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De nouveau un excellent article, sur ResMusica, sur le magnifique CD « Wagner In the Shadows » de cet exceptionnel interprète qu’est Michael Spyres : un disque-culte ! Sur la genèse cachée, idéalement servie, de l’idiosyncrasie d’un compositeur d’exception…

24avr

Comme venant à la rescousse des précédents articles consacrés à ce très beau CD Erato 5054197879821 « Wagner – In the Shadows » de l’extraordinaire Michael Spyres, avec ici Les Talens lyriques dirigés par Christophe Rousset _ cf, à propos de ce magique CD, mes articles «  » du 29 mars 2024,

« «  du 13 mars 2014,

et «  » du 5 mars 2024…  _,

voici encore, ce mercredi 24 avril, un très judicieux article de Charlotte Sauneron, intitulé « Les influences de Richard Wagner selon Michael Spyres« , sur le site de ResMusica  :

Les influences de Richard Wagner selon Michael Spyres

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Peu importe le manque de lisibilité du marketing mis en place pour défendre ce projet de Michael Spyres sur Wagner : c’est un disque culte _ oui ! absolument !.. _ qui est entre nos mains.

Et pourtant, s’il y a bien une démarche artistique que le principal protagoniste de ce disque en la personne de Richard Wagner aurait détesté _ en effet ! _, c’est bien celle que Michael Spyres initie aujourd’hui dans cet enregistrement intitulé « In the Shadows ». C’est seulement en lisant la note de présentation rédigée par le ténor que l’acquéreur de ce disque cerne le fil conducteur de cette proposition : sortir de l’ombre les prédécesseurs de Richard Wagner (d’où le titre !), ceux l’ayant influencé. La suffisance et l’aura du compositeur a longtemps masqué l’apport de nombre de ses prédécesseurs _ voilà ! _, à un point tel que cette programmation musicale est particulièrement intéressante pour deux raisons : par la démonstration de ces filiations étonnamment convaincante _ oui ! _ et par l’originalité et la qualité des ouvrages présentés _ et c’est stupéfiant, en effet _ offrant un large éventail totalement cohérent _ oui.

Une histoire du chant en dehors des sentiers battus _ voilà qui est très juste et va à l’essentiel de ce projet et cette réalisation !

Le récital est donc construit chronologiquement _ oui _, des œuvres françaises du début du XIXe siècle (Joseph d’Etienne Méhul) au récit du Graal (Gralserzähling) de Lohengrin. Intelligemment, le lien entre ces pièces trouve sa genèse dans les répertoires des premiers interprètes wagnériens de l’époque _ voilà _, le ténor Josepf Tichatschek en tête. Avant une analyse de la technique compositionnelle du chant, c’est d’abord une analyse de la carrière des chanteurs de Wagner que Michael Spyres a entrepris _ c’est très juste.

Avec Joseph _ de Méhul _, c’est le rapport au théâtre qui sera transformé pour un Wagner admirant cette intégration idéale de l’orchestre dans le déroulement du drame _ voilà. Pour cet air du rôle-titre, « Vainement Pharaon, dans sa reconnaissance…Champs paternels », c’est l’occasion pour Michael Spyres d’offrir une ligne de chant d’une pureté remarquable _ oui _, soutenue par un legato velouté _ oui _ et une diction impeccable _ absolument.

Le héros _ Florestan, de « Fidelio » _ de Beethoven fait ensuite son apparition avec l’air « Gott ! Welch Dunkel hier !… In des Lebens Frühlingstagen » sous les impulsions dramatiques de la direction de Christophe Rousset qui met en exergue la couleur profonde et la majesté d’interprétation des Talens lyriques. Pour Michael Spyres, Florestan, par son registre dramatique, « représente le prototype du heldentenor wagnérien » _ voilà _ que l’on retrouvera dans l’ario de Pollione « Meca all’altar di Venere » de Norma _ de Bellini (piste 8). Là encore, la variété d’intentions du chanteur est admirable tant par sa puissance que par sa majestuosité _ oui. On retrouve ensuite l’écriture du « baryténor » et son mélange de dramatisme et de virtuosité (quelle cadence sur près de trois octaves dans l’air de Leicester « Della cieca fortuna un tristo esemio » extrait d’Elisabetta, regina d’Inghilterra _ de Rossini!) que l’interprète a défendu dans un précédent disque,

De Meyerbeer (air du Crociato « Suona funerea » _ in Il Crociao in Egitto _) l’orchestration cuivrée, de Weber (air de Max « Nein, länger trag’ ich nicht die Qualen, Durch die Wälder, durch die Auen » extrait de l’opéra Der Freischütz) le surnaturel des apparitions de Zamiel avec un Michael Spyres particulièrement engagé et ardent, d’Auber (air de Masaniello « Spectacle affreux ! O Dieu ! Toi qui m’as destiné » de La Muette de Portici) le grand opéra français retranscrit en allemand…

La souplesse de la voix du ténor met en lumière un trésor lyrique  _ oui !! _ avec l’air d’Heinrich « Der Strom wälzt ruhig seine dunklen Wogen » extrait d’Agnes von Hohenstaufen de Spontini (dans sa version initiale en allemand). Superbe lamento sombre par les couleurs des vents, la douceur des intonations belcantistes et l’éloquence de la déclamation d’un ténor à son apogée _ tout cela étant d’une parfaite justesse. Ce parcours pré-wagnérien se termine avec une autre découverte _ oui _, l’opéra Hans Heiling d’Heinrich Marschner où Michael Spyres finit de démontrer son adaptabilité sans pareille – dans un récital qui reste toutefois irréalisable sur scène – dans un phrasé exemplaire.

Le chant selon Wagner

La fougue des Talens Lyriques, dans ses vagues orchestrales comme dans ses silences, porte un Michael Spyres inspiré dans cet univers fantastique des Fées (air d’Arindal « Wo find ich dich, wo wird mir Trost ? ») où le jeune Wagner s’inscrit dans les codes en respectant la forme usuelle de l’époque : récitatif accompagné, aria et strette finale. Sa singularité s’affirmera dans son Rienzi (air de Cola Rienzi : « Allmächt’ger Vater, blick’ herab ! ») avec des intentions vocales qui évoluent dans une profondeur et une résolution appréciables, l’intensité de son chant trouvant son éclat _ splendide _  dans le dernier air de ce récital avec Lohengrin (« Mein lieber Schwan !). Pour ces deux derniers airs, Les Talens Lyriques se caractérisent par leur subtilité et leur délicatesse, autant dans l’équilibre et la fusion des pupitres, que dans leurs couleurs et la texture instrumentale _ oui. Il n’y a pas à dire, Michael Spyres est prêt cet été pour _ la scène de _ Bayreuth !

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« In the Shadows ».

Œuvres d’Etienne Méhul (1763-1817), Ludwig van Beethoven (1770-1827), Gioachino Rossini (1792-1868), Giacomo Meyerbeer (1791-1864), Carl Maria von Weber (1786-1826), Daniel Auber (1782-1871), Gaspare Spontini (1774-1851), Vincenzo Bellini (1801-1835), Heinrich Marschner (1795-1861), Richard Wagner (1816-1883).

Michael Spyres, ténor. Julien Henric, ténor. Jeune chœur de Paris (chef de chœur : Marc Korovitch). Les Talens lyriques, direction musicale : Christophe Rousset.

1 CD Erato. Enregistré en décembre 2022 à la Salle Colonne à Paris.

Notice de présentation en anglais, français et allemand.

Durée : 84:49

Un disque culte, oui, vraiment !

Ou la genèse idéalement servie de l’idiosyncrasie d’un compositeur d’exception…

Ce mercredi 24 avril 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos du répertoire de l’opéra baroque français, de Lully à Rameau et quelques autres : quelques beaux florilèges de scènes et d’airs dans la présente production discographique…

19nov

Ce vendredi 19 novembre 2021,

à mon réveil, où je passe en revue les divers sites de medias d’actualité qui m’intéressent,

 

voici que je découvre cet intéressant article-ci, Autour des voix baroques de Lully et Rameau pour Alpha, de Charlotte Saulneron, sur le site de ResMusica,

qui me permet de faire un retour sur mes propres articles les plus récents à propos de quelques interprétations (discographiques) de ce répertoire baroque français que j’aime tant :

des articles _ plus ou moins développés _ en date des

9 septembre : 

17 septembre 2021 : 

18 octobre 2021 : 

ainsi que celui, en forme d’amorce de discussion avec l’ami Patrick Florentin, en date du

20 octobre 2021 : 

Voici donc cet article d’aujourd’hui, Autour des voix baroques de Lully et Rameau pour Alpha, de Charlotte Saulneron :


Autour des voix baroques de Lully et Rameau pour Alpha

Après avoir mis en lumière Dumesny, haute-contre de Lully, Reinoud van Mechelen, à la fois interprète et directeur de l’ensemble A Nocte Temporis, propose Jéliote. De son côté, Véronique Gens revient au sein du répertoire baroque qui l’a fait connaître après son triptyque autour de la musique française du XIXᵉ siècle.

On pourrait se dire qu’en mettant face à face le nouvel enregistrement « Passion » de Véronique Gens accompagné de l’ensemble Les Surprises, et celui de Reinoud van Mechelenet son ensemble A Nocte Temporis, intitulé « Jéliote, haute-contre de Rameau », on perpétue l’éternelle querelle des Lullystes et des Ramistes, avec la tragédie lyrique au centre de cette controverse esthétique qui démarra à la première moitié du XVIIIᵉ siècle.

Reconnaissons-le, le genre _ de la tragédie lyrique _ est naturellement une composante essentielle de ces deux propositions discographiques du Centre de musique baroque de Versailles : qu’il s’agisse d’un « opéra imaginaire » pour la soprano, élaboré par Louis-Noël Bestion de Camboulas autour d’extraits de tragédies lyriques de Lully et de ces compositeurs qui se firent connaître après sa mort, soit Pascal Collasse (1649-1709), Henry Desmarets (1661-1741) et Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) ; ou d’un parcours artistique retracé autour d’un interprète comme Reinoud van Mechelen le propose avec le chanteur lyrique Pierre Jéliote (1713-1797), qui inspira Rameau, mais aussi François Rebel (1701-1775), François Francœur (1698-1787), Jean-Marie Leclair (1697-1764) ou encore Pierre-Montan Berton (1727-1780) – un air composé par le chanteur Pierre Jélyotte est également présenté dans ce disque.

Mais finalement, et tel que le retrace Benoît Dratwicki (directeur artistique du CMBV), auteur des notices de présentation de ces deux disques, le programme pour Véronique Gens tourne autour de deux interprètes majeures de leur époque : « la » Saint Christophe, qui enchaîna les grands rôles de reines, de mères, de magiciennes et de divinités à l’Opéra entre 1675 et 1682 ; et « la » Le Rochois, qui lui succéda et enchaîna les triomphes à partir de 1683. Ce n’est donc pas des programmes autour de compositeurs, mais bien la volonté de faire entendre à l’auditeur des scènes emblématiques _ voilà ! _ tirées du répertoire de trois chanteurs phares _ oui… _ de la période baroque _ pour lesquelles scènes et pour lesquels chanteurs il s’agit de trouver des interprètes le plus idéalement adéquats possible aujourd’hui…

Pour ce faire, Alpha a naturellement choisi le fleuron du chant baroque français de la scène lyrique actuelle. Véronique Gens et Reinoud van Mechelen partagent un amour du verbe _ oui, et c’est capital : hic Rhodus, hic saltus… _ qui semble incommensurable au regard de la qualité – superbe – de la prosodie de la soprano, et de la clarté – idéale – d’émission du haute-contre _ voilà qui est dit. Pour ce dernier, le défi est double puisqu’à la tête de l’ensemble A Nocte temporis, il sait également séduire par une dynamique constamment renouvelée, mais surtout une palette de couleurs d’une belle finesse _ en effet… De son côté, Luis-Noël Bestion de Camboulas n’est pas en reste avec l’ensemble Les Surprises : par les couleurs également, riches, mais aussi par une cohésion d’ensemble qui donne toute la force à ces pages musicales, renforcée par les Chantres du CMBV qui ne manquent ni d’ampleur dans chaque incarnation _ car tel est le défi d’interprétation à réaliser… _, ni de précision technique dans leurs interventions précises.

Le choix de l’un, soit cinq actes retraçant les émois _ d’où le titre « Passion » du CD _ les plus fabuleux de deux interprètes féminines (« L’appel des enfers », « Malheureuse mère », « Cruel Amour », «Tranquille sommeil, funeste mort », « Médée furieuse »), et le choix de l’autre, de retracer chronologiquement une carrière artistique en quatre étapes (« Les débuts en deuxième plan 1733-1741 », « La percée, les premiers rôles 1741-1750 », « La fin à l’Opéra 1750-1755 », « Un retour à le cour 1762-1765 »), permet de proposer une alternance d’airs plus ou moins connus _ ou cruellement méconnus de nous (et de notre défaut de curiosité)… _, alimentant l’intérêt musical de l’auditeur par la diversité des propositions impulsée par cette ligne éditoriale d’une programmation musicale exaltante _ mais oui !!! _, tout comme l’interprétation vocale et orchestrale qui la porte. Deux merveilles ! _ l’une davantage que l’autre, cependant ;

cf les nuances de mon appréciation, telle que je l’ai confiée à l’ami Patrick Florentin en mon article, un peu synoptique, du 20 octobre dernier :

Jean-Baptiste Lully (1632-1687) : extraits d’Amadis LWV 63, de Proserpine LWV 58, d’Atys LWV 53, du Ballet du Temple de la Paix LWV 69, du Ballet de la Naissance de Vénus LWV 27, du Bourgeois gentilhomme LWV 43, d’Armide LWV 71, de Persée LWV 60, du Triomphe de l’amour LWV 59 et d’Alceste LWV 50.

Pascal Collasse (1649-1709) : extraits d’Achille et Polyxène, de Thétis et Pélée.

Henry Desmarets (1661-1741) : extraits de Circé et de la Diane de Fontainebleau.

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) : extraits de Médée H 491.

Véronique Gens, soprano ;

Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles, direction : Olivier Schneebeli ;

Ensemble les Surprises, direction : Louis-Noël Bestion de Camboulas.

1 CD Alpha.

Enregistré en novembre 2020 à l’Arsenal Cité Musicale de Metz.

Notice de présentation en français, anglais et allemand.

Durée : 57:12

Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : extraits d’Hippolyte et Aricie RCT 43, de Dardanus RCT 35, de Platée RCT 53, du Temple de la Gloire RCT 59, de Castor et Pollux RCT 32 et des Boréades RCT 31.

François Colin de Blamont (1690-1760) : extrait des Fêtes Grecques et romaines.

François Rebel (1701-1775) et François Francœur (1698-1787) : extrait de Scanderberg.

Charles-Louis Mion (1698-1775) : extrait de Nitétis.

Pierre de Jéliote (1713-1797) : extrait de Zélisca.

Jean-Marie Leclair (1697-1764) : extrait de Scylla et Glaucus.

Antoine Dauvergne (1713-1797) : extrait des Amours de Tempé.

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) : extraits de Daphnis et Alcimadure op. 9.

Pierre-Montant Berton (1727-1780) : extrait d’Erosine.

Jean-Benjamin de La Borde (1734-1794) : extrait d’Ismène et Isménias.

A Nocte Temporis ; direction et haute-contre : Reinoud van Mechelen.

1 CD Alpha.

Enregistré en septembre 2020 à Amuz (Anvers).

Notice de présentation en français, anglais et allemand.

Durée : 78:51

 

Voilà un point un peu utile sur ce meveilleux répertoire encore trop tristement négligé des divers chainons de la production opéra tique et discographique, tout particulièrement en France…

Même si la réalisation d’un CD de florilège d’airs ou de scènes semble, bien évidemment, un peu plus à la portée des moyens des productions discographiques que de ceux des réalisations scéniques d’opéras complets…

Et je ne veux pas manquer de saluer ici, au passage, et avant d’y consacrer bientôt un article spécifique,

le double CD _ Erato 0190296693946 _ vraiment superbe (!) de l’Achante et Céphise, ou la Sympathie, Pastorale héroïque en trois actes de Jean-Philippe Rameau, sur un livret de Jean-François Marmontel (créée en 1751),  par Les Ambassadeurs et La Grande Ecurie, sous la direction, très enlevée et raffinée, comme il se doit, d’Alexis Kossenko :

une réalisation discographique que m’avait chaleureusement recommandée, il y a un mois, le très éminent ramiste qu’est l’ami Patrick Florentin…

Cf déjà ici cette très brève vidéo de 2′ 30 de la loure de l’Entrée des suivants du Génie, de l’acte I, scène 6, de cet Achante et Céphise de Rameau, enregistrée au Concergebouw de Bruges, par les Ambassadeurs sous la direction d’Alexis Kossenko…

Ou aussi cette vidéo de l’intégrale de l’œuvre, par les Ambassadeurs et Alexis Kossenko, enregistrée au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris…

Ainsi voilà enfin rendu accessible aux oreilles des mélomanes qui en étaient privés depuis 1750 un fort bel ouvrage de Rameau, d’une durée d’un peu plus de deux heures de merveilleuse musique

Ce vendredi 19 Novembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

En l’honneur du 500 ème anniversaire de la mort _ le 27 août 1521 _ de l’immense Josquin Desprez, la délectation suprême d’un sublime CD de ses Chansons, par l’Ensemble Clément Janequin

15oct

Afin d’honorer comme il se doit Josquin Desprez,

un des plus sublimes compositeurs de notre musique occidentale _ et peut-être même le plus grand de tous !!! _,

décédé à Condé sur l’Escaut le 27 août 1521,

et en plus de l’indispensable intégrale de ses sublimissimes Messes, par les Tallis Scholars sous la direction de Peter Phillips _ cf mon article du 12 octobre 2020 : _,

voici que le magnifique Ensemble Clément Janequin nous a offert un extraordinaire CD _ Ricercar RIC 423 _ de ses merveilleuses Chansons à 5 et 6 parties...

Un excellent article de Resmusica du 23 février 2021,

sous la plume de Charlotte Saulneron,

en a fait un très juste compte-rendu, que voici :

L’ensemble Clément Janequin au rendez-vous pour Josquin Desprez

Quoi de plus naturel pour Dominique Visse et l’ensemble vocal Clément Janequin, grands interprètes spécialistes de la musique de la Renaissance, de consacrer en 2021 un nouvel enregistrement autour de l’œuvre vocale de Josquin Desprez _ Beaurevoir, vers 1440 – Condé-sur-l’Escaut, 27 août 1521 _, un des compositeurs les plus en vue _ et c’est même là un euphémisme… _ de la musique polyphonique française à son apogée sous François Ier, décédé il y a 500 ans.

Les commémorations sont toujours l’occasion _ félicitons-nous en pour les mélomanes _ pour les artistes de remettre en lumière les œuvres phares et des redécouvertes. Les dix-neuf _ merveilleuses ! _ propositions de ce disque ne font pas figure d’exception, toutes sélectionnées au sein du Septiesme livre de chansons du maître, recueil paru _ en 1545, à Anvers, par les soins de Tylman Susato (vers 1510 – 1570) _ plus de vingt après la mort du musicien, attestant s’il le fallait encore de sa notoriété.

Deux prismes du compositeur sont ainsi approchés par les interprètes : la mélancolie bien caractéristique de Josquin Desprez, à l’image de Regretz sans fin il me fault endurer (piste 1), Cueur Langoreulx (piste 5), Parfons regretz et lamentable joye (piste 17) notamment ; et l’humour coquin du musicien avec, par exemple, Allegez moy doulce plaisant brunette (piste 2), Petite camusette à la mort mavez mis (piste 8), Faulte d’argent (piste 12), Baises moy ma doulce amye (piste 13).

Grâce à cela, les atmosphères varient, agréablement agencées, tout en maintenant une cohérence globale matérialisée _ oui ! _ par une texture polyphonique et contrapuntique dense de cinq ou six voix avec un contre-ténor, deux ténors, deux barytons et une basse. Le renouvellement de l’écoute est également assuré par les interventions du luthiste Éric Bellocq et de l’organiste Yoann Moulin _ excellents eux aussi, tous deux _, les chansons de Josquin pouvant s’adapter à diverses formations instrumentales. Voici ainsi une agréable alliance entre les voix et les instruments qui permet de mettre en exergue toute l’élaboration de l’écriture du maître sous son apparente simplicité _ oui. La prise de son bien équilibrée et sans respirations intempestives bénéficie de la belle acoustique du Théâtre élisabéthain du château d’Hardelot.

L’originalité de cette programmation est dans l’hommage musical de Nicolas Gombert (1495-1560) avec Musae Jovis dont la polyphonie à six voix est écrite sur la mélodie de Circumdederunt me utilisée par Josquin, ainsi que le « lamentatio super morte Josquin de pres » de Hieronymus Vinders _ actif vers 1525 – 1526.

Dominique Visse et l’ensemble Clément Janequin sont une valeur sûre _ certes _ dans ce répertoire. La maîtrise stylistique de l’ensemble français, sans artifice d’affect, fait jaillir un _ merveilleux ! _ climat soyeux et intime où les lignes claires déploient dans une technique irréprochable un contrepoint au firmament _ oui. Le tempo choisi permet une approche analytique de chaque pièce sans en oublier l’expression. Ces choix interprétatifs donnent toute l’aura nécessaire _ oui : splendide ! _ à la musique d’un pilier de la musique française _ et universelle !!!

Josquin Desprez (vers 1450-1521) : Septiesme livre de chansons.

Luis de Narváez (1490-1547) : Mille Regretz.

Nicolas Gombert (1495-1560) : Musae jovis.

Hieronymus Vinders (actif vers 1525-1526) : O mors inevitabilis.

Hans Newsidler (1508-1563) : Mille regretz.

Eric Bellocq, luth ;

Ensemble Clément Janequin, direction : Dominique Visse.

1 CD Ricercar.

Enregistré au Théâtre élisabéthain du Château d’Hardelot en février 2020.

Notice en français, anglais et allemand.

Durée : 61:14

Une délectation à ne surtout pas laisser passer…

Ce vendredi 15 octobre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

Re-création de l’opéra « Il Palazzo incantato di Atlante » (1642), de Luigi Rossi (1597 – 1653)

29sept

Une très intéressante interview _ Leonardo Garcia Alarcon confiné dans le palais enchanté de Rossi _ du chef Leonardo Garcia Alarcon

par Charlotte Saulneron dans le numéro de ce jour de ResMusica,

à propos de le re-création _ à Dijon, Nancy et Versailles _ de l’opéra de Luigi Rossi (Torre Maggiore, près de Foggia, 1597 – Rome, 19 février 1653)

« Il Palazzo incantato di Atlante« ,

sur un livret de Giulio Rospigliosi (Pistoia, 27 janvier 1600 – Rome, 9 décembre 1669 ), futur pape Clément IX (20 juin 1667 – 9 décembre 1669),

un opéra qui fut créé le 22 février 1642, à Rome, au théâtre du splendide Palazzo Barberini _ Maffeo Barberini (Florence, 5 avril 1568 – Rome, 29 juillet 1644) étant alors le fastueux et flamboyant pape Urbain VIII (6 août 1623 – 29 juillet 1644) _ ;

me donne l’occasion de me pencher un peu sur l’importance de Luigi Rossi dans l’histoire de la musique,

à la fois en Italie et en France…

Leonardo García Alarcón confiné dans le Palais enchanté de Rossi

Après les opéras de Cavalli, comme Eliogabalo présenté à l’Opéra de Paris en 2016, Il Giasone à Genève et Erismena au Festival d’Aix-en-Provence en 2017, puis El Prometeo d’Antonio Draghi en 2018, ou encore La Finta Pazza de Francesco Sacrati à l’Opéra de Dijon en 2019, voici la nouvelle redécouverte _ oui _ italienne de Leonardo García Alarcón, qui sera présentée début octobre à l’Opéra National de Lorraine, puis à l’Opéra Royal de Versailles, après avoir été créée en ligne, pandémie oblige, à l’Opéra de Dijon : Il Palazzo Incantato de Luigi Rossi.


ResMusica : Très habitué à exhumer des ouvrages lyriques baroques, comment avez-vous découvert Il Palazzo Incantato de Luigi Rossi ?

Leonardo García Alarcón : J’ai découvert le manuscrit d’Il Palazzo Incantato à la Bibliothèque du Vatican vers 1999-2000. J’étais en train d’étudier la musique de Marco Marazzoli, un harpiste _ et compositeur (Parme, 1602 – Rome, 26 janvier 1662), installé à Rome en 1626 _ qui travaillait avec Luigi Rossi, quand je suis tombé sur ce manuscrit tout à fait par hasard. Je n’ai _ hélas _ pas retrouvé à l’époque des écrits ou des textes de différents musicologues qui puissent me parler plus de l’œuvre que je venais de découvrir. J’ai commencé autour de 2006-2007 à me rendre compte qu’il y avait un intérêt dans l’œuvre de Luigi Rossi en commençant à m’intéresser à sa musique qui se trouvait à la Bibliothèque nationale de France. Quand finalement l’Opéra de Dijon m’a proposé de monter Il Palazzo Incantato, j’ai pu demander la copie de ce manuscrit que j’avais vu en 1999 au Vatican. C’est en se basant sur ce manuscrit que l’on a construit notre partition.

RM : Pourquoi avoir choisi cet ouvrage monumental pour le faire revivre sur scène ?

LGA : Il me semble très important de connaître Il Palazzo Incantato parce que l’œuvre de Luigi Rossi occupe une place conséquente _ certes !!! _ dans l’histoire de la musique, pas seulement au sein de la musique romaine ou de la musique italienne, mais aussi dans l’histoire de l’opéra français _ bien sûr ! En effet, en 1646, on lui commande l’Orfeo qui va devenir _ rien moins que _ la première commande d’un opéra en France. Il s’agit d’un grand compositeur qui avait une grande admiration pour l’œuvre de Claudio Monteverdi ; on garde même des copies de plusieurs pièces de Claudio Monteverdi de la main de Luigi Rossi _ voilà. J’ai pensé que c’était nécessaire, notamment d’un point de vue historique _ au moins… _, de mettre en lumière ce compositeur et cette œuvre composée en 1642, quelques mois plus tôt que l’Incoronazione di Poppea de Claudio Monteverdi composée la même année à Venise.

RM : Comment caractérisez-vous l’écriture et le sens de la dramaturgie de Rossi dans Il Palazzo Incantato ?

LGA : Je vais commencer par une petite anecdote : on parle toujours de « Pur Ti Miro » dans l’Incoronazione di Poppea, comme le premier duo d’amour de l’histoire de l’opéra, mais en réalité c’est le duo d’amour entre Bradamante et Ruggiero à la fin d’Il Palazzo Incantato qui est le premier duo d’amour de l’histoire. C’est notamment pour cette raison que je pense qu’il y a encore des pages à écrire et à analyser sur la relation entre ces deux pièces qui, d’une certaine façon, incarnent l’esthétique romaine et vénitienne de l’opéra _ voilà. Je suis aujourd’hui convaincu que ce Palazzo Incantato a même pu influencer _ rien moins que _ la décision de donner l’Incoronazione di Poppea à Venise en 1642. D’une certaine façon, ce Palazzo Incantato incarne tout ce que l’Incoronazione de Poppea critique sur le plan moral. Enfin, il ne faut pas oublier que l’Incoronazione de Poppea correspond au premier opéra historique de l’histoire, mais Il Palazzo Incantato est le premier opéra où on utilise un livret basé sur l’Orlando furioso de l’Arioste, qui met aussi en scène quelques personnages historiques comme Orlando.

Giulio Rospigliosi, le librettiste d’Il Palazzo Incantato, futur pape Clément IX, a réalisé une adaptation du passage du Palais enchanté d’Orlando Furioso, qui permet déjà à Luigi Rossi d’organiser son discours musical. Le compositeur possède vraiment un génie particulier pour décider quel type de forme musicale va accompagner un texte poétique _ ce qui est d’une immense importance musicale, forcément… Du temps de l’écriture de l’opéra, on est au moment où les récitatifs montéverdiens basculent _ oui… _ vers une sorte d’arioso, c’est-à-dire un récitatif cantabile, qui va être aussi _ en effet _ la particularité du récitatif de Francesco Cavalli _ Crema, 14 février 1602 – Venise, 14 janvier 1676 _ à la même époque à Venise. Ce récitatif va amener Lugi Rossi à composer dans Il Palazzo Incantato des airs qui vont se développer avec des ornements, une sorte de « pré-aria », c’est-à-dire des arias à l’état primitif de ce que va devenir l’aria à partir de 1660-1670, comme l’aria da capo napolitain qui donnait _ donnera _ la possibilité à l’interprète de montrer toute la pyrotechnie vocale dont il était capable et qui va faire _ bientôt, alors _ des castrats la gloire de l’Italie à travers toute l’Europe. Ici dans cet opéra, on peut voir d’une manière très subtile comment les récitatifs se transforment peu à peu _ voilà.

On remarque également que dès le prologue, l’orchestre accompagne à six et à sept voix écrites, une richesse inouïe qu’on pouvait seulement se permettre _ pour des raisons financières _ à Rome. On a aussi dans cette œuvre des chœurs avec un orchestre double, voire même des triples chœurs, chose que l’on n’avait jamais entendue à l’opéra _ du moins _ au XVIIᵉ siècle. Il Palazzo Incantato est un opéra qui anticipe tout ce que l’on va faire à la fin du XIXᵉ siècle, qui utilise tous les moyens mis à disposition. Il ne faut pas oublier qu’on est à la Cour de Barberini à Rome _ oui ! _ où l’on dispose aisément de ces doubles orchestres et de ces triples chœurs, ainsi que de tout un casting de plus de 22 rôles solistes à l’époque, alors que cela était inimaginable pour Venise. Luigi Rossi a utilisé tous ces moyens de richesse, de complexité aussi, pour choisir des formes très contrastantes, mais qui permettent justement au discours dramaturgique d’avancer avec une variété de styles extraordinaire _ voilà.

RM : Le nombre conséquent de solistes, les doubles et triples chœurs et les ballets : ce n’est pas vraiment dans l’ère du temps avec la pandémie qui a notablement impacté le secteur ! De quelle manière s’est menée la transposition de cet ouvrage lyrique sur scène, autant musicalement que scéniquement ? Avez-vous fait des concessions dans cette période si particulière ?

LGA : Quand vous me parlez de pandémie, ma première pensée se tourne vers la pandémie de 1642 qui a ravagé l’Italie entre 1641 et 1642, mais vous évoquez sûrement celle du Coronavirus ! La décision de monter Il Palazzo Incantato s’est prise naturellement bien en amont de la période que l’on est en train de vivre, mais Laurent Joyeux et l’Opéra de Dijon ont décidé de maintenir cette création, tout autant que Matthieu Dussouillez à l’Opéra National de Lorraine, qui est co-producteur de ce spectacle. Cela a été pour nous une véritable chance.

Ainsi, on a simplement agi comme à cette époque, c’est-à-dire que les différents acteurs du projet se sont contrôlés régulièrement pour identifier les personnes éventuellement infectées au sein de l’orchestre, des chœurs, comme des solistes. Heureusement, on n’a eu aucun cas positif. Par contre, on a vivement ressenti que la pièce était écrite pour décrire l’époque dans laquelle nous évoluons aujourd’hui, soit un Palais enchanté où tout le monde est confiné _ voilà ! _, où personne ne peut se rencontrer, empêchés par Atlante. Pour nous, Il Palazzo Incantato est devenu un _ stupéfiant _ miroir de notre vie quotidienne, avec des métaphores et des figures allégoriques quasi-permanentes. D’ailleurs, lors de sa création, nous étions presque dans un palais enchanté à l’Opéra de Dijon, seuls sur scène et sans public. On pensait que nous étions aussi manipulés par Atlante !

Mais la concession la plus difficile à faire pour moi a été que les chœurs soient masqués. Quand un chœur crie ou s’exprime d’une manière tellement exacerbée que dans l’écriture de Luigi Rossi, cela est très difficile. A part cela, je ne me souviens pas d’avoir fait d’autres concessions, et on ne m’en a pas demandé d’en faire. La seule qui nous manquait, c’était le public : cela sera rétabli à Nancy dans les prochains jours !

RM : Le travail d’une production lyrique se mène à deux, avec un metteur en scène. Quelles grandes lignes directrices avez-vous définies avec Fabrice Murgia ?

LGA : Avec Fabrice Murgia, notre seule ligne conductrice a été le livret _ c’est capital, en effet… D’une certaine façon, l’esthétique sur scène, et même mes choix d’interprétation, sont anecdotiques par rapport à la force dans nos âmes que provoque le livret et le discours proposé par celui-ci. Notre ligne directrice a été d’être toujours fidèle à ce qu’aujourd’hui, c’est-à-dire en 2021, provoque un livret de ce type : de quelle manière sommes-nous bouleversés aujourd’hui _ voilà _ par les propositions d’un tel livret ; dans quel sens partage-t-on encore le même type d’émotions qu’un être humain de la moitié du XVIIᵉ siècle ? Nous n’avons pas perdu de temps à essayer de raconter une histoire qui n’est pas celle qui est écrite dans le livret ou bien proposée par le compositeur…

RM : Si vous aviez à présenter l’ouvrage en quelques mots…

LGA : L’histoire nous rappelle le combat entre Tancrède et Clorinde _ narré par L’Arioste en son Orlando furioso. Le magicien Atlante, protecteur du Sarrasin Ruggiero, cherche à le protéger de son amour envers la chrétienne Bradamante, en construisant un palais enchanté où seront englouties toutes les personnes s’en approchant. Ce palais est une sorte de sédatif _ voilà _ des désirs, un sédatif de l’âme. Finalement, beaucoup d’amour et beaucoup de couples sont absorbés par ce palais, générant de fait plusieurs histoires parallèles. Mais Atlante n’empêchera pas la rencontre entre Ruggiero et Bradamante, celui-ci devenant même le miroir de celui qu’il souhaite protéger d’un amour interdit, comme une sorte d’hologramme. Bradamante va entendre chanter ainsi deux Ruggiero, sans savoir lequel est le vrai. C’est pour cette raison que ce palais enchanté est d’une certaine façon, le miroir de nos vies, avec le fait de ne pas savoir si cette vie est vraiment notre vie ou bien si nous sommes en train d’être rêvé par quelqu’un d’autre. Mais le plus important dans tout cela est que la réalité, le désir, et l’amour, ne peuvent pas être arrêtés, même par un magicien de la puissance d’Atlante.

RM : Et si vous aviez à retracer brièvement l’aventure de cette nouvelle production ?

LGA : Le grand défi de cette nouvelle production était de pouvoir donner une pièce avec un livret aussi complexe _ comme toujours à cette époque ! Cf par exemple les opéras de Cavalli… _ que celui-ci, de le rendre intelligible par un spectateur sans qu’il soit contraint de le lire avant le spectacle, et de lui faire comprendre immédiatement les enjeux les plus basiques. En cela, Fabrice Murgia a réalisé un travail extraordinaire que j’admire en tous points de vue, parce qu’on arrive vraiment, du début à la fin, à percevoir une trame, un fil rouge _ voilà : c’est essentiel… _ , qui permet de lire les histoires de chaque protagoniste à l’intérieur de ce palais et de comprendre l’histoire globale sans se perdre. Désormais, le plus grand défi pour cette création à Nancy sera la rencontre avec le public ; c’est cette respiration qui nous a manqué à Dijon et que nous offre habituellement le public.

Aussi, une dernière chose : la vidéo, dans ce spectacle, joue un rôle très important. C’est une sorte de quatrième dimension, une dimension à part car les personnages, même à l’intérieur du palais, sont filmés ; de cette manière, on vit une réalité qui est celle de la scène. Une autre réalité se superpose : celle qui se passe à l’intérieur du palais et qui est reflété dans un écrin avec deux cadreurs qui filment de manière presque permanente les personnages. C’est d’une richesse telle qu’on a été inspiré comme s’il s’agissait d’un décor d’opéra, un décor émotionnel alimenté par les visages des chanteurs qui expriment les émotions les plus intenses.

Crédits photographiques : Leonardo García Alarcón © Franck Juery

Un recul un peu panoramique sur certains des débuts _ ailleurs qu’à Venise : à Rome et à Venise _ de l’opéra en Europe _ même si l’on constate la formidable circulation, à cette époque comme à d’autres, des œuvres, des idées, et des hommes, à travers l’exemple ici de Luigi Rossi…

Ce mercredi 29 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

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