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Qu’attendre de la surprise de la fiction que vient nous proposer Philippe Desan avec son « Montaigne – La Boétie – Une ténébreuse affaire » ?..

11sept

Qu’attendre de la surprise de la fiction que vient nous proposer _ aux Éditions Odile Jacob _ le très érudit et perspicace Philippe Desan avec son « Montaigne – La Boétie, une ténébreuse affaire » ?..

Je me le suis demandé en l’achetant tout de même _ sur le nom de Philippe Desan, d’abord ; mais aussi sur la mention de repérage de dates et de lieux très précis en tête de chacun des chapitres de ce livre : un gage de confiance indispensable pour le passionné de repérages spatiaux et temporels d’orientation que je suis ! _, après avoir bien hésité devant pareil scandaleux mélange des genres, entre recherche historique et roman (page 5), voire polar (4ème de couverture)…

Ce soir, j’en suis _ pour le moment un peu perplexe, pris à total contrepied que je suis de ce que je me représente jusqu’ici de Montaigne à travers la fréquentation de ce que lui-même présente et détaille de sa personne en ses très consubstantiels « Essais«  _, à la page 79 de ma première lecture, peu après le récit du décès _ voire meurtre : indirectement suggéré par une délicate et très habile succession de menus détails-indices suggestifs, mais jamais massivement affirmé comme tel, un tel meurtre de La Boétie de la main même, insistante à diverses reprises, de son ami (« parce que c’était lui, parce que c’était moi…« ) Montaigne _, le 18 août 1583, d’Étienne de La Boétie, à la page 73…

Mais attendons bien sûr la lecture exhaustive des 376 pages de cette fiction de Philippe Desan avant de prononcer _ très fervent montaignien que je suis ; cf ce qu’y disait de ma vénération pour mon très admiré voisin Montaigne (j’ai vécu toute mon enfance à Castillon-la-Bataille, et me suis rendu maintes fois à pied à la sublime tour de Montaigne : une promenade d’un peu plus de 16 kilomètres aller-retour…) l’article liminaire de présentation de ce blog même, le 3 juillet 2008 : « «  _ mon tout personnel avis…

Voici, au passage, ce que j’écrivais de mon affection pour Montaigne en l’article de présentation de mon blog « En cherchant bien » du 3 juillet 2008 :

J’évoquerai l’ombre tutélaire et protectrice (depuis un 13 septembre 1592) _ l’ombre “amie”... _ de Montaigne, et l’humour infini _ tant qu’il y aura(it) de l’encre et du papier ; ainsi qu’”à sauts et à gambades”…de ce merveilleux (et humble) essayeur gascon ;

Montaigne _ le maître (sans disciple), dans les couloirs limpides du labyrinthe duquel (à qui consent de jouer, en « diligent lecteur » tout de même ! à l’y suivre, ou plutôt ac-compagner, et converser avec !..) introduit lumineusement le récent livre, indispensable, de Bernard Sève,Montaigne. des règles pour l’esprit (aux PUF en octobre 2007) _ ;

Montaigne “fondant” _ au participe bien présent du verbe “fonder” _, et sans le moins du monde le chercher, par la seule grâce (et autorité _ non didactique, loin de la chaire et du moindretitre _) de son espiègle _ non didactique, j’insiste, mais très ludique et malicieux _ exemple _ cf le défi àl’indiligent lecteur:Quitte mon livre ! _ ;

Montaigne « fondant » donc _ sans rien chercher du tout à « fonder » en fondateurce qui va tout aussitôt, et en Angleterre d’abord (où “il” est très vite traduit), devenir quasi immédiatement un genre, et littéraire, et philosophique _ lui ne les disjoint certes pas ! ; ou plutôt “il” n’est pas, lui, Montaigne, dans (dedans, enfermé jamais dans) des “genres”, tant son génie mutin et facétieux, en même temps qu’il n’y a, et vraiment pas !, plus sérieux ni grave ; tant son génie mutin et facétieux  est,à sauts et à gambades, absolument trans-genres… _ ;

Montaigne “fondant”, donc, pour dorénavant en quelque sorte, si j’ose dire _ et lui n’en sait fichtre rien ! et combien s’en rirait ! _“fondant”, si l’on y tient, l’”essai _ lui ne disant (et c’est la chose même !) qu’“essais, au pluriel et sans article… _,

tel, ou plutôt tels, par exemple, ceux, très vite (dès 1597), de Francis Bacon _ Francis Bacon, celui (1561-1626) du tournant du XVIIème siècle élisabéthain, pas le génie tourmenté, pictural, et sublime, du siècle qui vient de passer (1909-1992, pour cet autre) _ ; un des « fondateurs », ce Bacon de Verulam-là, philosophe et politique (« chancelier d’Angleterre« ), par l’”essay“, donc, de la “méthode expérimentale” du connaître (qui est forcément un peser et supposer, sous diverses coutures, un juger)…

Et juste au moment précis où je m’apprête à mettre en ligne cet article-ci, voici que tombe le courriel hebdomadaire de la Librairie Mollat annonçant la séance de présentation par l’auteur, Philippe Desan, à la Station Ausone, vendredi 20 septembre prochain, à 18 h, de son tout récent livre ;

présentation que voilà :

« Philippe Desan est l’un des plus grands spécialistes de Montaigne, c’est avec bonheur _ nous allons bien voir…qu’il s’essaye _ voilà ! _ aujourd’hui au roman.

Dans Montaigne – La Boétie, une ténébreuse affaire, il rend compte de la complexité _ tiens donc… _ de cette amitié légendaire« …

Ce qui ne fait que renforcer ma curiosité

_ et je dois encore ajouter que j’ai déjà rencontré Philippe Desan à divers colloques tenus à Bordeaux à l’université à propos de notre très cher Montaigne ; ainsi que lors de présentations de quelques uns de ses travaux montaigniens à la librairie Mollat…

Ce mercredi 11 septembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Langage de la parenté versus jeu contingent des affinités, ces alliances de différences : un éloge du nomadisme et de la créolisation, à la Edouard Glissant, par François Noudelmann dans « Les enfants de Cadillac » ; soient un regard depuis New-York, pour François Noudelmann, et un regard de sa tour bordelaise, à la Montaigne, pour Titus Curiosus – Francis Lippa…

25mai

Ce jeudi 25 mai,

je poursuis pour le cinquième jour ma quête de ce que je caractérise, en lisant, dans l’enthousiasme, cette pépite et ce trésor, qu’est, de François Noudelmann, son « Les enfants de Cadillac« , comme une prise de conscience progressive, par l’auteur, au fil de ses découvertes, recherches, puis re-découvertes, d’une vie mouvante et émouvante, sienne, de « tensions entre affiliations (et plus encore désafilliations, ruptures, coupures, fuites, départs, déplacements, éloignements…) et un jeu contingent et ouvert, renversant, d’affinités de rencontres, alliances de différences (nourrissantes, greffantes et métamorphosantes, bien plus que de ressemblances fermées et fermantes, aliénantes), ou les routes et déroutes d’un homme (et « amant à double vie« , dit-il aussi...) plus libre« …

Cf donc la continuité de mes articles précédents :

_ du dimanche 21 mai : « « 

_ lundi 22 mai : « « 

_ mardi 23 mai :  « « 

_ et mercredi 24 mai : « « 

De fait, une autre logique que celle la plus attendue (de la part des généalogistes), se fait jour et se dessine très clairement, page 189 :

« Les généalogistes, obsédés par la continuité _ chaque génération succédant à celle (de ses parents) qui la précède, déjà génétiquement, même s’il n’y a jamais, et de loin, pure et simple duplication (clonage !) d’individus… _, sous-estiment le marrainage et le parrainage _ par lesquels filleuls et filleules empruntent, par certaines identifications souples et ludiques, bien d’autres traits que ceux directement reçus génétiquement, mais aussi culturellement, de leur père et de leur mère _, qui introduisent du jeu _ de la complexité, de la variété et des variations… _ dans la transmission _ qui est aussi, et pour une très bonne et large part, culturelle ; avec la richissime part des œuvres…….

(…) Il faut bien admettre que certains tuteurs et protecteurs ont nourri cet imaginaire parental, m’obligeant parfois _ plusieurs fois, donc ; pas seulement en quittant Limoges en 1976… _ à devenir un fils fuyant pour ne pas endosser _ tel que l’a endossé Énée quittant Troie en flammes… _ un Anchise trop pesant.

Grâce à eux, je ne suis pas resté dans le no man’s land _ asséchant et destructeur _ où me destinait le ballottage _ acté par le juge des divorces, en 1967 _ entre deux milieux _ celui du père et celui de la mère, chacun des deux bien mal remarié, un peu plus tard, aux yeux de leur fils François _ hostiles ou négligents.

Ces grands aînés, souvent professeurs _ oui, par exemple de Lettres ou de Philosophie ; et aussi de Piano… _, m’ont vu comme un chien perdu au milieu d’un jeu de quilles, et ils m’ouvrirent leurs espaces _ différents (et ouverts d’œuvres vraies et non factices)… _ et m’apprirent _ et c’est fondamental pour l’épanouissement de la personnalité en gestation en ce moment tendu (et souvent à vif) de changement de carapace, et d’éclosion de l’adolescence… _ la passion des œuvres _ un élément capital ! et assurément fondamental ! Même si beaucoup, et même la plupart, craignent et fuient les trop vives passions…

La première fut ma professeur de piano _ je regrette pour ma part que François Noudelmann n’honore pas son récit du nom de celle-ci… _, rencontrée quand j’avais dix ans _ en 1969, donc, et à Lyon où François résidait avec son père, seuls tous les deux, mais ensemble… _ parce qu’il fallait occuper mon temps libre, et qui me fit peu à peu découvrir la musique et bien d’autres choses aussi essentielles, une fois l’adolescence venue. En termes de transmission, elle tiendrait une place majeure dans l’arbre.

(…) Et le dernier, emblématique de ces pères qu’on pourrait dire supplétifs, annexes, cooptés ou assimilés : Édouard Glissant  _ Sainte-Marie, Martinique, 21 septembre 1928 – Paris 15e, 3 février 2011 ; cf le beau livre que François Noudelmann, qui a accompagné son parcours de 1999 à son décès en 2011, lui a consacré, en 2018 : « Édouard Glissant, l’identité généreuse« …   _  fut à la fois le théoricien et le praticien de ces relations imprédictibles, anti-généalogiques, refusant la vérité _ exclusive, réductrice, fermée _ de l’origine, des races et des racines, leur opposant le nomadisme et la créolisation _ ouverts aux grands vents, voilà.

(…) Combien d’autres paternités et maternités, fraternités et sororités sans liens de sang, agrégeons-nous pendant notre existence ?

Le langage de la parenté devrait _ ainsi _ céder _ dans les discours et représentations sociales les plus répandues, dominantes (et idéologiques) _ devant la force _ combien féconde, elle _ de ces adoptions incessantes et laisser place au jeu contingent _ ouvert et créateur, lui _ des affinités, ces alliances de différences _ nous y voici !, page 190. Ce concept d’« affinités«  étant crucial dans l’idiosyncrasie de François Noudelmann ; cf son tout à fait décisif « Les Airs de famille. Une philosophie des affinités« , paru en 2012.

Et il faudrait y ajouter non seulement ces libres cousinages humains, mais aussi des animaux, des livres, des musiques, des habitats, des voyageurs, des événements historiques et des malheurs intimes _ aussi, bien sûr, même si le discret et pudique François Noudelmann est loin de s’y attarder : il les floute plutôt, mais sans totalement les masquer ; car ce serait là mentir… Il faut et il suffit donc de bien le lire… _,

tout ce qui forme et déforme plus ou moins plastiquement _ un être, le nourrit _ et irrigue ; cf l’intuition de ma contribution personnelle, intitulée « Oasis (versus désert) », au « Dictionnaire amoureux de la librairie Mollat« , aux pages 173 à 177 (celui-ci est paru aux Éditions Plon en octobre 2016) ; et cette contribution, je la donne à lire en mon article du 17 juin 2022 : « « , accessible ici _ comme une sève abondante _ oui.

Le hasard des rencontres _ avec le nécessaire concours, aussi, du malicieux (et terrible : son tranchant à l’égard de la pusillanimité et la procrastination étant implacable !) divin Kairos ; cf là-dessus mon article du 26 octobre 2016, comportant mon texte « Pour célébrer la rencontre« , qui constituait l’ouverture de mon essai de 2007 demeuré inédit « Cinéma de la rencontre : à la ferraraise _ ou un jeu de halo et focales sur fond de brouillard(s) : à la Antonioni », à partir de ma lecture très détaillée du chef d’œuvre (bien trop méconnu) de Michelangelo Antonioni « Al di là delle nuvole« , en 1995 ; et mon analyse de sa riche genèse chez Antonioni ;

cf là-dessus les inestimables ressources des volumes publiés par Alain Bonfand aux Éditions Images modernes : « Le Cinéma de Michelangelo Antonioni« , en deux volumes (un volume de présentation, « Le Cinéma de Michelangelo Antonioni« , et surtout, bien sûr, les « Écrits«  d’Antonioni), en 2003 ; ainsi que l’indispensable lui aussi « Ce Bowling sur le Tibre«  d’Antonioni , en 2004… _,

et l’incitation à entrer sur des terrains que je pensais réservés _ socialement _ à d’autres, ont guidé mes routes et déroutes« , lit-on ainsi page 191.

On comprend ainsi comment je me sens personnellement pas mal d’accointances et affinités, déjà, avec ce que François Noudelmann dit ici de sa formation-construction de lui-même _ philosophique, littéraire, musicale, etc. _ et de ses cheminements…

..

Même si je n’ai, pour ce qui me concerne, nulle attraction new-yorkaise _ non plus qu’américaine… _ :

New-York, où le 29 avril 1892, à l’âge de 32 ans (il était né en 1860 à Entradam, alors en Hongrie, mais actuellement en Roumanie), est décédé Samuel Kahan, le grand-père maternel de mon pére, né lui en 1914 _ et c’est un vieux et très émouvant film muet (en yiddish), « Hester Street«  (de Joan Micklin Silver, d’après « Yekl«  d’Abraham Cahan, paru en 1896; cf ici la bande-annonce de ce film), vu, par hasard, au Festival du Film d’Histoire de Pessac, qui m’a permis de comprendre comment certains pères de famille juifs faisaient le voyage de l’Amérique, New-York et Ellis Island, afin d’y préparer la venue de leur épouse et enfants… Samuel Kahan est décédé assez vite après son arrivée. Son épouse et ses trois enfants, Fryderyka, Rose et Nison (né à Lemberg le 25 octobre 1983, et décédé à Haifa en 1949), sont ainsi demeurés alors en Galicie, à Lemberg ; et n’ont pas gagné New-York… Mais lui, Samuel Kahan, est inhumé à New-York. Et je descends de lui, je suis son arrière-petit-fils (né le 12 décembre 1947), via sa fille Fryderyka, ma grand-mère paternelle, et son petit-fils Benedykt Lippa, mon père… Et c’est par la cousine germaine Eva de mon père, fille du frère Nison de Fryderyka, Eva Kahan, épouse Speter (Budapest, 15 mars 1915 – Tel-Aviv, 2007 ; Eva a survécu à un passage à Auschwitz, en 1944 ; et en a laissé des témoignages !..) qu’un soir de juillet 1986, j’ai pris connaissance, au restaurant où elle dînait, de cet arbre généalogique familial galicien… De bref  passage à Bordeaux, et sachant que son cousin Benedykt avait fait ses études de médecine à Bordeaux, Eva Speter, de passage à Bordeaux, était tombée sur le nom de « Lippa » dans l’annuaire téléphonique de Bordeaux qu’elle avait voulu consulter ; et c’est ainsi qu’elle m’avait joint au téléphone : « _ Êtes-vous parent avec le Docteur Benedykt Lippa ? _ Oui, c’est mon père« , avais-je bien sûr répondu… De fait, mon père, lui même très sportif (il a pratiqué très longtemps le tennis ; et avait fait de la boxe en sa prime jeunesse ; il avait aussi appris le violon !), avait raconté plusieurs fois, non sans fierté, qu’il avait une cousine Eva qui, en sa jeunesse, avait été championne de natation, à Budapest : je connaissais donc l’existence de cette cousine Eva ; et c’est probablement une des raisons qui m’avait suggéré, en 1981, de donner le prénom d’Eve à notre seconde fille, née le 10 octobre 1981…Et plus tard, Eva, ainsi que son frère Andrew Samuel Kahan (né à Budapest le 28 février 1921), sont chacun d’eux venus d’Israël rendre visite à mes parents… 

L’épouse de Samuel Kahan, Sara Sprecher (Lemberg, 1860 – Lviv, 1937) _ les Sprecher, très aisés, possédaient plusieurs immeubles à Lemberg – Lwow… _, mon arrière-grand-mère paternelle, la mère de la mère, Fryderyka Kahan, de mon père, le Dr Benedykt Lippa (Stanislaus – Stanislawow – Ivano-Frankivsk, 11 mars 1914 – Bordeaux, 11 janvier 2006), était donc native de la même ville (Lemberg -Lwow – Lvov – Lviv) que Marie Schlimper (Lemberg, 1881 – ?, ?), la mère d’Albert Noudelmann (Paris, 24 juin 1916 – Limoges, 16 juillet 1998), et grand-mère paternelle de François Noudelmann (Paris, 20 décembre 1958)…

Pour ma part, je me sens _ culturellement, philosophiquement et humainement _ proche d’un Montaigne, et de sa lumineuse et si féconde tour, où je pouvais, enfant et adolescent, me rendre à pied dans la journée depuis le domicile familial de Castillon-la-Bataille ;

cette tour dans laquelle très sereinement, et très activement, par l’exercice inventif  de son très alerte penser _ ce que je nomme, en dialogue avec l’amie Marie-José Mondzain, son « imageance«  _, et surtout à l’écritoire de ses « Essais« , Montaigne (Saint-Michel-de-Montaigne, 28 février 1533 – Saint-Michel-de-Montaigne, 13 septembre 1592) _ une fois la si riche conversation effective de l’ami La Boétie interrompue : La Boétie (né à Sarlat le 1er novembre 1530) est décédé à Germignan, près de Bordeaux, le 18 août 1563… _ entretenait un dialogue quasi permanent et archi-vivant _ « tant qu’il y aurait de l’encre et du papier«  ! Et du souffle de vie en lui… _ avec les auteurs _ vivant à jamais dans l’éternité de leur plus vif penser _ des livres de sa bibliothèque, et des inscriptions de citations peintes par lui sur les poutres de sa « librairie », au second étage de la tour ; cf d’Alain Legros le passionnant « Essais sur poutres« …

Je suis donc _ en toute modestie, bien sûr : je ne me prends pas pour Montaigne !.. _ attaché à ma propre tour bordelaise _ avec ses rangées et piles de livres et disques ; mais dénuée de poutres… _, ainsi qu’à la librairie Mollat, et aux dialogues avec les auteurs (d’œuvres) avec lesquels j’ai la passion et la chance insigne de m’entretenir _  voilà ! _ très effectivement _ et pas seulement par la lecture et l’écoute active de leurs œuvres ; j’aime rechercher et découvrir de leur bouche même, en notre échange sur le vif, quels ont été et sont, selon eux, les « sentiers » même les plus secrets de leur création _ ;

cf ce catalogue-ci récapitulatif de podcasts et vidéos de mes entretiens : « « 

Et je me sens aussi pas mal d’accointances et affinités _ déjà philosophiques de fond, mais aussi littéraires : François Noudelmann adore et Montaigne et Marivaux ; si chers à moi aussi ; et musicales : François Noudelmann vénère Fauré, Debussy, Ravel, et Poulenc : moi de même !.. Pour ne rien dire de ses positions culturelles et civilisationnelles ; je les partage absolument aussi… _ avec François Noudelmann,

ne serait que par notre passionnée mélomanie, et notre attention singulière à l’écoute…

Ainsi que nos regards transversaux, à tous deux, sur le réel…

Et ici je renvoie à mon article programmatique qui a précédé, le 3 juillet 2008, l’ouverture de mon blog « En cherchant bien _ carnets d’un curieux« , le 4 juillet 2008 ;

avec un article intitulé, emblématiquement, et je n’y ai pas dérogé depuis, «  » : exemples détaillés à l’appui, il est très explicite ; le consulter ici

Et j’avais choisi d’en baptiser le signataire _ je désirais un nom d’auteur _ « Titus Curiosus« , soit quelque chose, en mon esprit, comme « petit curieux« ,

sans autre ambition que de m’essayer, en pleine liberté, à bien chercher à découvrir vraiment… ; et partager ainsi, par le blog, modestement, sans tapage ni compromission de quelque sorte, ces efforts d’un peu mieux penser, un peu mieux regarder, un peux mieux écouter, un peu mieux sentir et ressentir, les altérités _ en leur  plus authentique singularité et idiosyncrasie : distinctes, donc, et indépendantes de moi-même… Les approcher, simplement, d’un tout petit peu plus près : comme quand on aime vraiment.

« Former son jugement« , disait le cher Montaigne _ en le frottant et osant le confronter, sans timidité ni crainte, à ceux d’autres qu’on estime ou admire : en un dialogue poursuivi, via des œuvres que ces autres ont données et laissées, en une vivante libre interlocution éruptive et féconde, tenue et entretenue (et constamment revue) au présent, avec eux, dans la distance actuelle et exigeante de l’éloignement géographique ou/et historique, en une dimension de quelque chose qui s’apparente, et cela forcément en toute modestie (et avec un brin d’humour, et surtout sans présomption), à comme de l’éternité, dont le signe annonciateur ressenti est la joie… Ce que l’amie Baldine Saint-Girons caractérise superbement comme un « acte esthétique« , en son justissime et si beau « L’Acte esthétique« , pour déclencher et entretenir cette joie du plus vif et actif penser en soi-même : être vraiment vivant, au contact parlant de ces altérités chantantes, à recevoir, et auxquelles répondre, et avec lesquelles, oui, dialoguer vraiment. Et de fait cela advient, vraiment… Vraiment.

Ce jeudi 25 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Au sujet de la si belle Dordogne : Marcel Conche, Altillac et Beaulieu (et Montaigne)

25mai

Jeudi soir dernier,

conversant tranquillement une heure durant avant notre entretien de 18 heures à la Station Ausone

à propos de 1938, nuits,

Hélène Cixous et moi-même,

évoquons Montaigne,

Castillon-la bataille et ses tendres verts bords de Dordogne,

ainsi que la superbe courbe épanouie et combien sérénissime du fleuve

à Cabara _ qu’aime tant Hélène.

Elle prononce à son propos le mot de « sublime« . Et c’est mille fois mérité !

Quel lieu !

Je demande alors à Hélène si elle connaît aussi les bords de la Dordogne à Beaulieu, en Corrèze ;

mais ne me vient pas alors à la bouche _ honte à moi ! _ le nom de Marcel Conche,

un de ses plus célèbres habitants,

et magnifique philosophe,

auteur, entre autres, d’un Lucrèce et d’un Montaigne,

qui m’ont marqué !

Et voilà que le lendemain, faisant un tour dans la librairie,

avant d’aller assister à l’entretien, au Studio Ausone,

entre l’ami Michaël Fœssel

et l’ami Nicolas Patin,

je tombe sur une table du rayon Philo

sur le tout dernier ouvrage _ il est paru au mois de février dernier _ de Marcel Conche,

intitulé Regard(s) sur le passé, aux Éditions HD Essais.

Marcel Conche est né le 27 mars 1922, à Altillac en Corrèze

_ c’est juste sur l’autre rive de la Dordogne, face à Beaulieu _ ;

et il vit désormais à Treffort _ non loin de Bourg-en-Bresse, dans l’Ain.

Quelle jubilation de le lire !!! 



Ce samedi 25 mai 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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