Posts Tagged ‘Simon-Pierre Bestion

Et encore l’opéra lullyste : l' »Issé » d’André Cardinal Destouches par Les Surprises et Louis-Noël Bestion de Camboulas _ la délicate tendresse de l’opéra baroque français

22nov

Et voici que,

dans la continuité, encore, des CDs de Lully et des lullystes,

paraît l’Issé d’André Cardinal Destouches (1672 – 1749),

pastorale héroïque créée en décembre 1697.

Voici la présentation qu’en donne ce jour,

sur son blog Discophilia,

Jean-Charles Hoffelé,

en un article intitulé Apollon démasqué :


APOLLON DÉMASQUÉ



Louis-Noël Bestion de Camboulas
 _ le frère de Simon-Pierre Bestion, qui dirige l’Ensemble La Tempête _ et Les Surprises ont de la suite dans les idées, ils poursuivent leur explorations du catalogue de Destouches _ 1672 – 1749 _ pour nous offrir _ après, en avril 2016 (et déjà chez Ambronay) l’opéra-ballet Les Éléments (de 1721), composé avec Michel-Richard Delalande (1657 – 1726) _ le premier enregistrement de cette Issé, œuvre d’un jeune homme de vingt-cinq ans tout juste sorti de l’atelier de Campra _ à peine plus âgé que lui : 1660 – 1744. La première d’Issé eut lieu au château de Fontainebleau le 7 octobre 1697


Elle lui assura mieux qu’un succès, que les circonstances périlleuses de sa création rendaient incertaines – l’œuvre fut commandée et donnée en décembre 1697 à l’occasion des noces du Duc de Bourgogne _ le fils aîné du Grand Dauphin _ et de la Princesse de Savoie _ les parents du futur Louis XV _ à Trianon, sous les jugements d’une cour sévère dont elle triompha de toutes les prévenances (ou plutôt préventions) –, une renommée.


Le genre de la “pastorale héroïque” allait connaître _ bientôt _ les faveurs de la cour _ de plus en plus hédoniste _, suscitant des chefs-d’œuvre jusque chez Rameau _ Zaïs, Naïs, Acanthe et Céphise, Daphnis et Églé en 1748, 1749, 1751 et 1753 _ : son monde de bergers et de bergères se liant d’amour avec les Dieux charmait des spectateurs qui savaient y lire bien des allusions _ cf déjà l’affection de La Fontaine pour cet univers de bergers, en l’Epître à M. de Nyert, en 1677 ; et par opposition au genre un peu trop « idéologique« , voire militaire, que Lully développait au service de Louis XIV…


Le livret d’Houdar de La Motte est habile, autant que celui de la future Europe galante _ en 1697 aussi _ de Campra, il le remania avec encore plus d’à propos pour la reprise de l’œuvre à l’Opéra _ le 7 décembre 1719 au Palais Royal _, lui donnant la stature classique de la tragédie lyrique : un prologue et cinq actes, avouant la source de son inspiration, rien moins que l’Acis et Galatée de Lully _ créé à Anet le 6 décembre 1686, pour le Grand Dauphin.


Le public parisien ne s’y trompa guère, il plébiscita l’œuvre. Issé allait rester un des piliers du répertoire lyrique jusqu’à la chute de l’Ancien Régime _ et même au-delà : le 17 décembre 1797, au Petit-Trianon. L’œuvre est merveilleuse _ le merveilleux étant le ressort principal de l’opéra français à l’ère dite Baroque _, autant par la grâce _ voilà ! _ de ses parties vocales que par l’imagination d’un orchestre où Destouches fait entendre les symphonies de la nature avec un art confondant _ anticipant en quelque sorte le génie propre de Rameau.


Louis-Noël Bestion de Camboulas se saisit littéralement de l’œuvre, soulignant tout ce que Rameau reprendra _ voilà ! _ à son compte. Ce n’est pas le moindre des trésors de cette partition solaire, révélée par une équipe de chant relevée où brille particulièrement l’Apollon de Mathias Vidal, mais tous sont parfaits, de l’Issé élégante de Judith van Wanroij à l’Hylas sonore de Thomas Dolié.


Et si demain Les Surprises nous révélaient Omphale _ créé à l’Opéra de Paris le 10 novembre 1701 _ ?


LE DISQUE DU JOUR


André Cardinal Destouches(1672-1749)
Issé

Judith van Wanroij, soprano (Issé)
Chantal Santon-Jeffery, soprano (Doris)
Mathias Vidal, ténor
(Apollon, sous les traits du berger Philémon)
Thomas Dolié, baryton (Hylas)
Eugénie Lefebvre, soprano
(La première Hespéride, Une nymphe, Une Dryade)
Etienne Bazola, baryton (Hercule, Le Grand Prêtre)
Matthieu Lécroart, baryton (Jupiter, Pan)
Stéphen Collardelle, ténor (Un berger, Le Sommeil, L’Oracle)

Les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles
Ensemble Les Surprises
Louis-Noël Bestion de Camboulas, direction

Un album de 2 CD du label Ambronay MAY053

Photo à la une : © DR


De bien belles découvertes d’œuvres idiosyncrasiques du _ tendre et délicat _ génie musical français…

Ce vendredi 22 novembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un joli commentaire des très intenses Vespro della Beata Vergine de Claudio Monteverdi par La Tempête de Simon-Pierre Bestion (CD Alpha 552)

19nov

La Revue Res Musica nous offre, en date du 16 novembre 2019, sous la plume de Jean-Luc Clairet,

et sous le titre de Les Vêpres de Monteverdi par La Tempête : l’éblouissement

un très bel article d’hommage

au récent tout simplement merveilleux CD

de La Tempête et Simon-Pierre Bestion _ cf mon article du 19 octobre 2019 : :


Les Vêpres de Monteverdi par La Tempête : l’éblouissement


Une éclatante réussite tant musicale que discographique.

Ce mardi 19 novembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Coup de maître de Simon-Pierre Bestion et La Tempête dans les Vespro della Beata Vergine de Claudio Monteverdi

19oct

Il est bien entendu que pas un seul déchet n’existe

dans l’œuvre musical de Claudio Monteverdi (1567 – 1643).

Et il existe bien de superbes interprétations

de ce chef d’œuvre sien que sont les Vespro della Beata Vergine


Mais il faut bien admettre que l’interprétation

que vient nous en donner Simon-Pierre Bestion et son Ensemble La Tempête

en un double CD Alpha 552

est une merveille d’interprétation de ces Vespro,

dans la splendeur du rendu _ sublime ! _ de l’intensité,

la ferveur,

l’intimité,

l’incroyable variété même,

de ce chef d’œuvre de Monteverdi

en une réalisation discographique somptueuse,

d’une émotion

qui nous étreint en permanence le cœur…

Une réalisation discographique indispensable

et une date marquante de l’interprétation



Ce samedi 19 octobre, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un somptueux CD Larmes de Résurrection (Alpha 394) par La Tempête et Simon-Pierre Bestion

09mar

Le CD Larmes de Résurrection (CD Alpha 394) de l’Ensemble La Tempête

que dirige _ avec puissance et merveilleuse finesse _ Simon-Pierre Bestion,

a la forte originalité de faire alterner, tout du long des 21 plages de ce CD, les numéros de pièces issues de deux magnifiques œuvres _ toutes deux _ de 1623 :

une sélection de 7 pièces sur les 10 que compte l’Historia der Auferstehung Jesu Christi (SW 50), de Heinrich Schütz (1585 – 1672) ;

et une sélection de 9 madrigaux sur les 26 que comportent les Israelis Brünnlein, de Johann Hermann Schein (1586 – 1672),

qui font en quelque sorte office de « respiration«  _ pour reprendre le mot de Simon-Pierre Bestion, le chef, en la présentation du livret du CD _ dans le récit particulièrement intense et inspiré que déroule, en son « histoire« , Schütz…

Bien sûr, nous n’avons pas affaire ici aux deux œuvres entières de Schütz (l’Historia der Auferstehung), ni de Schein (les Israelis Brünnlein) _ qui auraient occupé au moins deux CDs… _,

mais le résultat de ce collage de Simon-Pierre Bestion n’en est pas moins très convaincant,

du fait de l’intensité qui se dégage de cette réalisation originale,

ainsi que du rythme, très vivant, sans temps mort, mais avec suffisamment de respiration, qui soutient ce très beau récit de la Résurrection que nous propose ici La Tempête. 

….
Á côté des 6 chanteurs (Claire Lefilliâtre, soprano, Frona Mcgown, mezzo-soprano, Vincent Lièvre-Picard, Sebastien Obrecht et Lisandro Nesis, ténors, Victor Sicard, baryton-basse),

et des 14 musiciens instrumentistes de La Tempête,

tous très pénétrés de l’inspiration du texte sacré du mystère chrétien de Pâques,

on remarquera la présence impressionnante de la voix de l’évangéliste qui fait office de récitant de ce récit :

le chantre byzantin Georges Abdallah ;

une belle voix grave dont l’exotisme et le léger accent viennent apporter comme la caution d’étrangeté _ mystique ? _ du Moyen-Orient même,

au service _ musicalissime… _ de ce récit sacré.

Une très belle réalisation, donc, que ce CD Alpha 394 de La Tempête et Simon-Pierre Bestion. 

Ce vendredi 9 mars 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa 

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur