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Réévaluer considérablement le pan religieux (et discographique) de l’oeuvre déjà si riche et si divers de Georg-Philipp Telemann (1681 – 1767), à partir de l’écoute du récent CD cpo « A Christmas Oratorio – Pasticcio » de Hermann Max et ses Rheinische Kantorei et Das Kleine Konzert, paru en 2023…

09août

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des 4 et 5 août derniers,

à partir de l’écoute du CD cpo  777 946-2 « Telemann – CPE Bach – Veni sancte spiritus » de Hermann Max dirigeant _ à Magdebourg les 14 et 15 mars 2014 _ ses Rheinische Kantorei et Das Kleine Konzert _ le CD était paru en 2016, et je l’ai découvert parmi les disques soldés cet été 2024 : avec rien moins que huit ans de retard... _,

m’ont conduit à revenir m’intéresser d’un peu plus près au riche et vaste volet religieux de l’œuvre musical du bon Georg-Philipp Telemann (Magdebourg, 14 mars 1681 – Hambourg, 25 juin 1767), à travers sa vaste et plutôt désordonnée discographie ;

et, ainsi, en cherchant bien, à réussir à dénicher un assez récent CD cpo 555 605-2 « Georg-Philipp Telemann – A Christmas Oratorio – Pasticcio » _ composé de 5 Cantates du moment festif de Noël de la plume de Telemann, créées par lui-même à Francfort en 1711, 1719 et 1720, et à Hambourg en 1755 et 1757, ce CD-Pasticcio a été  constitué et enregistré par Hermann Max à Cologne les 20 et 21 décembre 2020 ; et est paru chez cpo en 2023…  _ qui m’a beaucoup beaucoup plu !

Admirez donc ici cette remarquablement vivante vidéo de présentation (d’une durée de 16′ 17) par Hermann Max, enregistrée le 20 décembre 2022 en l’église de la Trinité à Cologne… 

Et en recherchant sur mes blogs favoris, le blog Discophilia de Jean-Charles Hoffelé, et le blog belge Crescendo, des articles concernant des CDs Telemann dirigés par Hermann Max,

j’ai constaté tout d’abord l’étonnante rareté des articles qui y avaient été consacrés à des CDs Telemann _ 9 pour Discophilia et 4 pour Crescendo _, et ensuite et surtout, à mon grand étonnement, que pas un seul d’entre ceux-ci (!) ne portait sur un des pourtant très nombreux CDs du Das Kleine Konzert de Hermann Max publiés, au fil des ans, ou bien par le label Capriccio, ou bien par le label cpo… _ : diantre ! pour quelles musicales raisons ?.. Et je m’interroge ainsi sur pareil ostracisme…

En tout cas, faute de telles incitations informatives à ma curiosité,

il m’a bien fallu dû me contenter de mon appétence personnelle effective, heureusement ! mais je n’ai pas l’œil à tout… _ pour la musique de Telemann _ ma discothèque personnelle  possède à ce jour plus de 250 CDs Telemann… _,

ainsi que du bon vouloir des disquaires bordelais en leur choix d’approvisionnement (ou pas) de leurs rayons par de tels CDs Telemann (et Hermann Max)…

En conséquence,

il me faut aujourd’hui réviser _ et ré-évaluer considérablement ! _ mon opinion concernant ce volet religieux de la musique de Georg-Philipp Telemann : il est vraiment splendide !!!

Et convenir par constat objectif que le chef Hermann Max sert on ne peut plus magnifiquement sa discographie !

Dont acte.

Ce vendredi 9 août 2024, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le génie musical opératique, pas assez partagé, de Haendel…

01oct

Ce jour, un article de ResMusica,

sous la plume de Dominique Adrian,

intitulé « Amadigi de Haendel à Francfort, une rareté qui ne devrait pas en être une« ,

me fait me pencher un peu sur la très regrettable insuffisance de reconnaissance par le public

de l’éclatant génie opératique de Haendel

_ ce compositeur adulé par Beethoven…


Voici donc ce très intéressant article :

Amadigi de Haendel est joué pour la première fois à Francfort dans une mise en scène qui laisse toute leur place aux voix.


Ce n’est pas dans la salle principale de l’Opéra de Francfort qu’a lieu la soirée, mais dans le Bockenheimer Depot, construit en 1900, et donc plus ancien que l’actuel Opéra. Cet ancien dépôt de tramways, avec sa belle charpente en bois, sert souvent pour les productions baroques ou contemporaines.

On peut compatir avec le metteur en scène Andrea Bernard, auquel le livret ne facilite pas la tâche : quatre personnages seulement, un manque certain de progression dramatique et un enjeu théâtral mal défini _ cela a déjà souvent été reconnu… _, le tout alors que la partition enchaîne des airs plus beaux les uns que les autres _ voilà ! Bernard a choisi de situer l’action dans un centre de cure thermale tenu par Melissa, la magicienne sans cœur (l’organe est dans un bocal soigneusement rangé dans une armoire avec les remèdes) ; le décor unique présente une vaste salle aux carreaux blancs, avec un bassin où Amadigi et Dardano font leurs ablutions. Le metteur en scène a d’abondantes explications pour ce choix dans le programme, mais ni elles, ni l’abondance de symboles avec lesquels il veut relancer le discours, ne parviennent à donner à la soirée la structure dont elle a _ hélas _ grand besoin. La force émotionnelle des airs tombe alors un peu à plat, et on se surprend à se contenter d’en admirer la beauté comme dans un récital _ voilà… Amantes amentes, les amants sont insensés, dit une expression empruntée à Térence sur le fond de scène : et alors ?


Un des grands mérites de la soirée est le choix du respect de la musique ; cela devrait être une évidence _ en effet… _, mais on a trop vu d’opéras baroques « améliorés » à coups de ciseaux fourrageant joyeusement dans la partition pour ne pas le signaler – ne manque que le deus ex machina à la fin de l’opéra, ce qui est pardonnable _ puisqu’on a été musicalement mieux que contenté : enchanté ! En raison de la configuration des lieux et du contexte épidémique, l’orchestre est placé derrière la scène – un feuillet distribué aux spectateurs présente les excuses de l’intendant Bernd Loebe pour les inconvénients acoustiques. Dommage pour l’écriture orchestrale de Haendel et ses somptueuses couleurs _ oui _ qui se ressentent encore de ses années en Italie _ en effet : la première d’Amadigi eut lieu à Londres, au King’s Theatre de Hay Market, le 25 mai 1715, alors que Haendel est demeuré en Italie (Florence, Rome, Naples, Venise) de l’automne 1706 à février 1710… _ : les voix ont la vedette plus que nécessaire, mais du moins elles tiennent leurs promesses.

Le contre-ténor Brennan Hall a un timbre éminemment poétique et beaucoup de délicatesse ; on aimerait simplement un soutien un peu plus franc, voire, parfois, une puissance qui permettrait d’enrichir le portrait de son personnage ; son ennemi Dardano a la voix abyssale de Beth Taylor, qui impressionne mais ne favorise pas le lyrisme. Les deux sopranos, la vénéneuse Melissa d’Elizabeth Reiter et l’intense Oriana de Kateryna Kasper, sont les plus convaincantes de la soirée, avec un vrai travail d’incarnation _ c’est toujours important. Kasper surtout comprend bien que son personnage n’est pas l’amante de service un peu fade, façon Ginevra dans Ariodante, mais une femme déterminée. Ce qu’on parvient à entendre de l’orchestre met en évidence la qualité du travail effectué, qui a permis aux chanteurs de creuser les émotions de chaque air _ et c’est bien évidemment essentiel. Roland Boër mène la soirée avec efficacité et rythme, et c’est une bonne chose que de voir un orchestre « moderne » _ et non « baroque », voilà _ se plier aussi bien aux sonorités et à la rhétorique de l’orchestre baroque _ de 1715…

Crédits photographiques : © Barbara Aumüller

Francfort/Main. Bockenheimer Depot. 29-IX-2021.

Georg Friedrich Haendel : Amadigi, opéra sur un livret attribué à Nicola Francesco Haym.

Mise en scène : Andrea Bernard ; décor : Alberto Beltrame ; costumes : Elena Beccaro.

Avec : Brennan Hall (Amadigi) ; Kateryna Kasper (Oriana) ; Elizabeth Reiter (Melissa) ; Beth Taylor (Dardano).

Frankfurter Opern- und Museumsorchester ; direction : Roland Boër

 

Pour ma part,

je connais seulement le double CD d’Erato _ n° 2292 45490-2 _, en 1991, d’Amadigi dirigé par Marc Minkovski,

avec ses Musiciens du Louvre,

et les chanteurs Nathalie Stutzmann (Amadigi), Jennifer Smith (Oriana), Eiddwen Harry (Melissa), Bernard Fink (Dardano) et Pascal Bertin (Orgando)…

Ce vendredi 1er octobre 2021, Titus Curiosus  – Francis Lippa

 

Grandeur de Telemann : les 6 Sonatas à Violon seul accompagné par le clavecin (de Francfort en 1715)

16déc

L’œuvre de Georg Philipp Telemann (1681 – 1767)

est immense, très variée

et aussi très vaste ;

et elle n’a pas encore le retentissement présent

de celle de son ami Johann Sebastian Bach (1685 – 1750).

Son étendue est telle,

que,

à la différence de celle de son ami Bach,

bien de ses œuvres demeurent encore inédites à l’enregistrement discographique,

comme au concert :

un chantier à continuer de visiter-explorer

pour nore réjouissance la plus grande…

Le CD Frankfurt Sonatas

_ le CD Aparté AP217 _,

de Gottfried von der Goltz, au violon,

avec, au continuo,

Annekatrin Beller, au violoncelle,

Torsten Johann, au clavecin ou à l’orgue,

et Thomas C. Boyse, au théorbe,

nous révèle en toute sa plénitude

un merveilleux splendide opus 1 du compositeur

_ opus peu enregistré jusqu’ici

(par Stephan Schardt, violon, Elisabeth Wand, violoncelle et Sonja Kemnitzer, clavecin, chez MDG, en janvier 2014 ; et par Valerio Losito, violon, et Federico Del Sordo, clavecin, chez Brilliant en février 2017) ;

mais cette présente réalisation-ci par Gottfried von der Goltz,

avec un continuo diversifié et splendide, de même que le jeu du violoniste est d’une admirable finesse et vie,

est proprement sublime ! _ :

du niveau _ pas moins ! _ des chefs d’œuvre équivalents de Bach…

On y trouve le goût telemannien

de ce que François Couperin appellera en sa publication, en 1722, à Paris, de ses Concerts royaux de 1714 et 1715, « les goûts réunis« ,

je veux dire les inspirations et styles français et italiens,

en une merveilleuse et magnifiquement inventive admirable synthèse

proprement telemannienne…

Il faudrait aussi se pencher un peu sur les biographies respectives de Telemann et de Bach

pour mieux préciser dans quelles circonstances et comment

ils ont pu échanger et enrichir mutuellement leurs inspirations et inventions musicales…

Déjà, je me souviens que Carl Philipp Emanuel Bach,

né le 8 mars 1714 à Weimar,

comporte parmi les parrains de son baptême

Georg Philipp Telemann…

En 1715, Telemann et Bach étaient donc déjà amis…

En tout cas,

voici un parfait CD Telemann,

nécessaire et merveilleusement jouissif  !

D’une séduction absolue !!!

Ce lundi 16 décembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

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