Archives du mois de février 2019

Découvrir un compositeur (polonais) et son oeuvre (de musique religieuse) : Bartlomiej Pekiel (1601 – 1670)

13fév

L’intéressant et original producteur discographique polonais Dux

nous propose un triple album _ riche donc ! _,

dit ,

de l’œuvre essentiellement religieux

_ constitué de Messes et Motets _

du compositeur polonais du XVIIe siècle Bartlomej Pekiel (1601 – 1670),

par l’ensemble Octava,

sous la direction artistique de Zygmunt Magiera.

C’est, bien sûr, une découverte musicale _ aussi belle qu’intéressante _,

même si la Pologne d’alors

n’était certes pas à l’écart des grands courants musicaux européens,

notamment catholiques italiens.

Voici une présentation de ce travail musical, par l’éditeur :

Les albums de l’ensemble Octava publiés par le label polonais DUX consacrés à Bartlomiej Pekiel (1601 – 1670) paraissent aujourd’hui sous la forme d’un coffret de trois CDs, en l’occurrence l’intégrale des vingt-neuf pièces religieuses qui subsistent de ce compositeur. Pekiel est l’une des grandes figures de la musique polonaise du dix-septième siècle, servant la dynastie des Vasa (1567 – 1668 : les rois Sigismond III, Ladislas IV, roi de 1632 à 1648, et Jean II Casimir, roi de 1648 à 1668) _ une période faste de l’histoire de la Pologne. De 1633 à 1655, Bartlomiej Pekiel fut assistant de l’italien Marco Scacchi (Gallese, près de Viterbe, 1602 – Gallese, 7 septembre 1662) _ voilà _ à la cour de Varsovie, avant de devenir lui-même maître de chapelle, puis s’installa dès 1657 à Cracovie où il officia au même poste de maître de chapelle. Son style polychoral imite le stile concertato italien, en vigueur à Venise _ à Saint-Marc _ avec Gabrieli _ Giovanni Gabrieli, Venise, 1557 – Venise, 12 août 1612) _, où chœurs et instruments se répondent _ de tribune à tribune _ ; mais Pekiel se singularise par sa façon de varier son style d’écriture, sa polyphonie fluide et économe, toujours soutenue par un verbe incarné, un lyrisme et une couleur harmonique originaux. Ses deux messes les plus célèbres, la Missa Concertata La Lombardesca et la Missa a 14 avec double chœur accompagnés d’un ensemble instrumental comportant violons, bois et sacqueboutes, écrites dans le stile moderno, évoquent dans leur magnificence Claudio Monteverdi (Crémone, 15 mai 1567 – Venise, 29 novembre 1643). La très belle collection de motets fait plutôt appel à la monodie et répond à un autre versant de l’influence du crémonais, notamment les opéras et les madrigaux. Écoutez le fiévreux dialogue de l’Audite Mortales _ la plage 10 du troisième CD. Si l’ultime Missa Pulcherrima (1669) à quatre voix dénote un retour à Giovanni Pierluigi da Palestrina (Palestrina, ca 1525 – Rome, 2 février 1594), ce retour se fait en élaguant les parties vocales pour n’en retenir que le suc, lui conférant ainsi la pureté délicate du diamant. La fugue, seule pièce instrumentale du coffret _ la dernière plage du second CD _, rappelle que Pekiel fut d’abord organiste. Cet Opéra Omnia dans l’interprétation exemplaire de l’ensemble Octava (respect du texte, musicalité), fait désormais figure de référence.

(Jérôme Angouillant)

Á découvrir !

Ce mercredi 13 février, Titus Curiosus – Francis Lippa

Ecouter « Les Nuits d’été » de Berlioz : le grand charme de la version Véronique Gens-Louis Langrée-Orchestre de l’Opéra National de Lyon

12fév

L’écoute de la toute récente version des Nuits d’été par Stéphane Degout

et Les Siècles,

dirigés par François-Xavier Roth

m’a subjugué !

et a complètement bouleversé mon écoute de ce chef d’œuvre

de la mélodie française (avec orchestre)…

De divers côtés,

on me disait (très) grand bien de la _ première _ version (en 2001) _ au CD,

le CD Warner 7243 5 45422  2 0  _ de Véronique Gens,

avec l’Orchestre de l’Opéra National de Lyon,

dirigés par Louis Langrée ;

 

mais j’ai été très dèçu de sa seconde version _ in le CD Ondine ODE 1200-2 _,

avec l’Orchestre National des Pays de Loire,

dirigé par John Axelrod :

voix trop aigüe à mon goût…


Le récent très beau coffret de l’intégrale Berlioz chez Warner _ Warner 0190295614447 _, en 27 CDs,

propose, au CD n° 9,

par Véronique Gens et Louis Langrée,

leur version de 2001, de La Mort de Cléopatre :

pas assez dramatique, à mon goût !

J’ai toujours à l’oreille la sublime version de Janet Baker,

avec John Barbirolli, chez EMI… 

Surtout en ré-écoutant,

dans le CD n°9 de ce même coffret Warner,

la magnifique version des Nuits d’été de Janet Baker,

avec le New Philharmonia Orchestra, dirigés par John Barbirolli :

tout y est !!!

Et quel timbre !

Ce jour, réception chez mon disquaire préféré,

du CD Berlioz de Véronique Gens, avec Louis Langrée, chez Warner en 2001,

comportant cette fameuse première version gensienne des Nuits d’été, enfin !!!

Eh bien,

le charme opère pleinement pour ces Nuits d’été-là,

abordés par la soprano dans leur pleine, douce

et envoûtante intimité !

Infiniment poétiquement …

Ce que confirme la superbe interprétation, toute en douceur aussi,

en suivant,

de Zaïde,

de La captive,

et de La belle voyageuse

En musique,

seule l’écoute attentive et ouverte !,

compte

et vaut !!!

Une version à mettre à côté, donc,

de celles de Régine Crespin, bien sûr _ quel charme pulpeux ! _,

et de Janet Baker ;

et maintenant,

de celle, bien différente _ quel art de dire et de chanter ! Et quel timbre, lui aussi ! _, de Stéphane Degout !!!

Ce mardi 12 février 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Gustav Leonhardt transcripteur, pour le clavecin, des Sonates et Partitas pour violon et des Suites pour violoncelle de Johann Sebastian Bach

11fév

Le claveciniste italien Roberto Loriggian nous propose

en un album Brilliant 95757

de 3 CDs

les transcriptions pour clavecin

des 3 Sonates et 3 Partitas pour violon seul (BWV 1001, 1002, 1004, 1005, 1006 et 1010)

ainsi que de 2 des Suites pour violoncelle  seul (BWV 1011 et 1012)

réalisées par Gustav Leonhardt (30 mai 1928 – 16 janvier 2012).

Voici un article de présentation de ce triple album

sous la plume de Bertrand Abraham :

Qu’est Gustave Leonhardt comme transcripteur ? : d’abord un continuateur prolongeant le geste de Bach, qui lui-même re-destinait une pièce à un ou d’autres instruments, ou en faisait la matière d’une autre œuvre. L’illustre Néerlandais s’inscrit donc à plein dans la tradition baroque ; son « approche » de ce qui était « scriptible » au XVIIIe saisit, au-delà, les particularités intimes de la « langue-Bach ». Tâche ardue et humble — Leonhardt copiait à la main ses transcriptions. C’est aussi un « révélateur » (au sens photographique) : il développe ce qui était en sorte déjà-là car l’écriture « solo » implique et présuppose une écriture à plusieurs voix : tel Socrate, il accouche celle-ci de ce dont elle a toujours été grosse, la dévoile à elle-même, et ce faisant, tisse par ses transcriptions une gigantesque toile où s’instaurent de nouvelles relations à l’intérieur de l’Œuvre, qui court-circuitent les catégories établies. Ceci sans faire du clavecin le convertisseur universel et idéal des œuvres transcrites, qu’il prend simplement dans un « autre prisme ». Il ne s’agit pas de chercher un refoulé ou une vérité enfouie, mais de donner au texte un autre écrin. En « exposant » autrement l’œuvre. C’est aussi un pédagogue : il donne à re-découvrir après-coup, l’original dans sa nudité. Interprétation magistrale de ces pages par Roberto Loreggian, dans l’esprit même où elles ont été conçues. Cependant, une prise de son avec une forte réverbération pourrait empêcher certains auditeurs de profiter au mieux de l’interprétation. (Bertrand Abraham)


Une réalisation intéressante.

Pour les curieux.

Ce lundi 11 février 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

« Extravagantes Seicento » et le splendide répertoire Schmelzer-Biber-etc. à la cour des Habsbourg dans la seconde moitié du XVIIe siècle

10fév

En simple prolongement à mon article d’hier

à propos d’une excellente après-midi de musique (et 4 CDs) :

je tiens à mettre l’accent

sur la performance éblouissante d’interprétation

d’un répertoire jubilatoire,

qui, déjà, littéralement me transporte :

 

celui de la musique de chambre à la cour des Habsbourg _ au sens le plus large _

dans la seconde moitié du XVIIe siècle (ou Seicento, en italien),

par le magnifique jeune ensemble italien Girandole Armoniche

composé d’Esther Crazzolara, Teodoro Baù et Federica Bianchi,

en son CD Arcana A113 intitulé Extravagantes Seicento :

une musique instrumentale raffinée,

souvent de forme, à l’italienne, sonate ;

ou, à la française, suite :

ainsi, en ce CD, aux plages 7 à 10,

une extraordinaire Sonatina anonyme (mais possiblement de Biber),

pour viole de gambe ou violon solo,

comportant une entrée, intitulée Sonatina,

et les quatre danses de base de la Suite :

une Allemande, une Courante, une Sarabande _ sublimissimeet une Gigue.

Le répertoire est copieux et vaste ;

et bien des trésors merveilleux dorment encore

en maintes bibliothèques

de châteaux ou d’abbayes

de par le vaste empire d’Autriche ;

n’attendant que la curiosité des musicologues

pour les découvrir,

et celle des interprètes

pour les faire retentir

au concert, ou en CD…

pour l’enchantement renouvelé des mélomanes.

Et la collection Arcana a assurément eu du nez _ et de l’oreille ! _

en découvrant un aussi prometteur ensemble chambriste baroque.

Une excellente relève d’interprètes

de ce si beau répertoire,

est ainsi assurée !

Ce dimanche 10 février 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un après-midi de quatre CDs de musique merveilleuse : Manuel Cardoso, Baroques à la cour des Habsbourg, Beethoven, Weinberg

09fév

J’aimerais que le marché du livre (en direction de son public)

comporte une densité de joyaux

équivalente à celle du marché du CD classique (en direction du sien).

Cet après-midi,

j’ai écouté quatre CDs de musique

aussi merveilleux les uns que les autres,

et dans des genres bien différents ;

et de compositeurs de siècles divers, eux aussi.

Le voici :

Le premier CD

est un CD Hyperion CDA 68252

consacré principalement à la Missa pro defunctis a 4, de Manuel Cardoso (1566 – 1650),

par l’ensemble _ portugais, de chanteurs a capella _ Cupertinos,

sous la direction de Luis Toscano.

Une musique envoûtante absolument éblouissante :

sans nul doute, un sommet du genre !!!


Le second CD est un CD Arcana A113, intitulé Extravagantes Seicento,

par l’ensemble Girandole Armoniche

(constitué d’Esther Crazzolara, violon, Teodoro Baù, viole de gambe et Federica Bianchi, clavecin)

comporte un magnifique programme de Sonatas baroques pour violon et viole de gambe,

de compositeurs ayant exercé à la Cour des Habsbourg, à Vienne :

Ignazio Albertini (c. 1644 – 1685),

Giovanni Antonio Pandolfo Mealli (1624 – 1670),

Johannn Heinrich Schmelzer (1620 – 1680),

Heinrich Ignaz Biber (1644 – 1704).

Ainsi que deux Ciaccone,

une pour clavier, de Johann Kaspar Kerll (1627 – 1693)

et une autre pour violon, viole de gambe et continuo, de Samuel Friedrich Capricornus (1628 – 1665).

Et encore une Sonata anonyme (possiblement de Biber), pour vile de gambe ou violon solo.

Un répertoire qui a ma prédilection !!!

En une interprétation au-dessus de tout éloge !!!


… 

Le troisième CD est un CD-SACD Bis-2208 consacré aus Sonates n°31 et 32, op. 110 et 111, de Beethoven,

ainsi qu’aux Six Bagatelles, de Beethoven, op. 126 ;

par l’extraordinaire Yevgeny Sudbin.

Avec une autorité naturelle magistrale.

Ici encore,

un enregistrement qui fait date !!!

Et le quatrième CD de mon si bel après-midi 

est un CD Dux 1525

consacré aux Symphonies de chambre n°1, op. 145, et n° 3, op. 151,

ainsi qu’au Concerto pour flûte et cordes op. 75

de Mieczyslaw Wajnberg (= Weinberg, 1919 – 1996),

par l’Amadeus Chamber Orchestra de la Radio polonaise,

dirigé par Anna Duczmal-Mroz, et avec la flûte solo de Lukasz Diugosz.

Des œuvres inouïes pour nous,

assurément surprenantes,

et de toute beauté.

Une nouvelle découverte de l’œuvre superbe

de ce très grand compositeur du XXéme siècle européen !!!


 Ce samedi 9 février, Titus Curiosus – Francis Lippa

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