Quand la forêt de l’Eden, ou quasi elle, brûle… Si près du Pyla et ses villas parmi les pins…
15juil
15juil
28mai
Ce samedi 28 mai 2022,
je viens d’avoir la très grande joie de revoir et écouter, l’un au micro (en la salle des Dominicains), et l’autre au piano (au cloître des Cordeliers), pour le Festival Philosophia 2022 consacré à « la Terre« ,
mes amis le philosophe _ bruxellois _ Pascal Chabot _ cf le podcast de notre entretien du 20 septembre 2018, au Studio Ausone, à propos de son drame philosophique « L’homme qui voulait acheter le langage« ., paru aux PUF en septembre 2018… _
et le compositeur _ pianiste aussi, et admirable improvisateur ! _ Karol Beffa.
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Pascal Chabot,
pour un dialogue avec Martin Legros sur le sujet d’une « Petite métaphysique de la Terre » _ à travers une petite histoire de points de vue, ou « visions« , de divers philosophes (Descartes (« Méditations métaphysiques« ), Merleau-Ponty (« Phénoménologie de la perception« ), Carl Sagan (« Une brève histoire du temps« ), David Abram (« Comment la Terre s’est tue« ), etc.) sur la Terre, appréhendée depuis la sensation primale de pieds plantés dans de la glaise, à « la petite bille bleue« captée et saisie, depuis divers engins spatiaux (cf le récit de l’image qui ouvre, aux pages 11 à 14 du Préambule, l’excellent « Traité des libres qualités« de Pascal Chabot, paru aux PUF en septembre 2019 ;
avec ce constat, un peu navré de ma part, de la persistance dans le public présent dans la salle, de préoccupations somme toute irrationnalistes ; auxquelles Pascal Chabot, au final, a très heureusement répondu par son choix de la référence au registre bien plus fiable et universel de l’ordre du droit… ;
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et au passage, j’ai eu une pensée très émue pour l’éminentissime juriste du Droit international Mireille Delmas-Marty, qui fut une prestigieuse invitée du Festival Philosophia, le 29 mai 2010 (sur le thème de « L’Imagination« ), en cette même salle des Domininicains ; et qui vient tout récemment de quitter cette Terre, le 12 février dernier… ; cf mon article du 30 mai 2010 : « Curiosité, inspiration et génie : splendeur de la conférence (artiste et rigoureuse) de Mireille Delmas-Marty au Festival Philosophia 2010 à Saint-Emilion« … _ ;
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et Karol Beffa,
improvisant sublimement au piano 95′ durant _ une performance d’abord physique, certes, mais surtout musicale absolument transcendante ! _ sur le génialissime _ « le plus beau film du monde« , selon François Truffaut ; et pareille appréciation demeure bien sûr inoubliable… _ film muet de Friedrich-Wilhelm Murnau (un film réalisé en 1927), « Aurore« (à regarder en entier ici ; mais la bande-son présente ici en cette très bienvenue vidéo n’est pas due, cette fois, à la captation d’une improvisation au piano de Karol Beffa, mais à Hervé Mabille et son Mab Trio…) _ en remplacement du film muet, initialement prévu, mais techniquement indisponible, d’André Antoine, « La Terre » (en 1921), d’après le roman éponyme d’Émile Zola _ :
une expérience inoubliable
_ et je connais le degré de joie qu’éprouve Karol à se livrer à de telles improvisations musicales, au piano, en regardant défiler le film, tout spécialement pour de tels chefs d’œuvre du cinéma muet, tel qu’« Aurore » de Murnau ; cf là-dessus, à propos justement de l’improvisation en musique, notre passionnant entretien à la Station Ausone le 25 mars dernier, autour de son superbe essai « L’autre XXe siècle musical« , aux Éditions Buchet-Chastel…
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Et pour rejoindre, depuis Bordeaux, la belle cité médiévale de Saint-Émilion, par une splendide journée ensoleillée d’une fin mai qui ressemble tellement à l’été,
je m’étais aussi offert, en prélude enchanté !, le petit détour, depuis Branne, par le sublime panorama très verdoyant du fantastique méandre de la large et paisible Dordogne à Cabara _ un des plus beaux spectacles que peut offrir la douceur épanouie et sereine de la France ! _ ;
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en pensant bien entendu à ce petit détour-rituel que ne manque pas d’accomplir, chaque année, en son été, mon amie Hélène Cixous _ cf la miraculeuse vidéo de notre entretien du 23 mai 2019 à propos de son « 1938, nuits« , paru aux Éditions Galilée le 24 janvier 2019 _ en rendant visite, depuis son domicile d’écriture des Abatilles, à Arcachon, à la magique tour de notre tendrement vénéré Montaigne…
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Ce samedi 28 mai 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa
06jan
L’édition-traduction de l’anthologie de poèmes « Pourquoi aurais-je survécu ? » d’Edith Bruck, par René de Ceccatty, aux Éditions Rivages-poche (n° 991), est superbe :
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Toujours à la recherche de quelques lieux et de quelques dates _ j’y tiens _ sur lesquels tâcher d’obtenir d’un peu plus solides points d’appui supplémentaires dans mes efforts pour dégager, en les efforts têtus de décryptage de ma lecture, quelques un peu solides éléments réalistes d’inspiration d’écriture _ voilà ! _ du « rêvoir » de l’autrice, lors de ses échanges avec quelques spectres encore prégnants de son passé, en ses séjours en sa « maison d’écriture » des Abatilles,
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je me suis résolus à rechercher à puiser dans d’antérieurs volumes de l’Œuvre-Cixous reposant encore endormis en ma bibliothèque, parmi ceux que m’avait, en priorité, conseillés, en quelque sorte en conseils de repérage, un lecteur-ami fort avisé en cet Œuvre-Cixous :
il me fallait bien opérer quelques choix afin de tenter de m’y orienter…
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Ainsi, viens-je de commencer de lire le volume intitulé « Le Détrônement de la mort _ Journal du Chapitre Los« , paru en janvier 2014 :
et ce soir, j’en suis à la page 45.
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Mais je dois confesser que, jusqu’ici, les conversations d’Hélène avec les fantômes de Carlos-Los ou d’Isaac, me séduisent bien moins que les conversations d’Hèlène avec les présences survivantes bien plus vibrantes du moins pour moi de sa mère Ève ou sa grand-mère Omi,
à partir du nid Jonas d’Osnabrück…
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Mais je suis décidé à poursuivre jusqu’au bout :
qui sait ce qui pourra surgir de cette lecture mienne ?..
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Nous verrons bien si quelque lumineuse surprise adviendra, ou pas…
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Ce mardi 4 janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa
01jan
Pour débuter en beauté l’année 2022,
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choisir d’écouter la voix _ tant parlée que transposée en écriture dansante _ enchanteresse, avec son incroyable gamme d’inflexions signifiantes modulées-chaloupées, d’Hélène Cixous parlant d’expérience puissamment incarnée de son enthousiasmant formidablement minutieux travail d’écriture in progress,
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voici ce très varié, en fonction de la grande diversité des interlocuteurs de ses entretiens, échantillon-ci :
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_ en 2013 : Hors-Champs, avec Laure Adler (44′ 27)
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_ le 15 novembre 2013 : Les Matins de France-Culture, avec Marc Voinchet (48’52)
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_ le 9 décembre 2015 : Écrire la nuit (13′ 39)
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_ le 28 septembre 2017 : L’entretien complet à Télérama, avec Fabienne Pascaud (52 01°
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_ le 26 janvier 2019 : la Masterclass d’Hélène Cixous à la BnF, avec Caroline Broué (84′ 21)
_ un entretien vraiment magnifique ! Très précis et très détaillé, grâce à un superbe travail préparatoire ultra compétent et sérieux de Caroline Broué, lectrice souple et minutieuse … Un modèle-exemple d’entretien !
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_ le 23 mai 2019 : Sur « 1938, nuits« , avec Francis Lippa (62′ 23), à la librairie Mollat
_ une entretien attentif très sereinement centré, sans hâte, sur les détails très précis et patiemment assimilés de ce livre ;
avec le relevé, au pasage, par Francis Lippa, de la difficulté persistante pour lui d’admettre la réalité de la coexistence, réaffirmée pourtant d’un mot par Hélène Cixous, du départ d’Osnabrück (et non pas de Dresde !) de sa grand-mère Omi, au lendemain de la Kristallnacht, du 10 novembre 1938, avec l’affirmation que ce départ précipité d’Allemagne ait pu se produire sur les conseils très avisés et salvateurs ! du Consul de France à Dresde (« Madame, vous devriez partir« , lisons-nous à la page 104 de « 1938, nuits« ) ;
Dresde, où Rosie Jonas (Osnabrück, 23 avril 1882 – Paris, 2 août 1977), veuve Klein (depuis le 29 juillet 1916), avait rejoint sa sœur Hete (Hedwig) Jonas (née le 20 octobre 1875), épouse du banquier (à la Dresdner Bank) Max Meyer Stern, après le départ de la maison Jonas d’Osnabrück, de sa fille Eve Klein (Strasbourg, 14 octobre 1910 – Paris, 1er juillet 2013), en 1929…
Cette maison Jonas de Nicolaiort, 2, d’Osnabrück, dont le propriétaire, après le décès, à Osnabrück, le 21 octobre 1925, de Hélène Meyer, veuve d’Abraham Jonas (Borken, 18 août 1833 – Osnabrück, 7 mai 1915), était désormais l’oncle André, Andreas Jonas (Borken, 5 février 1869 – Theresienstadt, 6 ou 9 juin 1942), l’époux d’Else Cohn (Rostock, 9 juillet 1880 – Theresienstadt, 25 janvier 1944).
Cf aussi mon article sur ce très beau « 1938, nuits« , en date du 4 février 2019 : « 1938, nuits », ou dans la peau de Siegfried-Fred Katzmann (1912 – 1998) : le très véridique dialogue poursuivi à l’infini d’Hélène Cixous avec ses proches, qu’ils soient défunts, lointains, et même réticents jusqu’au mutisme…
À quel moment exactement Omi avait-elle quitté son Osnabrück natal, pour gagner cette Dresde où résidait sa sœur Hete et son banquier de beau-frère Max Meyer Stern ?.. Le Livre n’en dit rien. Et toute sa vie Omi demeura si discrète…
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_ le 28 septembre 2020 : Hélène Cixous écrivaine et intellectuelle, avec Charlotte Casiraghi et Fanny Arama (23′ 29)
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_ le 25 octobre 2020 : Hélène Cixous, la Vie par la littérature, avec Guillaume Erner (50′ 25)
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_ le 11 mars 2021 : Si toutes les femmes du monde, avec Elisabeth Quin (10’39)
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_ le 7 octobre 2021 : Hélène Cixous en rêve, avec Augustin Trapenard (32′ 54)
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Ècouter Hélène Cixous parler en entretien _ avec un interlocuteur qui l’a au moins un peu lue _ de l’incessant passionnant working progress de son magique écrire
est presque aussi merveilleux et enrichissant que lire les Livres absolument extraordinaires qui lui ont échappé !
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Bonne année 2022 !
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Bonnes écoutes de ces entretiens fastueux
quand rayonne la lumineuse grâce du merveilleux parler si vivant de l’autrice !
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Et bien mieux encore :
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Bien heureuses lectures de ces profus et foisonnants Livres magiques
d’Hélène Cixous !!!
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Et vive Kairos !
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Ce samedi 1er janvier 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa
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P. s. :
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En ouverture de mon entretien du 23 mai 2019 à la Station Ausone de la librairie Mollat, à Bordeaux,
pour présenter à l’assistance l’autrice éminemment singulière que j’avais le très grand honneur de recevoir,
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j’ai employé les expressions un peu approximatives _ j’étais bien sûr, bien que tout à fait serein, assez ému aussi… _ de :
« un écrivain de première grandeur,
peut-être nobelisable, si les titres valent quelque chose,
en tout cas, c’est un écrivain TRÈS important que nous recevons ce soir« …
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Et depuis j’ai appris,
à l’occasion, justement, d’un de ces entretiens dont je donne ci-dessus les liens aux vidéocasts,
que son ami Jacques Derrida qualifiait Hélène Cixous de « plus grand écrivain de langue française » actuellement vivant.
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C’est là une appréciation que je partage…
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Et depuis,
le 13 octobre 2021, et pour l’ensemble imposant de son œuvre,
Hélène Cixous vient de recevoir le Prix 2021 de la Bibliothèque nationale de France :
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le jury de ce prix a désiré ainsi saluer la large palette de « cette autrice engagée, à l’œuvre littéraire inclassable », dans laquelle « se rencontrent la profondeur d’une réflexion, l’écho d’engagements dans la vie intellectuelle, une recherche intime dans les méandres de la mémoire, une écriture d’une rare poésie », a déclaré en commentaire la présidente de la BnF, Laurence Engel…
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Et quand les prix savent, à l’occasion (pas si fréquente), saluer une vraie valeur,
pourquoi ne pas se permettre, en parfaite liberté, non servile, sans donc y attacher plus d’importance que cela ne le mérite _ car c’est au fond simplement anecdotique, périférique, quasi parasite _, et avec léger sourire en coin,
de le remarquer et relever-noter au passage ?..
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Rien ne valant l’avis que soi-même, d’expérience singulière _ sans se calquer sur des avis pré-formés et des clichés à emprunter-recopier-suivre… _, on apprend à finement peser, au délicat risqué juger de ses propres appréciations, de mieux en mieux éclairées, de lecteur scrupuleusement attentif de tout l’œuvre, en son incroyablement profuse richesse, qui se donne, à portée de lecture.
Et c’est bien alors à nous, lecteurs, d’apprendre à accueillir-recueillir le tout profus, jusqu’au moindre détail, de cet œuvre livré par l’encre sur le papier, du mieux qu’il nous est possible.
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Sinon, « Indiligent lecteur, quitte ce livre« ,
prévenait aimablement le cher Montaigne en l’Ouverture lumineusement irradiée d’humour de ses « Essais« …