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De sublimes Nuits d’été ré-enchantées par un éblouissant Stéphane Degout, baryton, et Les Siècles du très grand François-Xavier Roth

19jan

Dès leur parution, hier 18 janvier 2019,

découvrant le CD Berlioz des Siècles, dirigés par le grand François-Xavier Roth

_ le CD Harmonia Mundi HMM 902634 _

avec à son programme Harold en Italie et Les Nuits d’été,

je m’empresse de me le procurer,

et l’écouter, en jouir.

En commençant par le cycle des six mélodies des Nuits d’été

_ peut-être le sommet de toute la mélodie française !!


Et recevant un courriel d’une amie

juste à la fin de ma première écoute des mélodies

(de Berlioz, en 1841,

sur des poèmes de Théophile Gautier, extraits du recueil La Comédie de la mort, de 1838).

voici ce que que je réponds,

à cette amie

qui me disait avoir assisté la veille à une représentation

_ en mode oratorio, heureusement ! _

du Tristan und Isolde, de Wagner :

Tristan, c’est en effet sublime !
Quel poème musical !
Et c’est même orgasmique…
J’ai assisté à Bordeaux à une représentation _ proprement magique _ avec Margaret Price !!!
Là, je me trompais : Margaret Price n’a jamais chanté sur scène Tristan ;
c’était dans l’Otello de Verdi que je l’avais vue-entendue ;
et c’était le 7 mars 1991 ; la sublime Desdémone qu’elle incarnait si merveilleusement (ah ! l’air du saule !)
répondait à l’Otello de Placido Domingo !
Et Gabriel Bacquier était aussi de la distribution bordelaise ce soir-là…
C’était somptueux !
Le Tristan de Wagner, j’y avais assisté peu auparavant, à Bordeaux, aussi _ c’était le 19 janvier 1991 _ ;
mais je n’ai hélas pas gardé souvenir (ni trace écrite en mon agenda) des interprètes de ce Tristan,
qui m’avait, lui aussi, très vivement impressionné !
Le chef Alain Lombard disposait d’un merveilleux carnet d’adresses (des plus grands chanteurs et cantatrices) ;
et le public averti du Grand-Théâtre et du Mai musical en a considérablementent joui, ces années-là !..
Et en ce moment, j’écoute avec ravissement Les Nuits d’été de Berlioz : un sommet que déjà j’idolâtre (notamment par Régine Crespin, mais aussi Janet Baker _ par exemple en un récital à Londres, dirigé par Carlo-Maria Giulini, et publié en CD par BBC Legends _, et quelques autres : Anne-Catherine Gillet, Brigitte Balleys, Véronique Gens…) ;
et ici dans l’interprétation qui paraît aujourd’hui du baryton Stéphane Degout, avec Les Siècles et François-Xavier Roth.
Quel chanteur ! Quel art et de chanter et de dire ! Quel timbre aussi. C’est à tomber par terre.
Je vais les ré-écouter sur le champ ;
alors que je n’ai pas encore passé la première partie du CD, Harold en Italie, avec la grande Tabea Zimmermann à l’alto _ une œuvre qui, je dois le dire, ne m’a jamais, hélas pour moi, passionné !
Mon plus grand et beau souvenir de concert
_ c’était au Grand-Théâtre de Bordeaux ; je n’arrive pas à en repérer la date ! Si, je l’ai retrouvée notée sur un de mes anciens agendas : c’était le dimanche 27 mai 1984 (ajout du dimanche 21 janvier 2024)… _
est un immense et magique récital de Tatiana Troyanos,
avec ces berlioziennes Nuits d’été, justement,
le sublime air de concert (pour Nancy Storace) Chio mi scordi di te, de Mozart,
les Fruhe Lieder d’Alban Berg, etc.
Déjà, rien que des chefs d’œuvre !
3/4 d’heures d’applaudissements de la salle debout !!!
Tatiana Troyannos est décédée quelques années plus tard _ le 21 août 1993 _ d’un cancer.
L’éternité est dans le temps, et au présent. A nous de la sentir _ saisir est trop brutal _ ;
et de la reconnaître
telle une grâce qui ici et maintenant, juste en passant, vient nous croiser et effleurer…

Et après plusieurs ré-écoutes successives, depuis,

de ces Nuits d’été de Stéphane Degout, Les Siècles, et François-Xavier Roth,

mon enthousiasme double à chaque audition !

Votre écoute de ces enchanteresses mélodies de Berlioz et Gautier

va en être réenchantée !!!

Ce samedi 19 janvier 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter Sandor Vegh en son Quatuor : la musicalité même

23déc

En fouillant dans les bacs,

la très heureuse pêche d’un double CD du Quatuor Vegh :

l’album (hongrois) BMC Records BMC CD 261,

comportant

le quatuor à cordes n°4 de Beethoven, opus 18 n°4,

le quatuor à cordes n°2 d’Ernest Bloch,

le quatuor à cordes opus 11 de Samuel Barber,

pour le premier CD :

et le quatuor à cordes n°2, H 103 _ assez peu courru des interprètes _, d’Arthur Honegger,

le quatuor à cordes n°2, opus 13, de Hanns Jelinek _ inconnu jusqu’ici de moi _

et la Suite lyrique d’Alban Berg,

pour le second CD.

Rien que du très haut de gamme.

Et la musicalité même de l’interprétation.

Ce dimanche 23 décembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Je ne suis pas seul à aimer vraiment beaucoup Barbara Hannigan…

24nov

Le 27 septembre dernier,

l’article de mon blog

 

clamait haut et fort

ma passion pour l’art de Barbara Hannigan.

Eh bien, d’autres que moi la partagent !

Á preuve,

cet excellent article-ci d’avant-hier,

par Michèle Tosi,

sur le site de ResMusica :

NOSTALGIE ET ABANDON AVEC BARBARA HANNIGAN ET REINBERT DE LEEUW 

article que voici :

Arnold Schoenberg (1874-1951) :

Vier Lieder op.2 ;

Anton Webern (1883-1945) : Fünf Lieder nach Gedichten von Richard Dehmel für Stimme und Klavier ;

Alban Berg (1885-1935) : Sieben frühe Lieder ;

Alexander von Zemlinsky (1871-1942) : aus Lieder op.2, aus Lieder op.5, aus Lieder op.7 ;

Alma Mahler (1879-1964) : aus fünf Lieder ; aus vier Lieder ;

Hugo Wolf (1860-1903) : Goethe-Lieder.

Barbara Hannigan, soprano ;

Reinbert de Leeuw, piano.

1 CD Alpha, réf. Alpha 393.

Enregistré en octobre 2017 au Muziekcentrum van de Omroep (Netherlands).

78:00

ALPHA-Hannigan-Vienna

Barbara Hannigan et son complice Reinbert de Leeuw ont choisi la « Vienne fin-de-siècle » et le genre emblématique du Lied pour darder les derniers rayons du romantisme allemand, entre nostalgie et aspiration.


État d’âme singulier, la « Sehnsucht » est le fil rouge qui lie l’imposant corpus de Lieder choisi par les deux interprètes. Il s’agit pour la plupart d’œuvres de jeunesse, signalant leur attache profonde à la tradition, même si le langage tend désormais vers l’émancipation des lois tonales. De la seconde école de Vienne (Schoenberg, Webern et Berg) à Hugo Wolf, en passant par Alexander von Zemlinsky et Alma Mahler, la présentation des pièces inverse la chronologie _ en effet.

Ainsi dès l’op. 2 de Schoenberg, la voix sensuelle et caressante de Barbara Hannigan opère, avec sa flexibilité et la finesse de ses inflexions _ absolument ! Le piano de Reinbert de Leeuw garde ses distances, errant sous la voix avec cette « pâleur » lunaire qu’évoque les poèmes de Richard Dehmel (Erwartung), en préservant l’intimité de ton recherchée. Dans Fünf Lieder nach Gedichten von Richard Dehmel d’Anton Webern, l’instrument chante comme la voix et tresse avec elle une polyphonie animée quoique retenue, dans une lumière filtrée. Avec une intonation toujours très sûre _ oui _, la voix épouse souplement le profil exigeant de la ligne, assumant les écarts de registre sans la moindre tension. C’est un lyrisme plus incarné _ en effet _ qui souffle dans les superbes Sieben früher Lieder d’Alban Berg _ qui m’avaient sidéré dans l’interprétation qu’en avait donné en un archi-mémorable récital la sublime Tatiana Troyannos au Grand-Théâtre de Bordeaux. Si le piano campe sur sa réserve – on attendrait plus de couleurs dans le premier Lied Nacht – la voix, sans se départir d’une certaine fragilité, sert le texte avec autant d’élégance que d’intelligence (Die Nachtigall). Le vibrato n’est qu’un ornement pour la chanteuse, qu’elle utilise avec un art singulier, ne le libérant parfois qu’à la toute fin de l’émission vocale (Traumgekrönt). Autre sophistication, son articulation un rien alanguie des mots pour garder le velouté de la phrase _ absolument !

L’artiste de scène qu’est Hannigan enchante les Lieder de Zemlinsky, dont la veine narrative, plus proche d’un Mahler (Schlaf nur ein), suscite une palette de couleurs expressives, entre tendresse et ironie. Pour autant, c’est Alma Mahler, et non Gustav, qui figure dans l’album. La superbe Stille Stadt (Dehmel toujours !) lie amoureusement parties instrumentale et vocale. La voix d’Hannigan s’y déploie avec une grâce inégalée, collant au texte avec une rare sensibilité et des demi-teintes fort subtiles (Licht in der Nacht). Les mots qui finissent par être susurrés invitent à une écoute plus attentive.

Exprimée par Goethe à travers le personnage de Mignon et mise en musique par Hugo Wolf, la « Sehnsucht » révèle sans doute sa profonde signification. La gravité est de mise dans les premiers poèmes (Mignon I et II) où les deux complices soignent la conduite et la souplesse du flux verbal. Plus encore que dans le célèbre Kennst du das Land qui referme l’album, c’est dans Mignon III que les deux artistes subjuguent : avec ces tintements voilés dans les aigus du piano (Schubert demeure) et la déclamation exemplaire de la voix qui monte en crescendo jusqu’au dernier vers, « Rendez-moi ma jeunesse, et pour l’éternité ».

C’est en effet admirable !!!



Ce samedi 24 novembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le sublime récital « Vienna : fin de siècle », de Barbara Hannigan et Reinbert de Leeuw

27sept

Chaque performance de la soprano Barbara Hannigan

nous enchante,

nous éblouit,

nous séduit.

Aujourd’hui,

dans le merveilleux CD Alpha 393 Vienna : fin de siècle,

accompagnée par cet incomparable fin musicien qu’est le plus jeune que jamais Reinbert De Leeuw au piano,

Barbara Hannigan compose et sert sublimement un merveilleux programme viennois au tournant du XIXe siècle s’achevant et XXe commençant

_ entre 1888 (pour les Wolf) et 1915 (pour un lied d’Alma Malher) _,

avec les Vier Lieder opus 2, d’Arnold Schoenberg (1899),

les Fünf Lieder nach Gedichten von Richard Dehmel, d’Anton Webern (1906-1908),

les Sieben Frühe Lieder d’Alban Berg (1907)

_ j’ai encore dans l’oreille, aussi, les trois quart d’heure d’applaudissements du récital de Tatiana Troyanos au Grand Théâtre de Bordeaux, que comportait son merveilleux programme (avec le Chio mi scordi di te de Mozart et les Nuits d’été de Berlioz), lors d’un Mai Musical… _,

deux Lieder des Lieder opus 2 (1895-1896), deux autres des Lieder opus 5 (1896-1897), et trois autres encore des Lieder opus 7 (1898-1899), d’Alexander von Zemlinsky,

trois Lieder des Fünf Lieder (1910), et un autre des Vier Lieder (1915), d’Alma Mahler,

et les trois Lieder de Mignon, ainsi que le célèbre Kennst du Das Land, des  Goethe-Lieder (1888) de Hugo Wolf, pour clôturer en beauté cet étourdissant récital

d’une chanteuse vraiment exceptionnelle !..

Une merveille qui fait déjà date !!!

Ce jeudi 27 septembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

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