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Le 16 mars 1932, Maurice Ravel dirigeait un grand concert au Grand-Théâtre de Lviv…

16mar

L’article, ce jour, de ResMusica « Il y a 90 ans, un concert de Maurice Ravel et Marguerite Long à Lviv« ,

me fait prendre conscience que mon arrière-grand-mère maternelle, Sara Sprecher, née à Lemberg (Galicie autrichienne) en 1860 _ et qui décèdera en 1937 en cette même ville, qui se nommait alors Lwow (polonaise), et qui porte maintenant le nom de Lviv, en Ukraine… _, et qui toute sa vie a résidé à Lemberg – Lwow, a tout à fait pu assister à ce concert de Maurice Ravel et Marguerite Long ;

dont voici le très intéressant détail tel qu’il a été publié par Manuel Cornejo et Les Amis de Ravel :

« Lviv peut être fière : elle a été visitée par le plus grand représentant de la musique française de l’époque et par l’un des plus célèbres compositeurs du monde, Maurice Ravel »


16 mars 2022 : 90e anniversaire du concert de Maurice Ravel et Marguerite Long à Lviv le 16 mars 1932, au Grand Théâtre de Lviv (actuel Opéra), où Maurice Ravel et Marguerite Long se produisirent en concert le 16 mars 1932.

Il y a plusieurs années de cela, Stepan Zakharkin, un très cultivé et sympathique marchand d’autographes et libraire musical ukrainien, ami de plusieurs musicologues – dont Abram Gozenpud, qui avait jadis divulgué quelques correspondances inédites de Maurice Ravel dans ses publications en russe -, et auquel nous avions l’habitude d’acheter des livres en russe sur la musique (Serge Prokofiev, Maurice Ravel, Marc Reizen, P.I. Tchaïkovsky, etc.), nous envoya un article en ukrainien d’un de ses amis, Volodymyr Pasichnyk, à propos du concert donné par Maurice Ravel et Marguerite Long au Grand Théâtre (actuel Opéra) de Lviv le 16 mars 1932. Il s’agissait de faire faire une traduction française de cet article en ukrainien afin de le diffuser en France.

Hélas, après l’envoi de l’article, Stepan Zakharkin a totalement cessé de donner des nouvelles et semble avoir disparu. De sorte que le temps a passé sans que cette traduction soit réalisée. Dès le 24 février 2022, il nous a paru évident qu’il importait de s’occuper enfin de cette traduction française et de sa diffusion par le biais d’internet. Cette nécessité est apparue d’autant plus évidente que le 16 mars 2022 marque le 90e anniversaire du concert donné par Maurice Ravel et Marguerite Long à Lviv.

Après un appel lancé sur un forum de musicologues afin de trouver quelqu’un qui accepterait de se charger de la traduction, nous avons reçu de nombreuses réponses de France et du Canada, dont la première est venue de Nancy Hachem, de la Société française de musicologie, dont nous sommes heureux de divulguer la traduction aujourd’hui, et que nous remercions vivement pour son travail effectué en un court laps de temps et dans les circonstances actuelles.

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Nous avons fait le choix de publier conjointement les version française et ukrainienne de l’article de Volodymyr Pasichnyk.

Toute personne qui aurait connaissance d’autres documents sur le séjour de Maurice Ravel à Lviv autour du 16 mars 1932 et souhaiterait partager ses informations est invitée à écrire (en toute langue) à amisdemauriceravel@gmail.com

Manuel Cornejo, chercheur sur Maurice Ravel, président-fondateur des Amis de Maurice Ravel https://boleravel.fr

Maurice Ravel entouré de deux jeunes filles non identifiées en un lieu indéterminé (Lviv ?, Varsovie ?, Prague ?, Budapest ?, Bucarest ?…) lors de la tournée européenne du Concerto pour piano et orchestre (en sol) de 1932. Note 1.

Collection Manuel Rosenthal

Note 1 Toute personne qui serait en mesure d’identifier le lieu, la date et les deux jeunes filles est invitée à écrire à amisdemauriceravel@gmail.com

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Maurice Ravel à Lviv (1932) : reconstitution d’un événement grâce aux chroniques polonaises et ukrainiennes

Note 2

Volodymyr PASICHNYK

Institut pour l’étude des ressources bibliothécaires et artistiques, Bibliothèque scientifique nationale de Lviv (Ukraine) V. Stefanik 2, rue Bibliotechna, 79602 Lviv, Ukraine
e-mail : pasichnyk_v@i.ua

Traduction française
par
Nancy HACHEM Société française de musicologie 13 mars 2022

L’importante tournée de l’illustre compositeur français Maurice Ravel, qui s’est déroulée tout au long de l’année 1932, a traversé deux dizaines de grandes villes européennes  Note 3, et est arrivée le 16 mars à Lviv où grâce à la Société des artistes de musique et d’opéra a eu lieu son concert au Théâtre municipal, inauguré avec faste le 4 octobre 1900 ; c’est à présent le Théâtre national d’opéra et de ballet de Lviv Solomiya Krushelnytska. Le programme du concert était composé d’œuvres originales, notamment de la suite symphonique Le Tombeau de Couperin, de La Valse, du Bolero Note 4, du Concerto pour piano et des Tableaux d’une exposition de Modest Moussorgsky arrangés pour orchestre symphonique. Les œuvres ont été exécutées sous la direction de leur compositeur à l’exception de la suite Tableaux d’une exposition dirigée par Adam Dolzhitsky, directeur du théâtre à l’époque. Le Concerto pour piano, quant à lui, fut brillamment interprété par la pianiste française Marguerite Long Note 5.

Le récital a obtenu une succession de critiques positives par les presses polonaise et ukrainienne. Les critiques musicaux actifs tels qu’Alfred Plohn, Czesław Krzyżanowski, Tadeusz Jarecki, Stefanja Lobaczewska, Antin Rudnitsky et Vasyl Barvinsky ont tous fait part de leurs impressions. Chaque contributeur a exprimé avec plus ou moins d’enthousiasme son admiration pour la musique du compositeur. Les auteurs ont porté leur attention sur le style musical de Maurice Ravel : certains attestent de l’influence de Claude Debussy, Igor Stravinsky, Serge Prokofiev ; d’autres y

Note 2 Cet article a été publié en ukrainien dans l’édition : Culture du livre et de l’écriture scientifique. Histoire, méthodologie, source. Résumés et remarques. Conférence scientifique internationale (Lviv, 17-18 janvier 2012), Larysa Golovatova (ed.), Lviv, Independent History Center/Centre d’études historiques indépendantes, Institute of Historical Studies/Institut d’histoire de l’Ukraine de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine, Institut canadien d’études ukrainiennes, Université Albert, Université nationale « Lviv Polytechnique », 2012, p. 143-146.

Note 3 Voir Ivan Martynov, Maurice Ravel, Moscou, Musique, 1979, p. 258 (en russe) ; Hainrich Kralik, « Concert. Vienne », Die Musik [Berlin, Max Hesses Verlag], 24/1, mars 1932, p. 472 (en allemand) ; Mateusz Gliński, « Deux premières à l’Opéra de Varsovie. Festival Maurice Ravel », Muzyka, 9/3-4, mars-avril 1932, p. 94. (en polonais) ; Alfred Plohn, « Concert. Vienne », Die Musik [Berlin, Max Hesses Verlag], 24/2, septembre 1932, p. 932 (en allemand) ; S., « Maurice Ravel à la Philharmonie », Gazeta Polska, 4/73, 13 mars 1932, p. 8 (en polonais). Note de Manuel Cornejo : Voir Annexes 1 et 2. Pour un aperçu complet de la tournée, ou plutôt des tournées, de Maurice Ravel et de Marguerite Long de 1932, afin de divulguer prioritairement le Concerto pour piano et orchestre (plus connu sous son surnom de Concerto en sol), consulter le dossier « Le Concerto pour piano et orchestre (en sol) de Ravel (1932-1945) », par Manuel Cornejo, dans la base de données Dezède (Universités de Rouen, Montpellier, Toulouse) https://dezede.org/dossiers/id/461, ainsi que la carte géographique de cette tournée, réalisée pour les Amis de Maurice Ravel, par l’ingénieur cartographe Éric Van Lauwe, https://boleravel.fr/wp-content/uploads/RAVEL_1932_TOURNEES_EUROPE_CONCERTO.pdf.

Note 4 L’œuvre a été commandée par la danseuse et directrice de ballet Ida Rubinstein, native de Kharkiv/Kharkov en actuelle Ukraine. (Note de Manuel Cornejo)

Note 5 Durant leur séjour à Lviv, Maurice Ravel et Marguerite Long logèrent dans le superbe Hôtel George, comme l’information est largement connue sur place et évoquée dans les guides touristiques. Voir https://europebetweeneastandwest.wordpress.com/tag/maurice-ravel-in-lviv. (Note de Manuel Cornejo)

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voient la personnalité unique du maestro. Les critiques n’ont pas ignoré son autre casquette — son rôle de chef d’orchestre, plus discutable. Quant à la merveilleuse interprétation du Concerto pour piano par la pianiste Marguerite Long, celle-ci fut grandement saluée. Les premiers à avoir réagi à l’événement sont Alfred Plohn et Czesław Krzyżanowski, et ce, trois jours après le spectacle (le 19 mars) en publiant deux articles : le premier dans le journal Chwila Note 6, et le second dans le Wiek Nowy Note 7. Alfred Plohn a désigné Maurice Ravel comme le représentant le plus important de la musique française de l’époque. Il s’est surtout intéressé aux œuvres orchestrales du compositeur. Notamment, La Valse qui selon Alfred Plohn, a été écrite « dans l’esprit de l’immortel Johann [Strauss] et peut- être même dans celui de Richard Strauss », en ce que la musique est riche dans son traitement rythmique et harmonique. L’auteur de l’article a souligné la singularité des idées du compositeur, singularité qui s’incarne dans le langage harmonique et rythmique du Bolero, tandis que l’arrangement de la suite pour piano des Tableaux d’une exposition de Modest Moussorgsky est — selon le critique musical – divinement réalisé par Maurice Ravel. Alfred Plohn élève le concert de Maurice Ravel à Lviv au rang d’événement artistique de première importance.

Le compte rendu de Czeslaw Krzyżanowski ressemble fortement à celui d’Alfred Plohn. L’auteur ne cache pas son émotion en exprimant son admiration pour la musique de Maurice Ravel, qualifiant son apparition en concert à Lviv de « soirée solennelle de célébration de la musique dans notre ville ». Le critique s’est intéressé à l’organisation efficace du programme qui a permis aux auditeurs d’obtenir un aperçu général sur la musique du compositeur :

[…] C’est une bonne chose lorsque, dans un programme dense, il reste de la place pour des œuvres qui permettent d’observer la richesse des procédés d’instrumentation, la variété des couleurs ; de constater que le génie humain parvient à imaginer ces couleurs dans toutes sortes de combinaisons et d’arrangements instrumentaux.

Czeslaw Krzyżanowski a fait le grand éloge du Concerto pour piano et orchestre de M. Ravel tout en soulignant les remarquables prouesses de la pianiste Marguerite Long, dont le jeu a déclenché un « tonnerre d’applaudissements ».

Les compositions originales de Maurice Ravel La Valse, poème chorégraphique, le Bolero, ainsi que la version orchestrale des Tableaux d’une exposition de Moussorgsky, entendue dans la seconde partie du récital sont, selon Czeslaw Krzyżanowski des terrains d’exploration infinis d’orchestration et de jeu d’orchestre. Néanmoins et parallèlement à ces compliments, le critique a exprimé son avis à propos de la direction d’orchestre de Maurice Ravel et déclare que malgré l’enthousiasme vif et généreux du compositeur, nous ne pouvons le considérer comme un chef d’orchestre né ».

Czeslaw Krzyżanowski est le seul critique ayant remarqué que les musiciens jouaient non pas — comme à leur habitude — dans la fosse, mais sur scène ce qui a un effet acoustique grandiose. « Lviv peut être fière : elle a été visitée par le plus grand représentant de la musique française de l’époque et par l’un des plus célèbres compositeurs du monde, Maurice Ravel » Note 8 – c’est ainsi que commence l’article du compositeur et chef d’orchestre ukrainien Antin Rudnitsky dans le journal Dilo le 20 mars 1932. L’auteur a trouvé le style de Maurice Ravel typique de l’impressionnisme français, « la légèreté de la forme, la palette des couleurs orchestrales, le chimérisme des motifs, le “parfum” purement vaporeux de l’ensemble ». Le critique a comparé les créations de M. Ravel à celles d’autres des plus importants compositeurs du monde, notamment Richard Strauss et Igor Stravinsky. Cette comparaison a conduit à une conclusion en défaveur de Maurice Ravel dont l’œuvre et l’originalité ont été évaluées par Antin Rudnitsky comme « étonnamment petites ». Malgré la préférence du critique ukrainien pour la musique de Richard Strauss et Igor Stravinsky, il reconnaît tout de même la popularité des œuvres de Maurice Ravel qui « sont entrées dans le grand répertoire

Note 6 Alfred Plohn, « M. Ravel », Chwila, 14/4663, 19 mars 1932, p. 9 (en ukrainien).
Note 7 Czesław Krzyżanowski, « Maurice Ravel. 16. III. 1932 », Wiek Nowy, 19 mars 1932, p 7 (en polonais).
Note 8 Antin Rudnitsky, « Maurice Ravel. (Sur le concerto du compositeur) », Dilo, 20 mars 1932, p. 1 (en ukrainien).

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de l’orchestre, de la musique de chambre et de la musique pour piano dans le monde entier ». C’est par le Bolero qu’Antin Rudnitsky fut le plus séduit, tant par l’idée d’ostinato rythmique que par la qualité de l’écriture orchestrale :

Le Bolero est pensé d’une manière très intéressante : un seul motif court (probablement issu de la musique populaire espagnole) — se promenant à l’intérieur de chaque famille d’instruments, dans une gradation constante, sur un fond sonore monotone, avec un motif rythmique à deux temps exécuté par la caisse claire. Dans cette idée du motif rythmique, Ravel se révèle vraiment comme un grand compositeur — la caisse claire évolue jusqu’à prendre le rôle de soliste sans que cela ne demande de qualifications particulières de la part d’un virtuose. Je considère que c’est l’une des caractéristiques les plus fortes de l’orchestration de Ravel : la capacité d’utiliser les instruments de percussion avec les effets les plus somptueux, tout en tenant compte des données naturelles, petites, des « percussionnistes » d’orchestre ordinaires.

Le critique a fait l’éloge de l’interprétation du Concerto pour piano par Marguerite Long, qui, selon lui, « a tout simplement “dépassé” l’objectif du Concerto, soutenant pleinement l’orchestre et le chef-compositeur par sa clarté et sa sérénité ».

La suite pour piano de Modest Moussorgsky quant à elle est, selon Antin Rudnitsky, un chef- d’œuvre d’orchestration de Maurice Ravel, mais, comme le critique l’a fait remarquer « n’aurait-il pas été préférable que Ravel crée sa propre œuvre originale au lieu d’écrire des millions de partitions pour Tableaux d’une exposition ? ».

En conclusion de son article, Antin Rudnitsky, tout comme son collègue Czeslaw Krzyżanowski, a critiqué, Maurice Ravel, dans son rôle de chef d’orchestre :

Le compositeur dirigeait lui-même toutes les œuvres ; dès le premier geste de main levée, il fut évident pour tous qu’il n’est pas véritablement chef d’orchestre ; et par la suite, durant le concert — qu’il n’a pas la capacité d’assurer une direction. Cependant, l’orchestre, électrisé par la présence même du grand maestro, a fait de son mieux, et s’en est sorti dignement malgré un programme difficile et exigeant […] ».

Le 21 mars, dans le journal Słowo Polskie a été publiée une chronique du compositeur et chef d’orchestre Tadeusz Jarecki intitulé « Wrażenia z występu Ravela we Lwowie » Note 9. L’auteur y décrit la vie et le milieu dans lequel est né Maurice Ravel et y analyse les œuvres de ce dernier. Тadeusz Jarecki mentionne l’influence des chants et des danses populaires sur le futur grand compositeur, mais évalue aussi l’influence de la musique d’Henri Duparc, de Gabriel Fauré, de Camille Saint-Saëns, de Jules Massenet, de César Franck, ainsi que de Claude Debussy, d’Erik Satie et d’Igor Stravinsky. Depuis le premier quatuor à cordes, comme l’a confirmé Тadeusz Jarecki, chaque œuvre ultérieure de Maurice Ravel peut être considérée comme une nouvelle découverte dans le domaine de la création musicale. Il commente également l’évolution artistique du compositeur :

Grâce à un travail incessant de perfectionnement de ses compétences musicales, l’inoubliable montagnard des Pyrénées s’est d’abord élevé au rang de représentant de la musique française pour devenir finalement l’idole du monde musical tout entier.

Selon l’auteur, le concert des œuvres symphoniques de Maurice Ravel a donné aux habitants de Lviv une bonne occasion de se familiariser avec le style du compositeur et la manière dont ses œuvres sont exécutées rythmiquement. Тadeusz Jarecki a brièvement analysé chacune des pièces jouées lors du concert, en donnant une description fictive de leur style et de leur interprétation.

Note 9 Tadeusz Jarecki, « Impressions sur le concert de Ravel à Lviv », Słowo Polskie [Lviv], 36/79, 21 mars 1932, p. 8-9 (en polonais).

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L’auteur a particulièrement salué l’exécution rythmique du Concerto pour piano par Marguerite Long, la qualifiant de triomphe artistique. Тadeusz Jarecki remarque :

Ici, la collaboration de l’artiste de la même nationalité que le compositeur a permis de révéler non seulement la richesse de la composition dans sa forme externe, mais aussi à créer une forte intégrité artistique. […] C’était un beau triomphe de l’art et le public de Lviv a fait une grande ovation au compositeur et à l’artiste, les couvrant d’acclamations tonitruantes et de fleurs.

Contrairement à Antin Rudnitsky, qui considérait la composition des Tableaux d’une exposition de Moussorgsky comme une perte de temps, Tadeusz Jarecki a déclaré que, grâce à l’orchestration de Ravel, cette réalisation pouvait être élevée au rang de chef-d’œuvre de la suite orchestrale.

Dans le paragraphe conclusif de son article, le critique a rendu hommage à la Société des artistes de musique et d’opéra. Il a souligné qu’avec ce concert, la Société a ouvert une fenêtre sur l’Europe et a permis à l’orchestre de s’ouvrir et de s’élever au-dessus de son niveau habituel.

Une célèbre musicologue polonaise Stefanja Łobaczewska s’est également exprimée à propos de la soirée de Maurice Ravel Note 10. Tout comme Czeslaw Krzyżanowski, elle s’est intéressée au programme mené avec précision qui a révélé le profil et le chemin artistiques du compositeur. Par conséquent et de toute évidence, à partir de ses propres intérêts professionnels, Łobaczewska a accordé la plus grande attention aux questions d’esthétique musicale dans les œuvres de Ravel, à la psychologie de la perception de sa musique, au contact et à la connexion avec le public. L’auteure a expliqué que les auditeurs, pour qui la tradition est importante, ont trouvé dans les compositions de Ravel la confirmation d’une vision du monde où impressionnisme et romantisme se confondent, et ont été fascinés par la maîtrise technique du compositeur, ses innovations en matière d’harmonie et de forme, son ouverture d’esprit, qui est généralement réservée à quelques compositeurs contemporains. Cela se manifeste particulièrement dans le Bolero, qui est d’après Stefanja Lobachevska « la célèbre composition de Maurice Ravel qui a pris l’Europe entière d’assaut ».

L’événement ne fut pas ignoré non plus de l’éminent compositeur, pianiste et musicologue ukrainien Vasyl Barvinsky qui a laconiquement écrit ses commentaires dans l’article « Le concert du compositeur Maurice Ravel » publié dans le journal Novy Chas Note 11. Il a partagé l’avis de nombreux critiques, qui considèrent Maurice Ravel comme l’un des plus grands compositeurs français et qui racontent que son récital à Lviv a fait sensation. En rapprochant la musique de Maurice Ravel à celle de Claude Debussy en tant que deux représentants de l’impressionnisme français, Vasyl Barvinsky souligne que :

Ravel utilise non seulement la structure formelle de l’œuvre, mais aussi une ligne mélodique qui maintient la légèreté et l’expressivité du langage impressionniste. Si l’on ajoute que Ravel montre beaucoup de personnalité en tant qu’arrangeur, et que l’on ne s’avance pas dans des comparaisons avec d’autres héritiers de l’art musical, force est de constater que Ravel est l’une des meilleures figures musicales de l’époque actuelle. Les Français le considèrent comme leur Mozart.

Vasyl Barvinsky s’est prononcé très brièvement à propos des œuvres de Maurice Ravel jouées au concert du 16 mars 1932. Il éleva la suite symphonique Le Tombeau de Couperin au rang de plus belle œuvre du compositeur. Le Concerto pour piano de Maurice Ravel, selon l’avis de Vasyl Barvinsky, qui n’a pas échappé à l’influence d’Igor Stravinsky et surtout de Serge Prokofiev, a été « magnifiquement interprété par la pianiste de premier ordre Marguerite Long ». Le musicologue fut critique à propos du poème chorégraphique La Valse, et le décrit « d’un sentimentalisme moins prononcé dilué dans la couleur impressionniste » mais loue le Bolero où « la musique est “absolue” par sa superbe répétition du thème initial dans le même ton — en plus de l’art et de la forme intemporelle de l’instrumentation ».

Note 10 Stefanja Łobaczewska, « Concert du compositeur Maurice Ravel », Gazeta Lwowska, 122/67, 23 mars 1932, p. 6 (en polonais).

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Note 11 Vasyl Barvinsky, « Le Concerto du compositeur Maurice Ravel », Novy Chas, n°71, 1er trimestre 1932 (en ukrainien).

Tout en louant les qualités de Ravel dans le domaine de l’arrangement, Vasyl Barvinsky a elle aussi rencontré des difficultés à le considérer dans son rôle de chef d’orchestre, et déclare : « Le compositeur a lui-même dirigé ses œuvres originales — et qui sait s’il n’aurait pas obtenu un plus grand succès si quelqu’un d’autre avait dirigé ces œuvres ». Vasyl Barvinsky a également noté que le public avait manifesté un faible intérêt pour le concert en raison des tarifs extrêmement élevés des billets. Il faut dire que l’art et la musique de M. Ravel et du passé étaient importants aux yeux de Vasyl Barvinsky. Il est le seul musicologue ukrainien à commenter sa mort dans la nécrologie « Maurice Ravel est mort », en affirmant que « Ravel était également l’un des plus importants instrumentistes et arrangeurs contemporains pour orchestre » Note 12.

Le concert fut également rapporté dans la chronique «Towarzystwo Miłośników Opery sprowadziło francuskie mistrza Maurice Ravela » dans le mensuel Orkiestra de l’automne 1932 Note 13. Le concert a aussi été mentionné par Stefanja Łobaczewska dans les pages du magazine Muzyka (numéro 5-6) pour les mois de mai-juin 1932 dans la notice « Towarzystwo Miłośników Opery. Wskrzeszenie Filharmonii » Note 14. Malheureusement, aucun des contributeurs n’a fourni de détails sur le séjour de Maurice Ravel à Lviv, ou bien, le cas échéant, sur ses contacts professionnels ou privés. Cependant, il semble que le calendrier serré de la tournée européenne n’ait pas prévu d’activités supplémentaires.

Un autre fait mérite d’être signalé : en 1979 est publiée à Moscou la monographie d’Ivan Martynov intitulée Maurice Ravel — un recueil complexe et volumineux sur la vie et le parcours créatif du compositeur français. Malheureusement, en décrivant la grande traversée européenne de 1932, en nommant les régions et les villes, volontairement ou involontairement, l’auteur a omis de mentionner le concert à Lviv, et précise :

Le but principal du voyage de Ravel et de Marguerite Long était de familiariser le public avec le Concerto en sol. Pendant plusieurs mois, ils ont traversé de nombreuses villes et de nombreux pays. La tournée a commencé en Belgique avec des représentations à Anvers, Liège et Bruxelles. Ils se sont ensuite rendus en Autriche où ils ont été reçus très chaleureusement. […] Puis, ils se sont produits en Roumanie et en Hongrie (où eut lieu une rencontre avec Bartók et Kodály), en Tchécoslovaquie et en Pologne. Après le deuxième concours Chopin qui venait de prendre fin à Varsovie, le Concerto de Ravel devint l’événement phare de la vie musicale. Enfin, après être passés par Berlin, les interprètes sont arrivés en Hollande, où s’est terminée cette merveilleuse tournée […] » Note 15.

Les nombreux articles parus dans les périodiques de Lviv attestent que, malgré la crise économique générale qui en 1934, a entraîné la fermeture du théâtre municipal, et grâce aux efforts de la Société des artistes de musique et d’opéra de Lviv, le concert de Maurice Ravel a bien eu lieu le 16 mars 1932 à Lviv et a connu un grand triomphe.

Résumé : C’est dans le cadre de la tournée européenne du célèbre compositeur impressionniste Maurice Ravel qu’a lieu à Lviv le 16 mars 1932 l’un de ses concerts, avec sa participation comme chef d’orchestre. En s’appuyant sur les critiques publiées dans les journaux polonais et ukrainiens, l’article tente de reconstituer cet événement.

Mots-clés : Maurice Ravel, Marguerite Long, Société des artistes de musique et d’opéra de Lviv, Théâtre municipal, musique symphonique, impressionnisme.

Note 12 Vasyl Barvinsky, « Maurice Ravel est mort », Musique ukrainienne, n°1, 1938, p. 15-16 (en ukrainien).

Note 13 « La société des amateurs d’opéra a fait venir le maître français Maurice Ravel », Orkiestra, 3/4, avril 1932 (en polonais).

Note 14 Stefanja Łobaczewska, « Lviv. Société des amateurs d’opéra. La résurrection de la Philharmonie », Muzyka, 9/5-6, mai-juin 1932, p. 148 (en polonais).

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Note 15 Ivan Martynov, Maurice Ravel, Moscou, Musique, 1979, p. 258 (en russe).

 

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Le superbe Hôtel George de Lviv où Maurice Ravel et Marguerite Long logèrent mi-mars 1932

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Détail de la couverture de la première édition de la partition aux éditions Durand

Les dates et les étapes de la tournée européenne du Concerto pour piano et orchestre (en sol) de Maurice Ravel de 1932
avec Marguerite Long
par
Manuel Cornejo16 amisdemauriceravel@gmail.com

  1. Paris
  2. Anvers
  3. Liège
  4. Bruxelles
  5. Paris
  6. Vienne
  7. Bucarest
  8. Prague
  9. Londres
  10. Varsovie

11. Lviv
12. Berlin
13. Haarlem 14. Rotterdam 15. Amsterdam 16. La Haye 17. Arnhem 18. Budapest 19. Lyon
20. Paris
21. Bâle

Annexe 1

Les dates et les étapes de la tournée européenne du Concerto pour piano et orchestre (en sol) de Maurice Ravel de 1932 avec Marguerite Long par Manuel Cornejo Note 16 amisdemauriceravel@gmail.com

  1. Paris
  2. Anvers
  3. Liège
  4. Bruxelles
  5. Paris
  6. Vienne
  7. Bucarest
  8. Prague
  9. Londres
  10. Varsovie

11. Lviv
12. Berlin
13. Haarlem 14. Rotterdam 15. Amsterdam 16. La Haye 17. Arnhem 18. Budapest 19. Lyon
20. Paris
21. Bâle

 

14 janvier 1932
17 janvier 1932 et 18 janvier 1932 19 janvier 1932
21 janvier 1932
24 janvier 1932
2 février 1932
14 février 1932
18 février 1932
25 février 1932
11 mars 1932
16 mars 1932
21 mars 1932
5 avril 1932
6 avril 1932
7 avril 1932
9 avril 1932
11 avril 1932
18 avril 1932
25 avril 1932
29 novembre 1932
10 décembre 1932

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Note 16 Sources :
Manuel Cornejo, « Maurice Ravel chef d’orchestre (1899-1934) », Dezède, 6 juin 2020. ISSN 2269-9473 [Inventaire de 77 programmes dont ceux de la tournée de 1932]
-, « Le Concerto pour piano et orchestre (en sol) de Ravel (1932-1945) », Dezède, 14 février 2022. ISSN 2269-9473

[Inventaire de 122 auditions dans le monde du 14 janvier 1932 au 8 mai 1945, dont 79 du vivant de Maurice Ravel – dont 21 sous sa direction en 1932 et 1933-]

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Annexe 2

Carte géographique des tournées européennes du Concerto pour piano et orchestre (en sol) de Maurice Ravel en 1932 par Éric Van Lauwe ingénieur cartographe
(cliquer sur la carte pour accéder au fichier PDF)

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Photo de presse montrant Marguerite Long et Maurice Ravel sur un quai de la Gare de l’Est à Paris
devant le train Orient-Express Paris-Vienne-Budapest Excelsior, 31 janvier 1932, p. 6

МОРІС РАВЕЛЬ У ЛЬВОВІ (1932): реконструкція події за матеріалами польської та української

періодики* Володимир ПАСІЧНИК

Інститут дослідження бібліотечних мистецьких ресурсів, Львівська національна наукова бібліотека України ім. В. Стефаника

вул. Бібліотечна, 2, 79602 Львів, Україна, e-mail: pasichnyk_v@i.ua

Велике концертне турне визначного французького композитора Моріса Равеля, що розпочалося в січні 1932 року, пролягло через десятки великих європейських міст [3, с. 258; 7; 11; 13], а 16 березня сягнуло Львова, де за сприяння Львівського товариства прихильників музики й опери відбувся його концерт у Міському театрі (урочисто відкритий 4 жовтня 1900 р.) (тепер це Львівський національний театр опери та балету імені Соломії Крушельницької). Програма концерту складалася з оригінальних творів, а саме: симфонічної сюїти “Le Tombeau de Couperin”, поеми “Valse”, “Bolero”, фортепіанного концерту та інструментованої композитором для симфонічного оркестру фортепіанної сюїти Модеста Мусоргського “Картинки з виставки”. Твори прозвучали під орудою автора, окрім сюїти “Картинки з виставки”, якою диригував Адам Должицький (на той час директор театру). Фортепіанний концерт блискуче виконала французька піаністка Маргаріт Лонґ (Marguerite Long).

Концерт отримав низку схвальних відгуків на сторінках польської та української періодики. Враженнями поділилися музичні критики й діячі Альфред Плогн, Чеслав Крижановський, Тадеуш Ярецкі, Стефанія Лобачевська, Антін Рудницький, Василь Барвінський. Кожен із дописувачів, у більшій чи меншій мірі, висловив своє захоплення музикою композитора. Автори звернули увагу на музичний стиль М. Равеля (хтось підкреслював вплив Клода Дебюсі, Ігоря Стравінського, Сергія Прокоф’єва, хтось бачив авторську неповторну індивідуальність). Не оминули увагою критики його другу іпостась – роль дириґента (більшість критично). Високу оцінку отримала піаністка Маргаріт Лонґ за чудову інтерпретацію фортепіанного концерту М. Равеля.

Першими на подію відреаґували Альфред Плогн (Alfred Plohn) і Чеслав Крижановський (Czesław Krzyżanowski), через три дні (19березня) опублікувавши статті: перший – у газеті “Chwila” [12], другий – у газеті “Wiek Nowy” [8]. А. Плогн найменував Моріса Равеля найяскравішим представником тогочасної французької музики. Він звернув увагу на оркестрові твори композитора. Зокрема “Вальс”, на думку А. Плогна, написаний в “дусі безсмертного Йоганна [Штрауса], а, можливо Ріхарда Штрауса” [12], проте суттєво збагачений ритмічними та гармонічними досягненнями. Автор статті підкреслив оригінальність ідей композитора, що втілилася у гармонічній і ритмічній мові “Болеро”, а інструментування фортепіанної сюїти М. Мусоргського “Картинки з виставки”, на думку музичного критика зроблено М. Равелем у чудовий спосіб. А. Плогн відніс концерт М. Равеля у Львові до першорядної артистичної події.

* Тези цієї статті були опубліковані у виданні: Книжкова та рукописна культура: історія, методологія, джерельна база: тези доповідей і повідомлень : міжнародна наукова конференція (Львів, 17- 18 травня 2012 р.) / упорядкування і наукова редакція Лариси Головатої ; Центр незалежних історичних студій ; Інститут історії України НАН України ; Канадський інститут українських студій Альбертового університету ; національний університет «Львівська політехніка». – Львів, 2012. – С. 143-146.

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Відгук Ч. Крижановського за змістом близький до відгуку А. Плогна. Автор з неприхованою емоційністю висловив свою прихильність до музики М.Равеля, називаючи його концерт у Львові “урочистим вечором святкування музики в нашому місті” [8]. Рецензент звернув увагу на добре укладену програму, яка дозволила слухачам отримати загальне враження про музику композитора: “… це добре, що в насиченій програмі знайшли місце твори, які дали можливість споглядати у всій повноті багатство інверсії і колористики, у цій незліченній кількості кольорів, яке людський геній уміє добувати і зіставити у всіляких комбінаціях небагатьох зрештою інструментів” [8]. Ч. Крижановський високо оцінив Концерт для фортепіано з оркестром М. Равеля і одночасно підкреслив виняткову майстерність піаністки Маргаріт Лонг, гра якої викликала “грім оплесків” [8].

Оригінальні композиції М. Равеля “Вальс, хореографічна поема”, “Болеро” та його оркестрова версія “Картинки з виставки” М. Мусоргського, що прозвучали у другому відділі концерту, на думку Ч. Крижановського становлять необмежений простір для маневру оркестрування та самого оркестру. Водночас рецензент дещо критично висловився про М. Равеля як дириґента “Незважаючи на ввічливе і щире захоплення композитором, не здається нам щоб був народжений диригентом” [8].

Ч. Крижановський єдиний з рецензентів хто звернув увагу на те, що музиканти грали не в оркестровій ямі, як зазвичай, а на сцені, що дало чудовий акустичний результат.

“Львів може гордитися: його відвідав найвизначніший представник сьогоднішньої французької музики і один з найбільш-відомих композиторів світа, Моріс Равель” [4], – так починається стаття українського композитора і дириґента Антона Рудницького в газеті “Діло” за 20 березня. Автор вважав типовим для стилю М. Равеля, як представника французького імпресіонізму, “легкість форми, барвистість орхестрової палітри, химерність мотивіки, чисто париська «ароматність» цілости” [4]. Рецензент удався до зіставлення творчості М.Равеля й інших чільних представників світової музики, зокрема, Ріхарда Штрауса та Ігоря Стравінського. Порівняння, проте, привело до висновків не на користь М. Равеля, творче надбання якого А. Рудницький оцінив як “дивно мале”. Зрима прихильність українського критика до музики Р.Штрауса та І.Стравінського, не завадила йому все ж визнати неабияку популярність творів М. Равеля, що “увійшли у постійний репертуар орхестр, камерних ансамблів й пяністів усього світу” [4]. А. Рудницькому найбільше припав до вподоби музичний твір “Болеро”, як з огляду на ідею ритмічного остинато, так і на мистецтво оркестрового письма: “Дуже цікаво задумано «Болеро»: один короткий мотив (мабуть оригінальний народній еспанський) – переведений через усі групи інструментів, у постепенній градації, на тлі монотонного, двох-тактового ритмічного мотиву малого барабанчика. В цій ідеї того ритмічного мотиву є Равель справді великим – маленький барабан виростає до ролі сольового інструменту, не вимагаючи зрештою від ніякого віртуоза спеціальних кваліфікацій. Уважаю, що це одна з найсильніших прикмет орхестровки Равеля: вміння використовувати ударні інструменти в найріжнорідніших ефектах маючи однак все на увазі природні, невеликі, дані звичайних орхестрових «ударників»” [4]. Схвально відгукнувся рецензент про виконавицю фортепіанного концерту М. Лонґ, яка, на його думку “просто «перевиконала» всі завдання концерту, всеціло підтримуючи своєю певністю і спокоєм орхестру і диригента – композитора” [4].

Фортепіанна сюїта М. Мусоргського, на думку А. Рудницького була мистецьки оркестрована М. Равелем, проте, як зауважив він “ чи все таки не краще було би, колиб Равель створив за час, який він мусів витратити на написання міліонів нотних голівок партитури «Картинок з виставки» – якийсь власний, оригінальний твір?” [4].

На завершення А. Рудницький, як і польський колеґа Ч. Крижановський, розкритикував М. Равеля як дириґента: “Всіми творами диригував сам композитор; при першому піднесенні руки стало всій ясно, що він не диригент; а впродовж концерту – що він за диригування й не повинен братися. Однак орхестра, зелектризована самою присутністю великого творця, старалася, як можна, і з честю вийшла з досить важкої і складної програми концерту… ” [4].

21 березня, у газеті “Słowo Polskie” з’явилася обширна публікація польського композитора і дириґента Тадеуша Ярецкого (Tadeusz Jarecki) “Wrażenia z występu Ravela we Lwowie” [6]. Автор відтворив життєпис М. Равеля, схарактеризував середовище, в якому він народився, та проаналізував його твори. Т. Ярецький наголосив на впливі народних пісень і танців на майбутнього композитора, музики Генрі Дюпарса, Ґабріеля Форе, Каміля Сен-Санса, Жюля Массне, Сезара Франка, а також Клода Дебюсі, Еріка Саті, Ігоря Стравінського. Від першого струнного квартету, як стверджував Т. Ярецький, кожний наступний твір М. Равеля можна вважати відкриттям у галузі музичної техніки. Він також наголосив на творчій еволюції композитора, адже: “Завдяки безперервній роботі над поглибленням своїх музичних засобів, непомітний горянин з Піренеїв виріс до представника французької музики, і, нарешті, став кумиром усього музичного світу” [6, с. 8]. За словами автора, концерт симфонічних творів М. Равеля дав львів’янам гарну можливість познайомитися з творчою манерою композитора щодо способу і темпів виконання своїх творів. Т. Ярецький коротко проаналізував кожен із творів, що звучали на концерті, давши фахову характеристику їхньому стилю та виконанню.

Особливо автор відзначив винятково ритмічне виконання фортепіанного концерту М. Лонґ, назвавши його артистичним тріумфом. Т. Ярецький зазначив: “Тут співпраця артистки цієї самої національності помогла композиторові виявити не тільки багатство зовнішньої сторони композиції, але і створити сильну художню цілісність. […] Це був справедливий тріумф мистецтва і львівська публіка приготувала композиторові й артистці велику овацію, нагороджуючи їх бурхливими оплесками та квітами” [6, с. 9].

На відміну від А. Рудницького, який інструментування сюїти М. Мусоргського “Картинки з виставки” вважав марно затраченим часом, Т. Ярецький наголосив, що завдяки інструментуванню М. Равеля цей твір можна віднести до шедеврів оркестрових сюїт.

В заключному абзаці своєї статті рецензент висловив подяку Товариству шанувальників музики і опери. Він підкреслив, що цим концертом Товариство відкрило вікна в Європу і дало можливість розкритися оркестру, який своєю грою піднявся вище звичайного рівня.

На концерт М. Равеля відгукнулася відомий польський музикознавець Стефанія Лобачевська (Stefanja Łobaczewska). Як і Ч. Крижановський, вона звернула увагу на вдалу і надзвичайно точну програму, що відображала творчий профіль і шлях композитора. Виходячи, очевидно, із власних професійних зацікавлень, С. Лобачевська більше місця відвела питанням музичної естетики у творчості М. Равеля, психології сприймання його музики, контакту і порозуміння композитора з авдиторією. Авторка зазначила, що слухачі, для яких важить традиція, знаходять у композиціях М. Равеля підтвердження свого світогляду, переживають відчуття єднання доби романтизму з духом імпресіонізму, їх зачаровує технічна майстерність композитора, його новації в гармонії та формі, його безпосередність, яка притаманна лише поодиноким композиторам сучасності і найсильніше виявилася в “Болеро”, на погляд С. Лобачевської, – “знаменитої композиції М. Равеля, що штурмувала всю Європу” [9].

Не проіґнорував подію визначний український композитор, піаніст і музикознавець Василь Барвінський, лаконічно виклавши свої міркування у статті “Композиторський концерт Моріс Равеля”, опублікованій у газеті “Новий час” [1]. Він поділяв думку інших

критиків, що М. Равель є одним із найвизначніших французьких композиторів, а його концерт у Львові вважав музичною сенсацією. Порівнюючи музику М. Равеля і Клода Дебюсі, як обох представників французького імпресіонізму В. Барвінський зазначив: “У Равеля зарисовується багато виразнійше не тільки формальна структура твору але і мельодійна лінія, зберігаючи при тому усю питому імпресіоністичній музичній мові легкість виразу та запашність настрою. Коли додати до того що і в ділянці інструментовки виявляє Равель чи не найбільше своєї індивідуальности, то не входячи в порівнання його значіння з іншими Корифеями сучасного музичного мистецтва – все таки треба визнати Равеля одною з найвизначніших музичних постатей сучасної доби. Французи уважають його своїм Моцартом” [1].

В. Барвінський дуже стисло висловився про твори М. Равеля, що прозвучали на концерті 16 березня 1932 р. Симфонічну сюїту “Le Tombeau de Couperin” він відніс до найкращих творів композитора. Фортепіанний концерт М.Равеля, на думку В. Барвінського, що не позбавлений певного впливу Ігоря Стравінського й особливо Сергія Прокоф’єва, був “виконаний прекрасно першорядною пяністкою Марґерітою Льонґ” [1]. Критично висловився музикознавець про хореографічну поему “Valse”, як він назвав її “менче переконуючу віденською сентиментальністю потягненою імпресіоністичною поволокою” [1] та “Bolero”, “що мучить як «абсолютна» музика надмірним повторенням в тій самій тонації початкової теми – помимо мистецької і так ріжноманітної форми інструментовки” [1].

Оцінюючи заслуги М. Равеля в ділянці інструментування, В. Барвінський також не сприйняв його у ролі дириґента, зауваживши: “Ориґінальними своїми творами дириґував сам композитор – і хто знає чи не осягнувби він значнійшого успіху – колиб тими творами дириґував хто інший” [1]. В. Барвінський звернув увагу й на те, що зацікавлення публіки концертом було досить слабе з причин надмірно високих цін. Треба зауважити, що постать і музика М. Равеля і надалі перебували в полі зору В. Барвінського. Він єдиний з українських музикознавців відгукнувся на його смерть некрологом “Моріс Равель помер”, зазначивши, що “Равель належав теж до найвизначніших сучасних інструментаторів і орхестральних кольористів” [2].

Про концерт інформувала також хронікальна нотатка “Towarzystwo Miłośników Opery sprowadziło francuskiego mistrza Maurice Ravela” у місячнику “Orkiestra” за квітень 1932 року [14]. Ще раз згадала про концерт С. Лобачевська на сторінках журналу “Muzyka” число 5-6 за травень-червень 1932 року у повідомленні “Towarzystwo Miłośników Opery. Wskrzeszenie Filharmonii” [10]. На жаль, ніхто з дописувачів не подав жодних деталей про побут М. Равеля у Львові, його професійні чи приватні контакти, якщо такі були. Проте, виглядає, що надто стислий графік європейського міжнародного турне додатковим заходів не передбачав.

Варто наголосити ще на одному факті: у 1979 році в Москві вийшла друком монографія Івана Мартинова “Моріс Равель” [3] – ґрунтовне, велике за обсягом видання про життєвий і творчий шлях французького композитора. На жаль, описуючи велике європейського турне 1932 року, називаючи країни та міста, випадково чи зумисно, автор пропустив інформацію про концерт у Львові, зазначивши: “Головною метою поїздки Равеля і Маргаріт Лонґ було ознайомлення публіки з Концертом G-dur. Протягом декількох місяців вони об’їхали багато міст і країн. Турне почалося з Бельгії – концерти відбулися в Антверпені, Льєжі та Брюсселі. Потім вони попрямували до Австрії, де їх зустріли з особливою теплотою. […] Далі – виступи в Румунії, Угорщині (зустріч з Бартоком і Кодаєм), Чехословаччини і Польщі. У Варшаві тільки що закінчився Другий шопенівський конкурс, і Концерт Равеля став новою сенсацією музичного життя. Через Берлін артисти приїхали в Голландію, де і завершилося чудове турне…” [3, с. 258]. Натомість публікації у львівській періодиці красномовно стверджують, що, попри

загальну економічну кризу, яка невдовзі, у 1934 році, призвела до закриття Міського театру, і завдяки зусиллям Львівського товариства шанувальників музики і опери концерт Моріса Равеля у Львові таки відбувся 16 березня 1932 року з великим тріумфом.

1. Барвінський В. Композиторський концерт Моріс Равеля. З концертової салі / В. Барвінський // Новий час. – 1932. – No 71. – 1 квіт.

2. Барвінський В. Моріс Равель помер / В. Барвінський // Українська музика. – 1938. – No 1. – С. 15-16.

3. Мартынов И. Морис Равель. Монография / И. Мартынов. – Москва : Музыка, 1979. – 335 с.

4. Рудницький А. Моріс Равель. (З нагоди композиторського концерту) / Антін Рудницький // Діло. – 1932. – Ч. 61. (13.010). – 20 бер. – С. 1.

5. Gliński M. Dwie premjery w Operze Warszawskiej. Festival M. Ravela / Mateusz Gliński // Muzyka. – 1932. – Rok IX. – Marzec-Kwiecień. – No 3-4.. – S. 94.

6. Jarecki T. Wrażenia z występu Ravela we Lwowie / Tadeusz Jarecki // Słowo Polskie. – Lwow. – 1932. – Rok XXXVI. –No 79. – 21 marca. – S. 8-9.

7. Kralik Hainrich. Koncert. Wien / Hainrich Kralik // Die Musik : Monattsschrift Herausgegeben von Bernard Schuster XXIV. Jahrgang. – Berlin. – Max Hesses Verlag . – Erster Halbjahrsband. – 1932. – März. – S. 472.

8. Krzyżanowski C. Maurice Ravel. 16. III. 1932 / Czesław Krzyżanowski // Wiek Nowy. – 1932. – 19 marca. – S.7.

9. Łobaczewska S. Koncert kompozytorski Maurycego Ravela / Stefanja Łobaczewska // Gazeta Lwowska. – 1932. – Rok 122. – No 67. – 23 marca. – S.6.

10. Lobaczewska S. Lwów. Towarzystwo Miłośników Opery. Wskrzeszenie Filharmonii / Dr. Stefanja Lobaczewska // Muzyka. – 1932. – Rok IX. – Maj-Czerweiec. – No 5-6. – S. 148. 11.Plohn Alfred. Koncert. Wien / Alfred Plohn // Die Musik : Monattsschrift Herausgegeben von Bernard Schuster XXIV. Jahrgang. – Berlin. – Max Hesses Verlag . –

Zweiter-r Halbjahrsband. – 1932. – Sept. – S. 932.
12. Plohn A. M. Ravel / Alfred Plohn // Chwila. – 1932. – Rok XIV. – No 4663. – 19

marca. – S.9.
13. S. Maurice Ravel w Filharmonii / S. // Gazeta Polska. – 1932. – Rok IV. – Na 73. –

13 marca.– S. 8.
14. Towarzystwo Miłośników Opery sprowadziło francuskiego mistrza Maurice Ravela

// Orkiestra. – 1932. – Rok III. – Kwiecień. – No 4 (19).

Анотація: У рамках європейського турне визначного французького композитора- імпресіоніста Моріса Равеля, у Львові 16 березня 1932 р. відбувся його авторський концерт. Опираючись на відгуки, що були опубліковані на сторінках польської та української періодики, у статті робиться спроба реконструювати цю подію.

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Ключові слова: Моріс Равель, Маргаріт Лонґ, Львівське товариства прихильників музики й опери, Міський театр, симфонічна музика, імпресіонізм.

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Maurice Ravel et la pianiste Marguerite Long reçus à l’Ambassade de France à Prague (Palais Buquoy)
par l’ambassadeur de France à Prague, François-Charles Roux et son épouse (parents de la romancière Edmonde-Charles Roux)
Vers le 18 février 1932

En pensant bien sûr très fort à Lviv en ce moment…

Ce mercredi 16 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

Pour le 147e anniversaire de la naissance de Maurice Ravel, à Ciboure, le dimanche 7 mars 1875, à 22 heures, au 12 rue du Quai…

08mar

En l’honneur du  147e anniversaire de la naissance de Maurice Ravel, à Ciboure, le dimanche 7 mars 1875, à 22 heures, au 12 rue du Quai,

Manuel Cornejo, Président de la Société des Amis de Maurice Ravel, m’a très aimablement adressé ceci :

Ce lundi 7 mars 2022 marque le 147e anniversaire de la naissance de Maurice Ravel à Ciboure le dimanche 7 mars 1875 à 22h au 12 rue du Quai, Quai Maurice Ravel depuis 1929-1930, né d’un ingénieur suisse fixé à Paris, Pierre Joseph Ravel, et d’une native de Ciboure, Marie Delouart, qui se sont rencontrés en Espagne, à Madrid et/ou Aranjuez en 1872, et se sont mariés l’année suivante à Paris (18e), unis par Georges Clemenceau en personne.
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A cette occasion, nous vous informons de la mise en ligne de deux importants dossiers documentaires, réalisés par votre serviteur, sur les deux Concertos de Ravel dans la base de données de programmes de concerts Dezède (Universités de Rouen, Montpellier, Toulouse), projet cofondé et coprésidé par les professeurs d’université Yannick Simon et Joann Elart.
https://dezede.hypotheses.org/3524

LES DEUX CONCERTOS (À UNE ET DEUX PATTES) DE RAVEL (1932-1945)

07/03/2022 YANNICK SIMON

Après les quatre dossiers « Le Bolero de Ravel (1928-1945) » (705 événements), « Maurice Ravel chef d’orchestre (1899-1934) » (77 concerts), « Les créations de L’Enfant et les sortilèges de Ravel » et « Les créations de L’Heure espagnole », Manuel Cornejo consacre, à l’occasion du 90e anniversaire de leur création en janvier 1932, deux nouveaux dossiers aux deux Concertos de piano de Ravel « à une patte » (main gauche) et « à deux pattes » (en sol) — comme Ravel les évoque avec humour dans une lettre de 1930 à Philippe Gaubert. Les deux œuvres sont composées simultanément, de 1928 à 1931 pour le Concerto pour piano et orchestre (plus connu comme Concerto en sol) et de 1929 à 1930 pour le Concerto pour la main gauche.

Ces dossiers tâchent de réunir le plus grand nombre d’auditions à travers le monde de ces deux chefs-d’œuvre, depuis leur création jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale : 70 auditions du Concerto pour la main gauche depuis sa création le 5 janvier 1932 au Musikverein de Vienne par son commanditaire et dédicataire Paul Wittgenstein, pianiste manchot autrichien ayant perdu son bras droit lors de la Première Guerre Mondiale ; 121 auditions du Concerto en sol depuis sa création le 14 janvier 1932 par sa dédicataire Marguerite Long et l’orchestre des Concerts Lamoureux sous la direction de Maurice Ravel.

Les dossiers tâchent également de réunir le plus grand nombre de comptes rendus des premières auditions parisiennes des deux Concertos. Dans le cas du Concerto pour la main gauche, du fait de la contrariété de Maurice Ravel quant au non respect de ses intentions par Paul Wittgenstein (une première parisienne le 25 mars 1932 dut être ajournée au 17 janvier 1933), ont été réunies le plus de comptes rendus possible de l’audition du 19 mars 1937 par Jacques Février, choisi par Marguerite Long et Maurice Ravel pour être le premier pianiste après Wittgenstein à jouer l’œuvre en public, et à le faire avec fidélité à la partition.

Tout internaute disposant d’éventuelles sources complémentaires sur les concerts inventoriés peut nous contacter en vue de leur incorporation à Dezède.

Contact : amisdemauriceravel@gmail.com

Consulter le dossier « Le Concerto pour la main gauche de Ravel (1932-1945) »

Manuel Cornejo
Et c’est avec un très grand plaisir que je partage ici les accès à ces passionnantes contributions à la connaissance des créations de ces deux chefs d’œuvre du cher Maurice Ravel…
Ce mardi 8 mars 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

En poursuivant les recherches sur les domiciliations cibouriennes des Delouart et apparentés, de la branche maternelle de Maurice Ravel…

21nov

Voici le courriel que je viens d’adresser ce dimanche après-midi au président des Amis de Maurice Ravel,

qui vient très aimablement de me procurer une aide pour le déchiffrement _ assez difficile ! _ de l’acte de baptème de Marie-Baptiste Delouart, en date du 30 juin 1782,

en réponse à son courriel de réponse à ma demande initiale de secours, de vendredi dernier ;

que, pour commencer, voici :

Les archives municipales de Ciboure ont continué de numériser divers actes d’état-civil.

Ainsi voici un lien bien utile à l’acte de baptême de Marie-Baptiste Delouart, en date du 30 juin 1782, comportant la mention de sa naissance, la veille, le 29 juin 1782 :
La graphie de ce texte est malheureusement un peu difficilement lisible dans sa seconde partie.
Mais peut-être saurez-vous mieux la déchiffrer que moi…
Je viens d’intégrer un lien à l’image de ce document dans l’article que je suis en train de terminer :
Je verrai si je pourrai lui adjoindre, ou pas, de nouvelles données ; et cela m’est à tout moment facile…
Je poursuis en effet ma recherche d’identification des divers domiciles à Ciboure des divers cousins de Marie Delouart,
la mère de Maurice Ravel…
Avec toujours l’espoir de parvenir à identifier quelles personnes se cachent sous les noms assez étranges de « Sabadin Quinior » et « Eslonta Maicourné », 
tels que Maurice Ravel les a écrits (dans sa lettre à Marie Gaudin du 22 juin 1911)
d’après ce qu’il percevait _ non sans difficulté… _ de ce que prononçait sa mère, qui n’écrivait jamais…
D’ailleurs les graphies mêmes des noms lors de la rédaction des actes d’état-civil, varient beaucoup, en ce pays basque :
par exemple, les variantes du nom « Goyenague », « Goyhenague », « Doyhenard » ou « D’Oyhenart »…
Chaque greffier se fiant, comme il le pouvait, à ce que parvenait à distinguer son oreille…
À suivre
 
Francis Lippa, à Bordeaux
Voici maintenant la réponse d’un sien ami généalogiste qu’il a consulté ;
et qu’il vient de me faire parvenir ce matin :
« Je pense que vos interrogations portent essentiellement sur l’identité des parrain et marraine _ de Marie Delouart, à Ciboure le 30 juin 1782. Autant pour le parrain _ Bernard Mignagoren _, je n’ai pas trop d’hésitation, autant pour la marraine _ Marie XXX _, le nom de famille est trop illisible pour faire même seulement une hypothèse. Les registres étant rédigés en deux exemplaires, conservés l’un en principe aux archives municipales, l’autre aux archives départementales, vous aurez peut-être plus de chance avec l’autre registre.
Le trente juin 1782 a été baptisée Marie Delouart, fille de Gratien Delouart et de Sabine (Sabadine ?) Laxague sa femme, née hier deux heures après-midi, le parrain Bernard Mignagoren qui la fait tenir par Jean Mignagoren, oncle paternel, et la marraine Marie XXX tante maternelle qui n’ont pas signé pour ne le savoir.« 

Les parrain et marraine de cette petite Marie Delouart qui naît à Ciboure le 29 juin 1782, sont :
_ d’une part un oncle de l’enfant, Bernard Mignagoren, né à Ciboure en 1744 ; marié à Ciboure à Marie-Baptiste Delouart (née à Ciboure en 1745, fille de Miguel Delouart et Marguerite Mourguy ; et sœur aînée de Gratien Delouart, le père de la petite Marie-Baptiste Delouart _ né à Ciboure le 1er mai 1748, Gratien Delouart décèdera à Ciboure le 21 août 1798_ ) ; et qui décèdera à Ciboure, quartier d’Agorette, maison MartinenBaita, le 21 novembre 1796) _ et c’est l’oncle paternel de l’enfant, et un probable frère de Bernard Mignagoren, Jean Mignagoren, qui tient, ce 30 juin 1782,  l’enfant à baptiser sur les fonts baptismaux _ ;
_ et d’autre part la tante maternelle de l’enfant, une sœur (ou une belle-sœur) de la mère de l’enfant, Sabine Laxague (née à Ciboure le 24 novembre 1752, celle-ci décèdera à Ciboure, quartier de la Place, maison Lamarcenia n° 137, le 27 février 1845, âgée de presque cent ans…) : probablement une Marie Laxague, fille, elle aussi, de Pierre Laxague et de Marie Doyambéhère, qui se sont mariés à Ciboure le 16 avril 1749 _ Marie Doyambéhère décèdera à Ciboure le 4 octobre 1785.
Le couple formé par Bernard Mignagoren et son épouse Marie-Baptiste Delouart, aura lui-même trois enfants :
le 17 avril 1782, une fille, Marie Mignagoren, dont le parrain est son oncle maternel Gratien Delouart, et par procuration Pierre Laxague _ peut-être le grand-père maternel de l’enfant, à moins que ce ne soit un oncle maternel… _, et qui décèdera, à Ciboure, quartier d’Agorette, maison n° 196, le 19 avril 1809, à l’âge de 27 ans ;
une seconde fille, Gracieuse Mignagoren, née le 29 août 1784, et qui décèdera à Ciboure le 30 septembre 1785, à l’âge de 18 mois ;
et un fils, Bertrand Mignagoren, à Ciboure le 10 septembre 1786, et qui décèdera, célibataire, à Ciboure, quartier de Bordagain, maison Pendichenetthequia, le 29 août 1855, à l’âge de 68 ans. …
Toute aide compétente de déchiffrage des graphies de documents d’archives est mieux que bienvenue !!!
Merci de votre aide ; je connais bien votre charge de travail _ j’ai corrigé des tombereaux de copies…
Et je sais aussi combien la moindre recherche peut prendre énormément de temps…
Je viens de lire en entier les 240 pages « Ciboure 400 ans d’histoire » de Guy Lalanne, le président de l’Association Jakintza de Ciboure, qui comporte, aux pages 111 à 126n et 201-202, la liste des noms (basques) de toutes les maisons de Ciboure, telles que répertoriées dans le cadastre napoléonien de 1831 : c’est déjà çà !
Mais je regrette que ces noms de maison, classées par quartier, et avec des précisions des noms de rues actuelles, ne soient pas là associés à leurs numéros ;
même si je suppose que ces numérotations ont aussi dû varier dans le temps…
J’avais réalisé, en mon blog, un travail similaire (noms des rues, et variations des numérotations) pour les maisons de Saint-Jean-de-Luz,
en mon article du 2 novembre 2019 :
Chaque fois, c’est un travail minutieux et très long…
En tout cas, je viens de relever, et c’est précieux, à la page 220 du « Ciboure 400 ans » de Guy Lalanne _ mais sans mention de la source de cette précieuse information… _
que « Sabine Delouart, la grand-mère de Maurice, vivait rue Pocalette, maison Sorrondo » ;
soit un nom de maison qui n’est hélas pas mentionné dans le listing des pages 111 à 125 de ce même très riche « Ciboure 400 ans d’histoire » ;
pas davantage, non plus, que dans le document de 1806 (ou 1816 ?) auquel j’avais renvoyé par un lien dans mon article du 14 avril 2019 : 
Recevoir quelque aide là-dessus de la part des Cibouriens serait mieux que bienvenu !!!!
Bon dimanche !
et bon travail !..
Francis Lippa, à Bordeaux
Voilà une petite pierre supplémentaire à l’édifice de recherche en cours, à propos des domiciliations cibouriennes des parents et cousins de Marie Delouart et son fils Maurice Ravel…
Ce dimanche 21 novembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Des découvertes fraîches de ce matin concernant certains des cousins cibouriens de Marie Delouart, la mère de Maurice Ravel ; à commencer par les noms de Simon et Paul Goyenague, qui figurent parmi les successifs propriétaires de la maison Kustorronea, située 21 Quai Maurice Ravel à Ciboure : à 4 maisons de la maison dite aujourd’hui « Maurice Ravel », située au 27 du même Quai Maurice Ravel…

10nov

Ma très brève virée ce matin à Saint-Jean-de-Luz

n’a pas été tout à fait vaine pour mon travail de longue haleine en cours, concernant les cousins cibouriens de la cibourienne mère de Maurice Ravel, Marie Delouart…

J’ai en effet pu me procurer les plus récents numéros (94 et 95) de la revue de la très féconde Association Jakintza, de Ciboure ;

et il se trouve que le n° 94 (de juin 2021), intitulé « Ciboure – Ziburu Rue du Quai« , est consacré aux maisons du Quai Maurice Ravel (et à leurs arrières, donnnant sur la rue Pocalette).

Maisons dont sont cités pas mal _ mais pas tous ? _ d’anciens propriétaires,

dont, pour la Maison Kustorronea, du 6 rue du Quai et 6 rue Pocalette (aux pages 21 et 22 de ce numéro 94 de la revue Jakintza) _ aujourd’hui 21 Quai Maurice Ravel et 12 rue Pocalette _,

Simon Goyenague (Ciboure, 22 novembre 1821 – Ciboure, 18 novembre 1890),

« marin qui demeure à Ciboure« , qui achète la maison le 20 mars 1864 à Jean Larralde, « cordonnier, propriétaire à Saint-Jean-de-Luz » ;

puis, en 1890, son fils Paul Goyenague (Ciboure, 19 août 1854 – Ciboure, 6 mars 1927),

« propriétaire » et « capitaine au long cours« , qui acquiert de la commune de Ciboure « la parcelle de terrain entre sa maison et la rue du quai » (soit le porche attenant à la maison).

Et en 1902, Paul Goyenague « demande l’autorisation de reconstruire la façade de sa maison située dans la traverse de Ciboure, le long de la route maritime de Ciboure à Socoa« . Et « cette reconstruction porta sur l’ensemble de la maison, à la fois rue Pocalette et rue du Quai » :

soient des informations bien intéressantes pour notre recherche des cousinages cibouriens de Maurice Ravel (Ciboure, 7 mars 1875 – Paris, 28 décembre 1937) et de sa mère, la cibourienne Marie Delouart (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris, 5 janvier 1917)… 

À comparer avec le nom des Goyenague de Ciboure tel qu’il est cité dans l’Intégrale de la Correspondance de Maurice Ravel publiée dans l’indispensable ouvrage de l’excellent Manuel Cornejo.

Ainsi que, bien sûr, et forcément, avec ce nom de Goyenague cité à maintes reprises dans la collection suivie de mes articles de recherches, sur ce blog, à propos des cousinages cibouro-luziens de Maurice Ravel ;

cf par exemple,

en date du 14 octobre 2020,

mon utile 

Et tout particulièrement mon très utile article du 4 octobre 2020 :


Mais d’autres noms vont bien sûr nous intéresser aussi parmi ceux des divers propriétaires de maisons de ce Quai et de la rue Pocalette,

cités en ce passionnant numéro 94 de la revue Jakintza, un numéro signé par Paul Badiola et Guy Lalanne…

Au passage,

je tiens d’ores et déjà à souligner une étrange erreur, à la page 23, d’apparentement à Maurice Ravel,

au moment de sa naissance, le 7 mars 1875,  dans la maison dite « San Estebania« , situé au 12 rue du Quai (aujourd’hui au 27 Quai Maurice Ravel) :

ce n’est, en effet, pas la sœur de sa mère Marie Delouart _ pour la bonne raison que cette Marie Delouart-ci (Ciboure, 24 mars 1840 – Paris 5 janvier 1917) n’a pas eu de sœur ! _ qui « assumait la conciergerie 12 rue du Quai, et non rue Pocalette, où le sol du local était encore en terre battue en 1960« ,

mais probablement la demi-sœur Gachucha Billac (Ciboure, 15 mai 1824 – Saint-Jean-de-Luz, 17 décembre 1902), de la grand-mère-maternelle, Sabine Delouart (Ciboure, 11 mars 1809 – Ciboure, 22 décembre 1874), de Maurice Ravel _ Gachucha Billac : grand-tante et marraine de Maurice Ravel… ; Maurice Ravel, dont le tenant lieu de parrain, sur les fonts baptismaux de l’église Saint-Vincent, ce même 13 mars 1875, ne fut nul autre que …Simon Goyenague ; cf le document cité in extenso par Manuel Cornejo à la page 1646 de son édition de l’Intégrale de la Correspondance de Maurice Ravel (aux Éditions Le Passeur) _ ;

au domicile de laquelle Gachucha Billac,

était alors logée Marie Delouart, au moment de son accouchement à Ciboure, dans cette maison « San Estebania« …

Bien sûr, je vais y revenir…

À suivre :

d’autres noms un peu moins en vue que le nom des Goyenague,

intéressant eux aussi les cousinages cibouriens de Marie Delouart et Maurice Ravel,

vont bien sûr venir ;

et cela, dès demain : seulement le temps que je les recense le plus exhaustivement possible par rapport à mes recherches patientes et suivies de ces cousinages cibouriens de Maurice Ravel et sa mère Marie Delouart…

Qui intéresseront peut-être quelques cibouriens…

Ce mercredi 10 novembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Quand les messages des bouteilles lancées à la mer rencontrent des destinataires et offrent de merveilleux retours…

26sept

Que mon blog rencontre de vrais lecteurs passionnés
assez patients pour me lire in extenso _ au point même d’imprimer l’intégralité de la série de ces articles qui les intéressent !.. _,
constitue une sorte de miracle !
 
Et pourtant il advient à quelques uns de mes détaillés articles – bouteilles-lancées-à-la-mer 
d’arriver à rencontrer quelques lointains destinataires qui y portent une extrême scrupuleuse attention.
 
C’est magnifique !
 
C’est ce qui vient de se produire avec Joël Petitjean,
chercheur (et découvreur) de l’œuvre photographique de Louis Ducos du Hauron (Langon, 1837 – Agen, 1920), le génial inventeur de la « photographie de couleurs » :
à partir de mes articles
d’avant-hier 24 septembre
et de la récapitulation commode du 4 janvier 2021
 
Comme c’est arrivé aussi, notamment, avec Manuel Cornejo
_ éditeur de l’Intégrale de la Correspondance de Maurice Ravel (et Président des Amis de Maurice Ravel), avec lequel je suis désormais en très amical et très fructueux contact permanent _
pour mes articles de recherche sur Ravel (Ciboure, 1875 – Paris, 1937) :
 
Ou encore avec Luc et Georgie Durosoir,
à partir de mes divers articles _ cf celui-ci, inaugural et essentiel (!), du 4 juillet 2008 :  ; et, 12 ans plus tard, celui-là, du 28 juin 2020 : _ sur l’œuvre musicale de Lucien Durosoir (1878 – 1955)…
Dont un des très mémorables aboutissements fut mes 2 contributions (1  et 2), au mois de février 2011, au Colloque « Un Compositeur moderne né romantique : Lucien Durosoir (1878 – 1955)« , qui s’est tenu au magnifique Palazzetto Bru-Zane à Venise :
 
La recherche désintéressée, vierge de tout souci de plaire, est donc féconde…

En effet, à mon courriel de vendredi 24 septembre dernier, à 15h 12 :
Le commentaire, hier, d’Annie Boulanger _ quelle magnifique surprise ! _, à mon article du 21 décembre 2020 :
m’a permis de reprendre, corriger et améliorer mon article généalogique du 4 janvier dernier : 
J’ose donc espérer que de nouveaux contacts, comme ceux, excellents, que j’ai eu en décembre dernier avec Claude Lamarque,
par exemple lors du colloque « Louis Ducos du Hauron » qui aura lieu au Théâtre Ducournau, à Agen, la journée du 27 novembre prochain,
m’offriront l’opportunité de compléter _ ou corriger _ mon essai de généalogie des descendants des trois neveux _ Amédée Ducos du Hauron (Agen, 1866 – Alger, 1937), Raymond de Bercegol (Lamothe-Landerron, 1869 – Paris 16e, vers 1949) et Gaston Ducos du Hauron (Agen, Agen, 1870 – Savigny-sur-Orge, 1912) _, de Louis Ducos du Hauron (Langon, 1837 – Agen, 1920), ce génie agenais…
Joël Petitjean a merveilleusement répondu ceci, par retour de courriel, à 19h 58 :
… 

Cher Monsieur,
 
Il y a quelques mois, Claude Lamarque _ petit-fils de Gaston Ducos du Hauron, via la fille aînée de ce dernier, Etiennette Ducos du Hauron (Saint-Mandé, 1898 – Paris 6e, 1996), épouse d’Alfred Lamarque (Angers, 1878 – Paris 7e, 1976) _, avec qui je suis en relation très amicale, m’avait demandé s’il pouvait vous donner mon adresse courriel afin que nous puissions échanger sur notre passion commune, ce que j’ai accepté bien volontiers !
 
J’ai donc attendu votre message et je le reçois aujourd’hui avec joie.
 
Passionné et travaillant sur Ducos du Hauron depuis de longues années _ 1984 _, j’ai fait l’effort de suivre au jour le jour, lire (et imprimer) votre formidable travail (qui mériterait grandement d’être organisé pour une publication) ; je suis donc un de vos lecteurs assidus.
 
Vous m’avez beaucoup appris.
 
Pour ma part, j’ai réuni une importante documentation et j’aurais quelques précisions à vous apporter.
 
Je suis donc à votre disposition pour convenir, si vous le souhaitiez, d’un rendez vous téléphonique ces prochaines semaines. (Nous nous rencontrerons peut-être en marge du colloque du 27 novembre, mais il n’est pas sûr que nous puissions échanger longuement.)
 
Je vous adresse en pièce jointe, pour information, un de mes articles ainsi que mon CV (c’est le plus simple…) où sont décrits tous mes travaux et réalisations sur Ducos du Hauron.
 
Au plaisir de vous lire, bien cordialement.
 
Joël Petitjean
Voici maintenant ma réponse à ce splendide courriel de Joël Petitjean,
hier, samedi 25 septembre, à 11h 02 :
Cher Monsieur,

 
Quelle magnifique et heureuse surprise que votre courriel !
 
Vous sachant très occupé,
et m’étant petit à petit écarté du propos initial de ma recherche concernant les 3 neveux _ et leurs activités en lien avec celles de leur oncle Louis _ de Louis Ducos du Hauron,
pour porter mon attention sur leurs descendances, et bientôt les affiliations de ces descendants ;
et plus encore, très vite, sur les parcours en Algérie d’Amédée Ducos du Hauron et des personnes qui lui étaient, de près, puis de plus loin, apparentées _ par mariages _,
je n’ai pas voulu vous ennuyer avec ces recherches qui s’éloignaient des activités spécifiques de recherche et inventions de Louis Ducos du Hauron 
(ainsi que de ses 3 neveux, qui ont plus ou moins, et à divers moments, effectivement collaboré à ses travaux)…
 
J’étais donc un peu loin de penser que le chercheur très sérieux que vous êtes, pouvait s’intéresser aux interrogations et étapes de ma curiosité à propos de la famille de Louis Ducos du Hauron _ et son devenir jusqu’à aujourd’hui…
 
C’est que j’ignorais que vous êtes aussi, et peut-être d’abord, un passionné de la curiosité…
 
Les articles de mon blog constituent, en effet, une sorte de journal, quasi au quotidien, de ma recherche tâtonnante, et avançant par « sauts »,
au gré des indices que je parvenais, peu à peu, à glaner, et à connecter un peu entre eux, afin de répondre aux diverses strates de mes interrogations…
 
Même si, de temps, j’éprouvais le besoin d’en tirer quelques maladroites synthèses, me corrigeant au fur et à mesure.
 
J’ai pu entrer en contact avec divers membres de familles directement issues des 3 neveux de Louis Ducos du Hauron, ou apparentées, via des mariages.
Je me suis en effet pas mal appuyé sur des faire-part de mariage et de décès, voire des annonces de naissance, qu’il m’a fallu éclaircir, au fur et à mesure, afin d’établir les réels liens de parenté.
 
Mais j’en ai pris l’habitude, ayant travaillé d’abord sur le parcours _ en zone dite libre, sous l’Occupation _ de mon père (Stanislawow, 1914 – Bordeaux, 2006) durant la guerre (entre mai 1942 et septembre 1944),
pour découvrir, à partir de menus indices, ce qu’il avait vécu : au camp de Gurs, où il a fait partie de Groupes de Travailleurs Etrangers _ GTE : une création de Vichy… _ ; puis à Toulouse, et surtout à Oloron, où il a eu quelques activités de Résistance…
 
J’ai travaillé aussi sur la généalogie (béarnaise) de la famille Bioy, d’Oloron
dont le plus célèbre membre est l’écrivain argentin Adolfo Bioy Casares (Buenos Aires, 1914 – Buenos Aires, 1999) _ ma mère (Tarbes, 1918 – Bordeaux, 2018), née Marie-France Bioy, était La mémoire vivante de notre famille…
Là-dessus, cf mon commode compendium d’articles du 30 juillet dernier :
Puis, j’ai entrepris des recherches sur la généalogie basquaise de la mère, Marie Delouart (Ciboure, 1840 – Paris, 1917), de Maurice Ravel (Ciboure, 1875 – Paris, 1937) :
j’ai ainsi appris à une très aimable luzienne, Maylen Lenoir, née Gaudin, le cousinage effectif, ignoré et même nié jusque là !!! _ et il y a là une étrangeté qui mériterait assurément d’être éclaircie ! _, de sa grand-mère, née Magdeleine Hiriart (1875 – 1968), avec Maurice Ravel ;
Maurice Ravel dont la grand-tante, Gachucha Billac (Ciboure, 1824 – Saint-Jean-de-Luz, 1902), sœur de sa grand-mère maternelle Sabine Delouart (Ciboure, 1809 – Ciboure, 1874),
était la gouvernante des 7 enfants Gaudin, à Saint-Jean-de-Luz, dont l’aîné, Charles Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 1875 – Bimbo, sur le fleuve Oubangui, 1910), était le mari de Magdeleine Hiriart…
Dans 2 lettres des 8 octobre 1910 et 20 novembre 1914 _ aux pages 246 et 403 de la Correspondance de Maurice Ravel publiée aux Éditions Le Passeur par Manuel Cornejo en 2018 _, à l’occasion des décès de Charles Gaudin _ le mari de Magdeleine Hiriart ; cf mon article du 16 juillet 2019 : _, puis de ses frères Pierre (Saint-Jean-de-Luz, 1878 – Mangiennes, 1914) et Pascal (Saint-Jean-de-Luz, 1883 – Mangiennes, 1914) Gaudin,
Maurice Ravel et Magdeleine Hiriart s’appellent « Mon cher cousin », « Ma chère cousine » : j’ai simplement cherché à comprendre pourquoi…
Et Maurice Ravel est demeuré toute sa vie l’ami très proche de Marie Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 1876 – Saint-Jean-de-Luz, 1976), la 4ème des 8 enfants d’Edmond Gaudin (Saint-Jean-de-Luz, 1844 – Saint-Jean-de-Luz, 1920) et Annette Bibal (Saint-Jean-de-Luz, 1845 – Saint-Jean-de-Luz, 1936), au domicile desquels Maurice Ravel est descendu à de multiples reprises lors de ses séjours à Saint-Jean-de-Luz…
 
Je suis, bien sûr, en lien constant et amical avec le Président des Amis de Maurice Ravel, le très actif Manuel Cornejo, le magnifique éditeur de la très précieuse Correspondance de Maurice Ravel,
de la lecture scrupuleuse de laquelle je suis parti pour mes recherches…
J’ai ainsi pu corriger de grossières erreurs de certains biographes prétendument sérieux, qui se contentent de reprendre tels quels, sans critique, ni authentique recherche personnelle tant soit peu rigoureuse et approfondie, les travaux de chercheurs antérieurs…
Manuel Cornejo tiendra compte des apports de mes corrections et découvertes lors de la réédition à venir de cette très riche Correspondance
Lui aussi est un chercheur passionné (et sérieux !).
 
Dernièrement, je me suis intéressé aussi à la famille d’un ancien collègue de travail, au tournant des années 80,
dont deux neveux, fils de sa sœur Bertille de Swarte, sont d’intéressants _ et remarquables _ musiciens baroques : Sylvain Sartre et Théotime Langlois de Swarte…
Je me souvenais, en effet, que mon collègue, originaire de Dordogne, avait des liens de parenté avec la famille Sartre ;
et il se trouve que le père (Jean-Baptiste Sartre) de Jean-Paul Sartre (Paris, 1905 – Paris 1980) était originaire de Thiviers, en Dordogne : Jean-Baptiste Sartre est né à Thiviers le 5 août 1874 ; et décédé à Thiviers, le 17 septembre 1906.
Le père de Sylvain Sartre, Pierre Sartre, est, en effet _ j’ai pu l’établir : cf mon article du 8 juin dernier : ... _, un cousin des Sartre de Thiviers… 
Il suffisait d’opérer les connexions nécessaires…
Le monde n’est pas si grand que des chemins ne finissent pas par se croiser…
 
Et il se trouve aussi que ma belle-mère est d’une vieille famille d’Agen, les Boué ;
Agen, où vivent donc des cousins…
Je suis aussi Vice-Président de la Société de Philosophie de Bordeaux…
Et, par ma forme d’esprit, je suis fervent adepte et pratiquant de la sérendipité !
 
Encore merci de ce merveilleux contact !
A ce courriel mien d’hier à 11h 02,
Joël Petitjean a répondu très vite, à 12h 46,
ceci :
Cher Monsieur,
 
Je suis si heureux de recevoir votre réponse !
 
Votre message est passionnant et votre parcours tout à fait remarquable.
 
Il me semble que personne, avant vous-même, n’avait tenté une étude et une synthèse aussi complètes sur la généalogie de Louis Ducos du Hauron.
 
J’ai lu et entendu bien des choses sur sa vie et son oeuvre, mais je suis en effet très curieux d’en savoir davantage sur sa personnalité, ses relations avec ses proches, la manière dont il fut aimé et admiré par les siens, les souvenirs qu’il a laissés à sa famille… Tout cela est de nature à mieux faire comprendre son magnifique et étonnant parcours.
 
C’est pourquoi mes longues conversations téléphoniques avec Claude Lamarque, dans un climat d’extrême gentillesse et de passion partagée, m’ont comblé de bonheur… (Je n’ai pas de nouvelle récente de Claude ; en avez-vous ?)
 
Je me réjouis de notre future conversation. Je vous proposerai une date dans quelque temps (je prépare en ce moment ma communication pour le colloque).
 
Avec mes sincères remerciements, bien à vous.
 
Joël
 
N.B. 1. Après m’être senti bien seul durant de longues années (depuis 1998, sinon depuis 1984…), presque personne n’étant venu au musée voir les archives _ de Louis Ducos du Hauron _ que j’ai retrouvées _ et c’est en effet très frustrant ; alors que la photographie suscite tant d’intérêts… _  je suis ravi de voir, depuis 2015, toute une synergie se mettre _ enfin… _ en place à Chalon-sur-Saône, Paris, Agen, Lectoure, Langon, afin d’étudier et faire connaître Ducos du Hauron. Le colloque d’Agen _ le samedi 27 novembre prochain _ en sera un vibrant témoignage.
 
N.B. 2. Grâce à Charles Sarion et aux Amis de Ducos du Hauron, j’ai rendu un long article à la Société académique d’Agen. Celui-ci sera bientôt publié, avec d’autres contributions, dans un numéro de la Revue de l’Agenais consacré à l’inventeur
_ j’ai moi-même eu un article publié par la Revue de l’Agenais (127e année, n°1, janvier-mars 2000), concernant la Bibliothèque musicale des Ducs d’Aiguillon, conservée à Agen, et réalisé pour un colloque organisé à Aiguillon par Serge-Alain Paraillous…
J’avais entrepris ces recherches en tant que conseiller artistique de Hugo Reyne et La Simphonie du Marais…
Pour lesquels j’avais découvert, en 1995, une œuvre restée jusqu’alors inconnue de Marc-Antoine Charpentier, sur un livret de Jean de La Fontaine, de 1678 : Les Amours d’Acis et Galatée… Découverte précieusement mentionnée à la page 138 de la 2de édition, en 2004, du Marc-Antoine Charpentier de Catherine Cessac, aux Éditions Fayard : cf là-dessus mon article du 18 avril 2009 : .
Cela fait vraiment plaisir !!!
Ce dimanche 26 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa
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