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La question de l’ascension sociale et immobilière des Gaudin à Saint-Jean-de-Luz au XIXe siècle avant 1881…

08août

En forme de suite à mon article «  » d’hier dimanche,

et après m’être penché sur les membres de la famille Bibal susceptibles d’avoir agrandi avant 1880 leur patrimoine immobilier luzien,

il me faut me tourner ce lundi sur les membres de la famille Gaudin ayant acquis les moyens d’acheter des terrains et y faire bâtir des maisons, tout particulièrement à Saint-Jean-de-Luz au pied de la colline d’Aïce Errota, promise à un bel avenir balnéaire ;

afin d’être mieux à même de mettre quelques prénoms sur les noms de ces familles Bibal et Gaudin présents sur les 2 cartes consultables aux pages 21 et 24-25 du beau livre « Saint-Jean-de-Luz Architecture _ la Ville-jardin d’Aïce Errota » de Françoise Vigier et Daniel Albizu, paru aux Éditions Kilika en décembre 2018, où ces bien utiles cartes _ pour notre recherche _ sont reproduites…


A l’origine,

les Gaudin viennent s’installer à Ciboure, où Patrice Gaudin (1674 – Ciboure, 29 novembre 1752) épouse, le 24 janvier 1708, Gana Dupuy (1678 – Ciboure, entre 1737 et 1752).

Leur fils Antoine Gaudin (Ciboure, 15 octobre 1711 – Ciboure, 30 septembre 1760) épouse à Ciboure le 29 avril 1737 Marie d’Agorret (Ciboure, c. 1711 – Ciboure, après 1774).

Et à la génération suivante, c’est leur fils Bixente Gaudin (Ciboure, 5 mai 1753 – disparu vers 1815), marin, qui épouse à Ciboure le 28 janvier 1784 la cibourienne Plachincha Etchenique (Ciboure, c. 1752 – Ciboure, après 1831).

De ce couple formé des cibouriens Vincent Gaudin et Placide Etchenique,

deux fils, Pierre et Martin Gaudin, nés à Ciboure le 4 octobre 1786 et le 9 octobre 1788, viendront, par mariages à Saint-Jean-de-Luz,

Pierre, le 18 janvier 1815, avec Dominique Berindoague (Saint-Jean-de-Luz, 1er novembre 1791 – Saint-Jean-de-Luz, 12 août 1825), puis le 25 juillet 1827, avec Isabeau Tison (Saint-Pée-sur-Nivelle, 1792 – Saint-Jean-de-Luz, 6 avril 1868) ;

et son frère Martin le 26 janvier 1831, avec Catherine Goyetche (Saint-Jean-de-Luz, 13 août 1799 – Saint-Jean-de-Luz, 24 juin 1875),

s’installer à Saint-Jean-de Luz, et auront désormais, tous les deux, une descendance Gaudin luzienne…

Pierre Gaudin finira sa vie, à Saint-Jean-de-Luz _ rue du Centre n°18 _ le 14 mars 1858, à 71 ans et 5 mois, marin ;

et ses 6 enfants, du 30 décembre 1815 au 17 mai 1833, sont tous nés rue du Rivage n°1.

 

Tandis que son frère Martin, d’abord tonnelier, deviendra un très prospère propriétaire marineur. Il décèdera à Saint-Jean-de-Luz _ Grand Rue n°4 _ le 22 avril 1864, à l’âge de 75 ans et 6 mois ;

et ses 2 enfants, Charles et St Martin Edmond, sont nés, Charles le 12 septembre 1841 _ rue Neuve, n° 39 _, et St Martin Edmond le 17 novembre 1844 _ rue Neuve n° 38.  

À suivre…

Ce lundi 8 août 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

En poursuivant les recherches sur les Bibal-Gaudin à Ciboure et Saint-Jean-de-Luz entre 1900 et 1914 : l’association entreprenariale à Ciboure entre Pascal Gaudin et Pascal Elissalt…

21avr

Suite à ma conversation téléphonique de jeudi 14 avril dernier (cf mon article en suivant du lendemain 15 : « « ),

et suite à un premier résultat concernant le lieu et la date du décès du peintre luzien Pascal Bibal, indiqué en mon article du mardi 19 : « « ,

voici, et toujours dans l’élan fécond de cette même conversation téléphonique du jeudi 14 avril, voici, donc maintenant, ce jeudi 21 avril, quelques nouveaux résultats de ces mêmes recherches, concernant cette fois les entreprises, sur le territoire de la commune de Ciboure, au début du XXe siècle, de Pascal Gaudin et Pascal Elissalt ;

ainsi que quelques précisions concernant la proximité _ et les apparentements, même, ayant existé… _ entre Pascal Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 31 mars 1883 – Oulches-Hurtebise, sur le Chemin des Dames, 12 novembre 1914) et Pascal Elissalt (Saint-Jean-de-Luz, 19 juillet 1878 – Ciboure, 14 janvier 1941),

tels que transmis à mes correspondants présents de la famille Gaudin-Courteault :

Chers amis,

À la recherche de plus d’informations sur la participation de membres de la famille Bibal (et Gaudin) à diverses entreprises à Ciboure,

d’une part, de conservation de poissons, d’autre part de chantiers navals,
en association, d’une part, avec un Letamendia (dont j’ignore pour le moment le prénom), et, d’autre part, avec Pascal Elissalt,
je me suis plongé dans les 240 pages du remarquable et très détaillé « Ciboure – Ziburu 400 ans d’histoire » de Guy Lalanne, édité par Jakintza en 2016.
Si je n’y ai hélas rien trouvé sur l’histoire _ importante ; et encore aujourd’hui de pleine actualité ! _ des divers chantiers navals de Ciboure _ ce qui est tout de même assez étonnant ! _,
en revanche, il s’y trouve de fort intéressants chapitres, d’une part, sur l’histoire de l’île des Récollets (aux pages 96 à 103),
et, d’autre part, sur l’histoire des usines de conservation de poissons de Ciboure (aux pages 188 à 193).
C’est à la page page 103 que le nom de Pascal Elissalt apparaît ans le chapitre consacré à l’île des Récollets,
quand  « le 27 septembre 1907, Pascal et Jean-Pierre Elissalt, négociants et armateurs luziens, achetèrent _ à un certain Paulin Maya, d’Auch _ les immeubles, dont la chapelle _ de l’île des Récollets _, à usage d’usine de salaisons. » Les propriétaires privés précédents avaient été les entrepreneurs Noubel et de Laussen ; puis, en 1873, Léopold Dupuy ; en 1881, l’architecte Philippe Seron ; puis, Ernest Castro ; puis, Joseph Miura, d’Ainhoa ; puis, en 1900, Jeanne-Cécile Latge, épouse d’Antonin Peigne, négociant toulousain, « qui transforma les bâtiments en une modeste usine de salaisons. Ce fut la première usine de Ciboure » ; et « en 1905, nouvelle vente à Paulin Maya, d’Auch » ; et enfin les frères _ Pascal et Jean-Pierre _ Elissalt, le 27 septembre 1907.
Le nom d’un Bibal n’est donc pas ici mentionné.
Pas davantage, non plus, dans le chapitre consacré aux « Usines de conserves au quartier Zubiburu », qui  débute ainsi, à la page 188 :
« A proximité du site des Récollets existaient au tout début du XXe siècle les ateliers de salaisons Dumas, Caloni et Letamendia _ pas de mention ici du nom d’un associé Bibal… _ sur des terrains remblayés gagnés sur les marécages de la Nivelle, au pied du talus de la voie ferrée, mais côté sud. La première usine de conserves à l’huile en boîtes métalliques fut construite à partir de 1913 par les frères Chancerelle, Bretons de Douardenez, sur les terrains Dumas qui accueillirent peu à peu toute l’activité industrielle de Ciboure liée à la pêche. Les usines de conserves de Ciboure (Chancerelle, Elissalt, Consathoma, Soubelet, Laffitau, Pêcheries de Gascogne, Etablissements Maritimes Basques à Socoa) employèrent près de six cent personnes ».
Et un peu plus bas :
« Avant la construction des immeubles de Zubiburu en 2007, le quartier était occupé par plusieurs usines de conserves de poisson. Celles-ci s’étendaient de  part et d’autre de l’avenue Bourousse :
. à gauche et le long du chemin de fer, on pouvait distinguer les établissements Laffitau, Canet, Chancerelle et Consathoma (conserves de sardines, thon, maquereau)
. à droite de l’avenue Bourousse, l’usine Pascal Elissalt, « Conserverie moderne » ».
Voilà pour le moment.
Et je poursuis mes recherches ;
et demeure bien sûr à votre disposition pour toutes nouvelles précisions et questions…
Bien à vous, chers amis,
Francis Lippa, à Bordeaux
P. s. :
je viens de découvrir aussi ce jour un lien de parenté entre ceux qui ont été associés,
Pascal Elissalt (Saint-Jean-de-Luz, 19 juillet 1878 – Ciboure, 14 janvier 1941) et Pascal Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 31 janvier 1883 – Oulches-Hurtebise, 12 novembre 1914) :
côté Elissalt, par la tante Marie Harispe (1838-1916)
_ Marie Harispe (St-Jean-de-Luz, 15 avril 1838 – St-Jean-de-Luz, 25 décembre 1916) épouse de Jean Elissalt (St-Jean-de-Luz, 21 juillet 1826 – St-Jean-de-Luz, 29 septembre 1900), le frère de son père Pierre Elissalt (Saint-Jean-de-Luz, 14 avril 1837 – 25 décembre 1923) _
de Pascal Elissalt (St-Jean-de-Luz, 19 juillet 1878 – Ciboure, 14 janvier 1941) ;
côté Gaudin, par la belle-sœur Magdeleine Hiriart (1875-1968)
_ Magdeleine Hiriart (St-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – St-Jean-de-Luz, 19 juin 1968), l’épouse de son frère Charles Gaudin (St-Jean-de-Luz, 19 novembre 1875 – Bimbo, 13 septembre 1910) _
d
Pascal Gaudin (St-Jean-de-Luz, 31 mars 1883 – Oulches-Hurtebise, 12 novembre 1914).
Je remarque aussi que Pascal Elissalt et Pierre Gaudin (St-Jean-de-Luz, 7 février 1878 – Oulches-Hurtebise, 12 novembre 1914), tous deux nés à Saint-Jean-de-Luz l’année 1878, ont très probablement été condisciples à l’école… 
L’arrière-grand-père de Magdeleine Hiriart (St-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – St-Jean-de-Luz, 19 juin 1968) _ l’épouse de Charles Gaudin et belle-sœur de Pierre et Pascal Gaudin _,
est en effet,
via la mère, Marie Dimatz, (St-Jean-de-Luz, 28 octobre 1844 – St-Jean-de-Luz, 9 juillet 1932)
et la grand-mère, Magdeleine Harispe (St-Jean-de-Luz, 10 mars 1802 – St-Jean-de-Luz, 1er mars 1883), de cette Magdeleine Hiriart,
Pierre Harispe (St-Jean, 17-8-1755 – St-Jean, 11-10-1821).

Lequel Pierre Harispe (1755-1821) se trouve être aussi l’arrière-grand-oncle de Pascal Elissalt,
via sa tante_ l’épouse de son oncle Jean Elissalt (1826-1900) _ Marie Harispe (St-Jean-de-Luz, 15 avril 1828 – St-Jean-de-Luz, 25 décembre 1916),
et son grand oncle Augier Harispe (St-Jean-de-Luz, 28 août 1787 – St-Jean-de-Luz, 9 février 1870), 
qui est lui-même (1787-1870) fils de Pierre Harispe (1755-1821) et frère de Magdeleine Harispe (1802-1883).
L’association entreprenariale, à Ciboure, de Pascal Gaudin et Pascal Elissalt repose ainsi sur une proximité certaine _ et un apparentement _ des familles luziennes Elissalt et Gaudin.
Et sur ces liens ayant existé entre les Bibal-Gaudin et les Elissalt,

Ce jeudi 21 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un inattendu coup de fil riche de promesses de féconds apports aux recherches ravéliennes : quand les bouteilles lancées à la mer rencontrent quelques uns de leurs éventuels destinataires…

17avr

Jeudi 14 avril dernier,

réception tout à fait inattendue de ma part d’un passionnant et très fécond coup de fil, _ et d’une bonne durée : l’échange, très riche, fut, de plus, tout à fait sympathique ! _ d’un membre important de la famille des amis (et parents) Gaudin de Maurice Ravel _ parents du moins via le cousinage (au 3e degré) longtemps dénié mais pourtant tout ce qu’il y a de plus effectif (!) de Magdeleine Hiriart-Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 11 mars 1875 – Saint-Jean-de-Luz, 19 juin 1968), l’épouse et veuve de Charles Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 19 novembre 1875 – Bimbo, 13 septembre 1910), avec Maurice Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937), comptant Gratien Delouart (Ciboure, 1er janvier 1742 – Ciboure, 21 août 1798) comme premier ancêtre commun ; cf l’arbre généalogique publié par les Amis de Maurice Ravel, notablement enrichi par mes propres découvertes… _ à Saint-Jean-de-Luz ;

lecteur très attentif de quelques articles de mon blog auxquels il souhaitait apporter des précisions, ainsi que soucieux d’en découvrir et apprendre davantage… :

un coup de fil concernant d’abord, les liens _ amicaux ? ou plutôt professionnels ? à mieux élucider !.. Et c’est certainement très important pour mieux comprendre l’étrangeté de l’effacement plus ou moins volontaire d’une connaissance assumée de la réalité de la parenté effective existant entre Magdeleine Hiriart-Gaudin (et sa descendance) avec Marie Delouart et Maurice Ravel, au sein de la famille Gaudin (cf les lettres échangées entre les cousins Maurice Ravel  et Magdeleine Hiriart-Gaudin les 8 octobre 1910 et 24 novembre 1914 (avec les formulations « Ma chère cousine« , « Mon cher Maurice, votre cousine« , consultables aux pages 246 et 403 de la Correspondance publiée par Manuel Cornejo aux Éditions Le Passeur, le 30 octobre 2018)… Cette famille Gaudin chez laquelle Gachucha _ dite Gratieuse, sur son acte de naissance, à Ciboure en 1824 Engrâce, sur son acte de décès, à Saint-Jean-de-Luz, en 1902) ; et Gachucha, pour son petit-neveu et filleul Maurice Ravel… _ Billac (Ciboure, 15 mai 1824 – Saint-Jean-de-Luz, 17 décembre 1902) _ soit la propre tante de Marie Delouart (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1917), et grand-tante ainsi que marraine (le 13 mars 1875, en l’église Saint-Vincent de Ciboure) de Maurice Ravel ; et le 8 mars 1875, à midi, c’était la même Gracieuse Billac, qui était allée déclarer à la mairie de Ciboure la naissance, la veille, dimanche 7 mars, à dix heures du soir, rue du Quai n°12, du petit Joseph-Maurice Ravel… ; cf la transcription de ces deux actes, de naissance et de baptème de Maurice Ravel, à la page 1646 de la Correspondance  publiée par Manuel Cornejo _, était « domestique« , comme l’ont spécifié, et c’est le terme qu’ils ont employé, lors de leur déclaration de décès d’Engrâce (Gachucha) Billac _ celle-ci est décédée au domicile des Gaudin, 41 rue Gambetta, à Saint-Jean-de-Luz, à quatre heures du matin ce 17 décembre 1902 _, à la mairie de Saint-Jean-de-Luz, ce 17 décembre 1902, à onze heures du matin, les frères Charles (né le 19 décembre 1875) et Pierre (né le 7 février 1878) Gaudin, que, « gouvernante«  des 7 enfants Gaudin, Gachucha avait élevés, et qui étaient, ainsi que le déclarèrent Charles et Pierre Gaudin à l’officier d’état-civil qui reçut leur déposition, ses « voisins« , en ce 41 de la rue Gambetta ; Gachucha Billac étant en effet décédée en leur domicile du 41 rue Gambetta : j’ai sous les yeux la photocopie de cet acte de décès… _ entre Marie Delouart (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1917), la mère de Maurice Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937) _ et Annette Bibal _ (Saint-Jean-de-Luz, 28 avril 1875 – Saint-Jean-de-Luz, 21 novembre 1936), l’arrière-grand-mère, via son fils Charles Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 19 novembre 1875 – Bimbo, 12 septembre 1910) et son petit-fils Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 3 mai 1903 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1988), de Madame Maylen Gaudin-Lenoir ; et l’arrière-grand-mère, via sa fille Jane Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 16 octobre 1880 – Saint-Jean-de-Luz, 28 mars 1979) et son petit-fils Pierre Courteault (Paris, 21 avril 1910 – Ascain, 15 décembre 2006), de Monsieur Pascal Courteault… _, au moment du départ, probablement en 1871 _ plutôt qu’en 1872… ; et pour accompagner, à Madrid, pour son exposition annuelle de chapeaux, la modiste parisienne Madame Félix, amie de la mère d’Annette Bibal, Victoire Dupous Victoire Dupous (Saint-Jean-de-Luz, 9 juin 1822 – Saint-Jean-de-Luz, 16 juin 1903) était l’épouse de Pierre Bibal (Saint-Jean-de-Luz, 5 septembre 1806 – Saint-Jean-de-Luz, 12 septembre 1855), et donc la mère d’Annette Bibal ; et cette maison du 41 rue Gambetta (ex Grand Rue), Victoire Dupous l’avait héritée de ses parents Pierre-Jean-Baptiste Dupous (Saint-Jean-de-Luz, 26 juin 1800 – Saint-Jean-de-Luz, 11 avril 1865) et Françoise Benoît (Saint-Jean-de-Luz, 2 octobre 1786 – Saint-Jeade-Luz, 13 septembre 1855), qui étaient boulangers ; jusquà son décès le 16 juin 1903, Victoire Dupous demeurait donc la maîtresse de la maison familiale du 41 rue Gambetta . Fin de l’incise.

Laquelle Annette Bibal, encore jeune fille en cette année 1871, n’avait pas pu, cette année-là, comme elle l’avait fait plusieurs années consécutives, accompagner à Madrid la très renommée modiste parisienne Madame Félix _ qui faisait toujours halte chez les Gaudin à Saint-Jean-de-Luz, sur son chemin entre Paris et Madrid _, Annette ayant préféré cette fois-là demeurer à Saint-Jean-de-Luz auprès de son fiancé Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 17 novembre 1844 – Saint-Jean-de-Luz, 28 décembre 1920), qui était alors convalescent, se remettant de blessures reçues à la guerre de 1870 (et c’est le 27 janvier 1875 qu’Annette Bibal et Edmond Gaudin se sont mariés à Saint-Jean-de-Luz) ; cf là-dessus mon précoce et crucial article du 27 mars 2019 : _ de Marie Delouart pour l’Espagne et Madrid, où elle allait faire la connaissance _ peut-être lors d’une promenade dans les allées du jardin du palais royal d’Aranjuez, comme il a été raconté… _, de l’ingénieur Joseph Ravel, lequel deviendra bientôt son mari, à Paris _ à la mairie de Montmartre, Georges Clémenceau officiant… _, le 3 avril 1873, puis le père de Maurice Ravel, qui naîtra à Ciboure le 7 mars 1875…

Mais concernant aussi le détail des signatures, sur leurs tableaux respectifs, de Pascal Bibal (Saint-Jean-de-Luz, 12 juin 1847 – Bilbao, 2 avril 1898 _ je le découvre seulement ce mardi 19 avril 2022… _), le père _ qui était un des frères cadets d’Annette Bibal : entre le 7 février 1844 et le 22 août 1855, Pierre Bibal et Victoire Dupous ont eu 9 enfants… _, d’une part,

et, d’autre part, de François-Ignace (dit Paquito) Bibal-Iburuzqueta (Saint-Jean-de-Luz, 17 septembre 1878 – Saint-Jean-de-Luz, 26 mai 1944), le fils aîné de Pascal Bibal,

tous deux peintres luziens de renom _ cf mes articles du 15 novembre 2019 : , et lundi 9 décembre 2019 :

Et cette intéressante question de l’attribution des tableaux à Pascal Bibal, le père, et à Paquito Bibal, le fils, me semble devoir pouvoir assez aisément se résoudre d’après _ outre leurs styles forcément différents, même si celui de Paquito Bibal a dû pas mal évoluer depuis ses toutes premières œuvres, en particulier lors de sa formation de peintre dans les années 90 du XIXe siècle : à Ciboure, auprès du maître Grégoire Colin, puis à Bilbao, où en 1897, à peine âgé de 19 ans, il participe, avec le catalan Santiago Rusiñol, avec Zuloaga, Dario de Regoyos, Manuel Losada, Alberto Arrué et quelques autres basques, à l’exposition « d’Art moderne«  ; et c’est à la suite de la mort de son père, survenue à Bilbao le 2 avril 1898 _ à 8h du soir, en son domicile du n°6 de la Calle Arbolancha, des suites d’une pneumonie grippale, à l’âge de 51 ans; laissanst sa veuve, née Dorotea Iburuzqueta Zabala, en charge de 5 enfants encore mineurs : François, Marie, Grégoire, Elise et Joseph, tous nés, comme leur père, à Saint-Jean-de-Luz : respectivement les 17 septembre 1878, 27 novembre 1880, 3 mai 1882, 5 mai 1884 et 29 décembre 1888… _, que Paquito, avec sa mère Dorotea, ses frères Grégoire et Joseph, et sœurs, partiront à Cuba ; François-Ignace (Paquito) ne regagnant la France qu’en 1914, afin de répondre à la mobilisation générale… _ les signatures respectives de leurs tableaux, en possession toujours de quelques uns des membres de la famille Gaudin…

Mais aussi concernant les entreprises _ d’une part, de vente et conservation de poissons ; mais aussi, d’autre part, de chantiers navals _, à Ciboure, en l’île des Récollets, de membres de la famille Bibal, en association avec, d’une part, un Letamendia _ j’ignore à ce jour lequel… _ ;  et, d’autre part, Pascal Elissalt _ (Saint-Jean-de-Luz, 19 juillet 1878 – Ciboure, 14 janvier 1941) dont la très notable association industrielle avec Pascal Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 31 août 1883 – Oulches-Hurtebise, 12 novembre 1914) était à peine évoquée, et donc trop peu précisée hélas, en mon article du 18 août 2019 :

Il me faudra donc creuser ces deux questions…

Et encore concernant le devenir des frères Grégoire _ Gregorio _ et Joseph _ Pepe _ Bibal-Iburuzqueta, après leur départ définitif de La Havane et Cuba, à la suite de la révolution castriste, vers la Floride… _ cf mes articles des 8 novembre 2019 : , et 9 novembre 2019 :

Il devrait être possible de découvrir la localisation, en Floride, de la propriété _ qu’ils possédaient déjà auparavant, quand ils étaient domiciliés à La Havane, architecte, banquier et entrepreneurs très fortunés qu’ils étaient tous les deux… _ où ils se réfugièrent à la suite de leur départ précipité de Cuba ; ainsi que les lieux et dates de leur décès respectifs, puis de leur probable inhumation, vraisemblablement aussi en Floride…

Les Gaudin et les Courteault recevant à plusieurs reprises chez eux à Saint-Jean-de-Luz la visite de ces assez fastueux cousins et cousines Bibal-Iburuzqueta d’Amérique…

Voilà donc bien des pistes de recherche à revenir continuer d’explorer et préciser grâce à de tels très précieux apports,

pour parfaire de manière plus satisfaisante ces recherches des cousinages _ ici, en l’occurrence, avec les Hiriart-Gaudin _, mais aussi amitiés _ ici, en l’occurence, avec les Gaudin-Courteault _, cibouro-luziens, de Maurice Ravel et sa mère Marie Delouart,

via ce qui nous demeure accessible des correspondances conservées de Maurice Ravel _ telles celles patiemment réunies et publiées par Manuel Cornejo en son indispensable Correspondance de Maurice Ravel, aux Éditions Le Passeur _,

mais aussi de quelques très précieux témoignages de ceux que Maurice Ravel a bien connus et aimés _ telle sa grande amie luzienne Marie Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 2 mars 1879 – Saint-Jean-de-Luz, 8 décembre 1976) _et qui nous sont conservés et transmis dans la mémoire vive de leurs proches…

À suivre…

Quand les bouteilles lancées à la mer finissent par rencontrer quelques uns de leurs éventuels destinataires…

Ce dimanche 17 avril 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Nouvelles questions ravéliennes autour des Delouart et Billac de Ciboure, et Gachucha Billac

24sept

Le samedi 13 juillet dernier,

un correspondant-ami, le musicien Philippe Hattat, m’a signalé que la date de la naissance, le 2 juin 1819, d’une petite Engrâce Billac au foyer de Jacques Billac et son épouse Marie Delouart à Ciboure
ne pouvait convenir pour la chère « Tante Gachuch » de Maurice Ravel,
car le lendemain de cette naissance, le 3 juin 1819, cet enfant nouveau-né avait été déclaré « décédé à l’âge d’un jour » ;
et qu’il fallait préférer à cette date de naissance du 2 juin 1819, la date du 15 mai 1824 à laquelle naît une Gracieuse Billac au foyer de ces mêmes parents, Jacques Billac et Marie Delouart…
Ce que m’a en effet confirmé l’acte de naissance consulté aux archives de Ciboure vendredi après-midi dernier :
15 mai 1824, Ciboure : naissance de Gracieuse Billac,
fille de Jacques Billac, 52 ans, marin,
et de Marie Delouart, 35 ans, poissarde…
Ce qui indique une différence de 17 ans entre les deux parents _ Jacques et Marie-Baptiste _ de cette enfant : Gracieuse…
Et l’acte de naissance de celle que j’ai nommée ailleurs la Marie Delouart n°1 _ soit l’arrière-grand-mère de Maurice Ravel _ que j’ai pu consulter lui aussi à la mairie de Ciboure
déclare que celle-ci, fille _ aînée, semble-t-il _ de Gratien Delouart et son épouse Sabine Laxague _ leur mariage a eu lieu à Ciboure le 28 janvier 1778 _, est née à Ciboure le 29 juin 1782.
Ce qui supposerait,
si l’on se fie à cette différence de 17 ans d’âge entre Jacques Billac et Marie Delouart indiquée ici,
que Jacques Billac serait né vers 1765
Un acte de pension de reversion, en date du 16 novembre 1840,
dont la bénéficiaire est la veuve du quartier-maître Jacques Bilac (sic), décédé le 11 mars 1839,
indique que celle-ci, Marie Delouart, est effectivement née le 29 juin 1782.
Mais n’est _ hélas _ pas indiquée ici la date de naissance de Jacques Billac,
seulement celle de son décès, survenu le 11 mars 1772,
et de l’ouverture, ainsi, des droits de reversion de sa demi-pension de quartier-maître pour sa veuve.
Mais un précédent document de pension, en date du 14 juillet 1838, établit l’existence d’une pension de quartier-maître de manœuvre à 36 francs en faveur de ce même Jacques Bilac (re-sic) né à Ciboure le 5 septembre 1772, et domicilié à Ciboure, pour avoir atteint sa 65éme année.
Voici donc la date de naissance de Jacques Billac, le mari (le 14 septembre 1814, à Ciboure) de la première Marie Delouart,
et père (le 15 mai 1824) de Gracieuse Billac, la future « Tante Gachuch » de Maurice Ravel…
La différence réelle d’âge entre Jacques Billac (né le 5 septembre 1872) et Marie Delouart (née le 29 juin 1782) est donc de presque dix ans : 9 ans, 10 mois et 6 jours…
Sur un autre très intéressant document
_ à décrypter très soigneusement ! _,
Jacques Billac, marin, habitant la maison Moutanearguinenia,
est indiqué comme ayant à cette date « 40 ans » ;
et son épouse, Marie Deloirte (sic), « 24 ans » :
soit cette fois un écart d’âge de 16 ans
Ce qui impliquait une date de naissance de Jacques Billac vers 1766
Comme on a pu le lire dans l’article de mon blog
que j’ai publié avant-hier dimanche,
ma visite vendredi dernier aux archives municipales de Saint-Jean-de-Luz
m’a permis de découvrir _ sans le moindre doute possible _ la date de décès de la « chère Tante Gachuch » de Maurice Ravel ;
un décès survenu au domicile familial des Gaudin 41 rue Gambetta à Saint-Jean-de-Luz :
le 17 décembre 1902.
Les déclarants de ce décès sont _ en effet _ Charles, « capitaine au long cours, âgé de vingt-sept ans », et Pierre Gaudin, « employé âgé de vingt-quatre ans » _ indiqués dans l’acte comme « voisins » de la défunte _
deux des enfants de la maisonnée Gaudin que Gachucha a très grandement contribué à élever 
_ Engrâce Billac est dite ici « domestique » dans cet acte signé par le maire de Saint-Jean-de-Luz, Dominique Larrea.
C’est donc bien de la « chère Tante Gachuch » de Maurice Ravel qu’il s’agit ici, en cet acte officiel de décès ;
elle qui fut le lien premier et majeur de Ravel avec les Gaudin, amis luziens de toute sa vie
_ existe aussi, ne la négligeons pas, l’amitié de jeunes filles entre Annette Bibal (née à Saint-Jean-de Luz le 28 avril 1845) et Marie Delouart (née à Ciboure le 24 mars 1840), avant leurs mariages respectifs en 1873 les deux, avec Edmond Gaudin et Joseph Ravel… 
Engrâce et Gracieuse sont des prénoms équivalents en français, 
et leur diminitutif basque est bien « Gachucha » ou encore « Gachuch ».
Maurice Ravel parlait très couramment basque,
avec sa mère Marie, avec sa grand-tante et marraine Gachucha, avec ses amis luziens Gaudin,
comme me l’a encore confirmé vendredi Madame Maylen Gaudin-Lenoir à Saint-Jean-de-Luz.
Si la date de naissance de la défunte Engrâce Billac n’est hélas pas indiquée dans cet acte d’état-civil de décès du 17 décembre 1902,
est mentionné cependant son âge : « quatre-vingt-trois ans »…
Ce qui donne comme année de naissance … 1819 !
Encore un point qu’il faudra éclaircir…
Comment cette date de 1819 a-t-elle pu être indiquée par Charles et Pierre Gaudin ?..
Enfin, l’acte de naissance de Maurice Ravel établi le 8 mars 1875 par le maire de Ciboure Joseph Besselère,
l’a été sur la déclaration de Gracieuse Billac 
_ au domicile de laquelle a accouché sa nièce Marie-Delouart-Ravel la veille, le dimanche 7 mars _,
« âgée de cinquante ans, marchande de poissons, domicilée dans cette commune » (de Ciboure).
Ce qui fixe la naissance de Gachucha Billac en 1824, ou du moins avant le 8 mars 1825…
Ce qui concorde bien avec l’acte de naissance de Gracieuse Billac du 15 mai 1824.
Me reste donc à revenir aux archives de la mairie de Ciboure
rechercher l’acte de naissance de Pierre Billac :
plutôt qu’en 1765 ou 66 comme j’avais pu le supposer,
le 5 septembre 1772…
Je le vérifierai.
Avant de découvrir bientôt le document officiel de l’acte de naissance de Jacques Billac,
je savais jusqu’ici seulement _ par le document de l’acte de son mariage avec Marie Delouart le 14 septembre 1814 à Ciboure _ que Jacques Billac était fils d’un Pierre Billac et d’une Sabine dont je n’arrivais pas à lire le nom : quelque chose comme Malac… : en fait Sabine Recalde ! Ou plutôt Errecalde,
ainsi que me l’indique très gentiment Philippe Hattat…
Et à essayer de recenser le plus complètement possible, dans les registres des naissances conservés dans l’armoire des archives d’état-civil, à la mairie de Ciboure,
les divers enfants Delouart et Billac nés à Ciboure entre 1778 _ l’année de mariage de Gratien Delouart et son épouse Sabine Laxague _ et 1830 _ Marie Delouart atteignant là ses 48 ans _ : beaucoup d’enfants mouraient alors à la naissance ou en bas-âge ;
et beaucoup portaient les mêmes prénoms (Marie, Marie-Baptiste, Sabine, Jean, Jean-Baptiste, Pierre, Jacques)…
En la maison Moutanearguinenia du quartier de Pocalette à Ciboure, selon un acte de recensement en date du 1er janvier 1806,
auprès de Jacques Billac et son épouse Marie Deloirte (sic),
demeuraient,
outre « Chabadin Lasaga » (= Sabine Laxague, la veuve de Gratien Delouart) _ indiquée ici comme « tante » : tante de qui ?.. _,
trois filles prénommées, pour deux d’entre elles, Marie _ sans précision de nom de famille _ et la troisième Marie-Baptiste _ celle-ci Deloirte _, âgées de 32, 25 ans et 1 an (soit nées en 1774, en 1781, et en 1805),
une fille prénommée Sabine _ sans précision de nom de famille _, âgée de 8 ans (soit née en 1798),
et un garçon prénommé Jean _ Deloirte _, âgé de 28 ans (soit né en 1798).
Ce sont ces dates de 1772, 1774, 1781 et 1798 qui m’ont fait douter de la validité de la date de ce recensement : 1806…
Et sur lesquelles dates je continue de fortement m’interroger…
Tout cela est à confronter à l’arbre généalogique que j’ai pu esquisser-établir de la descendance de Gratien Delouart et Sabine Laxague :
Marie-Baptiste Delouart, née le 29 juin 1782 ;
Marie-Baptiste Delouart, née le 17 juin 1784 ;
Marie Delouart, née le 17 août 1786 ;
Jean Delouart, né le 27 août 1788.
Reste aussi un Baptiste-Jean Delouart  _ dont parle Jean-Noël Darrobers _,
et dont je ne me suis pas encore occupé : petit dernier (semble-t-il) de la fratrie de ces enfants de Gratien Delouart ; il est né plus tard,
et semble ne pas avoir eu de descendance avec son épouse Gracieuse, née Casabon.
Gratien Delouart (né à Ciboure le 1er mai 1748, marié à Ciboure le 28 janvier 1778 à Sabine Laxague) est décédé, lui, à Ciboure le 21 août 1798.
Pour Sabine Laxague, mes références documentées sont encore lacunaires :
je n’ai pas réussi à identifier sa date de naissance (peut-être vers 1758), ni sa date de décès (semble-t-il après 1823 : elle est en effet présente au mariage de son fils Jean Delouart avec Marguerite Larrea, le 30 avril 1823 à Ciboure).
Mais voici que Philippe Hattat me propose pour date de décès de Sabine Laxague, l’épouse de Gratien Delouart, la date du 27 février 1845 : « à l’âge canonique de cent ans« .
Voilà deux autres dates à aller rechercher à lire dans les archives de la mairie de Ciboure…
Tout cela est aussi à confronter aux documents concernant les enfants nés de la première Marie Delouart, avec ou sans Jacques Billac (qu’elle a épousé à Ciboure le 14 septembre 1814)…
Le premier enfant né de cette première Marie-Baptiste Delouart, la fille aînée de Gratien Delouart et Sabine Laxague, est-il, ou pas, cette Sabine Delouart, née à Ciboure, le 11 mars 1809 _ et future grand-mère de Maurice Ravel _ ?
Et la dernière née de Marie-Baptiste Delouart, épouse de Jacques Billac, serait-elle la très chère « Tante Gachuch » de Maurice Ravel _ décédée à Saint-Jean-de-Luz le 17 décembre 1902 _, cette Gracieuse Billac née à Ciboure le 15 mai 1824 ?
Cela reste à établir documentairement. 
En espérant toucher si peu que ce soit la curiosité
de tous ceux qui s’intéressent à la biographie un peu singulière de ce créateur atypique et merveilleux qu’est Maurice Ravel
par ces découvertes et questionnements progressifs _ l’enquête, passionnante, avance _,
….
ce mardi 24 septembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Dates de naissance et de décès de la « chère Tante Gachuch » de Maurice Ravel

21sept

Pour faire un point sur mes nouvelles découvertes aux archives d’état-civil de Ciboure et Saint-Jean-de Luz vendredi 20 septembre,

ceci,

soit un courriel adressé à Manuel Cornejo :

mon séjour hier à Saint-Jean-de Luz et Ciboure m’a permis de passer _ avec profit ! _ un peu de temps aux archives municipales de ces deux cités _ procéder à partir des données documentaires (même sérieuses) du web comporte des limites : elles demeurent lacunaires. Et la recherche est infinie.
Voici pour commencer _ d’autres documents bien intéressants aussi suivront ! _ de quoi rectifier les erreurs (de paresse de recherche) d’un bon auteur,
à propos de Gachucha Billac, la « chère grand-tante » maternelle de Maurice Ravel
(demi-sœur de sa grand-mère Sabine Delouart, née elle aussi à Ciboure, le 11 mars 1809 _ de Marie Delouart et d’un père inconnu _),
cet acte de décès (n° 76) d' »Engrâce Billac, décédée le 17 décembre, rue Gambetta, 41, (83 ans), célibataire« ,
en date du 17 juin 1902, à onze heures du matin :
L’an 1902, et le dix-sept décembre à onze heures du matin,
Par devant nous Dominique Larrea, maire, Officier de l’État Civil de la ville de Saint-Jean-de-Luz, département des Basses-Pyrénées, sont comparus en notre Mairie, Charles Gaudin, capitaine au long cours, âgé de vingt-sept ans, et Pierre Gaudin, employé, âgé de vingt-quatre ans, domiciliés en cette ville, voisins _ sic _ de la défunte,
lesquels nous ont déclaré que ce jour, à quatre heures du matin, Engrâce Billac, domestique, célibataire, âgée de quatre-vingt-trois ans, née à Ciboure _ le 15 mai 1824 _, domiciliée en cette ville, fille de feu Jacques Billac _ âgé de 52 ans à la naissance d’Engrâce, marin _ et de feue Marie Delouart, son épouse _ 35 ans, à la naissance d’Engrâce, poissarde _,
est décédée à la rue Gambetta, numéro quarante et un,
ainsi que nous nous en sommes assuré, et ont les déclarants
signé avec nous le présent Acte de Décès après qu’il leur en a été fait lecture.
Ont donc déclaré à la mairie de Saint-Jean-de-Luz le décès de Gachucha Billac
Charles Gaudin, capitaine au long cours, âgé de 27 ans _ né le 19 novembre 1875, à Saint-Jean-de-Luz, 41 Grand’Rue n° 41 _,
et Pierre Gaudin, employé, âgé de 24 ans _ né le 7 février 1878, à Saint-Jean-de-Luz, 41 Grand’Rue n° 41 _
« voisins de la défunte » _ et beaucoup plus que cela : Engrâce-Gachucha avait pris la place la plus active à leur éducation quotidienne. Ils tenaient donc beaucoup, beaucoup à elle…
Suivront deux photos _ de simple confirmation des faits déjà reconnus ; cf mon article du 15 juillet dernier : _ de l’acte de naissance (à Ciboure, le 15 mai 1824) de Gracieuse Billac.
C’est la confusion _ d’où a-t-elle bien pu surgir ? Qu’est ce qui a donc pu la susciter ?.. _ par ce bon auteur de cette « Tante Gachuch » Billac avec la « Tante Bibi » des Bibal
qui a entraîné vos affectations à Gachoucha Billac, aux pages 764, 1250 et 1646 de votre magnifique Correspondance,
de ce qui revenait en réalité à Bernardine Bibal (née à Saint-Jean-de-Luz le 22 août 1855 ; je n’ai _ hélas _ pas pensé à rechercher aux archives municipales de Saint-Jean le document établissant la date de son décès ! _ ce que j’ai fait un mois plus tard, le 25 octobre suivant : Bernadine Bibal, célibataire, est décédée à Saint-Jean-de-Luz en son domicile, 5 Place Maréchal Foch, le 28 février 1943, à l’âge de 86 ans _)…
Un simple calcul d’âge, et, d’abord, une vérification des dates de naissance et de décès de ces deux personnes, Gracieuse Billac et Bernardine Bibal,
auraient permis d’éviter cette ridicule confusion _ que j’ai déjà relevée ; mais maintenant je dispose de la date effective (et significative de tout ce qui nous manque en fait de documents de la présence de Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure avant 1901) du décès de Gachucha, le 17 décembre 1902 _ ; développée hélas dans le livre de cet auteur un peu trop négligent sur ses sources (et leur vérification)…

Compiler ne dispense pas de chercher aussi vraiment un peu et de penser à vérifier…
Ce serait plus sérieux pour un travail aspirant à faire référence scientifique !
Précisions en forme de commentaire :
La première de ces 2 mentions par Maurice Ravel de Gachucha Billac, en une lettre à Jane Gaudin, en date du 16 octobre 1902 _ page 82 _,

date de 2 mois et 1 jour avant le décès de Gracieuse Billac, le 17 décembre 1902.
Jusqu’ici, nulle mention de ce décès _ et de ce qu’a pu en ressentir Maurice Ravel : mais tant de lettres ont disparu ! ou nous échappent !.. _ n’a été retrouvée dans la Correspondance conservée de Maurice Ravel
_ Madame Lenoir m’a répété hier qu’en un accès de rage une personne de sa parenté a (ou aurait) détruit (est-ce possible ???) toutes les lettres de Ravel que cette personne, qui en avait la détention après héritage) avait conservées en sa possession… Quelle terrible (et si absurde !) perte pour la connaissance !

La seconde _ et dernière _ de ces deux mentions du nom de Gachucha Billac dans la Correspondance conservée et connue de Maurice Ravel 
est très postérieure à ce décès _ du 17 décembre 1902 _, puisqu’elle se trouve dans une lettre adressée à Marie Gaudin, en date du 20 septembre 1916 _ pages 537-538 _ :
son occasion est une dysenterie survenue à Saint-Dizier provoquée par des melons,
ces melons qu’affectionnait tout particulièrement la chère tante Gachucha : « J’ai voulu réaliser le vœu de ma pauvre tante Gachucha, qui souhaitait mourir d’une indigestion de melon. Je m’en suis fourré pendant trois jours avec accompagnement de tomates crues, le tout additionné d’eau contaminée. Me voici depuis 5 jours couché dans ma chambre, avec la perspective d’être transporté à l’hôpital « …
Maurice s’est alors souvenu avec émotion de sa grand-tante et de son goût immodéré des melons…
Les élucubrations d’E. sur les « 64 ans » (« Gachoucha resta ensuite au service de ce couple Gaudin pendant soixante-quatre ans« , lit-on page 30 du livre d’E.) _ d’où peut donc sortir un tel nombre ? La référence n’en est bien sûr pas donnée…que Gachucha aurait passés au service des Gaudin (Annette Bibal _ née le 28 avril 1845, Grand’Rue n°21 à Saint-Jean-de -Luz  _ et Edmond Gaudin _ né le 17 novembre 1844, Rue Neuve n° 38, à Saint-Jean-de-Luz _ se sont mariés le 27 janvier 1875
_ et si avant ce mariage Bibal-Gaudin de 1875, cela avait été au service des parents d’Annette Bibal (soit Pierre Bibal, né le 5 septembre 1806, rue Saint-Jacques n° 24, à Saint-Jean-de-Luz ; et Victoire Dupous, née le 9 juin 1822, rue Saint-Jean, n°4, à Saint-Jean-de-Luz) qui s’étaient mariés, eux, le 26 avril 1843), et pas des Gaudin… que Gachucha Billac aurait pu être domestique, à Saint-Jean-de-Luz _)
manquent du plus élémentaire bon sens : 1875 + 64 = 1939 ! _ et 1843 + 64 = 1907 ; ce n’est toujours pas cohérent…
Gachucha Billac, née à Ciboure le 15 mai 1824, aurait atteint en 1939 l’âge beaucoup plus que canonique de 115 ans…
Alors que Bernardine Bibal, née à Saint-Jean-de-Luz le 22 août 1855, était de 31 ans plus jeune que Gachucha Billac
_ pour rappel, cf mon article du 1er juin dernier :  ; et celui du 12 juillet : … C’est pas à pas que l’enquête progresse.
Enfin, si l’on retranche 64 ans (de situation de domestique) des 83 ans de vie de Gachucha Billac (1902 – 64 = 1838),
il se trouve que le résultat de 1838
implique que la cibourienne Gachucha Billac aurait été domestique dès l’âge de 14 ans, en 1838,
des luziens Gaudin-Bibal (mariés à Saint-Jean-de-Luz le 27 janvier 1875) ;
ou plutôt des luziens Bibal-Dupous (mariés le 26 avril 1843) ;
et même, plus en amont encore, des luziens Dupous-Benoît _ les parents de Victoire Dupous (9 juin 1822 – 16 juin 1903), soient Baptiste Dupous (Béhobie, 26 juin 1800 – Saint-Jean-de-Luz, Grand’Rue n° 41, 11 avril 1865) et Françoise Benoît (Saint-Jean-de-Luz, 2 octobre 1786 – Saint-Jean-de-Luz, Grand’Rue n° 20, 13 septembre 1855) _, qui se sont mariés, eux, le 17 septembre 1821, à Saint-Jean-de-Luz !
La recherche, comme la publication, exigent un peu plus de sérieux !
Suivront maintenant d’autres précisions documentées : sur les Hiriart…
Ce samedi 21 septembre 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa
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