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Un fascinant concert Ravel, hier, à l’église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz, en clôture du Festival Ravel…

11sept

Dès l’ouverture de la billetterie,

mon ami Bernard, qui habite Bidart, avait réservé ses places _ au premier rang _ pour le superbe concert Ravel,

que devait diriger Riccardo Chailly, à la tête de l’orchestre de Paris, hier vendredi 10 septembre, en l’église Saint-Jean-de-Luz,

en clôture du Festival Ravel…

Et voilà que juste avant d’appeler Bernard pour lui demander leurs impressions de ce beau concert de clôture du Festival Ravel de cette année 2021,

je tombe sur un article de ResMusica intitulé « Adieux de Roland Daugareil avec l’Orchestre de Paris et Ravel« .

Voici donc le courriel que j’adresse alors à Bernard,

qui me joindra peu après au téléphone pour me faire part de leurs impressions effectives _ bien plus favorables…

Le concert que vous avez écouté hier soir a été donné la veille _ le 9 septembre _

à Paris ;
cf cet article _ plutôt mitigé… _ de ResMusica aujourd’hui 11 septembre :

Adieux de Roland Daugareil avec l’Orchestre de Paris et Ravel

Dans un programme Ravel et avec Gustavo Gimeno pour remplacer Riccardo Chailly, le premier violon de l’Orchestre de Paris Roland Daugareil tire sa révérence de la plus sobre des manières.


Riccardo Chailly avait prévu pour ce premier programme de saison de l’Orchestre de Paris un concert totalement composé de pièces de Ravel, dont le très célèbre Boléro. Mais le chef a dû annuler plusieurs contrats cette rentrée, et c’est Gustavo Gimeno, actuel directeur musical de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, qui tient la baguette à sa place pour deux soirs à la Philharmonie. Sans avoir rien modifié du programme annoncé, il débute avec d’opulentes Valses nobles et sentimentales, qui trouvent une belle fluidité en même temps que des couleurs bien prononcées, à l’image de celles des bois, tout particulièrement la flûte dans la deuxième danse, puis les hautbois et cor anglais à la fin de la suivante. L’Épilogue remet en avant ce dernier instrument et la clarinette, vite épaulés par les premiers violons, guidés pour son ultime soirée en tant que violon solo de la formation par Roland Daugareil.

Écrite huit ans plus tard par Ravel, en 1919, La Valse donnée ensuite assombrit l’atmosphère avec une œuvre touchée au plus profond par les désastres des années passées. Elle nécessite alors une profondeur et une concentration qui ressortent ici moins de la direction du chef. Loin de l’intellectualisme libéré d’un Nagano qui la donnait en bis dans cette même salle il y a deux années, Gimeno y entre trop au premier degré, d’une danse désincarnée dont il perd lui-même la maîtrise, non par sa battue intègre et très bien comprise par les musiciens, mais par la difficulté à en développer la puissance du propos. La coda très verticale se voit alors surtout marquée par des percussions détachées et un tambourin déséquilibré, tandis que les ultimes instants s’achèvent sur un accord gras du tutti, là où plus de netteté semblait mieux adaptée.

Au retour d’entracte, Alborada del Gracioso trouve les mêmes qualités et limites, ne permettant pas de s’arracher totalement à une lecture là encore trop simpliste. Bien introduite par les pizzicati des cordes secondés par le hautbois, puis dynamisée par les percussions, la partition ne parvient pas tout à fait à s’exalter, notamment par son long solo de basson. Puis un léger quiproquo fait entrer à la dernière seconde le second basson et la flûte piccolo, tandis que le chef va débuter La Rapsodie espagnole. Plus fougueuse et d’une matière mieux animée que l’œuvre précédente, elle aussi inspirée de l’Espagne et orchestrée après avoir été écrite pour le piano, la rapsodie met encore en avant les bois français, libérant la clarinette basse avant de donner la primeur aux cuivres, avec de magnifiques glissandi des trombones à la Feria.

Le Boléro clôt le concert sans jamais tomber dans la caricature d’une pièce syncopée, sans excès de rythmique trop appuyée, malgré la mesure toujours parfaitement pointée par la caisse claire. Il bénéficie de la superbe entrée de la flûte solo, puis de la clarinette, moins biens secondées par le basson, tandis que se remarquent ensuite quelques problèmes d’équilibres, notamment dans la cinquième reprise du Thème A, où piccolos et célesta sont bien trop éclairés, tandis que le crescendo trop préparé amène très fort l’orchestre juste avant la coda. Sous des applaudissements nourris, les saluts remettent en avant Roland Daugareil, jamais vraiment sollicité dans aucune des œuvres du programme et attendu par exemple dans l’évidente Tzigane qu’on pouvait a minima espérer en bis. À l’inverse, nul hommage, nul discours et pas même un bouquet ne seront offerts à celui qui est entré à l’Orchestre de Paris il y a maintenant vingt-trois ans, tout juste remercié par une douzaine de témoignages amicaux de ses collègues dans le livret de soirée.

Crédit photographique: © Marco Borggreve


Paris. Philharmonie, Grande Salle Pierre Boulez. 9-IX-2021. Maurice Ravel (1875-1937) : Valses nobles et sentimentales. La Valse, poème chorégraphique. Alborada del Gracioso, pour orchestre. Rapsodie espagnole, pour orchestre. Boléro, pour orchestre. Orchestre de Paris, direction : Gustavo Gimeno.

J’espère que les deux concerts déjà donnés à Paris auront permis aux interprètes, orchestre et chef, de rectifier, à Saint-Jean, les approximations remarquées ici par le critique…

Francis


Ce samedi 11 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

En se souvenant de la soirée du 13 novembre 2015 : hasard des destins croisés…

08sept

L’actualité _ sinistre _ de ce mercredi 8 septembre 2021

m’incite à me souvenir de la soirée du vendredi 13 novembre 2015 :

 

un souvenir forcément bien vivace…

Ce 13 novembre-là,

j’avais assisté en l’église Saint-Vincent d’Hendaye à un très beau concert du Quatuor Arnaga,

qui avait donné le Quatuor de Ravel, et le 3ème Quatuor de Lucien Durosoir : un superbe programme.

Mes amis Luc et Georgie Durosoir

savent organiser toujours parfaitement les choses…

Tout heureux de ces merveilleuses musiques,

et de cette belle nuit hendayaise,

j’avais repris ma voiture garée tout près de l’église,

et pris gaiement la magique route de la corniche afin de rejoindre mon domicile de Saint-Jean-de-Luz,

en continuant à me passer de la musique en conduisant sur cette route

que j’aime tout particulièrement…

Ce n’est que parvenu à l’appartement de Saint-Jean, que j’ai allumé le poste de télévision,

pour y apprendre _ en direct _ ce qui était juste en train de survenir, alors, à Paris.

Aussitôt, je joins mon épouse demeurée à Bordeaux, qui ignorait tout, alors, de cette terrible actualité parisienne…

Bien sûr, elle tâche immédiatement de joindre notre fille parisienne,

qui passait la soirée dans le XIème arrondissement,

et qui était en train de rejoindre, en métro, son domicile…

Destins croisés,

heureuses et malheureuses rencontres…

Ce mercredi 8 septembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Musiques de joie : l’envolée extatique de Margaret Price dans le séraphique Pâtre sur le rocher, de Franz Schubert, en 1828

26juin

Parmi mes souvenirs les plus marquants de concert,

un récital _ extatique _ de la merveilleuse Margaret Price,

au Château Pontet-Canet, le 22 mai 1991

_  lors d’un de ces plus fabuleux « Mais Musicaux de Bordeaux » durant la luxueuse (ou luxurieuse ?) ère d’Alain Lombard _

interprétant le séraphique Der Hirt auf dem Felser D. 965, op. 129, de Franz Schubert, 

avec la clarinette du bordelais Richard Rimbert

_ je ne me souviens hélas plus quel en était le pianiste ; je ne l’avais pas noté sur mon agenda…

Au disque, il existe bien de belles versions de ce chef d’œuvre

de lied avec piano et clarinette ;

mais peu qui atteignent le degré d’extase auquel parviennent la voix et l’art _ sans fioritures _ de la divine _ si pure ! _ Margaret Price.

Margaret Price : Blackwood, 13 avril 1941 – Cardigan, 28 janvier 2011.

Et, nous Bordelais, venions d’avoir goûté l’extraordinaire Desdémone qu’avait été, au Palais des Sports de Bordeaux _ le Grand-Théâtre était en travaux de réfection _ Margaret Price

le 15 mars précédent, auprès de l’Otello de Giuseppe Giacomini et du Iago de Matteo Manuguerra,

et sous la direction d’Alain Lombard…

Sur le web, j’ai trouvé ce superbe podcast-ci du Pâtre sur le rocher,

extrait d’un CD enregistré par Margaret Price en 1971

avec le pianiste James Lockhart et le clarinettiste Jack Brymer.


Le Pâtre sur le rocher

est l’avant-dernière œuvre de Franz Schubert

(Lichtental, 31 janvier 1797 – Vienne, 19 novembre 1828).

Et un sublime hommage au pouvoir de chant

de la voix humaine…

Ce vendredi 26 juin 2020, Tituss Curiosus – Francis Lippa

In memoriam Anner Bylsma : souvenir d’un concert à La Réole

25juil

Apprenant à l’instant

le décès du violoncelliste Anner Bylsma, à l’âge de 85 ans,

outre de son abondante excellente discographie,

je me souviens de l’avoir écouté en concert

à La Réole _ notamment dans deux Suites de Bach…

Ce jeudi 25 juillet 2019, Titus Curiosus – Francis Lippa

Sur le site de Res Musica,

Maciej Chiżyński publie ce jour ce très riche article-ci :

ADIEU ANNER BYLSMA

Artistes, Instrumentistes, Musique de chambre et récital, Portraits

A-898403-1336500110.jpegAnner Bylsma, l’un des plus grands musiciens du XXesiècle auxquels on doit le renouvellement baroque, nous a quittés le 25 juillet dernier à l’âge de 85 ans.


Anner Bylsma est né le 17 février 1934 à La Haye aux Pays-Bas. Il reçoit ses premières leçons de son père. À l’âge de 16 ans, il s’inscrit au Conservatoire royal de La Haye afin d’étudier auprès de Carel van Leeuwen Boomkamp, violoncelliste principal de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam et l’un des premiers pionniers néerlandais de l’interprétation historiquement informée. C’est Boomkamp qui introduit Bylsma au vaste monde du violoncelle baroque.

L’exercice quotidien conjugué au talent du musicien lui assure des succès de plus en plus importants : il remporte le Prix d’excellence de l’école en 1957, puis, après être devenu le premier violoncelliste de l’Orchestre d’opéra des Pays-Bas, il remporte le 1er prix du Concours international Pablo Casals en 1959. Suite à cette victoire, les portes les plus prestigieuses en Hollande lui sont désormais grandes ouvertes. Pour son nouveau poste de travail, il choisit la phalange la plus luxueuse du pays, l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam, où il est violoncelle solo entre 1962 et 1968. Les années 1960 lui font connaître, grâce à l’éminence de son poste, les meilleurs chefs d’orchestre européens de l’époque, mais également lui font penser de plus en plus souvent à la musique baroque qu’il joue et chérit d’abord en domicile et dans un étroit cercle d’amis.

Vers le renouvellement de la musique baroque

Après avoir quitté l’Orchestre royal du Concertgebouw, Anner Bylsma se consacre à des tournées en solo et au travail avec des ensembles de chambre, comme le Concerto Amsterdam, avec lequel il enregistre pour Telefunken la musique de Paul Hindemith. Mais surtout il est l’un des pionniers de l’école baroque flamande et devient célèbre en tant que partenaire scénique du flûtiste Frans Brüggen (1934-2014) et du claveciniste Gustav Leonhardt (1928-2012), avec lesquels il tourne beaucoup et enregistre des disques. Anner Bylsma est l’un de ces instrumentistes qui évitent l’utilisation de cordes en acier, l’élément majeur qui aura défini à jamais sa sonorité et son expression musicales. Son violoncelle de 1695, construit par Matteo Goffriller, ainsi que son violoncelle de 1865 fait par Giovanni Francesco Pressenda et destiné pour le répertoire moderne, sont donc enfilés avec du boyau.

De nombreuses réalisations discographiques signées par Bylsma et ses collègues demeurent un modèle du genre et servent aujourd’hui encore de référence. Et si les Concertos brandebourgeois de Bach qu’il enregistre en 1976 et 1977, en compagnie admirable de Frans Brüggen, Sigiswald Kuijken, Wieland Kuijken et Gustav Leonhardt, ont pris quelques rides, les gravures effectuées par Bylsma dans les années 1980 et suivantes sont toujours des plus fraîches et des plus belles. Nous pensons notamment à ses Vivaldi, Bach (Johann Sebastian et Carl Philipp Emanuel !), Haydn, Boccherini et Beethoven, pour lesquels la finesse des couleurs se mêle à la tendre poésie des cantilènes et à l’agilité extraordinaire de l’archet. Le dernier mouvement du Concerto pour violoncelle n° 1 en ut majeur de Joseph Haydn, interprété avec le Tafelmusik Baroque Orchestra dirigé par Jeanne Lamon, nous le montre assez. Mais avant tout, on thésaurise ses Bach, exemplaires et visionnaires, comme les trois Sonates pour viole de gambe et clavecin BWV 1027-1029, pour lesquelles il joue sur un violoncelle piccolo muni de cinq cordes et se fait accompagner par un autre maître, Bob van Asperen, à l’orgue positif. Leur interprétation nous fait nous délecter de subtilités harmoniques jusqu’alors ignorées de ces pages. Il se sert du violoncelle piccolo encore pour graver d’autres œuvres de Bach, particulièrement la Partita en mi majeur BWV 1006 (Deutsche Harmonia Mundi, de 1988), dont l’exécution allie poésie, noblesse du ton, ainsi que la vigueur qui sans être haletante, frappe par cette virtuosité inimitable qui n’était propre qu’à lui. La limpidité du discours soumis à un tempo rapide est stupéfiante dans le Preludio qui ouvre cette partition. Demandé par Bruce Duffie en avril 1989 pourquoi il ne joue pas sur la viole de gambe, il répondit : « La viole de gambe n’est pas vraiment un instrument d’accompagnement. La viole de gambe est un instrument solo, et le violoncelle est beaucoup plus équipé pour jouer de l’accompagnement car votre étendue dynamique est plus grande, en particulier lorsque je joue avec une flûte à bec et un clavecin qui n’ont presque pas de dynamique ».

De l’amour pour la musique de chambre

Nous faisant découvrir la beauté exquise et la splendeur des interprétations historiquement informées, Anner Bylsma élargit son répertoire de scène, en abordant des œuvres de la musique de chambre. Il fonde, en compagnie de son épouse violoniste Vera Beths, l’ensemble L’Archibudelli dont le nom est une combinaison de deux termes : archets et cordes en boyau. Toujours fidèles à la pratique honorant l’authenticité, ces instrumentistes nous font découvrir – souvent assistés par Jos van Immerseel – des pages de plus en plus postérieures, non seulement baroques et classiques, mais aussi désormais romantiques. Leurs Mozart débordent de pure gaîté et de simplicité enfantines, leurs Beethoven sont empreints d’élégance et de gravité, tandis que leurs Schubert sont pénétrés de lyrisme et du sens du tragique. De ce dernier compositeur, mentionnons leurs interprétations magistrales du Quintette à cordes en ut majeur D. 956, du Quintette en la majeur D. 667 « La Truite », de l’Octuor en fa majeur D. 803, de même que de la Sonate pour arpeggione et piano en la mineur D. 821. En jouant de la musique des grands maîtres du passé, ils n’oublient pas, cependant, de nous présenter quelques raretés du répertoire, que ce soit d’Antoine Reicha, Friedrich Dotzauer, George Onslow ou Niels Wilhelm Gade. Last but not least, on leur doit un magnifique enregistrement de l’Octuor à cordes en mi bémol majeur op. 20 de Felix Mendelssohn, se parant d’enthousiasme difficile à trouver ailleurs, tout autant que de la douceur incroyablement expressive.

Donner à la postérité ce qui est le plus précieux

Tout en poursuivant sa carrière de musicien actif sur les scènes baroques et au disque, Anner Bylsma se lance dans l’enseignement, vocation éveillant en lui cette volonté de communiquer aux jeunes adeptes tout ce qu’il a de plus précieux à transmettre. Il est professeur au Conservatoire d’Amsterdam Sweelinck et au Conservatoire royal de La Haye. Le film Une leçon particulière réalisé par Claude Mouriéras en 1987 nous le fait voir donner des cours de maître et montrer à des jeunes instrumentistes sa propre compréhension des Suites de Johann Sebastian Bach. Il y pose les problèmes d’interprétation avec humanisme et chaleur émanant du ton de sa voix et de son gestuaire. Son approche se distingue par l’humilité et la volonté de faire aimer et surtout comprendre cette musique à l’élève.

Il est aussi l’auteur du livre Bach, the Fencing Master, une analyse stylistique et esthétique des trois premières Suites pour violoncelle du Cantor de Leipzig. Il nous laisse deux gravures complètes de ce cycle : de 1979 (pour Seon) et de 1992 (pour Vivarte), son testament spirituel. Pour cette dernière réalisation, il joue sur le violoncelle Stradivarius « Servais » que lui prête le Smithsonian Institute de Washington. Une technique irréprochable conjuguée à la profondeur de l’appui sur les cordes se traduisent par un son magnifique et sans mélange, et font penser, avec cette musique de Bach, à ce qui est intemporel et insaisissable. Anner Bylsma vient de terminer son voyage terrestre, mais avec ce testament, il ne pourra pas disparaître de notre mémoire.

Crédits photographiques : © Sallie Erichson

 

Un pianiste très éminent, à suivre : Francesco Piemontesi, en un concert Liszt, à Lugano

26déc

Parmi les interprètes

à suivre de près,

le passionnant Francesco Piemontesi,

ici en un récital live du label Orfeo,

à Lugano, en janvier 2017 :

Liszt Années de pèlerinage

Première année – Suisse ;

à la fois un CD et un DVD :

Orfeo C 944 182 1.


Ce mercredi 26 décembre 2018, Titus Curiosus – Francis Lippa

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