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Une bien belle réalisation discographique vivaldienne de Paul Agnew : le CD « The Great Venetian Mass », autour du Gloria RV 589 : un superbe essai de reconstitution d’une messe complète du prete rosso…

04juil

D’Antonio Vivaldi (1678 – 1741),

lui si longtemps durablement en poste à l’Ospedale della Pieta de Venise,

il est assez étrange que continue de nous faire défaut, dans les archives retrouvées et conservées du célébrissime prete rosso, la partition intégrale d’une messe complète…

C’est en essayant de remédier à pareille fâcheuse anomalie pour notre plus grand plaisir musical,

que Les Arts Florissants et Paul Agnew, viennent aujourd’hui nous proposer, autour du justement fameux Gloria RV 589, pareil essai, et aussi superbement réussi (!), de reconstitution d’une telle messe

que cette réalisation du CD Harmonia Mundi HAF 8905358…. 


Ce lundi 4 juillet 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Exposer la musique » : une très riche passionnante enquête d’Etienne Jardin sur le Festival du Trocadéro, lors de l’Exposition universelle de 1878 à Paris, pour pénétrer et mieux connaître les arcanes de la vie musicale au XIXe siècle…

19juin

Étienne Jardin est directeur de la recherche et des publications du Palazzetto Bru-Zane, à Venise, c’est-à-dire le très actif et très fécond Centre d’études de la musique romantique française.

Je connais et apprécie Étienne Jardin depuis l’année 2011, à Venise,

quand il a été chargé de relire, en vue de leur publication, mes deux contributions au Colloque des 19 et 20 février 2011, au Palazzetto Bru-Zane, à Venise, « Un Compositeur moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878 – 1955)« ,

« Une poétique musicale au tamis de la guerre : le sas de 1919 – la singularité Durosoir« 

et « La Poésie inspiratrice de l’œuvre musical de Lucien Durosoir : romantiques, parnassiens, symbolistes, modernes« .

Or voici que le 21 juin prochain paraît en librairie « Exposer la musique Le festival du Trocadéro (Paris 1878) » qu’Étienne Jardin publie aux Éditions horizonsd’attente,

un volume de 384 pages,

qu’il m’a très aimablement adressé.

Voici donc, à titre documentaire, et avant, bien sûr, un compte-rendu circonstancié de ma lecture de ce passionnant très riche essai d’histoire musicale _ telle une très éclairante carotte fouillée dans la géologie riche de la musique du XIXe siècle _, le courriel que ce matin même je viens de lui adresser,

en forme d’accusé de réception…

Cher Étienne,

une fois mon devoir électoral accompli _ à l’ouverture du bureau de vote : 8h 00 _ je me suis remis à ma première lecture, débutée hier à la réception de votre « Exposer la musique le festival du Trocadéro (Paris 1878) » ,
qui me passionne,
en me confirmant _ mais était-ce nécessaire ? _ le magnifique intérêt historique et musical de votre recherche, tout à fait éclairante sur les divers cadres de fond _ entremêlés, et dont il faut comprendre, en leur riche détail même qu’il fallait rechercher et analyser, les multiples significatives interconnexionsde l’histoire de la musique (en France, mais pas seulement), depuis le XVIIIème siècle…
Avec l’attention fondamentale portée sur les concepts mêmes, cruciaux, de « concert » et de « festival »…
Pour ma part, je le compare à ce que m’avait apporté le travail de Martin Kaltenecker, « L’Oreille musicale », en 2011 _ que vous citez d’ailleurs à plusieurs reprises…
Ce matin, donc, j’entame, page 127, le chapitre « La Règle du jeu »…
Et ce dimanche, à 16h 22, j’en suis à la page 202, du chapitre « Organiser les concerts officiels »…
J’espère que vous allez bien, cher Étienne,
et que votre livre aura  l’insigne joie, qu’il mérite superbement, de rencontrer son public…
Bien à vous,
Francis,
à Bordeaux
Ce dimanche 19 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Une bien intéressante hypothèse sur l’origine du recueil, à Paris, des 12 « Concerti di Parigi » d’Antonio Vivaldi, dans le livret du CD (de l’Orchestre de l’Opéra Royal, dirigé du violon par Stefan Plawniak) du label Château de Versailles

12mai

Le manuscrit, conservé à la Bibliothèque Nationale, à Paris, des 12 « Concerti di Parigi » d’Antonio Vivaldi, continue de poser bien des questions sur son arrivée à Paris, quand on sait qu’Antonio Vivaldi n’a jamais fait lui-même le voyage de France…

Cette question de l’origine et du parcours de ce manuscrit vivaldien, n’apparaissait en tout cas pas, en 1999, dans la notice _ rédigée par le violoniste et chef de Modo Antiquo, Federico-Maria Sardelli _ du livret du CD, déjà très bon, du label Tactus TC 672213 donnant une interprétation de ces 12 « Concerti di Parigi« .

Outre une excellente prise de son,

l’Orchestre de l’Opéra Royal, sous la direction vive et souple du violoniste Stefan Plewniak, nous offre à son tour une excellente interprétation de cette collection de 12 Concerti ripieno _ et non avec un solo de violon _ d’Antonio Vivaldi, dans le CD CVS065 du label Château de Versailles.

Mais se distingue par une très intéressante notice du livret, rédigée par Olivier Fourès, qui se livre à une assez judicieuse hypothèse sur l’origine de ce recueil très divers, et même un peu composite, parvenu à Paris au cours de la décennie des années 30 du XVIIIe siècle.

Or Antonio Vivaldi, né à Venise le 4 mars 1678, et qui décèdera à Vienne le 28 juillet 1741, n’a, semble-t-il, jamais fait lui-même le voyage de France, ni, a fortiori, de Paris.

Pour qui donc Vivaldi aura-t-il procédé à la réunion de ces 12 Concerti ripieni désormais conservés, en manuscrits, à Paris ?

Et comment le manuscrit de cette collection de Concerti, dix, au moins, d’entre ces douze n’étant pas alors inédits, a-t-il pu parvenir, puis être conservé depuis, à Paris ?..

C’est là que les hypothèses d’Olivier Fourès se montrent, et ingénieuses, et tout à fait plausibles…

En effet, « une récente découverte du musicologue Jóhannes Ágústsson (une lettre de Vivaldi dans les archives de Vienne _ à préciser… _) ouvre un tout nouvel horizon. En 1728 _ au mois de septembre plus précisément _, l’Empereur d’Autriche Charles VI se rend à Trieste, ville où il souhaite développer le port, au grand dam _ en effet _ de Venise. Aussi, La Sérénissime envoie-t-elle une délégation à Trieste en l’occurrence les ambassadeurs Pietro Capello et Andrea Corner, qui sont reçus par l’empereur le 11 septembre _, et sachant Charles VI grand mélomane, elle y infiltre Vivaldi. Le prêtre roux joue pendant les repas impériaux, et offre à Charles VI un recueil manuscrit de concertos pour violon (La Cetra), se gagnant les faveurs de ce dernier : « L’Empereur a donné beaucoup d’argent à Vivaldi avec une chaîne et une médaille d’or et il l’a fait chevalier. […] Il a entretenu longtemps Vivaldi sur la musique, on dit qu’il lui a plus parlé à lui seul en 15 jours qu’il ne parle à ses ministres en deux ans. » Un triomphe. (Qui ne servit à rien à Venise.)

Dans la suite de Charles VI, se trouvait le jeune François-Étienne (19 ans), héritier des duchés de Lorraine et de Bar, alors en relation _ complexes _ avec le Saint-Empire Germanique et la France _ cf la très riche généalogie de François-Etienne, le futur empereur (en 1745) François Ier de Habsbourg-Lorraine. Charles VI avait pris François- Étienne sous sa tutelle dès 1723 _ François-Etienne a alors 14 ans ; et dès ce moment, l’empereur Charles VI élève François-Etienne comme son propre fils et prévoit de le marier à l’archiduchesse Marie-Thérèse, sa fille aînée et héritière. _ à Vienne _ en une histoire géopolitique complexe et passionnante des liens matrimoniaux et dynastiques très enchevétrés entre les familles princières de Lorraine, de France et d’Autriche ! François-Etienne est à la fois cousin, par  sa mère, Elisabeth-Charlotte d’Orléans (fille de Monsieur, le frère de Louis XIV), avec le roi de France Louis XV (leur ancêtre commun étant le roi Louis XIII), et, par sa grand-mère paternelle Eléonore-Marie-Josèphe de Habsbourg (épouse de son grand-père paternel Charles V de Lorraine) avec l’Empereur Charles VI (leur ancêtre commun est l’empereur Ferdinand III de Habsbourg). Ce dernier jouait du clavecin. On sait _ et ce seraient là de fort utiles précisions à donner ! _ qu’après avoir vu Vivaldi jouer à Trieste _ en septembre 1728, donc _, François-Étienne commence à prendre d’intenses classes de violon à Vienne. Le 27 Mars 1729, son père Léopold I meurt, il devient François-Étienne III (avant de devenir Duc de Toscane en 1736, puis Empereur du Saint-Empire germanique en 1745) _ et c’est le 12 février 1736 que François-Etienne épouse Marie-Thérèse d’Autriche. Le 28 Mai _ 1729 ; François-Etienne est âgé de 20 ans _, Vivaldi lui écrit : «Je rougis de me présenter devant vous avec ces très humbles cahiers de ma faible plume. La parfaite connaissance que V.A.S. peut s’enorgueillir d’avoir pour la musique, et en particulier pour les compositions instrumentales, m’a donné le courage de me mettre aux pieds de V.A.S., et de lui offrir avec ces cahiers ma profonde reconnaissance. Je vous supplie […] que vous me permettiez à l’avenir pouvoir vivre sous l’ombre heureuse de votre très Glorieux Nom.» Vivaldi lui envoie donc de la musique instrumentale en parties séparées (des concertos) espérant pouvoir bénéficier de sa protection (qu’il obtiendra, puisque dès 1731 il se présentera comme « maestro di cappella di S.A.R. il serenissimo Sig. duca di Lorena »).

Le 9 Novembre 1729 François-Étienne III quitte Vienne pour retourner à Lunéville (via Prague), avec, dans sa suite, les musiciens de son ensemble. Il y avait déjà envoyé, en amont, son plus fidèle servant, Karl von Pfütschner, qui lui écrivait : «Je ne puis m’exercer au violon, puisqu’on m’a deffendu pour une année entière tous les jeux d’instruments, mais à mon arrivée, tout le monde m’a parlé du goust que V.A.R. avoit pour la musique. Cela fera que bien des gens l’apprendront dans l’espérance de gagner par là ses bonnes grâces. » François- Étienne III arrive à Nancy le 3 Janvier 1730, et après avoir rendu ses hommages à Louis XV _ qui est lui aussi son cousin ! _ à Paris, s’installe à Lunéville où « toute son occupation est de s’amuser avec ses valets de chambre, ou à jouer du violon et à faire des concerts avec ses musiciens, sans y admettre personne, et seulement quelques princesses ses sœurs ». Toutefois, la menace d’une invasion de la Lorraine par la France l’oblige à quitter la Lorraine en toute hâte _ voilà ! _ (et pour toujours) le 25 Avril 1731 (juste après avoir donné son soutien à la récente Académie de musique de Nancy).

Tout concorde _ donc _ ici avec les concertos « de Paris » : la date de composition, la description que Vivaldi fait sur sa lettre, le fait qu’il s’agisse de concertos « ripieni » et non pour soliste (le Duc n’ayant pas encore assez de niveau au violon, Vivaldi préférait éviter une offense), le détail français, le fait que les partitions ne soient pas dédicacées (comme le suggère le musicologue Michael Talbot, Vivaldi ne pouvait alors imposer au Duc un statut de mécène), le fait aussi que François-Étienne prenne sa collection musicale en Lorraine _ où elle lui aurait été adressée _, et qu’il ait certainement dû l’y laisser _ voilà _ en raison de son départ soudain ; collection qui peut être _ assez probablement, en effet ! _ tombée dans des mains françaises, ramenée à Paris, avant d’aller rejoindre la bibliothèque du conservatoire (comme l’indique la cote actuelle sur le manuscrit « de Paris »).

Quoi qu’il en soit, il est curieux de voir combien la musique de Vivaldi se mit alors _ mais oui : les dates concordent… _ à la mode en France. Si ses concertos sont régulièrement joués au Concert Spirituel, le 25 novembre 1730, à Versailles, Louis XV demande à l’improviste qu’on lui interprète Le Printemps. En 1731 _ au retour d’un voyage en Flandres et dans les Provinces-Unies _, La Pouplinière, décrit son arrivée à Calais : « On nous reçut _ chez M. Panthon, comme La Pouplinière le note en son Journal… _ comme des Dieux d’Opéra, avec une symphonie à grand chœur ; c’était du Vivaldi; j’en louai le Ciel ! » et les poètes s’embrasent : «Vivaldi, Marini, par de brillants ouvrages/ De nos sçavans en foule obtiennent les suffrages.» On peut être sûr que la collection « de Paris » ne fut pas étrangère à cette consécration« …

C’est en effet tout à fait plausible.

Et bien intéressant quant au contexte du succès alors des œuvres de Vivaldi à Paris.

Ce jeudi 12 mai 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Deux compositeurs que j’affectionne, Ned Rorem et Lucien Durosoir, à propos desquels je n’ai rien demandé à Karol Beffa au cours de notre entretien de vendredi 25 mars dernier

28mar

Notre entretien _ d’une bonne heure _ de vendredi dernier 25 mars a été si riche et si dense que ne m’est pas venue à l’idée de demander alors à Karol Beffa ce qu’il pensait de l’œuvre de deux compositeurs du XXe siècle, que j’apprécie tout particulièrement personnellement…

Pas plus, non plus, d’ailleurs, que lors de notre agréable conversation très ouverte autour d’un café à la terrasse du Dijeaux, en suivant…

Je veux parler de Ned Rorem (Richmond, Indiana, 23 octobre 1923 _ il a donc 98 ans _),

et de Lucien Durosoir (Boulogne-sur-Seine, 5 décembre 1878 – Bélus, 4 décembre 1955)…

Ned Rorem est un des élèves de Nadia Boulanger ;

et j’ai beaucoup apprécié aussi la lecture de son Journal parisien (1951 – 1955), paru aux Éditions du Rocher en octobre 2003.

Consacrés à l’œuvre musical de Ned Rorem, je possède 12 CDs.

Quant à l’œuvre, assez singulière, et assez à l’écart de bien des courants contemporains, de Lucien Durosoir,

j’ai personnellement donné deux contributions au Colloque « Un Musicien moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878-1955)« , qui s’est tenu au Palazzetto Bru-Zane, à Venise, les 19 et 20 février 2011 :

« Une poétique musicale au tamis de la guerre : le sas de 1919 – la singularité Durosoir« 

et « La Poésie inspiratrice de l’œuvre musical de Lucien Durosoir : romantiques, parnassiens, symbolistes, modernes« …

 

Ce lundi 28 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa 

Retour sur le CD « Specchio veneziano (Vivaldi – Reali) » de l’Ensemble Le Consort

23mar

Le 8 décembre dernier, mon article «  » s’intéressait à une parution récente de l’Ensemble Le Consort consacrée à des Sonate per violino d’Antonio Vivaldi (1678 – 1741) comparées à des Sinfonie d’un autre compositeur vénitien, moins connu, Giovanni-Battista Reali (1681 – 1751), deux quasi contemporains à Venise.

….

Et voici qu’avant-hier, 21 mars, le site ResMusica, sous la signature de , consacre un article, intitulé « Vivaldi et Reali en un miroir révélateur avec l’ensemble Le Consort« … 

Voici ce que cela donne :

Vivaldi et Reali en un miroir révélateur avec l’ensemble Le Consort

Confronter Giovanni Reali à Antonio Vivaldi permet de mieux situer ce dernier dans son univers musical, sujet aux influences et aux inspirations de la cité vénitienne. Le flamboyant ensemble Le Consort nous y invite agréablement.

Si la figure musicale d’Antonio Vivaldi demeure célébrissime, il n’en est pas tout à fait de même _ en effet _ pour son contemporain vénitien Giovanni Battista Reali. On sait en fait assez peu de choses sur ce compositeur né en 1681, violoniste lui-même et qui laisse à la postérité douze Sonates en trio en 1709 constituées de Caprices et Sonates pour deux violons et basse continue. Ces œuvres sont dédiées à Arcangelo Corelli qui lui rend entre autres un hommage avec le fameux thème de La Folia. Par la suite il publie douze Sonates de chambre qui connaissent un certain succès puisque peu de temps après Estienne Roger les publie à nouveau à Amsterdam.

Que renferme sa musique ? Tout d’abord l’expression d’un langage personnel qui se traduit par un traitement des instruments en trio. Le violoncelle assurant la partie de basse se trouve particulièrement concertant, notamment dans ses variations sur le thème des Folies d’Espagne. On parle pour son discours de la « grâce corellienne » qui s’empare dans des mouvements Grave. Il n’hésite pas à bousculer certaines valeurs rythmiques en passant d’une battue ternaire à une battue binaire révélant une nouvelle Folia. Les tessitures des violons utilisent des notes aiguës jusqu’ici peu rencontrées et des formules de notes répétées qui abondent tout au long de ses œuvres. Reali se situe à la croisée des chemins entre Corelli pour la profondeur et Vivaldi pour sa légendaire spontanéité.

Antonio Vivaldi se trouve lui aussi présent dans cette Venise baroque avec, à l’instar de son collègue Reali, un premier opus consacré à douze Sonates en trio paru en 1705. Vivaldi s’affranchit du concept corellien de la sonate en trio dont il est le père, en bousculant l’équilibre des mouvements (lent-vif-lent-vif). Il introduit des titres de danse à certains moments, comme dans une Suite (Prélude, Allemande, Capriccio, Gavotta…). Lui aussi disserte _ oui ! _ sur La Folia par une série éblouissante de variations des plus intimes aux plus explosives. La comparaison du traitement de ce thème par les deux compositeurs reste des plus passionnantes _ voilà. L’auditeur est subjugué par autant d’invention avec seulement une écriture à trois voix. La virtuosité si chère à l’auteur voisine avec des passages de grande émotion _ comme si souvent chez Vivaldi _ dans tel andante planant ou telle sonate dédiée au violoncelle où apparait, comme invitée la voix de Victor Julien-Laferrière, deuxième violoncelle.

Le travail autour de ces œuvres vénitiennes est de la part de l’ensemble Le Consort des plus aboutis _ certes. Portés par une prise de son à la fois percutante et caressante, les musiciens nous livrent au travers des textes une joie de vivre sans faille _ mais oui. Les deux dessus, portés par Théotime Langlois de Swarte et Sophie de Bardonnèche, désormais grand spécialistes du violon baroque, dialoguent en harmonie avec la basse solide du cello d’Hanna Salzenstein. Conduisant l’ensemble, Justin Taylor depuis ses claviers (clavecin et orgue positif) tisse un subtil continuo donnant au groupe une cohésion et une unité à toute épreuve. Chaque nouvel enregistrement confirme _ en effet ! _ ces qualités que l’auditeur savoure : la fougue de la jeunesse, un art du discours tout à fait magistral et une émotion permanente _ oui ! _ qui sert de fil conducteur à ces chefs-d’œuvre du passé.

Giovanni Battista Reali (1681-1751) :

Sinfonia XII (Folia) ; Sinfonia II (Capricio) ; Sinfonia IV (Capricio) ; Sinfonia I (Sonata) ; Sinfonia X (Capricio).

Antonio Vivaldi (1678-1741) :

Sonata prima en sol mineur op. I, RV 73 ; Sonata a violoncello solo en mi mineur, RV 402 (Largo).

Le Consort, avec la participation de Victor Julien-Laferrière, violoncelle.

1 CD Alpha.

Enregistré dans la galerie dorée de la Banque de France à Paris en mars 2021.

Livret en français, anglais et allemand.

Durée : 68:02

À comparer avec mes appréciations…

Ce mercredi 23 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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