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Une bien belle année discographique Ravel 2023 : 6 passionnants articles du Discophilia de Jean-Charles Hofffelé, qui m’ont porté à me procurer les CDs ainsi superbement chroniqués…

02août

Découvrir au jour le jour les récentes parutions discographiques, n’est pas chose forcément très aisée…

En plus de magazines tels que « Diapason » ou « Classica« ,

et en plus, biensûr, de fréquents passages _ et entretiens avisés et ultra-compétents : de confiance ! _ chez mon disquaire préféré _ Vincent Dourthe a l’oreille musicale quasi infaillible !!! Et nous nous trouvons vraiment très rarement en désaccord… _,

existent les sites accessibles sur le web,

tels le Discophilia (d’Artamag), de Jean-Charles Hoffelé, ArsMusica ou Crescendo, que je consulte quotidiennement…

Aujourd’hui,

je tiens à saluer la qualité d’excellence des régulières chroniques de la discographie ravélienne de Jean-Charles Hoffelé ;

dont je vais ici donner les liens à 6 articles, parus entre le 14 mai dernier et le dernier, tout récent, à la date d’hier 1er août 2023 :

_ l’article « Nocturnes« , en date du 1er août 2023, à propos du CD « Correspondances Enescu Ravel Scott » (le CD Antartica Records AR 043),

par le pianiste Christian Sandrin,

et comportant de Maurice Ravel « Miroirs«  M. 43 ;    

_ l’article « Poèmes et Contes« , en date du 19 juillet 1023, à propos du CD « Poétiques de l’instant II Ravel Mantovani » (le CD Alpha 933),

par le Quatuor Voce, ainsi que Juliette Hurel, flûte, Rémi Delangle, clarinette, et Emmanuel Ceysson, harpe,

et comportant de Maurice Ravel le « Quatuor à cordes en fa majeur » M. 35, ainsi que « Ma mère l’oye » M. 60, et « Introduction et Allegro » M. 46, en transcriptions pour septuor d’Emmanuel Ceysson ;        

_ l’article « Pour le disque« , en date du 12 juillet 2023, à propos du CD « Hough, Dutilleux & Ravel String Quartets » (le CD Hyperion CDA68400),

par le Quatuor Takacs,

et comportant de Maurice Ravel le « Quatuor à cordes en fa majeur » M. 35 ;       

_ l’article « Les deux mondes« , en date du 5 juillet 2023, à propos du CD « D’un matin de printemps Saint-Saëns Ravel Boulanger » (le CD Mirare MIR 564),

par le Trio Hélios,

et comportant de Maurice Ravel le « Trio pour violon, violoncelle et piano en la mineur » M. 67 ;    

_ l’article « Fantaisie française« , en date du 16 juin 2023, à propos du CD « Maurice Ravel L’Heure espagnole Bolero » (le CD Harmonia Mundi HMM 905361),

par Les Siècles sous la direction de Fançois-Xavier Roth,

et comportant de Maurice Ravel « L’Heure espagnole » M. 52 et le « Bolero » M. 81 ;      

_ et l’article « En trio« , en date du 24 mai 2023, à propos du CD « Maurice Ravel In search of Last Dance » (le CD CAvi music 8553526),

par le Linos Piano Trio,

et comportant de Maurice Ravel le « Trio pour violon, violoncelle et piano en la mineur » M. 67, et, en transcriptions pour trio avec piano, la « Pavane pour une infante défunte » M 19 et « Le Tombeau de Couperin » M. 68.     


De telles très heureuses interprétations renouvellent ainsi magnifiquement notre réception, de mieux en mieux acérée, de la musique plus que jamais merveilleuse de Maurice Ravel,

en nous offrant, par leur jeu subtil, profond, et juste, une perception toujours plus raffinée et précise de l’idiosyncrasie _ en la plénitude de sa verve la plus pure, et en chaque œuvre si diverse… _ du génie musical du compositeur (1875 – 1937) cibourien…

Et de telles médiations, qu’elles soient par la lecture d’articles pertinents, ou par de vivants entretiens et de vivantes écoutes de CDs, constituent un indispensable maillon de la curiosité, et de la qualité juste et affinée de l’écoute et de la réception esthétique…

Et sans ces maillons-là, la culture vraie s’asphyxie…

Au profit du désert et de la barbarie.

Ce mercredi 2 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Et, avec trois mois de retard, une très juste célébration un peu tardive du sublime double album Schubert de Lars Vogt avec Tanja et Christian Tetzlaff…

27juil

Presque trois mois après mon propre article du 20 avril 2023 « « ,

ce n’est que ce mercredi 26 juillet 2023 qu’en un très bel _ et juste ! _ article intitulé « Arcadie« , Jean-Charles Hoffelé, sur son excellent site Discophilia, vient enfin rendre grâce au paradis disparu de la musique de Schubert telle qu’interprétée en état de grâce, sublime, par Lars Vogt et Tanja et Christian Terzlaff,

en leur absolument mémorable double album Ondine ODE 1394-2D « Schubert – Piano Trios – Notturno – Rondo – Arpeggione Sonata« …

Voici donc cet article si justement intitulé « Arcadie » :

ARCADIE

Reijo Kiilunen, le patron d’Ondine, n’a pas hésité un instant : lâché d’abord _ que Lars Vogt était… _ pour ses enregistrements en soliste par EMI, puis pour les échos de son festival de musique de chambre _ Spannungen _ par Electrola, il aura offert à Lars Vogt plus qu’un label, une amitié _ c’est capital _ qui aura permis à son art d’augmenter sa pureté stylistique _ épurée _comme sa dimension lyrique _ déployée. Qu’il enregistre ce qu’il souhaite, seul, avec orchestre, avec ses amis Tetzlaff, et quand il le voudrait _ le grand luxe, dont il a usé à la perfection des diverses facettes de son très grand art d’interprète probe et splendide…

La moisson fut belle _ et c’est là un euphémisme… _, de Bach à Chopin, de Schubert à Brahms, mais si tôt _ = précocément ! _ achevée qu’on est déjà rendu à des publications posthumes _ Lars Vogt est décédé le 5 septembre 2022 _, justement aujourd’hui Schubert, demain Mozart pour deux concertos avec son Orchestre de chambre de Paris _ et nous attendons ces derniers avec pas mal d’impatience…

Légers, fusants, pur charme _ oui _, les deux Trios de Schubert ne laissent pas un millimètre au pathos _ en effet… _, d’un dessin admirablement classique _ oui _, une épure où se consume un jeu pianistique immatériel, quasi mendelssohnien _ comme c’est juste ! _ (le Finale sur les pointes et en estompe du Premier !) et où les archets chantent et flûtent _ voilà. Le Deuxième qu’on croit plus sombre sera tout aussi solaire _ oui _, d’une lumière peut-être plus affirmée encore, le Notturno lui-même, suspension d’un chant ténu au-dessus des eaux, est nacré d’un rayon de lune.

Sublime _ voilà !!! _, tout comme le dialogue très libre, au caractère improvisé _ mais oui _, de l’Arpeggione où l’archet _ amical, fraternel _ de Tanja Tezlaff se fond dans ce piano de chanteur _ voilà. Admirable album _ absolument : un trésor !!! _ qui ne disait en rien adieu, pour mieux nous serrer le cœur _ je parlais, pour ma part, de « tendresse » et de « vie« 

LE DISQUE DU JOUR

Franz Schubert (1797-1828)


Trio pour piano, violon et violoncelle No. 1 en si bémol majeur, D. 898
Notturno pour piano, violon et violoncelle en mi bémol majeur, D. 897
Rondeau brillant pour violon et piano en si mineur, D. 895
Trio pour piano, violon et violoncelle No. 2 en mi bémol majeur, D. 929
Sonate pour arpeggione et piano en la mineur, D. 821

……

Christian Tetzlaff, violon
Tanja Tetzlaff, violoncelle
Lars Vogt, piano

Un album de 2 CD du label Ondine ODE 11394-2D


Photo à la une : de gauche à droite, la violoncelliste Tanja Tetzlaff, le pianiste Lars Vogt et le violoniste Christian Tetzlaff – Photo : © Giorgia Bertazzi

Une pure merveille !

Ce jeudi 27 juillet 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Décès hier 6 mai 2023 de Menahem Pressler, pianiste, et membre du Beaux-Arts Trio…

07mai

J’apprends à l’instant, en consultant le site de ResMusica, le décès à Londres, hier 6 mai 2023, de Menahem Pressler, né à Magdebourg le 16 décembre 1923.

Décès de Menahem Pressler

Le pianiste légendaire du Beaux Arts Trio, , est décédé à Londres le 6 mai 2023 à l’âge vénérable de 99 ans.

Né à Magdebourg le 16 décembre 1923 au sein d’une famille juive, quitte l’Allemagne nazie en 1938 pour se réfugier dans ce qui deviendra l’État d’Israël, où il reçoit sa formation musicale (Eliahu Rudiakov et Leo Kestenberg). De là, il émigre aux États-Unis et remporte le Concours Debussy de San Francisco en 1946. Il est alors engagé par Eugène Ormandy pour faire ses débuts américains avec l’Orchestre de Philadelphie, ce qui lancera sa carrière soliste. C’est à cette époque qu’il enregistre de nombreux disques pour MGM notamment dans des répertoires plutôt originaux : la Sonate, la Ballade et les Pièces lyriques de Grieg, La Boîte à joujoux de Debussy et les Histoires d’Ibert, Pour les enfants de Bartók, les 24 préludes op. 34 de Chostakovitch, la Sonate piano n°9 et 10 pièces tirées de Cendrillon de Prokofiev. En 1955, Pressler fait la connaissance par l’intermédiaire de Robert Casadesus (un fidèle soutien) du violoniste Daniel Guilet qui lui-même le met en relation avec Bernard Greenhouse (violoncelle). Ils formeront dès lors la première mouture du légendaire Beaux Arts Trio et malgré le renouvellement des membres au fil des décennies, il restera le pianiste du trio jusqu’à sa dissolution en 2008. Outre ses activités de chambriste, Menahem Pressler enseigna également à partir de 1955 à la Jacobs School of Music de l’Université de l’Indiana à Bloomington.

Pressler reprit une activité de soliste après le Beaux Arts Trio _ en 2008, donc _ et fit même ses débuts avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin en 2014 !

..;

Outre sa discographie de soliste antérieure au trio, il enregistra pour le microsillon dans les années 1960 à Vienne divers concertos publiés par la Guilde internationale du disque. Cette partie de la discographie a été partiellement rééditée par Doron, Doremi et Forgotten Records. Le Beaux Arts Trio a de son côté enregistré et même réenregistré une bonne part du répertoire de trio avec piano (Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert, Schumann, Brahms…), chez Philips. Tous ces enregistrements ont été réédités dans un gros coffret en 2015. Menahem Pressler s’est aussi produit et a enregistré avec d’autres ensemble, notamment le Quatuor Emerson. Enfin en soliste, il a gravé quelques disques pour La Dolce Volta et plus récemment encore (2018) pour Deutsche Grammophon. (JBdLT)

 

En forme d’hommage,

voici la vidéo _ d’une durée de 113 ‘ _ du concert _ Haendel, Mozart, Debussy, Chopin _ que Menahem Pressler a donné, en soliste, à Tokyo, le 16 octobre 2017…

Ce dimanche 7 mai 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

En post-scriptum,

voici aussi, en précieux et très éclairant complément, un magnifique témoignage _ quelle splendide très simple humanité ! _ extrait de divers entretiens (à Waterloo, Tampere, Verbier, entre 2010 et 2012) de Bernadette Beyne avec Menahem Pressler, publié le jeudi 11 mai sur le site de Crescendo :

Hommage à Menahem Pressler : « la profondeur de la musique est plus que tout au monde ! »

LE 10 MAI 2023 par Bernadette Beyne

Décédé l’âge de 99 ans, le doyen des pianistes avait accordé une interview à Bernadette Beyne, co-fondatrice de notre média Crescendo.

Depuis la dissolution du Beaux-Arts Trio -il donnait son concert d’adieu au Festival Mendelssohn de Leipzig le 23 août 2009, Menahem Pressler multiplie les concerts, tantôt en récital, tantôt en concertos, tantôt en musique de chambre avec de jeunes interprètes.

Je me souviens l’avoir rencontré  à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth peu après la fin du Trio et et lui avais demandé comment il envisageait son avenir. D’emblée, il m’avait répondu : « Je continue… Pressler and Friends ! ». Lorsqu’il était venu recevoir son « ICMA Lifetime Achievement Award » à Tampere (Finlande) en mai 2011, il arrivait de Bloomington (USA) où il avait enseigné après avoir joué en concert la veille à Paris. Il était arrivé à l’aéroport d’Helsinki où l’attendait une voiture pour l’emmener à Tampere où il déposa sa valise à la réception de l’hôtel pour rejoindre aussitôt la répétition en salle avec l’orchestre. Le soir, il jouait le Concerto Jeunehomme de Mozart lors de la soirée de gala, une beauté indiscible. Depuis, l’artiste accumule les prix, les concerts, les masterclasses. Récemment sont parus un DVD consacré à sa vie et un CD de Sonates de Schubert. Le 16 décembre dernier, il fêtait ses 90 ans. Tout récemment, on le rencontrait en récital à Liège… (lire la critique de François Mardirossian)…

– Que signifie pour vous la musique ?


La musique n’est pas seulement importante, elle est simplement tout pour moi : mon amour, ma vie, mon existence, ma profession. Rétrospectivement, cela signifie encore plus du fait de mon exil. Lorsque je me suis enfui d’Allemagne en 1938, tout mon environnement a changé d’un jour à l’autre. La plupart des gens n’ont aucune idée de ce que cela signifie d’avoir à quitter l’endroit où vous êtes né, où vous avez grandi, où tout est familier, pour arriver dans un pays où prévalent d’autres coutumes et une langue que vous ne connaissez pas. La seule chose qui n’avait pas changé, c’était la musique. Je me souviens très bien que lors de mon arrivé en Israël, j’ai eu des problèmes de nutrition et je perdais de plus en plus de poids. La seule chose qui m’a gardé en vie était la musique, ma compagne dans les bons et les mauvais moments… Elle était l’air que je respirais, les pensées, les émotions que je vivais… Et les émotions sont importantes parce que la musique est le langage de l’émotion. Personne mieux que Bach, Beethoven, Mozart, Schumann, Brahms,… ne comprennent ces émotions qui enrichissent tellement nos vies et, finalement, les rendent vivables.

– Quels événements ont été les plus mémorables dans votre long parcours ?


Inoubliables, les rencontres avec mes différents professeurs. Très important, le prix que j’ai gagné en 1946, au Concours Debussy de San Francisco. Mon professeur ne m’y avait pas envoyé pour gagner, mais juste pour voir si j’étais assez bon pour envisager une carrière de concertiste. Le jury présidé par Darius Milhaud m’a donné le premier prix. C’était pour moi une responsabilité écrasante !


Très importante aussi, ma rencontre avec Arthur Judson, le fondateur de la « Columbia Broadcasting System » (CBS ), qui m’a fait signer un contrat à long terme. Il m’a fait jouer avec Eugene Ormandy et l’Orchestre de Philadelphie. C’était mon premier concert aux États-Unis. J’ai joué le Concerto de Schumann et j’ai aussitôt obtenu un contrat pour quatre concerts dans les quatre saisons suivantes. C’était la deuxième fois seulement qu’un soliste signait un tel contrat dans l’histoire de l’orchestre.


Une troisième événement important, c’est la création du Beaux Arts Trio qui a été presque le fruit d’un accident. Je faisais alors beaucoup d’enregistrements en soliste pour MGM -Schumann, Prokofiev, Chostakovitch, Ernst Bloch, Milhaud,…- et je voulais enregistrer de la musique de chambre, je pensais aux Trios de Mozart. Le directeur de MGM était d’accord, mais je devais trouver les partenaires pour former un ensemble. A l’époque, il n’y avait pas réellement de Trios constitués, des solistes se réunissaient pour jouer ensemble, et il y en a eu de fantastiques ! Après la guerre, j’avais passé un été à travailler avec Robert Casadesus à Fontainebleau. Il m’avait fait rencontrer Daniel Guilet (1899-1990) un violoniste russe dont le nom de baptême était Gullevitch et qui avait travaillé au Conservatoire de Paris sous la direction d’Enesco ; il avait fait ses débuts avec le très réputé Quatuor Joseph Calvet. Sous l’occupation, il avait rejoint les Etats-Unis grâce à l’aide de Casadesus, ce qui lui a sauvé la vie. Guilet était très proche du violoncelliste américain, Bernard Greenhouse qui avait étudié à la Juilliard School et plus tard avec Emanuel Feuermann et Diran Alexanian puis, finalement, avec Pablo Casals dont il fut un des rares étudiants officiels avant de devenir son assistant à l’Ecole Normale Alfred Cortot. Guilet me l’a présenté, « juste pour jouer Mozart »… et, plus de trente ans plus tard, il était toujours là… C’est ainsi qu’a commencé l’histoire du Trio. Nous étions sensés réaliser seulement quelques enregistrements et dissoudre le Trio dès la fin du contrat. Pour nous préparer, nous avons donné une série de concerts pendant un mois, puis nous avons été invités, en remplacement, au Festival de Berkshire à Tanglewood, la résidence d’été de l’Orchestre Philharmonique de Boston. Nous avons joué Beethoven (op.1 n°3, op.70 n°1, l’ Esprit, et l’Archiduc op.97). Un vrai succès ! C’était le 13 Juillet 1955. A la fin de la saison, nous avons réalisé que nous avions donné 70 concerts de musique de chambre ! Et nous avons abandonné l’idée de dissoudre l’ensemble… Robert Casadesus nous a introduits en Europe et notre carrière s’est envolée… Casadesus disait qu’il n’avait plus entendu un tel Trio depuis Cortot-Thibaud-Casals… Il exagérait, bien sûr, mais son enthousiasme était authentique. Nous lui devons notre carrière. Robert a également composé un trio pour nous, nous étions très proches.


Un autre moment mémorable, c’ est le jour où on m’a offert d’être « Artiste en résidence » avec des tâches d’enseignement à l’ « Indiana University ». Tout d’abord, j’ai refusé ; puis j’ai accepté à condition de considérer mon engagement pour un semestre. J’ai donc essayé d’y enseigner… Aujourd’hui, 55 ans plus tard, j’y suis toujours. J’aime enseigner _ voilà! _ ; mes étudiants viennent de partout dans le monde ; ils sont comme mes enfants et la fierté de ma vie.
Ce sont les points forts, mais il y a aussi d’autres moments très importants comme par exemple mon mariage. Je suis marié depuis 65 ans et j’aime ma femme comme au premier jour. Il y a aussi eu la naissance de mes enfants…

"Transmettre à la jeune génération" - Ici, à Tampere, lors d'une soirée conviviale à l'occasion de la remise des ICMA, le "Jeune Artiste de l'Année", David Kadouch, aux côtés du "Lifetime Achievement"
« Transmettre à la jeune génération » – Ici, à Tampere, lors d’une soirée conviviale à l’occasion de la remise des ICMA, le « Jeune Artiste de l’Année », David Kadouch, aux côtés du « Lifetime Achievement »

– J’ai lu le livre de William Brown consacré à votre enseignement. Vous y dites notamment que la partition est très importante…


Oui, bien sûr, c’est là que tout se trouve, c’est là qu’il faut chercher le sens profond de la musique. L’enseignement a été est est toujours très important dans ma vie parce qu’il est la façon de transmettre la musique à la jeune génération et de l’aider à éviter les erreurs que l’on a faites soi-même. Tout le monde fait des erreurs ; mais si pouvez aider les jeunes à trouver en eux-mêmes combien la musique est importante à côté de la technique et de la compréhension des styles, si vous pouvez les aider à trouver le profond « feeling », la profondeur de la musique, c’est très important et ce n’est pas facile : comment pouvez-vous dire à quelqu’un quelque chose pour laquelle vous n’avez aucune explication concrète. C’est un véritable défi. A Bloomington, je peux choisir mes élèves et ne prendre un étudiant qu’après lui avoir parlé : savoir comment il se voit, comment il voit la vie. Et je trouve toujours exactement les valeurs qui étaient les miennes : travailler longtemps et longtemps pour pratiquer l’amour pour la musique, faire le sacrifice de soi, mettre sa volonté à l’épreuve et trouver la satisfaction en dépit de l’effort et de la solitude dans laquelle on se trouve. Ces personnes, j’ai confiance en elles. Il y a des enseignants qui sont satisfaits lorsque les élèves sont techniquement au point. Cela ne me satisfait pas. Si vous avez appris le piano techniquement, vous devez aussi apprendre mentalement, vivre la musique au plus profond de vous-même. Il y a bien sûr le « know how », l’habileté à jouer de l’instrument. Mais le musicien professionnel doit offrir à son audience ce qu’est réellement, profondément la musique, celle de Mozart, Beethoven, Ravel, Debussy, Schubert,… Là est la différence avec le musicien amateur qui peut s’adonner pleinement à ses émotions ; il est libre. Le musicien professionnel doit veiller à ce que les émotions soient sculptées comme un arbre, garder leur contrôle et les exprimer de manière à ce que tout le monde puisse les comprendre.

– Vous parlez de vos « erreurs ». Est-il indiscret de vous demander d’en parler ?


(sourire…) Dans la vie, nous procédons souvent par essais et erreurs. Si vous sentez que ce que vous essayez de penser et de faire n’est pas vous, il faut avoir le courage de dire : « Non, ce n’est pas moi ». Il faut continuer en prenant un chemin qui est parfois opposé ; mais il faut le faire. Cela ne veut pas dire « vouloir faire plus beau » ; c’est autre chose ; c’est être totalement en accord avec soi-même.

Dans le livre qui vous est consacré, vous parlez des pianistes « qui en rajoutent »…


Oui, mais je parle là de fantastiques pianistes… Horowitz… J’ai connu Horowitz. Quand je l’écoutais, ce n’était pas sa fantastique technique qui me séduisait mais la beauté de ce qu’il faisait quand il jouait Chopin. Pour Argerich, rien n’est difficile, elle fait tout ce qu’elle veut, c’est fantastique « of course »,… qui n’aimerait pas cela ? Mais la musique est plus que Horowitz, plus qu’ Argerich. Prenez une simple sonate de Mozart, de Haydn, il y a encore plus que la beauté, il y a toute la profondeur du sentiment humain. Nous avons été les premiers à jouer l’intégrale des Trios de Haydn et c’est une chose dont je suis fier et surtout heureux : d’avoir vécu l’expérience, de les avoir fait connaître et aimer. Pour cet enregistrement, notre Trio a obtenu un grand prix à Londres, un prix qui avait été attribué aux plus grands artistes du moment : Gilels, Horowitz, Rubinstein, Heifetz. Pour nous, c’était vraiment un grand honneur et une grande joie.

Au cours de votre longue carrière, le monde de la musique a beaucoup changé, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. qu’est-ce qui vous a le plus impressionné à cet égard ? Comment vivez-vous ces changements ?


Aujourd’hui, nous avons maintenant un public beaucoup plus large qu’au début de ma carrière, et c’est très important. La radio et la télévision nous permettent d’atteindre des millions de personnes. Il y a aussi beaucoup de nouvelles salles de concert, nous « conquérons » aussi de nouveaux territoires, je pense à la Chine, à l’Inde… Je regrette par contre que l’on ne pratique plus la musique comme avant dans les familles. Je regrette également que le travail de relations publiques joue un rôle dominant _ hélas. De moins bons musiciens ont parfois plus de succès que de grands musiciens, tout simplement parce que le public n’a plus les mêmes exigences qu’avant, parce que l’apparence est plus importante que le contenu, que l’émotion contenue dans la musique .

Vous jouez Mozart, un compositeur souvent associé à une grande « simplicité »…


Ce que vous appelez « simplicité » est ce qui donne tant de joie. Il fut un temps où les concertos de Mozart étaient rejetés par de nombreux pianistes. Le grand Arthur Schnabel disait que c’était dû au fait que de nombreux étudiants en musique trouvaient que Mozart était trop facile pour eux… Les musiciens expérimentés savent qu’il est très difficile _ en effet… _ de jouer un concerto de Mozart. Et croyez-moi, même les plus grands musiciens sont et ont été confrontés à de tels défis. Heifetz, le musicien le plus parfait, a dû se battre ; Horowitz a dû se battre… Il y a quelques exceptions, Rubinstein par exemple, merveilleusement doué par nature ; il avait une relation très naturelle avec la musique. La simplicité est en fait essentiellement la pureté _ voilà. Jouer un concerto de Mozart est toujours un défi. Mais si vous y arrivez, c’est un grand bonheur, comme un grimpeur qui atteint le sommet de l’Everest.

Tampere, le 5 avril 2011, Menahem Pressler a donné à son public le "Jeunehomme" de Mozart en compagnie de l'Orchestre Philharmonique de Tampere dirigé par Hannu Lintu
Tampere, le 5 avril 2011, Menahem Pressler a donné à son public le « Jeunehomme » de Mozart en compagnie de l’Orchestre Philharmonique de Tampere dirigé par Hannu Lintu

Comment un jeune pianiste peut-il arriver à une telle pureté ?


Pour les jeunes pianistes ce n’est pas facile, parce qu’ils veulent mettre un peu d’eux-mêmes dans la musique. Le jeune pianiste se demande ce qu’il peut apporter de lui-même dans une œuvre. Je lui conseille par contre de se demander : « Qu’est-ce que je peux faire de la musique qui est devant moi ? Comment puis-je au mieux la servir ? » _ voilà.

Quelle a été votre recette secrète de longévité du « Beaux Arts Trio »… 55 ans…


Le secret est sans doute dans la force de la première rencontre _ oui. J’ai tellement appris des personnes que j’ai rencontrées, et aucune ne m’a autant touché que Guilet. Un grand musicien mais il n’était pas la personne la plus facile pour répéter et pour travailler. Travailler avec lui, c’était le sang, la sueur et les larmes. Le secret réside aussi dans les relations interpersonnelles _ oui. Si vous voulez vraiment faire de la musique de chambre, vous faites appel aux sentiments de vos partenaires. Un faux accent peut être considéré comme une insulte. Le cours des choses sera discuté, bien sûr, les arguments seront échangés, mais le partenaire aura l’impression qu’il y a un manque de respect mutuel. Et croyez-moi, de toute petites choses peuvent conduire à la discorde. Il faut donc être très prudent tout en sachant ce que l’on veut vraiment _ voilà : tact et exigence partagée.

– Vous donnez ce soir le Winterreise de Schubert avec Christophe Prégardien. Comment cela se passe-t-il ?**
C’est la première fois que j’accompagne un chanteur : c’est pour moi une expérience passionnante ; j’apprends _ voilà _ énormément, je suis à l’affût de son chant, de sa respiration… _ oui.

– Etes-vous confiant dans le futur ?


Pas dans le futur du monde, son écologie, ses armes. Mais une chose dont je suis sûr, c’est que la musique est ce qui restera dans le futur.

Propos recueillis par Bernadette Beyne
Waterloo, Tampere, Verbier 2010 – 2012

* Indiana University Press – Bloomington and Indianapolis, 2009
** c’était à Verbier en juillet 2012

Crédits photographiques : Martin Hoffmeister / ICMA

C’est magnifique d’humanité la plus vraie.

Une interprétation magistrale et bouleversante de tendresse de 4 chefs d’oeuvre de Schubert par l’immense Lars Vogt et Tanja et Christian Tetzlaff : un trésor pour l’île déserte…

29avr

C’est un double CD absolument exceptionnel _ Ondine ODE 1394 _ qu’Ondine aujourd’hui nous donne _ qu’on écoute pour commencer déjà rien que ces fabuleux courts extraits-ci Qui y résisterait ??? _

avec l’interprétation magistrale bouleversante de tendresse vraie, irremplaçable, et surtout qui nous donne, quasi miraculeusement, à recevoir, à l’écoute, comme absolue, enfin, les œuvres ainsi interprétées en leur essence schubertienne même,

que viennent ainsi nous offrir avec une intensité et une justesse de sens jamais atteinte jusqu’ici à un tel degré de vérité aussi pure _ écoutez jusqu’aux silences de leurs respirations musicales !.. _,

l’immense _ et infiniment regretté et pleuré de tous ; cf mon article du 6 septembre 2022 : « « , qui comporte aussi un commode récapitulatif des articles que je lui avais consacrés (depuis le 17 octobre 2009) à la date de son décès le 5 septembre 2022 _ Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970 – Erlangen, 5 septembre 2022), au piano,

et ses amis, si proches, les magnifiques, eux aussi, Tanja Tetzlaff (Hambourg, 1973), au violoncelle, et son frère Christian Tetzlaff (Hambourg, 29 avril 1966), au violon,

dans, surtout, quatre des chefs d’œuvre absolus, miraculeux, de Franz Schubert (Lichtental, 31 juillet 1797 – Vienne, 19 novembre 1828),

que sont les deux Trios avec piano,

le premier, en si bémol majeur, Op. 99 (D. 898) _ créé chez Joseph von Spaun le 28 janvier 1828 _

et le second, en mi bémol majeur, Op. 100 (D. 929) _ créé au Musikverein de Vienne le 28 décembre 1827 _,

le fragment de Trio dit Notturno, en mi bémol majeur, Op. 148 (D. 897) _ de 1827 : probablement un mouvement non retenu du Trio Op. 100, et sublime lui aussi… _,

et la Sonate Arpeggione (D. 821) _ composée à Vienne en novembre 1824 pour son ami Vincenz Schuster.

Et c’est absolument exceptionnel !!!

Nos larmes coulent en abondance et de peine et de joie…

Sur ce double CD miraculeux,

cf aussi le bien bel article de Patrice Imbaud intitulé « Lars Vogt, Tanja et Christian Tetzlaff, bouleversants dans le dernier Schubert« , paru le 25 avril dernier, sur le site de ResMusica :

Lars Vogt, Tanja et Christian Tetzlaff bouleversants dans le dernier Schubert

Véritable chant du cygne, ce dernier enregistrement de Lars Vogt accompagné de Tanja et Christian Tetzlaff, constitue une nouvelle poignante et douloureuse référence dans les Trios avec piano de Schubert. In memoriam.

Cet album prend bien évidemment une dimension particulière lorsque l’on sait que le pianiste , décédé le 5 septembre 2022, a débuté cet enregistrement des deux Trios avec piano op. 99 et op. 100, du Nocturne op. 148, du Rondo pour violon et piano et de la Sonate « Arpeggione », contre avis médical, alors qu’il était déjà sous traitement _ voilà _ et se savait probablement condamné… Il n’est pas hasardeux non plus de penser que c’est délibérément _ oui _ que le pianiste allemand a choisi ces dernières œuvres de Schubert où la mort rôde… Composés fin 1827-1828, juste avant la mort du compositeur _ le 19 novembre 1828 _ et probablement _ oui _ l’un à la suite de l’autre, les deux grands _ tout simplement merveilleux, l’un et l’autre _  Trios avec piano opus 99 et opus 100, sont tout à la fois le même, par ce mélange typiquement schubertien de joie et de tristesse, et l’autre, par leur climat dissemblable, plus lumineux et lyrique pour l’opus 99, plus sombre pour l’opus 100.

Lars Vogt et ses amis nous en livrent une interprétation mémorable _ et comment !!! _ comme suspendue _ écoutez la ferveur des respirations et silences musicaux… _ entre ciel et terre, faite d’équilibre _ oui, avec une parfaite et justissime humilité _ , de subtilité _ oui _, de couleurs et de superbes nuances, portée par une écoute complice _ de toujours _ et une expressivité dont l’éloquence donne forme à l’indicible _ voilà ! _ et force _ absolument ! _  l’admiration. On admire sans réserve l’allegro lyrique et contrasté du Trio n° 1, son andante mélancolique et rêveur, son scherzo malicieux et bondissant, autant que son rondo final jubilatoire et résolu. Et on souscrit aussi totalement à l’ambiguïté palpable du Trio n°2 hésitant entre révolte et plainte déchirante dans l’allegro, bientôt suivi de la mélodie hypnotique et élégiaque de l’andante, précédant elle-même un scherzo dansant d’où sourd une fragrance de résignation, avant un final aux parfums de fête forcée, hanté par la résurgence du lugubre thème de l’andante, chanté par le violoncelle, comme une menace _ de bien belles analyses…

Contemporain des deux trios, le Nocturne op. 148 (1827) conclut cette progression dramatique dans une interprétation à vous tirer les larmes _ oui ! _ où la désolation acceptée cède progressivement le pas, après quelques sursauts, à une apaisante quiétude.

Deux œuvres en duo complètent _ généreusement _ ce copieux double album : le Rondo D 895 (1826) pour violon et piano _ avec Christian Tetzlaff _ et la _ si belleSonate « Arpeggione » (1824) pour violoncelle et piano _ avec Tanya Tetzlaff : tous deux amis très proches, et vieux complices musicaux (cf les merveilleux concerts et CDs du Festival Spannungen de Heimach, qu’avait créé et dirigeait Lars Vogt) de Lars Vogt… De sublimes CDs à thésauriser !!! Le premier donne libre cours à la virtuosité et à la complicité de et de Lars Vogt. La seconde, plus consistante _ quel chef d’œuvre, elle aussi !.. _, permet de gouter l’impressionnante digitalité de et à la belle sonorité de son violoncelle Giovanni Baptista Guadagnini de 1776 dans une lecture à la fois lyrique et tendue d’un charme envoûtant _ oui, oui : absolument !

Rien d’hagiographique, ni de pathétique _ surtout pas, en effet… _ dans cette élogieuse chronique, mais simplement _ oui _  un _ tout simple _ constat _ de fait, oui ! _ fait par Lars Vogt lui-même à la fin de l’enregistrement : « J’ai un peu l’impression que tout dans ma vie s’est développé vers cet opus 100… s’il ne reste pas beaucoup de temps, alors c’est un adieu digne » et sans doute beaucoup plus que ça… un legs _ absolument _ magistral !

Franz Schubert (1797-1828) :

Trio pour piano et cordes n° 1 en si bémol majeur D 898 op. 99 ;

Trio pour piano et cordes n° 2 en mi bémol majeur D 929 op. 100 ;

Nocturne pour trio avec piano D 897 op. 148 ;

Rondo pour violon et piano D 895 op. 70 ;

Sonate « Arpeggione » en la mineur D 821.

Lars Vogt, piano ; Tanja Tetzlaff, violoncelle ; Christian Tetzlaff, violon.

2 CD Ondine.

Enregistrés du 21 au 25 février et du 10 au 11 juin 2021 _ pour le Trio Op. 99 _ à la Sendesaal de Brême.

Notice bilingue : anglais-allemand. Durée totale : 136:45

 

 

Un double CD pour l’île déserte.

Ce samedi 29 avril 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Christian Zacharias, plus épatamment jeune que jamais, en de pétulantes Sonates de Joseph Haydn, digne héritier de l’Empfindsamkeit de Carl-Philipp-Emanuel Bach…

31jan

Christian Zacharias _ né le 27 avril 1950 _ vient de nous donner,

en un merveilleux CD _ MDG 940 2257-6 _ de 4 Sonates _ Hob. XVI: 21, 44, 39 et 46, composées entre 1767 et 1780 _ de Joseph Haydn (Rohrau/Leitha, 31 mars 1732 – Vienne, 31 mai 1809),

un magnifique de pétulante jeunesse récital de piano _ la première fois que j’ai eu la joie d’écouter Christian Zacharias en concert, c’était en l’église de Guéthary ; et je suis bien sûr resté fidèle à son immense talent… _,

dans la parfaite droite ligne de l’enthousiaste fulguration de l’Empfindsamkeithéritée du jubilatoire Carl-Philipp-Emanuel Bach (Weimar, 8 mars 1714 – Hambourg, 14 décembre 1788)…

Et voici comment, sous l’excellent titre « Pureté« , l’a si bien chroniqué sur son site Discophilia Jean-Charles Hoffelé, le 15 novembre dernier :

PURETÉ

Au moment où Christian Zacharias annonce se retirer _ espérons que ce ne sera pas le cas ! _, du moins en tant que pianiste, des salles de concert, il publie l’enregistrement de quatre Sonates de Haydn captées en juin 2021 sur un sublime Steinway, le Manfred Bürki. Si abondamment versé dans Mozart, il avait quelque peu négligé Haydn, du moins au disque, mais ceux qui l’ont connu jeune homme au Lycée International de La Celle-Saint Cloud, savent « qu’il se jouait Haydn » pour lui-même.

Et c’est ce qu’il fait ici, dans une intimité troublante _ oui _ dont les micros nous rendent voyeurs. Hors du temps _ c’est-à-dire pour et dans l’éternité ! _, son Haydn ; évidence dans l’Adagio de presque rien _ magique ! quasi du Mompou… _, rêverie dans un tendre soleil, de la Sonate en la bémol majeur _ Hob. XVI: 46 _, mais aussi dans les Allegros et les Prestos, joués lumineux, fluides _ oui ! tels qu’improvisés, là, sur le champ… _, sereins jusque dans le capricieux _ voilà _, avec toujours ces doigts qui timbrent sans appuyer, ces poignets souples qui éclairent les harmonies, ce giocoso subtil, ce classicisme émouvant à force de pudeur _ mais lumineuse ! _ qui au fond avoue que même chez Haydn il pense à Mozart, et je ne saurais lui donner tort _ mais j’y entends aussi la lignée de Carl-Philipp-Emanuel Bach : ce qui n’a rien de contradictoire ; je l’entends sonner encore aussi dans la bondissante juvénilité de Félix Mendelssohn…

LE DISQUE DU JOUR

Franz Joseph Haydn (1732-1809)


Sonate pour clavier en ut majeur, Hob. XVI:21
Sonate pour clavier en sol mineur, Hob. XVI:44
Sonate pour clavier en sol majeur, Hob. XVI:39
Sonate pour clavier en la bémol majeur, Hob. XVI:46

Christian Zacharias, piano

Un album du label MDG 9402257-6

Photo à la une : le pianiste Christian Zacharias – Photo : © DR

Un merveilleus récital

pour une réalisation discographique de pure beauté !


Ce mardi 31 janvier 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

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