans renier des compositeurs de la demi-obscurité tels Benda, Kirnberger le théoricien, Graun (attention ce n’est point Carl Heinrich) ou Janitsch.
On goûte un album doux et rêveur _ en effet _, à l’épanchement mélodique et la souplesse toute solaire, d’un soleil givré hivernal, pastel, aux reflets argentés. Les archets de Johannes Pramsohler & Rodan Bernabé, gracieux et souples, tressent le cocon réconfortant d’une bonne tasse de thé. Par rapport aux remarquables Paris Album ou London Album précédents (Audax), une atmosphère nouvelle, celle de l’Empfindsamkeit prédomine, mélange d’intimité chaleureuse, d’épanchement psychologique, mais aussi de sorte de sentimentalisme galant et légèreté préromantique. Avouons que ces compositions ne sauraient égaler la profondeur d’un Sébastien de Brossard, Henri Purcell ou Telemann des albums précités.
Toutefois, avec conviction, l’Ensemble Diderot tire le meilleur _ oui _ de ses œuvres élégantes et se fait le tenant de la ligne claire : textures aériennes, clarté confondante des pupitres, équilibre favorisant les aigus. Partout règne le même raffinement, d’une mondanité libre _ c’est tout à fait cela. Il en surgit parfois de manière inattendue un éclair plus torturé à l’instar du Larghetto de Benda, ou du très noble Affetuoso de Graun dans la sonate en trio cyclothymique justement intitulée Melancholicus & Sanguineus, sans conteste l’une des plus originales et personnelles du programme. Ce mouvement est interprétée avec un abandon ciselé, suivi d’un Allegro carré italianisant avec que la sonate ne se conclue sur un Allegro di molto à la simplicité virtuose et jubilatoire.

On découvre également à la seconde écoute _ bienvenue, en effet _ du disque des détails insoupçonnés. La sonate en trio de Kirnberger débute sur un Andante archaïsant aux chromatismes soignés, tandis que l’Allegro avec ses entrées fuguées rappelle l’écriture d’un Bach. On ajoutera enfin que l’Ensemble Diderot a choisi de varier de manière bienvenue le soutien harmonique, et Philippe Grivart passe ainsi avec le même naturel du clavecin au pianoforte. On regrettera enfin que la captation ne donne pas la part belle au violoncelle discret de Gulrim Choi, trop en retrait. Sensible, communicatif, ce Berlin Album dissimule derrière son apparente simplicité des délices pour les oreilles attentives. A quand la suite du Grand Tour ? Saint-Petersbourg peut-être ?
Sébastien Holzbauer
Technique : enregistrement clair et précis, avec un soin tout particulier apporté aux violons et aux aigus du spectre.

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 Et pour ce qui concerne le CD des « Concertos pour violon _ The beginnings of the violin concerto in France« ,
voici une courte vidéo du Largo du Concerto à cinq instruments d’Exaudet. 
Ainsi que ces brefs commentaires des magazines BBC Music et Gramophone, rapportés par le site Boxset.me, en date du 8 octobre 2021 :

 

Une aventure de recherche musicale d’œuvres demeurées méconnues et assez peu interprétées,

de la part de ce passionné, et toujours intéressant, qu’est Johannes Pramsohler.

Ce mardi 7 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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