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De nouvelles découvertes (et redécouvertes) discographiques (suite…) d’interprétations de l’oeuvre musical d’Adriaen Willaert ; et de l’importance de l’interprétation, ainsi que du niveau de qualité de la performance dans l’interprétation elle-même de la musique (et du génie du compositeur !) : un CD de l’Ensemble Siglo de Oro comportant deux sublimes Motets d’Adriaen Willaert…

08août

Toujours dans le sillon de mes précédents articles « « ,

« « ,

« » ,

« « ,

et « « ,

voici ce mardi 8 août une nouvelle très intéressante découverte discographique de ma part _ à nouveau en fouillant bien les rayons de CDs de mon disquaire préféré _, et en une splendide interprétation de la part du magnifique ensemble _ anglais _ Siglo de Oro, sous la direction de son chef Patrick Allies,

soit le CD « The Mysterious Motet Book 1539 » _ enregistré à Cambridge du 7 au 9 janvier 2022 _, le CD Delphian DCD 34284,

comportant deux merveilleux Motets d' »Adrian Vuillart«  _ Adriaen Willaert _, « Laetare sancta mater ecclesia » et « Peccavi super numerum arenae maris«  (d’une durée de 5′ 35 : écoutez et regardez ici ! ), d’après un recueil de 28 Motets de divers compositeurs, parus dans un recueil, « Cantiones quinque uocum selectissimae« , publié à Strasbourg _ devenue protestante… _ au mois d’août 1539, publié par Peter Schöffer le Jeune, et d’après un envoi de Hermann Matthias Werrecore, maître de chœur flamand de la cathédrale _ catholique _ de Milan _ le CD comporte un passionnant livret de 6 pages, signé du musicologue-chercheur Daniel Trocmé-Latter _ : d’où le choix de ce titre « The Mysterious Motet Book 1539 » pour ce passionnant et très beau CD…  

À la sortie de ce beau CD Delphian DCD 34284,

une chronique de Gramophone l’a qualifié de « the most enticing _ séduisant _ album of the year » !

Et dans le numéro n° 723 du magazine Diapason du mois de juin 2023,

Frédéric Degroote, consacrant lui aussi à ce CD un bel article, en détache tout spécialement  l’interprétation du motet de Willaert « Laetare sancta mater ecclesia » _ en effet sublime ! _, à côté de celles des _ très beaux _ motets « Pater noster« , « Ave & gaude« , et « Salus populis » des beaucoup moins connus, eux, Maistre Jhan (France, vers 1485 – Ferrare, octobre 1538), Simon Ferrariensis _ actifs tous deux à la cour des Este à Ferrare : Maistre Jhan, de 1512 à sa mort, en 1538 ; et Simon Ferrariensis, sans plus de précisions… _ et Pierre Cadéac _ actif à la cathédrale d’Auch, et né vers 1505, à Cadéac, près de Lannemezan ; non natif, lui, des Flandres ; c’est son seul renom musical, important, qui a gagné l’Italie, lui n’ayant pas rejoint en personne la très raffinée cour des Este à Ferrare.

Cf ce qui demeure de cet ultra-raffinement ferrarais des Este dans le génie de l’œuvre du romancier ferrarais Giorgio Bassani ; et dans celui de l’œuvre de l’ami cinéaste de celui-ci, le merveilleux Michelangelo Antonioni, ferrarais lui aussi, dont le sommet de l’œuvre est probablement la magique séquence ferraraise de son ultime film « Al di là delle nuvole« , en 1995 ; cf l’analyse détaillée que j’en donne en mon essai inédit « Cinéma de la rencontre : à la ferraraise _ ou un jeu de halo et focales sur fond de brouillard(s) : à la Antonioni« 

Ce qui redouble la question des raisons de la réunion, en ce « mysterious » recueil musical strasbourgeois _ de l’éditeur-imprimeur Peter Schöffer le Jeune (Mayence, entre 1475 et 1480 – Bâle, 1547) _ issu d’une source milanaise _ en l’occurrence le compositeur Hermann Matthias Werrecore (Warcoing – Pecq, ca 1500 _ ?, après 1574), maître de chapelle à la cathédrale de Milan de 1522 à 1550 _, de ces 28 motets de 15 compositeurs ainsi associés par leurs œuvres, les uns ayant accompli le voyage d’Italie, en particulier, et surtout, à la cour des Este à Ferrare, et les autres, demeurés dans les contrées plus nordiques franco-flamandes _ voire, comme le gascon Pierre Cadéac, étant demeuré en Gascogne, à Auch… _, dont seule la diffusion des œuvres (avec l’excellence de la réputation) a franchi la barrière des Alpes : jusqu’à Ferrare, puis Milan…

Et, étant donné l’excellence de ces œuvres ultra-raffinées, c’est en effet passionnant !

Et l’interprétation du génie musical d’Adriaen Willaert que nous offre, via ces deux Motets d’Adriaen Willaert _ ce « Laetare sancta mater ecclesia«  et ce « Peccavi super numerum arenae maris« … _, l’ensemble Siglo de Oro de l’anglais Patrick Allies en ce CD « The Mysterious Motet Book 1539« ,

est certes bien différente de celle _ d’une formidable intensité (et transcendance, presque nue…) ! _ du Dionysos Now ! du belgo-flamand Tore Tom Denys,

plus fleurie et angélique ; et comportant quelques voix féminines ;

mais bien belle aussi…

C’est par la médiation de telles incarnations ultra-sensibles des interprétations, au concert comme au disque, que nous, mélomanes, avons accès aux œuvres que nous ont laissées, via leurs partitions _ fragiles, mais en dépit de tout un peu durables _ d’encre et de papier, les compositeurs…

D’où l’importance cruciale de la qualité d’excellence de telles médiations…

À suivre…

Ce mardi 8 août 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Sublime Benno Moiseiwitsch (1890 – 1963), le pianiste « magicien » venu d’Odessa : « Tout pour la musique et la poésie, rien pour l’esbroufe et le brio »…

09mar

Ce sont les articles dans le Classica n° 249 du mois de février dernier, et dans le Diapason n° 720 de ce mois de mars 2023, sous les plumes respectives, page 101, de Jean-Charles Hoffelé (« Tout pour la musique et la poésie, rien pour l’esbroufe et le brio » _ « Rien ne devait faire obstacle au contact direct avec l’œuvre. En cela, ce virtuose est en fait un anti-virtuose« , précise même excellemment cet article… _) et, page 64, Laurent Muraro (« Moisiewitsch le magicien« ),

ainsi que, et plus et mieux encore,  les deux extraits, respectivement le  »Langsam getragen ; Durchweg leise zu halten » (de 8′ 28), le troisième mouvement de la Fantasie Op. 17  ; et les trois premiers mouvements « Des Abends« , « Aufschwung » et « Warum ? »  (de 6′ 55) de la Fantasiestücke Op. 12 de Robert Schumann, proposés à l’écoute sur le CD accompagnant de ces deux magazines,

qui m’ont immédiatement incité à chercher à me procurer le plus vite possible le coffret de 19 CDs SC837 que le label Scribendum vient de publier cet hiver 2022-2023, me faisant accéder, enchanté, à ces merveilles d’interprétation de Benno Moiseiwitsch (Odessa, 22 février 1890 – Londres, 9 avril 1963), miraculeux pianiste…

Tout un monde nous est, en effet, ici restitué,

magiquement révélé par la gracile légèreté de touche, qui va si profond,

de ce parfait tranquille et merveilleusement humble vrai poète de la musique...

Une rencontre unique à ne pour rien au monde laisser passer,

en ce rare trésor d’interprétation vraie, justissime, de la musique de piano…

 Ce jeudi 9 mars 2023, Titus Curiosus – Francis Lippa

Un admirable CD « Bridge Britten Debussy Cello Sonatas » (et aussi Janacek…) par Truls Mork et le pianiste Havard Gimse : profond et enchanteur…

10sept

C’est au goût très sûr et l’oreille exercée de Vincent Dourthe _ qui m’a vivement conseillé ce CD _, et à nos passionnants échanges sur les sorties de disques,

que je dois l’acquisition de ce merveilleux CD de « Cello Sonatas« , le CD Alpha 560,

par le parfait Truls Mork (né à Bergen le 25 avril 1961), et le non moins parfait _ jusqu’ici je ne le connaissais pas, n’avais pas repéré son merveilleux talent à lui aussi… _ Havard Gimse (Kongsvinger, 15 septembre 1966) _ tous deux sont norvégiens… _,

dans un programme _ « aussi original que splendide« , commente Patrick Szersnovicz dans un superbe article du numéro de septembre du magazine Diapason, à la page 96 _ de Sonates pour violoncelle et piano,

des compositeurs Frank Bridge (Brighton, 26 février 1879 – Eastbourne, 10 janvier 1941), Claude Debussy (Saint-Germain-en-Laye, 22 août 1862 – Paris, 25 mars 1918), Leos Janacek (Hukvaldy, 3 juillet 1854 – Ostrava, 12 août 1928) et Benjamin Britten (Lowestoft, 22 novembre 1913 – Aldeburg, 4 décembre 1976),

soient

la Sonate pour violoncelle H.125 (1913-1917) de Frank Bridge,

la Sonate pour violoncelle  L.135 (1915) de Claude Debussy,

le conte « Pohadka » (1910), de Leos Janacek,

et la Sonate pour violoncelle Op.65 (1961) de Benjamin Britten.

Une interprétation par Truls Mork et Havard Gimse qui touche profondément, et enchante durablement

pour ces musiques qui nous retiennent si intensément…

En général, peu de choses me portent vers des CDs au programme musical apparemment aussi composite _ ma préférence allant plutôt à des CDs plus unis d’un seul compositeur _,

ou bien portés par un (ou des) interprète(s) dont j’ai à cœur de suivre le parcours : ici, il y a pas mal de temps que j’avais été confronté à cet excellent violoncelliste _ mais il en est aujourd’hui’hui pas mal d’excellents ! et je l’ai déjà bien remarqué : Johannes Moser, Julian Steckel, Nicolas Altstaedt (cf par exemple mon bref article du 11 septembre 2019 qui les cite : « « ) ; Daniel Müller-Schott (cf mon article du 23 décembre 2019 : « « ) ; mais aussi l’excellent lui aussi Christian Poltéra, dont je suis très attentivement les successifs CDs (ainsi, à venir très bientôt, le CD BIS 2507 « Haydn-Hindemith«  ; et encore, bien sûr, notre très bon Jean-Guihen Queyras… _ qu’est Truls Mork ; et quant à son complice ici, le pianiste Havard Gimse, carrément son nom ne me disait absolument rien…

Et le violoncelle dont il est souvent répété qu’il est, avec l’alto, très proche de la voix _ je veux dire la voix humaine, avec la variété chantante et si fine de ses moindres inflexions… Et dont le jeu de l’alliance si contrastée avec le crépitant, voire pétaradant, en sa discontinuité, piano, est si souvent exaltant…

Quant aux compositeurs de ce CD Alpha 560, et à leurs œuvres propres, si je fréquente, et avec passion, ces génies très singuliers que sont et Claude Debussy et Leos Janacek,

de Benjamin Britten, certaines œuvres, telles les mélodies, par exemple ses sublimes « Illuminations » (par Peter Pears, mais aussi le cher Ian Bostridge _ duquel je possède la totalité des merveilleux CDs Britten _), me vont droit au cœur…

Mais Frank Bridge, lui, dois-je dire,

m’est _ à part deux ou trois CDs que je possède, mais qui n’ont guère marqué ma mémoire ; cependant, en cherchant un peu en ma discothèque personnelle, je viens de retrouver un passionnant CD Hyperion Helios CDH 55063 (de 2001 ; l’enregistrement date des 10 et 11 juillet 1987) de ses Trios avec piano de 1907 et 1929, et de son Quatuor-Fantaisie avec piano de 1911, par le Dartington Piano Trio : une musique superbe que je suis en train d’écouter !.. De bien belles musiques à découvrir et explorer… _ demeuré un quasi inconnu jusqu’ici…

À peine me souviens-je de l’intérêt que lui porte, ainsi qu’à toute la musique anglaise du XXe siècle, mon ami mélomane Denis Kambouchner…

Quelle émouvante découverte, donc, que cette sublime Sonate de Frank Bridge, de 1913-1917, surtout ainsi interprétée par les merveilleux Truls Mork et Havard Gimse ici…

Alors, et avec un tel magnifique programme,

ce CD de Truls Mork et Havard Gimse me bouleverse.

Ce samedi 10 septembre 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

2021, année Saint-Saëns (suite) : un autre bien intéressant et riche coffret-anniversaire (de 11 CDs cette fois) : « Saint-Saëns les chefs d’oeuvre », le volume XXIII de la Discothèque idéale de Diapason…

30juin

En prolongement de mon article de lundi 27 juin dernier « « ,

s’est offert à nous en fin d’année dernière un autre bien intéressant (et riche) coffret-anniversaire pour rafraîchir notre mémoire musicale d’un très notable _ et très représentatif, en son incontestable singularité, de la tradition musicale française _ compositeur français à cheval sur deux siècles, Camille Saint Saëns (Paris, 9 octobre 1835 – Alger, 16 décembre 1921), le coffret (de 11 CDs) volume XXIII de la Discothèque idéale de Diapason, intitulé « Saint-Saëns les chefs d’œuvre« , dont les items d’interprétations proposés ne recoupent presque jamais les choix d’interprétations opérés pour le coffret de 34 CDS de l’édition Warner…

 

Ce jeudi 30 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

2021, année Saint-Saëns : le très riche coffret-anniversaire Warner (de 34 CDs) du « Camille Saint-Saëns Edition » de Warner : à l’heureuse diposition de notre curiosité musicale

27juin

La tradition commerciale des rétrospectives-anniversaires, nous a valu, à nous discophiles passionnés et curieux, à la fin de l’année 2021 (du 100e anniversaire du décès, à Alger, le 16 décembre 1921, de Camille Saint-Saëns _ né à Paris le 9 octobre 1835 _),

un splendide et très riche et fort intéressant coffret anthologique Warner _ Warner Classics 019029674048 _ de, sinon une intégrale _ certaines des œuvres de Camille Saint-Saëns ne sont toujours pas encore enregistrées au disque ; même si le Palazzetto Bru-Zane n’y ménage pas ses beaux efforts… _, du moins une très riche collection d’enregistrements _ certains rares, anciens, et même très anciens ; et très difficiles à dénicher ; et beaucoup d’entre eux du meilleur choix … _ d‘œuvres très variées _ et le prodigieux Saint-Saëns a touché à quasiment toute la gamme des genres musicaux ! _ enregistrées au disque de Camille Saint-Saëns.

Voici l’article que, pour Crescendo, à la date du 13 octobre 2021, et sous le titre de « Saint-Saëns en édition« , Pierre-Jean Tribot a consacré à ce très riche coffret Warner de 34 CDs :

Saint-Saëns en édition

LE 13 OCTOBRE 2021 par Pierre Jean Tribot

Camille Saint-Saëns Edition. 1904-2018. Livret en français, angais et allemand. 1 coffret de 34 CD Warner Classics. 0190296 74048.

Avec l’anniversaire Saint-Saëns _ du 16 décembre 2021 _, Warner ne pouvait pas faire abstraction d’une nouvelle boîte thématique tant ses catalogues regorgent _ voilà ! _ de grandes interprétations _ le plus souvent par de grands interprètes français, mais pas seulement : la renommée de Saint-Saëns, ce très grand voyageur aussi, a été mondiale… _ des œuvres du compositeur. Bien évidemment, le coffret n’est pas une intégrale, mais une très large sélection à laquelle sont _ très heureusement _ adjointes plusieurs galettes de gravures historiques majeures.

Bien évidemment, Warner recycle des enregistrements connus : Symphonies par Jean Martinon, Concertos et œuvres pour piano et orchestre par Jean-Philippe Collard et André Previn, Concertos pour violon par Ulf Hoelscher, Samson et Dalila sous la direction de George Prêtre, ou le Carnaval des Animaux sous la direction de Louis Frémeaux à Birmingham _ une interprétation splendide ! Mais on est également très heureux de retrouver des raretés _ en effet _ : les poèmes symphoniques (Danse Macabre, La Jeunesse d’Hercule, Phaeton, le Rouet d’Omphale) sous la direction racée et flamboyante _ tout à fait ! _ du grand Pierre Dervaux au pupitre de l’Orchestre de Paris, album qui ne fut jamais régulièrement réédité en dehors de quelques extraits pour compilation et des marchés asiatiques. Ce généreux disque est complété par l’imposant poème symphonique La Foi enregistré à Toulouse par Michel Plasson et l’Orchestre National du Capitole. Du côté du concertant, Warner remet en lice toute une série de belles œuvres pour solistes et orchestre comme l’Odelette pour flûte ou la Tarentelle pour flûte clarinette et orchestre, et d’autres petites merveilles enregistrées par Jean-Jacques Kantorow _ excellent ! _ et l’Ensemble Orchestral de Paris avec une belle brochette de solistes. Autre merveille, _ oui _  l’intégrale de l’œuvre pour orgue par Daniel Roth, là encore une réédition bienvenue tant cette somme enregistrée à l’orée des années 80 est une merveille ! Michel Plasson et Jean-Jacques Kantorow poursuivent notre bonheur symphonique avec des raretés comme la Suite pour orchestre, Une Nuit à Lisbonne ou Cyprès et Laurier pour orgue et orchestre.

Les albums de musique de chambre sont plus bigarrés _ oui… _, mais on relève les Quatuors n°1 et n°2 par le Quatuor Viotti, reprise du catalogue Erato ; le Quintette avec piano par le Groupe Instrumental de Paris et le Quatuor avec piano par le Quatuor Kandinsky (une rareté _ oui ! _ du label Fnac Music où il était couplé avec le Quatuor avec piano d’Alexis de Castillon. Outre ces gravures plus ou moins anciennes et souvent très oubliées, le coffret ne pouvait pas faire abstraction _ hum, hum… _ de la dream team actuelle de Warner : Renaud Capuçon, Gautier Capuçon, Bertrand Chamayou et Edgar Moreau, que l’on retrouve tantôt en dialogues avec l’orchestre, tantôt en chambristes et parfois en solo _ j’aurais préféré moi aussi des enregistrements un peu plus anciens…

Les œuvres pour piano font appel à une belle sélection de piano : François-René Duchâble, Aldo Ciccolini, Jean-François Heisser, Georges Pludermacher… tout comme les mélodies sont présentées par une large palette de solistes _ qu’il aurait fallu peut-être un plus étoffer… Un seul opéra est présenté dans son intégralité : le Samson et Dalila de légende avec John Vickers et Rita Gorr sous la baguette de Georges Prêtre au pupitre des forces de l’Opéra de Paris _ oui.

Du côté anecdotique mais sympathique pointent des galettes de transcription et d’arrangements, c’est un peu fourre-tout, mais attachant. On y trouve des arrangements de Saint-Saëns lui-même, mais aussi ceux d’autres compositeurs, sans oublier du très pittoresque comme le Concerto pour violoncelle n°1 dans une version pour bugle et orchestre à créditer à l’incroyable Sergei Nakariakov. Comme quoi, la facilité mélodique _ voilà ! _ du compositeur le rend intéressant _ mais oui _ quel que soit le vecteur instrumental !

Du côté des gravures historiques, ce coffret est une grande réussite _ c’est très juste ! _ : on retrouve évidemment le compositeur au piano _ voilà ! _ pour une série d’enregistrements qui nous plongent dans l’archéologie de la technique ! Ainsi, les premiers enregistrements sur rouleau datent de 1904. Mais le must de cette série réside dans l’intégrale des Concertos pour piano par la formidable Jeanne-Marie Darré, avec l’Orchestre National de la Radiodiffusion française sous la baguette de Louis Fourestier, l’une des plus grandes réussites dans ces cinq concertos ! _ à comparer avec les 2 extraordinaires, stupéfiants et merveilleux CDs d’Alexandre et Jean-Jacques Kantorow, avec le Tapiola Sinfonietta, chez Bis ; cf mon article si enthousiaste du 21 juin dernier : «  « . Les grands chefs et solistes de la place parisienne des années 1930 à 1950 sont également présents _ oui, et c’est parfaitement bienvenu ! _ pour ces sessions historiques : Charles Munch, Piero Coppola, André Cluytens, Philippe Gaubert, Henry Merckel , Eugène Bigot, Alfred Cortot, André Navarra, ou encore Jean Fournet. On passe même la Manche avec le légendaire Jascha Heifetz dans l’Introduction et Rondo Capriccioso et la Havanaise, bien secondé par Sir John Barbirolli au pupitre de phalanges londoniennes _ deux merveilles d’interprétation qui n’ont pas pris une ride, bien sûr !

On aime _ beaucoup aussi _ les pochettes qui représentent des œuvres de peintres contemporains _ voilà ! _ du compositeur : du romantisme d’un Delacroix _ vraiment ? _ aux lumières d’un Monet _ et d’un Caillebotte. Cela montre picturalement la longévité _ mais oui ! _  d’un artiste qui aura traversé les modernités même s’il s’en éloignait de plus en plus. La notice de présentation de Marie-Gabrielle Soret est certes synthétique, mais juste et pertinente.

La boite est bien belle _ oui _ et le contenu est du plus grand intérêt artistique ! _ voilà… La rareté de quelques gravures concertantes, symphoniques et chambristes justifient l’achat de ce _ très riche _ beau coffret _ en effet !

Son : entre 6  et 10 – Livret : 9 – Répertoire : 10 – Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

J’ajoute aussi que, pour célébrer ce centenaire 2021 de Camille Saint-Saëns,

le magazine Diapason a consacré un coffret de sa très remarquable collection « Les indispensables » à une sélection de 11 CDs choisis d’interprétations parmi les plus réussies de la plupart des œuvres maîtresses de Saint-Saëns ;

dont voici une présentation, en date du 26 novembre 2021, sous la plume de François Laurent, intitulée « Les chefs d’œuvre de Saint-Saëns, Volume XXIII de notre Discothèque idéale » :

Les chefs-d’œuvre de Saint-Saëns, Volume XXIII de notre Discothèque idéale

– Publié le 26 novembre 2021 à 11:12

Ce lundi 27 juin 2022, Titus Curiosus – Francis Lippa

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