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Une très vivante « Journée d’études et hommages » à Pier Paolo Pasolini à la Salle capitulaire, Cour Mably, à Bordeaux…

05nov

Précédée vendredi soir 4 novembre de la projection de « Teorema » (1968) au Cinéma Utopia,

s’est déroulée ce samedi 5 novembre une très vivante « Journée d’études et hommages » à Pier Paolo Pasolini (Bologne, 5 mars 1922 – Ostie, 2 novembre 1975),

à la salle Capitulaire, Cour Mably à Bordeaux ;

avec une assistance nombreuse et très attentive…

Comme il se doit pour une telle « journée d’études« , les contributions rassemblent principalement et d’abord des intervenants qui sont des chercheurs spécialistes de l’auteur à ainsi honorer, qui se font part, entre eux ainsi qu’à l’assistance qui s’y intéresse, voire s’y passionne, des fruits souvent pointus de leurs plus récentes  recherches…

Et pour ce qui me concerne,

parvenu seulement en fin de matinée Cour Mably, en cette belle salle capitulaire,

j’ai hélas manqué le discours d’accueil de la présidente de l’Association invitante « Notre Italie« , Stefania Graziani, ainsi que la contribution _ passionnante, m’a tout de suite confié, à mon arrivée, ma cousine Françoise Morin _ de Pierre Katuszewki (Université de Bordeaux-Montaigne) concernant « Les Hymnes poétiques du théâtre de Pier-Paolo Pasolini » ;

mais j’ai pu assister à la très intéressante et originale contribution de Hervé Joubert-Laurencin (Université de Paris-Nanterre), « Pasolini scénariste dans les années 50 _ Cinéma de poésie« ,

avant de me joindre au repas des conférenciers et organisateurs, au tout proche restaurant Mably _ que je connaissais bien il y une vingtaine d’années ; parmi les convives, l’ami (passionné éminent de l’œuvre de Pasolini) Éric des Garets…

….

À la reprise à 14h 30,

c’était l’ami René de Ceccatty qui intervenait « À propos de Pétrole« , dont va paraître le 1er décembre prochain, dans la collection L’Imaginaire de Gallimard, une traduction plus complète, toujours par lui, de cette œuvre décisivement majeure (et tragiquement inachevée, du fait d’abord et surtout de l’assassinat de Pasolini, le 2 novembre 1975, aux abords de la plage d’Ostie) ;

« Pétrole« , dont René a très clairement explicité et la complexité, et l’importance déterminante ; ainsi que les liens très étroits à l’assassinat même de Pasolini _ là-dessus, lire l’indispensable (!) « Une ordalie« le chapitre ajouté, aux pages 241 à 279, par René de Ceccatty à la réédition, en février 2022, de sa très claire biographie de Pier-Paolo Pasolini : « Pasolini« , en Folio-biographies… 

Et immédiatement en suivant,

ce fut l’amie Monique Moulia (membre de « Notre Italie« , et cheville ouvrière de ces passionnantes journées Pasolini à Bordeaux), qui nous a donné une superbe _ et splendidement poétique _ justissime contribution « À propos des lucioles : rage et ‘joy’ de Pier-Paolo Pasolini« .

Et j’ai hélas dû alors quitter l’assistance pour impératifs personnels…

En tout cas,

j’ai été ravi et comblé de l’accent si parfaitement mis par chacun, sans exception, de ces divers intervenants sur l’importance fondamentale du poétique, et de la poésie, dans tout l’œuvre, sans exception aucune, de Pasolini,

et cela quel que soit le médium d’adresse _ et interpellation la plus vive et marquante possible _en direction du plus vaste et varié public qui puisse être touché, choisi pour s’exprimer par ce poète ultra-brûlant et à vif, à la si forte et incisive présence, en tout, qu’a été et demeure, par tout son œuvre, Pier-Paolo Pasolini…

Ce samedi 5 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

En reprenant « Le Soldat indien » de René de Ceccatty (aux Editions du Canoë) : résister à la profanation et l’effacement…

04nov

En relisant mes notes sur « Le Soldat indien« de René de Ceccatty, paru le 2 février 2022, aux Éditions du Canoë _ lire surtout mon article vraiment très fouillé, et donc utile (j’en suis le premier surpris !), du mardi 25 janvier : « « … _,

j’en dégage que René de Ceccatty, suite à sa découverte très violemment affligée, le 12 avril 2019, de la récente dévastation-profanation des tombes ouvertes et cassées, détruites, du cimetière de Mégrine _ sa petite ville natale _, dans la banlieue de Tunis

_ « profanation qui n’est pas seulement l’insulte faite à un mort, mais son oubli, la volonté même de son effacement« , lit-on page 10 ;

et « c’est alors que mon autre idée a refait surface, celle de remonter dans une des branches de ma famille, en quête du fameux prétendu gouverneur de l’île de Bourbon » (…) ; « cet ancêtre, Léopold (…) n’avait jamais vécu sur l’île de Bourbon, tout au plus avait-il pu y faire escale, en route vers l’Inde, ou les Indes, ainsi qu’on disait autrefois. Il n’avait jamais été gouverneur de l’île de Bourbon, mais, en revanche, avait été major militaire de la forteresse de Karikal, au sud de Pondichéry, et avait participé à la guerre de Sept Ans et aux conflits multiples qui avaient opposé l’armée française à l’armée anglaise et aux divers pouvoirs indiens, perses, moghols, marathe qui eux-mêmes guerroyaient« , page 10 ;

et encore, page 12 : « L’histoire de Léopold et le rapport que j’entretiens avec elle sont des formes d’effacement accepté, mais aussi de lutte contre l’oubli.

J’ai voulu, à ma manière, résister à la profanation«  _ ;

que René de Ceccatty, donc,

s’est donné pour « sujet«  de son livre, non pas « l’incarnation _ romanesque _ d’un passé _ tant historique, collectif, que familialqui a laissé peu de traces« , mais « au contraire l’effacement de figures vouées à l’échec et à l’oubli » _ qu’il fallait, et de cette façon, par la voix s’élevant de l’écriture, sauver en quelque sorte d’un abyssal, et définitivement mortel, oubli, page 15 ;

et afin, aussi, tout au moins au départ _ puisque là se situe la source occasionnelle de la méditation-recherche dont va naître le livre _, de « comprendre la logique ou l’illogisme de l’installation de mes grands-parents dans les colonies nord-africaines.

N’y avait-il pas une fatalité _ en quelque sorte atavique et comme compulsivement répétitive… _ dans ces départs, ces défaites, ces exils, ces confrontations avec d’autres langues, d’autres cultures, d’autres modes de vie ? Les deux branches, maternelle et paternelle, ne s’étaient guère enrichies aux dépens des peuples colonisés : elles avaient seulement tenté de réagir à leurs ruines respectives. Du côté des ancêtres de mon père, le phyloxéra avait dévasté les vignes du Jura. Du côté d ceux de ma mère, une auberge albigeoise qu’ils tenaient avait pris feu. Les deux familles ruinées avaient tenté leur chance, l’une en Algérie, l’autre en Tunisie. Mes parents, deux ou trois générations plus tard, avaient réuni les sangs« , page 8 ;

et de cela témoigner un peu en l’élan de son écriture,

sans « éclat, ni silence » non plus, page 8.

Voilà donc ce qui a donné l’impulsion initiale vivante et superbe à cette écriture, et la force et la lumière chaleureuse de cette voix fluide et ferme qui s’élève maintenant de ces pages, pour nous aussi, à leur lecture !

Et le « secret » d’une œuvre de littérature un peu vraie _ et ce trait-là est bien sûr capital ! _se niche précisément dans la qualité idiosyncrasique de « la voix » quand celle-ci, vraiment, « s’élève de la page« , avec une sorte de nécessité, comme en ce lumineux et un poil mélancolique aussi « Soldat indien » de René de Ceccatty…

Cela rédigé en forme de préparation un peu consciencieuse _ scrupuleux et perfectionniste, j’aime essayer de tendre toujours au meilleur… _ à mes questions de la vidéo, en format court, de René, à propos de ce petit bijou de 162 pages qu’est « Le Soldat Indien » (des Éditions du Canoë, de Colette Lambrichs _ résidant désormais en la girondine très proche (et historiquement « filleule de Bordeaux« ) Bourg-sur-Gironde, en face du Bec d’Ambès… _), dans le tout petit studio ad hoc, niché tout derrière la vaste salle sombre de la Station Ausone, prise ce vendredi 4 novembre pour une conférence, à 18 h, de l’ancien président François Hollande…

Quel contraste !

Ce vendredi 4 novembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos du chef d’oeuvre de Philippe Forest, « Toute la nuit », lu en 2004…

08oct

Quand mon gendre Sébastien, chargé de cours de littérature en classe préparatoire, parle au lecteur féru _ qu’il sait que je suis de l’œuvre de Philippe Forest _de sa présente lecture de celle-ci,

notamment « L’enfant éternel« ,

il me confie aussi sa sorte de réticence, voire réserve, ou même crainte, à aborder son « Toute la nuit«  ;

et me demande ce que j’en pense…

Je lui réponds :

« Chef d’œuvre absolu !« , « Œuvre d’une nécessité totale…« ,

« Ne surtout pas passer à côté : une priorité de lecture toutes affaires cessantes !« …

Et en remontant à l’étage et à mon ordinateur,

je recherche immédiatement les articles de mon blog _ un blog ouvert le 4 juillet 2008 : soit postérieurement à mes lectures de « L’Enfant éternel » (que j’ai lu seulement dans le tirage de mars 2002 de son édition en Folio) ; « Toute la nuit« , paru en 1999, mais lu à la suite de ma lecture du précédent, qui m’avait bien sûr tellement marqué, je pense en 2004, au moment de la parution de « Sarinagara« … ; « Sarinagara« , lu dans son édition de 2004 ; « Tous les enfants sauf un« , lu à sa parution en janvier 2007 ; « Le Nouvel amour« , lu à sa parution en paru en juin 2007 ; et les suivants, je les ai bien sûr lus dès leur parution ; et j’ai pu rencontrer à plusieurs reprises Philippe Forest…  _, que j’ai consacrés à Philippe Forest

et son œuvre marquante

_ et tous ces articles sont bien sûr accessibles en inscrivant le nom de l’auteur (ici Philippe Forest) dans la case ad hoc de la rubrique Archives, dans la colonne en haut et à droite du titre de l’article…

Et je redécouvre _ avec un vif plaisir ! _ mon article du 5 mai 2018, intitulé «  » :

je ne saurais mieux exprimer le fond _ constant ! _ de ma pensée…

Je le redonne donc ici tel quel,

«  » :

M’étant procuré ce jour _ 5 mai 2018 _ le volume qui vient de paraître des Actes du colloque international (14-16 janvier 2016) intitulé Philippe Forest _ une vie à écrire,

je découvre avec surprise _ mais pas étonnement ! _ certaines circonstances qui ont fait et font que Sarinagara _ qui est celui des livres de Philippe Forest que j’ai lus, qui m’a le moins plu _ un grand succès de vente,

à la différence de Toute la nuit

_ LE chef d’œuvre de l’auteur, selon moi ;

cf en mon article «  «  du 15 avril dernier, et à propos des livres « de ma prédilection« ,

ceci :

« René de Ceccatty (en son Enfance, dernier chapitre),

Philippe Forest (en son absolument déchirant et torturant Toute la nuit),

Mathias Enard (en son immense et génialissime Zone),

le grand Imre Kertesz (en ce terrifiant sommet de tout son œuvre qu’est Liquidation),

William Faulkner (l’auteur d’Absalon, Absalon !),

Marcel Proust (en cet inépuisable grenier de trésors qu’est sa Recherche…),

et quelques autres encore parmi les plus grands ;

mais pourquoi ne sont-ce pas les œuvres souveraines et les plus puissantes des auteurs qui, via de telles médiations médiatiques, se voient le plus largement diffusées, commercialisées par l’édition, et les mieux reconnues, du moins à court et moyen terme, du vivant des auteurs, par le plus large public des lecteurs ? Il y a là, aussi, un problème endémique des médiations culturelles et de ses vecteurs, pas assez libres de l’expression publique de leurs avis, quand ils sont compétents, car, oui, cela arrive ; mais bien trop serviles, au final, dans leurs publications, inféodés qu’ils se sont mis à des intérêts qui les lient, bien trop exogènes à l’art propre : j’enrage…« .

Soit la question même que je désire ici aborder.

Or voici ce que je découvre ici même :

Pages 300 et 301,

et à propos de ses livres traduits,

ces déclarations de Philippe Forest lui-même :

« Mes livres sont traduits dans une dizaine de pays _ mais souvent seul un titre ou deux est disponible, en général L’Enfant éternel et Sarinagara, car sans un prix littéraire il est rare qu’un éditeur fasse _ courageusement, et selon un vrai goût ! _ l’acquisition des droits pour un roman français _ tiens, tiens !  C’est tout dire des critères des choix éditoriaux… Je n’ai pas étudié la question, mais il me semble bien qu’il en va ainsi : n’importe quel roman primé _ aussi insignifiant qu’il soit (hélas !)  _ se trouve automatiquement _ par pur réflexe algorithmique en quelque sorte _ traduit dans un grand nombre de langues quand beaucoup de chefs d’œuvre restent en rade à tout jamais _ voilà le barrage de plomb qu’opposent à la culture véritable et le commerce de l’édition et les médias qui s’en font les complices… Existent cependant d’heureuses exceptions !…

(…) Je ne désespère pas de devenir un jour un auteur à succès _ dit-il avec humour. Mais il est vrai que je n’en prends pas le chemin. Mes livres passent parfois pour trop « littéraires » _ pas assez fun pour le commun des lecteurs (« indiligents« , dirait Montaigne... Les lecteurs se plaignent de la difficulté qu’ils éprouvent _ les malheureux _ à entrer dedans. Ils ne sont pas assez dans l’air _ de la gaudriole _ du temps. (…)

Je crois surtout _ je veux croire peut-être _ que l’expérience du deuil à laquelle je reste fidèle depuis le début et dont je traite d’une manière qui la rend irrécupérable _ voilà ! _ au regard des fausses valeurs _ de dilettantisme et de fric _ qui règnent dans le monde, continue à éloigner de mes livres le plus grand nombre des lecteurs, soucieux d’ouvrages plus distrayants et consolateurs » _ et tout est dit là !

Mais je remarque aussi, à la page 314, dans la section intitulée « Chronologie de l’auteur« ,

ceci :

« Mars 1999 : parution de Toute la nuit dans la collection « Blanche » des Éditions Gallimard. Philippe Sollers _ à qui le livre avait été présenté _ n’a pas souhaité que l’ouvrage paraisse dans sa collection _ tiens donc… L’info est précieuse… Teresa Cremini en assure la publication. Malgré de bonnes critiques, le livre passe inaperçu _ Nietzsche, lucidissime : « Je hais les oisifs qui lisent«  A l’occasion de sa traduction, il obtiendra en 2007 le prix Grinzane Cavour décerné chaque année à Turin aux trois meilleurs romans étrangers parus en italien ».

Un panorama édifiant du monde du livre _ et de ses principaux prescripteurs _ tel qu’il fonctionne…

Reste aussi le fossé qui sépare,

et ce dès l’origine,

l’auteur _ sauvage et ravageur _ de Toute la nuit,

et l’univers _ hyper-hédoniste et cérébral, si confortable _ de Philippe Sollers et des siens…

Philippe Forest, lui, est un faux carriériste ; et un écrivain vrai ,

travaillé au corps qu’il est _ jusqu’à la chair et l’os _ ici par son sujet

_ tel un Egon Schiele…

Ce samedi 5 mai 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

Post-scriptum :

Sur Philippe Forest,

cf mes deux articles des 19 septembre et 28 octobre 2010 :

&  ;

et sur Philippe Sollers,

cf mon article du 31 octobre 2012 :

Les écrivains qui ont ma prédilection sont ceux de la chair

et de la poiesis ;

pas ceux des étais-poutres toujours trop lourds et inadéquats de la theoria.

La poiesis étant la voie unique _ et nécessairement risquée, et courageuse _ de l’entrée dans la chair…

À cela,

il me faut adjoindre ici et maintenant les dédicaces manuscrites apposées par Philippe Forest 

à mes exemplaires de :

« Toute la nuit » :

« Pour Francis Lippa, ce roman auquel je tiens. En le remerciant de sa lecture, Philippe Forest » ;

« Tous les enfants sauf un » :

« Pour Francis Lippa, cet essai , Très cordialement, Philippe Forest » ;

et « Le Nouvel amour » :

« Pour Francis Lippa, en le remerciant de son texte, avec toute la sympathie de Philippe Forest« …

Ainsi que l’annonce que c’est seulement en 2013 _ 14 années plus tard que l’édition originale… _ qu’est parue l’édition Folio de « Toute la nuit« …

Ce samedi 8 octobre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Surprise de la réception de la ré-édition des « Chants » de Giacomo Leopardi, dans la traduction de René de Ceccatty, à reparaître le 15 juin prochain en Rivages poche

10juin

Le 15 juin prochain,

va reparaître en Rivages-poche la traduction par René de Ceccatty des « Chants«  de Giacomo Leopardi,

publiée une première fois par Rivages-poche le 13 avril 2011 _ presque en même temps, alors, que le passionnant récit « Noir souci«  de René de Ceccaty, qui narrait brillamment le parcours de vie de Giacomo Leopardi (Recanati, 29 juin 1798 – Naples, 14 juin 1837), paru aux Éditions Flammarion le 6 avril 2011… ; Leopardi, l’auteur de cet immense chef d’œuvre de la littérature européenne qu’est le Zibaldone _, mais devenue indisponible chez l’éditeur Rivages-Payot,

sous le même titre, « Chants« , et avec la même préface de René de Ceccatty lui-même, mais sous une couverture renouvelée _ et cette fois-ci, c’est l’image de la Béatrice de Dante qui apparaît…

Cf mon article du 24 mai 2016 :

« « …

Ce qui permet de mieux mesurer la place qu’en tout son œuvre, et quels que soient les genres endossés, René de Ceccaty accorde au prisme fondamental de la poésie

tant en les auteurs et les œuvres qu’il considère _ et aime, par exemple en les traduisant _qu’en son œuvre (et écriture) propre, personnel,

comme regard essentiel et ouvert (libre, créateur) _ ou imageance _ sur le réel…

Ce vendredi 10 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Qui est Gil ? » : une première question pour commencer à préciser-établir quelques tenants et aboutissants (de lieux, de moments, d’identité précise des personnes) du récit du « Journal 2008- 2018 _ Car vous ne savez ni le jour ni l’heure » de Jocelyne François. Ou la candeur d’une audace d’écriture parfaitement assumée…

19mai

Selon mes marottes de lectures-relectures,
je me pose bien d’intrigantes questions historico-géographiques en ma relecture du « Journal 2008 – 2018 » de Jocelyne François, le volume 4 de son bien intéressant « Journal »…
À commencer par celle de la référence de la citation que René de Ceccatty donne à la page 16, en sa belle préface « Pureté et vérité » :
« J’épousais G. (Gil : Gil comment ?) il y a de cela 36 ans aujourdhui (quel jour de quelle année ? _ en 1953, assez probablement ; même si cela reste forcément à vérifier !.. _ Et Gil décède le 13 novembre 2014) !
En fait, je ne l’épousais pas et je le savais. Comment ai-je pu être irréaliste à ce point alors que j’étais si rebelle ?
Dix personnes humaines sont nées de cet écart (d’abord leurs trois enfants : Catherine, François et Dominique (23 juin 1958 – 19 juin 2007) ;
puis leurs sept petit-enfants : Camille, Victoria et Zoé (dont le père est Eric) ; Carmen et Iris (dont la mère est Laurence) ; et Julien, le premier né de tous ces petits-enfants, né le 13 juin 1978).
La vie est étrange. »
Catherine, qui a « 63 ans » à la date du 26 novembre 2017 (soit la date de l’entrée située à la page 155), doit donc être née en 1954 ;
et son frère François, qui a alors « 61 ans », lui doit être né en 1956.
Quant à leur sœur Dominique, née, de même que sa sœur Catherine et son frère François, à Nancy
_ tous trois, en effet, sont « nés à la maternité de l’Hôpital Central » de Nancy, apprenons-nous à la page 50 (entrée datée du 16 septembre 2009) _,
elle est née, elle, le 25 juin 1958 ; et est décédée le 19 juin 2007.
Les trois enfants, apprenons-nous encore en cette même entrée datée du 16 septembre 2009, à la page 50, ont tous les trois vécu un moment « à Nancy, au 80 rue Charles III », où « j’ai vécu presque cinq ans », indique Jocelyne :
« presque quatre ans pour Catherine », soit de 1954  à 1958 ;
« moins de deux ans pour François », soit de 1956 à 1958 ;
et « un mois pour Dominique », en juin-juillet 1958. Avant de partir vivre à Jarville « dans un appartement bien ensoleillé et considérablement plus grand dans une maison que possédaient mes parents », précise ici Jocelyne…
Quant à Gil, dont, en l’entrée datée du 16 novembre 2014, à la page 124, nous apprenons le décès,
voici comment Jocelyne François le présente en cette page de son « Journal » :
« Hier, 15 novembre 2014, s’est inscrite dans le temps la mort de Gil, mon mari durant sept ans et le père de mes trois enfants.
C’est Catherine, ma fille aînée, qui a été prévenue, et qui me l’a aussitôt fait savoir.
Il vivait en Lozère depuis 1959. Après avoir été professeur de philosophie au lycée Chaptal _ de Mende _, il avait été prud’homme à Mende.
J’avais une estime totale pour lui. Mais il avait toujours été distant envers nos enfants.
D’une distanciation involontaire et naturelle.
Cette mort m’a touchée, elle a réveillé en moi les meilleurs moments de notre vie commune. L’annonce de la mort qui creuse chaque fois un trou en soi. Un arrêt de la pensée et de la respiration.
Je n’ai pas été étonnée de cette annonce (pourtant inattendue) parce que cette année _ 2014 _, pour nous, a été une mauvaise année.
J’espère sortir bientôt de ce marasme.
La santé médiocre de Claire _ et la déception après la publication de mon livre _« Claire Pichaud, 3 vies », paru aux Éditions du Regard en 2013 _sur le parcours artistique de Claire, livre sublimement beau (ce dont je serai toujours reconnaissante envers son éditeur, José Alvarez, au sein des Éditions du Regard qu’il a fondées), mais qui est resté inconnu à ce jour, car les libraires ont été envers lui d’une frilosité révoltante, et les critiques d’art l’ont totalement négligé (sauf le superbe texte de René de Ceccatty dans Les Lettres françaises _ paru en décembre 2013 _, et deux critiques de Lorraine, Roger Michelberger et Marcel Cordier, outre le superbe blog de Claude Amstutz en Suisse). Rien, absolument rien dans Art Press et Cie… J’avoue que je ne m’en remettrai pas, tellement cette injustice a été flagrante.
Pour couronner le tout, le refus, le 9 juillet _ de cette même année 2014 _, d’Isabelle Gallimard de publier mon Journal de six ans _ 2008-2014 _ sous des prétextes extravagants et totalement faux. C’est le tome 4 de mon Journal commencé en 1961. Elle a _ ainsi _ disloqué mon Journal, je vais devoir l’éditer ailleurs, et j’estime que c’est un vrai préjudice littéraire. Trente-sept ans de fidélité au Mercure de France, quatorze livres publiés, deux prix littéraires (le Femina en 1980), le prix Erckmann-Chatrian en 2001). La venue au Mercure du ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, ses paroles avant de me remettre la croix de commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres. Des voyages à l’étranger sous l’égide du ministère des Affaires étrangères, ce qui me vaudra de rencontrer Michel Favier (à l’origine de notre amitié profonde). Des entretiens nombreux avec un public nombreux, en France et à l’étranger. Tout cela pour aboutir à cet appel téléphoniqueque d’une sécheresse inimaginable où s’exprimait une femme _ Isabelle Gallimard est née le 4 janvier 1951 _ de l’âge de ma fille _ Catherine est née en 1954… Jamais, jamais je ne l’aurais imaginé. »
Voilà donc ce sur quoi _ quelque données bio-géographiques familiales : de lieux et de temps, comme de précisions d’identité des personnes _, pour commencer, ma recherche bute pour le moment…
De fait, j’aime savoir qui est qui ; de même que j’aime savoir où _ en quels lieux _ et quand _ à quels moments _ adviennent et se passent les événements _ ce que je nomme des tenants et aboutissants du récit.
Comme on peut le découvrir, ma curiosité commence ainsi par la marotte de la précision géographique…
Même si je sais bien que l’écriture _ puis la lecture-déchifrage _ d’un Journal personnel a _ et ont _ assez peu directement à voir avec le souci du détail implacable d’une enquête de police…
Ensuite, je rédigerai un commentaire de lecture un peu développé de ce bien intéressant volume 4 du « Journal », en l’occurrence ce « Journal 2008 – 2018 », de Jocelyne François,
qui paraît ces jours aux « Moments littéraires », dont il constitue le Hors-Série n°4.
J’apprécie l’intitulé « Pureté et Vérité » de la très remarquable préface de René de Ceccaty. Et j’irai même, pour ma modeste part, jusqu’à dire « Candeur »…
Il est vrai qu’à la page 13, le lucidissime préfacier se risque à dire, lui-même, avec très fine nuance : « Candidement parfois »
Une candeur parfaitement assumée…
À suivre
Ce jeudi 19 mai 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa
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