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Et l’ultime chapitre, « Le chat et le château », autour de la question que se disait et écrivait Derrida : « N’est-il pas temps de vivre à la fin ? », mais « Qu’est-ce que ça veut dire à la fin ? » ; ou la question reprise et complétée, enrichie, comme chez Montaigne, du vivre et démourir à la fin en sa vie. Un exercice d’attention aux signes…

19nov

L’intitulé du tout dernier chapitre, le onzième, aux pages 113 à 137 de ce passionnant richissime recueil un peu composite _ mais c’est parfaitement assumé, et même totalement voulu par l’autrice _, qu’est ce très profond, en même temps que jubilatoire-hilarant et intensément méditatif « Et la mère pond vite un dernier œuf« , et qui s’intitule de façon un peu provocante « Le chat et le château » _ surtout mais pas seulement ceux, chat et château, de Montaigne, bien sûr ; aussi ceux, chats et château, d’Hélène, ses chats successifs (elle les nomme, page 119 : Thessalonique, Philip, Aletheia, mais aussi, depuis, Haya et Isha : elle les a nommées dans la dédicace manuscrite de l’exemplaire qu’elle a pris soin de m’adresser au 15 rue Vital Carles de la librairie Mollat, s’il vous plaît !..), depuis 1994 peut-être, ainsi que son propre château : sa tour d’écriture où elle se claquemure chaque été (juillet-août) aux Abatilles, pour être seule à seule en son échange hyper-animé-inspiré, sous la caresse à l’occasion furibarde des vents-zéphirs du tout proche Océan Atlantique, toute exclusivement dédiée au seul dialogue endiablé de voix et d’écriture, comme cela se remarque en chacun de ses livres depuis pas mal de temps, avec ses chers spectres revenant là reprendre-poursuivre-continuer presque sereinement le plus naturellement du monde leur ultra-vivante conversation stimulante, un jour idiot de mort du corps de l’interlocuteur stupidement interrompue, mais qui peut ici avoir la grâce de reprendre avec ce qui demeure de la voix qui continue elle de prendre la parole, répondre, et se répandre, comme si aujourd’hui c’était tout simplement l’hier, et en toute évidence repris et poursuivi- continué, dès les six heures du matin (de ses conversations téléphoniques avec l’ami Jacques Derrida, par exemple, interlocteur ici privilégié), comme si rien du tout n’était si bêtement venu l’interrompre, ce dialogue, de son blanc vide, ligne téléfaunique en momentané seulement provisoire dérangement, en son très effectivement magique fécond à profusion « rêvoir » de l’écriture des Abatilles l’été ; à la façon de Montaigne en dialogue enchanté permanent, déjà, avec les Muses de ses poutres peintes ou gravées de maximes pense-bêtes, des très chers livres de sa précieuse librairie soigneusement rangés à portée de main sur les étagères en rond dos au mur circulaire de la tour, lui faisant face, dont son si précieux exemplaire de Bordeaux à revenir, « tant qu’il y aura de l’encre et du papier« , et face au ciel de son admirable fenêtre, continuer d’annoter d’ajouts de diverses couleurs ; de même qu’Hélène s’amuse ici à reprendre-relire et peut-être elle aussi à son tour, en sa tour, annoter ses anciens Cahiers (dont celui, un peu planétairement, mortellement tragique, de 1995 : à la date du 5 novembre, notation des séismes planétaires simultanés des morts, par assassinat et suicide, d’Isaac Rabin et Gilles Deleuze, la veille, tous les deux, le 4 novembre 1995) ; sans oublier les danses caressantes furtives, à leur entière guise, de leurs respectives chattes, inspiratrices magnifiques d’initiatives superbes d’échanges de signes totalement imprévues, par leurs mouvements subtils, à entreprendre, par Hélène, de décrypter : les animaux, et sans mentir, viennent eux aussi nous parler : je vais y revenir… _, porte sur la question du vivre et démourir en sa vie, à la fin _ « mais qu’est-ce que ça veut dire : à la fin« , page 113 _,

posée par Jacques Derrida _ dont Hélène se souvient avec délices de leurs réguliers richissimes échanges téléphoniques de l’aube, à 6 heures du matin _, Maurice Blanchot, Gilles Deleuze, Franz Kafka ou Michel de Montaigne….

Je prends donc le chapitre à son tout début, sa superbe ouverture _ idéalement derridienne _, page 113 :

« La vie quotidienne de la Déconstruction ?

J’étais bien embêtée

Montaigne ayant déjà tout dit _  tiens donc !

La déconstruction _ c’est la vie quotidienne, son souffle _ au fil de la durée qui nous est infiniment généreusement provisoirement accordée.

L’ordinaire extraordinaire. Et vice-versa _ c’est-à-dire l’extraordinaire qui vient faire parfois, ou même un peu souvent, le presque ordinaire des créateurs.

Chaque jour, dit Kafka, il s’agit de vivre et de ne pas mourir, cela peut s’entendre activement ou passivement _ en effet ; et pour beaucoup, la plupart probablement, c’est plutôt passivement qu’ils l’entendent, et ce sont alors en effet la lassitude et l’ennui qui gagnent peu à peu, insidieusement en général, sans trop de signaux perceptibles d’avertissement, du terrain, et finissent par l’emporter et emporter à la tombe celui qui n’en peut plus de sa déconstruction-débandade-débacle personnelle, naufrage : « Ich habe genug« , chant plus positivement Bach en forme, lui, de divin remerciement ; et Deleuze, emboîtant le pas à la fêlure de Francis Scott Fitzgerald : « toute vie est, bien entendu, un processus de démolition« , qui nous a jadis marqué, dans « Logique du sens« .

Lorsque Jacques Derrida a écrit, écrit enfin : quand mourir enfin ? c’est que, en ayant assez _ lui au moins _ de mourir chaque jour, il se disait : n’est-il pas temps de vivre à la fin, mais qu’est-ce que ça veut dire : à la fin

Le matin, il disait _ intensément curieux et jamais rassasié _ : quoi de neuf ? Sur ces mots la déconstruction avait commencé _ sa sape de taupe. Le neuf est-il neuf ? En quoi l’est-il ? Combien de temps ? Tout est toujours plus ou moins neuf que la dernière fois, le temps de vieillir _ la neuveté peut parfois, et finit par, s’épuiser, avec l’usure forcée du corps ; même pour ceux qui ont choisi de « vivre et ne pas mourir » « activement » : la dépression l’emportant, peut alors et pour de bon emporter, l’emporter, avoir le dernier mot de conclusion, et privation physiologique au moins de sa parole…

Que va-t-il nous arriver ? Tout n’arrête pas d’arriver _ en effet, dans la survivance continuée du vivre de la machine biologique : les accidents (et imprévus) ne manquent jamais de se succéder et surprendre _, tout ce à quoi on ne s’attendait pas, à quoi on n’aurait jamais pensé, à quoi on n’avait encore jamais _ jusqu’alors, cet incident, cet accident _ pensé

Quoi ? Par exemple un chat _ et ce choix d’exemple d’un chat comme vecteur de signes n’a rien d’innocent ! _, ou une phrase, une énigme quoi _ qui réclame impérativement, à l’hyper-attentif non étourdi, son décryptage, une méditation un peu creusée…

Pour garder ce qui se passait, de passer _ telle est donc la fonction préciosissime : retenir, maintenir, conserver au moins une trace et si possible écrite : l’écrit faisant bien foi… _, je tendais le filet d’un cahier _ voilà : annuel, semble-t-il, pour Hélène.

Quand le chat, amour et douleur infinis, est-elle arrivée ?

C’était en 1994 _ se souvient ici Hélène. Et depuis je n’imagine pas _ plus _ vivre sans chat. Suivons le chat. Elle _en l’occurrence la chatte _ nous mène d’un bond _ de chat _ en 1995 _ et son cahier, donc.

Que faisions-nous en ces mois«  _ et Hélène d’entreprendre ici, page 114, le dialogue actif et ré-inventif de sa relecture, ce mois de février (puis juillet, semble-t-il) 2021 d’écriture, de son cahier de 1995 ainsi repris, relu et ré-interrogé.

« Tous les jours nous pensions _ Derrida et elle, Hélène. Tous les jours nous pensions à _ surtout ne pas oublier de _ penser et dès la première heure nous nous y mettions _ s’y mettre est en effet nécessaire : il faut activer le reçu qui sinon demeurerait passif, inaperçu, terne et bien morne, quasi mort-né, stérile… Au téléphone, cela  _ penser _ se joue à deux _ et ce ping-pong jouissif de relance-réponse, en effet, aide bien à jouer à penser… _, chacun (de nous deux) se demande, donc demande à l’autre, comme le rappelle Jacques Derrida, à quoi penser _ d’un peu neuf _ tant qu’il fait jour, nous avons des devoirs de penser en attente, en instance _ incitatifs, dynamisants et fécondants _, et là-dessus la journée apporte _ d’elle-même aussi, incidemment et accidentellement _ plus d’un sujet inattendu à penser _ de totales surprises. J’ai dit « jouer », c’est là le travail _ de ce que, d’après mon amie Marie-José Mondzain, je me suis mis à baptiser-néologiser « imageance« … _ le plus sérieusement humain qui nous attend. Jouer c’est travailler _ en se livrant à cette jouissive imageance giboyeuse-joyeuse _, avec le plaisir _ puissant _ de satisfaire un appétit _ fondamentalement _ vital, un besoin inquiet _ qui fait avancer. C’est que tous les jours il nous faut nous mettre à penser le monde et (le) moi, tous les deux, l’un par et à cause de l’autre _ en un vigoureux dynamisme de l’échange doublement respiré-inspiré. (…) Je ne crois pas qu’il y ait eu beaucoup de jours sans communication _ entre eux deux, Hélène et Jacques. Jouer à penser, c’est-à-dire penser vers l’autre pensée, penser à la pensée de l’autre, s’exercer à penser à penser _ et ne pas l’oublier _, s’aiguiser, s’affûter, se polir _ oui, oui : quels cadeaux de la vie qu’une telle si féconde (en œufs pondus, dirait Eve la mère et sage-femme, c’est-à-dire œuvres…) amitié-coopération _, s’apaiser, c’est la vie quotidienne de l’amitié _ archi-vivante et fécondante. La lame _ aiguisée-affûtée, donc _ et l’âme de l’amitié, le fil, le lien qui n’attache pas _ ni ne pèse _, qui continue, porte _ et emporte, exalte, enthousiasme, enflamme _ la parole

En tant que puissance de la communication d’âme à âme l’amitié est l’appareil téléphonique _ de transport du penser _ par excellence

Avant le téléphone on pouvait _ déjà, oui _ téléphoner _ par delà la distance physico-géographique qui sépare les corps physiques ainsi disjoints _ sans téléphone. L’amitié appareille _ tel un vaisseau, trans-atlantique, trans-pacifique, etc. Apparie _ fait la paire. S’exprime entre pareils _ l’amitié égalise instantanément et à jamais, pour le toujours forever de l’éternité (sans plus de considération de temps) ; cf l’extra-lucidement décisif  « Nous sentons et expérimentons que nous sommes éternels » du cher Spinoza ! A six heures du matin _ aux alentours de l’aurore ouvrante aux délicieux doigts de rose  _ on se disait : « J’allais t’appeler. » On appelle avant d’appeler. On téléphone avant de prendre l’appareil. La vie marche au téléphone _ aux dialogues instaurés, tenus, entretenus, vivifiants, exaltants ainsi instantanés.

Avant l’appareil magique _ de Graham Bell, en 1876 _, on communiquait par téléphone lent _ c’est ça : seulement un peu lent, mais qui pouvait aussi attiser, sur-aviver, le désir de se toucher bientôt par la correspondance… _, par courrier, lettre, correspondance, on s’écrivait l’un l’autre _ telles Madame de Sévigné et très chère sa fille Madame de Grignan, au rythme des courriers institués des malles-postes : deux, puis trois fois par semaine alors entre Paris et Grignan… On ensemençait la distance avec des graines _ magiciennes _ de proximité _ affective, voire passionnée _, de nouvelles espèces de mots _ même néologisant… _ germaient.

Tous les jours ou presque, on se sera écrit _ Jacques et Hélène _ par téléphone« 

Telles sont les trois premières enthousiasmantes pages, 113-114-115, de ce lucidissime chapitre « Le chat et le château« , qui vient clore en beauté le recueil des onze chapitres constituant ce beau livre méditatif et varié ; et dont Derrida et Montaigne sont les deux principaux très amicaux interlocuteurs, de génie.

Avec aussi ce passage, aux pages 118-119, introduisant précisément le chat et le château (de Montaigne, et puis d’Hélène) qui vont fournir le titre du chapitre terminal conclusif de ce livre-ci :

« Et ce jour-là _ le 4 novembre 1995, date gardée par le cahier de cette année-là _, des mots _ c’est-à-dire aussi bien sûr des maux _ sont arrivés. Comme des chatons _ mis bas dans les buissons du jardin des Abatilles par la chatte. Ils sont là. on ne peut pas les chasser. Petites créatures qui ne passent pas, qui se mêlent peu à peu, puis désormais, à tous les sangs de l’âme _ nous comprendrons plus loin pourquoi ces « sangs de l’âme » : les disparitions (par assassinat et suicide) de Yitzhak Rabin et Gilles Deleuze, ce même 4 novembre 1995. C’est qu’il y avait destin _ funeste, fatal, maudit. Le destin est là bien longtemps avant de se faire connaître _ car en existaient, bien sûr, de sournois peu visibles prémisses.

Ce jour-là, il était arrivé un mot et un chat. Le mot avait son ombre _ mortelle. Le chat était aussi une chatte. Le jour dont je parle aujourd’hui de fin juillet _ en la maison d’écriture d’été des Abatilles.

C’était l’été. On le reconnaîtra. C’était l’été du chat et du château _ visité, comme souvent, à Montaigne, après sublime halte à la sérénissime majesté de la Dordogne, au quai archi-tranquille du village de Cabara : je l’ai ailleurs noté ; cf ce qu’en dit, furtivement au passage, mon article du 28 mai 2022 : «  » ; en revoici donc tout le passage : « Et pour rejoindre, depuis Bordeaux, la belle cité médiévale de Saint-Émilion, par une splendide journée ensoleillée d’une fin mai qui ressemble tellement à l’été, je m’étais aussi offert, en prélude enchanté !, le petit détour, depuis Branne, par le sublime panorama très verdoyant du fantastique méandre de la large et paisible Dordogne à Cabara _ un des plus beaux spectacles que peut offrir la douceur épanouie et sereine de la France !,  en pensant bien entendu à ce petit détour-rituel que ne manque pas d’accomplir, chaque année, en son été, mon amie Hélène Cixous _ cf la miraculeuse vidéo de notre entretien du 23 mai 2019 à propos de son « 1938, nuits« , paru aux Éditions Galilée le 24 janvier 2019 _  en rendant visite, depuis son domicile d’écriture des Abatilles, à Arcachon, à la magique tour de notre tendrement vénéré Montaigne »…

En réalité. Prenez un chat et un château, combinez, agitez les dés, jetez : le résultat _ des mots ainsi que des maux, en cascade _ est innombrable. Le Chat et le château venaient d’arriver dans nos existences et par suite dans les textes _ qui les gardent. Ou inversement, on ne sait jamais qui cause quoi.

C’est un lundi. L’un dit : Je travaille sur le chat et le château. Dant tout ce que j’ai réécrit sur Blanchot (car sur Blanchot on n’écrit pas, on récrit) le château et le mot demeure ont pris une place extraordinaire. L’autre dit : et le château ? Est-ce là un mot ou un chat ? Un chat-mot. Il est six heures _ du matin _ c’est l’heure des mots. Le château dit : moi le château, d’abord castel, castle, depuis le latin je châtre, je coupe, sépare, tranche. _ Tu savais que le château châtre ? L’un dit : comment va-t-on traduire ça en allemand ? Moi, je ne le savais pas, mais ma langue qui-sait-tout y avait pensé.

Et ici commença une conversation autour du château adoré, le mien _ le mien aussi : j’y suis allé plusieurs fois à pied depuis chez moi, à Castillon, à quelques kilomètres, en passant la Lidoire _, celui de Montaigne _ sur son tertre venté. Un château, dis-je, est une forme de déconstruction non théorisée, impossible de décider à quelle intention il répond, doit-il s’ouvrir à l’autre ou le repousser, qui sépare qui de quoi ou qui, la tour sépare-t-elle l’âme de Montaigne du monde, ou donne-t-elle sur le monde _ par sa fenêtre grande ouverte sur le bleu infini du ciel… _, le monde n’est-il pas la tour ? Selon Pierre Eyquem _ le père de Michel Montaigne _, le château est une armée, une forteresse, un bâtiment de guerre, il est construit _ avec remparts, toujours sur pieds _ sur l’idée de l’attaque et de l’exclusion. Selon Michel _ le fils de Pierre Eyquem _ le même château se défend d’être armé, il s’offre, sa force _ en effet extra-ordinaire, magique… _ est dans son ouverture _ pacifique, en plein cœur des guerres de religion qui font rage et auraient pu et dû décourager, mais pas Montaigne… _ à l’autre. Selon Kafka, le Château _ déjà celui de la ville haute de Prague, au Hradchin… _ est décidé à être Schloss, fermé, dehors l’étranger ! Neutre. Ou Burg, féminin.

Le cheval de Montaigne s’appelle Job. La chatte a un nom de jeune femme romaine. Ma chatte de ce lundi s’appelle Thessalonique. Plus tard elle s’appellera Philia. Aussi Aletheia. Une chatte ne meurt qu’un moment, sitôt partie elle revient et se transmet _ de mère en fille, les chattes se succèdent. La dernière fois que j’ai vu la chatte de Montaigne elle s’appelait Balzac _ Beauty est le nom de la chatte de ses « Peines de cœur d’une chatte anglaise« … Du temps avait passé. Cet été-là, elle était chat. On le sait, tout chat est indécidable _ il en fait à sa tête ; on ne le dompte pas _, la plupart du temps », pages 118-119.

(…)

« Plus tard le Château s’éloigne, à sa place demeure le mot Demeure » _ chez Derrida, après Blanchot ; pas chez Montaigne, ni Kafka… _ : voilà au moins pour le chat du château de Montaigne…

Et sur ces animaux infiniments subtils que sont les chats, voici aussi ces passages ô combien significatifs, aux pages 121 à 123 :

« J’écoutais la Voix, attentivement, comme on observe intensément un chat parler la langue des signes _ l’intensité de l’attention est bien évidemment absolument cruciale : la plupart manquant la plupart du temps d’intensité d’attention, et nous aussi, bien sûr, les premiers, trop souvent ; même s’il nous faut aussi un peu et bien dormir….

A d’autres moments, dit-elle (la Voix _ celle de Jacques Derrida, l’interlocuteur ou interlocutrice, cette Voix-ci, presque permanente de ce chapitre… _), j’ai l’impression qu’elle est un support de tes projections _ Derrida continuant de déconstruire…

_ Elle, qui ? « Elle », c’est, ici la chatte _ nous y re-voilà donc _ qui est aussi un chat, qui est une personne, c’est le personnage principal de cette journée naturellement philosophique : elle donne à penser _ voilà ! : elle, la chatte… Et entre les deux _ toi, Hélène, et elle, la chatte, poursuit la Voix revenue de Jacques Derrida _, il y a un mystère, elle devient ce que tu veux, supportes, penses d’elle. Comme si elle se cultivait à ton psychisme _ en quelque extraordinaire transubstantation d’espèce à espèce.

_ça ne peut se passer comme ça que parce que ça s’était déjà passé comme ça, dans cette saison du temps humain, l’enfance, où germent toutes les graines d’avenir. Elle a fait son Apparition _ qui se trouve être une ré-apparition. Un synonyme de Déconstruction : ce qui arrive comme impossible. Je n’en voulais pas, je ne l’ai pas cherchée, je ne l’attendais pas, elle m’est tombée dessus, comme le dieu, comme l’amour, comme la nuit. J’ai dit non.

_ Or, elle était arrivée, déjàrrivée _ rivée… _, comme un facteur de désordre dans mon système _ plutôt assez étanche à l’égard de l’extérieur, du dehors _ d’hospitalité, comme une langue étrangère venue déranger ma langue, et mon non a dit oui.

Si je l’ai acceptée, c’est qu’elle est le mystère du Retour caché sous l’air de l’Apparition. C’est une revenante d’amour _ voilà donc la raison de l’acceptation, finalement, de cette chatte par Hélène. Jadis, quand je l’aimai, elle était chien _ le chien Flip adoré et pleuré. Elle m’a remis la mort dans la vie, la joie qui tremble _ l' »admirable tremblement du temps » des « Mémoires d’Outre-tombe » de Chateaubriand. 

_ La mort ? dit-il.

_ La possibilité de l’impossible. Elle me menace. Elle va la frôler, se frotter contre elle, lui échappe.

_ Il est sûr, pense sa Voix _ la Voix revenue de Jacques Derrida _, qu’entre un chat qui vit avec toi et toi, il ne peut pas ne pas y avoir une sorte de lien mystérieux _ de connivence et alchimie trans-espèces _, c’est le bon sens même

_ La vie (dis-je). La vie-même. D’amour absolu je l’aime. Je me vis _ tant voir que vivre _ d’elle

_ A partir de là, qu’il y ait coexistence, cohabitation, partage comme tu le fais, il y a une richesse affective dont je n’ai jamais fait l’expérience. Chaquespeare à la faire. Tous les animaux, chats, chiens, chat chiens, motion, ellelui

_ Ce jour-là l’article du Monde dit que nous descendons de l’écureuil, dis-je

_ Je le savais. En tant que singe, j’ai toujours eu le culte de l’écureuil

_ Je cherche nos ancêtres dans les arbres. Je cherche les signes. Les signes sont des singes volants dans les rameaux des phrases. Je vois ta pensée avancer par bonds, haute sur pattes, passant d’un trait de génie de terre à air et s’aller plantant par imagination au bord de la lune, comme celle de Kepler. Comme Montaigne dans sa librerie ramenant le ciel _ entrant par son admirable fenêtre _ sous ses pieds. A l’aide des amis animaux.

_ Je n’ai jamais autant l’impression de penser que devant l’animal jamais je n’ai autant l’impression de danser _ voilà ! _ la pensée

_ Nos ancêtres dans les arbres et dans le lit _ des procréations

_ Les lièvres de notre bibliothèque

_ C’est là que ça se passe, dit Montaigne, devant un animal c’est là qu’il faut penser _ faire preuve d’ « imageance » inventive… _, multianimalement. C’est entre ma chatte et moi que jaillit l’étincelle _ illuminante. Nous nous entretenons de singeries réciproques. Si j’ai mon heure de commencer ou de refuser aussi elle a la sienne _ ou complice, ou rétive

Lorsque nous nous téléphonons entre la nuit et le jour, c’est l’heure d’or, celle où parlent Platon avec Montaigne, l’heure où s’appellent et se répondent avec la mort _ qui coupe et sépare, mais aussi relie _ la vie, avec l’humaine intelligence et sagesse, l’intelligence et sagesse animale

Leçons de chat : De la Liberté. Elle s’est sauvée qund on a marché sur elle. Où est la chatte en ce moment ? Dans son nid. On ne peut pas la prendre : elle vient. Comme toi. Comme moi. Comme Albertine. Elle ne peut que venir. Venir de partir. Pour l’aimer, lui laisser une liberté infinie. Mais j’y mets une limite infime pour entretenir _ et maintenir _ sa vie. Exercice infini de l’aspiration à l’infini. Il faut « avoir » ce qu’on n’a pas : la légèreté _ voilà, voilà : apprendre à la gagner, cette légèreté, balourdeaux que nous sommes... Être tout le temps là et jamais. Veiller à ne pas surveiller. Veiller à veiller » _ c’est admirable de subtilité, poésie et infinie justesse.

Et encore ceci d’admirable, et absolument fondamental, page 124 :

« Certaines vies ne font qu’une avec mourir. Certains ne font que mourir toute la vie, toutes leurs vies. Démourir presque chaque jour, c’est le destin de Kafka ou le sort, ou vivre à deux moi-s dans la même pièce dans le même lit, moi le grand jeune homme maigre, toujours encore jeune, qui fréquente les femmes et la mort, d’aucuns sont nés pour cette cohabitation

Certains sont posthumes, ils n’ont pas fini, la mot s’est arrêtée avant qu’ils aient fini leur vie, ce sont des morts manqués ou des condamnés en instance dans un des bureaux de la mort« .

Ainsi que pages finales ,aux pages 134 à 137 de cet ultime chapitre des onze du recueil, dans lesquelles Hélène relit « les dernières pages du Cahier 1995 » :

« C’étaient les dernières pages du Cahier 1995

Ce qu’il y a de bien avec un vrai cahier c’est qu’il est entièrement écrit par l’imprévu, accueillant à l’événement _ en son incontournable imprévision. Ce cahier-ci faisait voile, sous une mappemonde établie par un libraire de Livourne en MDCXLIV _ 1644. En ce temps-là, le pays natal de Jacques Derrida s’appelait Barberia. Les armes que brandissait ce morceau d’Algérie étaient un soleil immense, multicolore, flanqué d’une fleur-à-fruits géante et d’un palmier. A la droite du soleil posant pour notre plus grande curiosité, un animal dix fois remarquable. Le seul animal, le seul être vivant visible sur toute la surface du monde. L’unique au monde. Le solitaire. La créature. Mâle ou femelle ? Femâle ? Debout sur quatre pattes au sud entre Algieri et Costantina, à l’est du grand astre, calme comme une image, qui est-ce ? Ni un mouton, ni une chèvre, ni un hippopotame, ni un loup, ce ne serait pas un bœuf ? mais il n’a pas de cornes, ni même une petite vache _ il n’a pas de mamelle, ni de sexe, si c’est un cochon ? alors c’est un semi-cheval, sauvage ou domestique ça ne veut pas rien dire, il a l’air enceinte, ça ne ressemble pas du tout à _ , c’est un ou une nue _

 à force de réfléchir et retourner le quadrupède en tous genres, il me vient à l’idée que cet animal indéfinissable n’est autre qu’un quiquoi, ce fabuleux animal imaginaire qui a fait rêver Deleuze et Derrida chacun autrement.

C’étaient les dernières pages de 1995. Je venais d’écrire Savoir sans savoir où nous mènerait cette apparente sortie de cécité. (Plus tard H en arriverait à constater qu’on ne cesse de sortir d’une caverne que pour se trouver dans une autre cécité à explorer, mais en l’an 95, elle croyait parvenir au jour.)

Le 4 novembre Jacques Derrida eut une « réminiscence » . C’est ainsi qu’il désigna l’évocation d’une expérience unique, absolue et oubliée.

Il se souvint d’un jeune homme…

Ce n’était pas un souvenir.

C’était un phénomène épiphanique

Selon H, cet événement appartenait à cet espèce d’instants que Kafka désignait sous le nom de Mort apparente. Le mort-apparent lorsqu’il revient de sa disparition ne peut faire le récit de cette expérience, car elle a eu lieu hors du temps et hors de soi.  Seule en demeure la buée d’une trace.

Le jeune homme, à l’instant qui précéda sa disparition, sortait du stade de football situé à Kouba (banlieue d’Alger), en l’an 1948, le jour où mon père meurt _ le 12 février.

Selon moi Jacques Derrida ne voyait pas de rapport entre cet incident extraordinaire et celui que Maurice Blanchot appelait « L’Instant de ma mort » en 1994, et qui l’avait frappé de néant en 1944.

Le 5 novembre, il arriva _ la nouvelle que _ que Rabin avait été tué _ la veille, le 4 novembre, à Tel-Aviv _, témoigne le cahier page 58. Il faudrait un chapitre pour décrire la façon dont un tel assassinat nous arrive _ abasourdit et terrasse, modifie. A certains d’entre nous. Au monde entier. Un assassinat qui explose et par la suite continue à empoisonner les peuples et les univers pendant des générations _ certes. Depuis des semaines, il y avait des appels à la mort, Dieu seul sait ce que cela réserve. Ce sang ne va pas interrompre le processus de paix. Ce sang ne va pas interrompre l’acharnement de la mort _ on mesure aujourd’hui ce qu’il en est adevenu et advient.

C’est la fête, pas seulement chez les extrêmistes

Il y a des symétries, les assassinats de Sadate, de Boudiaf.

Où étions-nous quand il a serré la main d’Arafat ? C’est alors que la paix a commencé. A être poussée vers la condamnation à mort.

Le 5 novembre Derrida écrit un texte pour Deleuze. Il s’est jeté par la fenêtre. De temps en temps on avait des nouvelles indirectes. C’est tellement dur. Des coups à couper le souffle. Une tragédie du souffle. C’est une énorme histoire, composée de bien des histoires d’amitié et de philosophie. Il n’y a jamais eu entre Deleuze et Derrida de mini-agression. Lui, D., s’est toujours abstenu. Il y avait des camps, des guerres, des hostilités. Un homme pour la paix…

Entre nous, Deleuze et moi, il y avait une simple histoire d’amitié tissée de textes et de signifiants, jamais menacée, de sourires sous capes, des visites dans les châteaux de la folie, le jour où après une journée à Laborde, il s’exclame  » _ Moi les fous je les déteste. »  Je croyais que tu les aimais

On regarde l’enterrement jusqu’à trois heures du matin. Parmi toutes choses qu’on peut se dire, il y a ce phénomène inouï qu’en dehors d’un président des Etats-Unis, pour aucun enterrement d’aucun président-assassiné-du-monde, on n’imagina quelque chose d’aussi planétaire. Les prières, les discours, la mise en terre

Il s’appelle Isaac

Je ne parlerai pas ici, aujourd’hui, de ce que l’on se dit de « la France », ni des « juifs français »

Je préférais pleurer.

Pourquoi s’est-il jeté par la fenêtre ? Empédocle s’est jeté vers le bas.

 

 

A la dernière page du cahier, le 7 novembre 1995, rien de mal n’est arrivé

J’écris ces lignes en février 2021.

Mumia Abu Jamal est toujours vivant. Il est toujours dans les Death Rows, les couloirs de la mort. La vie dans la mort. Ou la mort dans la vie ? Il espère encore « rentrer à la maison ».

Il me vient à l’idée qu’il aura passé toute sa vie à desceller les barreaux de la prison.« 

Ou comment ne pas démourir trop sa vie ; « N’est-il pas temps de vivre, à la fin ? »

Ce mardi 19 novembre 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et en relisant, à la suite, l’article du mercredi 6 janvier « Et le parcours d’ »administrateur-adjoint » de diverses communes mixtes d’Algérie de Henri Ducros, gendre d’Amédée Ducos du Hauron « …

02déc

Et sur la lancée de ma relecture (« « ), achevée à l’instant,

de l’article «  » du mardi 5 janvier 2021, consacré à la carrière d’administrateur-adjoint de diverses communes mixtes d’Algérie d’Amédée Ducos du Hauron (Agen, 24 mars 1867 – Alger, 14 juillet 1935),

je poursuis avec ma relecture, immédiatement en suivant, de l’article «  » du mercredi 6 janvier 2021, consacré à la carrière d’administrateur-adjoint de diverses communes mixtes d’Algérie du gendre d’Amédée Ducos du Hauron, et époux de sa fille Eveline :

Henri-Bavolet Ducros (né à Alger le 25 juin 1897)…

Relecture que voici :

M’étant intéressé au parcours d' »Administrateur-adjoint » dans diverses « communes mixtes » d’Algérie, d’Amédée Ducos du Hauron,

parcours dont j’ai recensé les diverses occurrences _ du moins celles qui m’ont été accessibles sur le web _ de postes,

le long de sa carrière en Algérie _ carrière dont j’ignore pour le moment le tout-début : j’ai seulement pu remonter, et d’après une brève de La Politique coloniale en date du 31 janvier 1901 (cf mon article d’hier : ), à ceci : « M. Ducos du Hauron, rédacteur à la sous-préfecture d’Orléansville, est nommé adjoint (sic) à l’Ouarsenis, en remplacement de M. Dupuis, admis à faire valoir ses doits à la retraite«  _,

tout récemment je viens de découvrir, par la publication d’Actes Officiels dans le numéro de L’Écho d’Alger en date du 9 janvier 1913, le croisement des routes administratives de deux « Administrateurs-adjoints » de ces dites « communes mixtes » d’Algérie, qui vont se trouver liés aussi par des liens familiaux :

Amédée Ducos du Hauron,

et son futur gendre Henri-Bavolet Ducros _ cf son livret militaire _,

l’époux d’Eveline Ducos du Hauron _ j’ignore toujours la date et le lieu de ce mariage _ :

« Par arrêté de M. le Gouverneur Général, en date du 4 janvier 1913,

M. Ducros, candidat classé à la suite du concours du 26 novembre 1912, est nommé administrateur-adjoint stagiaire,

et désigné pour la commune mixte de Sidi-Aïssa, en remplacement de M. Ducos du Hauron.« 

Et 42 lignes plus bas, dans la même colonne de ce journal :

« M. Ducos du Hauron, administrateur-adjoint de la commune mixte de Sidi-Aïssa,

est appelé dans celle de la Mizrana, en remplacement de M. Léonardi, précédemment promu administrateur« .

J’ignore donc toujours l’âge qu’avait alors, ce 4 janvier 1913, le futur gendre, Henri Ducros _ ayant appris depuis, sur l’indication de son livret militaire, que Henri-Bavolet Ducros est né à Alger le 25 juin 1887, ce 4 janvier 1913, Henri Ducros avait donc 25 ans _

_ de même que celui de sa future épouse Eveline Ducos du Hauron _ ;

alors que son futur beau-père, Amédée, né à Agen le 24 mars 1867, allait avoir, lui, 46 ans.

Après ce premier poste dans la « commune mixte de Sidi-Aïssa« 

d’après l’information donnée dans la rubrique « Actes officiels » de L’Écho d’Alger du 9 janvier 1913 : « M. Ducros, candidat classé à la suite du concours du 26 novembre 1912, est nommé administrateur-adjoint stagiaire, et désigné pour la commune mixte de Sidi-Aïssa, en remplacement de M. Ducos du Hauron.

M. Ducos du Hauron, administrateur-adjoint de la commune mixte de Sidi-Aïssa, est appelé dans celle de la Mizrana, en remplacement de M. Léonardi, précédemment promu Administrateur  » (L’Écho d’Alger, le 9 janvier 1913),

voici quels ont été les sept postes suivants d' »administrateur-adjoint«  _ du moins tels que j’ai pu les recenser sur le web _ de M. Henri Ducros,

dont la famille était installée à Azazga, dès la décennie 80 du XIXe siècle _ même si lui-même est né à Alger, le 25 juin 1887 _ :

_ 2) la « commune mixte d’Azazga« 

d’après l’information donnée dans la rubrique « Actes officiels » de L’Écho d’Alger de cette fois le 14 décembre 1915 : « M. Ducros, administrateur-adjoint de la commune mixte de Sidi-Aïssa, est appelé dans celle d’Azazga _ le village où est installée sa famille (ses parents : Henri-Joseph Ducros et Philomène Roussel), depuis la décennie 80 du XIXème siècle _, en remplacement de M. Gérolami précédemment promu Administrateur « .

_ 3) la « commune mixte du Haut-Sébaou« 

d’après la mention suivante, dans la rubrique « Mouvement administratif _ dans les communes mixtes« , parue dans L’Écho d’Alger du 11 décembre 1919 : « M. Ducros, administrateur-adjoint de la commune mixte du Haut-Sébaou, est appelé à Aumale, en remplacement de M. Bercher« .

_ 4) la « commune mixte d’Aumale » _ même mention.

_ 5) la « commune mixte du Djebel Nador »

d’après cette mention dans la rubrique « Actes officiels _ Communes mixtes« , parue dans L’Écho d’Alger du 7 février 1923 : « Par arrêté du Gouverneur général de l’Algérie en date du 3 février 1923, M. Ducros, administrateur-adjoint de la commune mixte du Djebel Nador, est appelé à titre provisoire, à celle de Azeffoun.

M. Marchand, ancien élève diplomé de l’Institut national agronomique, est nommé administrateur-adjoint stagiaire, et affecté, à titre provisoire, à la commune du Djebel Nador, en remplacement de M. Ducros« . 

_ 6) la « commune mixte d’Azeffoun » _ même mention.

On notera aussi que la petite ville de Port-Gueydon _ où est domiciliée, rue de la Poste, la famille de Henri Ducros et son épouse Eveline Ducos du Hauron : ainsi le livret militaire de Henri Ducros le mentionne-t-il comme étant domicilié à Port-Gueydon le 10 janvier 1924, et le 1er août 1930… _ se trouve située sur le territoire de cette commune mixte d’Azeffoun.

Et vont paraître, dans le journal L’Écho d’Alger des 27 janvier 1925, 2 septembre 1929, 10 septembre 1929, 8 juin 1930, 30 mai 1931,10 septembre 1931, 20 juin 1933, 27 octobre 1933,

huit mentions signalant la présence à  Port-Gueydon de M. Henri Ducros, administrateur-adjoint ;

dont quatre fois (sur les huit) en des faire-part d’événements familiaux : les naissances de ses enfants Yves-Henri (en juin 1930) et Raymond (en mai 1931), et les décès de sa fille Raymonde (en octobre 1933), ainsi que de sa belle-sœur Mme Alphonse Ducros, née Gilberte Bure (en septembre 1929).

Enfin paraît aussi dans L’Afrique du Nord illustrée du 13  juillet 1934, le récit détaillé d’une visite aux ruines romaines de Port-Gueydon de l’archéologue M. Aymard, de l’École française de Rome, « accueilli dès son arrivée dans la cité _ de Port-Gueydon _ par M. Ducros, administrateur-adjoint de la commune mixte d’Azeffoun« … 

_ 7) et enfin « Dupleix« ,

avec cinq mentions, dans l’Écho d’Alger des 6 janvier 1937 _ pour son arrivée, accompagné de sa famille, à Dupleix (en provenance de Port-Gueydon) _, 18 juillet 1937, 2 janvier 1939, 5 janvier 1939 et 18 janvier 1939,

de « M. Ducros, administrateur-adjoint » à Dupleix  ;

en remarquant que les trois dernières de ces occurrences concernent le décès de l’épouse de M. Henri Ducros, née Eveline Ducos du Hauron…  

Ce mercredi 6 janvier 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Voilà donc, en rouge, les corrections et apports, de cette relecture, ce matin, jeudi 2 décembre 2021, de mon article «  » du mercredi 6 janvier 2021…

Ce jeudi 2 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Relecture-révision de l’article du 28 décembre 2020 : « L’apparentement des Ducos du Hauron d’Algérie avec les Gadel, par plusieurs dames Rey : Marie-Eugénie-Hortense, Aimée-Laurence, et Marie-Louise »

30nov

Voici les résultats, corrections et ajouts, de ma relecture de l’article du 28 décembre 2020 :

Le long temps passé sur les données disparates, telles qu’au fur et à mesure, elles sont devenues, et une par une, accessibles sur le web, des parentés familiales des Ducos du Hauron d’Algérie et des Gadel au cours des quatre premières décennies du XXe siècle, à la recherche de la pièce de ce puzzle qui les connecterait enfin très effectivement, m’a permis de découvrir avec assez de probabilité de vérité, ce lien qui, jusqu’à présent, n’était jamais apparu, encore, avec l’éclat d’une entière clarté d’évidence parfaite de parenté.

Ce lien concerne, pour commencer, et en prémices, la présence suivie, mais toujours particulièrement discrète _ chaque fois isolée de son propre contexte familial spécifiquement Rey ; ce qui accentuait ma difficulté… _, de plusieurs dames née Rey, successives, parmi deux familles : celle de la branche « algéroise-algérienne » des Ducos du Hauron, d’une part, et celle de la famille provençale des Gadel, d’autre part :

soit 1) Marie-Eugénie-Hortense Rey, première épouse _ leur mariage a eu lieu au Grand-Serre (Drôme) le 6 avril 1867 _ de Victor-Alexandre-Philémon Gadel, et mère de ses enfants

_ Marie-Eugénie-Hortense Rey est née au Grand-Serre le 21 mars 1848 ; et décèdera au Grand-Serre le 9 septembre 1880 ;

et Victor-Alexandre-Philémon Gadel est né à Tarascon, le 12 octobre 1835 ; et décèdera à Marseille le 27 septembre 1927 _,

2) Aimée-Laurence Rey, épouse _ à Orléansville, le 11 mars 1905 _, puis veuve _ à Alger, le 30 mars 1930 _, de Victor-Nicolas-Benjamin Gadel ;

et enfin 3) Marie-Louise Rey _ née, mais j’ignore où, en 1879 : sans plus de précision… _, épouse _ mais j’ignore toujours précisément où et quand… _, de Marie-Louis-Amédée Ducos du Hauron _ et non pas son frère Henri-Amédée-Lionel (Agen, 9 février 1866 – Agen, 11 juillet 1866).

Il est aussi plus que probable, mais manquent pour le moment les preuves formelles absolument décisives, qu’existent des liens de parenté proprement et directement Rey _ mais lesquels ? Je vais bientôt le découvrir… _ entre ces trois dames, toutes trois en effet nées Rey.

C’est là le principal résultat, et en dépit des lacunes _ et des flous _ qui demeurent encore au sein de la généalogie des Ducos d’Algérie que je suis parvenu à, tant bien que mal, à peu près reconstituer _ alors que, cependant, demeurent, et je dois y insister, de très importantes lacunes ! _, en ces récentes journées passées à défricher et déchiffrer de multiples données, éparses, que j’ai essayé d’abouter le plus justement possible les unes aux autres ;

c’est-à-dire avec le plus possible de vraissemblance et probabilité de justesse, en dépit de ces « taches aveugles » qui continuent, faute de disposer enfin de preuves décisives de la nature de ces liens, qui continuent de résister à mes efforts d’enquête…

En tout cas, là se trouve la raison qui fait qu’en quelques faire-part de décès de certains des Gadel, figurent des Ducos du Hauron ; comme en certains des décès des Ducos du Hauron, figurent également des Gadel.

Voilà qui finit par mettre la puce à l’oreille…

Et c’est précisément là que finit par éclater au regard la réalité de l’apparentement effectif de ces deux familles, dans la première moitié du XXe siècle, et en Algérie.

Ce lundi 28 décembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Les apports à mon article en date du 28 décembre 2020, concernent donc la découverte des lieux _ tous au Grand-Serre, là même où elle est née le 21 mars 1848 _ et dates et du mariage (le 6 juin 1867) et du décès (le 9 septembre 1880) de Marie-Eugénie-Hortense Rey,

la mère de Victor-Nicolas Benjamin Gadel, le futur époux d’Aimée Laurence Rey ;

et par là futur beau-frère de Marie-Louise Rey et son époux Amédée Ducos du Hauron…

Et le 27 mai 1877,

toujours au Grand-Serre, au domicile des grands-parents maternels, Jean-François-Régis (dit Benjamin) Rey (né au Grand-Serre le 8 décembre 1816 ; et qui décèdera, chez lui, au Grand-Serre, le 11 juillet 1880), et son épouse, puis veuve, Eugénie-Catherine-Louise Sibert,

naîtra le 27 mai 1877 Jeanne-Marie-Louise-Adélaïde Gadel, une petite sœur de Victor-Nicolas-Benjamin Gadel (Le Grand-Serre, 8 juillet 1872, et qui décèdera à Alger le 30 mars 1830) ; l’époux à Orléansville, le 11 mars 1905, de sa cousine Aimée-Laurence Rey ; elle-même fille de l’oncle maternel de l’enfant, Jean-Anatole-Firmin Rey (né au Grand-Serre le 10 juin 1845, époux de l’orléansvillaise Adélaïde Gentet ; et qui décèdera à Oran le 28 janvier 1890)…

Aimée-Laurence Rey, future épouse de son cousin Victor-Nicolas-Benjamin Gadel, étant la sœur cadette de Marie-Louise Rey, née _ toujours hélas sans plus de précisions… _ en 1879, à Orléansville, et qui épousera Amédée Ducos du Hauron _ probablement à Orléansville ; et peut-être le 21 janvier 1897 ; cf la présence ce jour-là à Orléansville de Gaston Ducos du Hauron (au mariage de son frère Amédée ?) mentionnée sur son livret militaire

J’ignore le lieu et la date de naissance d’Aimée-Laurence Rey, mais elle est probablement née, comme sa sœur Marie-Louise, à Orléansville,

où ont été domiciliés leurs parents jusqu’à leur départ, le 22 septembre 1883 _ mentionné sur le livret militaire de Jean-Anatole Rey _ pour Oran (où tous deux décéderont prématurément : Adélaïde Gentet, à l’âge de 31 ans, le le 5 juilet 1886 ; et Jean-Anatole Rey, à l’âge de 45 ans, le 28 janvier 1890.

Et comme je n’ai pas trouvé mention de l’éventuelle naissance à Oran au cours des années 1883 à 1886 d’Aimée-Laurence Rey, je suppose que celle-ci est probablement née, entre 1879, l’année de la naissance de sa sœur aînée Marie-Louise, et le 22 septembre 1883 _ la date du décès de leur mère Adélaïde Gentet _, et à Orléansville, comme sa sœur aînée Marie-Louise en 1879…

Voilà pour les apports à la connaissance de ce que j’avais appris et rédigé à la date du 28 décembre 2020…

Ce mardi 30 novembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Relecture avec corrections de l’article « Second point d’étape sur les avancées et les taches aveugles de ma recherche sur l’entourage familial de Louis Ducos du Hauron » du 18 décembre 2020

07nov

Ce dimanche 7 novembre 2021,

j’entreprends la relecture-révision de mon article du vendredi 18 décembre 2029. 

Voici _ les correction, précisions et ajouts sont en rouge et en gras _ ce que cela va donner :

Le 14 décembre dernier,

j’avais proposé un tout premier récapitulatif de mes recherches sur l’entourage familial de l’inventeur de la « photographie de couleurs« , Louis Ducos du Hauron (Langon, 1837 – Agen, 1920),

entourage si important à tous égards pour ce chercheur assez solitaire _ et lui-même célibataire, et sans descendance directe… _ :

Depuis, j’ai proposé 3 nouveaux articles :

et _  ;

et, surtout,

je continue d’affiner et préciser mes acquis et mes interrogations persistantes de l’article du 15 décembre :  ;

qui ne me satisfait, d’ailleurs, toujours pas :

il me faut donc continuer à y retravailler…

C’est surtout, d’ailleurs, sur le parcours « algérien » de l’aîné des 3 neveux de Louis Ducos du Hauron,

Amédée Ducos du Hauron (Agen, 1966 – Alger 1935),

que j’achoppe,

faute de disposer, sur le web, de données suffisamment consistantes, et sans trop de « trous » :

ce que je nomme ici des « taches aveugles« …

Surtout,

je n’ai pas encore réussi à identifier les 5 enfants que prête à Amédée et son épouse Marie-Louise, un très précieux article de L’Écho d’Alger, en date du 4 mars 1927,

au moment de la retraite d’administrateur adjoint, résidant à Rébeval _ maintenant Baghlia _, d’Amédée, à l’âge de 60 ans _ Amédée Ducos du Hauron est né, à Agen, le 24 mars 1867…

Et puis un magnifique avis de décès _ magnifique, parce que particulièrement détaillé, celui-ci !_, paru dans L’Écho d’Alger du 31 mars 1930,

pour le décès, la veille 30 mars, à Alger, de Victor Gadel (Le Grand-Serre, 8 juillet 1872 – Alger, 30 mars 1930), Payeur adjoint du Trésor d’Algérie, à Alger l’époux d’Aimée-Laurence Rey, elle-même la sœur cadette de Marie-Louise Rey, épouse d’Amédée Ducos du Hauron ;

mais j’ignorais encore à cette date du 14 décembre 2020 la sororité très effective de Marie-Louise Rey et Aimée-Laurence Rey _,

auxquels étaient apparentés _ par mariages _et les Ducos du Hauron _ en la personne d’Amédée, époux de Marie-Louise Rey _ et les Ducros _ en la personne de Henri Ducros, époux d’Eveline Ducos du Hauron, fille d’Amédée Ducos du Hauron et son épouse Marie-Louise Rey… _ 

_ mais je n’avais pas encore réussi, à cette date du 14 décembre 2020, à découvrir précisément comment existaient ces apparentements : par quels liens de quels mariages (entre ces familles Ducos du Hauron, Rey, Gadel, Gentet)… : je le découvrirai bientôt : les 31 décembre 2020, 1er et 2 janvier 2021 ; cf mes trois articles à venir :  ;  et  _

présente un terrible défaut pour le chercheur que je suis : un petit coin, mais hélas crucial, de cet avis de décès, en date du 30 mars 1930 _ et là même où justement auraient dû apparaitre les prénoms précis des divers membres de ces familles Ducos du Hauron et Ducros apparentés aux Gadel…a été malencontreusement arraché _ un phénomène assez rare dans les collections d’archives légalement conservées… _ ;

et constitue très littéralement, pour le regard de qui le consulte, une vraie « tache aveugle« , noire

_ qui vient nous priver d’indices décisifs _ ;

et je n’ai hélas pas réussi à  dénicher, sur le web, un exemplaire de cette page qui, lui, aurait été complet !!!

À suivre…

Ce vendredi 18 décembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

Voilà quelques bien utiles précisions de relecture a posteriori…

Ce dimanche 7 novembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

 

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