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Le génie au sommet d’un interprète : Stéphane Degout dans la partie de baryton de la version pour orchestre de chambre par Arnold Schoenberg (en 1920) du « Chant de la Terre » (1908) de Gustav Mahler…

02juin

Un bien intéressant article intitulé « Un éclair de lucidité » signé par Emmanuel Dupuy en ouverture, page 4 du n° 712 de ce mois de juin 2022 de Diapason,

et en commentant une tribune du compositeur Raphaël Cendo (né en 1975) parue dans Le Monde du 1er mai dernier,

fait le constat _ consterné ! _ de l' »état de mort cérébrale« _ au moins depuis « trois bonnes décennies » ; voire même « à partir des années 1950«  _ de la musique contemporainr française ;

et « déplore le divorce durable entre la musique d’aujourd’hui et la foule des mélomanes« 

_ cf le livre si lucide de Karol Beffa « L’Autre XXe siècle musical«  (aux Éditions Buchet-Chastel) ; ainsi que le très éclairant entretien que j’ai eu avec Karol Beffa à propos de ce travail magnifique à la Station Ausone le 25 mars dernier (cf ici sa vidéo);

mélomanes dont la passion de la musique _ ainsi contrariée en sa curiosité et contrainte par pareille impasse de la création contemporaine de la musique française (issue, principalement, de Pierre Boulez : « non pas  Boulez, ce « visionnaire », mais ses « disciples » qui, prisonniers de son influence, en poste dans les institutions, n’ont pas su s’adapter ! Résultat : un immobilisme total de la pensée musicale dans les institutions censées justement l’encourager. (…) Il devient urgent de nous poser la seule question qui vaille : remplissons-nous toujours notre mission, celle de produire des œuvres novatrices, mais qui s’adressent à tous, nous parlent de nous et du présent ? J’en doute« , s’inquiétait le compositeur Raphaël Cendo)… _ s’est trouvée amenée à se tourner vers les répertoires de musique du passé, 

ainsi que les renouvellements _ désirés, et qui soient passionnément révélateurs à juste titre, forcément, pour ne pas être, sinon, tout simplement vains, comme c’est trop souvent le cas… _ des interprétations de ces œuvres,

au concert comme au disque…

Et voici que le merveilleux Stéphane Degout vient nous enchanter une fois de plus au disque _ après le concert (c’était à Saint-Denis le 2 juillet 2020) _,

aujourd’hui avec une interprétation proprement géniale de la partie de baryton du « Chant de la Terre » de Gustav Mahler,

ici dans la version-transcription pour orchestre de chambre qu’en a proposée en 1920 Arnold Schoenberg, et achevée en 1963 par Rainer Riehn…

En un extraordinaire (!!!) CD B-Records LBMO42,

par l’Ensemble Le Balcon, sous la direction de Maxime Pascal ; et avec Kévin Amiel pour la partie de ténor ;

enregistré en concert à la Basilique de Saint-Denis, lors du Festival de Saint-Denis le 2 juillet 2020.

Une interprétation phénoménale de beauté et profondeur…

Bravo l’artiste !

Et merci à la captation de ce concert si inspiré !

Ce jeudi 2 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

L’émergence d’un significatif office de concepteur de programme thématique de récital d’airs d’opéras baroques : le travail de Yannis François

05déc

Dans mes articles du 17 octobre dernier,  ;

ainsi que du 28 octobre suivant, ,

je relevais, à la fois,

et le caractère « varié, innovant et original » du programme thématique (autour des Amazones de la mythologie) de ce CD « Amazone«  _ un CD Erato, enregistré à Rouen, du 24 au 30 septembre 2020, et Nice, le 14 février 2021 ; Alain Lanceron en étant l’ « Executive Producer«  _ de la brillante mezzo-soprano Léa Désandré ;

mais aussi le fait même que ce programme thématique était le fait d’un « créateur de programme » _ ou « principal musical consultant & Music researcher«  : les deux expressions sont présentes dans le livret de ce CD… _,

puisque c’est sous ce titre-là que, à la page 9 du livret de ce CD, Yannis François justifiait en personne, en sa présentation, le choix des pièces de ce programme, narrant en cette page 9  le détail même du « processus de création du programme » de ce CD par lui-même

_ au passage, je relevais aussi, en mon article, une fâcheuse étrange erreur d’attribution de compositeur pour un extrait (de 2′ 40 ) de la « Mascarade des Amazones« , à la plage 9 du CD, avec la confusion de deux Danican Philidor, le père et le fils :

cette « Mascarade des Amazones« , représentée à Marly, en 1700, n’étant pas, en effet, l’œuvre du père, André Danican Philidor, dit Philidor l’aîné (1652 – 1730), mais bien plutôt de son fils Anne Danican Philidor (1681 – 1728)…

Un détail qui semble avoir échappé au concepteur signataire du programme de ce CD Erato.

Dans mon article du 10 novembre dernier, ,

un article consacré au superbe CD des Grands Motets de Pierre Robert, dirigé par Olivier Schneebeli,

je notais, mais très vite, seulement au passage, et sans m’y attarder, puisque comptant y revenir ultérieurement _ je cite : « Le 30 octobre dernier, alors même que je me procurais le merveilleux CD « Händel-Scarlatti » du toujours admirable Pierre Hantaï et le plus décevant CD « Anima Æterna » du contre-ténor Jakub-Józef Orlinsky«  _ma relative déception _ comparée à ma satisfaction de ses deux précédents CDs de récitals d’airs d’opéras et oratorios baroques _ à l’écoute du CD « Anima Æterna«  _ un CD Erato _ du contre-ténor Jakub Jozef Orlinski :

une impression de recyclage de pièces écartées de précédents enregistrements…

Or il se trouve que j’avais bien relevé, aux pages 10 et 11 du livret de ce CD « Anima Æterna« , enregistré en septembre 2020, que le signataire de cette double page, qui intervenait ici, et, à nouveau, comme le concepteur de ce programme (l’expression, à la page 15 du livret de ce CD est, en effet, à nouveau « Principal Music consultant & Musical Researcher« ), n’était autre que ce même Yannis François ;

lequel avait ouvert son texte de présentation, à la page 10 du livret, par cette on ne peut plus claire affirmation :

« Anima Æterna est ma troisième collaboration avec Jakub, après Anima Sacra et Facce d’amore« . À l’aune de toutes les pièces découvertes pour Anima Sacra, mais non retenues dans la conception finale de l’album, il était tout de suite évident pour moi que nous devions faire un autre programme de ce type« .

Pour conclure, à la page 11 de ce livret :

« Avec Anima Æterna, nous avons voulu créer un voyage différent du premier volume sacré, Anima Æterna, tout en conservant ce même parfum de spiritualité« . 

Pour le CD « Anima sacra« , enregistré donc en novembre 2018, Yannis François, « Principal music consultant, musical research and critical editions » _ selon la mention de la page 22 du livret, caractérisant ainsi ses fonctions dans la réalisation de ce premier CD pour (et avec) Jakub Jozef Orlinski _, indiquait aussi, en tête, page 6, des 4 pages de sa présentation détaillée du programme de ce marquant CD « Anima sacra » de 2018, ceci :

« Quand Jakub Jozef Orlinski m’a contacté pour l’aider à bâtir (sic) le programme de son premier album solo (…), il fallait quelque chose de singulier. (…) Nous allions creuser en terre inconnue » :

soit le répertoire très largement ignoré du milieu musical d’aujourd’hui des compositeurs d’opéras (ou oratorios) contemporains de Händel,

 

tels, par exemple, et au fil des programmes de ces 3 CDs,

Nicola Fago (1677 – 1745), Domenic Terradellas (1711 – 1751), Domenico Sarro (1679 – 1744), Francesco Feo (1691 – 1761), Gaetano-Maria Stassi (1684 – 1755), Giovanni-Antonio Boretti (c. 1638 – 1672), Giuseppe-Maria Orlandini (1676 – 1760), Luca-Antonio Prederi (1688 – 1767), Francesco-Bartolomeo Conti (1681/82 – 1732), Francisco-Antonio de Almeida (1702 – 1755), Bartolomeo Nucci (fl. 1717 – 1749), Gennaro Manna (1715 – 1779) :

soit une magnifique brochette de compositeurs bien peu fréquentés aujourd’hui par les chanteurs, directeurs d’orchestre, producteurs de spectacles d’opéras, ou producteurs de CDs ;

des compositeurs largement méconnus qui ont pourtant à leur actif de bien belles partitions d’opéras baroques (et beaux airs !) parfaitement disponibles pour les chanteurs d’aujourd’hui de ce merveilleux répertoire…

Et pour le CD suivant « Facce d’amore« , enregistré en mars 2019, pour sa seconde collaboration à un CD solo de Jakub Jozef Orlinski, Yannis François est à nouveau qualifié, à la notice de la page 8 du livret du CD, de « Principal music consultant & Musical researcher« … 

Or voici qu’aujourd’hui, ce 5 décembre 2021,

en un article que ResMusica, sous la plume de  Catherine Scholler, et sous le titre « Miroir, dis-moi que je suis la plus belle » _ un titre qui reprend, d’ailleurs, le titre « Miroir, mon beau miroir, dis-moi quelle est la plus belle [des musiques] ? » d’un article antérieur d’Yvan Beuvard, paru le 18 novembre 2021 sur le site de ForumOpera.com… ;

et celui-ci ouvrait très significativement son article par ces fort explicites phrases :

« Pour le premier récital qu’elle _ Jeanine De Bique _ enregistre, quelle riche idée a-t-elle eue de penser semblable programme, avec Yannis François !

Cleopatra, Agrippina, Rodelinda, Deidamia, et bien sûr Alcina, ont inspiré la plupart des contemporains de Haendel, illustrant parfois les mêmes livrets.

Aussi, mettre en miroir certains airs composés par Haendel avec les réalisations de Graun (Cleopatra et Rodelinda), de Telemann (Agrippina), de Manna (Deidamia) et de Broschi (Alcina) est-il aussi instructif que passionnant.

La réalisation couvre plus de trente ans de la production du Saxon (de 1709 à 1741) et se double de la découverte de trois airs jamais enregistrés auparavant. « . Voilà… Et fin ici de cette incise _,

consacre au CD « Mirrors« 

_ CD qui est aussi « Diapason d’or«  du magazine Diapason de ce mois de décembre 2021 (avec un lien à la plage du CD consacrée à l’air « Tra le procelle assorto« , extrait de l’opéra Cesare e Cleopatra, de Carl-Heinrich Graun) ; lire, à la page 99 du magasine, l’article que consacre à ce CD « Mirrors«  le critique Denis Morrier ; lequel ne dit rien, toutefois, du concepteur, Yannis François, du programme de ce « généreux«  récital d’airs, autour des airs d’opéra de Handel, dont « toute la diversité d’inspiration est bien au rendez-vous«  _

de la soprano Jeanine De Bique,

je découvre que c’est à nouveau ce même Yannis François qui est le concepteur du programme original de ce CD « Mirrors«  _ du label Berlin Classics, cette fois _ :

« Pour le premier enregistrement de Jeanine de Bique, le musicologue Yannis François a alors eu l’excellente idée d’apporter quelque chose de neuf _ en contrepoint en quelque sorte pertinent et tout à fait significatif _ à la musique de Haendel, que la soprano a déjà beaucoup chanté sur scène, en la confrontant _ cette belle et rayonnante musique de Händel _ avec celle de ses contemporains, d’où son intitulé « Mirrors »  » :

ainsi ouvre donc son article Catherine Scholler…

Et cf ici un lien au bel air extrait de l’opéra de Händel Deidamia : « M’hai resa infelice« .

À suivre…

Ce dimanche 5 décembre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un passionnant article « Ténor 2021″ sur l’histoire de la voix de ténor (et ses variantes), dans le numéro 704 du mois d’octobre 2021 de la revue Diapason

16oct

Le numéro 704  de la revue Diapason de ce mois d’octobre 2021,

comporte, aux pages 32 à 37, et 38 à 42,

un passionnant et très instructif double article, « Naissance d’une voix » et « Folles aventures au siècle romantique« , sous les signatures d’Ivan A. Alexandre et Jean Cabourg _ bravo et merci à eux ! _,

formant les deux volets successifs d’un grand article intitulé « Ténor 2021 »  _ « un modeste survol« , dit bien trop modestement Jean Cabourg, à la page 42… _,

présenté ainsi :

« Voici un siècle disparaîssait Enrico Caruso _ Naples, 25 février 1873 – Naples, 2 août 1921 _, l’année même où naissait Franco Corelli _ Ancône, 8 avril 1921 – Milan, 29 octobre 2003.

Un anniversaire _ voilà ! _ que partagent Giuseppe di Stefano _ Catane, 24 juillet 1921 – Milan, 3 mars 2008 _, Mario Lanza _ Philadelphie, 31 janvier 1921 – Rome, 7 octobre 1959… et en amont le pionnier Francesco Rasi, mort en 1621 _ Arezzo, 14 mai 1574 – 30 novembre 1621.

Occasion _ mais oui ! _ de faire le point _ de très belle et instructive manière _ sur un phénomène, un univers, une voix et une histoire mouvementées :

le ténor »

En fait,

et bien au-delà de l’accroche _ pragmatique _ de l’article

par les quelques noms, Caruso, Di Stefano, Lanza, et Rasi, qu’offre la réminiscence, en effet bien commode _ pour le journaliste un peu en mal d’inspiration, ou bien saisi par une lumineuse intuition d’un peu féconde recherche à mener : ce qui se révèle être bien le cas en cette occurrence… _, par le nombre des décennies en 21, des anniversaires à célébrer (de ténors un peu célèbres _ à commencœer par celui de l’emblématique Enrico Caruso, décédé à Naples le 8 août 1921 _) répertoriés en cette année 2021,

c’est la très grande qualité et la précision très fine des analyses musicales _ et même musicologiques _ du « modeste survol » effectué ici par Ivan A. Alexandre et Jean Cabourg,

qui constitue le fort grand mérite pédagogique de cet article, pour un tout à fait utile et très éclairant panorama de l’histoire de l’opéra,

via la nomination-catégorisation vraiment très pointue des variétés des nuances très fines de voix,

au fur et à mesure de la surgie tout à fait imprévisible et imprévue des besoins qualitatifs nouveaux qui surgissaient dans les inventions successives, constituant autant de sauts et d’étapes dans la chronologie, des créations des œuvres par le génie d’imageance _ cf mon usage personnel de ce concept inspiré du travail de mon amie Marie-José Mondzain, par exemple en mon article du 22 mai 2012 :   _ des compositeurs,

en liaison, forcément, avec les capacités extra-ordinaires _ c‘est-à-dire proprement inouies (et impensées !) jusqu’alors _ à solliciter, et on ne peut plus in concerto, dans l’urgence hic et nunc de l’interprétation à mettre impérativement et très urgemment en œuvre, de la part des chanteurs-interprètes disponibles hic et nunc sur la place, à ce moment précis de leur création,

autour de l’appellation de base de la voix de ténor…

Ce sont ces nuances très fines qui vont complexifier remarquablement ce qui a d’abord été repéré comme constituant la voix de ténor,

qui constituent l’apport extrêmement intéressant de ces deux articles de Ivan A. Alexandre et Jean Cabourg, en ce « Ténor 2021 » du numéro du mois d’octobre, n° 704, de la revue Diapason,

au fur et à mesure des générations de chanteurs,

dont les noms sont très heureusement cités _ je les donne dans leur ordre d’apparition en ces deux articles _ :

Scipione Del Paola, Giovanni Maria Nanino, Jacopo Peri, Giulio Caccini, Francesco Rasi, Giovanni Buzzoleni, Carlo Carlani, Anton Raaf, Antonio Borosini, Francesco Borosini, Francesco Guicciardi, Alexander Gordon, Annibale Pio Fabri, John Beard, Gregorio Babbi, Giovanni Paita, Angelo Maria Amorevoli, Guglielmo d’Ettore, Antonio Baglioni, Francesco Morella, Valentin Adamberger, Vincenzo Calvesi _ que Ivan A. Alexandre compare alors à Fritz Wunderlich, Anton Dermota, Léopold Simoneau _, Bernard Clédière, Demesny, Boutelou père et fils, Jacques Cochereau, Muraire, Denis-François Tribou, Pierre Jélyotte, Latour, Poirier, Pillot, Ottavio Albuzzi, Jean-Baptiste Guignard dit Clairval, Antoine Trial, Joseph Legros,

dans l’article d’Ivan A. Alexandre ;

Giovanni David, Andrea Nozzari, Manuel Garcia, Adolphe Nourrit, Gilbert Duprez, Giovanni Battista Rubini, Domenico Donzelli, Fraschini, Ludwig Schnorr, Georg Unger, Jean de Rezké, Hermann Winkelmann, Enrico Caruso, Tito Schipa, Giacomo Lauri-Volpi, Beniamino Gigli, Mario Del Monaco, Franco Corelli, Carlo Bergonzi, Alfredo Kraus, Luciano Pavarotti, Placido Domingo, José Carreras, Jussi Björling, Lauritz Melchior, John Vickers, Sergueï Lemeschev, Ivan Kozlovsky, Roberto Alagna, Juan-Diego Florez, Joseph Calleja, Jonas Kaufmann,

dans l’article de Jean Cabourg ;

et des créations des compositeurs suivants :

Jacopo Peri, Giulio Caccini, Claudio Monteverdi, Francesco Cavalli, Antonio Cesti, Antonio Ziani, Alessandro Stradella, Giovanni-Battista Pergolesi, Leonardo Vinci, Georg-Friedrich Handel, Johann-Adolph Hasse, Robert Cambert, Jean-Baptiste Lully, Jean-Philippe Rameau, André Grétry, François-Joseph Gossec, Etienne-Nicolas Méhul, André Campra, Jean-Joseph Mouret, Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, Christoph-Willibald Gluck,

dans l’article d’Ivan A. Alexandre ;

Gioacchino Rossini, Giacomo Meyerbeer, Fromental Halévy, Daniel-François-Esprit Auber, Vincenzo Bellini, Gaetano Donizetti, Giuseppe Verdi, Richard Wagner, Carl-Maria von Weber, Antonio Cilea, Umberto Giordano, Alfredo Catalani, Giacomo Puccini, Ruggero Leoncavallo, Pietro Mascagni, Jules Massenet, Charles Gounod, Camille Saint-Saëns, Georges Bizet, Claude Debussy,

dans l’article de Jean Cabourg ;  

elles aussi très précisément mentionnées :

La Pellegrina (en 1589), Dafne, Euridice (1600), Euridice (1602), Orfeo (1607), Andromeda (1637), Il Ritorno d’Ulisse in patria (1640), L’Incoronazione di Poppea (1642), Apollo e Dafne (1640), Egisto (1643), Didone (1641), Giasone (1649), Agrippina (1709), Giulio Cesare (1724), Tamerlano (1724), Rodelinda, Lotario, Partenope, Poro, Ariodante (1735), Saul, Hercules, Acis and Galatea (1718), Rinaldo (1711), La finta semplice, La finta giardiniera (1775), Die Entführung aus dem Serail, Le nozze di Figaro, Don Giovanni (1787), Cosi fan tutte, Mitridate (1770), Lucio Silla, Idomeneo (1781), La clemenza di Tito, Ercole amante (1662), Pomone (1671), Atys, Bellérophon, Armide, Dardanus, Pygmalion, Zoroastre, Le Déserteur (1769), Les Contes d’Hoffmann (1881), Eugène Onéguine (1879), Iphigénie en Aulide (1774), Iphigénie en Tauride (1779),                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         dans l’article d’Ivan A. Alexandre ;

Aureliano in Palmira (1813), Demetrio (1812), Otello, Armida, L’Italienne à Alger, Le Turc en Italie, Le Barbier de Séville, Guillaume Tell (1829), Robert le diable (1831), Les Huguenots, La Juive, La Muette de Portici, Le Pirate, Les Puritains, La Somnambule, Norma, Anna Bolena, Lucia di Lammermoor, La Favorite, L’Elisir d’amore, La Fille du régiment, Pigmalione, Caterina Cornaro, Stiffelio (1850), Rigoletto, Il Trovatore, La Traviata, Un Bal masqué, La Force du destin, Aida, Falstaff, Giovanna d’Arco, Tannhaüser (1845), Lohengrin, La Walkyrie, Parsifal (1882), L’Arlésienne, Fedora, La Wally, La Fanciulla del West (1910), Paillasse, Cavalleria rusticana, La jolie fille de Perth, Carmen, Faust, L’Africaine,

dans l’article de Jean Cabourg ;

en leur singularité d’œuvres innovantes _ au moins quant aux variations de la voix de ténor _ marquantes…

Et il faut porter la plus grande attention au passionnant insert, page 35, intitulé « Ténor, ténors« , sous la plume d’Ivan A. Alexandre,

qui procède à l’historique de ces variantes de la voix de ténor,

à partir de la voix de « teneur« , la voix de soutien de la polyphonie, assurant le cantus firmus, le « chant ferme« , la ligne fondamentale, au XIVe siècle.

Ces variantes de la voix de ténor

sont les voix de :

_ ténor central (Orfeo, de l’Orfeo de Monteverdi ; Don Ottavio, de Don Giovanni de Mozart ; Otello, de l’Otello de Rossini) ;

_ ténor proche du baryton (Bajazet, due Tamerlano de Handel ; Eisenstein, de La Chauve-souris de Johann Strauss II ; Pelléas, de Pelléas et Mélisande de Debussy) ;

_ haute-contre (tout Lully, tout Rameau, les Gluck français, Arnold du Guillaume Tell de Rossini) ;

_ contraltino  (Ramiro, de La Cenerentola de Rossini) ;

_ tenore di grazia (Nemorino, de L’Elisir d’Amore de Donizetti) ;

_ ténor léger (Tonio, de La Fille du Régiment de Donizetti) ;

_ ténor de demi-caractère (Faust, du Faust de Gounod) ;

_ fort ténor d’essence dramatique (Samson, du Samson de Handel) ;

_ tenore lirico (Rodolfo, de La Bohème de Puccini) ;

_ tenore lirico-spinto, plus large (Calaf, de Turandot de Puccini) ;

_ tenore di forza (Otello, de l’Otello de Verdi) ;

_ lyrischer tenor (Max, du Freischütz de Weber) ;

_ Heldentenor (Siegfried, du Siegfried de Wagner) ;

_ le ténor aérien (l’Astrologue, du Coq d’or de Rimsky-Korsakov) ;

_ le ténor terrestre (Hermann, de La Dame de Pique de Tchaikovsky) ;

_ etc.

Voilà donc une contribution _ pour le magazine Diapason _ tout à fait remarquable,

et fort utile,

pour enrichir notre connaissance de cet élément bien intéressant de l’histoire de notre musique occidentale,

qu’est l’histoire de la voix de ténor, et les diaprures de ses riches variantes…

À partager…

Ce samedi 16 octobre 2021, Titus Curiosus – Francis Lippa

Trois douloureuses pertes de l’art du chant français : Gabriel Bacquier, Mady Mesplé, Janine Reiss, ce printemps dernier

02juil

L’art _ si merveilleusement fin _ du chant français

vient de subir trois pertes,

ce printemps qui vient de s’achever.

Avec les décès de

 Gabriel Bacquier (Béziers, 17 mai 1924 – Lestre, 13 mai 2020), baryton,

Mady Mesplé (Toulouse, 7 mars 1931 – Toulouse, 30 mai 2020), soprano,

et Janine Reiss (1921 – Deauville, 1er juin 2020), maître de chant.

Pour Janine Weiss,

voici la vidéo de cette interview _ superbe _ de la Radio-Télévision Suisse, le 22 juin 1982,

pour le récit de sa rencontre avec Maria Callas.

Ainsi que le livre passionnant qui lui a été consacré, aux Éditions Actes-Sud, en 2013 :

La Passion prédominante de Janine Reiss : la voix humaine.

Pour Gabriel Bacquier 

et pour Mady Mesplé,

si merveilleusement idiosyncrasiques, tous deux, de l’art du chant français,

je renvoie aux deux superbes articles d’hommages,

d’une brillante justesse !,

que leur ont consacré, dans le magazine Diapason de ce mois de juillet,

Ivan A. Alexandre, aux pages 12-13,

et Jean-Philippe Grosperrin, aux pages 14-15.

Et page 16, Benoît Fauchet rend hommage à Janine Reiss.

Et dans le numéro de juin 2020, l’hommage à Gabriel Bacquier de Jean-Charles Hoffelé

est tout aussi juste et splendide

que celui d’Ivan A. Alexandre dans le numéro de juillet de Diapason :

…`

Hoffelé,

avant Ivan A. Alexandre le mois suivant (« Le théâtre, tout est là. Théâtre du jeu, mais aussi théâtre du phrasé, de la couleur, jusque dans la mélodie française, Duparc, Poulenc, vivifiés par l’insolence de son timbre. Jeune homme, (…) il suivait en auditeur libre les cours de Louis Jouvet. D’où part le geste ? A quoi sert-il ? Où se pose le regard quand on ordonne, quand on attend, quand on ment ? Que pèse, au milligramme, ce verbe, cet adjectif, ce demi-soupir ? Qu’est-ce que jouer juste ? Harry Baur baryton« ),

rappelait lui aussi et déjà que Bacquier « était avant tout acteur » ;

que, en 1960, « Gabriel Dussurget remarque sa voix autant que son maintien. A ce baryton qui sait charbonner son timbre, il offre Scarpia, Don Giovanni, l’établissant à Garnier, puis à Aix qui vient de s’inventer, ramenant Bacquier quasi chez lui.

Son verbe à la ville roulait des accents occitans, mais qu’il chante seulement en français, et un français de haute école résonnait. Le timbre plein, savoureux, rond mais ardent, la voix longue, capable d’alléger à l’aigu qui feront triompher son Don Giovanni et son Comte des Nozze, n’encombraient jamais une diction éloquente, fruit d’une certaine école de chant française, qui le faisait successeur des Endrèze, des Vanni-Marcoux, des Blanc, diseur comme eux« …

Des talents rares qui vont bien nous manquer…

Ce jeudi 2 juillet 2020, Titus Curiosus – Francis Lippa

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