Encore et toujours le miracle d’Arcangelo de Jonathan Cohen,
avec, à nouveau, ce merveilleux chanteur qu’est le divin Iestyn Davies :
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je veux dire leur tout simplement miraculeux CD de Cantates pour alto (BWV 54, 82 et 170) de Bach (de mai 2015) pour Hyperion, le CD Hyperion CDA 68111, paru en 2017…
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En effet, ce tout premier CD _ Hyperion CDA 68111, donc, enregistré à Londres les 11-12-13 mai 2015, et paru en 2017 _ par eux de Cantatesde Bach m’avait échappé lors de sa parution en 2017,
et que, parvenu hier 30 décembre, le voici qui m’enchante au degré tout à fait extraordinaire du CD précédent de 2017.
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Bien sûr, et déjà,
ces Cantates pour alto BWV 35, 54, 169 et 170 de Johann-Sebastian Bach sont des chefs d’œuvre absolument sublimissimes,
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mais est tout aussi sublimissime l’interprétation, d’une lumineuse et irradiante évidence, qu’ont su en donner en mai 2015 et en octobre 2020, ce chef topissime qu’est Jonathan Cohen, et son ensemble au-dessus de tout éloge Arcangelo,ainsi que ce chanteur absolument divin qu’est Iestyn Davies,
déjà auteurs des plus réussis Magnificat de Johann Sebastian et Carl-Philipp-Emannuel Bach de toute la discographie existante !!! _ in le CD « Magnificats » Hyperion CDA 68157 enregistré à Tetbury, Gloucestershire, les 4-5-6 àctobre 2015, et paru en 2018 ; cf mon article du 18 avril 2018 : « Un merveilleux « Magnificat » de Jean-Sébastien Bach par Arcangelo et Jonathan Cohen« …
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Voici donc ici deux très brefs avant-goûts de ces miraculeuses interprétations
C’est hier, peu après 13h 35, que je suis branché sur la 7,
et ai pu ainsi suivre le tout à fait délicieux film _ jusqu’ici inconnu de moi ! _ de Steven Spielberg, tourné en 2002, « Attrape-moi si tu peux » _ à partir d’un récit du principal protagoniste, Frank Abagnale Jr, paru en 2000, et sous ce même titre de « Catch me if you can » (« Attrape-moi si tu peux« , aux Éditions Stanké, en 2003 en France)… _, avec une distribution impeccable, à partir d’un casting parfait absolument magnifique :
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Leonardo di Caprio, Tom Hanks, Christopher Walken, Nathalie Baye, Martin Sheen, etc.
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Ce vendredi 30 décembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa
Je me souviens de la formidable demi-finale de la Coupe du Monde en Suède en 1958.
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Et de la grâce quasi surnaturelle de ces instants ludiques magiques, dépourvus de la moindre agressivité et violence, de ce jeu-ballet des deux équipes de France _ Kopa, Fontaine, Piantoni, entre autres _ et du Brésil, ce jour-là.
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Instants parfois retrouvés par la grâce extraordinaire de quelques autres moments du gracile merveilleux jeu-ballet fluide de quelques autres joueurs, à leur tour, de génie,
tels qu’un Johan Cruyff, Michel Platini, Alain Giresse _ son merveilleux but de Séville contre l’Allemagne ; avec ses inoubliables gestes de pure joie qui ont suivi… _, Zinedine Zidane, et, maintenant Kylian Mbappé,
ainsi que le magnifique Antoine Griezmann en l’inspiration follement élégante de ses grands jours…
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Ce jeudi 29 décembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa
L’association des Amis de Maurice Ravel nous informe qu’après trois plaques commémoratives _ déjà _ posées à son initiative à Paris et alentours _ en l’occurrence Levallois-Perret _, une nouvelle plaque est à présent apposée sur la façade du 15, rue Lagrange à Paris (5e) : « Ici résida le compositeur Maurice Ravel (1875-1937) de 1896 à 1899 ». Ce sont les copropriétaires de l’immeuble qui ont eux-mêmes pris cette initiative.
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L’association indique que c’est cette adresse postale qui figure sur le premier contrat éditorial de la carrière de Maurice Ravel, signé avec les éditions musicales Enoch en date du 22 décembre 1897 pour le Menuet antique (Contrat n°1 p. 1653 du livre Maurice Ravel, L’intégrale. Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens, Paris, Le Passeur Éditeur, 2018) _ un travail monumental, et qui se poursuit, mené par Manuel Cornejo ; et une mine d’informations pour la recherche sur le compositeur né à Ciboure… C’est quand Ravel habitait 15, rue Lagrange, qu’il fut admis dans la classe de composition de Gabriel Fauré le 4 février 1898 au Conservatoire national de Paris, rue Bergère – devenue rue du Conservatoire – (9e) _ en regardant les premières pages de correspondance concernant Maurice Ravel, aux pages 65 à 69 de cette « Intégrale« , je remarque que la toute première (et seule, jusque-là) adresse de Maurice Ravel qui y figure, et en date du vendredi 9 juin 1899 (en l’occurrence il s’agit d’une lettre de Maurice Ravel à Florent Schmitt), ne concerne pas cette adresse du 15 rue Lagrange, dans le 5e, mais cette fois le « 7 rue Fromentin« , dans le 9e : non loin du Boulevard de Clichy, et des Places Blanche et Pigalle… Alors que le « 15 rue Lagrange« se trouve sur la rive gauche, non loin de la Place Maubert, dans le 5e.
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Les trois plaques commémoratives qui avaient déjà été posées à l’initiative de l’association des Amis de Maurice Ravel sont les suivantes : au 21, rue d’Athènes (9e) – avec le mécénat de la Fondation La Marck –, au 19, boulevard Pereire (17e) et à Levallois-Perret 11, rue Louis Rouquier (rue Chevallier du vivant du compositeur).
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Une première plaque avait été posée en 1969 au 4 avenue Carnot (17e), adresse du compositeur de fin 1908 à 1917.
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Le 28 décembre est la date anniversaire de la mort de Maurice Ravel _ le 28 décembre 1937. Le compositeur, décédé en 1937, il y a 85 ans, est inhumé au cimetière de Levallois-Perret _ son ultime domiciliation parisienne, en quelque sorte…(NF)
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Ce mercredi 28 décembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa
La nouvelle Intégrale _ absolument emballante de vivacité _ des Symphonies de Beethoven que propose Deutsche Grammophon, en un coffret de 5 CDs 486 3050, par Yannick Nézet-Séguin à la tête du Chamber Orchestra of Europe,
est tout simplement magnifique de vie !
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Soit l’exaltation de la vie même !
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Et j’apprécie, pour ma part, les interprètes qui font valoir le flux le plus vivace de la vie dans Beethoven,
tels, par exemple, les pianistes Stephen Kovacevich ou Ronald Brautigam, qui jouent Beethoven comme si celui-ci, avec la passion intense et exaltante qui l’anime, improvisait au piano…
La réputée étiquette Deutsche Grammophon fera paraître, le vendredi 15 juillet, une nouvelle intégrale des Neuf Symphonies de Beethoven. Le successeur de Herbert von Karajan, Karl Böhm, Leonard Bernstein et Claudio Abbado en la matière au sein de ce catalogue n’est nul autre que Yannick Nézet-Séguin. Le chef québécois y dirige l’Orchestre de chambre d’Europe. Le Devoir a écouté, savouré, puis discuté avec le chef.
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Lorsque la photographie de couverture du futur coffret des Neuf Symphonies de Beethoven chez DG avec Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre de chambre d’Europe a commencé à circuler au printemps, les traditionnels « encore ? » et « à quoi bon ? » n’ont pas tardé à émerger sur les réseaux sociaux.
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L’auditeur, qui aujourd’hui, en écoutant les Symphonies, de la Première à la Neuvième, suit le parcours musical du chef et de ces musiciens qui, il y a trente ans, marquèrent la discographie Beethoven dans l’intégrale dirigée par Nikolaus Harnoncourt, aura-t-il vraiment encore l’outrecuidance de poser ces questions ? _ Non !
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L’individu
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La pertinence esthétique _ voilà ! _, la cohérence et la singularité de cette nouvelle intégrale apparaissent très vite _ mais oui. Yannick Nézet-Séguin et une équipe de musiciens offrent une somme cohérente, tonique _ oui _, chambriste _ à très juste titre ! _, soudée, dans laquelle les individualités ressortent nettement au sein d’un collectif réduit. Cette affirmation du génie individuel au sein de la société est tout à fait dans l’esprit Beethoven _ oui _ et, orchestralement, nous sommes proches du modèle français, avec des vents mis en valeur _ voilà ; et avec la lumineuse ligne claire, chambriste, des Français….
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« Si j’avais à décrire l’Orchestre de chambre d’Europe (COE) en une phrase, l’idée des individualités dans le collectif, c’est ce que j’avancerais, nous confie Yannick Nézet-Séguin. C’est ce qui les rend uniques dans le paysage musical et qui fait que j’adore faire de la musique avec eux. Il faut savoir tirer parti de cette qualité. Ces musiciennes et musiciens, qui se retrouvent quelques fois dans l’année, jouent Beethoven par ailleurs avec leurs orchestres respectifs. Mon rôle est de réveiller cette flamme en eux. » _ la flamme, voilà. Le chef tient à ce que les instrumentistes ne cherchent pas à retrouver leurs habitudes, par exemple dans l’équilibre entre les bois et les cordes.
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« Qui fait quoi et comment organise-t-on la hiérarchie, dans des symphonies qui ont reposé tant d’années sur la suprématie de cordes ? », se demande le chef, qui se souvient de sa première 9e de Beethoven à Philadelphie en 2012 : « Je me suis dit : il va falloir trouver un terrain d’entente ». Il était conscient du chemin, mais se déclare très satisfait de la récente intégrale en concert avec son orchestre américain à Philadelphie et à New York.
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L’équilibre, dans Beethoven, pour Yannick Nézet-Séguin, « ce n’est pas qu’une question de nombre, c’est vraiment dans l’écoute. Dans Beethoven, ce qui m’intéresse ce n’est pas que la mélodie, c’est tout ce qui se passe au milieu, les détails du 2e mouvement dePastorale. Nous sommes allés loin dans la caractérisation des figures d’accompagnement. »
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Yannick Nézet-Séguin souligne le défi physique de l’enregistrement, sur deux semaines _ certes _ : « La partie des deuxièmes violons étant beaucoup plus exigeante que celle des premiers violons, dans la moitié des symphonies les premiers jouent la partie des seconds. » Avantage collatéral : sortir les musiciens de leur zone de confort. Quant à la présence de trompettes naturelles, elle change la couleur, et c’est un hommage à Nikolaus Harnoncourt, qui avait fait ce choix.
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Nouveau texte
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Pour plus de contact avec l’action musicale, DG a opté pour un son compact et dense, qui ne se dilue aucunement dans une réverbération factice : « C’est un gros sujet de travail avant, pendant et après, qui s’étend sur plusieurs années. La salle de Baden-Baden a un son très neutre. C’est une qualité. Mon idée était d’aller chercher les timbres de la manière la plus vraie possible, et je voulais une impression de proximité. C’est un travail énorme, surtout en postproduction, pour tirer le meilleur de chaque timbre. Je ne suis pas très control freak comme chef, mais quand il s’agit d’enregistrements j’aime participer au processus. »
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Deutsche Grammophon a cherché à donner une autre valeur ajoutée et légitimité à l’entreprise. L’intégrale Nézet-Séguin est la première réalisée à partir de la nouvelle édition _ voilà _ des partitions publiée chez Breitkopf. Il s’agit, pour être précis, de la « Neue Gesamtausgabe » (nouvelle édition complète) des œuvres de Beethoven, publication musicologique (dite « Urtetxt ») de partitions par les Éditions G. Henle. Breitkopf & Härtel est l’éditeur du matériel d’orchestre et de la partition de direction.
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L’éditeur des disques espère que cette première entraînera un effet de curiosité. Cela dit, on a déjà largement fait le tour de l’univers de Beethoven. Il s’agit surtout pour Henle et Breitkopf de « reprendre la main » sur leur concurrent Bärenreiter, qui accapare le marché depuis vingt ans avec une édition critique, dite « édition Del Mar », du nom du musicologue chargé du projet.
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La grande révolution de l’édition Del Mar avait été d’imposer de jouer le 2e mouvement de Pastorale avec des sourdines. Il y avait aussi un gros travail sur la notation de l’accentuation des notes, Beethoven utilisant tantôt des traits tantôt des points.
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La question des partitions pose problème au critique puisque à défaut de les avoir — certaines ne sont pas encore disponibles, et Breitkopf ne consent qu’à fournir au commentateur la préface et le commentaire critique de la Neuvièmeet d’une symphonie de son choix ! — il est quasiment impossible de savoir si telle originalité que l’on entend est une intuition du chef ou un changement induit par la partition nouvellement utilisée.
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EN CONCERT
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Beethoven dans Lanaudière
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Grand week-end Beethoven en vue au Festival de Lanaudière. L’Akademie für Alte Musik Berlin vient donner trois concerts les 15, 16 et 17 juillet. Le principe est le même que dans les enregistrements parus chez Harmonia Mundi : les Symphonies nos 3, 5 et 6 seront mises en regard d’œuvres de leur temps véhiculant les mêmes idées : Grande symphonie caractéristique pour la paix de Wranitzky avec l’Héroïque, 1re Symphonie de Méhul avec la Cinquième, et Le portrait musical de la nature de Knecht, modèle avéré de Pastorale.
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Yannick Nézet-Séguin et l’OM cet été
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Yannick Nézet-Séguin dirigera l’Orchestre Métropolitain dans la 5e Symphonie de Beethoven au pied du Mont-Royal le 2 août à 20 h. Le tandem se produira avec le même programme au Festival des arts de Saint-Sauveur le 5 août à 20 h. Dans les festivals, Le Domaine Forget accueillera l’OM, son chef et Antoine Tamestit le 23 juillet, et le Festival de Lanaudière prendra fin avec deux concerts les 6 et 7 août, présentant notamment le 1er Acte de La Walkyrie et le Concerto pour pianode Schumann avec Hélène Grimaud.
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En résumé, les modifications du texte musical touchent surtout des articulations. Les deux modifications qu’on remarque le plus sont un doublement à l’octave par les trompettes de certaines ponctuations du finale de la 7e Symphonie (ça fait pouet pouet, et c’est étrange) et l’ajout d’un contrebasson dans le final de la 9e. Côté idées particulières de Yannick Nézet-Séguin, la plus saisissante est l’emballement conquérant _ voilà _ à 3 minutes 49 secondes du final de l’Héroïque.
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Au-delà de la musicologie
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La question de l’utilisation d’une nouvelle partition pose cependant une question de philosophie interprétative. Lorsque l’édition Bärenreiter était sortie, la première intégrale, celle de David Zinman _ excellente ! _, était comme une carte de visite sonore de cette édition. Le chef d’orchestre ne perd-il pas sa liberté d’expression à s’engager dans un tel projet ? « C’était le piège dans lequel j’ai essayé de ne pas tomber », avoue Yannick Nézet-Séguin. « L’idée de l’intégrale avec l’Orchestre de chambre d’Europe date d’il y a environ 10 ans, donc bien avant l’existence de nouvelles partitions, et ce que j’ai à dire dans ces symphonies avec cet ensemble dépasse l’édition. Nous avons respecté les quelques différences et les avons fait valoir, mais il s’agit de détails, des changements d’articulation notamment. » Yannick Nézet-Séguin considère que le nouveau texte « simplifie certaines questions » : « Il y a certains moments où Del Mar, à force de mettre des chevrons partout et des parenthèses, nous perd. Cette édition Breitkopf simplifie les solutions en étant moins obsédée à nous livrer toutes les pistes. »
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Au-delà de la musicologie, Yannick Nézet-Séguin opte surtout pour des solutions pragmatiques. Pour lui, le tempo de marche du solo de ténor dans la Neuvième est dicté « par ce qu’il y a après » : « La fugue est d’une qualité incroyable, Beethoven s’envole _ voilà _ avec son désespoir. Alors on trouve le bon tempo de la fugue et on recule. Le tempo de la marche découle de cela. »
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Dans l’ensemble, l’intégrale COE/Nézet-Séguin est une somme très pertinente qui, 30 ans après Harnoncourt, repositionne l’Orchestre de chambre d’Europe dans le champ des éminents contributeurs à la cause beethovénienne, et efface, chez DG, la catastrophe industrielle de l’intégrale Nelsons-Vienne de 2019, qui venait après une désastreuse intégrale studio Abbado-Berlin (1999), si insignifiante que le chef l’avait fait retirer et remplacer par les bandes sonores de concerts donnés à Rome en 2001.
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Dans l’esthétique Nézet-Séguin, le seul concurrent direct est l’intégrale de Paavo Järvi avec la Deutsche Kammerphilharmonie chez RCA.
Le chef canadien Yannick Nézet-Seguin signe une impressionnante _ et jubilatoire _ intégrale des symphonies de Beethoven reposant sur une nouvelle édition critique. Passionnant _ oui !
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Voilà longtemps que les partitions des neuf symphonies de Beethoven font l’objet de soins attentifs de la part des chefs d’orchestre et des musicologues. Ensemble, ils ont édité des « éditions originales » venant corriger les éditions fautives accumulant les erreurs à la suite de l’inattention des premiers éditeurs et des mauvaises interprétations des manuscrits quelquefois indéchiffrables. Ils sont remontés aux sources en s’aidant notamment des partitions utilisées à l’époque de leur création.
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En 1982, le chef d’orchestre Igor Markevitch avait déjà publié une édition rigoureuse et documentée à la tête d’une équipe de musicologues chevronnés, puis ce fut le tour de Norman Del Mar de diriger une nouvelle édition chez Bärenreiter en 1997. Aussitôt enregistrée par David Zinman à la tête de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, cette intégrale d’une grande valeur musicale _ oui ! _ passa malheureusement presque inaperçue _ pas tout à fait : ainsi mon disquaire préféré, Vincent Dourthe _ à côté des nouvelles versions « historiquement renseignées » qui avaient alors le vent en poupe.
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C’est maintenant au tour de Yannick Nézet-Seguin de proposer chez Deutsche Grammophon une intégrale reposant sur une toute nouvelle édition critique, la New Beethoven Complete Edition, dans laquelle on trouve de menus détails d’articulation et d’expression. Ce qui compte en définitive dans ce nouvel enregistrement, réalisé au cours de quatre concerts donnés _ en suivant _ en juillet 2021 avec l’Orchestre de Chambre d’Europe, c’est la position historique d’un jeune chef très doué et ayant parfaitement assimilé les modes de jeux et le style retrouvés par ses aînés, notamment Nikolaus Harnoncourt dont l’intégrale à la tête de ce même orchestre avait fait sensation _ en effet _ lors de sa parution en 1990 (Teldec).
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Moins radical que ses prédécesseurs, Harnoncourt, Brüggen ou Norrington, le chef canadien recherche avant tout à souligner « la manière dont la musique de Beethoven peut nous surprendre _ et nous toucher au cœur _ aujourd’hui. » Ses tempos sont souvent vifs _ oui _, les articulations saillantes, sans emphase ni ego surdimensionné _ c’est cela. C’est une approche enjouée, humble et vivante _ oui, oui, oui _ qui rend à Beethoven toute sa brûlante actualité _ en sa flamme lumineuse _ avec un classicisme _ oui _ d’où toute excentricité _ d’un quelconque maniérisme _ est _ très heureusement _ bannie.
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Voici aussi, encore, le bel article, intitulé « Renouveau« , de Jean-Charles Hoffelé, sur son excellent site Discophilia, le 24 décembre dernier,
et qui m’a incité à me procurer illico presto cette très réjouissante nouvelle Intégrale par Yannick Nézet-Séguin,
Londres, début des années 1980, Michael Tilson Thomas, prenant de cours les adeptes de l’interprétation beethovénienne historiquement informée, enregistrait avec l’English Chamber Orchestra, dans les studios d’Abbey Road, une intégrale des Symphonies rendue à l’effectif des orchestres viennois de son temps _ une très judicieuse initiative !
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Stupeur et tremblement dont l’écho se prolonge jusqu’à nos jours. David Zinman en reprendra _ non moins excellemment _ l’esprit sinon la lettre, aujourd’hui Yannick Nézet-Séguin, dans un beau coffret trop peu discuté chez nous _ depuis sa parution, le 15 juillet dernier _, ressuscite la lettre et l’esprit de cet acte pionnier, y ajoutant son tempérament si physique, idéalement marié à la grammaire beethovénienne _ mais oui _ et rappelant que oui, dans les temps de révolution, la lettre est bien l’esprit.
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Écoutez comment fuse le Finale de la Quatrième, l’articulation du quatuor qui crépite chaque note, et puis, immédiatement le mouvement impérieux qui emporte la Septième Symphonie, ce Vivace cravaché.
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Tout ici renouvelle l’écoute jusque dans une Neuvième fabuleuse (avec une partie de contrebasson retrouvée, tendez l’oreille !), vrai cosmos de sons qui ouvre sur de nouveaux mondes ; mais écoutez d’abord le con fuoco de la 8e (pas entendu ainsi depuis Scherchen), les idylles et les orages de la Pastorale dont le verni est ôté, l’élan épique de l’Eroica, fusant, irrésistible.
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Alors oui, vous saurez que cette intégrale ne doit pas vous manquer _ en effet.
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LE DISQUE DU JOUR
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Ludwig van Beethoven(1770-1827)
… Les Symphonies (Intégrale)
… No. 1 en ut majeur, Op. 21 No. 2 en ré majeur, Op. 36 No. 3 en mi bémol majeur, Op. 55
« Eroica » No. 4 en si bémol majeur, Op. 60 No. 5 en ut mineur, Op. 67 No. 6 en fa majeur, Op. 68
« Pastorale » No. 7 en la majeur, Op. 92 No. 8 en fa majeur, Op. 93 No. 9 en ré mineur, Op. 125 « Chorale »