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L’énorme retentissement de la disparition de Lars Vogt dans (et par) le monde de la musique

08sept

Le décès il y a trois jours de Lars Vogt connaît un énorme retentissement _ ô combien mérité ! _ dans le monde de la musique,

par exemple en Amérique…

Ainsi, sur le site de ClassicsToday.com,

ce bel article en hommage de Jens F. Laurson, « a re-post in memory of Lars Vogt, who passed away on September 5« ,

faisant l’éloge du CD, sous le titre de « A Splendid Contemporary B-flat Major Brahms Concerto From Lars Vogt« …

Jens F. Laurson

Artistic Quality:

Sound Quality:

 

[This is a re-post in memory of Lars Vogt, who passed away on September 5.] Together with the Royal Northern Sinfonia, Lars Vogt, in his fifth year with the orchestra, got to record the Brahms piano concertos for Ondine. Anyone who reads a chamber orchestra’s and Brahms’ name on the same CD cover and might briefly flinch, fearing undernourished, pseudo-historically informed performances with an economically expedient small band–conducted from the piano at that (another couple thousands in savings!)–need not worry.

Yes, this performance of the B-flat major concerto is notably a child of our times : It is svelte Brahms and transparent too, but still with plenty of muscle, which isn’t on display throughout, but comes to the fore where needed. Compared to the kind of Brahms from even just a few decades ago, this is purged of some excess and trimmed of fat, but it comes to a healthy halt before turning anorexic.

In and of itself that’s hardly enough to compete with the innumerable splendid performances out there, historic and more recent. Buchbinder/Harnoncourt sounds more traditional and celebrates Brahms with the (expected?) breadth–and very tastefully at that. The Northern Sinfonia can’t touch the wonderfully dark sound of the Czech Philharmonic with Ivan Moravec under Jirí Belohlávek, which sounds like an old oak chest smells. But then, no other orchestra can. The way Eugen Jochum custom-tailors the Berlin Philharmonic’s playing around that of his soloist, Emil Gilels, also remains unsurpassed.

But it speaks to Vogt–who doesn’t shy away from a robust and stern touch in the outer movements–and his Sinfonia that no amount of comparison makes this recording appear any less attractive. The fresh-sounding orchestra has a natural forward drive but isn’t hectic or jittery. Nor do you hear any exaggerations or the type of self-consciously unsubtle “nuance” that often passes for interpretation these days. This recording–as does that of Marc-André Hamelin with Andrew Litton, to mention a recent and also excellent account–goes to show that good playing without ostentatious fingerprints need not end up sounding anonymous.

In the olden LP and CD days, the Handel Variations on this disc might have been considered the filler. In the streaming-age, playtime has become meaningless–and in any case, this isn’t an afterthought; interpretively, it might well be considered the lead attraction. There is a certain voracity with which Vogt bites into the piece, with a huge bandwidth of attack: from buttery soft to glassy hard. Gentle and gruff touches coexist peacefully; similarly, there are pompous and wildly colorful moments to be had. You can almost hear an orchestra perform behind it. This is more attention-grabbing (in the best sense) than the articulate sheen of the magnificent-yet-slightly-forgettable Murray Perahia (Sony), yet more coherently done than the wild-and-wilful Olga Kern’s take (Harmonia Mundi). In fact, it might just be the new reference alongside Jonathan Plowright (BIS), Leon Fleisher (Sony), and Garrick Ohlsson (Hyperion).

Reference Recording :
Concerto : Buchbinder/Harnoncourt (Telarc/Warner) ; Freire/Chailly (Decca) ; Fleisher/Szell (Sony) ; Gilels/Jochum (DG) ; Hamelin/Litton (Hyperion),
Variations : Fleisher (Sony); Ohlsson (Hyperion); Plowright (BIS)

  • BRAHMS, JOHANNES:
    Piano Concerto No. 2 Variations & Fugue on a Theme by Handel Op. 24
  • Record Label: Ondine – 1346
  • Medium: CD

Mais aussi, ce jour,

ce bel article-ci intitulé « Un Mendelssohn céleste par Lars Vogt«  sous la plume de Maciej Chiżyński,

faisant écho à mes articles particulièrement enthousiastes du 11 mars : «  » et du 5 avril derniers :« « … :

Un Mendelssohn céleste par Lars Vogt

Lars Vogt nous a quittés il y a trois jours. Il aurait soufflé aujourd’hui _ 8 septembre 2022 _ ses cinquante-deux bougies. Dans ce dernier disque, il se met au piano pour aborder les Concertos pour piano n° 1 et n° 2 de Felix Mendelssohn, dirigeant depuis l’instrument.

Dès les premiers accords du Concerto n° 1, Lars Vogt nous entraîne dans l’atmosphère solennelle de cette partition, alliant brio, panache, fougue et légèreté _ tout à la fois, en le plus splendide naturel… Empreint de verve _ oui _ dans les passages soumis à un tempo rapide, il n’en est pas moins raffiné _ oui _ dans les thèmes lyriques, respectant intelligemment les proportions entre la virtuosité et la poésie _ parfaitement, comme Mendelssohn le nécessite et le mérite. La phalange qu’il dirige ne lui cède pas le pas, déployant des couleurs chatoyantes et joyeuses _ oui ! Felix Mendelssohn est d’abord un musicien de la joie _, notamment chez les vents. Porté par une énergie solaire _ voilà : lumineuse autant que chaleureuse _, l’Orchestre de chambre de Paris se montre à la fois précis, plein d’amplitude expressive ainsi qu’attentif aux nuances que lui entonne le piano _ voilà.

Dans le deuxième Concerto, Lars Vogt subjugue tant par la finesse que par la souplesse agogique _ oui _, inculquant à cette page un souffle de profondeur _ mais oui. On se penchera sur la sonorité satinée des cordes, tout autant que sur la consistance des cuivres et la délicatesse des bois, adoucie par des demi-teintes pastel. Avec sa transparence des plans sonores, une articulation nette du piano et de l’accompagnement, Lars Vogt signe une référence moderne _ oui _ menée dans l’esprit d’une interprétation se voulant historiquement informée.

En bis, Lars Vogt propose le Capriccio brillant op. 22, une composition datant de 1832, élaborée entre le Premier et le Deuxième concerto. Il nous en livre ici une lecture lumineuse, s’imprégnant de couleurs vives et gaies, mais aussi riche de contrastes d’ambiances, vibrante et pathétique dans les moments de tension dramatique.

Voici un disque-testament _ rétrospectivement… _ poignant, une preuve éloquente que Lars Vogt était au sommet de ses possibilités artistiques, avec un énorme potentiel _ oui _ et une approche intelligente _ fine et exaltante _ de l’interprétation.

Felix Mendelssohn (1809-1847) :

Concertos pour piano n° 1 et n° 2 ;

Capriccio brillant op. 22.

Lars Vogt, piano et direction ; Orchestre de chambre de Paris.

1 CD Ondine.

Enregistré du 2 au 5 novembre 2021 à la Philharmonie de Paris.

Textes de présentation en anglais, allemand et français.

Durée : 51′ 34

 

En forme d’adieu à la personne de Lars Vogt,

mais aussi un au-revoir au musicien qu’il demeure pour nous par le disque…

Ce jeudi 8 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Le merveilleux (chaleureux, élégant, et très généreux) Lars Vogt vient de nous quitter…

06sept

Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970 – Nuremberg, 5 septembre 2022),

musicien magnifique,

pianiste, chef d’orchestre, créateur du merveilleux Festival Spannungen,

vient de nous quitter, hier _ cf ce bref article du Figaro sous la plume de Christian Merlin : « Lars Vogt, le pianiste à la baguette communicative«  _,

à trois jours de son 52e anniversaire,

emporté par la récidive de son cancer _ cf cet article de la rédaction de ResMusica : « Décès du pianiste et chef d’orchestre Lars Vogt« , qui, assez étonnamment, ne dit rien de ce que Lars Vogt a fait pour son si merveilleux Spannungen Festival de Heimbach…

Cf aussi cet article chaleureux « Décès du pianiste et chef d’orchestre Lars Vogt«  de La Croix, sous la plume d’Emmanuelle Giuliani, mais qui, elle non plus, ne mentionne pas le Festival Spannungen de Heimbach, que Lars Vogt avait créé et continuait de diriger…

Et aussi, celui-ci, très bien détaillé, dans Télérama, sous la plume de Sophie Bourdais, attentif cette fois au si impressionnant Festival Spannungen de Heimbach, ainsi qu’à la si attachante généreuse personnalité de Lars Vogt : « Mort du pianiste et chef d’orchestre Lars Vogt« … Avec une vidéo (de 43′ 41) d’un concert (du Concerto Jeunehomme de Mozart), qu’il dirigeait dans la cour de l’Hôtel de Sully, à Paris… Ainsi que cette autre (de 6’55), bouleversante, du dernier concert (toujours Mozart…) que Lars Vogt a dirigé dans la cour de l’Hôtel de Sully, cet été…

Un nouveau CD, intitulé « Mozart Clarinette Works« , sous la direction de Lars Vogt, avec les merveilleux Concerto K. 622 et le Quintette K. 582 _ mais hélas pas le bouleversant Trio (avec piano) des Quilles, K. 498 : Lars Vogt aurait pu en être le magnifique pianiste… _doit paraître pour le label Mirare _ le CD MIR 626 _, le 22 septembre prochain,  avec Raphaël Sévère, le Quatuor Modigliani, et l’Orchestre de chambre de Paris…

Mais aussi un autre, un peu plus tard, avec les Concertos pour piano n°9 et 14 de Mozart, toujours à la tête de l’Orchestre de chambre de Paris…

Et encore un troisième, en une nouvelle interprétation, avec le cher Ian Bostridge, du « Voyage d’hiver » de Schubert…

 

Et je renvoie ici à l’ensemble des 15 précédents articles _ en gras ici, les principaux d’entre eux _, sur ce blog « En cherchant bien« , que j’ai consacrés, depuis le 17 octobre 2009, à Lars Vogt,

le directeur de Spannungen, le pianiste, le chef d’orchestre :

_ le 17 octobre 2009 :  »

_ le 20 octobre 2009 : 

_ le 14 novembre 2009 : , un article essentiel sur son activité de direction de ce merveilleux Festival qu’il a créé…

_ le 13 janvier 2018 : 

_ le 2 novembre 2018 : 

_ le 3 novembre 2018 : 

_ le 3 septembre 2019 : 

_ le 31 octobre 2019 : 

_ le 4 mars 2020 : , le premier de ceux que j’ai consacré à son exceptionnel talent de pianiste ; d’autres venant très vite s’y adjoindre…

_ le 18 janvier 2022:  

 

_ le 11 mars 2022 : , voilà !

_ le 12 mars 2022 : , aussi.

_ le 13 mars 2022 : 

_ le 5 avril 2022 : 

_ le 19 juillet 2022 :  ; hélas…

_ Et aujourd’hui, 6 septembre 2022, celui-ci… 

Merci, l’artiste !

Tu nous demeures bien présent par la grâce probe et si élégante de tout ce si beau et si vivant travail réalisé avec tant de talent

tel qu’il est conservé par ces disques…

Un dernier mot :

en ouverture de son interprétation, avec son orchestre Les Siècles, de « Daphnis et Chloé » de Ravel, à l’église Saint-Jean-Baptiste à Saint-Jean de Luz ce 5 septembre 2022,

François-Xavier Roth, très ému, a dédié ce concert à la mémoire de Lars Vogt, dont il venait d’apprendre le décès,

m’a confié mon ami Bernard Brevet, présent à ce concert…

Ce mardi 6 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Inquiétudes pour la santé du magnifique Lars Vogt

19juil

Ce mardi 19 juillet 2022, ResMusica m’apprend ceci :

Lars Vogt doit annuler _ deux concerts, les 22 et 23 juillet prochains _ au festival de La-Roque-d’Anthéron

Pour des raisons de santé, le directeur artistique et chef de l’Orchestre de chambre de Paris, Lars Vogt, n’assurera pas ses deux concerts prévus les 22 et 23 juillet prochains au Festival de La Roque d’Anthéron. « Je suis très triste de ne pas pouvoir être à La Roque d’Anthéron, un de mes endroits pour la musique préférés », déclare le chef sur les réseaux sociaux.

Le chef d’orchestre Philipp von Steinaecker le remplacera à la direction de l’orchestre. Les programmes des deux concerts demeurent inchangés et c’est la pianiste Danae Dörken qui interprètera le Concerto n° 2 de Mendelssohn lors du concert du 23 juillet.

Peut-être _ voire probablement... _ pour cause de récidive de son cancer ;

cf mon article du 11 mars dernier : «  « ,

dans lequel j’évoquais très brièvement le cancer dont il se remettait alors, et que lui-même évoquait dans la notice de présentation de ce très beau CD Mendelssohn ;

ainsi que celui du lendemain, le 12 : « « ,

dans lequel je revenais avec enthousiasme aussi sur toutes mes merveilleuses rencontres discographiques avec Lars Vogt, depuis 2009, et ma découverte de son extraordinaire Festival Spannungen, à Heimbach, notamment…

Un grand monsieur !

Ce mardi 19 juillet 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

A propos des deux Concertos pour Piano et Orchestre, Op. 25 et Op. 40, de Felix Mendelssohn : des « Concertos d’opéras » en une interprétation désormais indispensable !

05avr

Hier 4 avril, Jean-Charles Hoffelé sur son excellent site Discophilia, et sous le titre « Concertos d’opéras« ,

s’est très justement passionné  _ « album indispensable », conclut-il… _ pour les deux Concertos pour Piano et Orchestre Op. 25 et Op. 40, de Felix Mendelssohn, dans l’interprétation de Lars Vogt au piano et à la tête de l’Orchestre de Chambre de Paris, du CD Ondine ODE 1400-2 ;

un CD qui, le 11 mars dernier («  « ), m’avait enthousiasmé !

CONCERTOS D’OPÉRAS

Le Concerto en sol mineur _ Op. 25 _ fuse en sons nourris sous les doigts de Lars Vogt qui, du regard, fait tonner l’Orchestre de chambre de Paris. Quelle fusion, qui resserre l’œuvre, lui donne une dimension épique. C’est que, comme jadis les deux Rudolf, Serkin et Firkušný, Vogt ne veut pas de « beaux doigts », il joue à pleines mains, avant de rendre irréel son clavier dans le nocturne de l’Andante, créant une troublante musique de chambre avec les Parisiens. Le Finale éclatera d’une joie sans frein, tout entier porté par le pur plaisir physique de caracoler.

Le ton de ballade romantique du Concerto en ré mineur _ Op. 40 _ est plus complexe, Vogt l’anime avec une présence sombre, y met quelque chose de hanté, le rapproche de Weber. C’est comprendre à merveille cet opus complexe, ambitieux, l’un des sommets de la littérature concertante romantique, avec son Adagio d’opéra et son Finale tumultueux, je crois bien _ et moi de même… _ ne pas l’avoir entendu joué avec un tel degré d’évidence _ ce qui doit être…

En postlude, la fantaisie du Capriccio brillant _ Op. 22 _ fait comme une éclaircie dans ce disque inspiré _ oui ! tant par les œuvres que par leur interprétation magnifique ! transcendée… _, où Lars Vogt ne réduit en rien le génie si singulier des deux Concertos, au point de rendre l’album indispensable _ c’est dit !

LE DISQUE DU JOUR

Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)


Concerto pour piano et orchestre No. 1 en sol mineur, Op. 25, MWV O 7
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en ré mineur, Op. 40, MWV O 11
Capriccio brillant en si mineur, Op. 22, MWV O 8

Lars Vogt, piano, direction
Orchestre de chambre de Paris

Un album du label ODE 1400-2

Photo à la une : le pianiste Lars Vogt – Photo : © DR

 

J’aime énormément Mendelssohn.

Et j’aime aussi beaucoup son interprète : Lars Vogt !

..;

Ce mardi 5 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter et comparer diverses interprétations de « Dans les Brumes » de Leos Janacek…

13mar

Je me suis demandé à laquelle des interprétations de « Dans les brumes » de Leos Janacek (Hukvaldy, Moravie, 3 juillet 1854 – Ostrava, Moravie, 2 août 1928) que ma discothèque comporte, allait ma préférence :

Rudolf Firkusny (en 1971 et 1989) ? Radoslav Kvapil (en 1989) ? Leif Ove Andsnes (en 1990) ? Alain Planès (en 1994) ? Cathy Krier (en 2013) ?

Ou bien à la plus récente d’entre elles (en 2021) : celle de Lars Vogt ?..

Le génie si idiosyncrasique de Leos Janacek est terriblement malaisé à « attraper » par les interprètes qui osent se frotter à sa musique…

Pour ma part, déjà, je préfère le quelque chose de plus légèrement râpeux de Radoslav Kavpil (Brno, Moravie, 15 mars 1934) à l’élégance irrépressible et magnifique de Rudolf Firkusny (Napadjedl, Moravie, 11 février 1912 – Staatsbourg, New-York, 19 juillet 1996) ;

et tous deux sont eux aussi moraves…

Dans mon article du 10 janvier 2018 (« « ), j’avais exprimé une certaine admiration pour le talent très probe et vif de Cathy Krier (Luxembourg, 17 janvier 1985), dans son double album Janacek…

….

Et j’aime aussi beaucoup l’art toujours très juste d’Alain Planès (Lyon, 20 janvier 1948) : en son CD Janacek, également… 

Et Leif Ove Andsnes (Karmøy, 7 avril 1970) est vraiment très bien lui aussi, assez proche de l’élégance rêveuse, morave, de Rudol Firkusny…

Mais Lars Vogt (Düren, 8 septembre 1970) est absolument fidèle à l’idiosyncrasie incisive, à l’occasion râpeuse, et tendre sans le moindre pathos, de Leos Janacek…

Ce dimanche 13 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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