Avant de présenter mon _ très _ modeste choix personnel _ forcément subjectif… _
d’images _ de tirages Fresson couleurs _
qui me bouleversent, enchantent et fascinent,
de l’ami Bernard Plossu,
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je désire noter d’abord,
dans la comparaison des trois albums de « tirages Fresson couleur » que je connais à ce jour,
quelles sont,
parmi les images que je préfère,
celles qui me paraissent _ eu égard à ma connaissance, plus que probablement incomplète de la très généreusement profuse œuvre-Plossu _ inédites par rapport
au « Plossu Couleurs Fresson » de l’exposition de Nice, au Théâtre de la photographie et de l’image, en 2007 ;
et au « Couleurs Plossu » de l’album paru aux Éditions Hazan, en 2013.
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Entre les 80 images du « Tirages Fresson » de 2020 (aux Éditions Textuel)
et les 97 images du « Plossu Couleurs Fresson » de 2007 (dans le catalogue de l’exposition de Nice),
je remarque, ainsi, que sont co-présentes _ Bernard Plossu tient donc particulièrement à elles, pour une raison, ou une autre _ 20 images
_ sommairement légendées d’un lieu, suivi d’une année, sans autre précision,
aux pages 95 (de l’opus de 2020) et 33 (de l’opus de 2007) : « Mexique, 1966« ;
76 et 35 : « Mexique, 1966« ;
77 et 59 : « Guanajato, 1966« ;
36 et 65 : « Paris, 1968« ;
69 et 80 : « Sud du Nouveau Mexique, 1980« ;
86 et 86 : « Santa Fé, 1982« ;
61 et 95 : « le sofa rouge de Carlos Serrano, Madrid, 1980« ;
28 et 98 : « le jus d’orange, États-Unis, 1980« ;
60 et 99 : « Grenoble, 1974« ;
96 et 100 : « Californie, 1974« ;
40-41 et 105 : « Taos, 1979« ;
67 et 106 : « Ranchos de Taos, 1977« ;
15 et 108 : « Taos, 1978« ;
24 et 109 : « Nouveau-Mexique, 1978« ;
87 et 111 : « Mexique, 1981« ;
54-55 et 114 : « Grenoble, 1988« ;
29 et 115 : « Californie, 1977« ;
70 et 118 : « Nijar, 2003« ;
6 et 130 : « Mexico, 1966« ;
et enfin 47 et 131 : « Françoise, Paris, 1986« .
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Entre les 80 images du présent « Tirages Fresson » de 2020
et les 143 images du « Couleurs Plossu _ séquences photographiques 1956 – 2013 » de 2013 (aux Editions Hazan),
sont co-présentes 24 images
_ aux pages 36 (de l’opus de 2020) et 27 (de l’opus de 2013) : « Foire du Trône, Paris, 1968« ;
67 et 53 : « Ranchos de Tao, 1977« ;
87 et 56 : « Nord Mexique, 1981« ;
24 et 59 : « Taos, 1978« ;
95 et 65 : « Mexico, 1966« ;
76 et 66 : « Mexico, 1966« ;
74 et 73 : « Molène, 2008« ;
98 et 79 : « Ventotene, 2010« ;
37 et 81 : « Mer du Nord, 1970« ;
54-55 et 82 : « Grenoble, 1988« ;
97 et 94 : « Palerme, 2008« ;
44 et 97 : « en train, en Italie, 2008« ;
28 et 101 :« Californie, 1980« ;
58 et 102 : « San Francisco, 1966« ;
60 et 104 : « Grenoble, 1974« ;
61 et 105 : « le sofa rouge de Carlos Serrano, Madrid, 1975« ;
38 et 106 : « Italie, 2009« ;
57 et 108 : « Milan, 2008« ;
86 et 116 : « Santa-Fé, 1982« ;
18 et 117 : « Palerme, 2008« ;
77 et 118 : « Guanajato, 1966« ;
85 et 121 : « Paris, Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie, 2007« ;
46 et 122 : « Mexico, 1966« ;
et 47 et 122 : « Françoise, Paris, 1986« .
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parmi lesquelles 15 d’entre elles sont co-présentes dans les trois albums de 2007, 2013 et 2020
_ aux pages 36 (de l’opus de 2020), 27 (de l’opus de 2013) et 65 (de l’opus de 2007 ) : « Foire du Trône, Paris, 1968« ;
67, 53 et 106 : « Ranchos de Tao, 1977« ;
87, 56 et 111 : « Nord Mexique, 1981« ;
24, 59 et 109 : « Taos, 1978« ;
95, 65 et 33 : « Mexico, 1966« ;
76, 66 et 35 : « Mexico, 1966« ;
54-55, 82 et 114 : « Grenoble, 1988« ;
28, 101 et 98 : « Californie, 1980« ;
58, 102 et 29 : « San Francisco, 1966« ;
60, 104 et 99 : « Grenoble, 1974« ;
61, 105 et 95 : « le sofa rouge de Carlos Serrano, Madrid, 1975« ;
86, 116 et 86 : « Santa-Fé, 1982« ;
77, 118 et 59 : « Guanajato, 1966« ;
46, 122 et 130 : « Mexico, 1966« ;
et enfin 47, 122 et 131 : « Françoise, Paris, 1986« .
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Pas mal d’annotations de lieux demeurent ainsi vagues,
car l’important,
pour Bernard Plossu à l’adresse de son public,
n’est jamais _ disons bien jamais _ la localisation géographique de cette partie de réel que son image a saisie ;
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et ces annotations de lieux, pays et d’années dénotent aussi, assez souvent, que le vague de la localisation du lieu de la prise de cette image, à la volée,
n’exprime qu’un travail postérieur approximatif _ mais bien suffisant pour sa fonction purement pragmatique _ de repérage par _ et à destination de _ la mémoire
_ de la part de l’auteur de ces images exposées ; et à la seule destination de lui-même… _,
qui n’a pas besoin de localisation géographique précise pour légender, a minima, cette image :
un pays, une province, et une année, ça _ lui _ suffit largement _ pour ses propres repères d’archivage mémoriel _ ;
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pas mal de vues, aussi, ont été prises _ au vol _ depuis la fenêtre d’un train, d’une voiture ou d’un autobus _ en marche _ ;
et beaucoup, encore, en chemin _ le saisisseur de l’image, lui-même cheminant… _,
au cours de longues randonnées, à l’aventure, souvent dans des zones peu habitées _ de montagnes, plateaux, plus rarement savane ou jungle _ ou carrément désertiques…
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Dénuée, surtout, de tout pittoresque et anecdotique _ ainsi que de visée esthétisante séductrice, en un désir malvenu de plaire… _, c’est la force même _ en quelque sorte brute et immédiate, quasi totalement décontextualisée… _ de l’image elle-même _ en une sorte, pour l’instant au moins, de quasi auto-suffisance à soi, à elle, l’image ; même si ce ne peut être, bien sûr, jamais absolument le cas : les images, comme le langage, ou l’expérience vécue, se renvoyant, elles aussi (afin de faire sens), les unes aux autres… _,
qui nous attache _ nous, leurs simples regardeurs _ et enflamme _ en une presque pure douce jouissance _ à sa contemplation :
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car les images de Bernard Plossu ne sont jamais _ j’y reviendrai ! _ totalement abstraites _ même quand, c’est-à-dire toujours !, les sous-tend quelque « abstraction invisible » ; cf l’important livre de ce nom, « L’Abstraction invisible« , aux Éditions Textuel, en 2013 ; de même que mon passionnant et très riche entretien avec Bernard Plossu, le 31 janvier 2014, dans les salons Albert Mollat, à Bordeaux, à propos de ce très important témoignage de Bernard Plossu sur son parcours photographique : la justesse ludique d’un photographe « à l’air libre » : Bernard Plossu en deux entretiens, « L’Abstraction invisible », avec Christophe Berthoud ; et la conversation avec Francis Lippa, dans les salons Albert-Mollat, le 31 janvier 2014… ; un article qui comporte un très commode lien au podcast (d’une durée de 60′) de ce très éclairant entretien dans lequel Bernard Plossu s’explique et livre de passionnantes clés à tout son travail… _ ;
ces images entretiennent toutes et toujours un vivant (et très riche) rapport avec le réel _ perçu originaire : source de l’émotion matricielle d’où viendra sourdre l’image précise saisie sur la photo _ qui a suscité le geste photographique de leur auteur, et dont _ ce réel déclencheur _ elles sont consubstantiellement, justement, une image, une vue, issues aussi du regard _ cadré dans la fulgurance de la volée _ de leur auteur…
Ces images proviennent ainsi tout à la fois du réél rencontré _ inspirateur matriciel du geste photographique _ et du regard photographique singulier _ inspiré et respiré _ de leur auteur, en l’occurrence le fantastique bonhomme Plossu…
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Et d’ailleurs, dans ses expositions photographiques, Bernard Plossu choisit de ne surtout pas légender ses « images » _ ce qui risquerait, à ses yeux, de détourner, de l’image elle-même, au profit, parasite, de l’anecdotique du cartouche-légende, le regard présent du visiteur-regardeur, qui doit tout au contraire se plonger absolument en cette image ; et ici le grain succulent, mais pudique, des tirages Fresson est d’un très grand secours…
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Pas plus que le livre dont on tourne les pages,
l’exposition que l’on parcourt ne doit constituer une sorte de témoignage-reportage _ touristico-géographique _ sur quelque lieu qu’il s’agirait de visiter ;
même si pas mal de l’âme des personnes _ très rarement saisies frontalement _ et des lieux, nous est aussi indirectement et pudiquement livré par ce qu’a su en percevoir et donner à partager avec une extrême acuité de sensibilité l’œil photographique de Bernard Plossu, en ses fascinantes merveilleuses images du réel le plus vrai…
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Alors que la mémoire photographique de Bernard Plossu, elle, est formidablement infaillible,
en sa capacité de se faire un chemin assuré parmi le labyrinthe extraordinairement riche et foisonnant de ses milliers de pellicules et planches-contact, soigneusement conservées et classées :
il s’y repère quasi immédiatement, tel l’animal en son terrier-tanière aux milliers de couloirs, niches et cases… Il y est foncièrement chez lui, en son monde…
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Alors, je réserve à demain l’expression de mon choix de préférences un peu personnelles
parmi ce florilège somptueux d’images saisies au vol par l’ami Plossu tout le long de sa vie de photographe voyageur et marcheur
hyper-attentif aux détails et paysages enchanteurs _ cadrés au vol par sa prise de vue _ du réel rencontré _ à saisir : c’est son jeu… _ par son fabuleux merveilleux œil photographique.
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Ce mercredi 4 novembre 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa
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