Archives du mois de septembre 2021

Stéphane Degout en concert à Strasbourg…

20sept

Sous la signature de Matthieu Roc,

ResMusica nous fait part d’un très intéressant concert, à Strasbourg,  de Stéphane Degout,

accompagné par le pianiste anglais Simon Lepper,

avec lequel ce superbe baryton _ âgé de 46 ans… _ a déjà donné quelques très intéressants récitals en CDs…

Ce qui nous aide à faire un point sur l’évolution de cet impressionnant chanteur…

Stéphane Degout à Strasbourg : mélodies et Lieder au bout de la nuit

Déchiré, parfois déchirant, nocturne, onirique… le concert de Lieder et de mélodies proposé par Stéphane Degout et Simon Lepper distille avec force et talent la même angoisse et la même souffrance _ dont acte _, qu’elle soient chantées en allemand ou en français.


C’est un programme composé avec beaucoup de soin _ ce qui n’a rien de très étonnant de la part d’un tel artiste, si raffiné, et au goût très sûr… _ que nous propose Stéphane Degout. Petite salutation à Strasbourg pour commencer, avec Zu Strassburg auf der Schanz de Gustav Mahler, puis quatre corpus de Schumann, Poulenc, Berg et Fauré, entre lesquels s’interposent de rares Pfitzner. C’est peut-être encore un signe d’amitié aux Strasbourgeois puisque Pfitzner _ Moscou, 5 mai 1869 _ Salzbourg, 22 mai 1849 _ y a été directeur du conservatoire et directeur de l’opéra, mais aussi une façon de mieux faire connaître ce compositeur majeur du XXesiècle, encore relativement mal connu _ en effet _ en France.

Dès le premier Lied, le ton est donné pour tout la soirée : Stéphane Degout chante avec une ligne impeccable, une grande sobriété, mais avec un timbre noir comme une nuit sans lune ni étoiles, et dans un allemand parfaitement idiomatique. Le désespoir et l’émotion _ voilà _ éclosent immédiatement. Dans ce choix interprétatif, les Andersen Lieder de l’opus 40 de Robert Schumann sont donnés sans naïveté feinte, sans second degré narratif, là encore dans le vif du drame et de la désespérance _ dont acte. L’exécution de l’ami dans Der Soldat prend alors des accents complètement déchirants. Les sommets les plus élevés sont certainement été atteints avec les Pfitzner. Les ambiances sont toujours nocturnes, mystérieuses, tendues mais rendues avec beaucoup de tact et de lyrisme contenu _ bravo. Le piano de Simon Lepper montre là aussi son soutien sûr et scintillant aux angoisses nocturnes développées par Stéphane Degout.

On pourrait croire qu’avec les compositeurs français, l’interprétation du baryton atteindra l’idéal, mais il faut avouer une légère déception _ ah ! Certes, son français est parfait, ni ampoulé, ni édulcoré. Bien sûr, son intelligence des textes est maximale _ oui _ et leur restitution sobre et virile est d’une franchise louable. Mais pour les Poulenc – les Calligrammes – la voix est désormais trop grande _ voilà. Les irisations de l’arc-en-ciel dans La grâce exilée peinent à apparaître, et dans Aussi bien que les cigales, l’apostrophe des « Gens du Sud » prend la dimension impressionnante mais déplacée du prophète Élie s’adressant aux prêtres de Baal. Poulenc a besoin d’humour, de narquoiserie _ voilà _, ce qui n’est pas le point fort de Stéphane Degout, et encore moins à ce stade de sa carrière. Au fait… Elias de Menselsohn… est-ce une si mauvaise idée ?

Avec les Berg comme avec les Fauré, on retrouve une adéquation totale _ ouf ! _ au style de la musique et au sens des poésies. L’évidente accointance du baryton avec les personnages tourmentés ou désespérés fait merveille, aussi bien dans la décomposition comateuse de Dem Schmerz, sein Recht que dans les eaux noires et agitées de _ ce sublime _  La mer est infinie. Stéphane Degout offre encore la lecture – bien faite – de quelques très beaux textes de Rilke, Supervielle ou Büchner, et bien sûr, des bis que le public lui réclame chaleureusement. Un Alte Laute de Schumann, exquis de phrasé noble et de nuances fines, et Après un rêve de Fauré évoqué au bord de la roche tarpéienne, résument tout l’art admirable et le caractère intimement tragique _ voilà _ de Stéphane Degout.

Crédit photographique : © Jean-Baptiste Millot

Strasbourg. Opéra du Rhin, théâtre municipal de Strasbourg. 18-IX-2021.

Gustav Mahler (1860-1911) : Zu Strassburg auf der Schanz.

Hans Pfitzner (1869-1949) : Die Stille Stadt, Hussens Kerler, Abbitte, An den Mond.

Robert Schumann (1810-1856) : Lieder extraits de l’opus 40 : Märzveilchen, Muttertaum, Der Soldat, Der Spielmann.

Francis Poulenc (1899-1963) : Caligrammes.

Alban Berg (1885-1935) : Vier Gesänge op. 2.

Gabriel Fauré (1845-1924) : L’Horizon chimérique.

Stéphane Degout, baryton ; Simon Lepper, piano

Ce lundi 20 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un passionnant CD Ravel, chez Ondine, par l’Orchestre National Basque et Robert Trevino

19sept

Voici l’article de ce jour de ClassicsToday.com,

par Victor Carr Jr,

à propos du récent enregistrement ravélien _ Ondine 1385-2 _ de Robert Trevino à la tête de l’Orchestre National basque,

chez le label _ excellent _ Ondine ;

un CD que mon ami Bernard, de Bidart _ et abonné aux Concerts de Saint-Sébastien ! _ , m’avait vivement recommandé…

Trevino And Basque National’s “Au Naturel” Ravel

Review by: Victor Carr Jr

C38BB5E7-2450-4508-83AC-B657E049582B

This is one terrific album ! Put aside your expectations of how Ravel’s music should sound based on prior experience of it as played by world-class orchestras such as the Berlin Philharmonic (Boulez), Concertgebouw (Haitink), Boston Symphony (Ozawa), London Symphony (Abbado), or Montreal Symphony (Dutoit). Only the French National under Martinon _ yes, indeed… _ offers a unique and distinctive (i.e. “French”) sound, but even that ensemble boasts a polished refinement that is far and away different from the wonderfully rustic timbres of the Basque National Orchestra _ voilà.

Under the direction of conductor Robert Trevino, this band from San Sebastián _ une cité que fréquentait Ravel lors de ses séjours à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure _ in the Basque Country (which straddles the border between France and Spain) conjures an exotic affect most apparent in Ravel’s Spanish-influenced works, particularly in Rapsodie espagnole : the dream-state of the opening Prélude à la nuit rightly seduces here, while the closing Feria delightfully invokes a castanet-playing flamenco dancer. In Trevino’s hands Alborada del gracioso evokes the orchestra-sized guitar Ravel envisioned.

But it’s not only the overtly Spanish-styled works that succeed in this collection ; Trevino and his forces also ideally capture the plangent tones of Pavane pour une infante défunte, as well as the luxurious delirium of La valse. Even Boléro holds the attention here, as the Basque musicians play with a freshness that belies the work’s warhorse status. Trevino’s powerful reading of Ravel’s early and rarely programmed Une barque sur l’océan is a welcome bonus.

Ondine’s vivid, wide-ranging recording draws you directly into the performances, making this release a must-have for seasoned Ravelians and newcomers alike.

Recording Details:

Reference Recording: Dutoit (Decca) ; Ozawa (DG) ; Martinon (EMI/Warner) ; Munch (RCA)

  • RAVEL, MAURICE:
    La valse ; Alborada del gracioso ; Rapsodie espagnole ; Une barque sur l’océan ; Pavane pour une infante défunte ; Boléro

Basque National Orchestra, Robert Trevino

Ce dimanche 19 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

La fascinante Expo « Secret Blue » d’Eve Lippa et David Esquivel à Bordeaux, Cour Mably, du mardi 21 au lundi 27 septembre 2021…

18sept

Du mardi 21 septembre au lundi 27 septembre prochains,

seront exposées Cour Mably, à Bordeaux,

20 œuvres (10 + 10) de la bordelaise Eve Lippa et du chicagoan David Esquivel,

les deux co-inventeurs _ oui ! _ du merveilleux _ et fascinant !!! _ « secret blue » ;

cette expo sera visible Cour Mably les mardi, mercredi, jeudi, vendredi et lundi de 14 h à 19 h ;

et de 10h à 19 h les samedi et dimanche…

Cf aussi le riche site instagram d’Eve Lippa,

sur lequel sont accessibles 6 _ magnifiques ! _ couples de tableaux « Secret Blue » (1, 2, 3, 4, 5 et 6),

d’Eve Lippa et David Esquivel _ dont voici le compte instagram : @david.m.esquivel

eve.lippa
1 week ago
🕺🏽 A BIG NEWS !!! 💃 . (🇨🇵 in French in comments) . 🇺🇸 This Secret Blue poster made by my very dear, wonderful and so talented David The Kindest himself (@david.m.esquivel of course) to make an announcement ! . David and I have the great pleasure of preparing a SECRET BLUE SHOW !!!!!!! 🎉🎉🎉🎉🎉🎉🎉 . This exhibition will take place in Bordeaux from September 21th to 27th at the cour Mably. . We made large format pairs for this occasion. David, I’m the Happiest to have this show with you… 💙🫂 . So, who will come to see our large original paintings ? 😏😏 Welcome to Bordeaux, everybody ! 😁😁

Voici, par exemple, le commentaire d’Eve Lippa au « Secret Blue 6« 

1 month ago
🔵 SECRET BLUE 6 🔵 . (🇫🇷 In French in comments) . 🇺🇸My very very dear @david.m.esquivel, David The Kindest and I are pleased to present you the sixth pair from our Secret Blue collaboration. The principle ? A unique stunning blue made by David himself, a few other colors chosen, one starts a painting and the other gives a reply. Each in turn. This time, I started it and David answered me. We are taking a little break in the publications of Secret, but for a good reason… See you soon ! 😌😌 And I repeat myself, but thank you so much David for doing this wonderful colorful project with me. It makes me Happy. 💙 . If you are interested, A3 fine art prints are avalaible in my shop (link in bio). And for the originals, you can contact David or myself by DM. :-)
Download
1 TAGGED USERS
@david.m.esquivel
377 likes
15 comments
💫🌺💫
🔵 SECRET BLEU 6 🔵 . Mon très très cher @david.m.esquivel, David The Kindest et moi-même avons le plaisir de vous présenter la sixième paire de notre collaboration Secret Blue. Le principe ? Un superbe bleu unique réalisé par David lui-même, quelques autres couleurs choisies, l’un commence une peinture et l’autre donne une réponse. Chacun son tour. Cette fois, c’est moi qui ai commencé et David m’a répondu. On fait une petite pause dans les publications de Secret Blue, mais c’est pour une bonne raison… A bientôt ! 😌😌 Et je me répète, mais merci beaucoup David de réaliser ce magnifique projet coloré avec moi. Ça me rend heureuse. 💙 . Si vous êtes intéressé(e), des tirages d’art A3 sont disponibles dans ma boutique (lien dans ma bio). Et pour les originaux, vous pouvez contacter David ou moi-même par DM. :-)

Ce samedi 18 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chanter Rameau : Mathias Vidal, après Jelyotte…

17sept

Jean-Philippe Rameau (Dijon, 25 septembre 1683 – Paris, 12 septembre 1764) a eu bien sûr ses chanteurs,

tels le béarnais Pierre Jelyotte (Lasseube, 13 avril 1713 – Estos, 12 octobre 1797),

ou la bordelaise Marie Fel (Bordeaux, 24 octobre 1713 – Paris, 2 février 1794) _ cf mon article du 24 mai 2019 :

Bien sûr, les airs de Rameau s’insèrent complètement dans leur contexte d’opéras, et autres œuvres lyriques…

Mais voisi que vient de paraître un CD _ un album du label Château de Versailles Spectacles CVS039 _ intitulé « Rameau triomphant« , constitué d’airs pour ténor,

qu’interprète Mathias Vidal…

C’est ce que nous apprend ce jour l’article de Jean-Charles Hoffelé intitulé « Ténor Rameau« …

Que voici :

TÉNOR RAMEAU

Rameau soigna ses hautes-contre, leur réservant des rôles exigeants pour la vocalité comme pour l’incarnation, Mathias Vidal les resserre quasi tous – sinon Platée, préférant au rôle-titre où brilla Jélyotte, l’appel à Momus et à Bacchus de Thepsis – et surtout les profils les plus héroïques, de Pollux à Dardanus en passant par Zoroastre.

Si son ténor franc ne craint pas l’éclat et sait emporter la passion ou la rage, comment ne pas entendre qu’il est peut-être plus chez lui dans le demi-caractère (Thepsis justement, et Platée lui irait assurément !), ou dans la pure virtuosité (« Lance, Amour, lance tes traits vainqueurs » de l’Atis des Paladins) _ écouter aussi l’air des Boréades « Jouissons, jouissons de nos beaux ans…« 

Le voyage est plus réjouissant qu’émouvant, avec l’accompagnement modeste de l’Ensemble Marguerite Louise, mais l’équilibre entre le brio des airs et la poésie des pièces d’orchestre assure à l’album une écoute toujours heureuse, confirmant qu’il est bien aujourd’hui sans guère de rivaux dans le répertoire lyrique du XVIIIe siècle français, qu’en dehors de Rameau-même, il aura d’abondance documenté au long d’intégrales lyriques souvent chroniquées au sein du présent blog.

LE DISQUE DU JOUR

Rameau triomphant

Jean-Philippe Rameau(1683-1764)
Airs et Pièces d’orchestre,
extraits de Dardanus,
Zoroastre, Les Paladins,
Les Indes galantes, Platée, Naïs, Le Temple de la Gloire, Les Fêtes de Polymnie,
Pigmalion, Castor et Pollux et Les Boréades

Mathias Vidal, ténor/haute-contre
Ensemble Marguerite Louise
Gaétan Jarry, direction

Un album du label Château de Versailles Spectacles CVS039

Photo à la une : le ténor Mathias Vidal – Photo : © Bruno Perroud

Ce vendredi 17 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Encore et toujours : l’inépuisable bienfaisante joie Vivaldi…

16sept

Antonio Vivaldi (1678 – 1741) fait partie de ces compositeurs _ italiens pour la plupart… _ dont le souffle vital suscite une vivante _ et vitale _ joie formidablement communicative _ avec Domenico Scarlatti (1685 – 1757) et Gioacchino Rossini (1792 – 1868), par exemple : un natif de Venise, un natif de Naples, et un natif de Pesaro… _,

même si, forcément, l’allegro n’est pas permanent, en leurs œuvres

_ de natures, par ailleurs, bien diverses…

Inépuisable Vivaldi,

à l’inspiration porteuse toujours incroyablement renouvelée ;

et infiniment propice à une très intense allégresse d’interprétation

_ y compris en ses si sublimes adagios…

Ce jour,

la chronique de Jean-Charles Hoffelé _ très justement intitulée « Flamboyance«  _ sur son site Discophilia,

est consacrée à un nouveau numéro _ le numéro 67 de l’Édition Vivaldi ! _ de la gigantesque _ et indispensable ! _ publication de l’œuvre entier du prêtre roux :

le CD Naïve OP 7258,

par le violoniste Boris Begelman et l’ensemble Concerto Italiano, dirigé par Rinaldo Alessandrini.

Voici donc cet article :

FLAMBOYANCE

Le violon du Prêtre Roux se serait-il trouvé un nouveau héros ? Boris Begelman emporte dans une virtuosité insensée _ vivaldienne ? _ les pyrotechnies d’archet dont ces six grands concertos d’apparat sont littéralement cousus.

Les danses ivres, les ariosos d’opéra, les rêveries suspendues à un fil au-dessus des paysages lagunaires, l’incroyable palette de couleurs de son Minozzi d’après Giuseppe Guarneri, del Gesù, le pur plaisir athlétique des longues phrases débordées d’ornements, de trilles, de spiccatos, où l’archet semble voler et distribuer des soufflets au passage, voilà bien la grammaire si novatrice de Vivaldi transfigurée par un virtuose qui n’oublie jamais le théâtre lyrique _ voilà ! _ auquel se nourrissait ces concertos éblouissants qu’on pourrait croire pensés pour des castrats.

Magnifique disque _ voilà ! _, où, si l’on se régale du violon, on s’enivre aussi _ oui _ des gestes chorégraphiques irrésistibles du Concerto Italiano mené avec ivresse par un Rinaldo Alessandrini audiblement conquis par l’art flamboyant _ voilà ! _ de Boris Begelman.

LE DISQUE DU JOUR

Antonio Vivaldi (1678-1741)
Concerti per violino IX, « Le nuove vie »

Concerto en fa majeur, RV 283
Concerto en si bémol majeur, RV 365
Concerto en ut majeur,
RV 194

Concerto en ré majeur, RV 211
Concerto en la majeur, RV 346
Concerto en mi mineur, RV 281

Boris Begelman, violon
Concerto Italiano
Rinaldo Alessandrini, direction

Un album du label naïve classique OP7258 (Vivaldi Edition, Vol. 67 )

Photo à la une : le violoniste Boris Begelman – Photo : © DR

On ne se lasse certes pas de Vivaldi interprété ainsi, comme il se doit…

Ce jeudi 16 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Chercher sur mollat

parmi plus de 300 000 titres.

Actualité
Podcasts
Rendez-vous
Coup de cœur